« Jean Vilar » : différence entre les versions

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| nom = Jean Vilar
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| image = Jean Vilar, Christopher Dombres's drawing for the exhibition Jean Vilar in 2012 in Sète taken by the author under CC BY 2.0 license.jpg
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| légende = Affiche pour le centenaire de la naissance de Jean Vilar (1912-2012).
| légende = Jean Vilar en 1943<ref>Photo [[Studio Harcourt]].</ref>.
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| nom de naissance = Jean Louis Côme Vilar
| nom de naissance = Jean Louis Côme Vilar
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créateur et directeur du [[Festival d'Avignon]] de 1947 à 1971 et directeur du [[Théâtre national populaire]] de 1951 à 1963.
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| œuvres = ''Le Théâtre, service public'' - Gallimard, 1975.
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'''Jean Vilar''', né le {{date de naissance|25|mars|1912}} à [[Sète]]<ref>{{Lien web |langue=fr |auteur=Mairie de Sète (Cette) |titre=Acte de naissance du 26/03/1912 n° 189 photo 51/230 3E312/254 |url=https://archives-pierresvives.herault.fr/ark:/37279/vta745416b617599e6b/daogrp/0/layout:table/idsearch:RECH_7fd7d0e3fb6aa33598dfe30d1fb0dbc4?id=https%3A%2F%2Farchives-pierresvives.herault.fr%2Fark%3A%2F37279%2Fvta745416b617599e6b%2Fcanvas%2F0%2F51&vx=4335.59&vy=-2538.68&vr=0&vz=4.99158 |site=AD Hérault |consulté le=06/08/2021 |extrait=Jean Louis Côme Vilar, né le jour d'hier, à trois heures du soir, dans la maison Roche rue Gambetta n° 13}}.</ref>, où il est mort le {{date de décès|28|mai|1971}}, est un [[comédien]] de [[théâtre]] et de [[cinéma]], [[Mise en scène|metteur en scène]], [[Théâtre|directeur de théâtre]] et [[Dramaturge|auteur]] [[France|français]]<ref>{{Lien web|titre=La muse qui est la grace (P. Claudel) Jean Vilar|url=https://bibliotheques-specialisees.paris.fr/ark:/73873/pf0000375154/0001A|site=Bibliothèques spécialisées de la Ville de Paris|consulté le=2017-12-26}}.</ref>.


Créateur en [[1947]] du [[Festival d'Avignon]] qu'il dirige jusqu'à sa mort et directeur du [[Théâtre national populaire]] (TNP) de [[1951]] à [[1963]], il incarne un moment essentiel de l'histoire culturelle de la France de l'après-guerre.
'''Jean''' Louis Côme ''' Vilar''', né le {{date de naissance|25|mars|1912}} à [[Sète]]<ref>{{Lien web |langue=fr |auteur=Mairie de Sète (Cette) |titre=Acte de naissance du 26/03/1912 n° 189 photo 51/230 3E312/254 |url=https://archives-pierresvives.herault.fr/ark:/37279/vta745416b617599e6b/daogrp/0/layout:table/idsearch:RECH_7fd7d0e3fb6aa33598dfe30d1fb0dbc4?id=https%3A%2F%2Farchives-pierresvives.herault.fr%2Fark%3A%2F37279%2Fvta745416b617599e6b%2Fcanvas%2F0%2F51&vx=4335.59&vy=-2538.68&vr=0&vz=4.99158 |site=AD Hérault |consulté le=06/08/2021 |extrait=Jean Louis Côme Vilar, né le jour d'hier, à trois heures du soir, dans la maison Roche rue Gambetta n° 13}}</ref> et mort le {{date de décès|28|mai|1971}} dans la même ville, est un [[comédien]] de [[théâtre]] et de [[cinéma]], [[Mise en scène|metteur en scène]], [[Théâtre|directeur de théâtre]] et [[Dramaturge|auteur]] [[France|français]]<ref>{{Lien web|titre=La muse qui est la grace (P. Claudel) Jean Vilar|url=https://bibliotheques-specialisees.paris.fr/ark:/73873/pf0000375154/0001A|site=Bibliothèques spécialisées de la Ville de Paris|consulté le=2017-12-26}}</ref>.


Le TNP, lieu de formation de nombreux comédiens ([[Georges Wilson]], [[Philippe Noiret]], [[Jeanne Moreau]], [[Silvia Monfort]]), est à son apogée dans les années 1950 lorsque son comédien le plus en vue est [[Gérard Philipe]] (1922-1959), qui incarne sous la direction de Jean Vilar [[Le Cid (Corneille)|le Cid]], [[Lorenzaccio]] ou le [[Le Prince de Hombourg|prince de Hombourg]].
Il est le créateur du [[Festival d'Avignon]] en [[1947]] qu'il dirige jusqu'à sa mort. Il est également le directeur du [[Théâtre national populaire]] (TNP) de [[1951]] à [[1963]].


== Biographie ==
== Biographie ==
[[Fichier:Belgique - Louvain-la-Neuve - Théâtre Jean Vilar - 01.jpg|vignette|droite|upright=0.8|<center>Portrait sur le [[Théâtre Jean Vilar (Louvain-la-Neuve)|Théâtre Jean Vilar]] de [[Louvain-la-Neuve]].</center>]]
[[Fichier:Sete plaque Jean Vilar.JPG|vignette|gauche|Plaque sur la maison natale de Jean Vilar à [[Sète]].]]
[[Fichier:Sete plaque Jean Vilar.JPG|vignette|gauche|Plaque sur la maison natale de Jean Vilar à [[Sète]].]]


=== Naissance et entrée dans le théâtre ===
=== Origines familiales et formation ===
Jean Vilar naît à [[Sète]] le {{date-|25 mars 1912}}, avec le prénom de Jean-Louis-Côme. Fils de très modestes boutiquiers tenant une boutique de mercerie-bonneterie (fondée par Côme Vilar, le grand-père), son père exige de lui faire pratiquer une heure de violon quotidienne et lui fait découvrir les classiques au travers des éditions populaires de l’époque<ref>{{ouvrage|auteur=Jean Vilar|titre=Jean Vilar par lui-même|éditeur=Maison Jean Vilar|date=1991|passage=11}}</ref>.
Jean Vilar reçoit pour l'état civil de Sète les prénoms de '''Jean-Louis-Côme'''. Il est le fils de modestes commerçants tenant une boutique de mercerie-bonneterie fondée par Côme Vilar, son grand-père.


Son père, Étienne Vilar, affiche des opinions républicaines et laïques, voire socialistes<ref name=maitron113>{{Lien web |langue=fr |titre=Vilar Jean |url=https://maitron.fr/spip.php?article139113 |date= |site=Le Maitron |consulté le=}}. </ref>. Il lui fait étudier le grec et le latin, pratiquer une heure de violon quotidienne et lui fait découvrir les classiques de la littérature au travers des éditions populaires de l’époque<ref>{{ouvrage|auteur=Jean Vilar|titre=Jean Vilar par lui-même|éditeur=Maison Jean-Vilar|date=1991|passage=11}}.</ref>.
En 1932, il quitte son univers provincial après des études secondaires sans relief. Il « monte » à Paris où il suit des études de Lettres à la Sorbonne, tout en étant pion au collège Sainte-Barbe<ref>{{ouvrage|auteur=Jean Vilar|titre=Jean Vilar par lui-même|éditeur=Maison Jean Vilar|date=1991|passage=15}}</ref>. Assistant par hasard à une répétition de ''[[Richard III (Shakespeare)|Richard III]]'' de [[Shakespeare]] par [[Charles Dullin]], au [[Théâtre de l'Atelier]], il trouve sa vocation. Second régisseur, il suit les cours de celui dont il reste l’élève<ref>{{ouvrage|auteur=Jacques Téphany|titre=Jean Vilar|éditeur=Éditions de l'Herne|date=1995|passage=53}}</ref>.

Après des études secondaires sans relief, il est reçu au [[Baccalauréat en France|baccalauréat]]<ref>Vers 1930, s'il a l'âge « normal » de 18 ans.</ref> et quitte Sète pour Paris afin de faire des études de Lettres à la [[Université de Paris (1896-1970)|Sorbonne]] ; il occupe aussi un emploi de surveillant au [[Collège Sainte-Barbe (Paris)|collège Sainte-Barbe]]<ref>{{ouvrage|auteur=Jean Vilar|titre=Jean Vilar par lui-même|éditeur=Maison Jean-Vilar|date=1991|passage=15}}.</ref>.

=== Entrée dans le monde du théâtre et services militaires (1937-1940) ===
En 1933, entraîné par {{qui|un camarade}}, il assiste au [[Théâtre de l'Atelier]] à une répétition de ''[[Richard III (Shakespeare)|Richard III]]'' de [[Shakespeare]] par [[Charles Dullin]] : il trouve alors sa véritable vocation. Il commence à suivre les cours de Charles Dullin, puis quitte le collège Sainte Barbe, et vit quatre ans au [[Théâtre de l'Atelier]] où il apprend le métier et devient second régisseur<ref>{{ouvrage|auteur=Jacques Téphany|titre=Jean Vilar|éditeur=Éditions de l'Herne|date=1995|passage=53}}.</ref>.


Sa première apparition sur scène a lieu en 1935, dans la figuration du ''[[Le Faiseur|Faiseur]]'' de [[Honoré de Balzac|Balzac]] au [[Théâtre de l'Atelier]].
Sa première apparition sur scène a lieu en 1935, dans la figuration du ''[[Le Faiseur|Faiseur]]'' de [[Honoré de Balzac|Balzac]] au [[Théâtre de l'Atelier]].


Il fait son service militaire à [[Hyères]] en 1937. Rappelé sous les drapeaux en {{date-|mars 1939}}, il est réformé pour raisons de santé en {{date-|mars 1940}}.
Il fait son service militaire à [[Hyères]] en 1937. Il est rappelé sous les drapeaux en {{date-|mars 1939}}, au moment où Hitler occupe la [[Tchécoslovaquie]], contrairement aux engagements des [[accords de Munich]] de 1938. En septembre 1939, après l'[[Campagne de Pologne (1939)|invasion de la Pologne]], la France déclare la guerre à l'Allemagne. C'est le début de la [[Seconde Guerre mondiale]], d'abord sous la forme de la [[drôle de guerre]]. Jean Vilar est réformé pour raisons de santé en {{date-|mars 1940}}, avant le déclenchement de l'[[Bataille de France|offensive allemande de mai 1940]], qui aboutit à l'écrasement de l'armée française en juin.


=== Chez les Comédiens de la Roulotte (1941-1942) ===
En {{date-|février 1941}}, [[André Clavé]], créateur et directeur de la compagnie des ''Comédiens de La Roulotte'' depuis 1936, engage Jean Vilar, qui accepte d'y venir, « simplement en tant qu'auteur »<ref>[[Francine Galliard-Risler]], ''André Clavé : Théâtre et Résistance – Utopies et Réalités'', A.A.A.C., Paris, 1998</ref>{{,}}<ref>Jean Vilar, ''Le théâtre, service public'', Gallimard, nrf, Pratique du théâtre, Paris, 1975 - p. 29 - Texte inédit de 1942</ref>{{,}}<ref>« Qu'André Clavé, jeune patron de La Roulotte, m'ait par sa gentillesse (et ses camarades par leur attitude saine et réaliste) tiré de l'Acropole dorée et illusoire où je cogitais, n'a pas été sans changer absolument ma façon de voir la scène, n'a pas été sans m'incliner et violemment, cruellement, à une vue plus simple, plus réaliste du problème posé, de la question que je me posais, et qu'à la vérité je me pose toujours: "mais bon Dieu ! à quoi sert donc ce petit monstre : la mise en scène ?" » dit Jean Vilar, in ''Le théâtre, service public'', Gallimard, nrf, Pratique du théâtre, Paris, 1975 - p. 255 - Conférence à la Sorbonne, le 15 mars 1961</ref>, rejoint rapidement par Hélène Gerber, tous deux élèves de [[Charles Dullin ]]. Alors que Geneviève Wronecki-Kellershohn, [[Jean Desailly]]<ref>[[Jean Desailly]], ''Un destin pour deux'', Ramsay, Paris, 1996 - p. 31 - « Autant qu'il m'en souvienne, c'est dans une salle des fêtes du {{XIVe}} arrondissement de Paris que je fis mes débuts sur les planches, sous les auspices de Molière et d'André Clavé. André était un esprit de qualité, ses indications étaient toujours d'une grande justesse, exempte de cabotinage. Il savait créer et entretenir un esprit, une harmonie dans sa troupe. Sa convivialité était appréciée de tous ».</ref>, et [[François Darbon]] y jouaient déjà, et qu'en {{date-|octobre 1940}}, [[André Clavé|Clavé]], avait été engagé par [[Pierre Schaeffer]] pour s'occuper des Maîtrises de [[Jeune France]]<ref>Véronique Chabrol, ''Jeune France, une expérience de recherche et de décentralisation culturelle (novembre 1940 / mars 1942)'', thèse pour l'Université de Paris III, 1974</ref>{{,}}<ref>Le mouvement [[Jeune France]] est mis en place par [[Pierre Schaeffer|Schaeffer]] et [[Emmanuel Mounier]]. Véritable préfiguration d'un ministère de la culture à venir, et rêvé par [[Jean Zay]] avant [[Seconde Guerre mondiale|guerre]], elle tire ses financements du [[régime de Vichy]] pendant dix-huit mois (de novembre 1940 à mars 1942), le temps que le pouvoir s'aperçoive que ses propres objectifs ne sont pas suivis. Dans ce mouvement, naîtront de très nombreuses vocations de résistants.</ref>{{,}}<ref>Véronique Chabrol, ''L'ambition de Jeune France'', in ''La vie culturelle sous Vichy'', Bruxelles, Éditions Complexe, 1990</ref>, pour la zone occupée, la troupe peut préparer des tournées théâtrales, avec quelques financements.
En {{date-|février 1941}}, [[André Clavé]], créateur et directeur de la compagnie des Comédiens de La Roulotte depuis 1936, engage Jean Vilar, qui accepte d'y venir, « simplement en tant qu'auteur »<ref>[[Francine Galliard-Risler]], ''André Clavé : Théâtre et Résistance – Utopies et Réalités'', A.A.A.C., Paris, 1998.</ref>{{,}}<ref>Jean Vilar, ''Le Théâtre, service public'', Gallimard, nrf, Pratique du théâtre, Paris, 1975, p. 29, texte inédit de 1942.</ref>{{,}}<ref>« Qu'André Clavé, jeune patron de La Roulotte, m'ait par sa gentillesse (et ses camarades par leur attitude saine et réaliste) tiré de l'Acropole dorée et illusoire où je cogitais, n'a pas été sans changer absolument ma façon de voir la scène, n'a pas été sans m'incliner et violemment, cruellement, à une vue plus simple, plus réaliste du problème posé, de la question que je me posais, et qu'à la vérité je me pose toujours: "mais bon Dieu ! à quoi sert donc ce petit monstre : la mise en scène ?" » dit Jean Vilar, in ''Le Théâtre, service public'', Gallimard, nrf, Pratique du théâtre, Paris, 1975, p. 255, conférence à la Sorbonne, le 15 mars 1961.</ref>, rejoint rapidement par Hélène Gerber, tous deux élèves de [[Charles Dullin]]. Alors que Geneviève Wronecki-Kellershohn, [[Jean Desailly]]<ref>[[Jean Desailly]], ''Un destin pour deux'', Ramsay, Paris, 1996 - p. 31 - « Autant qu'il m'en souvienne, c'est dans une salle des fêtes du {{XIVe}} arrondissement de Paris que je fis mes débuts sur les planches, sous les auspices de Molière et d'André Clavé. André était un esprit de qualité, ses indications étaient toujours d'une grande justesse, exempte de cabotinage. Il savait créer et entretenir un esprit, une harmonie dans sa troupe. Sa convivialité était appréciée de tous ».</ref>, et [[François Darbon]] y jouaient déjà, et qu'en {{date-|octobre 1940}}, [[André Clavé|Clavé]], avait été engagé par [[Pierre Schaeffer]] pour s'occuper des Maîtrises de [[Jeune France]]<ref>Véronique Chabrol, ''Jeune France, une expérience de recherche et de décentralisation culturelle (novembre 1940 / mars 1942)'', thèse pour l'Université de Paris III, 1974</ref>{{,}}<ref>Le mouvement [[Jeune France]] est mis en place par [[Pierre Schaeffer|Schaeffer]] et [[Emmanuel Mounier]]. Véritable préfiguration d'un ministère de la culture à venir, et rêvé par [[Jean Zay]] avant [[Seconde Guerre mondiale|guerre]], elle tire ses financements du [[régime de Vichy]] pendant dix-huit mois (de novembre 1940 à mars 1942), le temps que le pouvoir s'aperçoive que ses propres objectifs ne sont pas suivis. Dans ce mouvement, naîtront de très nombreuses vocations de résistants.</ref>{{,}}<ref>Véronique Chabrol, « L'ambition de Jeune France », in ''La Vie culturelle sous Vichy'', Bruxelles, Éditions Complexe, 1990.</ref>, pour la zone occupée, la troupe peut préparer des tournées théâtrales, avec quelques financements.
[[André Clavé]] propose à [[Pierre Schaeffer]] d'engager certains comédiens de La Roulotte, pour des tâches diverses. Vilar, est engagé en tant que lecteur, adaptateur et auteur, Geneviève Wronecki comme assistante de la direction<ref>[[André Clavé]], à Paris, au siège des [[Éditions du Seuil]], rue des Poitevins, puis rue Jean Mermoz, organise son temps entre les répétitions de la troupe et son activité pour [[Jeune France]]. Son travail consiste à accueillir des auteurs, des metteurs en scènes, des comédiens, à les mettre en relation les uns avec les autres, à présélectionner les manuscrits qui arrivent, à organiser des tournées théâtrales avec d'autres compagnies, mais en veillant soigneusement à ne jamais favoriser sa propre troupe, à « recruter et former des moniteurs dont la mission était d'élever le niveau culturel de la France », précise Geneviève Wronecki, in [[Francine Galliard-Risler]], ''André Clavé : Théâtre et Résistance – Utopies et Réalités'', A.A.A.C., Paris, 1998</ref>.


[[André Clavé]] propose à [[Pierre Schaeffer]] d'engager certains comédiens de La Roulotte, pour des tâches diverses. Vilar, est engagé en tant que lecteur, adaptateur et auteur, Geneviève Wronecki comme assistante de la direction<ref>[[André Clavé]], à Paris, au siège des [[Éditions du Seuil]], rue des Poitevins, puis rue Jean Mermoz, organise son temps entre les répétitions de la troupe et son activité pour [[Jeune France]]. Son travail consiste à accueillir des auteurs, des metteurs en scènes, des comédiens, à les mettre en relation les uns avec les autres, à présélectionner les manuscrits qui arrivent, à organiser des tournées théâtrales avec d'autres compagnies, mais en veillant soigneusement à ne jamais favoriser sa propre troupe, à « recruter et former des moniteurs dont la mission était d'élever le niveau culturel de la France », précise Geneviève Wronecki, in [[Francine Galliard-Risler]], ''André Clavé : Théâtre et Résistance – Utopies et Réalités'', A.A.A.C., Paris, 1998.</ref>.
En été 1941, les ''Comédiens de la Roulotte'' partent en Anjou, dans la Sarthe et la Mayenne.


Durant l'été 1941, les Comédiens de La Roulotte partent dans l'ouest de la France (Maine-et-Loire, Sarthe et Mayenne).
Clavé réussit à faire monter sur les planches Jean Vilar, pour la toute première fois, pour remplacer un comédien dans le rôle de Monsieur de Sottenville, dans ''[[George Dandin ou le Mari confondu|George Dandin]]'' de [[Molière]]. « Il avait été d'une énorme drôlerie, mais cela n'avait pas réussi à le décider » à poursuivre, dit Clavé. « Pour arriver à (ses) fins, » il lui commande une pièce, à condition qu'il la joue et la mette en scène : ''La farce des filles à Marier''<ref>''Jean Vilar par lui-même'', Avignon, 1991 - p. 27</ref>. « Ce fut un triomphe » écrit Clavé dans son hommage à Vilar, après sa disparition, en 1971<ref>André Clavé : ''Hommage à Jean Vilar'' in ''[[Les lettres Françaises]]'', 9-15 Juin 1971</ref>.


Clavé réussit à faire monter sur les planches Jean Vilar, pour la toute première fois, pour remplacer un comédien dans le rôle de Monsieur de Sottenville, dans ''[[George Dandin ou le Mari confondu|George Dandin]]'' de [[Molière]]. « Il avait été d'une énorme drôlerie, mais cela n'avait pas réussi à le décider » à poursuivre, dit Clavé. « Pour arriver à (ses) fins, » il lui commande une pièce, à condition qu'il la joue et la mette en scène : ''La Farce des filles à Marier''<ref>''Jean Vilar par lui-même'', Avignon, 1991 - p. 27</ref>. « Ce fut un triomphe » écrit Clavé dans son hommage à Vilar, après sa mort, en 1971<ref>André Clavé : {{"|Hommage à Jean Vilar}} in ''[[Les Lettres françaises]]'', 9-15 Juin 1971.</ref>. Ainsi c'est durant ces tournées, jusqu'en {{date-|octobre 1942}}, que Vilar découvre le plaisir de jouer devant des publics populaires. Après ''La Farce des filles à marier'' il écrit ''Dans le plus beau pays du monde''.
C'est durant ces tournées, jusqu'en {{date-|octobre 1942}}, qu'il découvre le plaisir de jouer devant des publics populaires. Ayant intégré la compagnie en tant qu'auteur, il écrit ''La Farce des filles à marier'' et ''Dans le plus beau pays du monde''.


=== Débuts comme directeur de compagnie (1942-1947) ===
1942 marque la création de sa propre compagnie dite des Sept. Pour sa première mise en scène, il choisit ''La Danse de Mort'' de [[August Strindberg|Strindberg]]. En 1943, il monte ''Orage'' de [[August Strindberg|Strindberg]] au Théâtre de Poche à Montparnasse et ''Césaire'' de [[Jean Schlumberger]]. En 1945, sa mise en scène et son interprétation de ''[[Meurtre dans la cathédrale]]'' de [[T. S. Eliot]] au [[Théâtre du Vieux-Colombier]] remportent un immense succès (150 représentations).
1942 marque la création de sa propre compagnie, la Compagnie des Sept. Sa première mise en scène est ''[[La Danse de mort]]'' d'[[August Strindberg]]. En 1943, il monte ''Orage'', aussi de Strindberg, au Théâtre de Poche à Montparnasse, et ''Césaire'' de [[Jean Schlumberger]]. En 1945, sa mise en scène et son interprétation de ''[[Meurtre dans la cathédrale]]'' de [[T. S. Eliot]] au [[Théâtre du Vieux-Colombier]] remportent un immense succès 150 représentations).


En 1946, [[André Barsacq]] le met en scène au [[Théâtre de l'Atelier]] dans ''[[Roméo et Jeannette]]'' d'[[Jean Anouilh|Anouilh]] avec [[Maria Casarès]] et [[Michel Bouquet]] et ''[[Henri IV (Pirandello)|Henri IV]]'' de [[Luigi Pirandello]].
En 1946, [[André Barsacq]] le met en scène au [[Théâtre de l'Atelier]] dans ''[[Roméo et Jeannette]]'' d'[[Jean Anouilh|Anouilh]] avec [[Maria Casarès]] et [[Michel Bouquet]], et dans ''[[Henri IV (Pirandello)|Henri IV]]'' de [[Luigi Pirandello]].


=== 1947-1971 : le TNP et Avignon ===
=== 1947-1971 : le festival d'Avignon et le TNP ===
En 1947, à l’initiative de [[René Char]], la [[Festival d'Avignon|Semaine d'Art en Avignon]], en septembre, est liée à une grande exposition d’art contemporain. Trois créations dans trois lieux différents, [[cour d'honneur]] du [[palais des papes d'Avignon|palais des papes]], verger d'[[Urbain V]] et théâtre municipal, réunissent un peu plus de {{nombre|4000|spectateurs}}. Cette « semaine » devient « festival » l'année suivante. Jean Vilar le dirige jusqu'à sa mort en 1971.
En 1947, le poète René Char et [[Christian Zervos]], éditeur des Cahiers d’art, préparant une exposition de peinture contemporaine pour septembre dans le [[Palais des papes d’Avignon]], lui demandent de jouer ''Meurtre dans la cathédrale'' dans la Cour d'honneur, mais il préfère présenter à la municipalité (communiste) d’Avignon un projet de renouveau du théâtre populaire, en contact direct avec le public, en mettant en scène trois créations dramatiques : ''Richard II de Shakespeare'', ''Tobie et Sara'' de [[Paul Claudel]] et ''La Terrasse de midi'' de [[Maurice Clavel]] dans trois lieux différents, la [[cour d'honneur]] du [[palais des papes d'Avignon|palais des papes]], le verger d'[[Urbain V]] et le théâtre municipal<ref>{{lien web |titre=Le théâtre populaire, l’exemple de Jean Vilar |url=https://www.rmtnewsinternational.com/2020/01/le-theatre-populaire-lexemple-de-jean-vilar/ |site=RMTnews International - The culture… |date=07-01-2020 |consulté le=20-05-2023}}.</ref>. Ces trois créations réunissent un peu plus de {{nombre|4000|spectateurs}}. Cette « semaine d’art dramatique » devient l'année suivante un « festival » que Jean Vilar va diriger jusqu'à sa mort en 1971.


Vilar définit son théâtre populaire en trois points : un prix très peu élevé des places ; un choix d’œuvres classiques ou contemporaines « "appartenant au répertoire "le plus haut, voire le plus difficile" », et le recours aux meilleurs interprètes, débutants ou confirmés : [[Gérard Philipe]], [[Maria Casarès]], [[Jeanne Moreau]], [[Michel Bouquet]], [[Alain Cuny]], [[Philippe Noiret]]…, avec la musique de [[Maurice Jarre]], les lumières de [[Pierre Saveron]], la scénographie et les costumes de [[Léon Gischia ]]<ref name=maitron113/>.
Vilar est nommé par [[Jeanne Laurent]] directeur du [[théâtre national de Chaillot]] en {{date-|août 1951}} ; il rend au lieu son nom d'origine, [[Théâtre national populaire]] - TNP, créé par [[Firmin Gémier]] en 1920. Le [[palais de Chaillot]] étant indisponible (occupé par l’[[ONU]] jusqu’en 1952), Vilar emmène le TNP dans les banlieues parisiennes. Il assure ainsi les premières représentations du ''[[Le Cid (Corneille)|Cid]]'' avec [[Gérard Philipe]] et crée ''[[Mère Courage et ses enfants|Mère Courage]]'' lors des week-ends de [[Suresnes]] au [[théâtre Jean-Vilar (Suresnes)|centre Albert-Thomas]], où il délocalise le [[théâtre national populaire]] dans les années 1950 afin de créer des {{Citation|bastions dramatiques}} en banlieue parisienne.


Cette orientation et le succès immense rencontré par les productions de Vilar à Avignon, notamment ''Le Cid'', incitent [[Jeanne Laurent]], alors sous-directrice des spectacles et de la musique à la direction des arts et des lettres, à le nommer directeur du [[théâtre national de Chaillot]] en {{date-|août 1951}} ; Vilar rend au lieu son nom d'origine, [[Théâtre national populaire]] - TNP, créé par [[Firmin Gémier]] en 1920. Le [[palais de Chaillot]] étant indisponible (occupé par l’[[ONU]] jusqu’en 1952), Vilar emmène le TNP dans les banlieues parisiennes. Il assure ainsi les premières représentations du ''[[Le Cid (Corneille)|Cid]]'' avec [[Gérard Philipe]] et crée ''[[Mère Courage et ses enfants|Mère Courage]]'' lors des week-ends de [[Suresnes]] au [[théâtre Jean-Vilar (Suresnes)|centre Albert-Thomas]], où il délocalise le [[Théâtre national populaire]] dans les années 1950 afin de créer des {{Citation|bastions dramatiques}} en banlieue parisienne.
En 1952, la première représentation du TNP à [[Théâtre national de Chaillot|Chaillot]], ''[[L'Avare]]'' (avril), inaugure une impressionnante série de créations : en 12 ans, le [[palais de Chaillot]] enregistrera {{nombre|5193895|entrées}} (dont {{formatnum:486000}} la dernière année), soit en moyenne {{nombre|2336|spectateurs}} par représentation, et plus de 30 pays étrangers visités.

En avril 1952, la première représentation du TNP à [[Théâtre national de Chaillot|Chaillot]], avec ''[[L'Avare]]'', inaugure une impressionnante série de créations : en 12 ans, le [[palais de Chaillot]] enregistrera {{nombre|5193895|entrées}} (dont {{formatnum:486000}} la dernière année), soit en moyenne {{nombre|2336|spectateurs}} par représentation, et plus de 30 pays étrangers visités.


En {{date-|novembre 1959}}, Vilar ouvre une seconde salle pour le TNP, le [[Théâtre Récamier]], réservé aux auteurs contemporains. Malgré les œuvres d’[[Armand Gatti]], [[René de Obaldia]], [[Boris Vian]], [[Robert Pinget]] et [[Samuel Beckett]], il ne rencontre pas le succès escompté et renonce à cette expérience.
En {{date-|novembre 1959}}, Vilar ouvre une seconde salle pour le TNP, le [[Théâtre Récamier]], réservé aux auteurs contemporains. Malgré les œuvres d’[[Armand Gatti]], [[René de Obaldia]], [[Boris Vian]], [[Robert Pinget]] et [[Samuel Beckett]], il ne rencontre pas le succès escompté et renonce à cette expérience.
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En 1960, dans le contexte de la [[Guerre d'Algérie|guerre d’Algérie]], Vilar monte ''[[Antigone (Sophocle)|Antigone]]'' de [[Sophocle]], et ''[[La Résistible Ascension d'Arturo Ui]]'' de [[Bertolt Brecht]], qui ont un retentissement considérable.
En 1960, dans le contexte de la [[Guerre d'Algérie|guerre d’Algérie]], Vilar monte ''[[Antigone (Sophocle)|Antigone]]'' de [[Sophocle]], et ''[[La Résistible Ascension d'Arturo Ui]]'' de [[Bertolt Brecht]], qui ont un retentissement considérable.


En 1963, Vilar ne demande pas le renouvellement du contrat qui le lie à l’État. Il poursuit l’aventure d’Avignon et signe des mises en scène lyriques ([[Venise]], [[Milan]]) ou théâtrales (à l’[[Théâtre de l'Athénée-Louis-Jouvet|Athénée]] avec ''Le Dossier Oppenheimer''). [[Georges Wilson]] lui succède à la direction du TNP.
En 1963, face au refus du gouvernement de renégocier le contrat du TNP, Vilar ne demande pas le renouvellement du contrat qui le lie à l’État. Il poursuit l’aventure d’Avignon et signe des mises en scène lyriques ([[Venise]], [[Milan]]) ou théâtrales (à l’[[Théâtre de l'Athénée-Louis-Jouvet|Athénée]] avec ''Le Dossier Oppenheimer''). [[Georges Wilson]] lui succède à la direction du TNP.


Les premières [[Rencontres d'Avignon]] ont lieu en 1964 : regroupant intellectuels, hommes politiques et artistes, elles contribuent à transformer le festival en laboratoire des politiques culturelles.
Les premières [[Rencontres d'Avignon]] ont lieu en 1964 : regroupant intellectuels, hommes politiques et artistes, elles contribuent à transformer le festival en laboratoire des politiques culturelles.


