« Concordat de Fontainebleau » : différence entre les versions

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[[Fichier:Allégorie du Concordat de 1801.jpg|vignette|upright=1.3|''Allégorie du Concordat de 1801'' par François.]]
[[Fichier:Allégorie du Concordat de 1801.jpg|vignette|upright=1.3|''Allégorie du Concordat de 1801'' par François.]]
Le '''concordat de Fontainebleau''' est un traité signé entre le [[Saint-Siège]] de [[Pie VII]] et l’[[Premier Empire|Empire français]] de [[Napoléon Bonaparte|Napoléon {{Ier}}]] à Fontainebleau, le {{date-|25|1|1813}} et promulgué le {{date-|13|2|1813}}.
Ce qu'on appelle le '''concordat de Fontainebleau''' est un pseudo-traité entre le [[Saint-Siège]] de [[Pie VII]] et l’[[Premier Empire|Empire français]] de [[Napoléon Bonaparte|Napoléon {{Ier}}]] signé à [[Fontainebleau]], le {{date-|25|1|1813}} et promulgué le {{date-|13|2|1813}}. Prisonnier de l'empereur, [[Pie VII]] apposa sa signature à un texte qu'on lui imposait. Le 24 mars, il informa l'empereur qu'il ne pouvait plus donner son accord.


== Contexte ==
== Contexte ==
[[Fichier:Signature du Concordat.jpg|vignette|[[Pie VII]] signant le [[concordat de 1801]].]]
[[Fichier:Signature du Concordat.jpg|vignette|[[Pie VII]] signant le [[concordat de 1801]].]]
[[Napoléon Ier|Napoléon]] désirant obtenir la pacification religieuse de la France, le [[Régime concordataire français|concordat de 1801]] avait été signé le [[15 juillet|26 messidor]] [[1801|an IX]] à minuit, entre [[Joseph Bonaparte]], frère du [[Premier consul]], l’administrateur [[Emmanuel Crétet]] et le [[Ercole Consalvi|cardinal Consalvi]], secrétaire d’État et représentant du pape [[Pie VII]]. Un mois plus tard, le {{Date-|15|août|1801}}, le pape ratifiait le texte, avec la [[Bulle pontificale|bulle]] ''[[Ecclesia Christi]]''<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur=Conservation départementale des musées de la Vendée|lien auteur=|titre=Napoléon Bonaparte et la Vendée|sous-titre=|lieu=Paris|éditeur=Somogy|année=2004|tome=|lire en ligne={{Google Livres|jdlnAAAAMAAJ}}|isbn=978-2-85056-764-3|pages totales=319|passage=66|format=28 cm}}.</ref>.
[[Napoléon Ier|Napoléon]] désirant obtenir la pacification religieuse de la France, le [[concordat de 1801]] avait été signé le [[15 juillet|26 messidor]] [[1801|an IX]] à minuit, entre [[Joseph Bonaparte]], frère du [[Premier consul]], l’administrateur [[Emmanuel Crétet]] et le [[Ercole Consalvi|cardinal Consalvi]], secrétaire d’État et représentant du pape [[Pie VII]]. Un mois plus tard, le {{Date-|15|août|1801}}, le pape ratifiait le texte, avec la [[Bulle pontificale|bulle]] ''[[Ecclesia Christi]]''<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Conservation départementale des musées de la Vendée|titre=Napoléon Bonaparte et la Vendée|lieu=Paris|éditeur=Somogy|année=2004|pages totales=319|format livre=28 cm|passage=66|isbn=978-2-85056-764-3|lire en ligne={{Google Livres|jdlnAAAAMAAJ}}}}.</ref>.


