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'''Jean-François Séguier''' est un [[botaniste]] et [[épigraphie|épigraphiste]] [[France|français]], né le [[25 novembre]]<ref>Certaines sources indiquent le 15 novembre.</ref> [[1703]] à [[Nîmes]] et mort le {{1er septembre}} [[1784]] dans cette même ville d’une attaque d’apoplexie.
'''Jean-François Séguier''' est un [[botaniste]] et [[épigraphie|épigraphiste]] [[France|français]], né le {{date de naissance|25 novembre 1703}}<ref>Certaines sources indiquent le 15 novembre.</ref> à [[Nîmes]] et mort le {{date de décès|1 septembre 1784}} dans cette même ville d’une attaque d’[[apoplexie]]. Il a donné son nom au [[saxifrage de Séguier]] et à la [[renoncule de Séguier]].


== Aux côtés du marquis Scipione Maffei ==
== Aux côtés du marquis Scipione Maffei ==
[[Fichier:Scipione Maffei.jpg|thumb|[[Scipione Maffei]], que suivit Séguier entre 1732 et 1755]]
[[Fichier:Scipione Maffei.jpg|thumb|[[Scipione Maffei]], que suivit Séguier entre 1732 et 1755]]
Il était le fils d’un conseiller du présidial. Il fit ses études au collège jésuite de Nîmes et se passionna très tôt pour la [[numismatique]] ainsi que pour l’[[histoire naturelle]]. Il partit à [[Montpellier]] y étudier le droit mais il suivit surtout les leçons de botanique de [[Pierre Baux]] (1708-1790) et [[Aymé-François Chicoyneau]] (1702-1740). Le marquis [[Scipione Maffei]] (1675-1755) visitant la ville en [[1732]] rencontra le jeune homme et obtint de son père qu’il l’accompagne durant ses voyages. Les deux hommes nouèrent alors une amitié que seule la mort put séparer.


Il était le fils d’un conseiller du présidial<ref name=":0">{{Lien web|titre=Bibliothèque Jean-François Séguier (Nîmes, 1703-1784) - E-Corpus|url=http://www.e-corpus.org/fre/virtualcollections/seguier/index.html|site=www.e-corpus.org|consulté le=2017-02-11}}</ref>. Son frère Joseph, prieur à [[Saint-Jean-de-Valériscle]], mena des études sur le provençal.
En accompagnant le marquis Maffei dans son [[Grand Tour]], Séguier visita le [[jardin du roi]] à Paris et rencontra [[Herman Boerhaave]] (1668-1738) en [[Hollande]]. Il voyagea aussi en [[Autriche]] et en [[Italie]], où il multiplia les observations naturalistes et archéologiques. Il s'installa à Vérone, auprès du marquis, en 1736 et y développa une intense correspondance avec des savants italiens et du nord de l'Europe<ref>Albane Cogné, Stéphane Blond, Gilles Montègre, ''Les circulations internationales en Europe, 1680-1780'', Atlande, 2011, p. 238</ref>. Il fit paraître en [[1740]], à [[La Haye]], ''Bibliotheca botanica'' puis de [[1745]] à [[1754]] ses ''Plantæ Veronenses''. Mais il ne mena pas à terme un projet portant sur les [[fossile]]s qu’il avait observé autour de [[Vérone]]. En [[1755]], ayant perdu son ami, il décida de quitter l’[[Italie]] et retourna s’installer à [[Nîmes]]. Il emportait avec lui une riche collection de médailles, de livres, de spécimens naturels, de minéraux, fruit de vingt-trois ans de labeur.

Il fit ses études au collège [[Compagnie de Jésus|jésuite]] de Nîmes<ref name=":0" /> et se passionna très tôt pour la [[numismatique]] ainsi que pour l’[[histoire naturelle]]. Il partit à [[Montpellier]] y étudier le droit mais il suivit surtout les leçons de botanique de [[Pierre Baux]]<ref name=":0" /> (1708-1790) et [[Aymé-François Chicoyneau]] (1702-1740). Le marquis [[Scipione Maffei]] (1675-1755) visitant la ville en [[1732]] rencontra le jeune homme et obtint de son père qu’il l’accompagne durant ses voyages. Les deux hommes nouèrent alors une amitié que seule la mort put séparer<ref name=":0" />.