[[File:Jean Vilar au festival d'Avignon 1967 en compagnie d'Antoine Bourseiller et François Billetdoux.jpg|thumb|left|Jean Vilar (à droite) au festival d'Avignon 1967 en compagnie d'[[Antoine Bourseiller]] (à gauche) et de [[François Billetdoux]].]]
En 1966, le festival ouvre de nouveaux lieux de représentation et s’élargit à d’autres disciplines, particulièrement la danse avec [[Maurice Béjart]].
En 1966, le festival ouvre de nouveaux lieux de représentation et s’élargit à d’autres disciplines, particulièrement la danse avec [[Maurice Béjart]].

[[File:Jean Vilar au festival d'Avignon 1967 en compagnie d'Antoine Bourseiller et François Billetdoux.jpg|thumb|Jean Vilar (à droite) au festival d'Avignon 1967 en compagnie d'[[Antoine Bourseiller]] (à gauche) et [[François Billetdoux]].]]
Le cinéma fait son entrée dans la cour d’honneur d’Avignon en 1967, avec l’avant-première de ''[[La Chinoise]]'' de [[Jean-Luc Godard]]. [[André Malraux]] missionne d’autre part Jean Vilar sur la réorganisation de l’Opéra.
Le cinéma fait son entrée dans la cour d’honneur d’Avignon en 1967, avec l’avant-première de ''[[La Chinoise]]'' de [[Jean-Luc Godard]]. [[André Malraux]] missionne d’autre part Jean Vilar sur la réorganisation de l’Opéra.


[[Fichier:Tombe de Jean Vilar.JPG|thumb|redresse|Tombe au [[cimetière marin de Sète]].]]
À la suite du discours du [[Général de Gaulle]] du {{date-|30 mai 1968}}, Jean Vilar refuse de servir le gouvernement avec lequel il est en profond désaccord. En juillet, « les enragés de l’[[théâtre de l'Odéon|Odéon]] » descendus de Paris et le [[Living Theater]] de [[Julian Beck]] cherchent à ébranler le festival. Les insultes « Vilar, Béjart, Salazar ! » résonnent dans [[Avignon]]. Vilar résiste, mais restera très affecté par ces attaques (infarctus à l'automne).
À la suite du discours du [[Charles de Gaulle|général de Gaulle]] du {{date-|30 mai 1968}}, Jean Vilar refuse de servir le gouvernement avec lequel il est en profond désaccord. En juillet, « les enragés de l’[[théâtre de l'Odéon|Odéon]] » descendus de Paris et le [[Living Theater]] de [[Julian Beck]] cherchent à ébranler le festival. Les insultes « Vilar, Béjart, Salazar ! » résonnent dans [[Avignon]]. Vilar résiste, mais restera très affecté par ces attaques (infarctus à l'automne).


De 1969 à 1971, Vilar continue de diriger Avignon tout en poursuivant ses innombrables activités, et ses fréquents voyages ([[U.R.S.S.]] et [[Amérique du Sud]]). Il rédige ''Chronique romanesque'', qui sort en librairie un mois après sa mort survenue le {{date-|28 mai 1971}} dans sa maison de [[Sète]], ''Midi le Juste''. Il est inhumé au [[Cimetière marin de Sète|cimetière Marin]].
De 1969 à 1971, il continue de diriger Avignon tout en poursuivant ses innombrables activités, et ses fréquents voyages ([[U.R.S.S.]] et [[Amérique du Sud]]). Il rédige ''Chronique romanesque'', qui sort en librairie un mois après sa mort survenue, le {{date-|28 mai 1971}}, d'un second infarctus dans sa maison de [[Sète]], ''Midi le Juste''.


[[Fichier:Tombe de Jean Vilar.JPG|upright|thumb|Tombe au cimetière marin.]]
Il est inhumé au [[cimetière marin de Sète]].


== Après sa mort : hommages et analyse de ses contributions ==
== Après sa mort : hommages et analyse de ses contributions ==
Depuis, plusieurs dizaines de bâtiments et de lieux publics portent son nom dont le [[Théâtre Jean-Vilar (Suresnes)|théâtre Jean-Vilar]] de [[Suresnes]], berceau du [[théâtre national populaire|TNP]], dans les [[Hauts-de-Seine]], le théâtre Jean-Vilar de Vitry-sur-Seine ouvert en 1972, le centre culturel Jean Vilar de [[Marly-le-Roi]], le [[Théâtre Jean-Vilar (Montpellier)|Théâtre Jean-Vilar]] de [[Montpellier]], le [[Théâtre de la mer]] à [[Sète]] et de nombreux établissements scolaires à travers toute la France.
[[Fichier:Belgique - Louvain-la-Neuve - Théâtre Jean Vilar - 01.jpg|vignette|redresse|gauche|Portrait sur le [[Théâtre Jean Vilar (Louvain-la-Neuve)|Théâtre Jean Vilar]] de [[Louvain-la-Neuve]].]]
Depuis, plusieurs dizaines de bâtiments et de lieux publics portent son nom dont le [[Théâtre Jean-Vilar (Suresnes)|théâtre Jean-Vilar]] de [[Suresnes]], berceau du [[théâtre national populaire|TNP]], dans les [[Hauts-de-Seine]], les théâtres Jean-Vilar de [[Vitry-sur-Seine]], ouvert en 1972, et d'[[Arcueil]] ([[Val-de-Marne]]), le centre culturel Jean-Vilar de [[Marly-le-Roi]], le [[Théâtre Jean-Vilar (Montpellier)|Théâtre Jean-Vilar]] de [[Montpellier]], le [[Théâtre de la mer]] à [[Sète]] et de nombreux établissements scolaires à travers toute la France.

[[Fichier:Facadetjv montpellier.jpg|thumb|Théâtre Jean-Vilar à Montpellier.]]
À [[Avignon]], la [[Maison Jean-Vilar]] rassemble ses archives personnelles, les maquettes et les costumes des spectacles qu’il a créés à Avignon à partir de 1947 et au [[Théâtre national populaire]] (1951-1963). Cette collection est complétée par un fonds exceptionnel (livres, revues, vidéos, affiches, presse, photos, programmes…), consacré à l’histoire du [[Festival d’Avignon]] depuis 1947 jusqu’à aujourd’hui, et plus largement aux arts du spectacle.

Outre des études et des monographies, l’[[Association Jean Vilar]] publie la revue les ''[[Cahiers Jean Vilar]]'' qui inscrit la pensée du créateur du Festival d’Avignon dans une perspective résolument contemporaine en analysant la place du théâtre dans la société, et l'enjeu des politiques culturelles.


En 1975, [[Armand Delcampe]] fonde l’Atelier-Théâtre Jean-Vilar de [[Louvain-la-Neuve]] en sa mémoire.
À [[Avignon]], la [[Maison Jean-Vilar]] rassemble ses archives personnelles, les maquettes et les costumes des spectacles qu’il a créés à Avignon à partir de 1947 et au [[Théâtre national populaire]] (1951-1963). Cette collection est complétée par un fonds exceptionnel (livres, revues, vidéos, affiches, presse, photos, programmes…), consacré à l’histoire du [[Festival d’Avignon]] depuis 1947 jusqu’à aujourd’hui, et plus largement aux arts du spectacle. Outre des études et des monographies, l’[[Association Jean Vilar]] publie la revue les ''[[Cahiers Jean Vilar]]'' qui inscrit la pensée du créateur du Festival d’Avignon dans une perspective résolument contemporaine en analysant la place du théâtre dans la société, et l'enjeu des politiques culturelles.


En 1975, [[Armand Delcampe]] fonde l’Atelier-Théâtre Jean Vilar de [[Louvain-la-Neuve]] en sa mémoire. Le logo du « Jean Vilar » est décliné sur l’alphabet Chaillot de [[Marcel Jacno]], comme celui du [[Théâtre national populaire|TNP]].
Le logo du « Jean Vilar » est décliné sur l’alphabet Chaillot de [[Marcel Jacno]], comme celui du [[Théâtre national populaire|TNP]].


