« Bipartisme » : différence entre les versions

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Au sein des [[Démocratie|régimes démocratiques]], le '''bipartisme''' est une variante particulière du [[multipartisme]] qui peut s'expliquer par différentes causes agissant de façon séparée ou combinée :
Au sein des [[Démocratie|régimes démocratiques]], le '''bipartisme''' est une variante particulière du [[multipartisme]] qui peut s'expliquer par différentes causes agissant de façon séparée ou combinée :
* deux [[Parti politique|partis]] obtiennent régulièrement et de façon alternative des [[Majorité|majorités absolues]] au [[Parlement]] leur permettant de gouverner et de se succéder à la tête du [[gouvernement]] ;
* deux [[Parti politique|partis]] obtiennent régulièrement et de façon alternative des [[majorité absolue|majorités absolues]] au [[Parlement]] leur permettant de gouverner et de se succéder à la tête du [[gouvernement]] ;
* les modalités de scrutin aux [[Élection législative|élections législatives]] et [[Élection présidentielle|présidentielles]] (notamment le [[scrutin majoritaire]]) contribuent fortement -sinon imposent- une [[bipolarisation]] de l'expression du suffrage politique .
* les modalités de scrutin aux [[Élection législative|élections législatives]] et [[Élection présidentielle|présidentielles]] (notamment le [[scrutin majoritaire]]) contribuent fortement -sinon imposent- une [[bipolarisation]] de l'expression du suffrage politique.
* les considérations de « [[vote utile]] » font que la majorité des électeurs apporte son vote au candidat susceptible certes de défendre leur point de vue mais aussi réputé avoir le plus de chances de l'emporter sur les autres candidats en lice.
* les considérations de « [[vote utile]] » font que la majorité des électeurs apporte son vote au candidat susceptible certes de défendre leur point de vue mais aussi réputé avoir le plus de chances de l'emporter sur les autres candidats en lice.


== Typologie==
== Typologie ==
Il faut distinguer deux types de bipartisme :
Il faut distinguer deux types de bipartisme :
* le « '''bipartisme absolu''' » est une situation particulière (cf les [[États-Unis]]) où les usages et les dispositions réglementaires font que l'action politique et l'alternance démocratique sont censées être assurées par la collaboration et/ou la rivalité entre deux partis et deux partis seulement représentés au Parlement ;
* le « '''bipartisme absolu''' » est une situation particulière (cf les [[Politique aux États-Unis|États-Unis]]) où les usages et les dispositions réglementaires font que l'action politique et l'alternance démocratique sont censées être assurées par la collaboration et/ou la rivalité entre deux partis et deux partis seulement représentés au Parlement ;
* le « '''bipartisme élargi''' » est la situation la plus fréquente (cf la [[Grande-Bretagne]]) où – de fait, en raison du mode de scrutin à un seul tour – seuls deux partis obtiennent des majorités suffisantes pour être à l'initiative de [[loi]]s. (Mécanisme décrit par la [[Loi de Duverger|Loi dite Loi de Duverger]]). D'autres partis minoritaires peuvent siéger au Parlement et occuper des mandats locaux mais restent cantonnés à un rôle secondaire.
* le « '''bipartisme élargi''' » est la situation la plus fréquente (cf le [[Politique au Royaume-Uni|Royaume-Uni]]) où – de fait, en raison du mode de scrutin à un seul tour – seuls deux partis obtiennent des majorités suffisantes pour être à l'initiative de [[loi]]s. (Mécanisme décrit par la [[Loi de Duverger|Loi dite de Duverger]]). D'autres partis minoritaires peuvent siéger au Parlement et occuper des mandats locaux mais restent cantonnés à un rôle secondaire.


== Pratiques du bipartisme ==
== Pratiques du bipartisme ==
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=== Bipolarisation forte ===
=== Bipolarisation forte ===
Au [[Québec]], les députés suivent une ''discipline de parti'' stricte pour le vote des [[Projet de loi|projets de loi]]. Un vote contraire à celui du chef de parti, généralement chef du gouvernement si le parti est dans la majorité, entraîne des sanctions disciplinaires, allant jusqu'à l'exclusion.<br>
Au [[Québec]], les députés suivent généralement une ''discipline de parti'' stricte pour le vote des [[processus législatif en France|projets de loi]]. Un vote contraire à celui du chef de parti, généralement chef du gouvernement si le parti est dans la majorité, peut entraîner des sanctions disciplinaires, allant jusqu'à l'exclusion.

