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'''Plaisance''', (en anglais : '''Placentia'''), est une ville de la [[péninsule d'Avalon]] dans la province de [[Terre-Neuve-et-Labrador]] au [[Canada]], regroupant les communes de Jerseyside, Freshwater, Dunville et Placentia. Le recensement de 2006 y dénombre 3 898 Habitants, 11,9 % de moins qu'en 2001<ref>[http://www12.statcan.gc.ca/census-recensement/2006/dp-pd/prof/92-591/details/page.cfm?Lang=F&Geo1=CSD&Code1=1001240&Geo2=PR&Code2=10&Data=Count&SearchText=Placentia&SearchType=Begins&SearchPR=01&B1=All&Custom= Statistique Canada : Recensement 2006 : Placentia]</ref>. La ville fut fondée par les colons français sous le nom de [[Plaisance (Nouvelle-France)|Plaisance]] au milieu du {{XVIIe siècle}}.
'''Placentia''' est une ville de la [[péninsule d'Avalon]] dans la province de [[Terre-Neuve-et-Labrador]] au [[Canada]], regroupant les communes de Jerseyside, [[Freshwater (baie de Plaisance)|Freshwater]], [[Dunville (Terre-Neuve-et-Labrador)|Dunville]] et Placentia. Le recensement de 2006 y dénombre {{unité|3898|habitants}}, 11,9 % de moins qu'en 2001<ref>[http://www12.statcan.gc.ca/census-recensement/2006/dp-pd/prof/92-591/details/page.cfm?Lang=F&Geo1=CSD&Code1=1001240&Geo2=PR&Code2=10&Data=Count&SearchText=Placentia&SearchType=Begins&SearchPR=01&B1=All&Custom= Statistique Canada : Recensement 2006 : Placentia]</ref>. La ville fut fondée par les colons français sous le nom de [[Plaisance (Nouvelle-France)|Plaisance]] au milieu du {{XVIIe siècle}}.


== Histoire ==
== Histoire ==
Les pêcheurs [[basques]] pêchaient dans le secteur des [[Grands Bancs de Terre-Neuve]] dès le début du {{s mini-|XVI|e}} siècle, utilisant la rade de Plaisance ou Plazenta comme centre saisonnier des opérations. L'historien [[Richard Hakluyt]] mentionne dans ses récits qu'un navigateur anglais, George Drake, avait visité Plaisance en 1592 et y avait noté la présence d'une soixantaine de bateaux basques<ref>Guide historique de Terre-Neuve et du Labrador - 1988</ref>. Plazenta dans la langue basque dérive du placentia latin signifiant lieu d'agrément. Le site comporte une grande plage rocheuse permettant le séchage des poissons.


