« Pierre de Troyes » : différence entre les versions

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'''Pierre de Troyes''', aussi Chevalier de Troyes ou Sieur de Troyes, est un [[capitaine]] d'une [[Compagnies franches de la marine|compagnie de la Marine]] en [[Nouvelle-France]]. Il est vers [[1645]] en [[Normandie]] ou en [[Champagne (province)|Champagne]] et il est décédé au [[Fort Niagara]] le [[8 mai]] [[1688]].


'''Pierre de Troyes''', aussi connu comme le chevalier ou le sieur de Troyes, est un [[capitaine (grade militaire)|capitaine]] d'une [[Compagnies franches de la marine|compagnie franche de la Marine]] en [[Nouvelle-France]]. Il naît le {{date-|3 mai}} {{date|||1645|au Canada}} en [[Normandie]] ou en [[Champagne (province)|Champagne]] et meurt au [[fort Niagara]] le {{date|8 mai 1688|au Canada}}.
Il est surtout connu pour l'expédition qu'il fit à la [[Baie d'Hudson]] pour y déloger les [[Anglais]] en [[1686]]. À cette occasion, il dirige la troupe de [[Pierre Le Moyne d'Iberville]], [[Paul Le Moyne de Maricourt]] et [[Jacques Le Moyne de Sainte-Hélène]] et d'une centaine d'hommes.


Il est surtout connu pour l'expédition qu'il fait à la [[baie d'Hudson]] pour y déloger les Anglais en {{date|1686|au Canada}}. À cette occasion, il dirige la troupe composée de [[Pierre Le Moyne d'Iberville]], [[Paul Le Moyne de Maricourt]] et [[Jacques Le Moyne de Sainte-Hélène]] et d'une centaine d'hommes.
== Famille ==


== Vie ==
Fils de Madeleine Alard et de Michel de Troyes qui était procureur au [[Parlement de Paris]]. Il épouse Marie Petit de L'Estang le 5 février 1681 et il est membre du corps des officiers du régiment du Piedmont.
=== Famille ===
Le chevalier de Troyes est le fils de Madeleine Alard et de Michel de Troyes, procureur au [[parlement de Paris]]. Il épouse Marie Petit de L'Estang le {{date|5 février 1681|au Canada}} et est membre du corps des officiers du [[régiment de Piémont]].


== Arrivé en Nouvelle-France ==
=== Arrivée en Nouvelle-France ===
[[File:Hudson Bay expedition (1686) map-fr.svg|vignette|droite|L’expédition de la baie d’Hudson, fait d’armes de Pierre de Troyes en 1686.]]
Nommé, le {{date-|5 mars 1685}}, capitaine d'infanterie d'une compagnie de la marine servant déjà en Nouvelle-France, Pierre de Troyes débarque à Québec le {{date-|1|août|1685}}. À bord du navire se trouve le nouveau gouverneur de la colonie, [[Jacques-René de Brisay]], marquis de Denonville, qui va succéder à [[Joseph-Antoine Le Febvre de La Barre]].


Dès son arrivée, Denonville accepte l'idée de prendre le [[Fort Bourbon (Nouvelle-France)|fort Bourbon]], érigé en 1682 à la [[baie d'Hudson]] et de s'emparer des établissements occupés ou construits par les Anglais. Le nouveau gouverneur accepte que l'expédition, qu'il prépare pendant l'hiver 1685-1686, soit financée par la [[Compagnie de la Baie du Nord|Compagnie du Nord]], ou Compagnie française de la baie d'Hudson, formée cinq ans plus tôt sur l'initiative de [[Charles Aubert de La Chesnaye]] ; celui-ci veut en effet reprendre le [[Commerce de la fourrure en Nouvelle-France|commerce de la fourrure]] dans cette région.
Nommé capitaine d'infanterie le 5 mars 1685 d'une compagnie de la Marine servant déjà dans la colonie, Pierre de Troyes débarque à Québec le 1er août 1685. À bord du navire se trouve le nouveau gouverneur de la colonie, Jacques-René de Brisay, marquis de Denonville, successeur d'Antoine Le Febvre de La Barre.


