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'''Joaquín Balaguer Ricardo''' (né le {{1er septembre}} [[1906]] à Villa Navarrete, province de Santiago (RD), mort le [[14 juillet]] [[2002]]), est un [[homme d'État]] et président de la [[République dominicaine]] à plusieurs reprises.
'''Joaquín Balaguer Ricardo''' (né le {{Date de naissance|1 septembre 1906}} à Villa Navarrete, province de Santiago (RD), mort le {{Date de décès|14 juillet 2002}}), est un [[homme d'État]] [[République dominicaine|dominicain]] et [[président de la République dominicaine]] à plusieurs reprises.


== Biographie ==
== Biographie ==


Issu d'une famille d'origine [[Catalogne|catalane]] et portoricaine, il étudia à [[Santiago de los Caballeros]] où il fut [[Bachelier (titre)|bachelier]] en sciences sociales, philosophie et lettres. Puis il travailla pour le journal ''La Información'' de la même ville de 1924 à 1928, fut diplômé en droit de la ''Universidad Autónoma de Santo Domingo'' (UASD) en 1929 et obtint un [[doctorat en droit]] à l'Université de la [[Sorbonne]] (Paris, France) en 1934, où il étudia aussi l'économie politique.
Issu d'une famille d'origine [[Catalogne|catalane]] et portoricaine, il étudia à [[Santiago de los Caballeros]] où il fut [[Bachelier (titre)|bachelier]] en sciences sociales, philosophie et lettres. Puis il travailla pour le journal ''La Información'' de la même ville de 1924 à 1928, fut diplômé en droit de la ''Universidad Autónoma de Santo Domingo'' (UASD) en 1929 et obtint un [[doctorat en droit]] à l'université de la [[Sorbonne]] (Paris, France) en 1934, où il étudia aussi l'économie politique.


Membre du Parti dominicain (PD) et proche et docile collaborateur des frères dictateurs [[Rafael Leónidas Trujillo Molina|Trujillo]], il occupa successivement entre 1935 et 1960 les postes de sous-secrétaire de l'Éducation publique et des Beaux-arts, [[sous-secrétaire d'État]] de la Présidence, [[sous-secrétaire d'État]] au ministère des Relations extérieures, ambassadeur plénipotentiaire successivement en Colombie, en Équateur, au Venezuela, au Honduras et au Mexique, secrétaire d'État à l'Éducation publique et aux Beaux-arts, secrétaire d'État aux Relations extérieures, secrétaire d'État à la Présidence et vice-président de la République dominicaine.
Membre du [[Parti dominicain]] (PD) et proche et docile collaborateur des frères dictateurs [[Rafael Leónidas Trujillo Molina|Trujillo]], il occupa successivement entre 1935 et 1960 les postes de sous-secrétaire de l'Éducation publique et des Beaux-arts, [[sous-secrétaire d'État]] de la Présidence, [[sous-secrétaire d'État]] au ministère des Relations extérieures, ambassadeur plénipotentiaire successivement en Colombie, en [[Équateur (pays)|Équateur]], au [[Venezuela]], au Honduras et au Mexique, secrétaire d'État à l'Éducation publique et aux Beaux-arts, secrétaire d'État aux Relations extérieures, secrétaire d'État à la Présidence et vice-président de la République dominicaine.


En 1960, à la suite de divers incidents dont l'apparition d'oppositions armées, l'organisation des exilés politiques, le blocus économique de l'[[Organisation des États américains]] et la crise de confiance de la population envers les frères Trujillo, ceux-ci décidèrent de lui laisser le pouvoir (lui qui leur est toujours resté fidèle) le [[3 août]] [[1960]] et ce pour calmer les esprits, mais tout en restant dans l'ombre (peu de temps puisque [[Rafael Trujillo]] fut assassiné dans son véhicule au cours d'une embuscade le [[30 mai]] [[1961]]).
En 1960, à la suite de divers incidents dont l'apparition d'oppositions armées, l'organisation des exilés politiques, le blocus économique de l'[[Organisation des États américains]] et la crise de confiance de la population envers les frères Trujillo, ceux-ci décidèrent de lui laisser le pouvoir (lui qui leur est toujours resté fidèle) le {{date|3 août 1960}} et ce pour calmer les esprits, mais tout en restant dans l'ombre (peu de temps puisque [[Rafael Trujillo]] fut assassiné dans son véhicule au cours d'une embuscade le {{date|30 mai 1961}}).