En accompagnant le marquis Maffei dans son [[Grand Tour]], Séguier visita le [[Jardin royal des plantes médicinales|jardin du roi]] à Paris et rencontra [[Herman Boerhaave]] (1668-1738) en [[Hollande]]<ref>{{Article|langue=fr-FR|auteur1=|titre=Bibliothèque Jean-François Séguier (Nîmes, 1703-1784)|périodique=E-CORPUS|date=2011|issn=|lire en ligne=http://e-corpus.hypotheses.org/235|consulté le=2017-02-11|pages=}}</ref>. Il voyagea aussi en [[Autriche]] et en [[Italie]], où il multiplia les observations naturalistes et archéologiques. Il s'installa à Vérone, auprès du marquis, en 1736 et y développa une intense correspondance avec des savants italiens et du nord de l'Europe<ref> Emmanuelle Chapron, "Jean-François Séguier et l’académie royale des sciences de Montpellier", publié sur Archives savantes des Lumières, 23/02/2018, https://seguier.hypotheses.org/348.</ref>{{,}}<ref>Albane Cogné, Stéphane Blond, Gilles Montègre, ''Les circulations internationales en Europe, 1680-1780'', Atlande, 2011, p. 238</ref>. Il fit paraître en [[1740]], à [[La Haye]], ''Bibliotheca botanica'' puis de [[1745]] à [[1754]] ses ''Plantæ Veronenses''<ref name=":0" />. Mais il ne mena pas à terme un projet portant sur les [[fossile]]s qu’il avait observés autour de [[Vérone]]. En [[1755]], ayant perdu son ami, il décida de quitter l’[[Italie]] et retourna s’installer à [[Nîmes]]<ref name=":0" />. Il emportait avec lui une riche collection de médailles, de livres, de spécimens naturels, de minéraux, fruit de vingt-trois ans de labeur.


== L'énigme résolue de la Maison Carrée ==
== L'énigme résolue de la Maison Carrée ==
[[Fichier:Maison Carrée de Nîmes.JPG|thumb|La [[Maison Carrée]] de Nîmes.]]
[[Fichier:Maison Carrée de Nîmes.JPG|thumb|La [[Maison Carrée]] de Nîmes.]]
Séguier se consacra alors à l’étude des monuments de l'ancienne ''Nemausus'', sa ville natale, notamment à la [[Maison Carrée]]. Cet ancien temple romain, construit au tournant de l'ère chrétienne, entre [[-5|5 av. J.-C.]] et [[5 (année)|5 ap. J.-C.]] par [[Marcus Vipsanius Agrippa]], le gendre de l'[[empereur romain|empereur]] [[Auguste]], portait sur son [[Frontispice (architecture)|frontispice]], inscrite en lettres de bronze scellées dans la pierre, une dédicace expliquant son rôle. Cependant, ces lettres avaient ensuite disparu, même si les trous de scellement étaient encore visibles. C'est grâce à la disposition de ces trous que l'érudit nîmois parvint en [[1758]] à recomposer le texte original : {{citation|À [[Caius Julius Caesar Vipsanianus|Caius]] consul et [[Lucius Caesar|Lucius]] consul désigné, fils d'Auguste, princes de la jeunesse}}<ref>Robert Amy, « L'inscription de la maison carrée de Nîmes », ''CRAI'', 1970, 114-4, p. 670-686 [http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/crai_0065-0536_1970_num_114_4_12583 Lire en ligne]. La lecture de Séguier fut un temps contestée et [[Émile Espérandieu]] proposa une lecture attribuant le monument à [[Agrippa]] ; les recherches récentes ont cependant confirmé la lecture de Séguier</ref>. Il termina un important manuscrit portant sur les inscriptions latines, ''Inscriptionum antiquarum index absolutissimus, in quo græcarum latinarumque inscriptionum quæ in editis libris reperiri potuerunt prima verba describuntur, etc., Etruscarum et exoticarum indice ad calcem adjecto'', en huit volumes mais cet ouvrage ne fut pas édité. Il fut nommé associé libre de l’[[Académie des inscriptions et belles-lettres]] en [[1772]].
Séguier se consacra alors à l’étude des monuments de l'ancienne ''Nemausus'', sa ville natale, notamment à la [[Maison Carrée]]<ref name=":0" />. Cet ancien temple romain, construit au tournant de l'ère chrétienne, entre [[-5|5 av. J.-C.]] et [[5 (année)|5 ap. J.-C.]] par [[Marcus Vipsanius Agrippa]], le gendre de l'[[empereur romain|empereur]] [[Auguste]], portait sur son [[Frontispice (architecture)|frontispice]], inscrite en lettres de bronze scellées dans la pierre, une dédicace expliquant son rôle. Cependant, ces lettres avaient ensuite disparu, même si les trous de scellement étaient encore visibles. C'est grâce à la disposition de ces trous que l'érudit nîmois parvint en [[1758]] à recomposer le texte original : {{citation|À [[Caius Julius Caesar Vipsanianus|Caius]] consul et [[Lucius Julius Caesar Vipsanianus|Lucius]] consul désigné, fils d'Auguste, princes de la jeunesse}}<ref>[[Robert Amy]], « L'inscription de la maison carrée de Nîmes », ''CRAI'', 1970, 114-4, p. 670-686 [http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/crai_0065-0536_1970_num_114_4_12583 Lire en ligne]. La lecture de Séguier fut un temps contestée et [[Émile Espérandieu]] proposa une lecture attribuant le monument à [[Agrippa Postumus|Agrippa]] ; les recherches récentes ont cependant confirmé la lecture de Séguier</ref>. Il termina un important manuscrit portant sur les inscriptions latines, ''Inscriptionum antiquarum index absolutissimus, in quo græcarum latinarumque inscriptionum quæ in editis libris reperiri potuerunt prima verba describuntur, etc., Etruscarum et exoticarum indice ad calcem adjecto'', en huit volumes mais cet ouvrage ne fut pas édité.
Membre de l'[[Académie de Nîmes]], dont il est le secrétaire perpétuel de 1765 à sa mort, il fut nommé associé libre de l’[[Académie des inscriptions et belles-lettres]] en [[1772]].