À peine le Concordat fut-il signé que {{unité|77|[[articles organiques]]}}, stipulant notamment que {{Citation|les papes ne peuvent déposer les souverains ni délier leurs sujets de leur obligation de fidélité, que les décisions des [[concile œcuménique|conciles œcuméniques]] priment sur les décisions pontificales, que le pape doit respecter les pratiques nationales, qu’il ne dispose enfin d’aucune infaillibilité}} lui furent annexés. Le ministre des Cultes devait, en outre, donner son accord à la publication des bulles et des conciles<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur=Georges Rouquette|lien auteur=|titre=Le Concordat de 1801 et les articles organiques en 1882|sous-titre=|lieu=Paris|éditeur=A. Rousseau|année=1882|tome=|lire en ligne={{Google Livres|2icOAAAAYAAJ}}|isbn=|pages totales=|passage=41|format=}}.</ref>. La réunion des synodes diocésains et la création de séminaires étaient également soumises à son aval. La promulgation unilatérale de ces articles, le {{Date-|18|4|1802}}, tendant à faire de l’Église de France une Église nationale aussi peu dépendante de Rome que possible et soumise au pouvoir civil, fut considéré par le Vatican comme arbitraire. Ne pouvant accepter la subordination de l’Église de France à l’État, Pie VII protesta, par l’intermédiaire de son légat à Paris, le [[Giovanni Battista Caprara|cardinal Caprara]], de [[François Cacault|Cacault]], ministre de France près du Saint-Siège, et de son secrétaire d’État Consalvi. Lui-même, dans le consistoire du 21 mai 1802, après avoir fait l’éloge du pacte conclu entre l’Église et la France, se plaignit ouvertement de l’ajout des articles organiques au Concordat, considérant cette addition comme une violation du traité qu’il avait signé. Plus tard, lorsqu’il se décida, malgré l’opposition de la majeure partie du Sacré-Collège, à aller sacrer Napoléon, il espérait obtenir l’abolition ou la modification de ces articles regrettables, ce que Napoléon, pour l’attirer à Paris et vaincre ses perplexités, lui avait vaguement laissé espérer, mais il revint à Rome sans avoir rien obtenu<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Henri-Louis-Charles Maret|lien auteur1= Henry Maret|auteur2=Claude Bressolette|titre=L’Église et l’État|sous-titre=1850-1851|lieu=Paris|éditeur=|année=1979|tome=|lire en ligne={{Google Livres|bKbTaDvXxrYC}}|isbn=|pages totales=|passage=257|format=}}.</ref>.
À peine le Concordat fut-il signé que {{unité|77|[[articles organiques]]}}, stipulant notamment que {{Citation|les papes ne peuvent déposer les souverains ni délier leurs sujets de leur obligation de fidélité, que les décisions des [[concile œcuménique|conciles œcuméniques]] priment sur les décisions pontificales, que le pape doit respecter les pratiques nationales, qu’il ne dispose enfin d’aucune infaillibilité}} lui furent annexés. Le ministre des Cultes devait, en outre, donner son accord à la publication des bulles et des conciles<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Georges Rouquette|titre=Le Concordat de 1801 et les articles organiques en 1882|lieu=Paris|éditeur=A. Rousseau|année=1882|passage=41|lire en ligne={{Google Livres|2icOAAAAYAAJ}}}}.</ref>. La réunion des synodes diocésains et la création de séminaires étaient également soumises à son aval. La promulgation unilatérale de ces articles, le {{Date-|18|4|1802}}, tendant à faire de l’Église de France une Église nationale aussi peu dépendante de Rome que possible et soumise au pouvoir civil, fut considérée par le [[Saint-Siège]] comme arbitraire. Ne pouvant accepter la subordination de l’Église de France à l’État, Pie VII protesta, par l’intermédiaire de son légat à Paris, le [[Giovanni Battista Caprara|cardinal Caprara]], de [[François Cacault|Cacault]], ministre de France près du Saint-Siège, et de son secrétaire d’État Consalvi. Lui-même, dans le consistoire du {{date-|21 mai 1802}}, après avoir fait l’éloge du pacte conclu entre l’Église et la France, se plaignit ouvertement de l’ajout des articles organiques au Concordat, considérant cette addition comme une violation du traité qu’il avait signé. Plus tard, lorsqu’il se décida, malgré l’opposition de la majeure partie du Sacré-Collège, à aller sacrer Napoléon, il espérait obtenir l’abolition ou la modification de ces articles regrettables, ce que Napoléon, pour l’attirer à Paris et vaincre ses perplexités, lui avait vaguement laissé espérer, mais il revint à Rome sans avoir rien obtenu<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=[[Henry Maret|Henri-Louis-Charles Maret]]|auteur2=Claude Bressolette|titre=L’Église et l’État|sous-titre=1850-1851|lieu=Paris|éditeur=|année=1979|passage=257|isbn=|lire en ligne={{Google Livres|bKbTaDvXxrYC}}}}.</ref>.


