« Économie de Singapour » : différence entre les versions

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{{Infobox Économie
{{Infobox Économie
|pays = République de Singapour
|pays = {{Singapour}}
|image = 1 singapore city skyline dusk panorama 2011.jpg
|image = Singapore Skyline.jpg
|width = 280
|width = 280
|légende = [[Panorama urbain]] de Singapour.
|légende = La Cité-État de Singapour, parfois appelée la "Suisse de l'Asie"
|monnaie = [[Dollar de Singapour]] (SGD)
|monnaie = [[Dollar de Singapour]] (SGD)
|année = 1{{er}} avril - 31 mars
|année = {{1er}} avril - 31 mars
|organisations = [[Organisation mondiale du commerce|OMC]] [[Coopération économique pour l'Asie-Pacifique|APEC]] [[Association des nations de l'Asie du Sud-Est|ASEAN]]
|organisations = [[Organisation mondiale du commerce|OMC]], [[Coopération économique pour l'Asie-Pacifique|APEC]], [[Association des nations de l'Asie du Sud-Est|ASEAN]]
|pib = 295,7 milliards $ (2013)
|pib = {{augmentation}} 305,8 milliards de [[Dollar américain|US$]] (2017)
|pib en PPA = {{augmentation}} 339 milliards $ (2013)
|pib en PPA = {{augmentation}} 513,7 milliards de [[Dollar américain|US$]] (2017)
|rang = 41e (2013)
|rang = {{41e}} (2017)
|croissance = {{augmentation}} 4,1 % (2013)
|croissance = 2,5 % (2017)
|pib par habitant = {{augmentation}} 62 400 $ (2013)
|pib par habitant = {{augmentation}} 90 500 $ (2017)
|%PIB agriculture = 0 % (2013)
|%PIB agriculture = 0 %
|%PIB industrie = 29,4 % (2013)
|%PIB industrie = 26 %
|%PIB services = 70,6 % (2013)
|%PIB services = 74 % (2017)
|inflation = {{baisse}} 2,4 % (2013)
|inflation = 0,9 % (2017)
|pauvreté = NA
|pauvreté = N/A
|idh = {{stagnation}} {{formatnum:0.939}} (très élevé ; [[Liste des pays par IDH|{{12e}}]]) (2021)<ref>{{HDR pays|SGP|consulté le=19 octobre 2022}}</ref>
|idh = {{augmentation}} 0,901 (9e) (2013)
|pop active = 3,444 millions (2013)
|pop active = 3,668 millions (2017)
|%pop agriculture = 1,3 % (2013)
|%pop agriculture = 0,96 %
|%pop industrie = 18,6 % (2013)
|%pop industrie = 15,5 %
|%pop services = 80,1 % (2013)
|%pop services = 83,5 % (2016)
|chômage = {{diminution positive}} 1,9 % (2013)
|chômage = {{augmentation négative}} 2,2 % (2017)
|industries = Électronique, Produits chimiques, Équipements de forage, Raffinage de pétrole, Caoutchouc et dérivés, Agroalimentaire, Réparation navale, Construction de plateformes pétrolières
|industries = Électronique, Produits chimiques, Équipements de forage, Raffinage de pétrole, Caoutchouc et dérivés, Agroalimentaire, Réparation navale, Construction de plateformes pétrolières
|exportations = {{augmentation}} 410,3 milliards $ (2013)
|exportations = {{augmentation}} 396,4 milliards de [[Dollar américain|US$]] (2017)
|biens exportés = Machines et équipements dont électronique et télécoms, Produits pharmaceutiques, Produits chimiques, Produits pétrochimiques raffinés, Agroalimentaire
|biens exportés = machines et matériel dont l'électronique et les télécommunications, produits pharmaceutiques et autres produits chimiques, produits pétroliers raffinés, produits alimentaires et boissons
|clients = en 2016 :<br>
|clients = [[Malaisie]] 12.3%, [[Hong Kong]] 10.9%, [[Chine]] 10.8%, [[Indonésie]] 10.6%, [[USA]] 5.5%, [[Japon]] 4.6%, [[Australie]] 4.2%, [[Corée du Sud]] 4% (2012)
{{Chine}} (12,8 %)<br>{{Hong Kong}} (12,6 %)<br>{{Malaisie}} (10,5 %)<br>{{Indonésie}} (7,8 %)<br>{{États-Unis}} (6,8 %)
|importations = {{baisse}} 373,3 milliards $ (2013)
|importations = {{augmentation négative}} 309,7 milliards de [[Dollar américain|US$]] (2017)
|biens importés = Machines et équipements, Carburant, Produits chimiques, Agroalimentaire, Biens manufacturés
|biens importés = machines et équipement, combustibles minéraux, produits chimiques, denrées alimentaires, biens de consommation
|fournisseurs = [[Malaisie]] 10.6%, [[Chine]] 10.3%, [[USA]] 10.2%, [[Corée du Sud]] 6.8%, [[Japon]] 6.2%, [[Indonésie]] 5.3%, [[Arabie saoudite]] 4.5%, [[Émirats arabes unis]] 4.1% (2012)
|fournisseurs = en 2016 :<br>
|dette = {{diminution positive}} 105,2 % du PIB (2013)
{{Chine}} (14,3 %)<br>{{Malaisie}} (11,4 %)<br>{{États-Unis}} (10,8 %)<br>{{Japon}} (7 %)<br>{{Corée du Sud}} (6,1 %)
|dette extérieure = {{augmentation négative}} 1 174 milliards $ (2013)
|dette = {{augmentation négative}} 114,6 % du PIB (2017)
|recettes publiques = 45,67 milliards $ (2013)
|dépenses publiques = 41,83 milliards $ (2013)
|dette extérieure = {{diminution positive}} 482,8 milliards de [[Dollar américain|US$]] (2017)
|recettes publiques = 53,4 milliards de [[Dollar américain|US$]] (2017)
|déficit public = 1,3% du PIB (Surplus)
|dépenses publiques = 56,49 milliards de [[Dollar américain|US$]] (2017)
|aide = NA
|déficit public = 1 % du PIB
|sources = [https://www.cia.gov/library/publications/the-world-factbook/geos/sn.html CIA] [http://hdr.undp.org/en/countries/profiles/SGP IDH]
|aide =
|sources =
}}
}}
L’'''économie de Singapour''' est une [[économie de marché]] libérale très développée et prospère mais où il y a intervention de l'État, ce qui a joué un rôle non négligeable dans son développement accéléré. Ce modèle économique a même inspiré le modèle actuel chinois<ref>{{lien web |titre=Journal économique et financier |url=https://www.latribune.fr/opinions/tribunes/connaitre-singapour-pour-comprendre-la-chine-583428.html |site=[[La Tribune (France, 1985)|La Tribune]] |consulté le=16-10-2020}}.</ref>. En 2018 selon ''[[The Economist]]'', Singapour est considéré comme le meilleur endroit au monde pour les affaires<ref>http://na-abk.marketo.com/rs/eiu2/images/BER_2014.pdf</ref>- Le pays est classé {{6e}} au niveau mondial en 2017 pour l'indice de perception de la corruption<ref>{{lien web |langue=en |titre=Singapore |url=https://www.transparency.org/country/SGP |site=Transparency.org |consulté le=16-10-2020}}.</ref>. Malgré le ralentissement récent de sa croissance (elle était aux alentours de 4-5 % il y a quelques années), Singapour reste toujours un pôle d'attraction majeur ; ainsi en {{date-|mars 2018}}, elle était encore considérée comme la {{4e}} place financière au niveau mondial<ref>{{lien web |auteur1=Damien Choppin |titre=Voici les 22 places financières les plus puissantes du monde |url=http://www.businessinsider.fr/liste-places-financieres-les-plus-puissantes-du-monde-mars-2018/#4-singapour-stable |site=businessinsider.fr |périodique=Business Insider France |date=28-03-2018 |consulté le=16-10-2020}}.</ref>.


