Le mariage fut donc célébré le jour qui avait été décidé, et quand la jeune épousée voulut sortir dans les champs pour voir les biens de son mari, Hans commença par ôter son habit du dimanche pour mettre son habit rapiécé en disant: « Je pourrais salir mon bel habit. » Ils sortirent alors ensemble dans les champs et quand, depuis le chemin, on apercevait des vignes ou des séparations entre des champs et des prairies, Hans les montrait du doigt, puis il tapait de la main sur son habit, sur une grande ou une petite pièce de tissu, en disant: « Celle-ci est à moi, et celle-là aussi, mon trésor, regarde donc! » Il voulait dire ainsi à sa femme de regarder non pas les champs, au loin, mais son habit, qui était à lui.
-Étais-tu au mariage, toi aussi?
-Bien sûr que j'y étais, et en tenue d'apparat. Mon chapeau était fait de neige; le soleil est apparu et il a fondu; mon habit était en toile d'araignée; je suis passé à travers des épines, et elles me l'ont arraché; mes pantoufles étaient en verre; je me suis cogné contre une pierre, elles ont fait bing! et elles se sont cassées.