Le {{date|16 janvier 1962}}, Balaguer tente un coup d'état pour renverser le conseil créé en vue d'organiser des élections ouvertes<ref>{{Ouvrage |langue=es |auteur1=Laura Faxas |titre=El mito roto : sistema político y movimiento popular en la República Dominicana, 1961-1990 |éditeur=Siglo XXI |année=2007 |pages totales=367 |isbn=978-968-23-2726-1 |présentation en ligne={{Google Livres|TgeBIcdAXqMC|page=100}}}}</ref>. {{lien|Rafael Filiberto Bonnelly}} devient président le [[18 janvier|18]]<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Eric Paul Roorda|titre=Historical Dictionary of the Dominican Republic|éditeur=Rowman & Littlefield|année=2016|pages totales=394|isbn=978-0-8108-7906-5|présentation en ligne={{Google Livres|AozPCwAAQBAJ|page=57}}}}</ref>. Un mouvement populaire permet le [[19 janvier]], un contre-coup d’État qui réinstalle le Conseil d’État. Rafael Filiberto Bonnelly garde son poste et Balaguer doit s’exiler, obligé de demander l'asile politique aux [[États-Unis]] et de s'exiler à [[New York]] le [[7 mars]] de la même année.
Le [[18 janvier]] [[1962]], à la suite d'un coup d'État militaire, il est obligé de demander l'asile politique aux [[États-Unis]] et de s'exiler à [[New York]] le [[7 mars]] de la même année.


En [[1963]], un coup d'État militaire expulse [[Juan Bosch (1909-2001)|Juan Bosch]] (gouvernement de gauche) du pouvoir. En [[1965]], des officiers se rebellent contre la [[junte]] et remettent Bosch à la tête du pays, alors que le président des [[États-Unis]] [[Lyndon Johnson]] envoie 20&nbsp;000 soldats pendant l'[[occupation de la République dominicaine par les États-Unis]]. Balaguer redevient président de la République dominicaine en [[1966]]. Il gouverne le pays jusqu'en [[1978]], battu aux élections par [[Silvestre Antonio Guzmán Fernández]], leader du PRD. [[Jimmy Carter|Carter]], élu président des États-Unis l'année suivante, et qui rompt avec la ''realpolitik'' de [[Richard Nixon|Nixon]] pour mettre au contraire les [[droits de l'homme]] en avant, le pousse en effet à accepter les résultats et à se démettre <ref> [http://www.axl.cefan.ulaval.ca/amsudant/rep-dominicaine.htm République dominicaine], fiche de présentation, 2012. </ref>. C'est vraisemblablement sous l'effet d'une pression similaire que quelques mois avant de se démettre, il signe, le 7 septembre 1977, la [[Convention américaine relative aux droits de l'homme|Convention américaine des droits de l'homme]] (CIDH) et fait ratifier celle-ci le 25 décembre (les pouvoirs contraignants de la [[CIDH]] ne seront néanmoins acceptés que des décennies plus tard, en 1999, par son successeur [[Leonel Fernández]], avant d'être dénoncés par le Tribunal constitutionnel en 2014 <ref> Juana María Ibáñez Rivas, « De nouvelles menaces sur le processuribunal constitutionnel de la République dominicaine dénonça s de renforcement du système interaméricain des droits de l’homme », in Revue des droits de l’homme, 21 novembre 2014 </ref>).
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*''Semblanzas literarias'' (1948)
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*Literatura dominicana'' (1950)
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*''El Cristo de la libertad'' (1950)
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*''Federico García Godoy, antología'' (1951)
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Joaquín Balaguer Ricardo
Illustration.
Joaquín Balaguer Ricardo en 1977.
Fonctions
Président de la République dominicaine