Singapour est en 2018 l'un des pays les plus inégalitaires d'Asie, et les inégalités continuent de s’accroître<ref>{{lien web |titre=Accueil |url=http://eglasie.mepasie.org/divers-horizons/2018-10-11-ecarts-de-richesse-un-rapport-se-penche-sur-les-inegalites-en-asie |site=Missions Étrangères de Paris |consulté le=16-10-2020}}.</ref>. L'économie de Singapour repose en partie sur le travail de centaines de milliers d’ouvriers étrangers<ref>[https://www.lemonde.fr/international/article/2020/04/23/a-singapour-l-epidemie-de-covid-19-revele-la-precarite-des-travailleurs-migrants_6037521_3210.html A Singapour, l’épidémie de Covid-19 révèle la précarité des travailleurs migrants], Le Monde, 23 avril 2020</ref>.
L''''[[économie]] de [[Singapour]]''' est une [[Marché libre|économie libre]] de [[économie de marché|marché]] très développée et prospère dans lequel l'[[État]] est directement impliqué dans la gestion de grands groupes industriels et commerciaux. L'environnement des affaires singapourien est très ouvert et comporte peu de [[corruption]] (cet État se place régulièrement au {{4e}} ou {{5e}} rang mondial de l'[[indice de perceptions de la corruption]]), de même que des prix stables et un des [[produit intérieur brut|produits intérieurs bruts]] les plus élevés. Le ''[[Wall Street Journal]]'' considère Singapour comme la deuxième économie la plus libre du monde derrière [[économie de Hong Kong|celle de Hong Kong]]<ref>http://www.heritage.org/research/features/index/country.cfm?id=Singapore Index of Economic Freedom 2006</ref>.


== Histoire économique ==
La croissance du PIB y est très forte depuis son indépendance en 1965 : environ 9 % par an en moyenne. Alors que cette [[cité-État]] était alors une nation pauvre du [[tiers-monde]], elle a dépassé la [[France]] en termes de PIB par habitant juste avant la fin du {{XXe siècle}}. Les principales sources de devises du pays proviennent essentiellement des [[exportation]]s.
La croissance du PIB y est très forte depuis son indépendance en 1965 : environ 9 % par an en moyenne. Alors que cette [[cité-État]] était alors une nation pauvre du [[tiers-monde]], elle a dépassé la [[France]] quant au PIB par habitant juste avant la fin du {{XXe siècle}}. Les principales sources de devises du pays proviennent essentiellement des [[exportation]]s.
Totalement dépourvu de ressources naturelles et agricoles, Singapour est redevenu, en [[2008]], le premier port du monde, devant le port de [[Shanghai]], la deuxième [[Bourse (économie)|place financière]] d'Asie (après le [[Japon]]), et le {{3e|raffineur}} du monde<ref>American Association of Ports Authorities http://aapa-ports.org/Industry/content.cfm?ItemNumber=900</ref>.