== Processus ==
== Processus ==
[[Fichier:Pie VII Arrestation par le Général Radet.png|vignette|Arrestation de Pie VII par le général Radet.]]
[[Fichier:Pie VII Arrestation par le Général Radet.png|vignette|Arrestation de Pie VII par le général Radet.]]
En 1806, l’hostilité monte d’un cran entre Napoléon, qui veut inclure les États pontificaux dans son alliance continentale contre l’Angleterre, et Pie VII. Devant le refus catégorique du pape d’adhérer au blocus continental, Rome est occupée militairement, le {{Date-|2|2|1808}} et les États pontificaux annexés à l’Empire, le {{Date-|17|5|1809}}. Pie VII ayant répliqué, le {{Date-|10|6|1809}}, par la bulle d’excommunication ''[[Quum memoranda]]'', le [[Étienne Radet|général Radet]], dans la nuit du 5 au 6 juillet, le fait prisonnier. Le 20 juin 1812, le pape Pie VII arrive au [[château de Fontainebleau]], où Napoléon l’a fait transférer en secret, avant son départ pour la Russie<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur=Louis Madelin|lien auteur=Louis Madelin|titre=La Rome de Napoléon|sous-titre=La domination français à Rome de 1809 à 1814|lieu=Paris|éditeur=Plon-Nourrit et Cie|année=1906|tome=|lire en ligne={{Google Livres|_QsyAQAAIAAJ}}|isbn=|pages totales=727|passage=176|format=}}.</ref>. Dans la soirée du {{Date-|25|1|1813}}, après six jours d’entrevue avec l’Empereur, vaincu par son opiniâtreté<ref>Pendant dix-neuf mois, du 20 juin 1812 au 23 janvier 1814, le Saint-Père n’est jamais sorti de son appartement.</ref>, Pie VII consent à signer, le concordat de Fontainebleau, par lequel il abdique sa souveraineté temporelle, une partie de son autorité spirituelle, et consent à venir résider en France, avec une restriction : il demanda, pour que cette convention fût définitive, son approbation préalable par son conseil naturel, le collège des cardinaux, restriction acceptée par Napoléon<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur=Jacques-Olivier Boudon|lien auteur=|titre=Religion et politique en France depuis 1789|sous-titre=|lieu=Paris|éditeur=Armand Colin|année=2007|tome=|lire en ligne={{Google Livres|nw01BwAAQBAJ}}|isbn=978-2-20035-609-5|pages totales=256|passage=181|format=}}.</ref>.
En 1806, l’hostilité monte d’un cran entre Napoléon et Pie VII: le premier veut inclure les [[États pontificaux]] dans son alliance continentale contre l’Angleterre. Devant le refus catégorique du pape d’adhérer au blocus continental, la ville de Rome est occupée militairement, le {{Date-|2|2|1808}} et les [[États pontificaux]] annexés à l’Empire, le {{Date-|17|5|1809}}. Pie VII ayant répliqué, le {{Date-|10|6|1809}}, par la bulle d’[[excommunication]] ''[[Quum memoranda]]'', le [[Étienne Radet|général Radet]], dans la nuit du 5 au {{date-|6 juillet}}, le fait prisonnier.
Emmené en captivité en France, le pape Pie VII arrive au [[château de Fontainebleau]] le {{date-|20 juin 1812}}, où Napoléon l’a fait transférer en secret, avant son départ pour la Russie<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=[[Louis Madelin]]|titre=La Rome de Napoléon|sous-titre=La domination français à Rome de 1809 à 1814|lieu=Paris|éditeur=Plon-Nourrit et Cie|année=1906|pages totales=727|passage=176|lire en ligne={{Google Livres|_QsyAQAAIAAJ}}}}.</ref>. Dans la soirée du {{Date-|25|1|1813}}, après six jours d’entrevue avec l’Empereur, vaincu par son opiniâtreté<ref>Pendant dix-neuf mois, du 20 juin 1812 au 23 janvier 1814, le Saint-Père n’est jamais sorti de son appartement.</ref>, Pie VII consent à signer le 'concordat de Fontainebleau', par lequel il abdique sa souveraineté temporelle et une partie de son autorité spirituelle, et consent à venir résider en France, avec une restriction : il demanda, pour que cette convention fût définitive, son approbation préalable par son conseil naturel, le collège des cardinaux, restriction acceptée par Napoléon<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Jacques-Olivier Boudon|titre=Religion et politique en France depuis 1789|lieu=Paris|éditeur=[[Armand Colin]]|année=2007|pages totales=256|passage=181|isbn=978-2-200-35609-5|lire en ligne={{Google Livres|nw01BwAAQBAJ}}}}.</ref>.