Le {{date-|12 février 1686}}, le gouverneur Denonville ordonne au sieur de Troyes de quitter Québec « pour aller occuper des postes sur les côtes de la baie du Nord ». La troupe est formée de {{nobr|30 soldats}} et de {{nobr|70 Canadiens}} choisis pour leur habileté et leur endurance à voyager, canoter et se battre. Le capitaine de Troyes apporte un [[Tambour-major|tambour]], un interprète, un ou plusieurs charpentiers et un forgeron ; ils transportent des épées, des outils, des pics, des pioches et des pelles. Pour cette expédition, il est assisté par trois frères appelés à devenir célèbres, qui dirigent chacun une section formée d'une trentaine d'hhjommes. Il s'agit des Montréalais Pierre Le Moyne d'Iberville, Paul Le Moyne de Maricourt et Jacques Le Moyne de Sainte-Hélène.
Dès son arrivée, Denonville accepte l'idée de reprendre le fort Bourbon, érigée en 1682 à la baie d'Hudson et de s'emparer des établissements occupés ou construits par les Anglais. Le nouveau gouverneur accepte que l'expédition, qu'il prépare pendant l'hiver 1685-1686, soit financée par la Compagnie du Nord ou Compagnie française de la baie d'Hudson, formée cinq ans plus tôt à l'instigation de Charles Aubert de La Chesnaye, car celui-ci veut reprendre le commerce de la fourrure dans cette région.


La troupe part de Montréal en {{nobr|mars 1686}}.
Le 12 février 1686, le gouverneur Denonville ordonne «au sieur de Troyes» de quitter Québec «pour aller occuper des postes sur les côtes de la baie du Nord». La troupe est formé de 30 soldats et de 70 Canadiens choisis pour leur habileté et leur endurance à voyager, canoter et se battre. Le capitaine de Troyes apporte un tambour, un interprète, un ou plusieurs charpentiers et un forgeron et ceux-ci transportent des épées, des outils, des pics, des pioches et des pelles. Pour cette expédition, il est assisté par trois frères appelés à devenir célèbres que dirigent chacun une section formée d'une trentaine d'hommes. Il s'agit des Montréalais Pierre Le Moyne d'Iberville, Paul Le Moyne de Maricourt et Jacques L Moyne de Sainte-Hélène.


=== La bataille de la baie James ===
Toujours est-il que sa troupe parti de Montréal en mars 1686.
[[Fichier:Attaque du fort Monsipi par d Iberville.jpg|vignette|upright|<center>''Attaque du fort Monsipi par d'Iberville'' ([[Louis Bombled]]).</center>]]
La mission du chevalier de Troyes, ce qu'on appellera ''la bataille de la baie James''' est audacieuse : l'expédition utilise des canots pour le transport de la troupe, dans le style des [[voyageur (fourrure)|voyageurs]], partant de Montréal, naviguant sur la [[rivière des Outaouais]] au nord et faisant du [[Portage (transport fluvial)|portage]] pour atteindre le [[lac Témiscamingue]], le [[lac Abitibi]] et son affluent, la [[rivière Abitibi]].


L'expédition avait été commandée par le roi de France au gouverneur [[Jacques-René de Brisay]], arrivé quelques mois plus tôt dans la colonie.
== La bataille de la Baie James ==