== Un érudit au centre d'un réseau épistolaire important ==
== Un érudit au centre d'un réseau épistolaire important ==
Dans les années 1770 il fit construire un bel hôtel particulier de style Louis XV et y regroupa ses nombreuses collections, dignes d'un cabinet de curiosités. La richesse de ses collections, alliée à sa réputation d'érudit, drainèrent vers Nîmes un nombre croissant de visiteurs (comme les naturalistes [[Antoine Gouan]] (1733-1821) ou [[Dominique Villars]] (1745-1814)), la ville étant dès lors une étape dans les circuits commerciaux ou culturels du [[Grand Tour]]<ref name="cog239">Albane Cogné, Stéphane Blond, Gilles Montègre, ''Les circulations internationales en Europe, 1680-1780'', Atlande, 2011, p. 239</ref>. Ainsi, entre 1773 et 1783, Séguier recense dans son carnet de visiteurs 1402 personnes, dont la moitié d'étrangers au royaume de France<ref>On recense exactement 724 visiteurs étrangers : 171 Anglais, 76 Allemands, 58 Italiens, 51 Suisses, 23 Russes et 23 Hollandais. Albane Cogné, Stéphane Blond, Gilles Montègre, ''Les circulations internationales en Europe, 1680-1780'', Atlande, 2011, p. 239</ref>. À ces visiteurs de passage, il ne fut pas sans confier missions savantes et lettres de recommandation, « comme en témoigne la correspondance passive de l'érudit conservé aujourd'hui dans les fonds nîmois »<ref name="cog239"/>. De fait, il entretint une riche correspondance avec les savants de son temps et exerça une influence considérable sur les jeunes gens de sa ville. Son parcours fait de Jean-François Séguier une figure exemplaire de la vie intellectuelle du {{s-|XVIII}}.
Dans les années 1770 il fit construire un bel hôtel particulier de style Louis XV et y regroupa ses nombreuses collections, dignes d'un cabinet de curiosités<ref>{{Article|langue=fr|prénom1=François|nom1=Pugnière|titre=De l’Instrumentarium au Muséum. Le cabinet de Jean-François Séguier (1703-1784)|périodique=Liame. Histoire et histoire de l’art des époques moderne et contemporaine de l’Europe méditerranéenne et de ses périphéries|numéro=26|date=2016-01-20|issn=1291-7206|doi=10.4000/liame.523|lire en ligne=https://liame.revues.org/523?lang=en|consulté le=2017-02-11}}</ref>. La richesse de ses collections, alliée à sa réputation d'érudit, drainèrent vers Nîmes un nombre croissant de visiteurs (comme les naturalistes [[Antoine Gouan]] (1733-1821) ou [[Dominique Villars]] (1745-1814)), la ville étant dès lors une étape dans les circuits commerciaux ou culturels du [[Grand Tour]]<ref name="cog239">Albane Cogné, Stéphane Blond, Gilles Montègre, ''Les circulations internationales en Europe, 1680-1780'', Atlande, 2011, p. 239</ref>. Ainsi, entre 1773 et 1783, Séguier recense dans son carnet de visiteurs {{nombre|1402|personnes}}, dont la moitié d'étrangers au royaume de France<ref>On recense exactement {{nombre|724|visiteurs}} étrangers : 171 Anglais, 76 Allemands, 58 Italiens, 51 Suisses, 23 Russes et 23 Hollandais. Albane Cogné, Stéphane Blond, Gilles Montègre, ''Les circulations internationales en Europe, 1680-1780'', Atlande, 2011, p. 239</ref>. À ces visiteurs de passage, il ne fut pas sans confier missions savantes et lettres de recommandation, « comme en témoigne la correspondance passive de l'érudit conservée aujourd'hui dans les fonds nîmois »<ref name="cog239"/>. De fait, il entretint une riche correspondance avec les savants de son temps et exerça une influence considérable sur les jeunes gens de sa ville. Son parcours fait de Jean-François Séguier une figure exemplaire de la vie intellectuelle du {{s-|XVIII}}.