== Dispositions ==
== Dispositions ==
[[Fichier:Rencontre de Napoléon et du pape Pie VII dans la forêt de Fontainebleau, le 25 novembre 1804 - Jean-Louis Demarne.jpg|vignette|Entrevue de Napoléon et du pape Pie VII en forêt de Fontainebleau.]]
[[Fichier:Rencontre de Napoléon et du pape Pie VII dans la forêt de Fontainebleau, le 25 novembre 1804 - Jean-Louis Demarne.jpg|vignette|Entrevue de Napoléon et du pape Pie VII en forêt de Fontainebleau.]]
Dans la teneur du traité, il est clairement exprimé qu’il s’agit non d’un concordat, mais {{Citation|d’articles devant servir de base à un arrangement définitif}}. Ce concordat comprend 11 articles. Il était réglé que Sa Sainteté exercerait le pontificat comme par le passé (art. 1) ; que les ambassadeurs pontificaux seraient assimilés aux autres ambassadeurs (art. 2) ; que les domaines possédés par le Saint-Père et non aliénés seraient exempts d’impôts, que les biens aliénés seraient remplacés jusqu’à concurrence de 2 millions de revenu (art. 3) ; que le Pape donnerait l’investiture canonique dans les six mois qui suivraient la notification de la nomination ; que, ce délai passé, l’investiture canonique serait donnée par le métropolitain ou, à son défaut, par l’évêque le plus ancien, chargés d’ailleurs de l’information préalable (art. 4) ; que le Pape nommerait à dix évêchés (art. 5) ; que les six évêchés suburbicaires seraient rétablis et seraient à la nomination du Pape (art. 6) ; que les évêques des États romains absents de leurs diocèses pourraient être nommés évêques ''in partibus'' et recevoir une pension (art. 7) ; qu’il y aurait entente pour la réduction des évêchés de la Toscane, du pays de Gênes, de la Hollande et des départements hanséatiques ; que la propagande, la pénitencerie et les archives seraient établies dans le lieu et séjour du Pape (art. 7) ; que le pardon était accordé à tous (art. 10), et que I’Empereur promettait de protéger la religion (art. 11.)<ref name="HTDC">{{Ouvrage|langue=fr|auteur=Émile Sevestre|lien auteur=|titre=L’histoire, le texte et la destinée du Concordat de 1801|sous-titre=|lieu=Paris|éditeur=P. Lethielleux|année=1905|tome=|lire en ligne={{Google Livres|_SHDLqUtHtcC}}|isbn=978-0-24334-936-4|pages totales={{pc|xxiv}}, 702|passage=49-70|format=23 cm|publi=Forgotten Books, 2017}}.</ref>.
Dans la teneur du traité, il est clairement exprimé qu’il s’agit non d’un concordat, mais {{Citation|d’articles devant servir de base à un arrangement définitif}}. Ce texte comprend 11 articles. Il était réglé que Sa Sainteté exercerait le pontificat comme par le passé (art. 1) ; que les ambassadeurs pontificaux seraient assimilés aux autres ambassadeurs (art. 2) ; que les domaines possédés par le Saint-Père et non aliénés seraient exempts d’impôts, que les biens aliénés seraient remplacés jusqu’à concurrence de 2 millions de revenu (art. 3) ; que le Pape donnerait l’investiture [[Droit canonique|canonique]] aux évêques nommés par l'empereur dans les six mois qui suivraient la notification de la nomination ; que, ce délai passé, l’investiture canonique serait donnée par le métropolitain ou, à son défaut, par l’évêque le plus ancien, chargés d’ailleurs de l’information préalable (art. 4) ; que le Pape nommerait à dix évêchés (art. 5) ; que les six évêchés suburbicaires seraient rétablis et seraient à la nomination du Pape (art. 6) ; que les évêques des États romains absents de leurs diocèses pourraient être nommés évêques ''[[in partibus]]'' et recevoir une pension (art. 7) ; qu’il y aurait entente pour la réduction des évêchés de la Toscane, du pays de Gênes, de la Hollande et des départements hanséatiques ; que la propagande, la pénitencerie et les archives seraient établies dans le lieu et séjour du Pape (art. 7) ; que le pardon était accordé à tous (art. 10), et que I’Empereur promettait de protéger la religion (art. 11.)<ref name="HTDC">{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Émile Sevestre|titre=L’histoire, le texte et la destinée du Concordat de 1801|lieu=Paris|éditeur=P. Lethielleux|année=1905|réimpression=Forgotten Books, 2017|pages totales={{pc|xxiv}}, 702|format livre=23 cm|passage=49-70|isbn=978-0-243-34936-4|lire en ligne={{Google Livres|_SHDLqUtHtcC}}}}.</ref>.


== Application ==
== Application ==
Ce nouveau concordat aussitôt signé, l’Empereur s’empressa de l’inscrire dans le ''Bulletin des lois de l’Empire''. Le Concordat fut promulgué comme loi de l’Empire le {{Date-|13|2|1813}}<ref>[http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6530864x/f529.image ''Bulletin des Lois'', 1813, {{1er}} semestre, p. 485].</ref>, et le {{Date-|25|5|1813}}, fut porté un décret pour l’exécution de ce concordat<ref>[http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6530864x/f539.image ''Bulletin des Lois'', 1813, {{1er}} semestre, p. 511].</ref>. Par là même, ce concordat devenait obligatoire pour tous. Napoléon dicta à son [[Félix Julien Jean Bigot de Préameneu|ministre des Cultes]] les instructions les plus détaillées pour l’exécution immédiate de la convention, et de faire savoir cet évènement aux fidèles par un ''Te Deum''<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur=Artaud de Montor|lien auteur=Artaud de Montor|titre=Histoire du pontificat de Pie VII|sous-titre=|lieu=Lille|éditeur=L. Lefort|année=1846|tome=|lire en ligne={{Google Livres|fMMOAAAAYAAJ}}|isbn=|pages totales=285|passage=171|format=}}.</ref>.
Ce nouveau concordat aussitôt signé, l’Empereur s’empressa de l’inscrire dans le ''Bulletin des lois de l’Empire''. Il fut promulgué comme loi de l’Empire le {{Date-|13|2|1813}}<ref>[https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6530864x/f529.image ''Bulletin des Lois'', 1813, {{1er}} semestre, p. 485].</ref> et le {{Date-|25|5|1813}} fut porté un décret pour l’exécution de ce concordat<ref>[https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6530864x/f539.image ''Bulletin des Lois'', 1813, {{1er}} semestre, p. 511].</ref>. Par là même, ce concordat devenait obligatoire pour tous. Napoléon dicta à son [[Félix Julien Jean Bigot de Préameneu|ministre des Cultes]] les instructions les plus détaillées pour l’exécution immédiate de la convention et porter cet évènement à la connaissance des fidèles par un ''Te Deum''<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=[[Artaud de Montor]]|titre=Histoire du pontificat de Pie VII|lieu=Lille|éditeur=L. Lefort|année=1846|pages totales=285|passage=171|lire en ligne={{Google Livres|fMMOAAAAYAAJ}}}}.</ref>.