En [[Grande-Bretagne]], la cohésion des partis est également forte : au sein du Parti conservateur ([[Parti Tory]]), ou du Parti travailliste ([[Labour Party]]), les [[whips]] sont chargés de faire régner la [[discipline de vote]].
En [[Grande-Bretagne]], la cohésion des partis est également forte : au sein du [[Parti conservateur (Royaume-Uni)|Parti conservateur]] (Parti Tory), ou du Parti travailliste ([[Parti travailliste (Royaume-Uni)|Labour Party]]), les [[Whip (politique)|whips]] sont chargés de faire régner la discipline de vote.


=== Bipolarisation modérée ===
=== Bipolarisation modérée ===
Dans de nombreux pays démocratiques, bien qu'il existe une multitude de tendances politiques au sein du [[Parlement]], le [[Centrisme|centre]] et les [[Extrémisme|extrêmes]] sont relativement faibles, et doivent souvent conclure des alliances électorales ou élaborer des programmes communs de gouvernement avec les deux principaux partis pour peser plus efficacement sur les orientations générales ou les décisions particulières .<br>
Dans de nombreux pays démocratiques, bien qu'il existe une multitude de tendances politiques au sein du [[Parlement]], le [[Centrisme|centre]] et les [[Extrémisme|extrêmes]] sont relativement faibles, et doivent souvent conclure des alliances électorales ou élaborer des programmes communs de gouvernement avec les deux principaux partis pour peser plus efficacement sur les orientations générales ou les décisions particulières.

C'est le cas aux [[États-Unis]], où la [[séparation des pouvoirs]] implique toujours une certaine dose de collaboration . Au sein des partis [[Parti démocrate (États-Unis)|démocrate]] et [[Parti républicain (États-Unis)|républicain]] américains, existe une grande liberté de parole individuelle et les consignes de votes ne sont pas aussi impératives. Est également sous-jacente la diversité des courants qui se manifestent dans chaque camp à l'occasion des [[élections primaires]] en vue de l'élection majeure : l'[[élection présidentielle]].
C'est le cas aux [[États-Unis]], où la [[séparation des pouvoirs]] implique toujours une certaine dose de collaboration. Au sein des partis [[Parti démocrate (États-Unis)|démocrate]] et [[Parti républicain (États-Unis)|républicain]] américains, existe une grande liberté de parole individuelle et les consignes de votes ne sont pas aussi impératives. Est également sous-jacente la diversité des courants qui se manifestent dans chaque camp à l'occasion des [[élection primaire|élections primaires]] en vue de l'élection majeure : l'[[élection présidentielle]].


{{Autres projets|commons=Red State-Blue State Divide|commons titre=la répartition géographique des démocrates et des républicains élections présidentielles américaines}}
{{Autres projets|commons=Red State-Blue State Divide|commons titre=la répartition géographique des démocrates et des républicains élections présidentielles américaines}}


=== Bipolarisation plus apparente que réelle ===
=== Bipolarisation plus apparente que réelle ===
Selon Jérôme Grondreux <ref> Maitre de conférence à l'université Pari-Sorbonne IV , chargé d'enseignement à Sciences-Po. « ''L'impossible bipartisme'' » cité par le Quotidien La Croix 28 nov 2012 p. 25 </ref> le régime politique français pratiquerait une forme très atténuée de bipartisme : Le cadre institutionnel en principe favorable au bipartisme serait en permanence bouleversé par la segmentation sociologique et politique de l'électorat réel. « ''Alors que nos institutions depuis la réforme de 1962 instituant l'élection du président de la république française au suffrage universel direct poussent à l'union de la gauche et de la droite, il apparait impossible d'établir dans notre pays un véritable bipartisme'' ».<br>
Selon Jérôme Grondeux, le régime politique français pratiquerait une forme très atténuée de bipartisme : le cadre institutionnel en principe favorable au bipartisme serait en permanence bouleversé par la segmentation sociologique et politique de l'électorat réel. {{citation|Alors que nos institutions depuis la réforme de 1962 instituant l'élection du président de la république française au suffrage universel direct poussent à l'union de la gauche et de la droite, il apparaît impossible d'établir [en France] un véritable bipartisme}}<ref name="grondeux">Maître de conférence à l'université Pari-Sorbonne {{IV}}, chargé d'enseignement à Sciences-Po. « ''L'impossible bipartisme'' » cité par le Quotidien La Croix 28 novembre 2012 {{p.|25}}. http://www.la-croix.com/Archives/2012-11-28/Forum.-L-impossible-bipartisme.-Jerome-Grondeux-maitre-de-conferences-a-l-universite-Paris-Sorbonne-Paris-IV-charge-d-enseignement-a-Sciences-Po-et-a-l-Institut-catholique-de-Paris-_NP_-2012-11-28-881854</ref>.
La raison profonde remonterait à la Révolution française, où les français se divisent désormais en «bleus», «blancs» et «rouges» :<br>
:Les «'''bleus'''» sont partisans de l'esprit de 1789,de la phase la plus libérale du mouvement. Les droits de l'homme les satisfont, mais à leurs yeux, l'égalité doit être plus politique que sociale : ils sont partisans de la légalité et du gouvernement représentatif, hostiles à la terreur et aux «sans-culottes».
:Les «'''blancs'''» rejettent autant les idées de 1789 et de 1793 : Ils comptent sur la tradition catholique et monarchique pour présider aux destinées du pays et garantir l'ordre.
:Les «'''rouges'''» assument les idées de 1793 et la perspective d'une regénération égalitaire de la nation et se reconnaissent dans les aspirations des «sans-culottes» de forger une communauté fraternelle et solidaire.


