Voir la source de Racisme antiblanc

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{{À internationaliser|date=février 2021}}
{{À recycler|date=décembre 2020}}

L'expression '''racisme antiblanc''' fait référence à des actes d'hostilité à caractère raciste visant spécifiquement les [[Blanc (humain)|Blancs]] ou supposés tels. Parfois vu comme une forme de « retournement » du [[racisme]], il est alors qualifié de « racisme à l'envers » (c'est notamment le cas du {{anglais|reverse racism}}, aux [[États-Unis]]). Ces notions sont un objet d’étude de la [[sociologie]], de la [[Science politique|politologie]] et du [[droit]], ainsi qu’un sujet d’actualité discuté dans les [[média]]s, par les intellectuels et dans la sphère sociale.

Les expressions « racisme antiblanc » et « racisme inversé » sont contestées par la majorité des chercheurs en [[sciences sociales]], qui rappellent l'importance du contexte historique et font une distinction conceptuelle entre le [[racisme]] des dominants {{incise|inscrit dans l'organisation sociale, il est systémique ou [[Racisme d'État|structurel]]}} et l’existence de certains comportements individuels ou de groupes relevant de la haine raciale ([[injure raciste]], [[harcèlement]], [[agression]], appel à la haine ou à la violence{{etc}}). Ces auteurs considèrent que la notion de racisme anti-Blancs n'est pas pertinente dans des sociétés où les Blancs sont en position de [[domination]].

En [[Racisme en France|France]], il est considéré comme un phénomène minoritaire à l'échelle nationale par rapport à d'autres types de racisme, les Blancs étant l'objet de très peu de [[discrimination]]s en ce qui concerne le travail ou le logement. Dans le domaine politique, le terme est surtout utilisé et instrumentalisé par l'[[extrême droite]], en réaction à l'[[antiracisme]], et parfois par une partie de la [[Populisme de droite|droite nationale populiste]], bien qu'il soit aussi utilisé par certaines associations anti-racistes comme la [[Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme|LICRA]] et le [[Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples|MRAP]]. La notion de racisme antiblanc est controversée chez certaines organisations issues de l'antiracisme ou de la [[Gauche (politique)|gauche]], des médias et des chercheurs qui pour la plupart, sans remettre en cause l'existence de ce racisme, critiquent l'utilisation de cette expression en raison de son instrumentalisation par le [[Rassemblement national]] qui n’a cependant pas créé le concept. Cette terminologie favoriserait, selon eux, un [[Communautarisme (idéologie)|antagonisme communautaire]] faisant des distinctions entre les types de racisme.

== En philosophie ==
Selon Magali Bessone, professeure en [[philosophie politique]] à l'[[université Panthéon-Sorbonne]], si le phénomène du racisme est envisagé de {{cita|manière structurelle}}, alors la notion de racisme anti-Blancs n'est pas pertinente {{citation|dans des sociétés où les Blancs sont en position de domination. [Ce qui] n’empêche pas l’existence de comportements individuels que l’on peut désigner dans ce cas comme relevant de la haine raciale<ref>{{lien web|url=https://www.lemonde.fr/afrique/article/2019/10/13/racisme-la-couleur-demeure-un-marqueur-de-privileges_6015343_3212.html|auteur= Séverine Kodjo-Grandvaux |titre=Racisme : « La couleur demeure un marqueur de privilèges »|site=lemonde.fr|date=13 octobre 2019|consulté=11 janvier 2020}}</ref>}}.

== En sciences sociales ==
=== Définition du concept de racisme ===
{{Article connexe|Racisme|Domination|Racisme d'État}}

La [[sociologie]] étudie le [[racisme]] en tenant compte des contextes socio-historiques spécifiques et de l'existence préalable, dans les sociétés [[occident]]ales, d'[[idéologie]]s et de politiques ayant historiquement donné aux [[Blanc (humain)|Blancs]] le rôle de la {{citation|race dominante{{note|groupe=alpha|Le [[philosophe]] français [[Michel Foucault]] enseigne, dès 1976 au [[collège de France]], et dans son livre ''La Guerre des races'', que la politique est un prolongement assurant aux dominants les conditions de la domination. D'après lui, le racisme d'État est structurellement incorporé à la façon de conduire la politique au profit des dominants<ref>{{Article|langue=fr-FR|titre="Racisme d'Etat" : derrière l'expression taboue, une réalité discriminatoire|périodique=France Culture|date=2017-11-24|lire en ligne=https://www.franceculture.fr/sociologie/Racisme-Etat-expression-tabou-discrimination|consulté le=2017-11-25}}.</ref>.}}.}}<ref>{{Article|langue=en |auteur1= Desmond, M.|auteur2= Emirbayer, M.|titre= What is Racial Domination?|périodique= ''Du Bois Review: Social Science Research on Race''|volume= 6 |numéro=2 |date=2009|pages=335-355}}.</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Ansell, A.E|titre=''Race and Ethnicity: The Key Concepts''|éditeur=|année=2013|pages totales=75, 127,129, 136 notamment|isbn=|titre chapitre=["Hierarchy", "Racialisation", "racism" "Reverse Racism"]}}.</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|langue=Française|auteur1=Charrieras, D|responsabilité1=Laurent, Sylvie|responsabilité2=Thierry Leclère|titre=''De quelle couleur sont les blancs: Des « petits Blancs » des colonies au « racisme anti-Blancs »''|lieu=Paris|éditeur=[[La Découverte]]|collection=Cahiers libres|année=2013|pages totales=300|passage=p.251|isbn=|lire en ligne=https://www.cairn.info/de-quelle-couleur-sont-les-blancs--9782707175588-page-244.htm|numéro chapitre=26|titre chapitre=Racisme (s) ? Retour sur la polémique du "racisme anti-Blancs" en France}}.</ref>{{,}}<ref name=":0">{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Ernest Cashmore, Ellis Cashmore, Pierre L. Van Den Berghe, Michael Banton, James Jennings, Barry Troyna|titre=Dictionary of Race and Ethnic Relations|lieu=USA|éditeur=[[Routledge]]|année=1996|pages totales=412|passage=322|isbn=978-0-415-15167-2|lire en ligne=https://books.google.ca/books/about/Dictionary_of_Race_and_Ethnic_Relations.html}}.</ref>. Les chercheurs établissent une distinction entre ce qui relève de comportements à caractère raciste {{incise|rejet, colère, insultes, agressions{{etc}}}} de portée individuelle, et l'existence d'un {{citation|[[Discrimination systémique|racisme systémique]]}}, c'est-à-dire inscrit dans l'[[organisation sociale]]<ref>{{en}} Joe Feagin, Systemic Racism. New York, Routledge, 2006.</ref>.

{{ancre|majoritaire}}Le sociologue français [[Éric Fassin]] recourt au concept de [[Domination|domination sociale]] pour définir le racisme, qu'il voit comme {{Citation|un phénomène de domination sociale}} qui ne peut par définition  {{Citation|pas être symétrique}}. Selon lui, le racisme anti-Blanc se base sur une conception purement individualiste<ref name="finfora">[https://www.francetvinfo.fr/vrai-ou-fake/peut-on-vraiment-dire-qu-une-personne-blanche-sur-sept-est-victime-de-racisme-en-france_3609603.html Peut-on vraiment dire "qu'une personne blanche sur sept" est victime de racisme en France ?], France Info, 10/9/2019.</ref>, or puisque le racisme est basé sur des rapports sociaux, le racisme anti-Blancs ne peut pas exister pour les sciences sociales et est un concept absurde<ref name="Chahuneau_2018_02_2"/>. 

Marie Peretti-Ndiaye, docteure en sociologie et chercheuse, s'appuie quant à elle sur une vision du racisme comme {{Citation|un rapport social, une relation de domination au niveau macro-sociologique}}, et affirme qu'en France aujourd’hui, les personnes considérées comme 'blanches' ne font pas l'objet [[Discrimination|d'inégalités statistiquement significatives]] en raison de ce facteur. Toutefois, elle concède que {{Citation|si le racisme est défini comme un phénomène se jouant au niveau individuel, à une plus petite échelle, alors on peut trouver quelques situations très circonscrites de personnes considérées comme blanches dans une situation qui leur est défavorable}}<ref name="LCIsocio">[https://www.lci.fr/population/lilian-thuram-au-coeur-des-critiques-peut-on-vraiment-parler-de-racisme-anti-blanc-2092327.html Lilian Thuram au cœur des critiques : peut-on vraiment parler de "racisme anti-blanc" ?], LCI, 9/9/2019.</ref>.

Pour Véronique De Rudder, sociologie et chercheuse en migrations de l'[[université Paris-Diderot]]{{note|groupe=alpha|Véronique de Rudder, sociologue, était chargée de recherches à l'unité mixte de recherche « Migrations et société » (<small>URMIS</small>), [[université Paris-Diderot]], directrice du groupement de recherche « Migrations internationales et relations interethniques » (<small>REMISIS</small>) ([[Centre national de la recherche scientifique|CNRS]])<ref>{{lien web|url=http://www.urmis.fr/de-rudder-veronique/|titre=De Rudder Véronique|site=urmis.fr|consulté le=11 juin 2020}}.</ref>. Elle meurt le {{date-|24 octobre 2014}}, ses collègues de l'URMIS lui rendent hommage, notamment en ces termes ; {{citation|Dans ses travaux, toujours appuyés sur des enquêtes de terrain, elle a abordé de front la tension entre d’une part un universalisme républicain, idéalement aveugle aux origines et hostile aux discriminations et, d’autre part, les pratiques institutionnelles et ordinaires du racisme ” en acte “. Elle a, dans le même temps, interrogé les constructions conceptuelles anglo-saxonnes, afin de construire une problématique contemporaine des relations interethniques appliquée au contexte français et qui permette de sortir de l’alternative universalisme/communautarisme<ref>{{lien web|url=http://www.urmis.fr/l-inegalite-raciste-colloque/|titre=L’inégalité raciste – colloque international en hommage à Véronique De Rudder|site=urmis.fr}}.</ref>.}}}}, des {{citation|actes isolés}} ne remettent pas en cause {{citation|l'ordre social inégalitaire}}. Selon elle, le racisme est moins un ensemble de faits divers qu'un {{citation|système}} où les {{citation|dominants}} maintiennent - même {{citation|inconsciemment}} - les {{citation|dominés}} (les {{citation|minorités ethnicisées}}) à l'écart de certaines ressources<ref>{{lien web |auteur=Elise Vincent |titre=« Racisme anti-Blancs » : la formule qui fâche |url=https://www.lemonde.fr/culture/article/2012/10/25/racisme-anti-blancs-la-formule-qui-fache_1781132_3246.html |site=lemonde.fr |date=25 octobre 2012}}.</ref>.

Charlotte Recoquillon, [[géographe]] à l'[[institut français de géopolitique]], définit le racisme de façon similaire en le dépeignant comme {{Citation|un système, un ordre social, dont découlent des {{page h'|Privilèges|privilèges}}}}. Affirmant que {{Citation|personne ne nie que certaines attitudes, ponctuellement, peuvent nuire à des personnes dites blanches}}, elle ajoute que cela n'est pas du racisme d'un point de vue, parce que cela {{Citation|ne détermine pas leur position sociale, leur rapport aux autres}}. Selon elle, {{Citation|c'est la définition étendue du racisme qui fait œuvre dans notre société et qui est retenue dans les travaux sociologiques}}, donc d'un point de vue sociologique, « le racisme anti-blanc n'existe pas. »<ref name="LCIsocio" />. Selon [[France Info (offre globale)|France Info]], cette définition est majoritaire chez les sociologues<ref name="finfora" />.

Pour Pamela Ohene-Nyako, doctorante en histoire à l’Université de [[Genève]], le racisme anti-blanc n'existe pas parce qu'il n'y a pas eu {{Citation|de mouvement de théorisation raciale prônant l’infériorité des Blanches et des Blancs, ni de société qui se soit structurée sur leur domination ou infériorisation, ni de [[Discrimination systémique|violences systémiques]] à leur encontre}}<ref name=":2">{{Article |langue= |auteur1=Marion Police |auteur2=Marie-Amaëlle Touré |titre=«Racisme anti-Blancs», l’expression du malaise |périodique=[[Le Temps (Suisse)| Le Temps]] |date=4 octobre 2019 |issn= |lire en ligne=https://www.letemps.ch/societe/racisme-antiblancs-lexpression-malaise |consulté le=25 juin 2020 |pages= }}.</ref>.

Pooja Sawrikar, [[psychologue]] et Ilan Katz, chercheur en [[travail social]] de l'[[Université de Nouvelle-Galles du Sud|Université de New South Wales]], remettent en cause cette définition du racisme, qu'ils résument par {{Citation|1=racisme = préjugés et pouvoir}} (''{{Citation|1=Racism = Prejudice + Power}}''). Trouvant cette approche {{Citation|[[réductionnisme| réductionniste]]}}, ils réfutent les définitions du racisme basées sur le [[Pouvoir (sciences sociales)|pouvoir social]], qui réduiraient selon eux le racisme au [[suprémacisme blanc]] dans les sociétés à majorité blanche. Ainsi, l'idée selon laquelle  {{citation|seuls les Blancs peuvent être racistes}} serait donc fausse et raciste. Par ailleurs, ils affirment que cette approche où les Blancs sont mis au centre de tout discours sur la [[Race humaine|race]] pousse à l'impuissance dans la lutte contre le racisme. Cette impuissance se manifesterait sous la forme d'un [[Culpabilité blanche|sentiment de culpabilité chez les personnes blanches]], dû au fait qu'ils ne peuvent rien individuellement contre le racisme vu qu'ils sont oppresseurs de par leur couleur de peau, et une sensation d'impuissance au sein des [[Minorité nationale|minorités ethniques]], qui seraient forcées d'admettre que le racisme est un état de fait qu'ils ne peuvent changer. L'approche pousserait également à la [[passivité]], à la fois des personnes blanches ne participant pas à la lutte anti-raciste qui se complairaient dans leur rôle assigné de dominants, et des personnes issues des minorités raciales, qui rejetteraient toute responsabilité en raison de leur statut de minorité<ref>{{Article |langue=en |prénom1=Pooja |nom1=Sawrikar |prénom2=Ilan |nom2=Katz |titre=Only White People can be Racist |sous-titre=What does Power have to do with Prejudice ? |périodique=Cosmopolitan Civil Societies Journal |volume=2 |numéro=1 |année=2010 |lire en ligne=https://research-repository.griffith.edu.au/bitstream/handle/10072/40097/69955_1.pdf |format=pdf }}.</ref>.

Proche de cette vision, le [[politologie|politologue]], sociologue, [[Histoire des idées|historien des idées]] et [[directeur de recherche au CNRS]] honoraire français
[[Pierre-André Taguieff]] considère que les notions de « racisme institutionnel », « racisme structurel » ou « racisme systémique » dérivent de la définition antiraciste du racisme fabriquée par des militants [[Afro-Américains|afro-américains]] révolutionnaires à la fin des années 1960. Selon lui, ces termes ne seraient pas l'expression d’une conceptualisation du [[racisme]], mais « une arme symbolique qui consiste à réduire le racisme au racisme blanc censé être inhérent à la « société blanche » ou à la « domination blanche », celle-ci étant la seule forme de domination raciale reconnue et dénoncée par les néo-antiracistes. »  La société blanche étant conceptualisée comme « intrinsèquement raciste », « il s’ensuit que le racisme anti-Blancs ne peut pas exister. C’est là un article de foi fondamental du nouveau catéchisme « antiraciste ». »<ref>[[Pierre-André Taguieff]] et Kévin Boucaud-Victoire, « [https://www.marianne.net/societe/pierre-andre-taguieff-ce-pseudo-antiracisme-rend-la-pensee-raciale-acceptable Pierre-André Taguieff : "Ce pseudo-antiracisme rend la pensée raciale acceptable"] », ''[[marianne.net]]'', {{date-|25 octobre 2020}}.</ref>.

Pour Daniel Sabbagh, directeur de recherche au [[Centre de recherches internationales]], le racisme est appréhendable selon trois points de vue. Le premier est idéologique, fondé sur la hiérarchisation de « races » définies par une [[Racialisme|racialisation]] de l'humanité. Le deuxième, objet d'études de la [[psychologie sociale]] notamment, conçoit le racisme comme un ensemble d'[[Attitude (psychologie)|attitudes]] négatives à l'égard de l'autre [[racisé]] (« racisme attitudinal »). Le troisième est le [[racisme systémique]]<ref name="Sabbagh_2020_11_16">{{Lien web|auteur=Daniel Sabbagh|titre=Le « racisme anti-Blancs » existe-t-il ?|jour=16|mois=novembre|année=2020|url=https://www.sciencespo.fr/research/cogito/home/le-racisme-anti-blancs-existe-t-il/|éditeur=magazine ''Cogito'' ([[Institut d'études politiques de Paris|Sciences Po]])|consulté le=4 juillet 2021}}.</ref>. Le chercheur estime que l'usage de l'expression « racisme anti-Blancs » n'est pas abusive pour caractériser, par exemple, le racisme idéologique ou attitudinal inévitablement produit en réaction au racisme subi, sans commune mesure, par les « non-Blancs ». Il cite en exemple le discours idéologique d'[[Elijah Muhammad]], dirigeant de la ''[[Nation of Islam]]'', assimilant les Blancs à des « démons », et la vidéo du [[rappeur]] français [[Nick Conrad]], diffusée sur le web en septembre 2018 et intitulée ''[[Nick Conrad#PLB|Pendez les Blancs]]''<ref name="Sabbagh_2020_11_16" />. Daniel Sabbagh convient que si l'on ne retient que le racisme systémique, comme conception du racisme, alors l'expression « racisme anti-Blancs »  est sans objet. Il estime cependant que le racisme doit être étudié dans toutes ses dimensions<ref name="Sabbagh_2020_11_16" />.