(10 ans)
Vice-président Carlos Morales Troncoso (1986-1994)
Jacinto Peynado (1994-1996)
Prédécesseur Salvador Jorge Blanco
Successeur Leonel Fernández

(12 ans, 1 mois et 15 jours)
Vice-président Francisco Augusto Lora (1966-1970)
Carlos Goico Morales (1970-1978)
Prédécesseur Héctor García Godoy
Successeur Silvestre Antonio Guzmán Fernández

(1 an, 5 mois et 15 jours)
Prédécesseur Héctor Trujillo
Successeur Rafael Bonelly
Biographie
Nom de naissance Joaquín Antonio Balaguer Ricardo
Date de naissance
Lieu de naissance Villa Navarrete, République dominicaine
Date de décès (à 95 ans)
Lieu de décès Saint-Domingue (République dominicaine)
Nationalité Dominicaine
Parti politique Parti réformiste social chrétien
Diplômé de Université autonome de Saint-Domingue
Profession Avocat
Religion Catholique

Joaquín Balaguer Ricardo
Présidents de la République dominicaine

Joaquín Balaguer Ricardo (né le à Villa Navarrete, province de Santiago (RD), mort le ), est un homme d'État dominicain et président de la République dominicaine à plusieurs reprises.

Biographie[modifier | modifier le code]

Issu d'une famille d'origine catalane et portoricaine, il étudia à Santiago de los Caballeros où il fut bachelier en sciences sociales, philosophie et lettres. Puis il travailla pour le journal La Información de la même ville de 1924 à 1928, fut diplômé en droit de la Universidad Autónoma de Santo Domingo (UASD) en 1929 et obtint un doctorat en droit à l'université de la Sorbonne (Paris, France) en 1934, où il étudia aussi l'économie politique.

Membre du Parti dominicain (PD) et proche et docile collaborateur des frères dictateurs Trujillo, il occupa successivement entre 1935 et 1960 les postes de sous-secrétaire de l'Éducation publique et des Beaux-arts, sous-secrétaire d'État de la Présidence, sous-secrétaire d'État au ministère des Relations extérieures, ambassadeur plénipotentiaire successivement en Colombie, en Équateur, au Venezuela, au Honduras et au Mexique, secrétaire d'État à l'Éducation publique et aux Beaux-arts, secrétaire d'État aux Relations extérieures, secrétaire d'État à la Présidence et vice-président de la République dominicaine.

En 1960, à la suite de divers incidents dont l'apparition d'oppositions armées, l'organisation des exilés politiques, le blocus économique de l'Organisation des États américains et la crise de confiance de la population envers les frères Trujillo, ceux-ci décidèrent de lui laisser le pouvoir (lui qui leur est toujours resté fidèle) le et ce pour calmer les esprits, mais tout en restant dans l'ombre (peu de temps puisque Rafael Trujillo fut assassiné dans son véhicule au cours d'une embuscade le ).

Le , Balaguer tente un coup d'état pour renverser le conseil créé en vue d'organiser des élections ouvertes[1]. Rafael Filiberto Bonnelly (en) devient président le 18[2]. Un mouvement populaire permet le 19 janvier, un contre-coup d’État qui réinstalle le Conseil d’État. Rafael Filiberto Bonnelly garde son poste et Balaguer doit s’exiler, obligé de demander l'asile politique aux États-Unis et de s'exiler à New York le 7 mars de la même année.