La raison profonde remonterait à la Révolution française, où les Français se divisent désormais en « bleus », « blancs » et « rouges » :
Dans le cadre de ce partage, les partis blancs et rouges demeurent stables , toujours à droite ou à gauche. En revanche le « parti bleu » plus modéré et libéral pose problème:
* Les « '''bleus''' » sont partisans de l'esprit de 1789, de la phase la plus libérale du mouvement. Ils soutiennent la [[Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789]] et la [[Nuit du 4 août 1789|Nuit du 4 août]], mais à leurs yeux, l'égalité doit être plus politique que sociale : ils sont partisans de la légalité et du gouvernement représentatif, hostiles à la Terreur et aux « sans-culottes ».
:Situé à plutôt à gauche sous la [[Restauration]], il va se diviser entre gauche et droite sous la [[Monarchie de juillet]], la [[seconde république]], et le [[Second Empire]].
* Les « '''blancs''' » rejettent autant les idées de 1789 et de 1793 : Ils comptent sur la tradition catholique et monarchique pour présider aux destinées du pays et garantir l'ordre.
:Au début de la [[Troisième république]], alors que le régime peine à s'établir, le « parti bleu » se positionne majoritairement à gauche. [[Gambetta]] souhaite que le régime trouve son équilibre dans la confrontation organisée entre un grand rassemblement républicain regroupant les gauches de l'époque et un grand bloc conservateur.
* Les « '''rouges''' » assument les idées de 1793, la [[Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1793]] et [[Constitution du 6 messidor an I|Constitution de l'an {{I}}]] et la perspective d'une régénération égalitaire de la nation et se reconnaissent dans les aspirations des « sans-culottes » de forger une communauté fraternelle et solidaire.
:Cependant, à la [[Belle époque]], l'arc républicain s'ouvre pour se diversifier à nouveau et se répartir sur l'ensemble de l'échiquier politique :Les «[[Radicaux]]» , «rouges» à l'origine se bleuissent à l'occasion de leur installation au pouvoir, socialistes et communistes assumant pour leur part l'héritage «rouge».
:Dans les années 1930, [[Paul Reynaud]], espoir de la droite républicaine, défend l'idée d'un grand rassemblement des modérés face à une gauche allant des communistes aux radicaux pour animer un « parlementarisme rationalisé » porteur de stabilité politique. Mais il se heurte à [[Pierre-Etienne Flandin]], au sein même de son propre parti ( l'[[Alliance démocratique]] ) qui va réussir à imposer l'idée d'une alliance ponctuelle entre républicains modérés et républicains radicaux situés de part et d'autre de la frontière droite-gauche.