{{refsou|L'hôtel particulier de Jean-François Séguier, aujourd'hui bien discret et délabré, doit faire l'objet, depuis de nombreuses années, d'une réhabilitation complète en vue de créer "l'institut Jean François Séguier".}}
{{refsou|L'hôtel particulier de Jean-François Séguier, aujourd'hui bien discret et délabré, doit faire l'objet, depuis de nombreuses années, d'une réhabilitation complète en vue de créer "l'institut Jean François Séguier".}}
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== Annexes ==
== Annexes ==
=== Bibliographie ===
=== Bibliographie ===
* [[Daniel Roche]], ''Les républicains des lettres : gens de culture et Lumières au {{s|XVIII|e}}'', Fayard, Paris, 1988.
* {{ouvrage|auteur=Gabriel Audisio, François Pugnière|titre=Jean-François Séguier : un Nîmois dans l’Europe des Lumières|lieu=Aix-en-Provence|éditeur=Edisud|année=2005|isbn=2-7449-0551-8}}.
* {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Gabriel Audisio|auteur2=François Pugnière|titre=Jean-François Séguier : un Nîmois dans l’Europe des Lumières|lieu=Aix-en-Provence|éditeur=[[Édisud|Edisud]]|année=2005|pages totales=280|isbn=2-7449-0551-8}}
* {{Article|langue=fr|prénom1=Véronique|nom1=Krings|titre=Jean-François Séguier (1703-1784). Un Nîmois dans l’Europe des Lumières|périodique=Anabases. Traditions et réceptions de l’Antiquité|numéro=2|date=2005-10-01|issn=1774-4296|lire en ligne=http://journals.openedition.org/anabases/1550|consulté le=2018-12-17|pages=252–254}}.
* Emmanuelle Chapron, ''L’Europe à Nîmes : les carnets de Jean-François Séguier (1732-1783)'', A. Barthélémy, Avignon, 2008.
* Emmanuelle Chapron, ''L’Europe à Nîmes : les carnets de Jean-François Séguier (1732-1783)'', A. Barthélémy, Avignon, 2008.
* {{Ouvrage|langue=fr|auteur=[[Catherine Bernié-Boissard]], [[Michel Boissard]] et [[Serge Velay]]|titre=Petit dictionnaire des écrivains du Gard|lieu=Nîmes|éditeur=Alcide|année=2009|pages totales=255|passage=225-226|isbn=|présentation en ligne=http://www.editions-alcide.com/livre-Petit_dictionnaire_des_%C3%A9crivains_du_Gard-328-1-1-0-1.html}}
* Daniel Roche, ''Les républicains des lettres : gens de culture et Lumières au {{s|XVIII|e}}'', Fayard, Paris, 1988.

=== Lien externe ===
=== Liens externes ===
* [http://www.institut-europeen-seguier.org Site officiel sur Jean-François Séguier]
* {{autorité}}
* {{Bases recherche}}
* [https://www.seguier.org/Default.aspx Site officiel sur Jean-François Séguier]
* [http://www.nemausensis.com/Nimes/SeguierNaturaliste.htm Un naturaliste nîmois au {{s-|XVIII}} Jean-François Séguier 1703-1784 Un discours de M. Eugène Margier, 1922]
* [http://www.nimes.fr/fileadmin/directions/bibliotheques/bibliotheques/patrimoine/Seguier.pdf Jean-François Séguier]
* [https://www.persee.fr/doc/efr_0223-5099_1995_ant_204_1_5566 Le véritable projet de Jean-François Séguier]