== Désaveu ==
== Désaveu ==
[[Fichier:Antonio Canova - Pius VII.jpg|vignette|Pie VII par Antonio Canova.]]
[[Fichier:Antonio Canova - Pius VII.jpg|vignette|Pie VII par Antonio Canova.]]
Néanmoins, deux mois plus tard, soutenu par les cardinaux Consalvi et [[Bartolomeo Pacca|Pacca]], Pie VII se ressaisit et rétracte formellement, dans une lettre envoyée à l’Empereur le {{Date-|24|3|1813}}, sa signature qu’il avait concédée sous la contrainte psychologique. Le pape est aussitôt de nouveau traité en prisonnier d’État. Napoléon entreprend alors des contacts directs avec son prisonnier, alternant les flatteries et les menaces<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur=Hercule Consalvi|lien auteur=Ercole Consalvi|titre=Mémoires du cardinal Consalvi|sous-titre=secrétaire d’État du pape Pie VII|lieu=Paris|éditeur=|année=1864|tome=2|lire en ligne={{Google Livres|eeVFAAAAcAAJ}}|isbn=|pages totales=|passage=219|format=485}}.</ref>. Très observateur, le pontife, qui cernait désormais parfaitement son jeu, lui dit, pour toute réponse : {{Citation étrangère|langue=it|Commediante… Tragediante…}} (« Comédien… Tragédien… »)<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur=Henri de L’Épinois|lien auteur=Henri de L'Épinois|titre=Le Gouvernement des papes et les révolutions dans les états de l’Église|sous-titre=documents authentiques, extraits des archives secrètes du Vatican et autres sources italiennes|lieu=Paris|éditeur=Didier et Cie|année=1867|numéro d'édition=2|lire en ligne={{Google Livres|ELEpAAAAYAAJ}}|isbn=|pages totales=498|passage=477|format=}}.</ref>
Néanmoins, deux mois plus tard, soutenu par les cardinaux [[Ercole Consalvi|Consalvi]] et [[Bartolomeo Pacca|Pacca]], Pie VII se ressaisit et rétracte formellement, dans une lettre envoyée à l’Empereur le {{Date-|24|3|1813}}, sa signature qu’il avait concédée sous la contrainte psychologique. Le pape est aussitôt de nouveau traité en prisonnier d’État. Napoléon entreprend alors des contacts directs avec son prisonnier, alternant les flatteries et les menaces<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=[[Ercole Consalvi|Hercule Consalvi]]|titre=Mémoires du cardinal Consalvi|sous-titre=secrétaire d’État du pape Pie VII|tome=2|lieu=Paris|éditeur=|année=1864|format=485|passage=219|lire en ligne={{Google Livres|eeVFAAAAcAAJ}}}}.</ref>. Très observateur, le pontife, qui cernait désormais parfaitement le jeu impérial, lui dit, pour toute réponse : {{Citation étrangère|langue=it|Commediante… Tragediante…}} (« Comédien… Tragédien… »)<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=[[Henri de L'Épinois|Henri de L’Épinois]]|titre=Le Gouvernement des papes et les révolutions dans les états de l’Église|sous-titre=documents authentiques, extraits des archives secrètes du Vatican et autres sources italiennes|lieu=Paris|éditeur=Didier et Cie|année=1867|numéro d'édition=2|pages totales=498|passage=477|lire en ligne={{Google Livres|ELEpAAAAYAAJ}}}}.</ref>