La fortune de Singapour s'est bâtie d'abord sur le commerce d'[[entrepôt]]s. Dès la [[empire britannique|période coloniale]], sa situation géographique à l'embouchure du [[détroit de Malacca]] a conféré au [[port de Singapour]] un rôle incontournable de plate-forme commerciale de redistribution entre l’[[Empereur des Indes|empire des Indes]] et l’[[Extrême-Orient]]. Pendant l'entre-deux guerres, Singapour est le centre d'exportation de l’[[étain]] et du [[Caoutchouc (matériau)|caoutchouc]] de [[Malaisie]]. Les [[années 1950]] demeurent dominées par le commerce et les activités liées à la [[base navale]] de la [[Royal Navy]] qui, jusqu'à son évacuation en 1971, concourt à plus de 20 % du PIB.
Totalement dépourvu de ressources naturelles et agricoles, Singapour est redevenu, en [[2008]], le premier port du monde, devant le port de [[Shanghai]], la deuxième [[Bourse (économie)|place financière]] d'Asie (après le [[Japon]]), et le {{3e}} raffineur du monde<ref>American Association of Ports Authorities http://aapa-ports.org/Industry/content.cfm?ItemNumber=900</ref>.

Le capitalisme libéral est social : 93 % des ménages sont propriétaires de leur [[logement]] grâce à un système original qui les met à l'abri de la pression immobilière d'un pays surpeuplé.

La dette publique est très élevée, car le gouvernement émet des ''Singapore Government Securities''<ref>SGS http://www.sgs.gov.sg</ref>, sorte de bons du trésor, que le [[EN|en]]{{Quoi}}, fonds de pension public de Singapour achète pour financer les retraites, les dépenses de santé et de logement de ses contributeurs. Le gouvernement n'emprunte plus pour financer ses dépenses depuis les années 1980 <ref>https://www.cia.gov/library/publications/the-world-factbook/geos/sn.html La section "Public debt" explique pourquoi la dette est très élevée alors que le gouvernement ne connaît pas de déficit public</ref>.

== Historique ==
La fortune de Singapour s'est bâtie d'abord sur le commerce d'[[entrepôt]]s. Dès la [[empire britannique|période coloniale]], sa situation géographique à l'embouchure du [[détroit de Malacca]] a conféré au [[port de Singapour]] un rôle incontournable de plate-forme commerciale de redistribution entre l’[[Empereur des Indes|Empire des Indes]] et l’[[Extrême-Orient]]. Pendant l'entre-deux guerres, Singapour est le centre d'exportation de l’[[étain]] et du [[Caoutchouc (matériau)|caoutchouc]] de [[Malaisie]]. Les [[années 1950]] demeurent dominées par le commerce et les activités liées à la [[base navale]] de la [[Royal Navy]] qui, jusqu'à son évacuation en 1971, concourt à plus de 20 % du PIB.


Depuis l'indépendance, la cité-État a connu une réussite économique spectaculaire (la croissance aura été de 9 % par an en moyenne) sous la férule d'un État « développeur », directement impliqué dans la gestion de grands groupes industriels et commerciaux (les Government Linked Companies, ou GLC) notamment par le biais des [[fonds souverains]] [[Government of Singapore Investment Corporation]] (GIC) et [[Temasek Holdings]] qui lui permit d'être considéré comme un des quatre [[Dragon asiatique|dragons asiatiques]].
Depuis l'indépendance, la cité-État a connu une réussite économique spectaculaire (la croissance aura été de 9 % par an en moyenne) sous la férule d'un État « développeur », directement impliqué dans la gestion de grands groupes industriels et commerciaux (les Government Linked Companies, ou GLC) notamment par le biais des [[fonds souverains]] [[Government of Singapore Investment Corporation]] (GIC) et [[Temasek Holdings]] qui lui permit d'être considéré comme un des quatre [[Dragon asiatique|dragons asiatiques]].


Le PNB par habitant, qui était en [[1965]] inférieur à celui des [[Philippines]], est désormais équivalent à celui de la France.
Le PIB par habitant, qui était en [[1965]] inférieur à celui des [[Philippines]], est désormais supérieur à celui de la France.


L'État a d'abord donné la priorité aux industries à forte utilisation de main-d'œuvre et a favorisé les investissements étrangers, afin de résorber les problèmes sociaux liés au chômage. La première usine de [[semi-conducteur]]s s'installe en 1967, marquant le début de l'expansion de l'industrie électrique et électronique.
L'État a d'abord donné la priorité aux industries à forte utilisation de main-d'œuvre et a favorisé les investissements étrangers, afin de résorber les problèmes sociaux liés au chômage. La première usine de [[semi-conducteur]]s s'installe en 1967, marquant le début de l'expansion de l'industrie électrique et électronique.
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En [[1967]], elle devient un des cinq membres fondateurs de l'[[association des nations de l'Asie du Sud-Est]], une [[zone de libre-échange]] qui prend de plus en plus d'importance au fil des années.
En [[1967]], elle devient un des cinq membres fondateurs de l'[[association des nations de l'Asie du Sud-Est]], une [[zone de libre-échange]] qui prend de plus en plus d'importance au fil des années.