=== Racisme inversé ===
Les sociologues américains, auteurs du {{anglais|Dictionary of Race and Ethnic Relations}}, considèrent que le terme, qui suggère à tort que le [[racisme]] peut être étudié {{citation|sans tenir compte de l'expérience historique très différente des groupes impliqués}}, n'est pas adapté ; une importante distinction existant entre le racisme blanc qui résulte d'un héritage de l'[[impérialisme]] et sa « version noire » qui, elle, représente une réaction au racisme blanc<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Ernest Cashmore, Ellis Cashmore, Pierre L. Van Den Berghe, Michael Banton, James Jennings, Barry Troyna|titre=Dictionary of Race and Ethnic Relations|lieu=USA|éditeur=[[Routledge]]|année=1996|pages totales=412|passage=373|isbn=978-0-415-15167-2|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=2L-5lBDPJJMC&pg=PA373&dq=This+qualitative+difference+is+disguised+by+the+term+%22reverse+racism%22|titre chapitre=Reverse racism/Discrimination}}</ref>. 

[[Robin DiAngelo]] dénonce également le terme de«  racisme inversé » ; {{citation|après tout, les personnes de couleur peuvent montrer des préjugés contre les blancs. Il est également condamnable, mais cette forme de discrimination ne s'accompagne pas d'un [[Privilège blanc|privilège systémique]] et n'est donc pas du racisme selon la définition moderne<ref>{{lien web|langue=en-GB|prénom1=Nosheen|nom1=Iqbal|titre=Academic Robin DiAngelo: 'We have to stop thinking about racism as someone who says the N-word'|date=2019-02-16|site=theguardian.com|url=https://www.theguardian.com/world/2019/feb/16/white-fragility-racism-interview-robin-diangelo|consulté le=11 janvier 2020}}.</ref>}}. Selon elle, lorsque l'on comprend que le racisme est un système de pouvoir institutionnel inégal, il est impossible de parler de racisme inversé ; {{citation|Tout le monde a des préjugés raciaux, mais lorsque vous soutenez les préjugés collectifs de votre groupe avec une autorité légale et un contrôle institutionnel, […] vos préjugés raciaux deviennent un système de grande envergure qui ne dépend pas de votre intention consciente. Cela devient la valeur par défaut}}<ref name=":1">{{Article |langue=en |auteur1=Mary Jo Madda |titre=White Fragility in Teaching and Education: An Interview With Dr. Robin DiAngelo |périodique={{lien|fr=EdSurge}} |date=23 août 2018|lire en ligne=https://www.edsurge.com/news/2018-08-23-white-fragility-in-teaching-and-education-an-interview-with-dr-robin-diangelo}}</ref>.

Pour Matthew Desmond et [[Mustafa Emirbayer]] (du département de sociologie de l'[[université du Wisconsin à Madison]]), {{citation|il n’existe pas de «racisme institutionnel noir» ou de «racisme institutionnel inversé», car il n’existe pas de système de domination socialement ancré et normalisé, vieux de plusieurs siècles, conçu par des personnes de couleur qui nie les Blancs<ref>{{Article|langue=en|auteur1=Desmond, M.|auteur2= Emirbayer, M.|titre= What is Racial Domination?|périodique=''Du Bois Review: Social Science Research on Race''|volume= 6|numéro=2|date=2009|pages=345-346|citation=Thus, there is no such thing as “Black institutional racism” or “reverse institutional racism” since there exists no centuries-old socially ingrained and normalized system of domination designed by people of color that denies Whites|format=pdf}}</ref>}}.

Selon les [[Conservatisme|conservateurs]] aux États-Unis qui considèrent que « les droits appartiennent aux individus et non aux groupes », la [[discrimination positive]] ou les projets destinés à corriger l'inégalité raciale sont « une nouvelle forme de racisme inversé contre les blancs »<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Ansell, A.E|titre=''Race and Ethnicity: The Key Concepts''|éditeur=|année=2013|format=pdf)|passage=17|isbn=|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=8_y3Q6fzgQAC&pg=PA17&q=Conservatives+claim+that+rights+belong+to+individuals+and+not+to+groups|titre chapitre=["Hierarchy", "Racialisation", "racism" "Reverse Racism"]}}</ref>.

Le terme {{citation|''{{langue|en|reverse racism against whites}}''}} a été utilisé au [[Zimbabwe]] pour parler des violences anti-blancs et de l'idéologie de l'[[Union nationale africaine du Zimbabwe - Front patriotique|Union nationale africaine du Zimbabwe - Front populaire]] (ZANU-PF) faisant des Blancs au début des années 2000 des ennemis de l'État, qu'il fallait écraser, et qui devaient prouver leur loyauté à l'État du Zimbabwe en dénonçant leurs supposés pays d'origine, y compris s'ils s'étaient battus contre la [[colonisation]]<ref>{{Lien web |langue=en |format=pdf |auteur=Alois S. Mlambo |responsabilité1=Head of Department, Historical and Heritage Studies |auteur institutionnel=[[Université de Pretoria]] |titre=Becoming Zimbabwe or Becoming Zimbabwean: identity, nationalism and state building in the historical context of Southern Africa
[Inaugural Lecture presented at the University of Pretoria, South Africa on
30 October 2012] |sous-titre= |url=https://repository.up.ac.za/bitstream/handle/2263/20491/Mlambo_paper_2012.pdf |site=repository.up.ac.za |date=30 octobre 2012 |consulté le=25 juin 2020|page=15}}</ref>.

== Par continent et pays ==
=== Amériques ===
==== États-Unis ====
{{Section à vérifier|date=octobre 2020}}
Aux [[États-Unis]], des chercheurs en sociologie comme Jessica T. Simes ou en psychologie comme Len Lecci et James D. Johnson ont abordé la question dans certains articles. Ils désignent ce phénomène en utilisant les expressions « ''antiwhite sentiment'' »<ref>{{Article|langue=en|auteur1=Jessica T. Simes|titre=Does anti-Semitism among African Americans simply reflect anti-White sentiment?|périodique=The Social Science Journal|numéro=46|date=2009|issn=|lire en ligne=https://scholar.harvard.edu/files/jsimes/files/ssj_simes_2009.pdf|format=PDF|pages=384-389}}.</ref> ou « ''antiwhite attitude'' »<ref>{{Article|langue=en|auteur1=Len Lecci|auteur2=James D. Johnson|titre=Black anti-White attitudes: The influence of racial identity and the Big Five|périodique=Personality and Individual Differences|volume=44|numéro=1|date=2008|issn=|doi=10.1016/j.paid.2007.07.024|lire en ligne=|pages=182-192}}.</ref>.

Il existe des [[Suprémacisme noir|suprémacistes noirs]] (''black supremacists'') prônant la supériorité de la « race noire ». Il s'agit de groupes organisés comme les {{lang|en|Black Muslims}} et {{lang|en|[[Nation of Islam]]}}. {{lang|en|Nation of Islam}} fut notamment représenté par [[Malcolm X]] puis par [[Khalid Abdul Muhammad]] qui tient des discours antiblancs<ref name="adl">{{en}} [[Anti-Defamation League]], [http://www.adl.org/PresRele/ASUS_12/3005_12.asp {{lang|en|Adl Alerts Nation's Academic Leadership about Virus of Bigotry Being Spread by Khalid Abdul Muhammad}}], {{date-|1 juillet 1997}} (voir archive).</ref> et appelle au meurtre des [[Euro-Américains|Américains blancs]]<ref name="adl"/>{{,}}<ref>Keane College, {{date-|29 novembre 1993}}.</ref>{{référence non conforme|date=juillet 2021}}. [[Eldridge Cleaver]], futur « ministre de l'Information » du [[Black Panther Party]], affirmait que les viols pour lesquels il avait été emprisonné et qui ciblaient en priorité des femmes blanches, représentaient pour lui un {{citation|acte insurrectionnel}} et une vengeance contre {{Citation|la loi et le système de valeurs de l'homme blanc}}<ref>{{Ouvrage |prénom1=Steven |nom1=Pinker |titre=La Part d'ange en nous |éditeur=[[Les Arènes]] |date=2017-10-04 |pages totales=1224 |isbn=978-2-35204-703-2 |lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=_uo7DwAAQBAJ&pg=PT184&dq=eldridge+cleaver+viol+acte+insurrectionnelle |consulté le=2018-04-08}}.</ref>{{,}}<ref name=NYTobit>{{lien web|langue=en|auteur= John Kifner|url=https://www.nytimes.com/1998/05/02/us/eldridge-cleaver-black-panther-who-became-gop-conservative-is-dead-at-62.html?scp=12&sq=eldridge%20cleaver&st=cse|titre=Eldridge Cleaver, Black Panther Who Became G.O.P. Conservative, Is Dead at 62|périodique=[[The New York Times]]|date=2 mai 1998|consulté le=15 mai 2012}}.</ref>.

Les partisans de la « [[théorie de la mélanine]] » (''{{langue|en|Melanin Theory}}'') soutiennent que les blancs souffrent d'un déficit en [[mélanine]] qui les rendraient inférieurs aux noirs tant sur le plan sportif, intellectuel et spirituel<ref>{{Article|langue=en|prénom1=Bernard R. Ortiz|nom1=De Montellano|titre=Melanin, afrocentricity, and pseudoscience|périodique=American Journal of Physical Anthropology|volume=36|numéro=S17|date=1993-01-01|issn=1096-8644|doi=10.1002/ajpa.1330360604|lire en ligne=http://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1002/ajpa.1330360604/abstract|consulté le=2017-11-10|pages=33–58}}.</ref>. Cette théorie a connu un très grand succès auprès de la communauté afro-américaine, à l'instar des écrits de [[Frances Cress Welsing]]<ref>{{lien web|langue=en|auteur1=|url=https://www.npr.org/sections/thetwo-way/2016/01/02/461765446/activists-mourn-race-theorist-dr-frances-cress-welsing|titre=Activists Mourn Race Theorist Dr. Frances Cress Welsing|éditeur=[[National Public Radio|NPR]]|date=2 janvier 2016|consulté le=2017-11-10}}.</ref>.

Selon un sondage du {{lien|Public Religion Research Institute}} (Institut public de recherches sur la religion), réalisé en 2012 sur un échantillon d'environ {{unité|2000 individus}} âgés entre 18 et {{nobr|24 ans}}, 58 % des [[Euro-Américains|Blancs]], 39 % des [[Hispaniques et Latino-Américains (États-Unis)|Hispaniques]] et 24 % des [[Afro-Américains|Noirs]] interrogés à propos de la « discrimination inversée » (''{{langue|en|reverse discrimination}}'') pensent que la discrimination envers les Blancs est devenue un problème aussi important que celle envers les Noirs et les autres [[Minorité nationale|minorités ethniques]] (sur l'ensemble des personnes interrogées, 48 % partagent cet avis et 47 % sont en désaccord)<ref>{{Article|langue=en|prénom1=Jamelle|nom1=Bouie|titre=Race, Millennials and Reverse Discrimination|périodique=The Nation|date=2012-04-26|issn=0027-8378|lire en ligne=https://www.thenation.com/article/race-millennials-and-reverse-discrimination/|consulté le=2018-05-04}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|langue=en|auteur1=Daniel Cox|auteur2=Robert P. Jones|auteur3=Thomas Banchoff|éditeur=Public Religion Research Institute|titre=A Generation in Transition: Religion, Values, and Politics among College-Age Millennials|année=2012|mois=avril|jour=19|url=https://www.prri.org/research/millennial-values-survey-2012/|site=PRRI|consulté le=4 mai 2018}}.</ref>. Selon un sondage de 2017 de la [[National Public Radio]], la [[Fondation Robert Wood Johnson]] et la [[Harvard School of Public Health|Harvard T.H. Chan School of Public Health]], une majorité (55%) des Américains blancs considèrent que la discrimination anti-blanche existe aux États-Unis, et près d'un sur cinq (19%) affirment avoir été victimes de discrimination lors d'une recherche d'emploi. Les réponses varient en fonction notamment du revenu, les Américains blancs à revenu moyen et bas affirmant plus souvent qu'une discrimination antiblanche existe et qu'ils ont été victimes<ref>{{Lien web |langue=en-US |auteur=Don Gonyea |titre=Majority Of White Americans Say They Believe Whites Face Discrimination |url=https://www.npr.org/2017/10/24/559604836/majority-of-white-americans-think-theyre-discriminated-against |site=[[National Public Radio|NPR]].org |date=24 octobre 2017 |consulté le=2020-08-10}}</ref>. Pour le magazine ''[[The Economist]]'', la prévalence de ces opinions peut s'expliquer par des politiques comme la [[Discrimination positive aux États-Unis|discrimination positive à l'université et à l'embauche]]<ref name=":4">{{Article |langue=en |auteur1=I.K. |titre=Can white people experience racism? |périodique=[[The Economist]] |date=2018-09-18 |issn=0013-0613 |lire en ligne=https://www.economist.com/open-future/2018/09/18/can-white-people-experience-racism |consulté le=2020-08-10 |pages= }}</ref>. 

''[[The Economist]]'', mentionnant des tweets anti-blancs de la journaliste du ''New York Times'' [[Sarah Jeong]], affirme que des remarques négatives au sujet des personnes blanches sont permises dans une large mesure et ont peu de conséquences, alors que les mêmes remarques ne seraient pas socialement permises si elles visaient d'autres groupes. L'argument principal mis en avant par la gauche américaine au sujet du racisme antiblanc serait que les stéréotypes sur les personnes blanches ne sont pas aussi graves que ceux sur les personnes « noires, asiatiques, musulmanes, et ainsi de suite » parce que les Américains blancs ont dominé le pays depuis sa fondation. La gauche préférerait plutôt débattre de la gravité de ce qui est appelé « racisme inversé » (« ''{{langue|en|reverse racism}} »'') en comparaison avec le racisme plus conventionnel, jugé bien plus grave. Une autre thèse avancée en réponse à la notion de racisme antiblanc est que seuls les Blancs peuvent être racistes<ref name=":4" />.