== Abandon ==
== Abandon ==
Les dispositions du Concordat de 1813 ne légitimaient pas le coup de force et n’abolissaient pas le Concordat de 1801. Ainsi, un des premiers actes de Napoléon, pendant les [[Cent-Jours]], de retour d’Elbe, sera de réparer son geste en s’adressant, par l’entremise de son ministre des Affaires étrangères, le [[Armand Augustin Louis de Caulaincourt|duc de Caulaincourt]], au Saint-Père pour le remercier d’avoir conservé le Concordat de 1801 auquel il déclarait s’attacher plus que jamais<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur=Henri Welschinger |lien auteur=Henri Welschinger|titre=Le Pape et l’Empereur|sous-titre=1804-1815|lieu=Paris|éditeur=Plon-Nourrit et Cie|année=1905|tome=|lire en ligne={{Google Livres|mexgAAAAMAAJ}}|isbn=|pages totales=473|passage=|format=}}.</ref>. Le Concordat de 1801 resta donc, dans les faits, malgré la succession des régimes, en vigueur plus d’un siècle, jusqu’à son abrogation, en 1905, par la [[Séparation des Églises et de l'État en 1905|loi de séparation des Églises et de l’État]]<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur= Georges Desdevises Du Dézert |lien auteur= Georges Desdevises Du Dézert |titre=Depuis le Concordat jusqu’à nos jours|sous-titre=1801-1906|lieu=Paris|éditeur=Société Française d’Imprimerie et de Libraire|année=1908|tome=2|lire en ligne={{Google Livres|hxU2AQAAMAAJ}}|isbn=|pages totales=365|passage=343|format=}}.</ref>.
Les dispositions de ce texte ne légitimaient pas le coup de force et n’abolissaient pas le [[Concordat de 1801]]. Ainsi, un des premiers actes de Napoléon, pendant les [[Cent-Jours]], de retour d’[[Île d'Elbe|Elbe]], sera de réparer son geste en s’adressant, par l’entremise de son ministre des Affaires étrangères, le [[Armand Augustin Louis de Caulaincourt|duc de Caulaincourt]], au Saint-Père pour le remercier d’avoir conservé le Concordat de 1801 auquel il déclarait s’attacher plus que jamais<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=[[Henri Welschinger]]|titre=Le Pape et l’Empereur|sous-titre=1804-1815|lieu=Paris|éditeur=Plon-Nourrit et Cie|année=1905|pages totales=473|lire en ligne={{Google Livres|mexgAAAAMAAJ}}}}.</ref>. Le Concordat de 1801 resta donc, dans les faits, malgré la succession des régimes, en vigueur plus d’un siècle, jusqu’à son abrogation, en 1905, par la [[Séparation des Églises et de l'État en 1905|loi de séparation des Églises et de l’État]]<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=[[Georges Desdevises Du Dézert]]|titre=Depuis le Concordat jusqu’à nos jours|sous-titre=1801-1906|tome=2|lieu=Paris|éditeur=Société Française d’Imprimerie et de Libraire|année=1908|pages totales=365|passage=343|lire en ligne={{Google Livres|hxU2AQAAMAAJ}}}}.</ref>.


== Notes et références ==
== Notes et références ==
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==Sources ==
==Sources ==
* {{Ouvrage|langue=fr|auteur=Émile Sevestre|lien auteur=|titre=L’histoire, le texte et la destinée du Concordat de 1801|sous-titre=|lieu=Paris|éditeur=P. Lethielleux|année=1905|tome=|lire en ligne={{Google Livres|_SHDLqUtHtcC}}|isbn=978-0-24334-936-4|pages totales={{pc|xxiv}}, 702|passage=49-70|format=23 cm|publi=Forgotten Books, 2017}}.
* {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Émile Sevestre|titre=L’histoire, le texte et la destinée du Concordat de 1801|lieu=Paris|éditeur=P. Lethielleux|année=1905|réimpression=Forgotten Books, 2017|pages totales={{pc|xxiv}}, 702|format livre=23 cm|passage=49-70|isbn=978-0-243-34936-4|lire en ligne={{Google Livres|_SHDLqUtHtcC}}}}.


{{Palette|Religions en France|Institutions publiques du culte en France}}
{{Palette|Religions en France|Institutions publiques du culte en France}}
{{Portail|Premier Empire|France au XIXe siècle|Relations internationales|Catholicisme|Vatican}}
{{Portail|Premier Empire|France au XIXe siècle|Relations internationales|Catholicisme|Vatican|années 1810|Fontainebleau}}


{{DEFAULTSORT:Concordat francais}}
{{DEFAULTSORT:Concordat francais}}
[[Catégorie:Traité de 1813]]
[[Catégorie:Traité de 1813]]
[[Catégorie:Traité de France|1813]]
[[Catégorie:Traité signé sous le Premier Empire|Fontainebleau]]
[[Catégorie:Concordat|Francais]]
[[Catégorie:Concordat|Francais]]
[[Catégorie:Relations entre la France et le Saint-Siège|Regime concordaire]]
[[Catégorie:Relations entre la France et le Saint-Siège|Regime concordaire]]
Ligne 47 : Ligne 49 :
[[Catégorie:Histoire religieuse sous le régime concordataire]]
[[Catégorie:Histoire religieuse sous le régime concordataire]]
[[Catégorie:Réalisation sous l'ère napoléonienne]]
[[Catégorie:Réalisation sous l'ère napoléonienne]]
[[Catégorie:Fontainebleau]]
[[Catégorie:Histoire de Fontainebleau]]
[[Catégorie:Pie VII]]
[[Catégorie:Pie VII]]
[[Catégorie:Janvier 1813]]
[[Catégorie:Février 1813]]

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Allégorie du Concordat de 1801 par François.

Ce qu'on appelle le concordat de Fontainebleau est un pseudo-traité entre le Saint-Siège de Pie VII et l’Empire français de Napoléon Ier signé à Fontainebleau, le et promulgué le . Prisonnier de l'empereur, Pie VII apposa sa signature à un texte qu'on lui imposait. Le 24 mars, il informa l'empereur qu'il ne pouvait plus donner son accord.

