Les noces de Dame Renardpage 2 / 3
La chatte s'en fut donc, trip-trap,
Claquant la porte, clic-clac.
- Dame Renarde, êtes-vous là?
- Oui, oui, mon petit chat.
- Un prétendant est là, dehors.
- Comment est-il, mon enfant?
A-t-il lui aussi neuf queues aussi belles que celles de feu mon époux?
- Ah, non, répondit la chatte, il n'en a qu'une.
- Alors je ne veux pas de lui.
La Demoiselle Chatte redescendit et renvoya le prétendant. On frappa bientôt de nouveau à la porte: c'était un autre renard qui voulait demander Dame Renarde en mariage; il avait deux queues; mais il n'eut pas plus de succès que le premier. Il en vint d'autres ensuite, dont chacun avait une queue de plus que le précédent; ils furent tous éconduits jusqu'à ce qu'il en vienne finalement un qui avait neuf queues comme feu Monsieur Renard. Quand la veuve entendit cela, elle dit à la chatte d'un air joyeux:
« À présent, ouvrez donc grand la porte et le portail et balayez, pour faire sortir le vieux Monsieur Renard. »
Mais quand on fut sur le point de fêter leur mariage, le vieux Monsieur Renard, qui était allongé sous le banc, se remit à bouger, roua de coups toute cette racaille et la chassa de la maison, et Dame Renarde avec.