== Filmographie ==
== Filmographie ==
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* [[1946 au cinéma|1946]] : ''[[Les Portes de la nuit]]'' de [[Marcel Carné]]
* [[1946 au cinéma|1946]] : ''[[Les Portes de la nuit]]'' de [[Marcel Carné]]
* [[1947 au cinéma|1947]] : ''[[Carrefour du crime]]'' de [[Jean Sacha]]
* [[1947 au cinéma|1947]] : ''[[Carrefour du crime]]'' de [[Jean Sacha]]
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== Théâtre ==
== Théâtre ==
[[Fichier:Facadetjv montpellier.jpg|thumb|Théâtre Jean Vilar à Montpellier.]]
=== Comédien ===
=== Comédien ===
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{{colonnes|taille=24|
* [[1937 au théâtre|1937]] : ''[[Jules César (Shakespeare)|Jules César]]'' de [[William Shakespeare]], mise en scène [[Charles Dullin]], [[Théâtre de l'Atelier]]
* [[1937 au théâtre|1937]] : ''[[Jules César (Shakespeare)|Jules César]]'' de [[William Shakespeare]], mise en scène [[Charles Dullin]], [[Théâtre de l'Atelier]]
* [[1941 au théâtre|1941]] : ''[[George Dandin]]'' de [[Molière]], mise en scène [[André Clavé]] : ''Monsieur de Sotenville'', avec la compagnie des ''Comédiens de La Roulotte'' d'[[André Clavé]], en tournée (Anjou, Sarthe, Mayenne)
* [[1941 au théâtre|1941]] : ''[[George Dandin]]'' de [[Molière]], mise en scène [[André Clavé]] : ''Monsieur de Sotenville'', avec la compagnie des Comédiens de La Roulotte d'[[André Clavé]], en tournée (Anjou, Sarthe, Mayenne)
* [[1941 au théâtre|1941]] : ''La Farce des filles à marier '' de Jean Vilar, avec la compagnie des ''Comédiens de La Roulotte'' d'[[André Clavé]], en tournée (Anjou, Sarthe, Mayenne)
* [[1941 au théâtre|1941]] : ''La Farce des filles à marier '' de Jean Vilar, avec la compagnie des Comédiens de La Roulotte d'[[André Clavé]], en tournée (Anjou, Sarthe, Mayenne)
* [[1942 au théâtre|1942]] : ''La Fontaine aux saints'' de [[John Millington Synge]], mise en scène [[André Clavé]] : Martin Doul, avec la compagnie des ''Comédiens de La Roulotte'', en tournée en Bretagne, Anjou, Sarthe, Mayenne, Morvan et au Théâtre Lancry
* [[1942 au théâtre|1942]] : ''La Fontaine aux saints'' de [[John Millington Synge]], mise en scène [[André Clavé]] : Martin Doul, avec la compagnie des Comédiens de La Roulotte, en tournée en Bretagne, Anjou, Sarthe, Mayenne, Morvan et au Théâtre Lancry
* [[1943 au théâtre|1943]] : ''Danse de mort'' d’[[August Strindberg]], mise en scène Jean Vilar, Rue Vaneau
* [[1943 au théâtre|1943]] : ''[[La Danse de mort]]'' d’[[August Strindberg]], mise en scène Jean Vilar, Rue Vaneau
* [[1943 au théâtre|1943]] : ''[[Le Malade imaginaire]]'' de Molière, mise en scène [[Pierre Valde]], Théâtre du Temps
* [[1943 au théâtre|1943]] : ''[[Le Malade imaginaire]]'' de Molière, mise en scène [[Pierre Valde]], Théâtre du Temps
* [[1945 au théâtre|1945]] : ''Danse de mort'' d’August Strindberg, mise en scène Jean Vilar, [[Théâtre des Noctambules]]
* [[1945 au théâtre|1945]] : ''La Danse de mort'' d’August Strindberg, mise en scène Jean Vilar, [[Théâtre des Noctambules]]
* [[1946 au théâtre|1946]] : ''[[Roméo et Jeannette]]'' de [[Jean Anouilh]], mise en scène [[André Barsacq]], théâtre de l'Atelier
* [[1946 au théâtre|1946]] : ''[[Roméo et Jeannette]]'' de [[Jean Anouilh]], mise en scène [[André Barsacq]], théâtre de l'Atelier
* [[1947 au théâtre|1947]] : ''[[L'Histoire de Tobie et de Sara]]'' de [[Paul Claudel]], mise en scène [[Maurice Cazeneuve]], {{1er}} [[Festival d'Avignon]] : ''Tobie vieux''
* [[1947 au théâtre|1947]] : ''[[L'Histoire de Tobie et de Sara]]'' de [[Paul Claudel]], mise en scène [[Maurice Cazeneuve]], {{1er}} [[Festival d'Avignon]] : ''Tobie vieux''
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* 1949 : ''[[Le Cid (Corneille)|Le Cid]]'' de [[Pierre Corneille|Corneille]], mise en scène Jean Vilar, Festival d'Avignon : ''Don Fernand''
* 1949 : ''[[Le Cid (Corneille)|Le Cid]]'' de [[Pierre Corneille|Corneille]], mise en scène Jean Vilar, Festival d'Avignon : ''Don Fernand''
* 1949 : ''[[Œdipe (Gide)|Œdipe]]'' d'[[André Gide]], mise en scène Jean Vilar, Festival d'Avignon : ''Œdipe''
* 1949 : ''[[Œdipe (Gide)|Œdipe]]'' d'[[André Gide]], mise en scène Jean Vilar, Festival d'Avignon : ''Œdipe''
[[Fichier:Avignon - Maison Jean Vilar.JPG|thumb|250 px|Maison Jean Vilar à Avignon.]]
* [[1950 au théâtre|1950]] : ''[[Henri IV (Pirandello)|Henri IV]]'' de [[Luigi Pirandello]], mise en scène [[André Barsacq]], Théâtre de l'Atelier : ''Henri IV''
* [[1950 au théâtre|1950]] : ''[[Henri IV (Pirandello)|Henri IV]]'' de [[Luigi Pirandello]], mise en scène [[André Barsacq]], Théâtre de l'Atelier : ''Henri IV''
* 1950 : ''Le Cid'' de Corneille, mise en scène Jean Vilar, Festival d'Avignon : ''Don Fernand''
* 1950 : ''Le Cid'' de Corneille, mise en scène Jean Vilar, Festival d'Avignon : ''Don Fernand''
* 1950 : ''Le Profanateur'' de [[Thierry Maulnier]], mise en scène Jean Vilar, Festival d'Avignon : ''Wilfrid de Montferrat''
* 1950 : ''Le Profanateur'' de [[Thierry Maulnier]], mise en scène Jean Vilar, Festival d'Avignon : ''Wilfrid de Montferrat''
* [[1951 au théâtre|1951]] : ''La Calandria'' de [[Bernardo Dovizi da Bibbiena]], mise en scène [[René Dupuy]], Festival d'Avignon : ''{{2e|sbire}}''
* [[1951 au théâtre|1951]] : ''[[La Calandria]]'' de [[Bernardo Dovizi da Bibbiena]], mise en scène [[René Dupuy]], Festival d'Avignon : ''{{2e|sbire}}''
* 1951 : ''Le Cid'' de Corneille, mise en scène Jean Vilar, Festival d'Avignon, Théâtre de la Cité Jardins [[Suresnes]] : ''Roi''
* 1951 : ''Le Cid'' de Corneille, mise en scène Jean Vilar, Festival d'Avignon, Théâtre de la Cité Jardins [[Suresnes]] : ''Roi''
* 1951 : ''[[Le Prince de Hombourg]]'' d'[[Heinrich von Kleist]], mise en scène Jean Vilar, Festival d'Avignon : ''Frédéric Guillaume''
* 1951 : ''[[Le Prince de Hombourg]]'' d'[[Heinrich von Kleist]], mise en scène Jean Vilar, Festival d'Avignon : ''Frédéric Guillaume''
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=== Metteur en scène ===
=== Metteur en scène ===
;Années 1940
==== Années 1940 ====
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* [[1941 au théâtre|1941]] : ''La Farce des filles à marier '' de Jean Vilar, avec la compagnie des ''Comédiens de La Roulotte'' d'[[André Clavé]], en tournée (Anjou, Sarthe, Mayenne)
* [[1941 au théâtre|1941]] : ''La Farce des filles à marier '' de Jean Vilar, avec la compagnie des Comédiens de La Roulotte d'[[André Clavé]], en tournée (Anjou, Sarthe, Mayenne)
* [[1943 au théâtre|1943]] : ''Danse de mort'' d’[[August Strindberg]], Compagnie des Sept, Théâtre Vaneau
* [[1943 au théâtre|1943]] : ''[[La Danse de mort]]'' d’[[August Strindberg]], Compagnie des Sept, Théâtre Vaneau
* 1943 : ''Orage'' d'August Strindberg, Compagnie des Sept, Théâtre de Poche
* 1943 : ''Orage'' d'August Strindberg, Compagnie des Sept, Théâtre de Poche
* [[1944 au théâtre|1944]] : ''Un voyage dans la nuit'' de Sigurd Christansen, Compagnie des Sept, Théâtre de Poche
* [[1944 au théâtre|1944]] : ''Un voyage dans la nuit'' de Sigurd Christansen, Compagnie des Sept, Théâtre de Poche
* [[1945 au théâtre|1945]] : ''Danse de mort'' d’August Strindberg, [[théâtre des Noctambules]]
* [[1945 au théâtre|1945]] : ''La Danse de mort'' d’August Strindberg, [[théâtre des Noctambules]]
* 1945 : ''[[Meurtre dans la cathédrale]]'' de [[Thomas Stearns Eliot]], [[Théâtre du Vieux-Colombier]]
* 1945 : ''[[Meurtre dans la cathédrale]]'' de [[Thomas Stearns Eliot]], [[Théâtre du Vieux-Colombier]]
* 1945 : ''Les Voix'' de [[Marc Bernard]], Théâtre du Vieux-Colombier
* 1945 : ''Les Voix'' de [[Marc Bernard]], Théâtre du Vieux-Colombier
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* 1949 : ''[[Pasiphaé]]'' d'[[Henry de Montherlant]], Festival d'Avignon
* 1949 : ''[[Pasiphaé]]'' d'[[Henry de Montherlant]], Festival d'Avignon
}}
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;Années 1950
==== Années 1950 ====
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* [[1950 au théâtre|1950]] : ''L'Invasion'' d'[[Arthur Adamov]], [[Studio des Champs-Elysées]]
* [[1950 au théâtre|1950]] : ''L'Invasion'' d'[[Arthur Adamov]], [[Studio des Champs-Elysées]]
* 1950 : ''[[Henri IV (Shakespeare)|Henri IV]]'' de [[Shakespeare]], [[Festival d'Avignon]]
* 1950 : ''[[Henri IV (Shakespeare)|Henri IV]]'' de [[Shakespeare]], [[Festival d'Avignon]]
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* 1959 : ''Le Crapaud-buffle'' d'[[Armand Gatti]], [[Théâtre Récamier]]
* 1959 : ''Le Crapaud-buffle'' d'[[Armand Gatti]], [[Théâtre Récamier]]
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;Années 1960
==== Années 1960 ====
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* [[1960 au théâtre|1960]] : ''[[Antigone (Sophocle)|Antigone]]'' de [[Sophocle]], [[Festival d'Avignon]]
* [[1960 au théâtre|1960]] : ''[[Antigone (Sophocle)|Antigone]]'' de [[Sophocle]], [[Festival d'Avignon]]
* 1960 : ''Erik XIV'' d'[[August Strindberg]], Festival d'Avignon
* 1960 : ''Erik XIV'' d'[[August Strindberg]], Festival d'Avignon
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== Voir aussi ==
== Voir aussi ==
{{Autres projets
{{Autres projets| commons = Category:Jean Vilar}}
| commons = Category:Jean Vilar
}}