==== Haïti ====
{{Article connexe|Massacres de 1804 en Haïti}}
L'historien Philippe R. Girard qualifie les massacres de la quasi-totalité de la population blanche en 1804 en Haïti, qui marquent la fin de la [[Révolution haïtienne]], de [[génocide]], justifié notamment par le racisme<ref>{{Article |langue=en |auteur1= |prénom1=Philippe R. |nom1=Girard |titre=Caribbean genocide: racial war in Haiti, 1802–4 |périodique=Patterns of Prejudice |volume=39 |numéro=2 |date=2005-06-01 |issn=0031-322X |doi=10.1080/00313220500106196 |lire en ligne=https://doi.org/10.1080/00313220500106196 |consulté le=2020-10-12 |pages=138–161 |extrait=The usual characteristics of racism (hatred, oversimplification, conspiracy theories, dehumanization) all facilitated the genocide. }}</ref>. Philippe Girard affirme que si, après 1804 et au long du {{s-|XIX}}, la présence de Blancs est négligeable, ceux-ci sont perçus, en particulier par les nationalistes haïtiens, avec une antipathie qui revient à du racisme, excluant des alliances avec des pays aux populations généralement blanches comme les [[États-Unis]] et les pays européens, ou jugées trop claires, comme la [[République dominicaine]]. La population noire, fortement majoritaire (90 % au début du {{s-|XIX}}), avait tendance à se considérer comme la seule vraie population haïtienne, se qualifiant d' « authentiques », à l'exception des [[Mulâtre|mûlatres]], qui sont vus avec beaucoup de suspicion en raison de leurs pères français ainsi que de leur possession fréquente d'esclaves avant l'indépendance. Les [[Liste des révolutions haïtiennes|différentes révolutions haïtiennes]] du siècle sont ainsi souvent accompagnées de [[Pogrom|pogroms]] contre les mûlatres, dont les commerces de [[Port-au-Prince]] sont brûlés et pillés par des meutes profitant du désordre civil. Le mot « blan », signifiant « homme blanc », en vient à désigner l'étranger, et porte une connotation négative que n'a pas celui de « neg », littéralement « nègre »<ref>{{Chapitre|langue=en|prénom1=Philippe R.|nom1=Girard|titre chapitre=Missed Opportunities: Haiti after Independence (1804–1915)|titre ouvrage=Paradise Lost: Haiti’s Tumultuous Journey from Pearl of the Caribbean to Third World Hot Spot|éditeur=Palgrave Macmillan US|date=2005|isbn=978-1-4039-8031-1|doi=10.1057/9781403980311_4|lire en ligne=https://doi.org/10.1057/9781403980311_4|consulté le=2020-10-12|passage=55–75}}</ref>. Selon David Nicholls, l'antagonisme entre Noirs et mûlatres, hérité de la société raciste de [[Saint-Domingue (colonie française)|Saint-Domingue]] et de sa hiérarchie sociale considérant les esclaves, majoritairement noirs, comme inférieurs aux Blancs et aux mûlatres, est renforcé par les dirigeants noirs dans le but de prendre le pouvoir à l'élite mulâtre, qui demeure plus riche que l'élite noire après la Révolution. La diabolisation des mulâtres et de leur couleur, basée en particulier sur leur passé d'anciens propriétaires d'esclaves et d'alliés naturels des Blancs du fait de leur origine, aurait servi à se présenter comme les seuls vrais représentants des anciens esclaves. Cet antagonisme entre deux groupes appartenant à la même classe sociale serait l'élément structurant de toute l'histoire politique d'Haïti au {{s-|XIX}}. Pour Dominique Rogers, l'importance de cet antagonisme ethnico-racial est à relativiser, des mûlatres ayant été ministres comme [[Jean-Jacques Dessalines]], [[Henri Christophe]] ou [[Faustin Soulouque|Faustin {{Ier}}]] et des dirigeants mûlatres comme [[Alexandre Pétion]], [[André Rigaud]] et [[Jean-Pierre Boyer (homme politique)|Jean-Pierre Boyer]] ayant accédé au pouvoir grâce au soutien notamment de la masse des anciens esclaves noirs du sud de l'île, tout en nommant dans leurs gouvernements des généraux et ministres noirs<ref>{{Article |langue=fr |auteur1= |prénom1=Dominique |nom1=Rogers |titre=De l'origine du préjugé de couleur en Haïti |périodique=[[Outre-mers|Outre-Mers. Revue d'histoire]] |volume=90 |numéro=340 |date=2003 |issn= |doi=10.3406/outre.2003.4045 |lire en ligne=https://www.persee.fr/doc/outre_1631-0438_2003_num_90_340_4045 |consulté le=2020-10-12 |pages=83–101 |extrait=Or, pour David Nicholls et bien d'autres avant lui, les hommes qui créent cette nouvelle nation sont les héritiers d'une société domingoise raciste où les esclaves, majoritairement noirs, sont perçus comme inférieurs aux Blancs et où les libres de couleur, appelés ordinairement « mulâtres », méprisent les Noirs. En outre, après l'indépendance, cet antagonisme initial aurait été renforcé par un clivage régional (le parti noiriste est dominant dans le Nord, tandis que les mulâtres sont particulièrement soutenus par les citadins de l'Ouest et du Sud) et par des différences socio-économiques (les mulâtres sont souvent plus riches et les Noirs plus pauvres ; les uns sont des patrons, les autres des employés). Fondamentalement cependant, selon David Nicholls, cette opposition aurait été aussi entretenue par les leaders noirs dans le but de prendre le pouvoir à l'élite mulâtre. Ils auraient ainsi choisi de diaboliser les « mulâtres », en insistant sur leur passé d'anciens propriétaires d'esclaves et d'alliés naturels des Blancs du fait de leur origine, pour se présenter, à l'inverse, comme les seuls vrais représentants des anciens noirs. 

[…]

En l'absence d'éléments de culturels et linguistiques majeurs, les différences chromatiques ont pu sembler pertinentes. Ajoutons à cela la propagande habile des leaders noirs, associant à la couleur des métis des valeurs négatives, au prix d'une simple reconstruction ou du moins simplification du passé, il n'en faut pas forcément davantage. }}</ref>.

=== Europe ===

==== France ====

===== Histoire du concept =====
Selon l'historien Emmanuel Debono{{note|groupe=alpha|Emmanuel Debono, docteur en histoire contemporaine de l'[[Institut d'études politiques de Paris]], est {{citation|chargé d’étude à l’Institut français de l’Éducation et au Laboratoire de recherche historique Rhône-Alpes (LARHRA) de l'[[École normale supérieure de Lyon|ENS Lyon]]<ref>{{lien web|url=https://www.franceinter.fr/personnes/emmanuel-debono|titre=Fiche biographique|site=franceinter.fr}}.</ref>}} et chercheur associé au Centre européen de sociologie et de science politique de l'[[université Panthéon-Sorbonne]]<ref>{{lien web|url=https://www.pantheonsorbonne.fr/recherche/page-perso/page/?tx_oxcspagepersonnel_pi1[page]=presentation&tx_oxcspagepersonnel_pi1[uid]=edebono|titre=Page personnelle|site=pantheonsorbonne.fr}}.</ref>.}}, s'interroger sur la pertinence de la notion de racisme anti-Blancs est une entreprise que vient compliquer la présence de {{citation|quelques rares articles d'opinion, dont certains en ont condamné totalement la validité, et de courts essais produits par des militants extrémistes de droite}}. Considérant que {{citation|l'absence de conceptualisation de la notion de racisme anti-Blancs et la carence de l'approche scientifique réduisent la réflexion au niveau du [[Buzz (marketing)|buzz]] dont se repaissent les réseaux sociaux et la télévision spectacle}}<ref name="Debono 17/11/13">{{lien web|url=https://www.lemonde.fr/idees/article/2013/11/17/evitons-les-pieges-du-racisme-anti-blancs_3515216_3232.html|titre=Evitons les pièges du « racisme anti-Blancs »|auteur=Emmanuel Debono|site=lemonde.fr|date=17 novembre 2013|consulté=22 janvier 2021}}.</ref>, il préconise {{incise|suivant une démarche {{citation|de nature à renvoyer dos à dos les empoisonneurs de débat […]}}}} de s'abstraire des polémiques afin de concevoir {{citation|une définition objective du racisme anti-Blancs, conforme aux autres définitions du racisme}}, étayée {{citation|par une observation du réel}}<ref name="Debono 27/09/18">{{article|lire en ligne=http://antiracisme.blog.lemonde.fr/2018/09/27/le-racisme-anti-blancs-un-impense/|titre=Le racisme anti-Blancs, un impensé|titre volume=Au cœur de l'antiracisme : Regards sur des militants, des idées, des pratiques|périodique=Blog d'Emmanuel Debono, sur lemonde.fr|date=27 septembre 2018}}.</ref>.

[[Pierre-André Taguieff]] note que l'expression « racisme antiblanc » figure dans l'ouvrage ''Le Racisme dans le monde'' (1964) de [[Pierre Paraf]], président du [[Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples|MRAP]], à l'époque une organisation {{citation|[[Tiers-mondisme|tiers-mondis[t]e]] d'obédience communiste}}, selon le [[politologue]]. Dans son livre, Paraf affirme, à propos de certains comportements chez les peuples africains et asiatiques autrefois colonisés par les Européens, que {{citation|le caractère même du racisme implique qu'il n'est pas plus étranger aux "hommes de couleur" qu'aux blancs.}} Le président du MRAP souligne ensuite son propos : {{citation|Racisme antijuif, racisme antinoir, racisme anti-blanc… qu'il soit collectif ou individuel, le racisme demeure l'un des grands maux dont souffrent les hommes aujourd'hui}}<ref name="Taguieff 160-161">{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Pierre-André|nom1=Taguieff|lien auteur1=Pierre-André Taguieff|titre=Une France antijuive ?|sous-titre=regards sur la nouvelle configuration judéophobe : antisionisme, propalestinisme, islamisme|lieu=Paris|éditeur=[[CNRS Éditions]]|année=2015|pages totales=323|passage=160-161|isbn=978-2-271-08700-3}}.</ref>. Cependant, Pierre-André Taguieff constate que le [[Front national (parti français)|Front National]] a effectivement instrumentalisé la dénonciation du « racisme antiblanc » en en faisant {{citation|l'un de ses thèmes de propagande. Et certains publicistes d'[[extrême droite en France|extrême droite]] se sont emparés du thème, afin de criminaliser l'immigration d'origine extra-européenne.}} Or le politologue souligne que l'expression ne doit pas être considérée pour autant comme {{citation|contaminée par son usage lepéniste}} afin de nier ou minimiser {{citation|la réalité du phénomène}}, ou d'intimider ceux qui évoquent le racisme antiblanc<ref>{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Pierre-André|nom1=Taguieff|lien auteur1=Pierre-André Taguieff|titre=Une France antijuive ?|sous-titre=regards sur la nouvelle configuration judéophobe : antisionisme, propalestinisme, islamisme|lieu=Paris|éditeur=[[CNRS Éditions]]|année=2015|pages totales=323|passage=168-169|isbn=978-2-271-08700-3}}.</ref>. Selon Emmanuel Debono, le {{citation|Front national […] n’est pas l’inventeur de la notion de racisme anti-Blancs qui émerge dans le débat public au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, dans le contexte de décolonisation<ref name="Debono 27/09/18"/>.}}

Plusieurs auteurs observent que cette expression a été développée par [[Extrême droite en France|l'extrême droite française]], qui a popularisé le terme en l'intégrant dans son lexique<ref name="Crépon">[https://web.archive.org/web/20170811012351/http://www.lejdd.fr/Politique/Actualite/Racisme-anti-blanc-Cope-reprend-une-expression-du-FN-interview-560852 Interview avec Sylvain Crépon] - ''[[Le Journal du dimanche]]'', septembre 2012.</ref>{{,}}<ref name="libpap">[https://www.liberation.fr/evenement/2005/04/13/il-n-y-aura-pas-une-histoire-pacifiee_516199 « Il n'y aura pas une histoire pacifiée »] - Interview de l'historien [[Pap Ndiaye]] par Didier Arnaud et Charlotte Rotman, ''[[Libération (journal)|Libération]]'', 13 avril 2005.</ref>{{,}}<ref name="Lefigaro261212">[http://www.lefigaro.fr/politique/2012/09/26/01002-20120926ARTFIG00647-le-racisme-anti-blanc-un-concept-herite-du-fn.php Le racisme anti-Blanc, un concept hérité du FN] - ''[[Le Figaro]]'', 27 septembre 2012.</ref>{{,}}<ref name="Mestre2012"/>{{,}}<ref>[https://www.lemonde.fr/politique/article/2012/09/27/pour-valerie-pecresse-denoncer-le-racisme-anti-blanc-ne-suffit-pas_1766291_823448.html « Racisme anti-Blanc » : Vallaud-Belkacem explique pourquoi elle a aussi utilisé ce terme] - ''[[Le Monde]]'', 27 septembre 2012.</ref>. 

En 1966, le [[Mouvement nationaliste du progrès]] {{incise|après avoir attaqué notamment {{citation|un régime qui ne fait aucune différence entre le bantou, le provençal et le chinois}}}} se défend de l'accusation de racisme, en déclarant que {{citation|son objectif est seulement de défendre la civilisation occidentale contre le « racisme antiblanc »<ref>{{lien web|url=https://abonnes.lemonde.fr/archives/article/1966/10/17/le-mouvement-nationaliste-du-progres-presentera-des-candidats-contre-plusieurs-leaders-du-regime-et-du-parti-communiste_2689022_1819218.html?xtmc=racisme_antiblanc&xtcr=25|titre=Le mouvement nationaliste du progrès présentera des candidats contre plusieurs leaders du régime et du parti communiste|auteur=|périodique=[[Le Monde]]|date=17 octobre 1966|consulté le=18 novembre 2018}}</ref>}}. En 1979, lors d'un meeting du [[Front national (parti français)|Front national]], [[Jean-Marie Le Pen]] annonce la création d'une ligue contre le « racisme anti français »<ref name="fcultrab">[https://www.franceculture.fr/societe/le-racisme-anti-blancs-existe-t-il Le racisme anti-Blancs existe-t-il ?], France Culture, 10/10/2018</ref>. Il théorise ensuite l'idée d'un « racisme inversé » en 1998 : {{citation|L'[[antiracisme]], instrument politique d'aujourd'hui, comme le fut l'antifascisme avant-guerre, n'est pas un non-racisme. C'est un racisme inversé, un racisme anti-Français, anti-Blanc}}<ref name="Lefigaro261212"/>. Selon le sociologue [[Erwan Lecœur]], spécialiste de l'[[extrême droite]], {{citation|ce concept a éré développé et instrumentalisé par le parti frontiste pour « sortir du piège de l'accusation récurrente de racisme » dont il était victime et « la retourner par tous les moyens possibles » contre ses détracteurs. Objectif : discréditer le discours d'associations comme [[SOS Racisme]], alors en plein essor, en leur reprochant de ne pas défendre les « [[Français de souche]] »}}<ref name="Lefigaro261212"/>.

D'après le sociologue Sylvain Crépon, également spécialiste de l'extrême droite : {{citation|[la thèse de « racisme antiblanc »] a été conceptualisée en 1978 par [[François Duprat (homme politique)|François Duprat]], alors l'un des responsables du Front national, juste avant sa mort dans un attentat non expliqué. Il est à l'origine des principales thématiques du FN qui sont toujours présentes à l'heure actuelle, à savoir, d'une part, le slogan de la préférence nationale « Un million de chômeurs, c'est un million d'immigrés en trop », d'autre part, la dénonciation du « racisme anti-Français ». Finalement, c'est le retournement de rhétorique pour laquelle l'extrême droite a toujours été très forte. Puisqu'on les accuse d'être racistes, ils accusent à leur tour les racistes anti-blancs, anti-Français<ref name="Crépon"/>.}}

D'après [[Valérie Igounet]], François Duprat est également à l'origine du slogan {{citation|Non au racisme anti-Français !}}<ref>{{Lien web |langue= |auteur=[[Valérie Igounet]]|url=http://blog.francetvinfo.fr/derriere-le-front/2016/11/07/non-au-racisme-anti-francais.html|titre=Non au racisme anti-Français !|date=7 novembre 2016|éditeur=Blog Derrière le Front sur [[France Info]]|consulté le=9 novembre 2016}}.</ref>. [[Bruno Mégret]] est ensuite promu spécialiste du {{citation|racisme anti-français}} au sein du FN<ref>{{Ouvrage |auteur1=[[Ariane Chebel d'Appollonia]] |titre=L'extrême-droite en France |sous-titre=de Maurras à Le Pen |volume=1 |éditeur=Complexe |année=1998 |pages totales=519 |passage=384 |isbn= |lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=VoE383twEQsC}}.</ref>. Selon le ''Dictionnaire de l'extrême droite'' du psychosociologue [[Erwan Lecœur]]<ref name="EL">Erwan Lecœur (éd.) {{p.|50-51}} ; {{p.|249}}.</ref>, la notion de « racisme antiblanc » a été également introduite par l'association d'extrême droite [[Alliance générale contre le racisme et pour le respect de l'identité française et chrétienne]] (AGRIF)<ref name="Dupin_2014_19_22">{{Ouvrage|auteur1=[[Éric Dupin]]|titre=La France identitaire|sous-titre=Enquête sur la réaction qui vient|lieu=Paris|éditeur=[[La Découverte]]|collection=Cahiers libres|année=2017|pages totales=171|passage=19-22|isbn=978-2-7071-9484-8|isbn2=2707194840|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=fAnmDQAAQBAJ&printsec=frontcover}}.</ref>, au côté de termes comme « racisme [[Francophobie|antifrançais]] » et « racisme [[antichristianisme|antichrétien]] »<ref name="EL" />, affirmation reprise par ''Le Figaro''<ref name="Lefigaro261212" />. D'après le dictionnaire de Lecœur, l'emploi de ces notions s'inscrit dans une stratégie de {{citation|retournement victimaire}}<ref name="EL4">Erwan Lecœur (éd.) {{p.|51}}.</ref> contre l'antiracisme pour « sortir du piège de l'accusation récurrente de racisme »<ref name="EL4" /> et {{citation|la retourner par tous les moyens possibles}}<ref name="EL4" />. La notion a été largement propagée et instrumentalisée par l'[[extrême droite]]<ref name="Lefigaro261212" />{{,}}<ref name="Mestre2012">[http://droites-extremes.blog.lemonde.fr/2012/09/26/comment-lextreme-droite-a-fait-du-racisme-anti-blanc-une-arme-politique/ Comment l'extrême droite a fait du « racisme anti-blanc » une arme politique] - Abel Mestre, Caroline Monnot, blog Droite(s) extrême(s) sur ''[[Le Monde]]'', 26 septembre 2012.</ref> (notamment dans le sillage de la [[Nouvelle Droite]]), en réponse à l'émergence du thème de l'antiracisme. 

Selon ''[[Le Monde]]'', l'utilisation par [[Jean-François Copé]] de l'expression en 2012 est une étape car {{citation|jusqu'à présent, l'utilisation politique du concept de « racisme anti-blanc » était l'apanage quasi exclusif de l'extrême droite.}} [[Marine Le Pen]] utilise également le terme {{citation|pour discréditer la lutte des associations antiracistes, au premier rang desquels SOS Racisme à qui elle reproche de n'avoir jamais intenté d'action sur cette base.}} D'autres mouvements d'extrême droite comme les [[Les Identitaires|Jeunesses identitaires]] vont également s'emparer de la question du « racisme antiblanc » au début des années 2000, en en faisant un de leurs thèmes principaux afin, comme le FN, de couper l'herbe sous le pied des associations antiracistes, mais aussi estimant que « les Européens blancs » sont menacés par « une immigration invasion », devenant ainsi la minorité opprimée dans un « discours racialiste blanc non explicite et suggéré, non passible de poursuites ». Quand Jean-Marie Le Pen utilise « Racisme anti-blanc » accolé à « [[Français de souche]] », il utilise le vocabulaire de la [[mouvance identitaire]]<ref name="Mestre2012"/>.