À partir de la fin des années 1970, la politique industrielle est orientée vers des productions à haute valeur ajoutée et forte intensité capitalistique, comme le raffinage. En 1980 est installée la première unité de production de [[disque dur|disques durs]] informatiques, dont Singapour devient le premier producteur mondial. L'activité des services bancaires et financiers, qui représentent 25 % du PIB, est encouragée, afin de faire de Singapour le point d'ancrage des investissements étrangers en [[Asie du sud-est]], et le prestataire de services [[Finance|financiers]] de la région.
À partir de la fin des années 1970, la politique industrielle est orientée vers des productions à haute valeur ajoutée et forte [[intensité capitalistique]], comme le raffinage. En 1980 est installée la première unité de production de [[disque dur|disques durs]] informatiques, dont Singapour devient le premier producteur mondial. L'activité des services bancaires et financiers, qui représentent 25 % du PIB, est encouragée, afin de faire de Singapour le point d'ancrage des investissements étrangers en [[Asie du sud-est]], et le prestataire de services [[Finance|financiers]] de la région.
[[Image:Lit-up CBD from Raffles City - RGW.jpg|thumb|250px|Singapour, une [[métropole]] dynamique]]
[[Fichier:Lit-up CBD from Raffles City - RGW.jpg|thumb|250px|Singapour, une [[métropole]] dynamique]]
À partir des années 1990, face à la concurrence croissante de la Chine, les autorités donnent la priorité aux industries pharmaceutiques, aux services, aux [[technologies de l'information et de la communication]], à la [[recherche et développement]]. Singapour cherche aussi à diminuer ses coûts de production par le développement de solidarités avec ses voisins, illustré par la création en 1989 du « triangle de croissance » Singapour - Johore (Malaisie) - Riau (Indonésie). Mais à la fin des années 1990, certaines entreprises internationales commencent à quitter Singapour, qui devient moins compétitif, incitant les autorités à prendre des mesures de réduction des coûts salariaux et des taxes sur les entreprises à l'occasion de la [[crise asiatique]] de [[1997]].
À partir des années 1990, face à la concurrence croissante de la Chine, les autorités donnent la priorité aux industries pharmaceutiques, aux services, aux [[technologies de l'information et de la communication]], à la [[recherche et développement|recherche et au développement]]. Singapour cherche aussi à diminuer ses coûts de production par le développement de solidarités avec ses voisins, illustré par la création en 1989 du « triangle de croissance » Singapour - Johore (Malaisie) - Riau (Indonésie). Mais à la fin des années 1990, certaines entreprises internationales commencent à quitter Singapour, qui devient moins compétitif, incitant les autorités à prendre des mesures de réduction des coûts salariaux et des taxes sur les entreprises à l'occasion de la [[crise asiatique]] de [[1997]].


Aujourd'hui, en dehors du commerce et de la finance, l’[[électronique]] (53 % de la valeur ajoutée), les industries pétrolière (17 % de la valeur ajoutée) et chimique (8 % de la valeur ajoutée) dominent l'économie. Le commerce extérieur, qui représente 3 fois le PIB, est soutenu par des infrastructures de qualité : l'[[aéroport de Singapour Changi]] ultra moderne, son port qui était le premier mondial en termes de trafic de conteneurs avant d'être dépassé par [[Shanghai]] dans les années 2000<ref>{{ouvrage|langue=en|prénom1=|nom1=|titre=Review of Maritime Transport 2014 |sous-titre=|éditeur=[[Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement]]|volume=|année=Novembre 2014|pages totales=118|passage=67|isbn=|lire en ligne=http://unctad.org/en/PublicationsLibrary/rmt2014_en.pdf}}</ref>, des moyens de communication performants et bon marché. Une [[industrie de l'armement]] s'est développée depuis les années 1990 ; elle conçoit du matériel moderne ([[blindé]]s légers, armes individuelles et collectives) pour les forces nationales et a un petit succès à l'exportation.
Aujourd'hui, en dehors du commerce et de la finance, l’[[électronique (technique)|électronique]] (53 % de la valeur ajoutée), les industries pétrolière (17 % de la valeur ajoutée) et chimique (8 % de la valeur ajoutée) dominent l'économie. Le commerce extérieur, qui représente 3 fois le PIB, est soutenu par des infrastructures de qualité : l'[[aéroport de Singapour Changi]] ultra moderne, son port qui était le premier mondial quant au trafic de conteneurs avant d'être dépassé par [[Shanghai]] dans les années 2000<ref>{{ouvrage|langue=en|prénom1=|nom1=|titre=Review of Maritime Transport 2014 |sous-titre=|éditeur=[[Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement]]|volume=|année=Novembre 2014|pages totales=118|passage=67|isbn=|lire en ligne=http://unctad.org/en/PublicationsLibrary/rmt2014_en.pdf}}</ref>, des moyens de communication performants et bon marché. Une [[industrie de l'armement]] s'est développée depuis les années 1990 ; elle conçoit du matériel moderne ([[blindé]]s légers, armes individuelles et collectives) pour les forces nationales et a un petit succès à l'exportation.


L'île-État est très ouverte aux [[Investissement direct à l'étranger|investissements directs étrangers]] (IDE). Elle est la {{3e}} destination des IDE en Asie, après la [[République populaire de Chine]] et la [[Corée du Sud]]. Près de 80 % des investissements dans l'industrie manufacturière en 2000 provenaient de l'étranger, dont la moitié des États-Unis.
L'île-État est très ouverte aux [[Investissement direct à l'étranger|investissements directs étrangers]] (IDE). Elle est la {{3e|destination}} des IDE en Asie, après la [[république populaire de Chine]] et la [[Corée du Sud]]. Près de 80 % des investissements dans l'industrie manufacturière en 2000 provenaient de l'étranger, dont la moitié des États-Unis.


Les investissements singapouriens à l'étranger se réorientent en dehors de l'Asie depuis la crise de [[crise économique asiatique]] de 1997, avant celle-ci, Singapour investissait en priorité sur ce continent, principalement par le biais de consortiums d'entreprises et la création de parcs industriels.
Les investissements singapouriens à l'étranger se réorientent en dehors de l'Asie depuis la [[crise économique asiatique]] de 1997, avant celle-ci, Singapour investissait en priorité sur ce continent, principalement par le biais de consortiums d'entreprises et la création de parcs industriels.


À la suite de la [[crise économique de 2008-2010]], son PIB s'est contracté de 1.3 % en 2009. Néanmoins, il a connu l'année suivante une croissance record de 14.7 %, depuis la croissance se maintient à des niveaux proches de 3 % et 4 %<ref>{{Lien web|titre = Croissance record à Singapour|url = http://www.lesechos.fr/03/01/2011/LesEchos/20839-031-ECH_croissance-record-a-singapour.htm|site = lesechos.fr|consulté le = 2015-07-07}}</ref>.
À la suite de la [[crise économique de 2008-2010]], son PIB s'est contracté de 1,3 % en 2009. Néanmoins, il a connu l'année suivante une croissance record de 14,7 %, depuis la croissance se maintient à des niveaux proches de 3 % et 4 %<ref>{{Lien web|titre = Croissance record à Singapour|url = https://www.lesechos.fr/03/01/2011/LesEchos/20839-031-ECH_croissance-record-a-singapour.htm|site = lesechos.fr|consulté le = 2015-07-07}}</ref>.


== Politique fiscale ==
== Politique fiscale ==
Singapour applique des taux d'[[Impôt|imposition]] très bas avec 20 % pour la tranche supérieure de l’[[impôt sur le revenu]], 18 % sur les bénéfices des sociétés et aucun [[impôt sur les plus-values]]. La [[taxe sur la valeur ajoutée]] est de 7 %.


Le budget de l'État représente, en [[2006]], 15 % du PIB. La [[dette publique]] représente environ actuellement plus de 100 % du PIB, mais la dette publique extérieure est nulle. En 2016, la dette par habitant de Singapour est la troisième plus élevée au monde<ref>{{Article|langue=fr-FR|auteur1=|prénom1=BFM|nom1=BUSINESS|titre=Ces pays où la dette par habitant est la plus élevée|périodique=BFM BUSINESS|date=2016-11-28|issn=|lire en ligne=http://bfmbusiness.bfmtv.com/observatoire/ces-pays-ou-la-dette-par-habitant-est-la-plus-elevee-1063571.html|consulté le=|pages=}}</ref>.
Singapour applique des taux d'[[Impôt|imposition]] très bas avec 20 % pour la tranche supérieure de l’[[impôt sur le revenu]], 18 % sur les bénéfices des sociétés et aucun impôt sur les plus-values. La [[taxe sur la valeur ajoutée]] est de 7 %.

Le budget de l'État représente, en [[2006]], 15 % du PIB. La [[dette publique]] représente environ actuellement plus de 100 % du PIB, mais la dette publique extérieure est nulle.


== Principaux indicateurs économiques 2006 (et 2004 quand indiqué) ==
== Principaux indicateurs économiques 2006 (et 2004 quand indiqué) ==


* Monnaie : [[Dollar de Singapour]] (SGD)
* Monnaie : [[Dollar de Singapour]] (SGD)
* Taux de change : 1 [[dollar US|USD]] = 1,2511 SGD, 1 [[euro]] = 1,6519 SGD (09/03/2012)<ref>http://www.ecb.int/stats/exchange/eurofxref/html/index.en.html</ref>{{,}}<ref>http://www.federalreserve.gov/releases/h10/hist/dat00_si.htm</ref>
* [[Taux de change]] : 1 [[dollar US|USD]] = 1,3056 SGD, 1 [[euro|EUR]] = 1,6224 SGD (25/01/2018)<ref>{{lien web |langue=en |titre=Euro foreign exchange reference rates |url=http://www.ecb.int/stats/exchange/eurofxref/html/index.en.html |site=European Central Bank |consulté le=16-10-2020}}.</ref>{{,}}<ref>{{lien web |langue=en |titre=The Fed - Foreign Exchange Rates<!-- Vérifiez ce titre --> |url=http://www.federalreserve.gov/releases/h10/hist/dat00_si.htm |site=federalreserve.gov |consulté le=13-04-2023}}.</ref>
* PIB : 208,77 [[milliard (nombre)|milliard]]s USD (2010)
* PIB : 208,77 [[milliard (nombre)|milliard]]s USD (2010)
* PIB/hab : {{formatnum:31400}} $ US
* PIB/hab : {{formatnum:31400}} $ US
* Taux de croissance du PIB réel : 7,9 %
* Taux de croissance du PIB réel : 7,9 %
* Balance courante : 44,8 G$ US
* [[Balance courante]] : 44,8 G$ US
* [[Inflation]] : 1 %
* [[Inflation]] : 1 %
* Taux de [[chômage]] total : 3,1 %
* Taux de [[chômage]] total : 3,1 %
* Dette extérieure (brute) : 187,7 G$ US ({{3e}} trimestre 2004)
* [[Dette extérieure]] (brute) : 187,7 G$ US ({{3e|trimestre}} 2004)
* Dette publique : 24,3 G$ US
* Dette publique : 24,3 G$ US
* Réserves en devises : 96,3 G$ US (112,8 G$ US fin 2004)
* Réserves en devises : 96,3 G$ US (112,8 G$ US fin 2004)