=== Indications bibliographiques ===
=== Indications bibliographiques ===
;Sur Jean Vilar, le TNP et le Festival d’Avignon
==== Sur Jean Vilar, le TNP et le Festival d’Avignon ====
* ''Jean Vilar'', [[Catherine Valogne]], les Presses Littéraires de France, Paris, 1954.
* ''Jean Vilar'', [[Catherine Valogne]], les Presses Littéraires de France, Paris, 1954.
* ''Avignon, 20 Ans de festival'', Souvenirs et documents, Dedalus éditeur, 1967.
* ''Avignon, 20 Ans de festival'', Souvenirs et documents, Dedalus éditeur, 1967.
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* ''Jean Vilar par lui-même'', Association Jean Vilar, Avignon, 1991, rééd. 2003.{{ISBN|2-907028-13-8}}
* ''Jean Vilar par lui-même'', Association Jean Vilar, Avignon, 1991, rééd. 2003.{{ISBN|2-907028-13-8}}
* ''Jean Vilar, théâtre et utopie'', articles de Sonia Debeauvais, Armand Delcampe, Bernard Dort, [[Claude Roy (écrivain)|Claude Roy]], Louvain-la-Neuve, Cahiers Théâtre Louvain {{numéro|56}}-57, 1986.
* ''Jean Vilar, théâtre et utopie'', articles de Sonia Debeauvais, Armand Delcampe, Bernard Dort, [[Claude Roy (écrivain)|Claude Roy]], Louvain-la-Neuve, Cahiers Théâtre Louvain {{numéro|56}}-57, 1986.
* ''Le [[festival d'Avignon]], une école du spectacle'', livret accompagné d’un DVD, CRDP de l’Académie d’Aix-Marseille, 2006.
* ''Le [[Festival d'Avignon]], une école du spectacle'', livret accompagné d’un DVD, CRDP de l’Académie d’Aix-Marseille, 2006.
* ''Le TNP de Jean Vilar'', de Guy Leclerc, Union générale d’éditions, 1971 (10-18).
* ''Le TNP de Jean Vilar'', de Guy Leclerc, Union générale d’éditions, 1971 (10-18).
* ''Le théâtre citoyen de Jean Vilar, une utopie d’après-guerre'', d'Emmanuelle Loyer, [[Presses universitaires de France]], 1997.
* ''Le Théâtre citoyen de Jean Vilar, une utopie d’après-guerre'', d'Emmanuelle Loyer, [[Presses universitaires de France]], 1997.
* ''Avignon en festivals ou les utopies nécessaires'', de [[Paul Puaux]] Hachette, 1983.
* ''Avignon en festivals ou les utopies nécessaires'', de [[Paul Puaux]] Hachette, 1983.
* ''Paul Puaux, l'Homme des fidèles'', album élaboré par Melly Puaux et Yolaine Goustiaux, Association Jean Vilar, Avignon, 1999.{{ISBN|2-907028-09-X}}
* ''Paul Puaux, l'Homme des fidèles'', album élaboré par Melly Puaux et Yolaine Goustiaux, Association Jean Vilar, Avignon, 1999.{{ISBN|2-907028-09-X}}
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* ''Georges Wilson, travail de troupe'', (1950-2000), Association Jean Vilar, Avignon, 2001.
* ''Georges Wilson, travail de troupe'', (1950-2000), Association Jean Vilar, Avignon, 2001.
* ''La naissance des politiques culturelles et les rencontres d'Avignon, sous la présidence de Jean Vilar (1964-1970)'', présenté par [[Philippe Poirrier]], [[Comité d'histoire du ministère de la Culture et des institutions culturelles]], La Documentation française, 2012 (rééd.).
* ''La naissance des politiques culturelles et les rencontres d'Avignon, sous la présidence de Jean Vilar (1964-1970)'', présenté par [[Philippe Poirrier]], [[Comité d'histoire du ministère de la Culture et des institutions culturelles]], La Documentation française, 2012 (rééd.).
*''Je suis...Jean Vilar'' (préface de Christian Schiaretti), Banton Jacqueline, Jacques André éditeur, 2016, 96 p , {{ISBN|978-2-7570-0358-9}}
*''Je suis… Jean Vilar'' (préface de Christian Schiaretti), Banton Jacqueline, Jacques André éditeur, 2016, 96 p. {{ISBN|978-2-7570-0358-9}}

;Sur l'aventure du théâtre populaire
==== Sur l'aventure du théâtre populaire ====
* Bataillon (Michel), ''Un défi en province, Planchon'', 2 vol. Marval.
* Bataillon (Michel), ''Un défi en province, Planchon'', 2 vol. Marval.
* Copeau (Jacques), ''Le Théâtre populaire'', Paris, Presses universitaires de France, 1941.
* Copeau (Jacques), ''Le Théâtre populaire'', Paris, Presses universitaires de France, 1941.
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=== Liens externes ===
=== Liens externes ===
[[Fichier:Avignon - Maison Jean Vilar.JPG|thumb|Maison Jean-Vilar à Avignon.]]
* {{autorité}}
Le travail de Jean Vilar et la totalité des {{formatnum:300000}} manifestations programmées au Festival d'Avignon depuis ses débuts en 1947 sont accessibles à la [[Maison Jean-Vilar]], située à Avignon au 8, rue Mons, Montée Paul Puaux (bibliothèque, vidéothèque, expositions, base de données…)
* {{Dictionnaires}}
* {{Bases}}

Le travail de Jean Vilar et la totalité des {{formatnum:300000}} manifestations programmées au Festival d'Avignon depuis ses débuts en 1947 sont accessibles à la [[Maison Jean-Vilar]], située à Avignon au 8, rue Mons, Montée Paul Puaux (bibliothèque, vidéothèque, expositions, base de données...)
* [http://maisonjeanvilar.org/ Site de la maison Jean-Vilar]
* [http://maisonjeanvilar.org/ Site de la maison Jean-Vilar]
* [http://archivesetmanuscrits.bnf.fr/ead.html?id=FRBNFEAD000003824&qid=sdx_q0 Inventaire en ligne du fonds du TNP-Jean Vilar au Département des arts du spectacle] sur BibliothèquenationaledeFrance.fr
* [http://archivesetmanuscrits.bnf.fr/ead.html?id=FRBNFEAD000003824&qid=sdx_q0 Inventaire en ligne du fonds du TNP-Jean Vilar au Département des arts du spectacle] sur BibliothèquenationaledeFrance.fr
* [https://www.siv.archives-nationales.culture.gouv.fr/siv/IR/FRAN_IR_054000 Inventaire en ligne du fonds d'archives du Théâtre national populaire, direction Jean Vilar. [1923<nowiki>]</nowiki> 1951-1966.] conservé aux Archives nationales.
* [https://www.siv.archives-nationales.culture.gouv.fr/siv/IR/FRAN_IR_054000 Inventaire en ligne du fonds d'archives du Théâtre national populaire, direction Jean Vilar. [1923] 1951-1966.] conservé aux Archives nationales.
* [http://www.jean-vilar.com/ site de l'exposition ''"Dans les pas de Jean Vilar"'' à Sète du 21 mars au 31 août 2012]
* [http://www.jean-vilar.com/ site de l'exposition ''"Dans les pas de Jean Vilar"'' à Sète du 21 mars au 31 août 2012]
* [http://mondesfrancophones.com/espaces/politiques/un-theatre-populaire-aujourdhui/ Selim Lander : Un théâtre « populaire » aujourd'hui, ''mondesfrancophones.com'', octobre 2012]
* [http://mondesfrancophones.com/espaces/politiques/un-theatre-populaire-aujourdhui/ Selim Lander : Un théâtre « populaire » aujourd'hui, ''mondesfrancophones.com'', octobre 2012]

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Version du 30 août 2023 à 15:12

Jean Vilar
Description de cette image, également commentée ci-après
Jean Vilar en 1943[1].
Nom de naissance Jean Louis Côme Vilar
Naissance
Sète
Décès (à 59 ans)
Sète
Activité principale directeur de théâtre, metteur en scène, comédien,
créateur et directeur du Festival d'Avignon de 1947 à 1971 et directeur du Théâtre national populaire de 1951 à 1963.
Style
Lieux d'activité Paris, Avignon
Années d'activité 1935-1971
Éditeurs Gallimard, Grasset, L'Arche, Cahiers Théâtre Louvain, Association Jean Vilar, L'Avant-scène théâtre
Maîtres Charles Dullin, Alain
Conjoint Andrée Schlegel-Vilar (1916-2009)
Site internet maisonjeanvilar.org

Œuvres principales

Le Théâtre, service public - Gallimard, 1975.

Jean Vilar, né le à Sète[2], où il est mort le , est un comédien de théâtre et de cinéma, metteur en scène, directeur de théâtre et auteur français[3].

Créateur en 1947 du Festival d'Avignon qu'il dirige jusqu'à sa mort et directeur du Théâtre national populaire (TNP) de 1951 à 1963, il incarne un moment essentiel de l'histoire culturelle de la France de l'après-guerre.

Le TNP, lieu de formation de nombreux comédiens (Georges Wilson, Philippe Noiret, Jeanne Moreau, Silvia Monfort), est à son apogée dans les années 1950 lorsque son comédien le plus en vue est Gérard Philipe (1922-1959), qui incarne sous la direction de Jean Vilar le Cid, Lorenzaccio ou le prince de Hombourg.

Biographie

Plaque sur la maison natale de Jean Vilar à Sète.

Origines familiales et formation

Jean Vilar reçoit pour l'état civil de Sète les prénoms de Jean-Louis-Côme. Il est le fils de modestes commerçants tenant une boutique de mercerie-bonneterie fondée par Côme Vilar, son grand-père.

Son père, Étienne Vilar, affiche des opinions républicaines et laïques, voire socialistes[4]. Il lui fait étudier le grec et le latin, pratiquer une heure de violon quotidienne et lui fait découvrir les classiques de la littérature au travers des éditions populaires de l’époque[5].

Après des études secondaires sans relief, il est reçu au baccalauréat[6] et quitte Sète pour Paris afin de faire des études de Lettres à la Sorbonne ; il occupe aussi un emploi de surveillant au collège Sainte-Barbe[7].

Entrée dans le monde du théâtre et services militaires (1937-1940)

En 1933, entraîné par un camarade[Qui ?], il assiste au Théâtre de l'Atelier à une répétition de Richard III de Shakespeare par Charles Dullin : il trouve alors sa véritable vocation. Il commence à suivre les cours de Charles Dullin, puis quitte le collège Sainte Barbe, et vit quatre ans au Théâtre de l'Atelier où il apprend le métier et devient second régisseur[8].

Sa première apparition sur scène a lieu en 1935, dans la figuration du Faiseur de Balzac au Théâtre de l'Atelier.

Il fait son service militaire à Hyères en 1937. Il est rappelé sous les drapeaux en , au moment où Hitler occupe la Tchécoslovaquie, contrairement aux engagements des accords de Munich de 1938. En septembre 1939, après l'invasion de la Pologne, la France déclare la guerre à l'Allemagne. C'est le début de la Seconde Guerre mondiale, d'abord sous la forme de la drôle de guerre. Jean Vilar est réformé pour raisons de santé en , avant le déclenchement de l'offensive allemande de mai 1940, qui aboutit à l'écrasement de l'armée française en juin.

Chez les Comédiens de la Roulotte (1941-1942)

En , André Clavé, créateur et directeur de la compagnie des Comédiens de La Roulotte depuis 1936, engage Jean Vilar, qui accepte d'y venir, « simplement en tant qu'auteur »[9],[10],[11], rejoint rapidement par Hélène Gerber, tous deux élèves de Charles Dullin. Alors que Geneviève Wronecki-Kellershohn, Jean Desailly[12], et François Darbon y jouaient déjà, et qu'en , Clavé, avait été engagé par Pierre Schaeffer pour s'occuper des Maîtrises de Jeune France[13],[14],[15], pour la zone occupée, la troupe peut préparer des tournées théâtrales, avec quelques financements.

André Clavé propose à Pierre Schaeffer d'engager certains comédiens de La Roulotte, pour des tâches diverses. Vilar, est engagé en tant que lecteur, adaptateur et auteur, Geneviève Wronecki comme assistante de la direction[16].