Contexte[modifier | modifier le code]

Pie VII signant le concordat de 1801.

Napoléon désirant obtenir la pacification religieuse de la France, le concordat de 1801 avait été signé le 26 messidor an IX à minuit, entre Joseph Bonaparte, frère du Premier consul, l’administrateur Emmanuel Crétet et le cardinal Consalvi, secrétaire d’État et représentant du pape Pie VII. Un mois plus tard, le , le pape ratifiait le texte, avec la bulle Ecclesia Christi[1].

À peine le Concordat fut-il signé que 77 articles organiques, stipulant notamment que « les papes ne peuvent déposer les souverains ni délier leurs sujets de leur obligation de fidélité, que les décisions des conciles œcuméniques priment sur les décisions pontificales, que le pape doit respecter les pratiques nationales, qu’il ne dispose enfin d’aucune infaillibilité » lui furent annexés. Le ministre des Cultes devait, en outre, donner son accord à la publication des bulles et des conciles[2]. La réunion des synodes diocésains et la création de séminaires étaient également soumises à son aval. La promulgation unilatérale de ces articles, le , tendant à faire de l’Église de France une Église nationale aussi peu dépendante de Rome que possible et soumise au pouvoir civil, fut considérée par le Saint-Siège comme arbitraire. Ne pouvant accepter la subordination de l’Église de France à l’État, Pie VII protesta, par l’intermédiaire de son légat à Paris, le cardinal Caprara, de Cacault, ministre de France près du Saint-Siège, et de son secrétaire d’État Consalvi. Lui-même, dans le consistoire du , après avoir fait l’éloge du pacte conclu entre l’Église et la France, se plaignit ouvertement de l’ajout des articles organiques au Concordat, considérant cette addition comme une violation du traité qu’il avait signé. Plus tard, lorsqu’il se décida, malgré l’opposition de la majeure partie du Sacré-Collège, à aller sacrer Napoléon, il espérait obtenir l’abolition ou la modification de ces articles regrettables, ce que Napoléon, pour l’attirer à Paris et vaincre ses perplexités, lui avait vaguement laissé espérer, mais il revint à Rome sans avoir rien obtenu[3].

Processus[modifier | modifier le code]

Arrestation de Pie VII par le général Radet.

En 1806, l’hostilité monte d’un cran entre Napoléon et Pie VII: le premier veut inclure les États pontificaux dans son alliance continentale contre l’Angleterre. Devant le refus catégorique du pape d’adhérer au blocus continental, la ville de Rome est occupée militairement, le et les États pontificaux annexés à l’Empire, le . Pie VII ayant répliqué, le , par la bulle d’excommunication Quum memoranda, le général Radet, dans la nuit du 5 au , le fait prisonnier.

Emmené en captivité en France, le pape Pie VII arrive au château de Fontainebleau le , où Napoléon l’a fait transférer en secret, avant son départ pour la Russie[4]. Dans la soirée du , après six jours d’entrevue avec l’Empereur, vaincu par son opiniâtreté[5], Pie VII consent à signer le 'concordat de Fontainebleau', par lequel il abdique sa souveraineté temporelle et une partie de son autorité spirituelle, et consent à venir résider en France, avec une restriction : il demanda, pour que cette convention fût définitive, son approbation préalable par son conseil naturel, le collège des cardinaux, restriction acceptée par Napoléon[6].

Dispositions[modifier | modifier le code]

Entrevue de Napoléon et du pape Pie VII en forêt de Fontainebleau.

Dans la teneur du traité, il est clairement exprimé qu’il s’agit non d’un concordat, mais « d’articles devant servir de base à un arrangement définitif ». Ce texte comprend 11 articles. Il était réglé que Sa Sainteté exercerait le pontificat comme par le passé (art. 1) ; que les ambassadeurs pontificaux seraient assimilés aux autres ambassadeurs (art. 2) ; que les domaines possédés par le Saint-Père et non aliénés seraient exempts d’impôts, que les biens aliénés seraient remplacés jusqu’à concurrence de 2 millions de revenu (art. 3) ; que le Pape donnerait l’investiture canonique aux évêques nommés par l'empereur dans les six mois qui suivraient la notification de la nomination ; que, ce délai passé, l’investiture canonique serait donnée par le métropolitain ou, à son défaut, par l’évêque le plus ancien, chargés d’ailleurs de l’information préalable (art. 4) ; que le Pape nommerait à dix évêchés (art. 5) ; que les six évêchés suburbicaires seraient rétablis et seraient à la nomination du Pape (art. 6) ; que les évêques des États romains absents de leurs diocèses pourraient être nommés évêques in partibus et recevoir une pension (art. 7) ; qu’il y aurait entente pour la réduction des évêchés de la Toscane, du pays de Gênes, de la Hollande et des départements hanséatiques ; que la propagande, la pénitencerie et les archives seraient établies dans le lieu et séjour du Pape (art. 7) ; que le pardon était accordé à tous (art. 10), et que I’Empereur promettait de protéger la religion (art. 11.)[7].