Pour le politologue spécialiste de l'extrême droite [[Stéphane François]], la dénonciation du racisme antiblanc par les franges de certains partis de droite et d'extrême droite est {{citation|toujours corrélative d'une condamnation d'une supposée islamisation du pays}} et affirme que {{citation|ce type de discours est un thème classique de ces partis}}<ref name="atlaneuro">{{Lien web |langue=fr |auteur=Stéphane François |auteur2=Michel Wieviorka |auteur3=Hugh Schofield |titre=Racisme anti-blanc : la question se pose-t-elle ailleurs en Europe (et comment) ? |url=https://www.atlantico.fr/decryptage/497323/racisme-anti-blanc--la-question-se-pose-t-elle-ailleurs-en-europe-et-comment--stephane-francois-michel-wieviorka-hugh-schofield |site=[[Atlantico]].fr |date=2012-10-01 |consulté le=}}</ref>; il ajoute : {{citation|il s'agit, au nom de la résistance au « racisme antiblanc » de mener une lutte pour la défense de l'identité blanche. Il s'agit enfin de démontrer que toute [[Multiculturalisme|société multiculturelle]] est vouée à l'échec}}<ref name="Mestre2012"/>. Le discours du racisme antiblanc, lié au débat du [[grand remplacement]], est d'après lui un {{citation|thème porteur pour les différentes formations identitaires européennes, certains agissant par la violence, tandis que d'autres, refusant les violences physiques, développent un discours agressif}} qui se rassemblent au niveau européen pour {{citation|défendre les « blancs » contre les « autres », vus comme des hordes d'envahisseurs racistes, avides des systèmes sociaux des pays européens}}. Selon lui, si la crise et le [[Communautarisme (sociologie)|communautarisme]] ont aidé à la propagation de ce type de discours, c'est surtout {{citation|à la suite des différentes campagnes sur la supposée incapacité des musulmans à s'intégrer dans les sociétés occidentales}} relayées par l'extrême droite dont le [[Les Identitaires|Bloc identitaire]] et par le {{citation|pseudo-débat sur l'[[identité nationale]]}}. Il conclut que ce racisme existe, mais qu'il est minoritaire et victime d'un tabou dont a profité l'extrême droite<ref name="atlaneuro"/>.

Selon le sociologue [[Michel Wieviorka]], le racisme antiblanc « est un thème d'extrême droite repris à l'occasion d'une opposition politique entre les deux candidats à la présidence de l'[[Union pour un mouvement populaire|UMP]] ». Il dénonce une [[radicalisation]] avec ce terme alors que des hommes politiques comme Copé auraient pu utiliser le terme « racisme antifrançais ». Pour lui c'est « une thématique excessive », le racisme de certaines minorités serait dirigé contre les « dominants », certes blancs, mais désignés d'abord comme bourgeois, riches ou français, avec parfois des discours [[Antisémitisme en France|antisémites]]<ref name="atlaneuro"/>.

Olivier Estève, maître de conférences à l'[[Université Lille-III|université de Lille-III]], note que {{citation|certains sociologues préfèrent parler de « contreracisme » à propos de ce phénomène}} et estime que {{citation|le "racisme anti-Blanc" n'est qu'une illustration relativement récente du galvaudage que ce terme de "racisme" a pu subir […]}}, le racisme renvoyant pour lui surtout {{citation|à des situations bien réelles d'oppression dans l'histoire, notamment coloniale}}<ref name="Esteves_2012_10_01">{{Lien web|auteur=Olivier Esteves|url=https://www.lemonde.fr/idees/article/2012/10/01/l-enorme-ficelle-du-racisme-anti-blanc_1768069_3232.html|titre=L'énorme ficelle du « racisme anti-Blanc »|périodique=[[Le Monde]]|jour=1|mois=octobre|année=2012|consulté le=7 juillet 2018}}.</ref>.

Fin 2017, un particulier crée l'Organisation de lutte contre le racisme anti-blanc (OLRA) qui se présente comme {{citation|laïque, apolitique et indépendante}}. Selon ''[[Le Point]],'' cette association {{citation|est soupçonnée d'alimenter le discours [[Mouvance identitaire|identitaire]]}} car {{citation|le racisme anti-Blanc reste un cheval de bataille privilégié de l'extrême droite}}<ref name="Chahuneau_2018_02_2" />. ''[[Paris Match]]'' soutient que cette association est porteuse d'{{citation|un discours plébiscité par l'extrême droite}}, mettant en sources des [[Extrême droite sur Internet|sites de ce courant]] avec parfois de la [[désinformation]]<ref>{{Lien web|auteur=Elisabeth Debourse|titre=La France a sa première association contre le « racisme anti-blanc »|jour=18|mois=janvier|année=2018|url=https://parismatch.be/actualites/societe/108435/olra-premiere-association-contre-le-racisme-anti-blanc|périodique=[[Paris Match]]|consulté le=5 juillet 2018}}.</ref>. Selon [[Dominique Sopo]], président de SOS Racisme, {{citation|Défendre l'existence du racisme anti-Blanc, c'est rendre service à l'extrême droite. Cette association est à l'opposé de la lutte antiraciste}}. Pour [[Éric Fassin]], sociologue spécialiste des questions raciales à l'université Paris VIII, le but de l'association est d'{{citation|installer ce concept de racisme anti-Blanc propre aux identitaires dans le langage ''mainstream''.}}<ref name="Chahuneau_2018_02_2">{{Lien web|auteur=Louis Chahuneau|url=http://www.lepoint.fr/societe/une-association-reveille-le-debat-sur-le-racisme-anti-blanc-02-02-2018-2191529_23.php|titre=Une association réveille le débat sur le « racisme anti-Blanc »|périodique=[[Le Point]]|jour=2|mois=février|année=2018|consulté le=7 juillet 2018}}.</ref>.

===== Racisme contre la population majoritaire selon l'Ined =====
Dans une enquête sociologique réalisée en 2008 par l'[[Institut national d'études démographiques]] (Ined), qui n'utilise jamais l'expression de « racisme antiblanc », il apparaît que 16 % de la population majoritaire déclare avoir été victime d'une « situation raciste », contre 32 % pour les [[Immigration en France|immigrés]] et 36 % pour les descendants d'immigrés. 23 % de la population majoritaire affirment « ne pas avoir vécu de situation raciste mais s'y sentent exposés », contre 29 % pour les immigrés et 25 % pour les descendants d'immigrés. De plus, 10 % des personnes de souche européenne affirment avoir subi au cours des cinq dernières années des discriminations racistes, contre 26 % pour les immigrés, 31 % pour les descendants de deux parents immigrés et 17 % pour les descendants d'un parent immigré. Les motifs de discrimination les plus déclarés par la population majoritaire sont pour 18 % liés à l'origine contre 70 % pour les immigrés et 65 % pour les descendants d'immigrés. Les autres motifs de discrimination de la population majoritaire sont liés au sexe (24 %) et à l'âge (16 %)<ref name="ined">Christelle Hamel, « Expérience et perception des discriminations et du racisme », in ''Trajectoires et Origines'', [[Institut national d'études démographiques|Ined]]-[[Institut national de la statistique et des études économiques|Insee]], 2008 {{lire en ligne|url=http://teo.site.ined.fr/fichier/s_rubrique/20257/discriminations.et.racisme.fr.pdf}} {{pdf}} (voir archive).</ref>. Selon ''[[Le Point]]'' qui se base sur cette étude, la population majoritaire peut être victime de racisme, « mais dans une proportion beaucoup plus faible (15 %) que les minorités racisées, et surtout, ce racisme ne se produit qu'une fois, le plus souvent dans la rue » alors que « 55 % des descendants de pays d'[[Afrique centrale]] et 38 % des descendants de [[Marocains]] et [[Tunisiens]] déclarent avoir été victimes de racisme explicite au cours de leur vie en France »<ref name="Chahuneau_2018_02_2"/>.

Aucun membre de la population majoritaire ne déclare avoir été victime de discrimination liée à la couleur de peau dans les motifs de discrimination les plus déclarés, contre 43 % pour les immigrés et 28 % pour les descendants d'immigrés. Les auteurs de l'étude concluent que {{citation|le racisme subi est associé à des expériences de discrimination raciale pour les immigrés et les enfants d'immigrés, alors que pour la population majoritaire le racisme subi n'est pas associé à des discriminations basées sur l'origine}}<ref name="ined" />.

Au printemps 2012, l'[[Institut national d'études démographiques|Ined]] publie une nouvelle enquête réalisée entre septembre 2008 et février 2009 sur des personnes nées entre 1948 et 1990 qui montre que 18 % des personnes appartenant à la « population majoritaire » de France, donc à la population blanche, déclarent avoir été {{citation|la cible d'insultes, de propos ou d'attitudes racistes}} contre 30 % pour les immigrés et 37 % pour les descendants d'immigrés<ref>Patrick Simon et Vincent Tiberj, « Les immigrés et leurs descendants face à l'identité nationale », in ''Les registres de l'identité'', Documents de travail {{numéro|176}}, [[Institut national d'études démographiques|Ined]], 2012 {{lire en ligne|url=https://www.ined.fr/fichier/s_rubrique/291/document.travail.176.registre.identite.fr.pdf}} {{pdf}} (voir archive).</ref>. Une étude du même institut<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Trajectoires et origines |url=https://www.ined.fr/fr/publications/editions/grandes-enquetes/trajectoires-et-origines/ |site=Ined - Institut national d’études démographiques |consulté le=2022-07-17}}</ref> a conclu, en 2016, que le phénomène n'avait {{citation|pas le caractère d'une expérience de masse}} : {{citation|Le racisme des minoritaires à l'encontre des majoritaires peut blesser verbalement, voire être agressif physiquement, mais il ne fait pas système et ne produit pas d'inégalités sociales<ref>{{lien web|auteur=Cédric Mathio|url=https://www.liberation.fr/checknews/2018/09/27/y-a-t-il-deja-eu-des-condamnations-en-france-pour-racisme-anti-blanc_1681527|titre=Y a-t-il déjà eu des condamnations en France pour « racisme anti-blanc » ?|périodique=[[Libération (journal)|Libération]]|date=27 septembre 2018|consulté=}}</ref>.}} En 2012, Jean-Luc Primon, sociologue à l'[[Université Nice-Sophia-Antipolis|université de Nice]] et chercheur à l'Unité de recherche Migrations et société (Urmis), participant à l'enquête TEO, première base de données de l'INED sur les origines, déclare qu'un peu plus d'une personne sur dix de celles classées dans la population dite « majoritaire » (ni immigrées, ni issues de l'immigration, ni originaires d'[[France d'outre-mer|Outre-mer]]) déclare avoir vécu une expérience de racisme<ref>[https://www.lemonde.fr/politique/article/2012/09/27/il-y-a-une-ethnicisation-des-rapports-sociaux-en-france_1766672_823448.html « Il y a une ethnicisation des rapports sociaux en France »] - Interview de Jean-Luc Primon par Sylvia Zappi, ''[[Le Monde]]'', 27 septembre 2012.</ref>.

Selon la chercheuse spécialisée sur le racisme [[Carole Reynaud-Paligot]], qui s'appuie sur cette étude, les manifestations de racisme antiblanc {{citation|concernent une faible proportion de personnes. Elles sont vécues uniquement dans l'espace public sous forme d'insultes, alors que le racisme [envers d'autres communautés] peut affecter l'accès au travail ou au logement, et se manifeste par toutes sortes de discriminations. Concernant les Blancs, il n'y a pas d'impact sur l'insertion sociale}}<ref name="Chahuneau_2018_02_2"/>. Le racisme contre la population majoritaire existe, {{citation|mais dans une proportion beaucoup plus faible (15 %) que les minorités [[Racisation|racisées]], et surtout, ce racisme ne se produit qu'une fois, le plus souvent dans la rue}}. Une analyse partagée par la [[Génétique|généticienne]] [[Évelyne Heyer]]<ref>{{lien web|langue=fr|auteur=[[Axel de Tarlé]] (présentateur)|date=2017-04-03|titre=Comment et pourquoi devient-on raciste ?|url=https://www.youtube.com/watch?v=vO7yGeOItuA|éditeur=''[[C à dire ?!]]'' - [[France 5]], sur [[YouTube]]|consulté le=20 juillet 2018}}, {{heure||3|00}} {{vid}}.</ref>.

Selon l'étude de 2016 de l'INED, « Avec 15% des personnes se disant victimes de racisme, la "population majoritaire non paupérisée" est la catégorie ayant la plus faible statistique du classement » comparée au « 60% des personnes dont les parents sont nés en Afrique centrale, 58% pour l'Afrique sahélienne, 54% pour les DOM ou l'Asie du Sud-Est et 50% pour l'Algérie ». De plus, selon [[Patrick Simon (socio-démographe)|Patrick Simon]], démographe et sociologue à l'Ined, « Une partie de ces personnes issues de la "population majoritaire" sont exposées au racisme par intermédiaire, par exemple parce que leur conjoint lui-même est "[[Racisation|racisé]]". Elles perçoivent et reçoivent le racisme que vit leur conjoint. Ou alors elles sont elles-mêmes prises à partie comme étant associées à la personne "racisée" ». Il y a aussi les personnes [[Conversion à l'islam|converties à l'islam]] [[Islamophobie|victimes de racisme]] « qui perdent en quelque sorte leur statut de Blanc » ou les « personnes juives qui peuvent être perçues comme blanches mais sont également exposées à l'[[antisémitisme]] ». Pour lui, « quand ces personnes déclarent avoir été exposées à du racisme, ce n'est pas en tant que blanches : elles ont été "racisées" ». Il y a également selon lui « un sentiment de mal-être », les personnes de la population majoritaire qui se disent victimes de racisme ne résident pas forcément dans des quartiers à forte population immigrée et « ce ne sont pas toujours des expériences concrètes, mais sans doute des réactions à la présence de minorités considérées comme trop voyantes, trop actives, trop expressives »<ref name="finfora"/>.

===== Controverses =====
La notion de racisme antiblanc reste controversée parmi de nombreuses associations de défense des droits de l'Homme et de lutte contre le racisme ainsi que parmi de nombreux intellectuels, non pas à chaque fois parce que l'existence du racisme visant les Blancs est niée en tant que telle, mais parce que le concept de racisme antiblanc, qui prétend rendre compte de ce racisme, l'envisage comme un racisme à part et adopte un point de vue communautariste qui fait des distinctions entre les différents types de racisme et ses différentes victimes, et attise ainsi les antagonismes communautaires. Dans cette perspective, le concept de racisme antiblanc est contesté au profit d'une vue qui considère le racisme envers les Blancs comme étant un racisme comme les autres. 

Samuel Thomas, un dirigeant de [[SOS Racisme]], reconnaît que le racisme se trouve dans toutes les couches de la population française, y compris dans celles issues de l'immigration. Il considère donc nécessaire d'éduquer aussi bien les uns que les autres. Il refuse toutefois la notion de racisme antiblanc parce que, non seulement elle privilégierait une logique communautariste, mais aussi parce que la notion aurait été instrumentalisée par l'extrême droite<ref>Frédérick Casadesus, « Disputatio - Quand le racisme en voit de toutes les couleurs. Le pont de vue de Samuel Thomas », in ''Reformes'', {{numéro|3031}}, juin 2005.</ref>.

L'historien [[Georges Bensoussan (historien)|Georges Bensoussan]] admet pour sa part ne pas avoir vu émerger la réalité du racisme antiblanc en expliquant qu'{{citation|un certain nombre d'études sociologiques comme celle de [[Christophe Guilluy]] sur les fractures françaises, celle de [[Laurent Bouvet (politologue)|Laurent Bouvet]] sur l'insécurité culturelle ou celle d'[[Hugues Lagrange]] sur le déni des cultures n'étaient pas parues}} avant la sortie de son livre ''[[Les Territoires perdus de la République]]''. Évoquant le fait que la question était peu traitée dans cet ouvrage publié en 2002, Bensoussan indique que les professeurs qui avaient participé à sa rédaction « étaient eux-mêmes tétanisés à l'idée d'évoquer un racisme anti-blanc ou anti-Français »<ref>[https://www.lefigaro.fr/vox/societe/2015/08/14/31003-20150814ARTFIG00248-georges-bensoussan-nous-assistons-a-l-emergence-de-deux-peuples.php Georges Bensoussan : « Nous assistons à l'émergence de deux peuples »], ''[[Le Figaro]]'', {{date-|15 août 2015}}.</ref>. ''A contrario'', l'historien [[Pap Ndiaye]] évoque les sous-entendus idéologiques d'[[extrême droite]] souvent impliqués dans l'emploi de l'expression "racisme antiblanc"<ref>Didier Arnaud et Charlotte Rotman, « Interview de [[Pap Ndiaye]] : Il n'y aura pas une histoire pacifiée », ''Libération'', 13 avril 2005, [https://www.liberation.fr/evenement/2005/04/13/il-n-y-aura-pas-une-histoire-pacifiee_516199 lire en ligne].</ref>.

Le [[Science politique|politologue]] [[Laurent Bouvet (politologue)|Laurent Bouvet]] considère que {{citation|le racisme est un phénomène anthropologique, à la fois culturel et social, qui touche toutes les sociétés humaines. Il est difficile de dire en quoi il serait structurel dans telle ou telle société, sauf lorsque dans certaines d’entre elles les préjugés racistes sont érigés en système légal ou institutionnel - ainsi par exemple le sud des [[États-Unis]] pendant la [[Ségrégation raciale|Ségrégation]] ou bien évidemment le régime d’[[Apartheid]] en [[Afrique du Sud]].}} et qu’

{{citation|il y a donc du racisme partout, dans tous les groupes sociaux et qui s’exprime, pratiquement ou théoriquement, à l’égard de « l’Autre » sur le fondement d’une identité liée à la couleur de peau ou à l’origine ethno-culturelle notamment.}} Il reproche aux {{citation|prétendus militants antiracistes qui affirment que le racisme "anti-blanc" n’existe pas}} de le faire {{citation|dans une pure perspective de combat politique auquel, étrangement compte tenu de l’histoire même du racisme depuis le {{s-|XIX}}, certains chercheurs essaient de fournir une base qu’ils veulent "scientifique"}}<ref>{{Lien web |langue=fr|auteur1=Paul Sugy|auteur2=[[Laurent Bouvet (politologue)|Laurent Bouvet]]|titre=Laurent Bouvet: «En parlant de “culture blanche”, Lilian Thuram diffuse un discours essentialiste» |url=https://www.lefigaro.fr/vox/societe/laurent-bouvet-en-parlant-de-culture-blanche-lilian-thuram-diffuse-un-discours-essentialiste-20190906|éditeur=[[Le Figaro]]|date= 6 septembre 2019|consulté le=2020-12-15|description=tribune publiée dans la rubrique ''[[Figarovox]]''}}.</ref>.

En mars 2005, l'« appel contre les violences anti-blanches » de l'hebdomadaire ''[[Marianne (magazine)|Marianne]]''<ref name="Taguieff_2007_88">{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=[[Pierre-André Taguieff]]|titre=Les contre-réactionnaires|sous-titre=le progressisme entre illusion et imposture|lieu=Paris|éditeur=[[Éditions Denoël|Denoël]]|collection=Bibliothèque Médiations|année=2007|pages totales=620|passage=88|isbn=978-2-207-25321-2|oclc=184969430|bnf=40944175}}.</ref>, et la [[Luc Bronner#Carrière|parution de l'article]] du journaliste [[Luc Bronner]] dans ''Le Monde''<ref name="Bronner_2005_03_15">{{Lien web|auteur=[[Luc Bronner]]|titre=Manifestations de lycéens : le spectre des violences anti-"Blancs"|année=2005|mois=mars|jour=15|url=https://mobile.lemonde.fr/a-la-une/article/2005/03/15/manifestations-de-lyceens-le-spectre-des-violences-anti-blancs_401648_3208.html|éditeur=[[Le Monde]]|consulté le=7 juillet 2018}}.</ref> ont créé un tollé parmi des intellectuels et personnalités politiques. [[Esther Benbassa]], historienne et alors sénatrice [[Europe Écologie Les Verts]], dénonce une logique [[Communautarisme (idéologie)|communautariste]] qui, selon elle, sous-tend cette pétition<ref name="VanEeckhout_2005_03_25" />{{,}}<ref>{{Lien web|auteur institutionnel=[[L'Obs]]|titre=Un appel controversé contre le racisme "anti-blancs"|année=2005|mois=mars|jour=31|url=https://www.nouvelobs.com/societe/20050326.OBS2271/un-appel-controverse-contre-le-racisme-anti-blancs.html|consulté le=7 juillet 2018}}.</ref>{{,}}<ref>Blandine Grosjean, entretien avec Esther Benbassa : « On crée des compétitions de victimes », ''[[Libération (journal)|Libération]]'', {{date-|26 mars 2005}}.</ref>. Dans les colonnes du quotidien ''[[Libération (journal)|Libération]]'', un collectif de chercheurs nommé CLARIS<ref>{{Lien web|auteur institutionnel=Claris|titre=Clarifier le débat public sur l'insécurité|jour=30|mois=janvier|année=2002|éditeur=[[Libération (journal)|Libération]]|url=http://www.liberation.fr/tribune/2002/01/30/clarifier-le-debat-public-sur-l-insecurite_392173|consulté le=7 juillet 2018}}.</ref>, dont les sociologues [[Michel Kokoreff]], [[Laurent Mucchielli]] et [[Marwan Mohammed]], a vivement réagi à cet appel et au traitement médiatique de la notion de racisme antiblanc qu'ils jugent symptomatique « d'une [[Jean-Marie Le Pen|lepénisation]] des esprits »<ref name="CALRIS_2005_04_05">{{lien web|langue=fr|auteur=CLARIS|titre=« La dérive ethnique »|url=http://www.liberation.fr/tribune/2005/04/05/la-derive-ethnique_515352|éditeur=''[[Libération (journal)|Libération]]''|année=2005|mois=avril|jour=5}}.</ref>. Michel Kokoreff modère sa position en 2012, affirmant que {{citation|sans nier l'existence d'un tel racisme, il faut rappeler qu'il est extrêmement minoritaire par rapport à l'[[islamophobie]] qui progresse encore en France}} <ref>{{Lien web|langue=fr|nom1=Duportail|prénom1=Judith|titre=Le racisme anti-Blanc, un phénomène «minoritaire»|url=https://www.lefigaro.fr/actualite-france/2012/09/26/01016-20120926ARTFIG00725-peut-on-mesurer-le-racisme-anti-blanc.php|site=Le Figaro.fr|date=2012-09-26|consulté le=2020-05-24}}</ref>.
[[Fichier:Livre-Tarik Yildiz-Racisme anti-blanc-Editions du Puits de Roulle-2010-2011.jpg|vignette|''Le racisme anti-blanc, Ne pas en parler : un déni de réalité'' par [[Tarik Yildiz (sociologue)|Tarik Yildiz]]]]
[[Tarik Yildiz (sociologue)|Tarik Yildiz]], [[doctorant]] en sociologie politique, publie en 2010 un essai dans lequel, après neuf entretiens avec des habitants de [[Seine-Saint-Denis]], il dresse une cartographie du racisme antiblanc dans les banlieues<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=[[Tarik Yildiz (sociologue)|Tarik Yildiz]]|titre=Le racisme anti-blanc|sous-titre=ne pas en parler : un déni de réalité|lieu=Nîmes|éditeur=éditions du Puits de Roulle|année=2010|pages totales=57|isbn=978-2-919139-04-0|oclc=717332467|bnf=42349976}}.</ref>{{,}}<ref name="xpressyildiz">{{Lien web|auteur=Julie Saulnier|titre=Comment parler du racisme anti-blanc ?|jour=14|mois=mars|année=2011|éditeur=[[L'Express]]|url=https://www.lexpress.fr/actualite/societe/comment-parler-du-racisme-anti-blanc_970808.html|consulté le=7 juillet 2018}}.</ref>. Selon lui, les « [[Français de souche]] {{note|Une [[Français de souche#Des définitions multiples et contestées|expression contestée]].|groupe=alpha}}»<ref name="YildizBoughezala_2011_07_08">{{Lien web|langue=fr|auteur1=Tarik Yildiz|auteur2=Daoud Boughezala|titre=Un Français de souche peut être victime|année=2011|mois=juillet|jour=8|url=https://www.causeur.fr/%C2%AB-un-francais-de-souche-peut-etre-victime%C2%BB-10549|site=[[Causeur]]|consulté le=7 juillet 2018}}.</ref> subissent avec le racisme antiblanc une pression sociale qui les pousse à déménager{{sfn|Yildiz|2010|p=11, 51 et 53-54}}. Son propos, selon l'auteur lui-même, ne prétend pas relever de l'étude scientifique<ref>{{article|langue=fr|auteur=Françoise Condotta|titre=« Racisme anti-blanc : ne pas taire le problème »|périodique=[[Midi libre]]|jour=15|mois=mars|année=2011}}.</ref>. Yildiz déclare : « Ne pas entendre ceux qui souffrent, c'est prendre le risque de l'engrenage et les jeter dans les bras des partis extrémistes »<ref name="xpressyildiz"/>. Recommandé par [[Ivan Rioufol]]<ref>{{Lien web|langue=fr|auteur=[[Ivan Rioufol]]|titre=Langue de vipère|url=http://media.rtl.fr/online/sound/2011/0222/7662560243_ivan-rioufol.mp3|format=mp3|éditeur=[[RTL]]|description=extrait de l'[[émission de radio]] ''[[On refait le monde]]''|année=2011|mois=février|jour=22}}.</ref> et [[Robert Ménard]]<ref>{{Lien web|langue=fr|auteur=Robert Ménard|titre=Langue de vipère|url=http://media.rtl.fr/online/sound/2011/0309/7666938624_robert-menard.mp3|format=mp3|éditeur=[[RTL]]|description=extrait de l'[[émission de radio]] ''[[On refait le monde]]''|année=2011|mois=mars|jour=29}}.</ref>, l'essai est critiqué par l'universitaire Olivier Estève qui juge que, sous couvert de lever un tabou, le travail d'Yildiz apporte une légitimation universitaire à des thèses d'extrême-droite que prétend combattre son auteur. Sur le fond, il reproche au jeune sociologue un défaut de contextualisation de l'« appel contre les ratonnades anti-Blancs » qui sous-tend sa démonstration par l'exemple<ref name="Esteves_2012_10_01" />. À l'opposé, Pierre Hayat, agrégé de philosophie et docteur<ref>https://www.cairn.info/revue-le-philosophoire-2013-1-page-31.htm?contenu=auteurs</ref>, s'appuie sur l'ouvrage de Yildiz pour dénoncer {{citation|les sophismes des communautaristes qui aboutissent à sélectionner les racismes sous couvert de combat contre les dominations culturelles, priv[a]nt l'antiracisme de ses repères essentiels.}}<ref>{{Article|prénom1=Pierre |nom1=Hayat |lien auteur1= |titre= La laïcité républicaine|sous-titre=déterminations, implications et enjeux |périodique= [[Le Philosophoire]]|lieu= |numéro= 39|titre numéro=La République|date= printemps 2013|pages=42|lire en ligne=https://www.cairn.info/revue-le-philosophoire-2013-1-page-31.htm#pa19}}.</ref>.

En 2012, Tarik Yildiz utilise le concept de racisme anti-blanc pour pointer du doigt une forme de racisme « majoritairement d'agressions verbales, dans les quartiers défavorisés. Quasiment tous les jours, dans les collèges tendus de la région parisienne, une insulte anti-Blanc est prononcée ». Expliquant qu’il s’agit « d'un racisme minoritaire mais non marginal. », il précise qu'{{citation|il est extrêmement rare qu'un Blanc se fasse refouler de boîte de nuit ou contrôler dans la rue parce qu'il est blanc}}. Cette absence de {{citation|discrimination concrète}} conduit la [[Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme]] (Licra) à {{citation|refuser de considérer l'existence d'un racisme anti-Blanc}}<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Le racisme anti-Blanc, un phénomène «minoritaire» |url=https://www.lefigaro.fr/actualite-france/2012/09/26/01016-20120926ARTFIG00725-peut-on-mesurer-le-racisme-anti-blanc.php |site=LEFIGARO|date=26/09/2012|consulté le=2020-12-17}}</ref>. Cependant, en 2015, la Licra se porte partie civile dans une affaire qualifiée de {{citation|racisme anti-blanc}} {{incise|un jeune homme, ayant traité le  passager d'un train de « sale blanc, sale Français », avait été poursuivi pour {{citation|injure publique à caractère racial}}<ref>{{Lien web|auteur=|titre=Rhône : un jeune condamné à Villefranche pour du racisme “anti-blanc”|url=https://www.lyonmag.com/article/74246/rhone-un-jeune-condamne-a-villefranche-pour-du-racisme-anti-blanc|site=lyonmag.com|date= 09-07-2015|consulté le=2020-12-17}}.</ref>}} ; à l’issue du jugement d'appel qui voit, en 2016, la peine majorée, la ligue se félicite de la décision, son président, [[Alain Jakubowicz]], rappelant que {{citation|toutes les formes de racisme sont condamnables, d’où qu’elles viennent et indépendamment de la couleur de peau, de l’origine ou de la religion de la victime. Si le racisme anti-blanc est un phénomène relativement marginal au regard des autres formes de racisme ou de l’antisémitisme, il doit faire l’objet de la même rigueur et de la même réprobation<ref>{{Lien web|auteur=Cédric Mathiot |titre= Y a-t-il déjà eu des condamnations en France pour «racisme anti-blanc»?|url=https://www.liberation.fr/checknews/2018/09/27/y-a-t-il-deja-eu-des-condamnations-en-france-pour-racisme-anti-blanc_1681527|site=liberation.fr|date=2018-09-27|consulté le=2020-12-17}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |titre=Trois mois ferme pour du racisme anti-blanc|url=https://www.lefigaro.fr/actualite-france/2016/04/01/01016-20160401ARTFIG00315-trois-mois-ferme-pour-du-racisme-anti-blanc.php|site=lefigaro.fr|date=2016-04-01|consulté le=2020-12-17}}.</ref>.}}

Pour [[Sihem Souid]], chargée de mission au [[ministère de la Justice (France)|ministère de la Justice]] en 2013, « le racisme anti-blanc n'existe pas », et « [[Alain Finkielkraut]], commentateur façon café du commerce de l'actualité, et ses adeptes ont popularisé cette notion fondée uniquement sur un sentiment ou une émotion ». L'insulte « sale blanc » ne relève pas selon elle du racisme, mais serait une {{Citation|réaction épidermique de rejet ponctuel}} car « en France, aujourd'hui, aucun “Blanc” n'est refusé à un emploi, à un logement, à la fonction de maire ou de député parce qu'il est “blanc” ». Elle résume : « En France, le racisme structurel ne touche pas les “Blancs” », une évidence et une réalité selon elle qui a échappé aux politiciens. « Quand un imbécile traite quelqu'un de “sale Blanc”, il ne porte préjudice à cette personne que conjoncturellement et non de manière systémique. À la grande différence du racisme anti-noir, anti-arabe, anti-juif, anti-roms... Ces racismes-là non seulement font système, mais renvoient aussi à un moment de leur propre histoire où ces groupes ont pu être considérés comme ceux de “sous-hommes” ou “inférieurs”. Il n'y a par conséquent aucun rapport entre le racisme dont sont victimes les “minorités” et l'insulte “sale Blanc”, sinon une différence de nature. »<ref>{{Lien web|auteur=[[Sihem Souid]]|url=http://www.lepoint.fr/invites-du-point/sihem-souid/l-imposture-du-racisme-anti-blanc-14-11-2013-1756841_421.php|titre=L'imposture du racisme anti-blanc !|jour=14|mois=11|année=2013|site=[[Le Point|Le Point.fr]]|consulté le=8 janvier 2014}}.</ref>.

Le [[Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples|MRAP]] s'est penché sur cette question. Pour son coprésident Pierre Mairat : {{citation|Nous avons conscience des risques d'instrumentalisation. Mais la vraie question, c'est : est-ce que l'on nie [le racisme anti-Blancs] ou est-ce que l'on constate et analyse ?}} La porte parole du [[Indigènes de la République|PIR]] affirme que {{citation|le MRAP a peur d'être taxé d'[[islamo-gauchisme]] et veut devenir respectable}} ; et le PIR {{citation|voit dans le nouveau contexte l'occasion de [recomposer] le mouvement antiraciste autour de son organisation pour défendre les “véritables racisés”, soit les immigrés originaires des anciennes colonies et leurs descendants<ref>{{lien web|url=https://www.lemonde.fr/societe/article/2012/10/26/le-racisme-anti-blancs-divise-les-antiracistes_1781631_3224.html|titre=Le "racisme anti-Blancs" divise les antiracistes|éditeur=Lemonde.fr|date=26 octobre 2012|consulté le=2 novembre 2016}}.</ref>.}}

Le président de la [[Ligue des droits de l'homme (France)|LDH]] [[Pierre Tartakowsky]] voit dans l'action de la LICRA le risque de {{citation|banaliser l'idée que tout le monde est raciste […] Il peut y avoir des imbécillités chroniques, mais le racisme anti-Blancs, en soi, ça n'existe pas.}} La présidente de [[SOS Racisme]] [[Cindy Léoni]] refuse ainsi de reprendre la formule de {{citation|“racisme anti-Blancs” : la notion de “racisme” tout court se suffit à elle-même. […] On ne va pas faire la course à l'échalote pour avoir à tout prix des dossiers de personnes blanches. Mais si l'occasion se présente, SOS Racisme pourrait faire comme la Licra. Le cœur du combat, c'est la laïcité, le communautarisme et l'obscurantisme}}<ref>{{lien web|titre=Le "racisme anti-Blancs" divise les antiracistes|url=https://www.lemonde.fr/societe/article/2012/10/26/le-racisme-anti-blancs-divise-les-antiracistes_1781631_3224.html|éditeur=''Lemonde.fr''|date=26 octobre 2012|consulté le=28 octobre 2012}}.</ref>.