Cette marche dure jusqu'au {{nobr|20 juin}}. Ils arrivent au nombre de 82, vers Monsipi, qui est situé au fond de la baie. L'assaut prend les Britanniques totalement par surprise. Ils capturent avec facilité le Moose House (Fort Monsipi ou fort Saint-Louis) sur la rivière Monsoni, le {{nobr|20 juin}}. Le {{nobr|3 juillet}}, les troupes de Troyes prennent le [[Fort Saint-Jacques|Fort Rupert]] (Fort Charles) sur la rivière Rupert et le HMS Craven, utilisé pour naviguer vers le [[Fort Albany (Ontario)|Fort Albany]] (Quichichouane), sur l'île Rayly près de l'embouchure de la rivière Albany, qui tombe le {{date-|26 juillet 1686}}.
La mission difficile et périlleuse du Chevalier de Troyes ou appelé ''la bataille de la Baie James'' fut audacieuse, car l'expédition utilisa des canots pour le transport de la troupe, dans le style des voyageurs, parti de Montréal, naviguant sur la rivière des Outaouais au nord et faisant du portage pour atteindre le lac Témiscamingue et le lac Abitibi (sur la rivière Abitibi).


=== Commandant au fort Niagara ===
L'expédition avait été commandée par le roi de France au gouverneur [[Jacques-René de Brisay]] arrivé quelques mois plus tôt dans la colonie.


Quelques semaines après son retour de la baie d'Hudson, Denonville exprime sa satisfaction au ministre des Colonies, le marquis de Seignelay, en ces termes : « Le sieur de Troyes est le plus intelligent et le plus capable de nos capitaines ; il a l'esprit tel qu'il faut pour avoir tous les ménagements nécessaires pour commander aux autres. On ne saurait avoir une meilleure conduite que celle qu'il a eue dans l'entreprise du Nord car il lui a fallu du savoir-faire pour tirer des Canadiens les services qu'il en a eus et pour les mettre dans l'obéissance. »
Cette marche dura jusqu'au 20 juin. Ils arrivèrent au nombre de 82 hommes vers Monsipi qui est situé au fond de la baie. L'assaut pris totalement les britanniques par surprise. Ils capturèrent avec facilité le Moose House (Fort Monsipi ou fort Saint-Louis) sur la rivière Monsoni, le 20 juin. Le 3 juillet, les troupes de Troyes prirent le Fort Rupert (Fort Charles) sur la rivière Rupert et le HMS Craven, qui fut utilisé pour naviguer vers le Fort Albany (Quichichouane), sur l'île Rayly près de l'embouchure de la rivière Albany, qui tomba le 26 juillet 1686.


Les qualités du capitaine de Troyes expliquent pourquoi il commande l'une des quatre troupes parties pour le [[fort Frontenac]], au mois de {{nobr|juin 1687}}, dans une mission en territoire iroquois réclamée de Paris par le ministre de la Marine, qui recommande de faire un maximum de prisonniers chez les Iroquois pour les envoyer en France.
Le 10 août 1686, le chevalier de Troyes confie à Pierre Le Moyne d'Iberville la garde du fort Monsoni. Les Français retrouvent temporairement le contrôle du commerce des fourrures à la baie d'Hudson, les Anglais conservant seulement le petit poste de traite de Port Nelson. Mais dès 1688, les iroquois leur coupent toute retraite terrestre en détruisant le [[Fort Témiscamingue]].


Cette campagne punitive contre les Sonontonces (Tsonnonthouans, Sonnontouans, Sonnontonnans ou [[Sénéca]]s) se résume en la destruction systématique des villages. Par la suite, le gouverneur [[Jacques-René de Brisay ]] donne au chevalier le commandement du [[fort Niagara]]. L'hiver de 1687-1688 y est tragique. Le scorbut se déclarant dans la garnison, presque tous les hommes y succombent, dont le chevalier de Troyes lui-même, qui meurt le {{date|8 mai 1688|au Canada}}. Quelques semaines plus tôt, certains des rares survivants avaient fomenté un complot en vue de l'assassiner et d'élire un commandant de leur choix.
== Commandant au Fort Niagara ==