== Commerce international ==
== Commerce international ==
[[Image:psa keppel.JPG|thumb|Le terminal [[PSA International]], de Keppel, avec le centre financier de Singapour en arrière-plan; La société est le second opérateur portuaire mondial en 2006<ref>{{en}} [http://www.nytimes.com/2006/04/22/business/worldbusiness/22port.html Port Operator Buys a Stake in Big Rival]</ref>.]]
[[Fichier:Psa keppel.JPG|thumb|Le terminal [[PSA International]], de Keppel, avec le centre financier de Singapour en arrière-plan; La société est le second opérateur portuaire mondial en 2006<ref>{{en}} [https://www.nytimes.com/2006/04/22/business/worldbusiness/22port.html Port Operator Buys a Stake in Big Rival]</ref>.]]


Le [[commerce international]] est vital pour Singapour. Elle a signé depuis l'an 2000 des accords de [[libre-échange]] pour abaisser ou abolir les droits de douanes avec de nombreux pays au niveau bilatéral et multilatéral<ref>{{en}} [http://www.fta.gov.sg/sg_fta.asp Welcome to Singapore FTA Network]</ref>.
Le [[commerce international]] est vital pour Singapour. Elle a signé depuis l'an 2000 des accords de [[libre-échange]] pour abaisser ou abolir les droits de douane avec de nombreux pays au niveau bilatéral et multilatéral<ref>{{en}} [http://www.fta.gov.sg/sg_fta.asp Welcome to Singapore FTA Network]</ref>.


== Accords de libre-échange et douaniers ==
== Accords de libre-échange et douaniers ==
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=== Principaux postes du commerce extérieur ===
=== Principaux postes du commerce extérieur ===
En 2004, les [[importation]]s représentent 164 milliards de dollars US et les [[exportation]]s 180 milliards soit une balance excédentaire de 16 milliards.
En 2004, les [[importation]]s représentent {{nombre|164|milliards}} de dollars US et les [[exportation]]s {{nombre|180|milliards}} soit une balance excédentaire de {{nombre|16|milliards}}.


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** Équipements de bureaux : 9,6 %
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** Équipements de télécommunication : 6,7 %
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=== Marché de l'emploi ===
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== Références ==
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Économie de Singapour
Image illustrative de l’article Économie de Singapour
La Cité-État de Singapour, parfois appelée la "Suisse de l'Asie"

Monnaie Dollar de Singapour (SGD)
Année fiscale 1er avril - 31 mars
Organisations internationales OMC, APEC, ASEAN
Statistiques
Produit intérieur brut (parité nominale) en augmentation 305,8 milliards de US$ (2017)
Produit intérieur brut en PPA en augmentation 513,7 milliards de US$ (2017)
Rang pour le PIB en PPA 41e (2017)
Croissance du PIB 2,5 % (2017)
PIB par habitant en PPA en augmentation 90 500 $ (2017)
PIB par secteur agriculture : 0 %
industrie : 26 %
services : 74 % (2017)
Inflation (IPC) 0,9 % (2017)
Pop. sous le seuil de pauvreté N/A
Indice de développement humain (IDH) en stagnation 0,939 (très élevé ; 12e) (2021)[1]
Population active 3,668 millions (2017)
Population active par secteur agriculture : 0,96 %
industrie : 15,5 %
services : 83,5 % (2016)
Taux de chômage 2,2 % (2017)
Principales industries Électronique, Produits chimiques, Équipements de forage, Raffinage de pétrole, Caoutchouc et dérivés, Agroalimentaire, Réparation navale, Construction de plateformes pétrolières
Commerce extérieur
Exportations en augmentation 396,4 milliards de US$ (2017)
Biens exportés machines et matériel dont l'électronique et les télécommunications, produits pharmaceutiques et autres produits chimiques, produits pétroliers raffinés, produits alimentaires et boissons
Principaux clients en 2016 :

Drapeau de la République populaire de Chine Chine (12,8 %)
Drapeau de Hong Kong Hong Kong (12,6 %)
Drapeau de la Malaisie Malaisie (10,5 %)
Drapeau de l'Indonésie Indonésie (7,8 %)
Drapeau des États-Unis États-Unis (6,8 %)

Importations 309,7 milliards de US$ (2017)
Biens importés machines et équipement, combustibles minéraux, produits chimiques, denrées alimentaires, biens de consommation
Principaux fournisseurs en 2016 :

Drapeau de la République populaire de Chine Chine (14,3 %)
Drapeau de la Malaisie Malaisie (11,4 %)
Drapeau des États-Unis États-Unis (10,8 %)
Drapeau du Japon Japon (7 %)
Drapeau de la Corée du Sud Corée du Sud (6,1 %)

Finances publiques
Dette publique 114,6 % du PIB (2017)
Dette extérieure 482,8 milliards de US$ (2017)
Recettes publiques 53,4 milliards de US$ (2017)
Dépenses publiques 56,49 milliards de US$ (2017)
Déficit public 1 % du PIB

L’économie de Singapour est une économie de marché libérale très développée et prospère mais où il y a intervention de l'État, ce qui a joué un rôle non négligeable dans son développement accéléré. Ce modèle économique a même inspiré le modèle actuel chinois[2]. En 2018 selon The Economist, Singapour est considéré comme le meilleur endroit au monde pour les affaires[3]- Le pays est classé 6e au niveau mondial en 2017 pour l'indice de perception de la corruption[4]. Malgré le ralentissement récent de sa croissance (elle était aux alentours de 4-5 % il y a quelques années), Singapour reste toujours un pôle d'attraction majeur ; ainsi en , elle était encore considérée comme la 4e place financière au niveau mondial[5].