En [[1655]], les Français, installés sur plus de la moitié des côtes de l'île de [[Terre-Neuve]] et la majeure partie du Canada atlantique, font de Plaisance un port important. Le Royaume de France y nomme son premier gouverneur en la personne de [[Sieur de Kéréon]]. En [[1658]], [[Louis XIV]] octroya à [[Nicolas Gargot de La Rochette]], capitaine au long cours, le port de Plaisance, à titre de fief héréditaire, ainsi qu'une vaste concession s'étendant sur vingt-six lieues de profondeur dans la région du sud de Terre-Neuve. En [[1660]], [[Nicolas Gargot de La Rochette|Nicolas Gargot]] est nommé gouverneur de Plaisance en remplacement du Sieur de Kéréon.
Les pêcheurs [[basques]] pêchaient dans le secteur des [[Grands Bancs]] de Terre-Neuve dès le début du {{s mini-|XVI|e}} siècle, utilisant la rade de Plaisance ou Plazenta comme centre saisonnier des opérations. L'historien [[Richard Hakluyt]] mentionne dans ses récits qu'un navigateur anglais, George Drake, avait visité Plaisance en 1592 et y avait noté la présence d'une soixantaine de bateaux basques<ref>Guide historique de Terre-Neuve et du Labrador - 1988</ref>. Plazenta dans la langue basque dérive du placentia latin signifiant lieu d'agrément. Le site comporte une grande plage rocheuse permettant le séchage des poissons.
Des forts, dont le fort Louis qui contrôlait l'entrée du port, sont construits et des garnisons de soldats y sont maintenues. La côte ouest de l'île était nommée ''Chapeau-rouge'', et la côte nord et nord-est, ''Petit-Nord''. Les Anglais occupaient la côte est entre [[Bonavista]] et Fermeuse. C'est la plus grosse citadelle ou fortification jamais construite sur l'île de [[Terre-Neuve]]. Elle n'abrite néanmoins jamais plus de 300 soldats des [[compagnies franches de la marine]]<ref name="Historique de Plaisance / Héritage">{{Lien web|titre = Historique de Plaisance|url = http://www.heritage.nf.ca/articles/en-francais/exploration/histoire-plaisance.php|site = www.heritage.nf.ca|consulté le = 2016-02-01}}</ref>. C'est à partir de là que les Français lanceront plusieurs attaques contre les côtes anglaises, et bien qu'habituellement inférieurs en nombre, ils parviendront à causer de lourdes pertes aux Anglais et à fortement décourager les colons anglophones de la région de [[Fermeuse]] et de [[Ferryland|Férrillon]]. Malheureusement, leur petit nombre les empêchera de tenir les forts pris aux Anglais, qu'ils se verront obligés de détruire ou de rendre lorsque les renforts anglais, plus prompts que les renforts de France, se montreront. C'est là qu'on trouve aussi une petite flotte protégeant le [[golfe du Saint-Laurent]], qui sera plus tard déplacée à [[Louisbourg (Nouvelle-Écosse)|Louisbourg]]. Le port était très prisé comme plate-forme commerciale entre la [[France métropolitaine|métropole]], la [[Nouvelle-France]] et les [[Antilles françaises|Antilles]], et parfois même la [[Nouvelle-Angleterre]], entre autres parce que les glaces s'en retiraient plus vite au printemps. Les grèves étaient utilisées pour le séchage de la [[Morue de l'Atlantique|morue]]<ref name="Historique de Plaisance / Héritage" />.


L'industrie de la pêche à la morue était d'une très grande importance pour la France et l'Angleterre. C'est pourquoi les colonies de Plaisance et de St John's recevaient l'aide des couronnes des deux royaumes. En même temps, les conflits étaient omniprésents entre Français et Anglais pour la prédominance du lucratif marché de la pêche, notamment en temps de guerre. Durant deux cents ans, de 400 à 800 navires partirent chaque année en mars des ports de [[Dieppe (Seine-Maritime)|Dieppe]], de [[Fécamp]], de [[Granville]] et de [[Saint-Malo]] afin de passer six mois sur les bancs de pêche de Terre-Neuve<ref name="colonie de Plaisance /ULaval">{{Lien web|titre = Nouvelle-France: colonie de Plaisance (Terre-Neuve)|url = http://www.axl.cefan.ulaval.ca/francophonie/Nlle-France-Plaisance.htm|site = www.axl.cefan.ulaval.ca|consulté le = 2016-02-01}}</ref>.
En [[1655]], les Français, installés sur plus de la moitié des côtes de l'île de [[Terre-Neuve]] et la majeure partie du Canada atlantique, font de Plaisance un port important. Le Royaume de France y nomme son premier gouverneur en la personne de [[Sieur de Kéréon]].