Dans le cadre de ce partage, les partis blancs et rouges demeurent stables, toujours à droite ou à gauche. En revanche le « parti bleu » plus modéré et libéral pose problème :
Ultérieurement, si la pratique des alternances démocratiques et des périodes de cohabitation a pu contribuer à dédramatiser le clivage droite-gauche, il apparait - à l'occasion des Congrès ou Universités d'été organisés par les forces politiques ou des élections primaires tenues pour désigner les candidats aux élections présidentielles - que les clivages internes au sein de la gauche comme de la droite se sont approfondis:
* Situé à plutôt à gauche sous la [[Restauration (histoire de France)|Restauration]], il va se diviser entre gauche et droite sous la [[monarchie de Juillet]], la [[Deuxième République (France)|Deuxième République]], et le [[Second Empire]].
:A gauche, les courants «rouges» et «bleus» continuent régulièrement à s'affronter : Les uns rêvent de démocratie directe, de refonte égalitaire de la société pour aboutir à une société nivelée et fraternelle. Les autres acceptent l'économie de marché et espèrent faire passer un idéal réformateur par le jeu des institutions.
* Au début de la [[Troisième République (France)|Troisième République]], alors que le régime peine à s'établir, le « parti bleu » se positionne majoritairement à gauche. [[Léon Gambetta|Gambetta]] souhaite que le régime trouve son équilibre dans la confrontation organisée entre un grand rassemblement républicain regroupant les gauches de l'époque et un grand bloc conservateur.
:A droite, les leaders «blancs» ou «bleus» sont en situation de franche rivalité : Les uns, plus libéraux et ouverts aux transformations nécessaires de la société. Les autres, plus autoritaires et partisans d'un Etat gardien tutélaire de l'ordre.<br>
* Cependant, à la [[Belle Époque]], l'arc républicain s'ouvre pour se diversifier à nouveau et se répartir sur l'ensemble de l'échiquier politique : les « [[Parti radical (France)|Radicaux]] », « rouges » à l'origine se bleuissent à l'occasion de leur installation au pouvoir, socialistes et communistes assumant pour leur part l'héritage « rouge ».
Dans ces conditions, selon Jérôme Grondreux <ref> op. cit. </ref> les tempéraments politiques en France ne peuvent être analysés dans le cadre d'une logique binaire: Les Français sont divisés -depuis la Révolution- selon une partition ternaire. Celle-ci peut évoluer à la marge -l'histoire politique française le démontre suffisament- mais « ''Ni l'hégémonie du parti socialiste à gauche, ni celle de l'UMP à droite ne sont donc pour demain''.»
* Dans les années 1930, [[Paul Reynaud]], espoir de la droite républicaine, défend l'idée d'un grand rassemblement des modérés face à une gauche allant des communistes aux radicaux pour animer un « parlementarisme rationalisé » porteur de stabilité politique. Mais il se heurte à [[Pierre-Étienne Flandin]], au sein même de son propre parti (l'[[Alliance démocratique (France)|Alliance démocratique]]) qui va réussir à imposer l'idée d'une alliance ponctuelle entre républicains modérés et républicains radicaux situés de part et d'autre de la frontière droite-gauche.


Ultérieurement, si la pratique des alternances démocratiques et des périodes de cohabitation a pu contribuer à dédramatiser le clivage droite-gauche, il apparaît - à l'occasion des Congrès ou Universités d'été organisés par les forces politiques ou des élections primaires tenues pour désigner les candidats aux élections présidentielles - que les clivages internes au sein de la gauche comme de la droite se sont approfondis :
* À gauche, les courants « rouges » et « bleus » continuent régulièrement à s'affronter : Les uns rêvent de démocratie directe, de refonte égalitaire de la société pour aboutir à une société nivelée et fraternelle. Les autres acceptent l'économie de marché et espèrent faire passer un idéal réformateur par le jeu des institutions.
* À droite, les leaders « blancs » ou « bleus » sont en situation de franche rivalité : les uns, plus libéraux et ouverts aux transformations nécessaires de la société. Les autres, plus autoritaires et partisans d'un État gardien tutélaire de l'ordre.


Dans ces conditions, selon Jérôme Grondreux<ref name="grondeux"/>, les tempéraments politiques en France ne peuvent être analysés dans le cadre d'une logique binaire : Les Français sont divisés – depuis la Révolution – selon une partition ternaire. Celle-ci peut évoluer à la marge – l'histoire politique française le démontre suffisamment – mais « Ni l'hégémonie du parti socialiste à gauche, ni celle de l'UMP à droite ne sont donc pour demain ».