Singapour est en 2018 l'un des pays les plus inégalitaires d'Asie, et les inégalités continuent de s’accroître[6]. L'économie de Singapour repose en partie sur le travail de centaines de milliers d’ouvriers étrangers[7].

Histoire économique[modifier | modifier le code]

La croissance du PIB y est très forte depuis son indépendance en 1965 : environ 9 % par an en moyenne. Alors que cette cité-État était alors une nation pauvre du tiers-monde, elle a dépassé la France quant au PIB par habitant juste avant la fin du XXe siècle. Les principales sources de devises du pays proviennent essentiellement des exportations. Totalement dépourvu de ressources naturelles et agricoles, Singapour est redevenu, en 2008, le premier port du monde, devant le port de Shanghai, la deuxième place financière d'Asie (après le Japon), et le 3e raffineur du monde[8].

La fortune de Singapour s'est bâtie d'abord sur le commerce d'entrepôts. Dès la période coloniale, sa situation géographique à l'embouchure du détroit de Malacca a conféré au port de Singapour un rôle incontournable de plate-forme commerciale de redistribution entre l’empire des Indes et l’Extrême-Orient. Pendant l'entre-deux guerres, Singapour est le centre d'exportation de l’étain et du caoutchouc de Malaisie. Les années 1950 demeurent dominées par le commerce et les activités liées à la base navale de la Royal Navy qui, jusqu'à son évacuation en 1971, concourt à plus de 20 % du PIB.

Depuis l'indépendance, la cité-État a connu une réussite économique spectaculaire (la croissance aura été de 9 % par an en moyenne) sous la férule d'un État « développeur », directement impliqué dans la gestion de grands groupes industriels et commerciaux (les Government Linked Companies, ou GLC) notamment par le biais des fonds souverains Government of Singapore Investment Corporation (GIC) et Temasek Holdings qui lui permit d'être considéré comme un des quatre dragons asiatiques.

Le PIB par habitant, qui était en 1965 inférieur à celui des Philippines, est désormais supérieur à celui de la France.

L'État a d'abord donné la priorité aux industries à forte utilisation de main-d'œuvre et a favorisé les investissements étrangers, afin de résorber les problèmes sociaux liés au chômage. La première usine de semi-conducteurs s'installe en 1967, marquant le début de l'expansion de l'industrie électrique et électronique.

En 1967, elle devient un des cinq membres fondateurs de l'association des nations de l'Asie du Sud-Est, une zone de libre-échange qui prend de plus en plus d'importance au fil des années.

À partir de la fin des années 1970, la politique industrielle est orientée vers des productions à haute valeur ajoutée et forte intensité capitalistique, comme le raffinage. En 1980 est installée la première unité de production de disques durs informatiques, dont Singapour devient le premier producteur mondial. L'activité des services bancaires et financiers, qui représentent 25 % du PIB, est encouragée, afin de faire de Singapour le point d'ancrage des investissements étrangers en Asie du sud-est, et le prestataire de services financiers de la région.

Singapour, une métropole dynamique

À partir des années 1990, face à la concurrence croissante de la Chine, les autorités donnent la priorité aux industries pharmaceutiques, aux services, aux technologies de l'information et de la communication, à la recherche et au développement. Singapour cherche aussi à diminuer ses coûts de production par le développement de solidarités avec ses voisins, illustré par la création en 1989 du « triangle de croissance » Singapour - Johore (Malaisie) - Riau (Indonésie). Mais à la fin des années 1990, certaines entreprises internationales commencent à quitter Singapour, qui devient moins compétitif, incitant les autorités à prendre des mesures de réduction des coûts salariaux et des taxes sur les entreprises à l'occasion de la crise asiatique de 1997.

Aujourd'hui, en dehors du commerce et de la finance, l’électronique (53 % de la valeur ajoutée), les industries pétrolière (17 % de la valeur ajoutée) et chimique (8 % de la valeur ajoutée) dominent l'économie. Le commerce extérieur, qui représente 3 fois le PIB, est soutenu par des infrastructures de qualité : l'aéroport de Singapour Changi ultra moderne, son port qui était le premier mondial quant au trafic de conteneurs avant d'être dépassé par Shanghai dans les années 2000[9], des moyens de communication performants et bon marché. Une industrie de l'armement s'est développée depuis les années 1990 ; elle conçoit du matériel moderne (blindés légers, armes individuelles et collectives) pour les forces nationales et a un petit succès à l'exportation.

L'île-État est très ouverte aux investissements directs étrangers (IDE). Elle est la 3e destination des IDE en Asie, après la république populaire de Chine et la Corée du Sud. Près de 80 % des investissements dans l'industrie manufacturière en 2000 provenaient de l'étranger, dont la moitié des États-Unis.

Les investissements singapouriens à l'étranger se réorientent en dehors de l'Asie depuis la crise économique asiatique de 1997, avant celle-ci, Singapour investissait en priorité sur ce continent, principalement par le biais de consortiums d'entreprises et la création de parcs industriels.