Les historiens croient que, si la colonie de Plaisance a pu résister longtemps aux Anglais, c'est à cause de la contribution des corsaires français qui semaient la terreur chez leurs ennemis, la France n'ayant plus les ressources militaires lui permettant de garantir la sécurité de sa petite colonie. Il existait aussi des corsaires anglais, lesquels tentèrent à deux reprises (1690 et 1692) de saccager Plaisance. Pendant l’été de 1702, pour ne prendre que cet exemple, des corsaire anglais brûlèrent les vigneaux français à [[Trepassey]], à St Mary's, à [[Colinet (Terre-Neuve-et-Labrador)|Colinet]] et à St Lawrence; ils détruisirent également le fort de l'[[Île Saint-Pierre (Saint-Pierre-et-Miquelon)|île Saint-Pierre]]. Régulièrement, Anglais et Français commettaient ce genre d'exaction et saccageaient tout ce qui se trouvait sur leur chemin. En 1711, la marine britannique attaqua à son tour Plaisance; bien qu'elle disposât de 15 bâtiments, de 900 canons et de 4 000 hommes, elle ne réussit pas à prendre la ville<ref name="colonie de Plaisance /ULaval" />.
En [[1658]], [[Louis XIV]] octroya à [[Nicolas Gargot de La Rochette]], capitaine au long cours, le port de Plaisance, à titre de fief héréditaire, ainsi qu'une vaste concession s'étendant sur vingt-six lieues de profondeur dans la région du sud de Terre-Neuve.


C'est en représailles contre des corsaires anglais que le Canadien [[Pierre LeMoyne d'Iberville|Pierre Le Moyne d'Iberville]] (1661-1706), surnommé «le Cid canadien», s'illustra à Terre-Neuve durant l'hiver de 1696-1697, avec une flotte de trois navires et l'aide de 200 miliciens canadiens et d'Amérindiens alliés. Avec la « collaboration » du gouverneur [[Jacques-François de Monbeton de Brouillan]] (les deux hommes ne s'entendaient pas), il détruisit presque tous les postes anglais échelonnés sur la côte orientale de l'île, soit une quinzaine, dont le chef-lieu [[Saint-Jean de Terre-Neuve|St John's]] (qui devint provisoirement ''Saint-Jean''); il massacra plus de 200 Anglais et fit plus de 700 prisonniers; il s'appropria ou anéantit plus de 370 bateaux de pêche. À la fin de l'expédition, en {{date-|mars 1697}}, il ne restait plus aux Anglais que deux petites agglomérations, Bonavista et [[Carbonear]]. Pendant cette période de quatre mois d'offensive, d'Iberville avait fait disparaître 36 postes de pêche anglais. Ce fut la campagne la plus importante et la plus dévastatrice de la carrière de Le Moyne d'Iberville. Jamais les Français n'avaient frappé les Anglais aussi fort<ref name="colonie de Plaisance /ULaval" />.
En [[1660]], [[Nicolas Gargot]] est nommé gouverneur de Plaisance en remplacement de Sieur de Kéréon.
Des forts, dont le fort Louis qui contrôlait l'entrée du port, sont construits et des garnisons de soldats y sont maintenues. La côte ouest de l'île était nommée ''Chapeau-rouge'', et la côte nord et nord-est, ''Petit-Nord''. Les Anglais occupaient la côte est entre Bonavista et Fermeuse.


En [[1713]], le [[Traités d'Utrecht (1713)|Traité d'Utrecht]] force les Français à abandonner leurs établissements de Terre-Neuve, et Plaisance devient Placentia et possession britannique. Les habitants seront déplacés vers [[Île du Cap-Breton|l'Île Royale]] où débute la construction de [[Louisbourg]].
En 1713, le [[Traités d'Utrecht (1713)|Traité d'Utrecht]] force les Français à abandonner la majeure partie de leurs établissements de Terre-Neuve, et Plaisance devient Placentia et possession britannique. Les habitants seront déplacés vers [[Île du Cap-Breton|l'Île Royale]] où débute la construction de [[Louisbourg (Nouvelle-Écosse)|Louisbourg]]. Pendant la [[Guerre de Succession d'Espagne|guerre]], les Anglais ne réussirent jamais à capturer les forts de Plaisance.