Lorsque la politique menée est similaire ou identique par les deux partis, on obtient, à défaut d'un [[parti unique]], une [[pensée unique|politique unique]].
== Pays bipartistes ==
Cela peut se dissimuler par un [[Clivage (politique)|clivage politique]] exacerbé sur les questions mineures ([[Responsabilité sociétale|politiques sociétales]]{{etc.}}).
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== Pays bipartites ==
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== Notes et références ==
== Notes et références ==
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== Voir aussi ==
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=== Articles connexes ===
* [[Alternance politique]]
* [[Alternance politique]]
* [[Bipolarisation]]
* [[Bipolarisation]]
* [[Diète polonaise]]
* [[Gauche et droite en politique]]
* [[Gauche et droite en politique]]
* [[Multipartisme]]
* [[Multipartisme]]
* [[Parlement]]
* [[Parlement]]
* [[Particratie]]
* [[Régime parlementaire]]
* [[Régime parlementaire]]
* [[Régime des partis]]
* [[Système des partis]]
* [[Parti unique]]
* [[Parti unique]]
* [[Loi de Duverger]] (Bipartisme vu comme le résultat du mode de scrutin majoritaire à un tour )
* [[Loi de Duverger]] (bipartisme vu comme le résultat du mode de scrutin majoritaire à un tour)
* [[Parti de gouvernement]]
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* [[Tiers parti]]
* [[Mouseland]]


== Liens externes ==
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* {{en}} [http://home.comcast.net/~plutarch/twoparty.html List of reasons why a two-party system is bad]
* {{en}} [http://home.comcast.net/~plutarch/twoparty.html List of reasons why a two-party system is bad]


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[[Catégorie:Système politique]]

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[[sh:Dvopartijski sistem]]
[[sv:Tvåpartisystem]]
[[tr:İki partili sistem]]
[[uk:Двопартійна система]]
[[ur:دو جماعتی نظام]]
[[zh:兩黨制]]

Dernière version du 5 janvier 2024 à 10:13

Au sein des régimes démocratiques, le bipartisme est une variante particulière du multipartisme qui peut s'expliquer par différentes causes agissant de façon séparée ou combinée :

Typologie[modifier | modifier le code]

Il faut distinguer deux types de bipartisme :

  • le « bipartisme absolu » est une situation particulière (cf les États-Unis) où les usages et les dispositions réglementaires font que l'action politique et l'alternance démocratique sont censées être assurées par la collaboration et/ou la rivalité entre deux partis et deux partis seulement représentés au Parlement ;
  • le « bipartisme élargi » est la situation la plus fréquente (cf le Royaume-Uni) où – de fait, en raison du mode de scrutin à un seul tour – seuls deux partis obtiennent des majorités suffisantes pour être à l'initiative de lois. (Mécanisme décrit par la Loi dite de Duverger). D'autres partis minoritaires peuvent siéger au Parlement et occuper des mandats locaux mais restent cantonnés à un rôle secondaire.

Pratiques du bipartisme[modifier | modifier le code]

L'attitude des partis dans les situations de bipartisme est variable.

Bipolarisation forte[modifier | modifier le code]

Au Québec, les députés suivent généralement une discipline de parti stricte pour le vote des projets de loi. Un vote contraire à celui du chef de parti, généralement chef du gouvernement si le parti est dans la majorité, peut entraîner des sanctions disciplinaires, allant jusqu'à l'exclusion.

En Grande-Bretagne, la cohésion des partis est également forte : au sein du Parti conservateur (Parti Tory), ou du Parti travailliste (Labour Party), les whips sont chargés de faire régner la discipline de vote.

Bipolarisation modérée[modifier | modifier le code]

Dans de nombreux pays démocratiques, bien qu'il existe une multitude de tendances politiques au sein du Parlement, le centre et les extrêmes sont relativement faibles, et doivent souvent conclure des alliances électorales ou élaborer des programmes communs de gouvernement avec les deux principaux partis pour peser plus efficacement sur les orientations générales ou les décisions particulières.

C'est le cas aux États-Unis, où la séparation des pouvoirs implique toujours une certaine dose de collaboration. Au sein des partis démocrate et républicain américains, existe une grande liberté de parole individuelle et les consignes de votes ne sont pas aussi impératives. Est également sous-jacente la diversité des courants qui se manifestent dans chaque camp à l'occasion des élections primaires en vue de l'élection majeure : l'élection présidentielle.

Bipolarisation plus apparente que réelle[modifier | modifier le code]

Selon Jérôme Grondeux, le régime politique français pratiquerait une forme très atténuée de bipartisme : le cadre institutionnel en principe favorable au bipartisme serait en permanence bouleversé par la segmentation sociologique et politique de l'électorat réel. « Alors que nos institutions depuis la réforme de 1962 instituant l'élection du président de la république française au suffrage universel direct poussent à l'union de la gauche et de la droite, il apparaît impossible d'établir [en France] un véritable bipartisme »[1].