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[[Catégorie:Naissance à Nîmes]]
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[[Catégorie:Décès en septembre 1784]]
[[Catégorie:Décès en septembre 1784]]
[[Catégorie:Décès à Nîmes]]
[[Catégorie:Décès à 80 ans]]
[[Catégorie:Décès à 80 ans]]

Dernière version du 7 novembre 2023 à 12:39

Jean-François Séguier
Fonction
Secrétaire perpétuel
Académie de Nîmes
-
Jean Razoux (d)
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 80 ans)
NîmesVoir et modifier les données sur Wikidata
Domicile
Activités
Fratrie
René Séguier (d)
Joseph Séguier (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Membre de
Abréviation en botanique
Ség.Voir et modifier les données sur Wikidata

Jean-François Séguier est un botaniste et épigraphiste français, né le [1] à Nîmes et mort le dans cette même ville d’une attaque d’apoplexie. Il a donné son nom au saxifrage de Séguier et à la renoncule de Séguier.

Aux côtés du marquis Scipione Maffei[modifier | modifier le code]

Scipione Maffei, que suivit Séguier entre 1732 et 1755

Il était le fils d’un conseiller du présidial[2]. Son frère Joseph, prieur à Saint-Jean-de-Valériscle, mena des études sur le provençal.

Il fit ses études au collège jésuite de Nîmes[2] et se passionna très tôt pour la numismatique ainsi que pour l’histoire naturelle. Il partit à Montpellier y étudier le droit mais il suivit surtout les leçons de botanique de Pierre Baux[2] (1708-1790) et Aymé-François Chicoyneau (1702-1740). Le marquis Scipione Maffei (1675-1755) visitant la ville en 1732 rencontra le jeune homme et obtint de son père qu’il l’accompagne durant ses voyages. Les deux hommes nouèrent alors une amitié que seule la mort put séparer[2].

En accompagnant le marquis Maffei dans son Grand Tour, Séguier visita le jardin du roi à Paris et rencontra Herman Boerhaave (1668-1738) en Hollande[3]. Il voyagea aussi en Autriche et en Italie, où il multiplia les observations naturalistes et archéologiques. Il s'installa à Vérone, auprès du marquis, en 1736 et y développa une intense correspondance avec des savants italiens et du nord de l'Europe[4],[5]. Il fit paraître en 1740, à La Haye, Bibliotheca botanica puis de 1745 à 1754 ses Plantæ Veronenses[2]. Mais il ne mena pas à terme un projet portant sur les fossiles qu’il avait observés autour de Vérone. En 1755, ayant perdu son ami, il décida de quitter l’Italie et retourna s’installer à Nîmes[2]. Il emportait avec lui une riche collection de médailles, de livres, de spécimens naturels, de minéraux, fruit de vingt-trois ans de labeur.

L'énigme résolue de la Maison Carrée[modifier | modifier le code]

La Maison Carrée de Nîmes.

Séguier se consacra alors à l’étude des monuments de l'ancienne Nemausus, sa ville natale, notamment à la Maison Carrée[2]. Cet ancien temple romain, construit au tournant de l'ère chrétienne, entre 5 av. J.-C. et 5 ap. J.-C. par Marcus Vipsanius Agrippa, le gendre de l'empereur Auguste, portait sur son frontispice, inscrite en lettres de bronze scellées dans la pierre, une dédicace expliquant son rôle. Cependant, ces lettres avaient ensuite disparu, même si les trous de scellement étaient encore visibles. C'est grâce à la disposition de ces trous que l'érudit nîmois parvint en 1758 à recomposer le texte original : « À Caius consul et Lucius consul désigné, fils d'Auguste, princes de la jeunesse »[6]. Il termina un important manuscrit portant sur les inscriptions latines, Inscriptionum antiquarum index absolutissimus, in quo græcarum latinarumque inscriptionum quæ in editis libris reperiri potuerunt prima verba describuntur, etc., Etruscarum et exoticarum indice ad calcem adjecto, en huit volumes mais cet ouvrage ne fut pas édité.

Membre de l'Académie de Nîmes, dont il est le secrétaire perpétuel de 1765 à sa mort, il fut nommé associé libre de l’Académie des inscriptions et belles-lettres en 1772.

Un érudit au centre d'un réseau épistolaire important[modifier | modifier le code]

Dans les années 1770 il fit construire un bel hôtel particulier de style Louis XV et y regroupa ses nombreuses collections, dignes d'un cabinet de curiosités[7]. La richesse de ses collections, alliée à sa réputation d'érudit, drainèrent vers Nîmes un nombre croissant de visiteurs (comme les naturalistes Antoine Gouan (1733-1821) ou Dominique Villars (1745-1814)), la ville étant dès lors une étape dans les circuits commerciaux ou culturels du Grand Tour[8]. Ainsi, entre 1773 et 1783, Séguier recense dans son carnet de visiteurs 1 402 personnes, dont la moitié d'étrangers au royaume de France[9]. À ces visiteurs de passage, il ne fut pas sans confier missions savantes et lettres de recommandation, « comme en témoigne la correspondance passive de l'érudit conservée aujourd'hui dans les fonds nîmois »[8]. De fait, il entretint une riche correspondance avec les savants de son temps et exerça une influence considérable sur les jeunes gens de sa ville. Son parcours fait de Jean-François Séguier une figure exemplaire de la vie intellectuelle du XVIIIe siècle.

L'hôtel particulier de Jean-François Séguier, aujourd'hui bien discret et délabré, doit faire l'objet, depuis de nombreuses années, d'une réhabilitation complète en vue de créer "l'institut Jean François Séguier".[réf. souhaitée]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Certaines sources indiquent le 15 novembre.
  2. a b c d e f et g « Bibliothèque Jean-François Séguier (Nîmes, 1703-1784) - E-Corpus », sur www.e-corpus.org (consulté le )
  3. « Bibliothèque Jean-François Séguier (Nîmes, 1703-1784) », E-CORPUS,‎ (lire en ligne, consulté le )
  4. Emmanuelle Chapron, "Jean-François Séguier et l’académie royale des sciences de Montpellier", publié sur Archives savantes des Lumières, 23/02/2018, https://seguier.hypotheses.org/348.
  5. Albane Cogné, Stéphane Blond, Gilles Montègre, Les circulations internationales en Europe, 1680-1780, Atlande, 2011, p. 238
  6. Robert Amy, « L'inscription de la maison carrée de Nîmes », CRAI, 1970, 114-4, p. 670-686 Lire en ligne. La lecture de Séguier fut un temps contestée et Émile Espérandieu proposa une lecture attribuant le monument à Agrippa ; les recherches récentes ont cependant confirmé la lecture de Séguier
  7. François Pugnière, « De l’Instrumentarium au Muséum. Le cabinet de Jean-François Séguier (1703-1784) », Liame. Histoire et histoire de l’art des époques moderne et contemporaine de l’Europe méditerranéenne et de ses périphéries, no 26,‎ (ISSN 1291-7206, DOI 10.4000/liame.523, lire en ligne, consulté le )
  8. a et b Albane Cogné, Stéphane Blond, Gilles Montègre, Les circulations internationales en Europe, 1680-1780, Atlande, 2011, p. 239
  9. On recense exactement 724 visiteurs étrangers : 171 Anglais, 76 Allemands, 58 Italiens, 51 Suisses, 23 Russes et 23 Hollandais. Albane Cogné, Stéphane Blond, Gilles Montègre, Les circulations internationales en Europe, 1680-1780, Atlande, 2011, p. 239

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Daniel Roche, Les républicains des lettres : gens de culture et Lumières au XVIIIe siècle, Fayard, Paris, 1988.
  • Gabriel Audisio et François Pugnière, Jean-François Séguier : un Nîmois dans l’Europe des Lumières, Aix-en-Provence, Edisud, , 280 p. (ISBN 2-7449-0551-8)
  • Véronique Krings, « Jean-François Séguier (1703-1784). Un Nîmois dans l’Europe des Lumières », Anabases. Traditions et réceptions de l’Antiquité, no 2,‎ , p. 252–254 (ISSN 1774-4296, lire en ligne, consulté le ).
  • Emmanuelle Chapron, L’Europe à Nîmes : les carnets de Jean-François Séguier (1732-1783), A. Barthélémy, Avignon, 2008.
  • Catherine Bernié-Boissard, Michel Boissard et Serge Velay, Petit dictionnaire des écrivains du Gard, Nîmes, Alcide, , 255 p. (présentation en ligne), p. 225-226

Liens externes[modifier | modifier le code]

Ség. est l’abréviation botanique standard de Jean-François Séguier.

Consulter la liste des abréviations d'auteur en botanique ou la liste des plantes assignées à cet auteur par l'IPNI