Les Français conserveront cependant à long terme des droits de pêche sur la côte ouest et la côte nord de l'île de Terre-Neuve, que ni eux ni les Anglais n'avaient par contre le droit d'habiter de manière permanente. La France conservait ainsi la possibilité de pêcher dans les [[Grands Bancs de Terre-Neuve|Grands Bancs]], comme elle l'avait fait depuis deux cents ans. Elle a conservé à ce jour la souveraineté sur les [[Saint-Pierre-et-Miquelon|îles Saint-Pierre-et-Miquelon]], ainsi qu'une partie de l'[[Île Verte (océan Atlantique)|île Verte]].
Pendant un certain temps dans les années 1700, Placentia rivalisait avec St-Johns par sa taille et son importance, puisque le futur roi du Royaume-Uni [[Guillaume IV du Royaume-Uni|Guillaume IV]] y séjourne en 1786.

Pendant un certain temps dans les années 1700, Placentia a rivalisé avec [[Saint-Jean de Terre-Neuve|Saint-Jean]] par sa taille et son importance, et le futur roi du Royaume-Uni [[Guillaume IV (roi du Royaume-Uni)|Guillaume IV]] y a séjourné en 1786.
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==Démographie==
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== Économie ==
== Économie ==


Malgré une relative et récente reprise due à des investissements de l'entreprise minière canadienne [[Inco]], la situation économique de Placentia est difficile en raison de la fermeture de la base américaine d'[[Argentia]] en 1994 suivie du moratoire sur la pêche à la [[morue]] quelques années plus tard.
Malgré une relative et récente reprise due à des investissements de l'entreprise minière canadienne [[Inco]], la situation économique de Placentia est difficile en raison de la fermeture de la base américaine d'[[Argentia]] en 1994, suivie du moratoire sur la pêche à la [[morue]] quelques années plus tard.


== Notes et références ==
== Personnalités ==
La quadruple championne olympique de natation [[Janet Evans]], de nationalité américaine, est née à Placentia en 1971.
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== Liens internes ==
* [http://www.heritage.nf.ca/patrimoine/exploration/f_presence_f.html Site du Newfoundland and Labrador Heritage (en français)]
[[Compagnies franches de la Marine à Plaisance]]


== Liens externes ==
* [http://www.heritage.nf.ca/patrimoine/exploration/f_presence_f.html Site du patrimoine de Terre-Neuve et Labrador (en français)]

== Notes et références ==
{{Références}}
* ''Placentia'' est également une petite ville du comté d'Orange (Orange County) en [[Californie]].


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[[Catégorie:Ville de Terre-Neuve-et-Labrador]]
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[[Catégorie:Terre-Neuve]]
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[[en:Placentia, Newfoundland and Labrador]]
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[[pt:Placentia (Terra Nova e Labrador)]]
[[sv:Placentia, Newfoundland and Labrador]]

Dernière version du 19 mars 2023 à 23:22

Placentia
Placentia
Placentia vu du fort Louis
Administration
Pays Drapeau du Canada Canada
Province Drapeau de Terre-Neuve-et-Labrador Terre-Neuve-et-Labrador
Démographie
Population 3 898 hab. (2006)
Géographie
Coordonnées 47° 14′ 45″ nord, 53° 57′ 40″ ouest
Divers
Indicatif 709
Code géographique 1001240
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Terre-Neuve-et-Labrador
Voir sur la carte administrative de Terre-Neuve-et-Labrador
Placentia
Liens
Site web http://www.placentia.ca

Placentia est une ville de la péninsule d'Avalon dans la province de Terre-Neuve-et-Labrador au Canada, regroupant les communes de Jerseyside, Freshwater, Dunville et Placentia. Le recensement de 2006 y dénombre 3 898 habitants, 11,9 % de moins qu'en 2001[1]. La ville fut fondée par les colons français sous le nom de Plaisance au milieu du XVIIe siècle.

Histoire[modifier | modifier le code]

Les pêcheurs basques pêchaient dans le secteur des Grands Bancs de Terre-Neuve dès le début du XVIe siècle, utilisant la rade de Plaisance ou Plazenta comme centre saisonnier des opérations. L'historien Richard Hakluyt mentionne dans ses récits qu'un navigateur anglais, George Drake, avait visité Plaisance en 1592 et y avait noté la présence d'une soixantaine de bateaux basques[2]. Plazenta dans la langue basque dérive du placentia latin signifiant lieu d'agrément. Le site comporte une grande plage rocheuse permettant le séchage des poissons.