Application[modifier | modifier le code]

Ce nouveau concordat aussitôt signé, l’Empereur s’empressa de l’inscrire dans le Bulletin des lois de l’Empire. Il fut promulgué comme loi de l’Empire le [8] et le fut porté un décret pour l’exécution de ce concordat[9]. Par là même, ce concordat devenait obligatoire pour tous. Napoléon dicta à son ministre des Cultes les instructions les plus détaillées pour l’exécution immédiate de la convention et porter cet évènement à la connaissance des fidèles par un Te Deum[10].

Désaveu[modifier | modifier le code]

Pie VII par Antonio Canova.

Néanmoins, deux mois plus tard, soutenu par les cardinaux Consalvi et Pacca, Pie VII se ressaisit et rétracte formellement, dans une lettre envoyée à l’Empereur le , sa signature qu’il avait concédée sous la contrainte psychologique. Le pape est aussitôt de nouveau traité en prisonnier d’État. Napoléon entreprend alors des contacts directs avec son prisonnier, alternant les flatteries et les menaces[11]. Très observateur, le pontife, qui cernait désormais parfaitement le jeu impérial, lui dit, pour toute réponse : « Commediante… Tragediante… » (« Comédien… Tragédien… »)[12]

Abandon[modifier | modifier le code]

Les dispositions de ce texte ne légitimaient pas le coup de force et n’abolissaient pas le Concordat de 1801. Ainsi, un des premiers actes de Napoléon, pendant les Cent-Jours, de retour d’Elbe, sera de réparer son geste en s’adressant, par l’entremise de son ministre des Affaires étrangères, le duc de Caulaincourt, au Saint-Père pour le remercier d’avoir conservé le Concordat de 1801 auquel il déclarait s’attacher plus que jamais[13]. Le Concordat de 1801 resta donc, dans les faits, malgré la succession des régimes, en vigueur plus d’un siècle, jusqu’à son abrogation, en 1905, par la loi de séparation des Églises et de l’État[14].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Conservation départementale des musées de la Vendée, Napoléon Bonaparte et la Vendée, Paris, Somogy, , 319 p., 28 cm (ISBN 978-2-85056-764-3, lire en ligne), p. 66.
  2. Georges Rouquette, Le Concordat de 1801 et les articles organiques en 1882, Paris, A. Rousseau, (lire en ligne), p. 41.
  3. Henri-Louis-Charles Maret et Claude Bressolette, L’Église et l’État : 1850-1851, Paris, (lire en ligne), p. 257.
  4. Louis Madelin, La Rome de Napoléon : La domination français à Rome de 1809 à 1814, Paris, Plon-Nourrit et Cie, , 727 p. (lire en ligne), p. 176.
  5. Pendant dix-neuf mois, du 20 juin 1812 au 23 janvier 1814, le Saint-Père n’est jamais sorti de son appartement.
  6. Jacques-Olivier Boudon, Religion et politique en France depuis 1789, Paris, Armand Colin, , 256 p. (ISBN 978-2-200-35609-5, lire en ligne), p. 181.
  7. Émile Sevestre, L’histoire, le texte et la destinée du Concordat de 1801, Paris, P. Lethielleux, (réimpr. Forgotten Books, 2017), xxiv, 702, 23 cm (ISBN 978-0-243-34936-4, lire en ligne), p. 49-70.
  8. Bulletin des Lois, 1813, 1er semestre, p. 485.
  9. Bulletin des Lois, 1813, 1er semestre, p. 511.
  10. Artaud de Montor, Histoire du pontificat de Pie VII, Lille, L. Lefort, , 285 p. (lire en ligne), p. 171.
  11. Hercule Consalvi, Mémoires du cardinal Consalvi : secrétaire d’État du pape Pie VII, t. 2, Paris, , 485 (lire en ligne), p. 219.
  12. Henri de L’Épinois, Le Gouvernement des papes et les révolutions dans les états de l’Église : documents authentiques, extraits des archives secrètes du Vatican et autres sources italiennes, Paris, Didier et Cie, , 2e éd., 498 p. (lire en ligne), p. 477.
  13. Henri Welschinger, Le Pape et l’Empereur : 1804-1815, Paris, Plon-Nourrit et Cie, , 473 p. (lire en ligne).
  14. Georges Desdevises Du Dézert, Depuis le Concordat jusqu’à nos jours : 1801-1906, t. 2, Paris, Société Française d’Imprimerie et de Libraire, , 365 p. (lire en ligne), p. 343.

Sources[modifier | modifier le code]

  • Émile Sevestre, L’histoire, le texte et la destinée du Concordat de 1801, Paris, P. Lethielleux, (réimpr. Forgotten Books, 2017), xxiv, 702, 23 cm (ISBN 978-0-243-34936-4, lire en ligne), p. 49-70.