[[Natacha Polony]], commentant en 2017 les polémiques liées à la [[non-mixité]], juge que le racisme antiblanc est également porté par un « [[antiracisme]] » qui ne cherche pas à prévenir le racisme, mais à dénoncer le « [[colonialisme]] de l'Occident », notamment à l'occasion de festivals réservés « aux femmes noires », « aux personnes noires », « aux personnes [[Racisation|racisées]] »<ref>Natacha Polony, [http://www.lefigaro.fr/vox/societe/2017/06/02/31003-20170602ARTFIG00204-natacha-polony-la-nouvelle-couleur-du-racisme.php « La nouvelle couleur du racisme »], ''Le Figaro'', {{date-|2 juin 2017}}.</ref>.

===== Dans l'opinion française =====
En décembre 2013, selon un sondage [[Institut français d'opinion publique|IFOP]] pour ''[[Valeurs actuelles]]'', 47 % des Français estiment que le racisme antiblanc est {{Citation|un phénomène assez répandu en France}}, contre 53% qui le jugent « assez marginal ». Au total, 83 % des sympathisants du [[Front national (parti français)|Front national]] et 58 % des sympathisants de l'[[Union pour un mouvement populaire|UMP]] considèrent que le racisme antiblanc est une réalité, contre 28 % chez les sympathisants de gauche. Inversement, 72 % des sympathisants de gauche estiment que le phénomène est assez marginal, contre 42 % des sympathisants de l'UMP et 17 % des sympathisants du Front national<ref>{{Lien web |auteur=[[Reuters]] |titre=Le racisme anti-Blanc existe selon 47% des Français |url=http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2014/01/08/97001-20140108FILWWW00361-pour-47-des-francais-le-racisme-anti-blanc-existe.php |site=[[Le Figaro|Le Figaro.fr]] |jour=8 |mois=1 |année=2014 |consulté le=8 janvier 2014}}.</ref>.

En juin 2020, selon un sondage [[Institut français d'opinion publique|IFOP]] pour la chaîne de télévision ''[[CNews]]'' et la radio ''[[Sud Radio (France)|Sud Radio]]'', 47 % des Français estiment que le racisme antiblanc est {{Citation|un phénomène assez répandu en France}}, contre 36% qui le jugent {{Citation|assez marginal}} et 17% qui ne se prononcent pas. Au total, 68% des sympathisants du [[Rassemblement national]] et 63 % des sympathisants des [[Les Républicains|Républicains]] considèrent que le racisme antiblanc est une réalité, contre 44% chez ceux d'[[Europe Écologie Les Verts]], 35% chez ceux de la République en marche, et 30% et 32% chez ceux des [[Parti socialiste (France)|Socialistes]] et de la [[La France insoumise|France Insoumise]]. La moitié environ des sympathisants de ces trois derniers partis considèrent que le phénomène est marginal ou inexistant. Les électeurs sans affiliation partisane sont 45% à le considérer comme une réalité, 30% à le considérer comme marginal ou inexistant, et environ deux fois plus nombreux (25%) que les électeurs affiliés à ne pas se prononcer<ref>{{Lien web |langue=fr |auteur= |titre=Le racisme anti-blanc est une réalité pour près d’un Français sur deux |url=https://www.valeursactuelles.com/societe/le-racisme-anti-blanc-est-une-realite-pour-pres-dun-francais-sur-deux-120793 |site= |périodique=[[Valeurs actuelles]] |date=19 juin 2020 |consulté le=2020-08-10}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue= |auteur= |auteur institutionnel=[[Institut français d'opinion publique|IFOP]] |titre=Ifop-Fiducial pour CNews et Sud Radio – Balises d’opinion #101 – Police, violences et racisme: ce qu’en disent les Français |url=https://www.ifop.com/wp-content/uploads/2020/06/117000-Rapport-CN-SR-N101.pdf |site=ifop.com |date=Juin 2020 |consulté le=9 août 2020}}</ref>.

Le sociologue spécialiste du racisme Steve Garner<ref>[https://www.bcu.ac.uk/social-sciences/about-us/staff/steve-garner Biographie] sur le site de [[Birmingham City University]] </ref> analyse ce sondage en concluant qu'il est important et qu'il montre le « fantasme mobilisateur dans le discours politique contemporain » de l'idée du racisme inversé, et que « les universitaires devraient réfléchir sur les objectifs de l'utilisation d'un tel concept comme stratégie politique, mais qu'il ne devraient pas l'enlever de leurs analyses juste parce qu'il n'est pas confirmé comme un phénomène [[Empirisme|empirique]] »<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Garner, Steve|titre=Racisms|sous-titre=An Introduction|éditeur=|année=2017|pages totales=328|isbn=978-1-4129-6176-9|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=FGACDgAAQBAJ&q=%22reverse+racism%22}}</ref>.

===== Affaires notables =====
====== Appel contre les violences antiblanches (2005) ======
À la suite des violences des [[Mouvement lycéen contre la loi Fillon|manifestations lycéennes du {{date-|8 mars 2005}}]] et leur médiatisation, l'article du journaliste [[Luc Bronner]] paru dans ''[[Le Monde]]'' le {{date|15 mars 2005}}, « Manifestations de lycéens : le spectre des violences anti-Blancs » a provoqué une controverse médiatico-politique en France quant à la labellisation « anti-Blancs » de ces violences. Cet article mentionne les propos de jeunes des cités affirmant avoir participé aux violences<ref name="Bronner_2005_03_15" /> : {{citation|Dans le discours de ces jeunes se cumulent des explications économiques (« se faire de l'argent facile »), ludiques (« le plaisir de taper ») et un mélange de racisme et de jalousie sociale (« se venger des Blancs »)<ref name="Bronner_2005_03_15" />.}} La [[Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme|LICRA]] considère comme avéré le caractère raciste des agressions<ref>« Appel contre "ratonnades anti-blancs" : polémique surprenante » (Licra) ''in'' AFP, {{date-|30 mars 2005}}.</ref>. À la suite de l'article de Luc Bronner, un certain nombre de personnalités, notamment de gauche, comme [[Ghaleb Bencheikh]], [[Alain Finkielkraut]], [[Bernard Kouchner]] et [[Jacques Julliard]] ont lancé, le {{date|25 mars 2005}}, un « Appel contre les “ratonnades anti-Blancs” », appel à l'initiative du mouvement [[Sionisme|sioniste]] de gauche [[Hachomer Hatzaïr]] et la radio communautaire juive [[Radio Shalom]]<ref name="ref-5">« [https://www.nouvelobs.com/societe/20050326.OBS2271/un-appel-controverse-contre-le-racisme-anti-blancs.html Un appel controversé contre le racisme antiblanc] » in ''[[L'Obs|Le Nouvel Observateur]]'' {{date|31 mars 2005}}.</ref>. Signataire de l'appel, le [[Science politique|politologue]] [[Pierre-André Taguieff]] estime que les violences révèlent l'existence en France d'un racisme anti-Blancs, traduction d'une « racialisation du conflit social » et que le racisme n'est pas le seul fait des Blancs<ref name="VanEeckhout_2005_03_25">{{Lien web|auteur=Laetitia Van Eeckhout|titre=Un appel est lancé contre les « ratonnades anti-Blancs »|jour=25|mois=mars|année=2005|éditeur=[[Le Monde]]|url=https://www.lemonde.fr/societe/article/2005/03/25/un-appel-est-lance-contre-les-ratonnades-anti-blancs_631439_3224.html|issn=1950-6244|consulté le=7 juillet 2018}}.</ref>{{,}}<ref name="Taguieff_2007_88" />. Sollicité pour signer le texte, le [[réalisateur]] [[Romain Goupil]] a refusé d'associer son nom à la caractérisation « anti-Blancs » d'un phénomène qu'il tient cependant pour raciste<ref name="VanEeckhout_2005_03_25" />. L'[[Essai|essayiste]] [[Pascal Bruckner]] exprime sa satisfaction de constater que des intellectuels mettent enfin en avant un racisme anti-Blancs qu'il jugeait devoir être dénoncé comme tout autre forme de racisme dès 1983, dans un [[essai]] intitulé ''[[Le Sanglot de l'homme blanc]]'' et qui l'avait « mis au ban de la gauche pendant des années »<ref>{{article|langue=fr|auteur=[[Pascal Bruckner]]|titre=Finkielkraut, le Sarkozy des intellos|périodique=''[[L'Obs]]''|année=2005|mois=décembre|jour=1|numéro=2143|passage=53}}.</ref>. 

SOS Racisme, le [[Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples|MRAP]] et la [[Ligue des droits de l'homme (France)|Ligue des droits de l'homme]] (LDH) fustigent un appel « irresponsable »<ref name="Chahuneau_2018_02_2" />{{,}}<ref name="ref-5"/>. De même, dans une tribune du quotidien ''[[Libération (journal)|Libération]]'', le collectif de chercheurs CLARIS dénonce une polarisation sur la seule dimension raciale de phénomènes de violence<ref name="CALRIS_2005_04_05" />. Selon l'historien [[Pap Ndiaye]], le concept {{citation|qui reprend des thématiques qui ont cours depuis longtemps dans l'extrême droite » est « une contre-offensive [...] conservatrice}}, {{citation|une mise en accusation injuste de la France validée par une gauche bien-pensante qui par ailleurs ferme les yeux sur des formes de racisme qui ne correspondent pas à ce qu'elle veut entendre}}<ref name="libpap"/>. La sociologue [[Esther Benbassa]] condamne l'utilisation des mots « [[ratonnade]] », et « [[francophobie]] »<ref name="ref-5"/>.

====== Polémiques politiques ======
En septembre 2012, le secrétaire général de l'[[Union pour un mouvement populaire|UMP]] [[Jean-François Copé]] écrit un manifeste dans lequel il dénonce le développement d'un « racisme antiblanc » en France<ref>{{Lien web|auteur=[[Jean-François Copé]]|titre=Copé dénonce l'existence d'un « racisme anti-Blanc »|jour=26|mois=septembre|année=2012|éditeur=[[Le Figaro]]|url=http://www.lefigaro.fr/politique/2012/09/26/01002-20120926ARTFIG00428-cope-denonce-l-existence-d-un-racisme-anti-blanc.php|issn=0182-5852|consulté le=7 juillet 2018}}.</ref>{{,}}<ref name="Chahuneau_2018_02_2" />, citant des situations dont il aurait été témoin en tant que maire de [[Meaux]]. Interrogé sur le sujet, le Premier ministre [[Jean-Marc Ayrault]] reconnaît qu'un tel racisme {{citation|peut exister}} ; toutefois, il indique qu'il faut faire {{citation|très attention quand on emploie des mots de cette nature}}, mettant en garde contre {{citation|une espèce de course poursuite derrière les idées du FN}}<ref>{{Lien web|auteur institutionnel=[[Agence France-Presse|AFP]]|titre=Racisme anti-blanc : « ça peut exister », mais « je suis contre les communautarismes », indique Ayrault|jour=27|mois=septembre|année=2012|éditeur=[[Le Point]]|url=http://www.lepoint.fr/societe/racisme-anti-blanc-ca-peut-exister-mais-je-suis-contre-les-communautarismes-indique-ayrault-27-09-2012-1511033_23.php|consulté le=7 juillet 2018}}.</ref>. La [[Ministre chargé des Droits des femmes|ministre des Droits des femmes]] de son gouvernement, [[Najat Vallaud-Belkacem]] rejoint ce point de vue lorsque, dans son livre ''Raison de plus !'' (2012), elle invite chacun à convenir de la réalité d'un tel racisme et à le condamner comme tous les autres<ref name="Chahuneau_2018_02_2" />.

En 2024, les membres de la Mission d’information sur l’avenir institutionnel des Outre-mer, mise en place par l'[[Assemblée nationale (France)|Assemblée nationale]] afin de rencontrer et recueillir les avis des responsables politiques, religieux, coutumiers et autres personnes de la société civile sur le dégel du corps électoral en [[Nouvelle-Calédonie]]<ref>{{Lien web|auteur=|titre=Fin de séjour pour la mission parlementaire sur l’avenir institutionnel des Outre-mer|date=|url=https://la1ere.francetvinfo.fr/nouvellecaledonie/fin-de-sejour-pour-la-mission-parlementaire-sur-l-avenir-institutionnel-des-outre-mer-1472655.html|site=Nouvelle-Calédonie la 1ère|consulté le=16 mai 2024}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|auteur=Assemblée nationale|titre=Mission d'information sur l'avenir institutionnel des outre-mer|date=|url=https://www.assemblee-nationale.fr/dyn/16/organes/delegations-comites-offices/dom/missions-de-la-delegation/mi-avenir-institutionnel-outre-mer|site=Assemblée nationale|consulté le=16 mai 2024}}.</ref>, rapportent notamment les propos du Président du [[Congrès de la Nouvelle-Calédonie]], [[Roch Wamytan]], [[indépendantisme|indépendantiste]] [[Kanak]], qui s'interroge sur l'éventualité qu'Emmanuel Macron veuille {{citation|recoloniser}} la Nouvelle-Calédonie et conclut que {{citation|le seuil de tolérance des Blancs est déjà atteint.}}. Des représentants de l'[[Union calédonienne]] opposée au dégel déclarent : {{citation|Si vous touchez au corps électoral, ce sera la guerre. Nos jeunes sont prêts à y aller. S’il faut en sacrifier mille, on le fera.}}. Ces propos suscitent l'indignation de la présidente de la [[Province Sud (Nouvelle-Calédonie)|Province Sud]], [[Sonia Backès]] qui évoque une population faisant selon elle preuve d'un {{citation|racisme extrême}}, souhaitant que {{citation|tout ce qui n’est pas de leur ethnie s’en aille}} et traitant de {{citation|[[Racisme anti-blanc|sales blancs]]}} tous les non-kanaks, qu'ils soient européens, asiatiques ou océaniens<ref name=vc>{{Lien web|auteur=La Voix du Caillou|titre=Dégel : « un texte qui répond à une nécessité juridique et démocratique »|jour=01|mois=mai|année=2024|url=https://voixducaillou.nc/2024/05/02/degel-un-texte-qui-repond-a-une-necessite-juridique-et-democratique/|site=La Voix du Caillou|consulté le=16 mai 2024}}.</ref>{{,}}<ref name=sd>{{Lien web|auteur=|titre=Émeutes en Nouvelle-Calédonie : « On a une population qui fait preuve d’un racisme extrême »|date=|url=https://www.sudouest.fr/politique/emeutes-en-nouvelle-caledonie-on-est-desormais-en-situation-de-guerre-civile-19734449.php|site=SudOuest.fr|consulté le=16 mai 2024}}.</ref>

====== Traitement juridique ======
L'arsenal juridique français permet de sanctionner les [[Délit pénal en France|délits]] et [[crime]]s d'expression raciste. La [[Loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse|loi sur la liberté de la presse de 1881]] pénalise les discours de haine, de haine raciale en particulier<ref>{{Chapitre|langue=fr|auteur1=Jacques Francillon|titre chapitre=La poursuite des discours de haine dans le cadre de la loi sur la presse|sous-titre chapitre=l'hypothèse des délits d'injure, diffamation et provocation à la haine raciale et religieuse|auteurs ouvrage=Nathalie Droin, Walter Jean-Baptiste, [[Jean Morange]], Patrice Rolland, Jacques Francillon et al.|titre ouvrage=La réécriture de la loi sur la presse du 29 juillet 1881 : une nécessité ?|éditeur=[[Lextenso éditions]]|lieu=[[Issy-les-Moulineaux]]|collection=Grands colloques|année=2017|page début chapitre=77|isbn=9782275057439|isbn2=2275057439|oclc=1004387343|présentation en ligne=https://univ-droit.fr/actualites-de-la-recherche/manifestations/11291-reecriture-de-la-loi-sur-la-presse-du-29-juillet-1881|consulté le=10 avril 2018}}.</ref>{{,}}<ref name="Knobel_2017_02_21">{{Lien web|langue=fr|auteur=Marc Knobel|titre=Internet est devenu un défouloir pour le racisme et la haine, au point de les banaliser|jour=21|mois=février|année=2017|url=https://www.huffingtonpost.fr/marc-knobel/internet-est-devenu-un-defouloir-pour-le-racisme-et-la-haine-au_a_21718309/|éditeur=[[Le HuffPost]]|consulté le=10 avril 2018}}.</ref>. Depuis la promulgation des lois dites « [[Pierre Lellouche#Travaux parlementaires|loi Lellouche]] » (février 2003) et « [[Loi portant sur l'adaptation de la justice aux évolutions de la criminalité|loi Perben II]] » (mars 2004), une motivation raciste avérée constitue une [[circonstance aggravante]] des délits tels que les [[Violence|violences]] ou le [[Vol (droit)|vol]], et des [[Crime|crimes]] tels que le [[viol]] et le [[meurtre]]<ref name="Knobel_2017_02_21" />{{,}}<ref>{{Ouvrage|auteur institutionnel=[[Commission nationale consultative des droits de l'homme|CNCDH]]|titre=La lutte contre le racisme, l'antisémitisme et la xénophobie|sous-titre=année 2014|lieu=Paris|éditeur=[[La Documentation française]]|année=2015|pages totales=574|passage=95-96, et p. 357|isbn=978-2-11-009897-9|isbn2=2-11-009897-X}}.</ref>. Cependant, la législation française ne catégorisant pas les [[Infraction en droit pénal français|infractions]] à caractère raciste selon l'origine ethnique de la victime, le traitement judiciaire de ces infractions ne fait jamais apparaître le terme « antiblanc » dans la qualification des faits incriminés<ref name="Molinié_2012_10_26">{{Lien web|langue=fr|auteur=William Molinié|url=https://www.20minutes.fr/societe/1030248-20121026-racisme-anti-blanc-affaire-symbolique-jugee-paris|titre=Racisme anti-blanc|sous-titre=une « affaire symbolique » jugée à Paris|année=2012|mois=octobre|jour=26|périodique=[[20 minutes]]|consulté le=10 avril 2018}}.</ref>{{,}}<ref name="Reuters_2012_10_26">{{Lien web|langue=fr|url=http://www.lepoint.fr/societe/le-racisme-anti-blanc-en-proces-26-10-2012-1521483_23.php|titre=Le racisme anti-Blanc en procès|jour=26|mois=octobre|année=2012|éditeur=''[[Le Point]]''/[[Reuters]]|consulté le=10 avril 2018}}.</ref>. Des [[Presse écrite|organes de presse]], en revanche, mettent parfois en avant ce qualificatif lorsqu'ils rapportent des affaires judiciaires exposant des faits de racisme à l'encontre d'une victime blanche.