En 1655, les Français, installés sur plus de la moitié des côtes de l'île de Terre-Neuve et la majeure partie du Canada atlantique, font de Plaisance un port important. Le Royaume de France y nomme son premier gouverneur en la personne de Sieur de Kéréon. En 1658, Louis XIV octroya à Nicolas Gargot de La Rochette, capitaine au long cours, le port de Plaisance, à titre de fief héréditaire, ainsi qu'une vaste concession s'étendant sur vingt-six lieues de profondeur dans la région du sud de Terre-Neuve. En 1660, Nicolas Gargot est nommé gouverneur de Plaisance en remplacement du Sieur de Kéréon.

Des forts, dont le fort Louis qui contrôlait l'entrée du port, sont construits et des garnisons de soldats y sont maintenues. La côte ouest de l'île était nommée Chapeau-rouge, et la côte nord et nord-est, Petit-Nord. Les Anglais occupaient la côte est entre Bonavista et Fermeuse. C'est la plus grosse citadelle ou fortification jamais construite sur l'île de Terre-Neuve. Elle n'abrite néanmoins jamais plus de 300 soldats des compagnies franches de la marine[3]. C'est à partir de là que les Français lanceront plusieurs attaques contre les côtes anglaises, et bien qu'habituellement inférieurs en nombre, ils parviendront à causer de lourdes pertes aux Anglais et à fortement décourager les colons anglophones de la région de Fermeuse et de Férrillon. Malheureusement, leur petit nombre les empêchera de tenir les forts pris aux Anglais, qu'ils se verront obligés de détruire ou de rendre lorsque les renforts anglais, plus prompts que les renforts de France, se montreront. C'est là qu'on trouve aussi une petite flotte protégeant le golfe du Saint-Laurent, qui sera plus tard déplacée à Louisbourg. Le port était très prisé comme plate-forme commerciale entre la métropole, la Nouvelle-France et les Antilles, et parfois même la Nouvelle-Angleterre, entre autres parce que les glaces s'en retiraient plus vite au printemps. Les grèves étaient utilisées pour le séchage de la morue[3].

L'industrie de la pêche à la morue était d'une très grande importance pour la France et l'Angleterre. C'est pourquoi les colonies de Plaisance et de St John's recevaient l'aide des couronnes des deux royaumes. En même temps, les conflits étaient omniprésents entre Français et Anglais pour la prédominance du lucratif marché de la pêche, notamment en temps de guerre. Durant deux cents ans, de 400 à 800 navires partirent chaque année en mars des ports de Dieppe, de Fécamp, de Granville et de Saint-Malo afin de passer six mois sur les bancs de pêche de Terre-Neuve[4].

Les historiens croient que, si la colonie de Plaisance a pu résister longtemps aux Anglais, c'est à cause de la contribution des corsaires français qui semaient la terreur chez leurs ennemis, la France n'ayant plus les ressources militaires lui permettant de garantir la sécurité de sa petite colonie. Il existait aussi des corsaires anglais, lesquels tentèrent à deux reprises (1690 et 1692) de saccager Plaisance. Pendant l’été de 1702, pour ne prendre que cet exemple, des corsaire anglais brûlèrent les vigneaux français à Trepassey, à St Mary's, à Colinet et à St Lawrence; ils détruisirent également le fort de l'île Saint-Pierre. Régulièrement, Anglais et Français commettaient ce genre d'exaction et saccageaient tout ce qui se trouvait sur leur chemin. En 1711, la marine britannique attaqua à son tour Plaisance; bien qu'elle disposât de 15 bâtiments, de 900 canons et de 4 000 hommes, elle ne réussit pas à prendre la ville[4].