== Écrits ==
Quelques semaines après son retour de la baie d'Hudson, Denonville exprime sa satisfaction au ministre des Colonies, le marquis de Seignelay en ces termes: «Le sieur de Troyes est le plus intelligent et le plus capable de nos capitaines; il a l'esprit tel qu'il faut pour avoir tous les ménagements nécessaires pour commander aux autres. On ne saurait avoir une meilleure conduite que celle qu'il a eue dans l'entreprise du Nord car il lui a fallu du savoir-faire pour tirer des Canadiens les services qu'il en a eus et pour les mettre dans l'obéissance.»
* Ivanhoë Caron (dir.), [https://archive.org/details/journaldelexpdit00troy/page/n3 ''Journal de l'expédition du chevalier de Troyes à la baie d'Hudson, en 1686''], Beauceville, Compagnie de''L'Éclaireur'', 1918 — Avec notes de l'abbé Caron.


== Compléments ==
Les qualités du capitaine de Troyes expliquent pourquoi il commande l'une des quatre troupes parties pour [[fort Frontenac]], au mois de juin 1687, dans une mission en territoire iroquois, réclamée de Paris par le ministre de la Marine, qui recommande de faire un maximum de prisonniers chez les iroquois, pour les envoyer en France.
=== Références ===
* Claude Charles le Roy de Bacqueville de la Potherie, ''Histoire de l'Amérique septentrionale'', Nyon et fils, {{p.|139-171}}, 1722 — [http://eco.canadiana.ca/view/oocihm.28223/3?r=0&s=1 {{nobr|Tome trois en ligne}}].
* Chevalier Louis de Baugy, [https://www.wdl.org/fr/item/15529/view/1/1/ ''Journal d'une expédition contre les Iroquois en 1687'']. Ernest Leroux, Paris 1883
* [[Lionel Groulx]], ''L'expédition du chevalier de Troyes, en 1686, à la baie d'Hudson'', dans [[L'Action nationale]], vol. 17, no. 4, {{p.|275-286}}, 1941
* W. A.L'Action nationale Kenion et J. R, Turnbull, ''The battle for James Bay.'' Macmillan Co. of Canada Limited, Toronto 1971
* Jacques Lacoursière, ''Histoire populaire du Québec'', Éditions Septentrion, {{p.|167}} à 171, 1995 {{ISBN|2-89448-050-4}}
* {{EC|ID=troyes-pierre-de|auteur=James Harley Marsh|titre=Pierre de Troyes|consulté le=22 septembre 2019}}
* {{EC|ID=troupes-de-la-marine|auteur=Stuart R. J. Sutherland|titre=Troupes de la marine|consulté le=22 septembre 2019}}


=== Articles connexes ===
Cette campagne punitive contre les Sonontonces (Tsonnonthouans, Sonnontouans, Sonnontonnans ou [[Sénéca]]s) se résume en la destruction systématique des villages. Par la suite, le gouverneur [[Jacques-René de Brisay ]] lui donne le commandement du [[fort Niagara]]. L'hiver de 1687-1688 fut tragique au Fort Niagara. Le scorbut s'étant déclaré parmi la garnison, presque tous les hommes y succombent, dont le Chevalier de Troyes qui meurt le 8 mai 1688. Quelques semaines plus tôt, certains des rares survivants avaient fomenté un complot en vue de l'assassiner et d'élire un commandant de leur choix.
*[[Pierre Le Moyne d'Iberville]]
*[[D'Iberville (série télévisée)]]


== Références ==
=== Liens externes ===
* {{Autorité}}
* [http://www.civilization.ca/vmnf/explor/troy_f1.html Biographie au ''Musée virtuel de la Nouvelle-France''], source de la plupart des informations de cet article.