Durant l'été 1941, les Comédiens de La Roulotte partent dans l'ouest de la France (Maine-et-Loire, Sarthe et Mayenne).

Clavé réussit à faire monter sur les planches Jean Vilar, pour la toute première fois, pour remplacer un comédien dans le rôle de Monsieur de Sottenville, dans George Dandin de Molière. « Il avait été d'une énorme drôlerie, mais cela n'avait pas réussi à le décider » à poursuivre, dit Clavé. « Pour arriver à (ses) fins, » il lui commande une pièce, à condition qu'il la joue et la mette en scène : La Farce des filles à Marier[17]. « Ce fut un triomphe » écrit Clavé dans son hommage à Vilar, après sa mort, en 1971[18]. Ainsi c'est durant ces tournées, jusqu'en , que Vilar découvre le plaisir de jouer devant des publics populaires. Après La Farce des filles à marier il écrit Dans le plus beau pays du monde.

Débuts comme directeur de compagnie (1942-1947)

1942 marque la création de sa propre compagnie, la Compagnie des Sept. Sa première mise en scène est La Danse de mort d'August Strindberg. En 1943, il monte Orage, aussi de Strindberg, au Théâtre de Poche à Montparnasse, et Césaire de Jean Schlumberger. En 1945, sa mise en scène et son interprétation de Meurtre dans la cathédrale de T. S. Eliot au Théâtre du Vieux-Colombier remportent un immense succès 150 représentations).

En 1946, André Barsacq le met en scène au Théâtre de l'Atelier dans Roméo et Jeannette d'Anouilh avec Maria Casarès et Michel Bouquet, et dans Henri IV de Luigi Pirandello.

1947-1971 : le festival d'Avignon et le TNP

En 1947, le poète René Char et Christian Zervos, éditeur des Cahiers d’art, préparant une exposition de peinture contemporaine pour septembre dans le Palais des papes d’Avignon, lui demandent de jouer Meurtre dans la cathédrale dans la Cour d'honneur, mais il préfère présenter à la municipalité (communiste) d’Avignon un projet de renouveau du théâtre populaire, en contact direct avec le public, en mettant en scène trois créations dramatiques : Richard II de Shakespeare, Tobie et Sara de Paul Claudel et La Terrasse de midi de Maurice Clavel dans trois lieux différents, la cour d'honneur du palais des papes, le verger d'Urbain V et le théâtre municipal[19]. Ces trois créations réunissent un peu plus de 4 000 spectateurs. Cette « semaine d’art dramatique » devient l'année suivante un « festival » que Jean Vilar va diriger jusqu'à sa mort en 1971.

Vilar définit son théâtre populaire en trois points : un prix très peu élevé des places ; un choix d’œuvres classiques ou contemporaines « "appartenant au répertoire "le plus haut, voire le plus difficile" », et le recours aux meilleurs interprètes, débutants ou confirmés : Gérard Philipe, Maria Casarès, Jeanne Moreau, Michel Bouquet, Alain Cuny, Philippe Noiret…, avec la musique de Maurice Jarre, les lumières de Pierre Saveron, la scénographie et les costumes de Léon Gischia [4].

Cette orientation et le succès immense rencontré par les productions de Vilar à Avignon, notamment Le Cid, incitent Jeanne Laurent, alors sous-directrice des spectacles et de la musique à la direction des arts et des lettres, à le nommer directeur du théâtre national de Chaillot en  ; Vilar rend au lieu son nom d'origine, Théâtre national populaire - TNP, créé par Firmin Gémier en 1920. Le palais de Chaillot étant indisponible (occupé par l’ONU jusqu’en 1952), Vilar emmène le TNP dans les banlieues parisiennes. Il assure ainsi les premières représentations du Cid avec Gérard Philipe et crée Mère Courage lors des week-ends de Suresnes au centre Albert-Thomas, où il délocalise le Théâtre national populaire dans les années 1950 afin de créer des « bastions dramatiques » en banlieue parisienne.

En avril 1952, la première représentation du TNP à Chaillot, avec L'Avare, inaugure une impressionnante série de créations : en 12 ans, le palais de Chaillot enregistrera 5 193 895 entrées (dont 486 000 la dernière année), soit en moyenne 2 336 spectateurs par représentation, et plus de 30 pays étrangers visités.

En , Vilar ouvre une seconde salle pour le TNP, le Théâtre Récamier, réservé aux auteurs contemporains. Malgré les œuvres d’Armand Gatti, René de Obaldia, Boris Vian, Robert Pinget et Samuel Beckett, il ne rencontre pas le succès escompté et renonce à cette expérience.

En 1960, dans le contexte de la guerre d’Algérie, Vilar monte Antigone de Sophocle, et La Résistible Ascension d'Arturo Ui de Bertolt Brecht, qui ont un retentissement considérable.

En 1963, face au refus du gouvernement de renégocier le contrat du TNP, Vilar ne demande pas le renouvellement du contrat qui le lie à l’État. Il poursuit l’aventure d’Avignon et signe des mises en scène lyriques (Venise, Milan) ou théâtrales (à l’Athénée avec Le Dossier Oppenheimer). Georges Wilson lui succède à la direction du TNP.

Les premières Rencontres d'Avignon ont lieu en 1964 : regroupant intellectuels, hommes politiques et artistes, elles contribuent à transformer le festival en laboratoire des politiques culturelles.

Jean Vilar (à droite) au festival d'Avignon 1967 en compagnie d'Antoine Bourseiller (à gauche) et de François Billetdoux.

En 1966, le festival ouvre de nouveaux lieux de représentation et s’élargit à d’autres disciplines, particulièrement la danse avec Maurice Béjart.

Le cinéma fait son entrée dans la cour d’honneur d’Avignon en 1967, avec l’avant-première de La Chinoise de Jean-Luc Godard. André Malraux missionne d’autre part Jean Vilar sur la réorganisation de l’Opéra.

Tombe au cimetière marin de Sète.

À la suite du discours du général de Gaulle du , Jean Vilar refuse de servir le gouvernement avec lequel il est en profond désaccord. En juillet, « les enragés de l’Odéon » descendus de Paris et le Living Theater de Julian Beck cherchent à ébranler le festival. Les insultes « Vilar, Béjart, Salazar ! » résonnent dans Avignon. Vilar résiste, mais restera très affecté par ces attaques (infarctus à l'automne).

De 1969 à 1971, il continue de diriger Avignon tout en poursuivant ses innombrables activités, et ses fréquents voyages (U.R.S.S. et Amérique du Sud). Il rédige Chronique romanesque, qui sort en librairie un mois après sa mort survenue, le , d'un second infarctus dans sa maison de Sète, Midi le Juste.

Il est inhumé au cimetière marin de Sète.

Après sa mort : hommages et analyse de ses contributions

Portrait sur le Théâtre Jean Vilar de Louvain-la-Neuve.

Depuis, plusieurs dizaines de bâtiments et de lieux publics portent son nom dont le théâtre Jean-Vilar de Suresnes, berceau du TNP, dans les Hauts-de-Seine, les théâtres Jean-Vilar de Vitry-sur-Seine, ouvert en 1972, et d'Arcueil (Val-de-Marne), le centre culturel Jean-Vilar de Marly-le-Roi, le Théâtre Jean-Vilar de Montpellier, le Théâtre de la mer à Sète et de nombreux établissements scolaires à travers toute la France.

Théâtre Jean-Vilar à Montpellier.

À Avignon, la Maison Jean-Vilar rassemble ses archives personnelles, les maquettes et les costumes des spectacles qu’il a créés à Avignon à partir de 1947 et au Théâtre national populaire (1951-1963). Cette collection est complétée par un fonds exceptionnel (livres, revues, vidéos, affiches, presse, photos, programmes…), consacré à l’histoire du Festival d’Avignon depuis 1947 jusqu’à aujourd’hui, et plus largement aux arts du spectacle.

Outre des études et des monographies, l’Association Jean Vilar publie la revue les Cahiers Jean Vilar qui inscrit la pensée du créateur du Festival d’Avignon dans une perspective résolument contemporaine en analysant la place du théâtre dans la société, et l'enjeu des politiques culturelles.

En 1975, Armand Delcampe fonde l’Atelier-Théâtre Jean-Vilar de Louvain-la-Neuve en sa mémoire.

Le logo du « Jean Vilar » est décliné sur l’alphabet Chaillot de Marcel Jacno, comme celui du TNP.

Filmographie

Théâtre

Comédien

Metteur en scène

Années 1940

Années 1950

Années 1960

Textes de Jean Vilar

  • De la tradition théâtrale, éd. de l’Arche, 1955, rééd. Gallimard 1963 (Idées-Littérature no 33), rééd. L’Arche, 1999.
  • Chronique romanesque, éd. Grasset, 1971.
  • Jean Vilar, mot pour mot, textes réunis et présentés par Jacques Téphany et Melly Touzoul, éd. Stock, 1972.
  • Le Théâtre, service public et autres textes, présentation et notes d’Armand Delcamp, éd. Gallimard, 1975 (coll. Pratique du théâtre), nouvelle édition, 1986.
  • Mémento (du au ), présentation et notes d’Armand Delcampe, éd. Gallimard, 1981 (coll. Pratique du théâtre).
  • Du Tableau de service au théâtre : notes de service de Jean Vilar à sa troupe. Cahiers Théâtre Louvain, no 53, 1985, rééd. 1994.
  • J’imagine mal la victoire sans toi… Lettres, notes et propos (1951-1959) de Jean Vilar et Gérard Philipe, Texte établi par Roland Monod, Association Jean Vilar, Avignon, 2004. (ISBN 2-907028-14-6)
  • Vilar ou La Ligne droite, correspondance inédite de Jean Vilar avec son épouse, texte établi par Jacques Téphany, Cahiers Jean Vilar no 112 et no 113, Association Jean Vilar, Avignon, 2012.
  • Dans le plus beau pays du monde, comédie en 3 actes de Jean Vilar (1941), L’avant-scène théâtre no 1323-1324, . Texte établi par Rodolphe Fouano.
  • La Farce des filles à marier, comédie en 1 acte de Jean Vilar commandée par André Clavé en 1941, L’avant-scène théâtre no 1342, . Texte établi par Rodolphe Fouano, avec le journal de la tournée de la compagnie des Comédiens de la Roulotte, en Anjou en août / [20].