Ainsi, par exemple, le {{date-|22 janvier 2014}}, le journal ''[[Le Monde]]'' publie un article intitulé {{citation|La première condamnation pour racisme anti-Blanc}}<ref>{{Lien web|langue=fr|auteur=Elise Vincent|jour=22|mois=janvier|année=2014|titre=Première condamnation pour racisme « anti-Blanc »|url=https://www.lemonde.fr/societe/article/2014/01/22/premiere-condamnation-pour-racisme-anti-blanc_4352323_3224.html|périodique=[[Le Monde]]|consulté le=11 avril 2018}}.</ref>. En écho, le même jour, ''[[Le Parisien]]'' titre un article {{citation|Le racisme anti-blanc, circonstance aggravante d'une agression à Paris}}<ref name="LeParisien_2012_10_22">{{Lien web|langue=fr|auteur=|url=http://www.leparisien.fr/faits-divers/le-racisme-anti-blanc-circonstance-aggravante-de-l-agression-22-01-2014-3516835.php|titre=Le racisme anti-blanc, circonstance aggravante d'une agression à Paris|périodique=[[Le Parisien]]|jour=22|mois=janvier|année=2014|consulté le=11 avril 2018}}.</ref>. Les deux textes rendent compte d'une affaire d'agression sur la [[Espace public|voie publique]], au cours de laquelle des insultes telles que « sale Blanc » ou « sale Français » ont été proférées. Au terme d'un procès, la [[Cour d'appel (France)|cour d'appel]] de Paris a retenu la circonstance aggravante de « racisme »{{note|Dans son article, ''[[Le Parisien]]'' indique que, comme la victime, le prévenu est un Blanc<ref name="LeParisien_2012_10_22" />.}}. Relatant l'[[Tribunal correctionnel (France)|audience correctionnelle]] tenue deux ans auparavant, l'hebdomadaire ''[[Le Point]]'' et le quotidien ''[[20 minutes]]'' précisent que le [[Code pénal (France)|Code pénal français]] ne distingue pas un « racisme antiblanc »<ref name="Molinié_2012_10_26" />{{,}}<ref name="Reuters_2012_10_26" />. Selon {{Me|Naïma Moutchou}}, avocate de l'association antiraciste la [[Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme|LICRA]], constituée [[Partie civile en France|partie civile]] dans l'affaire, la condamnation pénale pour racisme prononcée par la cour n'est pas la première dans l'histoire judiciaire française mais serait la troisième. La [[jurisprudence]] française fait en effet état de sentences similaires, sanctions d'insultes racistes, en 1998 à [[Nancy]] et en 2008 à [[Douai]]<ref>{{Lien web|langue=fr|auteur=|url=http://www.leparisien.fr/societe/une-affaire-de-racisme-anti-blanc-jugee-a-paris-05-10-2012-2207137.php|titre=Une affaire de racisme « anti-blanc » jugée à Paris|périodique=[[Le Parisien]]|jour=5|mois=octobre|année=2012|consulté le=11 avril 2018}}.</ref>. 

En réalité, outre les condamnations de 1998 et 2008, il semble qu'il y ait eu encore d'autres condamnations avant 2014. Comme par exemple celle prononcée en décembre 2012 par le tribunal correctionnel de Versailles contre un individu qui avait traité sa voisine de « sale blanche », sur fond de conflit de voisinage. Reconnu coupable « d’injures publiques à caractère raciste », il avait été condamné à 2 mois de prison avec sursis avec mise à l'épreuve pendant deux ans<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Deux mois avec sursis pour avoir traité sa voisine de «sale blanche» |url=https://www.liberation.fr/societe/2012/12/17/deux-mois-avec-sursis-pour-avoir-insulte-de-sale-blanche_868343/ |site=Libération |consulté le=2022-07-17}}</ref>.  

Depuis 2014, d'autres affaires pour « racisme anti-blanc » ont été jugées. Ainsi en mars 2016, la [[cour d'appel de Lyon]] a alourdi de trois mois de prison ferme la peine de première instance d'un individu condamné pour [[Injure raciste|injures à caractère racial]]. Le prévenu avait traité de {{citation|sale blanc, sale Français}} un passager d'un train<ref>{{Lien web|langue=fr|auteur=Stéphane Kovacs|url=http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2016/04/01/01016-20160401ARTFIG00315-trois-mois-ferme-pour-du-racisme-anti-blanc.php|titre=Trois mois ferme pour du racisme anti-blanc|périodique=[[Le Figaro]]|jour=1|mois=avril|année=2016|consulté le=11 avril 2018}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|langue=fr|auteur=|url=http://www.leprogres.fr/lyon/2016/04/02/condamnation-alourdie-par-rapport-a-celle-du-tribunal-de-villefranche|titre=Condamnation alourdie par rapport à celle du tribunal de Villefranche|périodique=[[Le Progrès (Lyon)|Le Progrès]]|année=2016|mois=avril|jour=2|consulté le=10 avril 2018}}.</ref>. [[Alain Jakubowicz]], alors président de la Licra, se montre satisfait, déclarant : « Toutes les formes de racisme sont condamnables, d’où qu’elles viennent et indépendamment de la couleur de peau, de l’origine ou de la religion de la victime. Si le racisme anti-blanc est un phénomène relativement marginal au regard des autres formes de racisme ou de l’antisémitisme, il doit faire l’objet de la même rigueur et de la même réprobation »<ref name="Libéjuge">Cédric Mathiot, « [https://www.liberation.fr/checknews/2018/09/27/y-a-t-il-deja-eu-des-condamnations-en-france-pour-racisme-anti-blanc_1681527 Y a-t-il déjà eu des condamnations en France pour «racisme anti-blanc»?] », ''[[Libération (journal)|Libération]]'', {{date-|27 septembre 2018}}.</ref>.

En revanche, l'arrêt de cette même [[Juridiction de droit commun en France|juridiction]], qui a condamné en janvier 2018 [[Zone_d'expression_populaire#Membres|Saïdou]], chanteur de [[hip-hop]], à une peine d'un euro symbolique dans l'affaire qui l'opposait à l'[[Alliance générale contre le racisme et pour le respect de l'identité française et chrétienne|AGRIF]]<ref name="ValeursActuelles_2018_01_16">{{Lien web|auteur institutionnel=[[Valeurs actuelles]]|titre=La Cour d'appel de Lyon condamne « Nique la France »|année=2018|mois=janvier|jour=16|url=https://www.valeursactuelles.com/societe/la-cour-dappel-de-lyon-condamne-nique-la-france-92451|consulté le=13 avril 2018}}.</ref>, est cassé [[Cour_de_cassation_(France)#Issue_du_pourvoi_en_cassation|sans renvoi]] le {{date-|11|décembre|2018}} par la [[Cour_de_cassation_(France)|Cour de cassation]]<ref>[https://www.legifrance.gouv.fr/affichJuriJudi.do?oldAction=rechJuriJudi&idTexte=JURITEXT000037850949&fastReqId=617691978&fastPos=21 Chambre criminelle, 11 décembre 2018, 18-80525, non publié au bulletin] - [[Cour de cassation (France)|cour de cassation]], [[Légifrance]].</ref>. L'AGRIF avait porté plainte, en 2010, pour provocation à la haine et injure publique à caractère racial, contre le sociologue [[Saïd Bouamama]] et le [[Rap|rappeur]] de [[Lille]], estimant que les paroles d'une chanson, ''[[Nique la France]]'', extraites d'un livre-[[Disque compact|CD]], portant le même titre et publié conjointement par les deux hommes, portaient atteinte à la communauté des « Français blancs dits de souche »<ref name="Dupin_2014_19_22" />{{,}}<ref>{{Lien web|auteur=Sabrina Lavric|titre=« Nique la France »|sous-titre=des paroles injurieuses et provocant à la haine|année=2017|mois=mars|jour=21|url=https://www.dalloz-actualite.fr/flash/nique-france-des-paroles-injurieuses-et-provocant-haine|éditeur=[[Dalloz]]|site=www.dalloz-actualite.fr|consulté le=13 avril 2018}}.</ref>. En mars 2015, le tribunal correctionnel de Paris avait relaxé les deux hommes, jugeant, qu'au regard de la [[loi de 1881 sur la liberté de la presse]], la notion de « Français blancs dits de souche » {{citation|ne recouvre aucune réalité légale, historique, biologique ou sociologique}} et que la {{citation|race blanche n'est en aucune manière une composante juridique de la qualité des Français}}<ref>{{Lien web|auteur institutionnel=[[Agence France-Presse|AFP]]|titre=Racisme anti-blanc: la justice rejette le concept de « Français de souche »|jour=19|mois=mars|année=2015|éditeur=[[Le Point]]|url=http://www.lepoint.fr/societe/racisme-anti-blanc-la-justice-rejette-le-concept-de-francais-de-souche-19-03-2015-1914234_23.php|consulté le=13 avril 2018}}.</ref>{{,}}<ref>{{article|langue=fr|auteur=Vincent Geisser|lieu=[[Paris]]|volume=2|numéro=158|url=https://www.cairn.info/revue-migrations-societe-2015-2-page-3.htm|format=pdf|titre=Exit « français de souche » ?|sous-titre=De la prudence rhétorique à la prégnance idéologique|périodique=Migrations Société |année=2015|éditeur=Centre d'information et d'études sur les migrations internationales|passage=4|doi=10.3917/migra.158.0003|issn=2551-9808|consulté le=10 mars 2017|id=Andries2011}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|auteur=Blandine Le Cain|url=http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2015/03/20/01016-20150320ARTFIG00365-pour-la-justice-le-concept-de-francais-de-souche-n-existe-pas.php|issn=0182-5852|titre=Pour la justice, le concept de « Français de souche » n'existe pas|jour=20|mois=mars|année=2015|éditeur=''[[Le Figaro]]''/[[Agence France-Presse|AFP]]|consulté le=13 avril 2018}}.</ref>. Neuf mois plus tard, sa décision était confirmée en [[Appel en droit français|appel]]<ref>{{Lien web|auteur institutionnel=[[Agence France-Presse|AFP]]|éditeur=[[L'Obs]]|titre=La justice confirme le rejet du concept de « Français de souche »|année=2015|mois=décembre|jour=9|url=https://www.nouvelobs.com/societe/20151209.AFP9586/la-justice-confirme-le-rejet-du-concept-de-francais-de-souche.html|consulté le=13 avril 2018}}.</ref>. Début 2017, sur le [[Pourvoi en cassation en droit français|pourvoi]] formé par l'AGRIF, la [[Cour de cassation (France)|Cour de cassation]], considérant que les propos poursuivis {{citation|désignent, à travers les références constituées par la représentation symbolique de la République, le drapeau français et l'hymne national, des personnes appartenant à la nation française}}, avait partiellement censuré l'[[Arrêt (droit)|arrêt]] de la cour d'appel de Paris et renvoyé les parties devant [[Cour d'appel de Lyon|celle de Lyon]]<ref name="ValeursActuelles_2018_01_16" />{{,}}<ref>{{Lien web|auteur institutionnel=Cour de cassation|titre=France, Cour de cassation, Chambre criminelle, 28 février 2017, 16-80522|année=2018|mois=avril|jour=13|éditeur=[[Juricaf]]|url=https://juricaf.org/arret/FRANCE-COURDECASSATION-20170228-1680522|consulté le=13 avril 2018}}.</ref>. En {{date-|septembre 2018}}, [[Nick Conrad]], un [[rap]]peur jusqu'alors quasi inconnu du grand public, poste sur [[YouTube]] le clip d'une chanson intitulée ''PLB'', pour « [[Pendaison|Pendez]] les blancs »<ref>Selon le journaliste Samuel Laurent, « Nick Conrad a {{nobr|186 abonnés}} à sa chaîne [[YouTube]], 237 sur son compte [[Twitter]], à peine un millier pour sa page [[Facebook]], et quarante personnes qui le suivent sur l'application de musique [[Spotify]] ». Cf [https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2018/09/26/pendez-les-blancs-itineraire-d-une-indignation_5360684_4355770.html « Pendez les Blancs », itinéraire d'une indignation], ''[[Le Monde]]'', {{date-|26 septembre 2018}}.</ref>{{,}}<ref>Benjamin Puech, [http://www.lefigaro.fr/musique/2018/09/26/03006-20180926ARTFIG00262-qui-est-nick-conrad-ce-rappeur-qui-appelle-a-tuer-des-blancs.php « Qui est Nick Conrad, ce rappeur qui appelle «à tuer des Blancs» ? »], ''[[Le Figaro]]'', {{date-|26 septembre 2018}}.</ref>. SOS Racisme, la LICRA et le MRAP condamnent le clip comme étant raciste, et la [[Délégué interministériel à la lutte contre le racisme, l'antisémitisme et la haine anti-LGBT|Délégation interministérielle à la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la haine anti-LGBT]] (DILCRAH) le signale auprès du [[Procureur de la République (France)|procureur de la République]]<ref>{{Lien web |langue=fr |prénom=Cédric |nom=Mathiot |titre=Les associations anti-racistes se sont-elles exprimées sur le clip de Nick Conrad ? |url=https://www.liberation.fr/checknews/2018/09/27/les-associations-anti-racistes-se-sont-elles-exprimees-sur-le-clip-de-nick-conrad_1681629 |site=Libération.fr |date=2018-09-27 |consulté le=2020-07-05}}.</ref>. En mars 2019, Conrad est condamné pour provocation au crime à {{unité|5000|euros}} d'amende avec [[Sursis en procédure pénale française|sursis]] et à verser {{euro|1000}} de dommages et intérêts à l'[[Alliance générale contre le racisme et pour le respect de l'identité française et chrétienne]] et la LICRA, qui se sont portées parties civiles<ref name=":02">{{Lien_web |auteur=Balla Fofana |titre=Langue bien pendue |url=https://next.liberation.fr/musique/2019/04/05/nick-conrad-langue-bien-pendue_1719634 |site=[[Libération (journal)|Libération]] |date=7 avril 2019}}.</ref>{{,}}<ref>[[Agence France-Presse|AFP]], [https://www.lepoint.fr/people/pendez-les-blancs-le-rappeur-nick-conrad-condamne-a-5-000-euros-d-amende-avec-sursis-19-03-2019-2302337_2116.php « ''Pendez les Blancs'' : le rappeur Nick Conrad condamné à {{unité|5000|euros}} d'amende avec sursis »], ''[[Le Point]]'', {{date-|19 mars 2019}}.</ref>. Les juges ont notamment estimé que {{citation|les termes de la chanson, accompagnés d'images violentes et brutales, incitent directement l'internaute à commettre des atteintes à la vie sur les personnes de couleur blanche}}<ref>{{Lien web |auteur= |titre=Avec son nouveau clip, le rappeur Nick Conrad provoque des réactions indignées |url=https://www.lexpress.fr/actualite/societe/avec-son-nouveau-clip-le-rappeur-nick-conrad-provoque-des-reactions-indignees_2079079.html |site=[[L'Express]] |date=2019-05-19 |consulté le=2019-09-26}}.</ref>.

Depuis, d'autres condamnations ont été prononcées par les tribunaux. Ainsi, en mars 2020, une jeune femme est condamnée par le tribunal correctionnel d'[[Évry-Courcouronnes|Evry-Courcouronnes]] à 7 mois de prison ferme pour menaces et violences sur des policiers, mais aussi pour outrage sur personne dépositaire de l'autorité publique avec en circonstance aggravante des propos à caractère raciste : la condamnée avait notamment traité les policiers de « sales blancs »<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |prénom=Par Nicolas Goinard Le 25 mars 2020 |nom=à 16h20 |prénom2=Modifié Le 26 Mars 2020 |nom2=À 06h31 |titre=Essonne : elle crache sur les policiers qui la contrôlent en affirmant qu’elle a le Covid-19 |url=https://www.leparisien.fr/essonne-91/essonne-elle-crache-sur-les-policiers-qui-la-controlent-en-affirmant-qu-elle-a-le-covid-19-25-03-2020-8287698.php |site=leparisien.fr |date=2020-03-25 |consulté le=2022-07-17}}</ref>.