{{Portail|Normandie|Nouvelle-France|Royaume de France|Aube}}
* Claude Charles le Roy de Bacqueville de la Potherie, ''Histoire de l'Amérique septentrionale'', chez Nyon & fils, p.139 à 171, 1722.
* Le chevalier Louis de Baugy, ''Journal d'une expédition contre les Iroquois en 1687'', Editeur Ernest Leroux, 1883.
* Groulx, Lionel, ''L'expédition du chevalier de Troyes, en 1686, à la baie d'Hudson'', L'Action nationale, vol. 17 no.4, p.275 à 286, 1941.
* KENYON, W.A. and TURNBULL, J.R.: The Battle for James Bay, 1971, Macmillan Company of Canada Limited, Toronto.
* Lacoursière, Jacques, ''Histoire populaire du Québec'', Éditions Septentrion, p.167 à 171, 1995, ISBN 2-89448-050-4
* Marsh, James. "Troyes, Pierre de", in ''The Canadian Encyclopedia'', Volume 4, p.2196. Edmonton: Hurtig Publishers, 1988.
* Sutherland, Stuart R. J.. "Troupes de la Marine", in ''The Canadian Encyclopedia'', Volume 4, p.2196. Edmonton: Hurtig Publishers, 1988.


==Voir aussi==
===Articles connexes===
*[[Pierre Le Moyne d'Iberville]]
*[[D'Iberville (série télévisée)]]
===Liens externes===
*[http://www.civilization.ca/vmnf/explor/troy_f1.html Biographie au ''Musée virtuel de la Nouvelle-France''], source de la plupart des informations de cet article.

{{Portail|Nouvelle-France|Royaume de France}}
{{DEFAULTSORT:De Troyes, Pierre}}
{{DEFAULTSORT:De Troyes, Pierre}}

[[Catégorie:Personnalité de la Nouvelle-France]]
[[Catégorie:Personnalité de la Nouvelle-France]]
[[Catégorie:Naissance en 1645]]
[[Catégorie:Naissance en mai 1645]]
[[Catégorie:Décès en 1688]]
[[Catégorie:Décès en mai 1688]]
[[Catégorie:Personnalité liée à la première guerre intercoloniale]]

[[en:Pierre de Troyes, Chevalier de Troyes]]
[[it:Pierre de Troyes]]

Dernière version du 17 novembre 2022 à 17:48

Pierre de Troyes
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 42 ans)
Fort NiagaraVoir et modifier les données sur Wikidata
Allégeance
Activité
MilitaireVoir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Conflit

Pierre de Troyes, aussi connu comme le chevalier ou le sieur de Troyes, est un capitaine d'une compagnie franche de la Marine en Nouvelle-France. Il naît le en Normandie ou en Champagne et meurt au fort Niagara le .

Il est surtout connu pour l'expédition qu'il fait à la baie d'Hudson pour y déloger les Anglais en . À cette occasion, il dirige la troupe composée de Pierre Le Moyne d'Iberville, Paul Le Moyne de Maricourt et Jacques Le Moyne de Sainte-Hélène et d'une centaine d'hommes.

Vie[modifier | modifier le code]

Famille[modifier | modifier le code]

Le chevalier de Troyes est le fils de Madeleine Alard et de Michel de Troyes, procureur au parlement de Paris. Il épouse Marie Petit de L'Estang le et est membre du corps des officiers du régiment de Piémont.

Arrivée en Nouvelle-France[modifier | modifier le code]

L’expédition de la baie d’Hudson, fait d’armes de Pierre de Troyes en 1686.

Nommé, le , capitaine d'infanterie d'une compagnie de la marine servant déjà en Nouvelle-France, Pierre de Troyes débarque à Québec le . À bord du navire se trouve le nouveau gouverneur de la colonie, Jacques-René de Brisay, marquis de Denonville, qui va succéder à Joseph-Antoine Le Febvre de La Barre.

Dès son arrivée, Denonville accepte l'idée de prendre le fort Bourbon, érigé en 1682 à la baie d'Hudson et de s'emparer des établissements occupés ou construits par les Anglais. Le nouveau gouverneur accepte que l'expédition, qu'il prépare pendant l'hiver 1685-1686, soit financée par la Compagnie du Nord, ou Compagnie française de la baie d'Hudson, formée cinq ans plus tôt sur l'initiative de Charles Aubert de La Chesnaye ; celui-ci veut en effet reprendre le commerce de la fourrure dans cette région.