C'est en représailles contre des corsaires anglais que le Canadien Pierre Le Moyne d'Iberville (1661-1706), surnommé «le Cid canadien», s'illustra à Terre-Neuve durant l'hiver de 1696-1697, avec une flotte de trois navires et l'aide de 200 miliciens canadiens et d'Amérindiens alliés. Avec la « collaboration » du gouverneur Jacques-François de Monbeton de Brouillan (les deux hommes ne s'entendaient pas), il détruisit presque tous les postes anglais échelonnés sur la côte orientale de l'île, soit une quinzaine, dont le chef-lieu St John's (qui devint provisoirement Saint-Jean); il massacra plus de 200 Anglais et fit plus de 700 prisonniers; il s'appropria ou anéantit plus de 370 bateaux de pêche. À la fin de l'expédition, en , il ne restait plus aux Anglais que deux petites agglomérations, Bonavista et Carbonear. Pendant cette période de quatre mois d'offensive, d'Iberville avait fait disparaître 36 postes de pêche anglais. Ce fut la campagne la plus importante et la plus dévastatrice de la carrière de Le Moyne d'Iberville. Jamais les Français n'avaient frappé les Anglais aussi fort[4].

En 1713, le Traité d'Utrecht force les Français à abandonner la majeure partie de leurs établissements de Terre-Neuve, et Plaisance devient Placentia et possession britannique. Les habitants seront déplacés vers l'Île Royale où débute la construction de Louisbourg. Pendant la guerre, les Anglais ne réussirent jamais à capturer les forts de Plaisance.

Les Français conserveront cependant à long terme des droits de pêche sur la côte ouest et la côte nord de l'île de Terre-Neuve, que ni eux ni les Anglais n'avaient par contre le droit d'habiter de manière permanente. La France conservait ainsi la possibilité de pêcher dans les Grands Bancs, comme elle l'avait fait depuis deux cents ans. Elle a conservé à ce jour la souveraineté sur les îles Saint-Pierre-et-Miquelon, ainsi qu'une partie de l'île Verte.

Pendant un certain temps dans les années 1700, Placentia a rivalisé avec Saint-Jean par sa taille et son importance, et le futur roi du Royaume-Uni Guillaume IV y a séjourné en 1786.

Fortifications à Plaisance sous les Français.
Cartes des droits de pêches français sur les côtes de Terre-Neuve, qu'ils conservèrent jusqu'en 1904, quand l'Entente cordiale fut conclue.
Plaisance, vers 1900.

Démographie[modifier | modifier le code]

Évolution démographique
2001 2006 2011 2016
4 4263 8983 6433 496
Sources : Statistiques Canada 2006[5] Statistiques Canada 2016[6]

Économie[modifier | modifier le code]

Malgré une relative et récente reprise due à des investissements de l'entreprise minière canadienne Inco, la situation économique de Placentia est difficile en raison de la fermeture de la base américaine d'Argentia en 1994, suivie du moratoire sur la pêche à la morue quelques années plus tard.

Personnalités[modifier | modifier le code]

La quadruple championne olympique de natation Janet Evans, de nationalité américaine, est née à Placentia en 1971.

Municipalités limitrophes[modifier | modifier le code]

Rose des vents Freshwater Dunville Rose des vents
N Colinet
O    Placentia    E
S
Point Verde

Liens internes[modifier | modifier le code]

Compagnies franches de la Marine à Plaisance

Liens externes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Statistique Canada : Recensement 2006 : Placentia
  2. Guide historique de Terre-Neuve et du Labrador - 1988
  3. a et b « Historique de Plaisance », sur www.heritage.nf.ca (consulté le )
  4. a b et c « Nouvelle-France: colonie de Plaisance (Terre-Neuve) », sur www.axl.cefan.ulaval.ca (consulté le )
  5. « Statistique Canada - Profils des communautés de 2006 - Placentia » (consulté le )
  6. « Statistique Canada - Profils des communautés de 2016 - Placentia » (consulté le )
  • Placentia est également une petite ville du comté d'Orange (Orange County) en Californie.