Notes et références

  1. Photo Studio Harcourt.
  2. Mairie de Sète (Cette), « Acte de naissance du 26/03/1912 n° 189 photo 51/230 3E312/254 », sur AD Hérault (consulté le ) : « Jean Louis Côme Vilar, né le jour d'hier, à trois heures du soir, dans la maison Roche rue Gambetta n° 13 ».
  3. « La muse qui est la grace (P. Claudel) Jean Vilar », sur Bibliothèques spécialisées de la Ville de Paris (consulté le ).
  4. a et b « Vilar Jean », sur Le Maitron.
  5. Jean Vilar, Jean Vilar par lui-même, Maison Jean-Vilar, , p. 11.
  6. Vers 1930, s'il a l'âge « normal » de 18 ans.
  7. Jean Vilar, Jean Vilar par lui-même, Maison Jean-Vilar, , p. 15.
  8. Jacques Téphany, Jean Vilar, Éditions de l'Herne, , p. 53.
  9. Francine Galliard-Risler, André Clavé : Théâtre et Résistance – Utopies et Réalités, A.A.A.C., Paris, 1998.
  10. Jean Vilar, Le Théâtre, service public, Gallimard, nrf, Pratique du théâtre, Paris, 1975, p. 29, texte inédit de 1942.
  11. « Qu'André Clavé, jeune patron de La Roulotte, m'ait par sa gentillesse (et ses camarades par leur attitude saine et réaliste) tiré de l'Acropole dorée et illusoire où je cogitais, n'a pas été sans changer absolument ma façon de voir la scène, n'a pas été sans m'incliner et violemment, cruellement, à une vue plus simple, plus réaliste du problème posé, de la question que je me posais, et qu'à la vérité je me pose toujours: "mais bon Dieu ! à quoi sert donc ce petit monstre : la mise en scène ?" » dit Jean Vilar, in Le Théâtre, service public, Gallimard, nrf, Pratique du théâtre, Paris, 1975, p. 255, conférence à la Sorbonne, le 15 mars 1961.
  12. Jean Desailly, Un destin pour deux, Ramsay, Paris, 1996 - p. 31 - « Autant qu'il m'en souvienne, c'est dans une salle des fêtes du XIVe arrondissement de Paris que je fis mes débuts sur les planches, sous les auspices de Molière et d'André Clavé. André était un esprit de qualité, ses indications étaient toujours d'une grande justesse, exempte de cabotinage. Il savait créer et entretenir un esprit, une harmonie dans sa troupe. Sa convivialité était appréciée de tous ».
  13. Véronique Chabrol, Jeune France, une expérience de recherche et de décentralisation culturelle (novembre 1940 / mars 1942), thèse pour l'Université de Paris III, 1974
  14. Le mouvement Jeune France est mis en place par Schaeffer et Emmanuel Mounier. Véritable préfiguration d'un ministère de la culture à venir, et rêvé par Jean Zay avant guerre, elle tire ses financements du régime de Vichy pendant dix-huit mois (de novembre 1940 à mars 1942), le temps que le pouvoir s'aperçoive que ses propres objectifs ne sont pas suivis. Dans ce mouvement, naîtront de très nombreuses vocations de résistants.
  15. Véronique Chabrol, « L'ambition de Jeune France », in La Vie culturelle sous Vichy, Bruxelles, Éditions Complexe, 1990.
  16. André Clavé, à Paris, au siège des Éditions du Seuil, rue des Poitevins, puis rue Jean Mermoz, organise son temps entre les répétitions de la troupe et son activité pour Jeune France. Son travail consiste à accueillir des auteurs, des metteurs en scènes, des comédiens, à les mettre en relation les uns avec les autres, à présélectionner les manuscrits qui arrivent, à organiser des tournées théâtrales avec d'autres compagnies, mais en veillant soigneusement à ne jamais favoriser sa propre troupe, à « recruter et former des moniteurs dont la mission était d'élever le niveau culturel de la France », précise Geneviève Wronecki, in Francine Galliard-Risler, André Clavé : Théâtre et Résistance – Utopies et Réalités, A.A.A.C., Paris, 1998.
  17. Jean Vilar par lui-même, Avignon, 1991 - p. 27
  18. André Clavé : « Hommage à Jean Vilar » in Les Lettres françaises, 9-15 Juin 1971.
  19. « Le théâtre populaire, l’exemple de Jean Vilar », sur RMTnews International - The culture…, (consulté le ).
  20. Pour en savoir plus, voir l'article André Clavé

Voir aussi

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Indications bibliographiques

Sur Jean Vilar, le TNP et le Festival d’Avignon

  • Jean Vilar, Catherine Valogne, les Presses Littéraires de France, Paris, 1954.
  • Avignon, 20 Ans de festival, Souvenirs et documents, Dedalus éditeur, 1967.
  • Le Festival d’Avignon (1947-1968), de Catherine Arlaud ; thèse de doctorat, imp. Rullière-Libeccio, Avignon, 1969.
  • Avignon, le royaume du théâtre, d'Antoine de Baecque, Découvertes Gallimard, 1996.
  • Histoire du festival d’Avignon, d'Antoine de Baecque, en collaboration avec Emmanuelle Loyer, Gallimard, 2007.
  • Jean Vilar, de Jean-Claude Bardot Armand Colin Éditeur, 1991.
  • Gérard Philipe, de Gérard Bonal Éditions de Seuil, 1994, nouvelle éd. en 2009.
  • Cahiers de l'herne Jean Vilar, témoignages et textes rares réunis sous la direction de Jacques Téphany, Éditions de L’Herne, 1995. (ISBN 2-85197-072-0)
  • Cahiers Jean Vilar, analyses, études, inédits (plusieurs numéros consacrés à la mémoire de Jean Vilar et à l’actualité de sa pensée), Association Jean Vilar, Avignon, depuis 2004. (ISSN 0294-3417)
  • Le T.N.P. de Vilar. Une expérience de démocratisation de la culture, de Laurent Fleury, aux Presses Universitaires de Rennes, « Res Publica », 2006.
  • Jean Vilar par lui-même, Association Jean Vilar, Avignon, 1991, rééd. 2003. (ISBN 2-907028-13-8)
  • Jean Vilar, théâtre et utopie, articles de Sonia Debeauvais, Armand Delcampe, Bernard Dort, Claude Roy, Louvain-la-Neuve, Cahiers Théâtre Louvain no 56-57, 1986.
  • Le Festival d'Avignon, une école du spectacle, livret accompagné d’un DVD, CRDP de l’Académie d’Aix-Marseille, 2006.
  • Le TNP de Jean Vilar, de Guy Leclerc, Union générale d’éditions, 1971 (10-18).
  • Le Théâtre citoyen de Jean Vilar, une utopie d’après-guerre, d'Emmanuelle Loyer, Presses universitaires de France, 1997.
  • Avignon en festivals ou les utopies nécessaires, de Paul Puaux Hachette, 1983.
  • Paul Puaux, l'Homme des fidèles, album élaboré par Melly Puaux et Yolaine Goustiaux, Association Jean Vilar, Avignon, 1999. (ISBN 2-907028-09-X)
  • Complicités avec Jean Vilar et Antoine Vitez, de Jack Ralite, préface de Maurice Béjart, Éd. Tirésias, 1996.
  • Reconnaissance à Jean Vilar, témoignages, Avignon, Association Jean Vilar, 2001.
  • Jean Vilar, de Claude Roy, Seghers, 1968 (coll. Théâtre de tous les temps), réédition augmentée, Calmann-Lévy, 1987.
  • Gérard Philipe, de Claude Roy. Souvenirs et témoignages. En collaboration avec Anne Philipe, NRF, 1969.
  • Le TNP et nous, de Marie-Thérèse Serrière Librairie José Corti, 1959.
  • Jean Vilar, qui êtes-vous ?, d'Alfred Simon, La Manufacture, 1987, réédition sous le titre : Jean Vilar, éd. La Renaissance du livre, 2001.
  • Volponi (Edmond), Alors, camarade Vilar… P.S.P., Avignon, 1987.
  • Wehle (Philippa), Le Théâtre populaire selon Jean Vilar, Éd. Barthélémy et Actes-Sud, Avignon, 1981.
  • Georges Wilson, travail de troupe, (1950-2000), Association Jean Vilar, Avignon, 2001.
  • La naissance des politiques culturelles et les rencontres d'Avignon, sous la présidence de Jean Vilar (1964-1970), présenté par Philippe Poirrier, Comité d'histoire du ministère de la Culture et des institutions culturelles, La Documentation française, 2012 (rééd.).
  • Je suis… Jean Vilar (préface de Christian Schiaretti), Banton Jacqueline, Jacques André éditeur, 2016, 96 p. (ISBN 978-2-7570-0358-9)

Sur l'aventure du théâtre populaire

  • Bataillon (Michel), Un défi en province, Planchon, 2 vol. Marval.
  • Copeau (Jacques), Le Théâtre populaire, Paris, Presses universitaires de France, 1941.
  • Denizot (Marion), Théâtre populaire et représentations du peuple, Rennes, Presses Universitaires de Rennes, 2010.
  • Dort (Bernard), Théâtre réel. Essais de critique, Seuil, 1971.
  • Faivre-Zellner (Catherine), Firmin Gémier : héraut du théâtre populaire, Rennes, Presses Universitaires de Rennes, 2006.
  • Gémier (Firmin), Théâtre populaire. Acte I, Catherine Faivre-Zellner (dir.), Lausanne, L’Âge d’Homme, 2006.
  • Les Vosges. Au pays de Maurice Pottecher, par Pierre Chan, Anne Hauttecœur, Pierre Pelot, Pierre Voltz, Casterman, 1995.
  • Loyer (Emmanuelle), Familles de scènes en liberté, Avignon, Association Jean Vilar, 1998.
  • Maurice Pottecher, l'aventure du théâtre populaire, parcours proposé par Catherine Foki et Marie-José Pottecher-Onderet, Metz, Éditions Serpenoise, 1990.
  • Ory (Pascal), Théâtre citoyen. Du Théâtre du Peuple au Théâtre du Soleil, Association Jean Vilar, Avignon, 1995.
  • Francine Galliard-Risler, André Clavé : Théâtre et Résistance – Utopies et Réalités, A.A.A.C., Paris, 1998
  • Pottecher (Maurice), Le Théâtre du peuple de Bussang (Vosges). Son origine, son développement, son but exposés par son fondateur, Paris, Librairie P.-V. Stock, 1913.
  • Pottecher (Maurice), Renaissance et destinée du théâtre populaire, Paris, Ollendorff, 1899.
  • Rolland (Romain), Le Théâtre du peuple, 1903, rééd. sous la dir. De Chantal Meyer-Plantureux, Bruxelles, Éditions Complexe, 2003.

Articles connexes

Liens externes

Maison Jean-Vilar à Avignon.

Le travail de Jean Vilar et la totalité des 300 000 manifestations programmées au Festival d'Avignon depuis ses débuts en 1947 sont accessibles à la Maison Jean-Vilar, située à Avignon au 8, rue Mons, Montée Paul Puaux (bibliothèque, vidéothèque, expositions, base de données…)

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