Le , le gouverneur Denonville ordonne au sieur de Troyes de quitter Québec « pour aller occuper des postes sur les côtes de la baie du Nord ». La troupe est formée de 30 soldats et de 70 Canadiens choisis pour leur habileté et leur endurance à voyager, canoter et se battre. Le capitaine de Troyes apporte un tambour, un interprète, un ou plusieurs charpentiers et un forgeron ; ils transportent des épées, des outils, des pics, des pioches et des pelles. Pour cette expédition, il est assisté par trois frères appelés à devenir célèbres, qui dirigent chacun une section formée d'une trentaine d'hhjommes. Il s'agit des Montréalais Pierre Le Moyne d'Iberville, Paul Le Moyne de Maricourt et Jacques Le Moyne de Sainte-Hélène.

La troupe part de Montréal en mars 1686.

La bataille de la baie James[modifier | modifier le code]

Attaque du fort Monsipi par d'Iberville (Louis Bombled).

La mission du chevalier de Troyes, ce qu'on appellera la bataille de la baie James' est audacieuse : l'expédition utilise des canots pour le transport de la troupe, dans le style des voyageurs, partant de Montréal, naviguant sur la rivière des Outaouais au nord et faisant du portage pour atteindre le lac Témiscamingue, le lac Abitibi et son affluent, la rivière Abitibi.

L'expédition avait été commandée par le roi de France au gouverneur Jacques-René de Brisay, arrivé quelques mois plus tôt dans la colonie.

Cette marche dure jusqu'au 20 juin. Ils arrivent au nombre de 82, vers Monsipi, qui est situé au fond de la baie. L'assaut prend les Britanniques totalement par surprise. Ils capturent avec facilité le Moose House (Fort Monsipi ou fort Saint-Louis) sur la rivière Monsoni, le 20 juin. Le 3 juillet, les troupes de Troyes prennent le Fort Rupert (Fort Charles) sur la rivière Rupert et le HMS Craven, utilisé pour naviguer vers le Fort Albany (Quichichouane), sur l'île Rayly près de l'embouchure de la rivière Albany, qui tombe le .

Commandant au fort Niagara[modifier | modifier le code]

Quelques semaines après son retour de la baie d'Hudson, Denonville exprime sa satisfaction au ministre des Colonies, le marquis de Seignelay, en ces termes : « Le sieur de Troyes est le plus intelligent et le plus capable de nos capitaines ; il a l'esprit tel qu'il faut pour avoir tous les ménagements nécessaires pour commander aux autres. On ne saurait avoir une meilleure conduite que celle qu'il a eue dans l'entreprise du Nord car il lui a fallu du savoir-faire pour tirer des Canadiens les services qu'il en a eus et pour les mettre dans l'obéissance. »

Les qualités du capitaine de Troyes expliquent pourquoi il commande l'une des quatre troupes parties pour le fort Frontenac, au mois de juin 1687, dans une mission en territoire iroquois réclamée de Paris par le ministre de la Marine, qui recommande de faire un maximum de prisonniers chez les Iroquois pour les envoyer en France.

Cette campagne punitive contre les Sonontonces (Tsonnonthouans, Sonnontouans, Sonnontonnans ou Sénécas) se résume en la destruction systématique des villages. Par la suite, le gouverneur Jacques-René de Brisay donne au chevalier le commandement du fort Niagara. L'hiver de 1687-1688 y est tragique. Le scorbut se déclarant dans la garnison, presque tous les hommes y succombent, dont le chevalier de Troyes lui-même, qui meurt le . Quelques semaines plus tôt, certains des rares survivants avaient fomenté un complot en vue de l'assassiner et d'élire un commandant de leur choix.

Écrits[modifier | modifier le code]

Compléments[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]