La raison profonde remonterait à la Révolution française, où les Français se divisent désormais en « bleus », « blancs » et « rouges » :

  • Les « bleus » sont partisans de l'esprit de 1789, de la phase la plus libérale du mouvement. Ils soutiennent la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789 et la Nuit du 4 août, mais à leurs yeux, l'égalité doit être plus politique que sociale : ils sont partisans de la légalité et du gouvernement représentatif, hostiles à la Terreur et aux « sans-culottes ».
  • Les « blancs » rejettent autant les idées de 1789 et de 1793 : Ils comptent sur la tradition catholique et monarchique pour présider aux destinées du pays et garantir l'ordre.
  • Les « rouges » assument les idées de 1793, la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1793 et Constitution de l'an I et la perspective d'une régénération égalitaire de la nation et se reconnaissent dans les aspirations des « sans-culottes » de forger une communauté fraternelle et solidaire.

Dans le cadre de ce partage, les partis blancs et rouges demeurent stables, toujours à droite ou à gauche. En revanche le « parti bleu » plus modéré et libéral pose problème :

  • Situé à plutôt à gauche sous la Restauration, il va se diviser entre gauche et droite sous la monarchie de Juillet, la Deuxième République, et le Second Empire.
  • Au début de la Troisième République, alors que le régime peine à s'établir, le « parti bleu » se positionne majoritairement à gauche. Gambetta souhaite que le régime trouve son équilibre dans la confrontation organisée entre un grand rassemblement républicain regroupant les gauches de l'époque et un grand bloc conservateur.
  • Cependant, à la Belle Époque, l'arc républicain s'ouvre pour se diversifier à nouveau et se répartir sur l'ensemble de l'échiquier politique : les « Radicaux », « rouges » à l'origine se bleuissent à l'occasion de leur installation au pouvoir, socialistes et communistes assumant pour leur part l'héritage « rouge ».
  • Dans les années 1930, Paul Reynaud, espoir de la droite républicaine, défend l'idée d'un grand rassemblement des modérés face à une gauche allant des communistes aux radicaux pour animer un « parlementarisme rationalisé » porteur de stabilité politique. Mais il se heurte à Pierre-Étienne Flandin, au sein même de son propre parti (l'Alliance démocratique) qui va réussir à imposer l'idée d'une alliance ponctuelle entre républicains modérés et républicains radicaux situés de part et d'autre de la frontière droite-gauche.

Ultérieurement, si la pratique des alternances démocratiques et des périodes de cohabitation a pu contribuer à dédramatiser le clivage droite-gauche, il apparaît - à l'occasion des Congrès ou Universités d'été organisés par les forces politiques ou des élections primaires tenues pour désigner les candidats aux élections présidentielles - que les clivages internes au sein de la gauche comme de la droite se sont approfondis :

  • À gauche, les courants « rouges » et « bleus » continuent régulièrement à s'affronter : Les uns rêvent de démocratie directe, de refonte égalitaire de la société pour aboutir à une société nivelée et fraternelle. Les autres acceptent l'économie de marché et espèrent faire passer un idéal réformateur par le jeu des institutions.
  • À droite, les leaders « blancs » ou « bleus » sont en situation de franche rivalité : les uns, plus libéraux et ouverts aux transformations nécessaires de la société. Les autres, plus autoritaires et partisans d'un État gardien tutélaire de l'ordre.

Dans ces conditions, selon Jérôme Grondreux[1], les tempéraments politiques en France ne peuvent être analysés dans le cadre d'une logique binaire : Les Français sont divisés – depuis la Révolution – selon une partition ternaire. Celle-ci peut évoluer à la marge – l'histoire politique française le démontre suffisamment – mais « Ni l'hégémonie du parti socialiste à gauche, ni celle de l'UMP à droite ne sont donc pour demain ».

Lorsque la politique menée est similaire ou identique par les deux partis, on obtient, à défaut d'un parti unique, une politique unique. Cela peut se dissimuler par un clivage politique exacerbé sur les questions mineures (politiques sociétalesetc.).

Pays bipartites[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Maître de conférence à l'université Pari-Sorbonne IV, chargé d'enseignement à Sciences-Po. « L'impossible bipartisme » cité par le Quotidien La Croix 28 novembre 2012 p. 25. http://www.la-croix.com/Archives/2012-11-28/Forum.-L-impossible-bipartisme.-Jerome-Grondeux-maitre-de-conferences-a-l-universite-Paris-Sorbonne-Paris-IV-charge-d-enseignement-a-Sciences-Po-et-a-l-Institut-catholique-de-Paris-_NP_-2012-11-28-881854

Annexes[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]