À la suite de la crise économique de 2008-2010, son PIB s'est contracté de 1,3 % en 2009. Néanmoins, il a connu l'année suivante une croissance record de 14,7 %, depuis la croissance se maintient à des niveaux proches de 3 % et 4 %[10].

Politique fiscale[modifier | modifier le code]

Singapour applique des taux d'imposition très bas avec 20 % pour la tranche supérieure de l’impôt sur le revenu, 18 % sur les bénéfices des sociétés et aucun impôt sur les plus-values. La taxe sur la valeur ajoutée est de 7 %.

Le budget de l'État représente, en 2006, 15 % du PIB. La dette publique représente environ actuellement plus de 100 % du PIB, mais la dette publique extérieure est nulle. En 2016, la dette par habitant de Singapour est la troisième plus élevée au monde[11].

Principaux indicateurs économiques 2006 (et 2004 quand indiqué)[modifier | modifier le code]

Commerce international[modifier | modifier le code]

Le terminal PSA International, de Keppel, avec le centre financier de Singapour en arrière-plan; La société est le second opérateur portuaire mondial en 2006[14].

Le commerce international est vital pour Singapour. Elle a signé depuis l'an 2000 des accords de libre-échange pour abaisser ou abolir les droits de douane avec de nombreux pays au niveau bilatéral et multilatéral[15].

Accords de libre-échange et douaniers[modifier | modifier le code]

Partenaire Accord Abréviation Conclusion Signature Effectif
Nouvelle-Zélande Agreement between New Zealand and Singapore on a Closer Economic Partnership ANZSCEP
Association européenne de libre-échange Agreement between the EFTA States and Singapore EFTA-Singapore FTA
Japon Agreement between Japan and the Republic of Singapore for a New-Age Economic Partnership JSEPA
Australie Singapore-Australia Free Trade Agreement SAFTA November 2002
États-Unis United States-Singapore Free Trade Agreement USSFTA
Jordanie Singapore Jordan Free Trade Agreement SJFTA .
Inde India-Singapore Comprehensive Economic Cooperation Agreement CECA
Brunei Trans-Pacific Strategic Economic Partnership Agreement Trans-Pacific SEP  
Chili
Nouvelle-Zélande
Inde India - Singapore Comprehensive Economic Cooperation Agreement India-Singapore CECA
Corée du Sud Korea-Singapore Free Trade Agreement KSFTA
Panama Panama-Singapore Free Trade Agreement PSFTA
Pérou Peru-Singapore Free Trade Agreement PesFTA
République populaire de Chine China-Singapore Free Trade Agreement CSFTA

Principaux postes du commerce extérieur[modifier | modifier le code]

En 2004, les importations représentent 164 milliards de dollars US et les exportations 180 milliards soit une balance excédentaire de 16 milliards.

  • Exportations (en % des exportations totales) :
    • Réexportations : 45,1 %
    • Produits pétroliers réexportés : 1,1 %
    • Exportations domestiques : 54,9 %
    • Produits pétroliers : 11,1 %
    • Produits chimiques, médicaux et pharmaceutiques : 9,5 %
    • Équipements de bureaux : 10,7 %
    • Équipements électriques et générateurs : 10,9 %
  • Importations (en % des importations totales) :
    • Produits pétroliers : 15 %
    • Équipements électriques : 27,8 %
    • Équipements de bureaux : 9,6 %
    • Équipements de télécommunication : 6,7 %

Marché de l'emploi[modifier | modifier le code]

Il n'existe pas de salaire minimum à Singapour[16].

Références[modifier | modifier le code]

  1. (en) « Human Development Reports | Specific country data | SGP » [« Rapports sur le développement humain | Données spécifiques par pays | SGP »], sur hdr.undp.org, Programme des Nations unies pour le développement, (consulté le ).
  2. « Journal économique et financier », sur La Tribune (consulté le ).
  3. http://na-abk.marketo.com/rs/eiu2/images/BER_2014.pdf
  4. (en) « Singapore », sur Transparency.org (consulté le ).
  5. Damien Choppin, « Voici les 22 places financières les plus puissantes du monde », sur businessinsider.fr, Business Insider France, (consulté le ).
  6. « Accueil », sur Missions Étrangères de Paris (consulté le ).
  7. A Singapour, l’épidémie de Covid-19 révèle la précarité des travailleurs migrants, Le Monde, 23 avril 2020
  8. American Association of Ports Authorities http://aapa-ports.org/Industry/content.cfm?ItemNumber=900
  9. (en) Review of Maritime Transport 2014, Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement, , 118 p. (lire en ligne), p. 67
  10. « Croissance record à Singapour », sur lesechos.fr (consulté le )
  11. BFM BUSINESS, « Ces pays où la dette par habitant est la plus élevée », BFM BUSINESS,‎ (lire en ligne)
  12. (en) « Euro foreign exchange reference rates », sur European Central Bank (consulté le ).
  13. (en) « The Fed - Foreign Exchange Rates », sur federalreserve.gov (consulté le ).
  14. (en) Port Operator Buys a Stake in Big Rival
  15. (en) Welcome to Singapore FTA Network
  16. « Un Bangladais raconte la dure vie des ouvriers venus bâtir Singapour » Accès libre, sur nouvelobs.com, L'Obs, (consulté le ).

Liens externes et sources[modifier | modifier le code]

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