Mais le rôti sentait si bon qu'elle se dit: « Il faut que je goûte ce rôti: il pourrait manquer de quelque chose! » Elle passa son doigt dessus et le lécha en disant: « Mon Dieu, ce que ces poules sont bonnes! C'est un péché et une honte de ne pas les manger tout de suite! » Elle courut à la fenêtre pour voir si son maître et son invité arrivaient, mais elle ne vit personne; elle retourna auprès des poules et se dit: « L'une des ailes est en train de brûler, il vaut mieux que je l'enlève et que je la mange. » Elle coupa donc l'aile et la mangea, et elle la trouva à son goût.
Et quand elle eut fini, elle se dit: « Il faut que j'enlève l'autre aussi, sinon le maître remarquera qu'il manque quelque chose. » Quand les deux ailes furent mangées, elle retourna regarder si son maître arrivait, mais elle ne le vit pas. « Qui sait, peut-être qu'ils sont allés dans quelque auberge et qu'ils ne viendront pas du tout? » pensa-t-elle soudain. « Allons, Gretel, dit-elle alors, réjouis-toi, puisque l'une des deux est entamée, va boire encore un coup, et puis termine-la. Quand tu auras tout mangé, tu seras tranquille. Pourquoi ce délicieux don de Dieu devrait-il se perdre? » Elle courut alors de nouveau à la cave, but un bon coup et mangea joyeusement ce qu'il restait de l'une des poules. Quand la poule fut mangée, voyant que son maître ne venait toujours pas, Gretel jeta un coup d'œil à l'autre poule et dit: « Là où est l'une, l'autre doit y aller aussi: l'un ne va pas sans l'autre, et il ne doit pas y avoir deux poids et deux mesures. Je crois que cela ne me fera pas de mal d'aller boire encore un coup. » Elle but donc de bon cœur, une nouvelle fois, puis elle envoya la deuxième poule rejoindre l'autre.
Alors qu'elle était au beau milieu de son repas, son maître revint en courant et lui cria: