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{{Voir homonymes|Émilie}}
{{Voir homonymes|Émilie}}
{{Infobox Subdivision administrative
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| nom = Émilie
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! style="font-size=100%; background:#FFDD88; border:1px solid #808080;" align="center" colspan="2" | <span style="float:right;"></span> ''' Émilie '''
| légende = Les 6 six provinces de l'Émilie
|-
<!-- Administration -->
|colspan="2" align="center" bgcolor="#FFFFFF" style="border-bottom: 1px solid #808080; border-left: 1px solid #808080; border-right: solid 1px #808080; " | <!--[[Fichier:Bandiera_dell'Emilia.png|150px|]]-->
| pays = Italie
<small><!--([[Drapeau de l'Emilie|détail]])</small>-->
| nom de division = Provinces
|-
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|valign="top" bgcolor="#EFEFEF" style="border-bottom:1px solid #808080; border-left:1px solid #808080;" | Ville principale:
| nom de division2 =
|style="border-bottom: 1px solid #808080; border-left: 1px solid #808080; border-right: solid 1px #808080;" | [[Bologne]]
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| nom de division3 =
|valign="top" bgcolor="#EFEFEF" style="border-bottom:1px solid #808080; border-left:1px solid #808080;" | [[Liste des provinces italiennes par région|Provinces]]:
| division3 =
|bgcolor="#FFFFFF" style="border-bottom: 1px solid #808080; border-left: 1px solid #808080; border-right: solid 1px #808080; " |[[Piacenza]], [[Parma]], [[Reggio Emilia]], [[Modena]], [[Ferrare]], [[Bologna]] (esclusa la zona [[Imola]])
| nom de division4 =
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| division4 =
|valign="top" bgcolor="#EFEFEF" style="border-bottom:1px solid #808080; border-left:1px solid #808080;" | Superficie:
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|bgcolor="#FFFFFF" style="border-bottom: 1px solid #808080; border-left: 1px solid #808080; border-right: solid 1px #808080; " |17.354 km{{2}}
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|valign="top" bgcolor="#EFEFEF" style="border-bottom:1px solid #808080; border-left:1px solid #808080;" | Population:
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|style="border-bottom: 1px solid #808080; border-left: 1px solid #808080; border-right: solid 1px #808080;" | {{formatnum:3128000}} <small>habitants</small>
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[[Fichier:Emilia.JPG||thumb|right|320 px|Carte de la province émilienne.]]
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L''''Émilie''' (''Emilia'' en [[italien]]) est une région historique de l'[[Italie]] septentrionale, qui avec la [[Romagne (Italie)|Romagne]] forme la région de l'[[Émilie-Romagne]].


L''''Émilie''' (''Emilia'' en [[italien]]) est une région historique de l'[[Italie]] septentrionale, qui avec la [[Romagne (Italie)|Romagne]] forme la région de l'[[Émilie-Romagne]]. <br /> Son nom vient de la [[Via Emilia]], route construite par le [[Consul (Rome)|consul]] romain [[Marcus Aemilius Lepidus (consul en -187)|Marco Emilio Lepido]] (M. Aemilius Lepidus) consul 187 av. J.-C. pour relier entre elles les deux cités de [[Rimini]] et [[Piacenza]].
Son nom vient de la [[via Aemilia]], route construite par le [[Consul (Rome antique)|consul]] romain [[Marcus Aemilius Lepidus (consul en -187)|Marcus Aemilius Lepidus]], élu en 187 av. J.-C., pour relier les deux cités de [[Rimini]] et [[Plaisance (Italie)|Plaisance]].


== Confins ==
== Confins ==


Les confins géographiques émiliens sont : à l’est les fleuves [[Sillaro]] et [[Reno (cours d'eau)|Reno]], qui la séparent de la [[Romagne (Italie)|Romagne]], au nord le [[Pô]], qui la sépare de la [[Lombardie]], et au sud les crêtes des [[Apennins]] qui la distinguent de la [[Toscane]].
Les limites géographiques de l'Émilie sont : à l’est les fleuves [[Sillaro]] et [[Reno (cours d'eau)|Reno]], qui la séparent de la [[Romagne (Italie)|Romagne]], au nord le [[Pô]], qui la sépare de la [[Lombardie]] et de la [[Vénétie]], et au sud les crêtes des [[Apennins]] qui la distinguent de la [[Toscane]].


Elle comprend les provinces de [[Piacenza]], [[Parme]], [[Reggio Emilia]], [[Modena]], [[Ferrare]] et de [[Bologne]] (sauf la zone d’[[Imola]]).
Elle comprend les [[Provinces italiennes|provinces]] de [[Province de Plaisance|Plaisance]], [[Province de Parme|Parme]], [[Province de Reggio d'Émilie|Reggio d'Émilie]], [[Province de Modène|Modène]], [[Province de Ferrare|Ferrare]] et de [[Province de Bologne|Bologne]] (sauf la zone d’[[Imola]]).


== Histoire ==
== Histoire ==
Depuis l'occupation par les [[Étrusques]], plusieurs siècles avant notre ère, la région a subi les mêmes parcours historiques que sa voisine la [[Romagne (Italie)|Romagne]].
Depuis l'occupation par les [[Étrusques]], plusieurs siècles avant notre ère, la région a subi les mêmes parcours historiques que sa voisine la [[Romagne (Italie)|Romagne]].
À partir de 568 apr. J.-C. (année d'arrivée des [[Lombards]] dans la [[plaine du Pô]]) jusqu'en 1859, l'Émilie était une partie intégrante de la [[Lombardie]] et ses habitants étaient appelés Lombards.
À partir de 568 {{ap JC}} (année d'arrivée des [[Lombards]] dans la [[plaine du Pô]]) jusqu'en 1859, l'Émilie était une partie intégrante de la [[Lombardie]] et ses habitants étaient appelés Lombards.
Il est vrai cependant que cette définition fut imposée par les Lombards après avoir envahi une partie du territoire de la région romaine composée des villes de ''Forum Livii'' ([[Forlì]]), ''Forum Cornelii'' ([[Imola]]), ''Faventia'' ([[Faenza]]), ''Bononia'' ([[Bologne]]), ''Mutina'' ([[Modène (Italie)|Modène]]), ''Regium'' ([[Reggio Emilia]]). C’était la huitième région d'[[Auguste]], dénommée justement Émilie.
Il est vrai cependant que cette définition fut imposée par les Lombards après avoir envahi une partie du territoire de la région romaine composée des villes de ''Forum Livii'' ([[Forlì]]), ''Forum Cornelii'' ([[Imola]]), ''Faventia'' ([[Faenza]]), ''Bononia'' ([[Bologne]]), ''Mutina'' ([[Modène (Italie)|Modène]]), ''Regium'' ([[Reggio d'Émilie]]). C’était la huitième région d'[[Auguste]], dénommée justement Émilie.


Au moment de l'invasion franco-piémontaise, pour éviter la création d'un déploiement lombard trop puissant, les ''sabaudi'' créèrent entièrement le concept d'Émilie (réhabilitant pour l'occasion le nom de l'ancienne région '''Augustea'''). Ceci comporte le changement des différents toponymes. Par exemple, Reggio-Émilie, avant l’unité de l'Italie était appelé simplement ''Reggio'' ou même ''Reggio de Lombardie''.
Au moment de l'invasion franco-piémontaise, pour éviter la création d'une Lombardie trop puissante, les ''sabaudi'' créèrent entièrement le concept d'Émilie (réhabilitant pour l'occasion le nom de l'ancienne région '''Augustea'''). Ceci a entraîné le changement de certains toponymes. Par exemple, Reggio nell'Emilia, avant l’unité de l'Italie, était appelée simplement ''Reggio'' ou même ''Reggio di Lombardia''.


== Divisions politiques antiques ==
== Divisions politiques antiques ==


Les principaux États alloués dans la région sont le duché de Modène et de Reggio, le duché de Parme et de Piacenza et le duché de Ferrare ; [[Bologne]] a été pour un temps une ville à la frontière entre la [[Lombardie]] et [[Romagne (Italie)|Romagne]]. Cependant, l'[[États pontificaux|État pontifical]] a presque toujours eu la domination complète jusqu'au [[Risorgimento]].
Les principaux anciens États inclus dans la région sont le duché de [[Modène]] et de Reggio, le duché de Parme et de Plaisance et le duché de Ferrare ; [[Bologne]] a été un temps une ville frontière entre la [[Lombardie]] et [[Romagne (Italie)|Romagne]]. Cependant, l'[[États pontificaux|État pontifical]] a presque toujours été la puissance dominante dans la région jusqu'au [[Risorgimento]].


Sur les dix mois qui séparent la paix de Villafranca à l'expédition des Mille de [[Giuseppe Garibaldi]], l’Italie donna des preuves de vertus civiles merveilleuses, mais avec le [[Piémont]] elle courut des dangers aussi graves que ceux que le Piémont même avait couru, avant la guerre de 1859. Les ducs, les archiducs et les légats pontificaux ayant fui de leurs sièges depuis avant cette guerre, n'avaient plus osé y retourner ; et alors Parme, Modène, Bologne avec la Romagne, se serrèrent dans un seul État, qui dans le beau souvenir de la grande voie romaine de [[Piacenza]] à [[Rimini]], l’appelèrent '''Emilia'''.
Sur les dix mois qui séparent la [[Armistice de Villafranca|paix de Villafranca]] à l'[[expédition des Mille]] de [[Giuseppe Garibaldi (homme politique)|Giuseppe Garibaldi]], l’Émilie courut des dangers aussi graves que ceux que le [[Piémont]] avait courus avant la guerre de 1859. Les ducs, les archiducs et les légats pontificaux ayant fui de leurs sièges depuis avant cette guerre, n'avaient plus osé y retourner ; et alors Parme, Modène, Bologne avec la Romagne, se serrèrent dans un seul État, qui dans le beau souvenir de la grande voie romaine de [[Plaisance (Italie)|Plaisance]] à [[Rimini]], l’appelèrent Émilie (''Emilia'').


== Histoire de l'économie agraire ==
== Histoire de l'économie agraire ==
=== Organisation agraire ===
=== Organisation agraire ===
En Émilie comme dans toute la plaine du Pô, au {{s|XIX|e}} et début du {{s|XX|e}}, les terres sont la propriété d'un petit nombre de nobles, de bourgeois et d'institutions ecclésiastiques qui louent, par baux d'un an<ref name="BP">Bella Parma, No 1, septembre 2003</ref>, les propriétés à des [[métayage|métayers]] (en italien, ''mezzadri''). Tous les membres de la famille, y compris les plus jeunes enfants, sont considérés comme membres productifs de l'exploitation<ref>Adele Grisendi dans son roman ''Bacciami piccina'' relate l'organisation des familles de paysans dans la province de Reggio d'Émilie.</ref>.
En Émilie comme dans toute la plaine du [[]], au {{s|XIX|e}} et début du {{s|XX|e}}, les terres sont la propriété d'un petit nombre de nobles, de bourgeois et d'institutions ecclésiastiques qui louent, par baux d'un an<ref name="BP">Bella Parma, No 1, septembre 2003</ref>, les propriétés à des [[métayage|métayers]] (en italien, ''mezzadri''). Tous les membres de la famille, y compris les plus jeunes enfants, sont considérés comme membres productifs de l'exploitation<ref>Adele Grisendi dans son roman ''Bacciami piccina'' relate l'organisation des familles de paysans dans la province de Reggio d'Émilie.</ref>.
=== La famille patriarcale ===
=== La famille patriarcale ===
La vie des ''mezzadri'' s'articule autour du chef de famille que l'on désigne par ''il reggittore''. Il négocie avec le propriétaire des terres le partage des récoltes et la tenue des comptes. Son épouse, dénommée ''la reggitrice'' a en charge les tâches domestiques, la basse-cour, la vente et la production des œufs, du fromage, des fruits. ''La reggitrice'', elle-même sous l'autorité de son mari, a sous son autorité toutes les femmes de la famille, les filles comme les belles-filles.
La vie des ''mezzadri'' s'articule autour du chef de famille que l'on désigne par ''il reggittore''. Il négocie avec le propriétaire des terres le partage des récoltes et la tenue des comptes. Son épouse, dénommée ''la reggitrice'', est chargée des tâches domestiques, la basse-cour, la vente et la production des œufs, du fromage, des fruits. ''La reggitrice'', elle-même sous l'autorité de son mari, a sous son autorité toutes les femmes de la famille, les filles comme les belles-filles.
Les fils travaillent sous la direction du ''reggittore'', l'ainé, surnommé ''il campagnolo'' ou ''il bracciante'', a la responsabilité des cultures alors que les plus jeunes s'occupent principalement des bêtes. Tous les frères, fils et neveux sont sous les ordres du ''bracciante'' ainsi que les femmes lorsqu'elles travaillent dans les champs à l'exception de ''la reggitrice''. Les filles, en se mariant, quittent la demeure familiale pour entrer dans la nouvelle famille emmenant avec elle la dote alors que les garçons amènent leur femme et la dote. Ces regroupements conduisent à des familles en moyenne de 15 à 20 individus et jusqu'à 50 pour les plus grandes structures<ref name="BP"/>,structure familiale parfaitement illustrée par le film ''[[1900 (film)|Novecento]]'' de [[Bernardo Bertolucci]]. Un équilibre doit s'instaurer entre la taille de l'exploitation et celle de la famille afin d'assurer la subsistance de tous.
Les fils travaillent sous la direction du ''reggittore'', l'ainé, surnommé ''il campagnolo'' ou ''il bracciante'', qui a la responsabilité des cultures alors que les plus jeunes s'occupent principalement des bêtes. Tous les frères, fils et neveux sont sous les ordres du ''bracciante'' ainsi que les femmes lorsqu'elles travaillent dans les champs à l'exception de ''la reggitrice''. Les filles, en se mariant, quittent la demeure familiale pour entrer dans la nouvelle famille emmenant avec elle la [[dot]] alors que les garçons amènent leur femme et la dot. Ces regroupements conduisent à des familles en moyenne de quinze à vingt individus et jusqu'à cinquante pour les plus grandes structures<ref name="BP"/>, structure familiale parfaitement illustrée par le film ''[[1900 (film)|1900]]'' de [[Bernardo Bertolucci]]. Un équilibre doit s'instaurer entre la taille de l'exploitation et celle de la famille afin d'assurer la subsistance de tous.

== Histoire de l'art ==
L'[[école de Ferrare]] a vu le jour dans la seconde moitié du {{s-|XV|e}}. [[Cosmè Tura]], [[Francesco del Cossa]] et [[Ercole de' Roberti]] surent trouver une manière bien à eux, dont on ne trouve pas l'équivalent dans les autres foyers artistiques italiens. Corps et visages émaciés, expressions extatiques et douloureuses, ces peintres poussent à l'extrême les modèles de [[Giovanni Bellini|Bellini]] ou de [[Andrea Mantegna|Mantegna]].
Dans ce terreau « [[Expressionnisme|expressionniste]] », entre 1500 et 1525, l'Émilie est tombée sous le charme de la peinture [[Gaule cisalpine|cisalpine]] en général et de l'école allemande en particulier. Très rapidement, les modèles allemands se sont répandus à travers la plaine, grâce à la multiplication des gravures, aux voyages à [[Venise]] où la mode était aux écoles du Nord, et au passage de [[Albrecht Dürer|Dürer]] à [[Bologne]].
À [[Ecole de Parme|Parme]], la célébrité de l'école est centrée principalement au {{s-|XVI|e}} sur [[le Parmesan]] et [[le Corrège]], porteurs du mouvement [[maniériste]]. Ce dernier utilise à merveille le [[clair-obscur]] et sa conception de la perspective tournoyante font de lui l'un des précurseurs du [[Baroque]].
C'est dans cette filiation que de la fin du {{sp-|XVI|e|au|XVII|e}}, un certain nombre de peintres et en particulier la famille [[Carrache]] et leur [[École de peinture de Bologne|académie bolonaise]] des [[Incamminati]] furent les promoteurs de la [[peinture baroque]] en Italie.


== Notes et références ==
== Notes et références ==
<references/>
<references/>

== Bibliographie ==
* {{Ouvrage
|langue=fr
|prénom1=Raymond
|nom1=Chevallier
|titre=La romanisation de la Celtique du Pô
|sous-titre=essai d'histoire provinciale
|lieu=Rome
|éditeur=École française de Rome
|collection=Bibliothèque des Écoles françaises d'Athènes et de Rome
|année=1983
|pages totales=643
|passage=362
|isbn=2-7283-0048-8
|lire en ligne=http://www.persee.fr/doc/befar_0257-4101_1983_mon_249_1?h=celtique&h=po
}}
* {{Ouvrage
|langue=fr
|prénom1=Jean-Marc
|nom1=Irollo
|titre=Histoire des Étrusques
|sous-titre=l'antique civilisation toscane, {{sp-|VIII|-|I}} av. J.-C.
|lieu=Paris
|éditeur=[[Éditions Perrin|Perrin]]
|collection=Tempus
|numéro dans collection=313
|année=2010
|pages totales=212
|isbn=978-2-262-02837-4
}}


== Voir aussi ==
== Voir aussi ==
Ligne 58 : Ligne 120 :
* [[Liste de voies romaines]]
* [[Liste de voies romaines]]
* [[Fastes consulaires]], liste des Consuls romains
* [[Fastes consulaires]], liste des Consuls romains

* [[Antiquité tardive]], [[Gouverneur romain]], [[Notitia dignitatum]],
* [[Liste_des_dioc%C3%A8ses_de_l%27Empire_romain|Liste des diocèses de l'Empire romain tardif]], [[Liste_des_provinces_romaines#Liste_des_provinces_romaines_sous_le_Bas-Empire|Liste des provinces du Bas-Empire]]


=== Liens externes ===
=== Liens externes ===
* [http://www.emiliaitaly.com Émilie (Italie)]
* [http://www.emiliaitaly.com Émilie (Italie)]
* {{autorité}}


{{Portail|géographie|Italie}}
{{Portail|géographie|Émilie-Romagne}}


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[[Catégorie:Géographie de l'Émilie-Romagne]]
[[Catégorie:Géographie de l'Émilie-Romagne]]
[[Catégorie:Territoire d'Émilie-Romagne]]
[[Catégorie:Territoire en Émilie-Romagne]]

[[ar:إميليا]]
[[ca:Emília (regió)]]
[[de:Emilia (Region)]]
[[el:Αιμιλία (περιοχή)]]
[[eml:Emégglia]]
[[en:Emilia (region of Italy)]]
[[es:Emilia]]
[[eu:Emilia]]
[[id:Emilia]]
[[it:Emilia]]
[[la:Aemilia]]
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[[no:Emilia (Italia)]]
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[[sh:Emilija (regija)]]
[[tr:Emilia]]
[[vec:Emiłia]]

Dernière version du 12 décembre 2023 à 19:53

Émilie
Émilie (Italie)
Les 6 six provinces de l'Émilie
Administration
Pays Drapeau de l'Italie Italie
Provinces Plaisance, Parme, Reggio d'Émilie, Modène, Ferrare, Bologne (en excluant la zone d’Imola)
Démographie
Population 3 128 000 hab.
Densité 180 hab./km2
Géographie
Coordonnées 44° 45′ nord, 11° 00′ est
Superficie 1 735 400 ha = 17 354 km2
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Italie
Voir sur la carte administrative d'Italie
Émilie

L'Émilie (Emilia en italien) est une région historique de l'Italie septentrionale, qui avec la Romagne forme la région de l'Émilie-Romagne.

Son nom vient de la via Aemilia, route construite par le consul romain Marcus Aemilius Lepidus, élu en 187 av. J.-C., pour relier les deux cités de Rimini et Plaisance.

Confins[modifier | modifier le code]

Les limites géographiques de l'Émilie sont : à l’est les fleuves Sillaro et Reno, qui la séparent de la Romagne, au nord le , qui la sépare de la Lombardie et de la Vénétie, et au sud les crêtes des Apennins qui la distinguent de la Toscane.

Elle comprend les provinces de Plaisance, Parme, Reggio d'Émilie, Modène, Ferrare et de Bologne (sauf la zone d’Imola).

Histoire[modifier | modifier le code]

Depuis l'occupation par les Étrusques, plusieurs siècles avant notre ère, la région a subi les mêmes parcours historiques que sa voisine la Romagne.

À partir de 568 apr. J.-C. (année d'arrivée des Lombards dans la plaine du Pô) jusqu'en 1859, l'Émilie était une partie intégrante de la Lombardie et ses habitants étaient appelés Lombards. Il est vrai cependant que cette définition fut imposée par les Lombards après avoir envahi une partie du territoire de la région romaine composée des villes de Forum Livii (Forlì), Forum Cornelii (Imola), Faventia (Faenza), Bononia (Bologne), Mutina (Modène), Regium (Reggio d'Émilie). C’était la huitième région d'Auguste, dénommée justement Émilie.

Au moment de l'invasion franco-piémontaise, pour éviter la création d'une Lombardie trop puissante, les sabaudi créèrent entièrement le concept d'Émilie (réhabilitant pour l'occasion le nom de l'ancienne région Augustea). Ceci a entraîné le changement de certains toponymes. Par exemple, Reggio nell'Emilia, avant l’unité de l'Italie, était appelée simplement Reggio ou même Reggio di Lombardia.

Divisions politiques antiques[modifier | modifier le code]

Les principaux anciens États inclus dans la région sont le duché de Modène et de Reggio, le duché de Parme et de Plaisance et le duché de Ferrare ; Bologne a été un temps une ville frontière entre la Lombardie et Romagne. Cependant, l'État pontifical a presque toujours été la puissance dominante dans la région jusqu'au Risorgimento.

Sur les dix mois qui séparent la paix de Villafranca à l'expédition des Mille de Giuseppe Garibaldi, l’Émilie courut des dangers aussi graves que ceux que le Piémont avait courus avant la guerre de 1859. Les ducs, les archiducs et les légats pontificaux ayant fui de leurs sièges depuis avant cette guerre, n'avaient plus osé y retourner ; et alors Parme, Modène, Bologne avec la Romagne, se serrèrent dans un seul État, qui dans le beau souvenir de la grande voie romaine de Plaisance à Rimini, l’appelèrent Émilie (Emilia).

Histoire de l'économie agraire[modifier | modifier le code]

Organisation agraire[modifier | modifier le code]

En Émilie comme dans toute la plaine du , au XIXe siècle et début du XXe siècle, les terres sont la propriété d'un petit nombre de nobles, de bourgeois et d'institutions ecclésiastiques qui louent, par baux d'un an[1], les propriétés à des métayers (en italien, mezzadri). Tous les membres de la famille, y compris les plus jeunes enfants, sont considérés comme membres productifs de l'exploitation[2].

La famille patriarcale[modifier | modifier le code]

La vie des mezzadri s'articule autour du chef de famille que l'on désigne par il reggittore. Il négocie avec le propriétaire des terres le partage des récoltes et la tenue des comptes. Son épouse, dénommée la reggitrice, est chargée des tâches domestiques, la basse-cour, la vente et la production des œufs, du fromage, des fruits. La reggitrice, elle-même sous l'autorité de son mari, a sous son autorité toutes les femmes de la famille, les filles comme les belles-filles. Les fils travaillent sous la direction du reggittore, l'ainé, surnommé il campagnolo ou il bracciante, qui a la responsabilité des cultures alors que les plus jeunes s'occupent principalement des bêtes. Tous les frères, fils et neveux sont sous les ordres du bracciante ainsi que les femmes lorsqu'elles travaillent dans les champs à l'exception de la reggitrice. Les filles, en se mariant, quittent la demeure familiale pour entrer dans la nouvelle famille emmenant avec elle la dot alors que les garçons amènent leur femme et la dot. Ces regroupements conduisent à des familles en moyenne de quinze à vingt individus et jusqu'à cinquante pour les plus grandes structures[1], structure familiale parfaitement illustrée par le film 1900 de Bernardo Bertolucci. Un équilibre doit s'instaurer entre la taille de l'exploitation et celle de la famille afin d'assurer la subsistance de tous.

Histoire de l'art[modifier | modifier le code]

L'école de Ferrare a vu le jour dans la seconde moitié du XVe siècle. Cosmè Tura, Francesco del Cossa et Ercole de' Roberti surent trouver une manière bien à eux, dont on ne trouve pas l'équivalent dans les autres foyers artistiques italiens. Corps et visages émaciés, expressions extatiques et douloureuses, ces peintres poussent à l'extrême les modèles de Bellini ou de Mantegna. Dans ce terreau « expressionniste », entre 1500 et 1525, l'Émilie est tombée sous le charme de la peinture cisalpine en général et de l'école allemande en particulier. Très rapidement, les modèles allemands se sont répandus à travers la plaine, grâce à la multiplication des gravures, aux voyages à Venise où la mode était aux écoles du Nord, et au passage de Dürer à Bologne. À Parme, la célébrité de l'école est centrée principalement au XVIe siècle sur le Parmesan et le Corrège, porteurs du mouvement maniériste. Ce dernier utilise à merveille le clair-obscur et sa conception de la perspective tournoyante font de lui l'un des précurseurs du Baroque. C'est dans cette filiation que de la fin du XVIe au XVIIe siècle, un certain nombre de peintres et en particulier la famille Carrache et leur académie bolonaise des Incamminati furent les promoteurs de la peinture baroque en Italie.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Bella Parma, No 1, septembre 2003
  2. Adele Grisendi dans son roman Bacciami piccina relate l'organisation des familles de paysans dans la province de Reggio d'Émilie.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Raymond Chevallier, La romanisation de la Celtique du Pô : essai d'histoire provinciale, Rome, École française de Rome, coll. « Bibliothèque des Écoles françaises d'Athènes et de Rome », , 643 p. (ISBN 2-7283-0048-8, lire en ligne), p. 362
  • Jean-Marc Irollo, Histoire des Étrusques : l'antique civilisation toscane, VIIIe – Ier siècle av. J.-C., Paris, Perrin, coll. « Tempus » (no 313), , 212 p. (ISBN 978-2-262-02837-4)

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]