En juin 2021, un individu est condamné à de la prison ferme par le tribunal correctionnel de [[Digne-les-Bains|Digne]] pour des fait de violences et d'injures raciales contre des gendarmes. Alors que ces derniers avaient tenté de l'interpeller, l'individu alors en état d'ivresse s'était violemment débattu, proférant des menaces de mort, traitant les gendarmes de « sales Français, sales blancs, sales cochons je vais vous faire payer … », avant de leur porter des coups. La présidente du tribunal demandera notamment à l'accusé : « c’est quoi ces insultes raciales ? L’alcool n’est pas une circonstance atténuante »<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Justice : 12 mois ferme pour violences et injures raciales - Haute Provence Info |url=https://www.hauteprovenceinfo.com/article-35040-justice-12-mois-ferme-pour-violences-et-injures-raciales.html |site=www.hauteprovenceinfo.com |consulté le=2022-07-17}}</ref>''.''

En avril 2022, un Camerounais en situation irrégulière en France est condamné par le tribunal correctionnel de [[Lille]] pour avoir proféré des injures à l’encontre d’agents de la police aux frontières, lesquels avaient été notamment traités de « sales blancs ».  Le tribunal a retenu contre le prévenu l’ensemble de ses propos, notamment l’outrage à une personne dépositaire de l’autorité publique en raison de « la race, de l’ethnie ou de la religion »<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Un clandestin condamné pour insultes racistes envers des policiers blancs |url=https://www.20minutes.fr/justice/3278615-20220427-lille-clandestin-condamne-insultes-racistes-envers-policiers-blancs |site=www.20minutes.fr |consulté le=2022-07-17}}</ref>.

==== Royaume-Uni ====
En 2019, une enquête gouvernementale de la {{Lien|langue=en|trad=Equality and Human Rights Commission|fr=Commission à l'égalité et aux droits humains}} (EHRC) sur le racisme dans les universités relève que 9 % des étudiants blancs d'origine [[Britanniques|britannique]] affirment avoir été victimes de [[harcèlement]] raciste, incluant l'expression de sentiment anti-anglais, anti-[[Gallois (peuple)|gallois]] et anti-[[Écossais (peuple)|écossais]] (contre 29 % des étudiants noirs, 27 % des étudiants asiatiques/orientaux et 22 % des autres étudiants non blancs ou métissés). Des académiques de couleur condamnent la Commission pour avoir inclus le harcèlement envers les étudiants blancs dans les statistiques, ce qui montrerait selon eux une incompréhension inquiétante du racisme car il « minimise le racisme en incluant des groupes qui ne subissent pas un [[Discrimination|préjudice racial]] »<ref>{{Article |langue=en-GB |auteur1= |prénom1=David |nom1=Batty |titre=Universities failing to address thousands of racist incidents |périodique=[[The Guardian]] |date=2019-10-23 |issn=0261-3077 |lire en ligne=https://www.theguardian.com/world/2019/oct/23/universities-failing-to-address-thousands-of-racist-incidents |consulté le=2020-08-09 |pages= }}</ref>. Des universitaires de renom et des représentants des étudiants noirs ont critiqué le fait de faire « une fausse équivalence entre ce qui est décrit comme du harcèlement racial subi par les étudiants et employés {{Lien|langue=en|trad=White British|fr=britanniques blancs}} avec le racisme subi par leurs pairs noirs et de [[Minorité nationale|minorités ethniques]] ». Heidi Mirza, professeure de race, foi et culture à l'[[université de Londres]], explique que « le [[racisme anti-noir]], le [[Racisme anti-asiatique en France|racisme anti-asiatique]], l'[[islamophobie]] et l'[[antisémitisme]] sont à une échelle différente du sentiment anti-anglais ». Le racisme subi par un Anglais était dans un exemple le fait de deux collègues gallois. L'EHRC n'a pas donné suite à des demandes d'enlever le harcèlement antiblanc du rapport, expliquant que « le rapport montrait clairement que le harcèlement racial était subi de manière prépondérante par les étudiants noirs et orientaux »<ref>{{Lien web |langue=en-GB |auteur=David Batty |titre=University racism study criticised for including anti-white harassment |url=https://www.theguardian.com/world/2019/oct/23/university-racism-study-criticised-including-anti-white-harassment |site=[[The Guardian]] |date=2019-10-23 |consulté le=2020-08-09}}</ref>.

Pour Hugh Schofield de la [[British Broadcasting Corporation|BBC]], au [[Royaume-Uni]], le terme de « racisme antiblanc » ne fait pas vraiment débat mais apparaît généralement dans le discours à l'occasion de faits divers. Thématique de l'[[Extrême droite par pays|extrême droite]], qui est très marginale politiquement dans le pays, il est plus souvent abordé par des politiciens et intellectuels de gauche que de droite, qui craignent d'être accusés de proximité avec l'extrême droite. Le débat, qui porte aussi sur la discrimination contre les Blancs en ce qui concerne la distribution des allocations sociales, serait notamment abordé par le [[Parti travailliste (Royaume-Uni)|parti travailliste]] (gauche) par crainte « que la classe ouvrière blanche bascule à l'extrême droite si on ne parle pas de ces questions »<ref name="atlaneuro" />.

==== Suisse ====
Selon Alma Wiecken, responsable de la [[Commission fédérale contre le racisme]] (CFR), en [[Suisse]], {{Citation|il n’est pas possible de parler de racisme généralisé ou systématique à l’encontre des Blancs, au contraire du racisme anti-Noirs}}. En ce qui concerne les statistiques, elle relève que : « quelques cas de discrimination à l’encontre des Blancs ont été portés devant les autorités pénales depuis 1995 mais ceux-ci concernent moins de 1% des cas. Aucun nouveau cas n’a été enregistré depuis 2013, aucun incident discriminatoire à l’encontre de Blancs n’a été signalé »<ref name=":2" />.

=== Afrique ===
{{article détaillé|Racisme en Afrique}}

==== Afrique du Sud ====
{{Article détaillé||contenu=Article détaillé (anglais) : ''[[:en:Racism in South Africa#Racism against white people|Racism in South Africa#Racism against white people]]''}}
Des discours racistes et violents à l'égard de personnes blanches sont répandus en politique<ref>{{lien web|langue=en-US |titre=South Africa's Zuma Accuses Protesters of Racism After Marches – Africa News Wire |url=http://africanewswire.za.com/south-africas-zuma-accuses-protesters-of-racism-after-marches/ |website=africanewswire.za.com |consulté le=2017-04-12}}</ref>{{,}}<ref>{{lien web|titre='We are cutting the throat of whiteness' – Malema on plans to remove Trollip |url=https://www.news24.com/SouthAfrica/News/we-are-cutting-the-throat-of-whiteness-malema-on-plans-to-remove-trollip-20180304 |éditeur=}}</ref>{{,}}<ref>{{Article |langue=en-GB |titre=South Africa's 'toxic' race relations |périodique=BBC News |date=2018-12-18 |lire en ligne=https://www.bbc.com/news/world-africa-46071479 |consulté le=2020-09-06 }}</ref>{{,}}<ref>{{Article |prénom1=Sharlene |nom1=Swartz |prénom2=Anye-Nkwenti |nom2=Nyamnjoh |prénom3=Benjamin |nom3=Roberts |prénom4=Steven |nom4=Gordon |titre=The ‘Fuck White People’ Phenomenon in South Africa: A Discursive and Statistical Analysis |périodique=Politikon |volume=47 |numéro=2 |date=2020-04-02 |issn=0258-9346 |doi=10.1080/02589346.2020.1715159 |lire en ligne=https://doi.org/10.1080/02589346.2020.1715159 |consulté le=2020-09-06 |pages=136–158 }}</ref>. Des tendances anti-blanches sont également rapportés dans le monde du travail, 31 % de la population étant en faveur d'une préférence à l'embauche des Noirs sur les Blancs, avec seulement 16 % des Indiens, 13 % des [[Coloured]] et 9 % des Blancs étant d'accord, contre 38 % des Noirs<ref name=":3">{{Lien web |langue=en |auteur=Anthea Jeffery |titre=Race rhetoric undermining race relations in SA - Institute of Race Relations |url=https://www.politicsweb.co.za/documents/race-rhetoric-undermining-race-relations-in-sa--ir |site=www.politicsweb.co.za |date=20 mars 2018 |consulté le=2020-09-06}}</ref>. Ces différences remontent au moins au début des années 2000<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Kevin Durrheim|nom1=Roberts, Benjamin, 1974-|nom2=Mbithi wa Kivilu.|nom3=Davids, Yul Derek.|titre=South African social attitudes, 2nd report|sous-titre=reflections on the age of hope|éditeur=HSRC Press|année=2010|pages totales=367|isbn=978-0-7969-2217-5|isbn2=0-7969-2217-9|isbn3=978-0-7969-2339-4|oclc=671603296|lire en ligne=https://www.worldcat.org/oclc/671603296|consulté le=2020-09-06|numéro chapitre=2|titre chapitre=Attitudes towards racial redress in South Africa}}</ref>. Dans un sondage de 2018 de l'[[Institute of Race Relations]], les Blancs sont la catégorie ethnique qui rapporte le plus souvent avoir été victime de racisme, avec 53 % des répondants, contre 47 % des Coloured, 20 % des Indiens et 23 % des Noirs<ref name=":3" />.  L'activiste [[Ernst Roets]] de l'organisation [[AfriForum]] qui défend les intérêts des [[Afrikaners]], affirme que si le racisme en [[Afrique du Sud]] est souvent exagéré, les Blancs sont dans une position vulnérable. En effet, on tendrait à leur refuser une protection en justifiant de leur statut de communauté « économiquement dominante ». Cette dernière justification irait à l'encontre des recommandations de nombreuses sources, dont l'[[Organisation des Nations unies|ONU]]. En effet, l'application d'un tel critère aurait conduit à refuser la protection à d'autres communautés minoritaires perçues comme économiquement dominantes, comme les [[Holocauste juif|Juifs lors de la Seconde guerre mondiale]], les [[Arméniens de Turquie|Arméniens]] et les [[Micrasiates|Grecs]] en [[Anatolie]], les [[Musulmans (nationalité)|Musulmans]] [[Islam en Serbie|en Serbie]] et les [[Tutsis]] au [[Rwanda]]<ref>{{Lien web |langue=en |auteur=Ernst Roets {{!}} AfriForum |titre=Anti-white Racism in South Africa |url=https://www.genocidewatch.com/single-post/2017/02/16/Anti-white-Racism-in-South-Africa |site=|genocidewatch.com |date=16 février 2017 |consulté le=2020-09-06}}.</ref>.

==== Zimbabwe ====
{{article détaillé|Racisme au Zimbabwe}}
[[Fichier:Azadnegar news 1350010173 323251 Ex.jpg|vignette|Billet de banque du Zimbabwe à l'effigie de Robert Mugabe, montrant une [[inflation]] galopante, 2008]]
Sous le régime de [[Robert Mugabe]], des [[discrimination]]s et des violences sont perpétrées contre la [[Blancs zimbabwéens|communauté blanche du pays]], avec la participation et l'encouragement de l'État<ref>{{lien web |langue=en |auteur=Ricky Marima |titre=Zimbabwe has its racists too: iLIVE |url=http://www.timeslive.co.za/ilive/2012/02/28/zimbabwe-has-its-racists-too-ilive |site= |périodique=[[:en:TimesLIVE|TimesLIVE]] |éditeur= |date=2012-02-28 |consulté le=2020-06-15}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=en-GB |auteur=Simon Heffer |titre=We will not tolerate racism, except in Zimbabwe |url=https://www.telegraph.co.uk/comment/4264747/We-will-not-tolerate-racism-except-in-Zimbabwe.html |site= |périodique=[[The Telegraph]] |date=12 août 2001 |consulté le=2020-06-15}}</ref>{{,}}<ref name="jeuneaf">Pierre Boisselet, [http://www.jeuneafrique.com/227844/politique/zimbabwe-robert-mugabe-l-homme-qui-n-aimait-pas-les-blancs-et-inversement/ Zimbabwe : Robert Mugabe, l'homme qui n'aimait pas les Blancs (et inversement)] - ''[[Jeune Afrique]]'', 16 mars 2015.</ref>.

Après la dissolution de la [[Rhodésie (pays)|Rhodésie]] et l'indépendance du [[Zimbabwe]] qui met fin à la [[domination]] [[Royaume-Uni|britannique]] en [[1980]], le parti de l'[[Union nationale africaine du Zimbabwe - Front patriotique]] (ZANU-PF) arrive au pouvoir. À cette époque, la plupart des terres agricoles appartiennent aux Blancs. Le parti, dirigé par [[Robert Mugabe]], applique une politique raciste en menant une [[réforme agraire]], [[Confiscation|confisque]] les terres aux Blancs et les expulse de leurs fermes. La plupart des fermiers blancs sont [[Expropriation|expropriés]] et plusieurs sont assassinés<ref>Axel Gyldén, [http://www.lexpress.fr/actualite/monde/afrique/le-saigneur-du-zimbabwe_477039.html « Le saigneur du Zimbabwe »], ''[[L'Express]]'', 2 mai 2007.</ref>. Robert Mugabe est régulièrement accusé de nourrir les hostilités envers les fermiers blancs du Zimbabwe et de les rendre responsables de l'échec de sa réforme agraire pour sauver son pouvoir<ref>{{En}} [http://www.economist.com/research/articlesBySubject/PrinterFriendly.cfm?story_id=11020424 « Robert Mugabe refuses to give up »], article de ''[[The Economist]]'' du 10 avril 2008.</ref>{{,}}<ref name="Fig">Jean-Louis Tremblais, « Zimbabwe, le naufrage d'Ubu roi », ''[[Le Figaro Magazine]]'', semaine du 24 novembre 2017, page 26.</ref>. Une idéologie raciste est développée, le ZANU et le ZAPU mettant en avant les « fils et filles de la terre » comme citoyens authentiques par opposition aux Blancs étrangers par nature (''amabhunu'')<ref>{{Article |langue=en |auteur1= |prénom1=Dr Sabelo J. |nom1=Ndlovu-Gatsheni |titre=Africa for Africans or Africa for “Natives” Only? “New Nationalism” and Nativism in Zimbabwe and South Africa: |périodique=[[Africa Spectrum]] |date=2009-04-01 |issn= |doi=10.1177/000203970904400105 |lire en ligne=https://journals.sagepub.com/doi/10.1177/000203970904400105 |consulté le=2020-09-06 |pages= }}</ref>. 

À plusieurs reprises, le président du Zimbabwe Robert Mugabe tient des déclarations jugées racistes<ref>{{Article |langue=fr |titre=Le président Robert Mugabe rallume le racisme anti-Blancs au Zimbabwe |périodique=Le Temps |date=2001-08-16 |issn=1423-3967 |lire en ligne=https://www.letemps.ch/monde/president-robert-mugabe-rallume-racisme-antiblancs-zimbabwe |consulté le=2021-07-19 }}</ref> envers les Blancs<ref name="jeuneaf" /> :

* {{Citation|L'homme blanc est ici comme le second citoyen : vous êtes en numéro un. Il est numéro deux ou trois. C’est ce qui doit être enseigné à nos enfants}};
* {{Citation|Notre parti doit continuer de faire entrer la peur dans le cœur de l'homme blanc, notre véritable ennemi}};
* {{Citation|Nous disons non aux Blancs qui possèdent nos terres. Ils doivent partir. Il n’y a pas de place pour eux ici}};
* {{Citation|Le seul homme blanc que vous pouvez croire est l'homme blanc mort}}.

Depuis, la [[Blancs zimbabwéens|population blanche zimbabwéenne]] n'a cessé de diminuer, passant de {{formatnum:260000}} en 1975 à environ {{nombre|30000|personnes}} en 2014. Alors que les Blancs assuraient 80 % du revenu national, cette politique agraire favorise la [[famine]] dans l'ancien grenier à [[maïs]] de l'Afrique. D'exportateur, le pays devient importateur<ref name="Fig" />. En 2016, constatant la répercussion néfaste de ses mesures sur la production agricole, Robert Mugabe appelle au retour au pays des fermiers blancs contraints à l'exil<ref name="Slate blanc">{{lien web |langue=fr |auteur= |titre=Au Zimbabwe, les fermiers blancs prennent leur revanche sur Mugabe / Slate Afrique |url=http://www.slateafrique.com/651393/fermiers-blancs-zimbabwe |site=[[Slate (magazine)|Slate]] Afrique |date=15/02/2016 |consulté le=05-09-2020}}.</ref>.

== Notes et références ==
=== Notes ===
{{références|groupe=alpha}}
=== Références ===
{{Références|taille=30}}

== Annexes ==
=== Articles connexes ===
* [[Minorité dominante]]
* [[Racisme]]
* [[Ethno-différentialisme]]
* [[Domination]]

=== Liens externes ===
* [https://www.lemonde.fr/societe/article/2005/04/13/questions-sur-les-violences-commises-lors-du-defile-lyceen-du-8-mars_638468_3224.html Questions sur les violences commises lors du défilé lycéen du 8 mars] - Luc Bronner et Piotr Smolar, ''[[Le Monde]]'', 13 avril 2005.

{{Palette|Racisme}}
{{Portail|anthropologie|Sociologie|Politique}}

[[Catégorie:Expression ou néologisme politique]]
[[Catégorie:Thématique d'extrême droite]]
[[Catégorie:Blanc (humain)]]