En septembre 1963, un coup d'État militaire expulse Juan Bosch (gouvernement de gauche) du pouvoir, élu en décembre 1962. Le président des Etats-Unis, John F. Kennedy, rompt les relations diplomatiques de son pays avec la nouvelle junte. Elles sont rétablies peu après sa mort par le Président Lyndon Johnson[3]. En avril 1965, des officiers se rebellent contre la junte et remettent Bosch à la tête du pays, alors que le même président des États-Unis Lyndon Johnson envoie 20 000 soldats pendant l'occupation de la République dominicaine par les États-Unis. Balaguer redevient président de la République dominicaine en 1966. Estimant que c'est principalement aux électrices qu'il doit cette nomination, il choisit que des femmes pour gouverner les 26 provinces du pays. Il gouverne la République dominicaine jusqu'en 1978, battu aux élections par Silvestre Antonio Guzmán Fernández, leader du PRD. Carter, élu président des États-Unis l'année suivante, et qui rompt avec la realpolitik de Nixon pour mettre au contraire les droits de l'homme en avant, le pousse en effet à accepter les résultats et à se démettre [4]. C'est vraisemblablement sous l'effet d'une pression similaire que quelques mois avant de se démettre, il signe, le , la Convention américaine des droits de l'homme (CIDH) et fait ratifier celle-ci le (les pouvoirs contraignants de la CIDH ne seront néanmoins acceptés que des décennies plus tard, en 1999, par son successeur Leonel Fernández, avant d'être dénoncés par le Tribunal constitutionnel en 2014 [5]).

Il est réélu en 1986. Cette période fut bien différente de son précédent mandat et fut communément appelée les « douze années ».

Il abandonna le pouvoir en 1996, après une controverse au sujet de sa réélection de 1994, mais continua à être une figure importante et incontournable de la politique dominicaine. Il se représenta aux élections de 2000 mais fut seulement troisième du premier tour avec 24,6 % des suffrages. Il mourut d'une crise cardiaque en 2002, atteint aussi de cécité. Balaguer ne s'est jamais marié et n'a pas eu d'enfants. Seule une sœur lui a survécu qui décède elle-même en 2005 à 91 ans.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Psalmos paganos (1922)
  • Claro de luna (1922)
  • Tebaida lírica (1924)
  • Nociones de métrica castellana (1930)
  • Heredia verbo de la libertad (1939)
  • Azul en los charcos (1941)
  • La realidad dominicana (1941)
  • El Tratado Trujillo-Hull y la liberación financiera de la República Dominicana (1941)
  • La política internacional de Trujillo (1941)
  • Guía emocional de la ciudad romántica (1944)
  • Letras dominicanas (1944)
  • Heredia- verbo de la libertad (1945)
  • Palabras con acentos rítmicos (1946)
  • Palabras con dos acentos rítmicos (1946)
  • Realidad dominicana. Semblanza de un país y un régimen (1947)
  • Los próceres escritores (1947)
  • Semblanzas literarias (1948)
  • En torno de un pretendido vicio prosódico de los poetas hispanoamericanos (1949)
  • Literatura dominicana (1950)
  • El Cristo de la libertad (1950)
  • Federico García Godoy, antología (1951)
  • F. García Godoy (1951)
  • El principio de alternabilidad en la historia dominicana (1952)
  • Juan Antonio Alix: Décimas, Prólogo y recopilación (1953)
  • Consideración acerca de la producción e inversión de nuestros impuestos (1953)
  • Apuntes para una historia prosódica de la métrica castellana (1954)
  • Apuntes para una prosódica de la métrica castellana (1954)
  • El pensamiento vivo de Trujillo (1955)
  • Historia de la literatura dominicana (1956)
  • Discursos. Panegíricos- política y educación política internacional (1957)
  • Cristóbal Colón: precursor literario (1958)
  • El centinela de la frontera. Vida y hazañas de Antonio Duvergé (1962)
  • Vida y hazañas de Antonio Duvergé (1962)
  • El centinela de la frontera (1962)
  • El Reformismo: filosofía política de la revolución sin sangre (1966)
  • Misión de los intelectuales, Discurso (1967)
  • Con Dios- con la patria y con la libertad, Discurso (1971)
  • Conjura develada, Discurso (1971)
  • Con Dios con la patria y con la libertad (1971)
  • Ante la tumba de mi madre (1972)
  • Temas educativos y actividades diplomáticas (1973)
  • La marcha hacia el Capitolio (1973)
  • Discursos. Temas históricos y literarios (1973)
  • Temas históricos y literarios (1973)
  • Temas educativos y actividades diplomáticas (1973)
  • Cruces iluminadas (1974)
  • La palabra encadenada (1975)
  • Martí crítica e interpretación (1975)
  • La cruz de cristal (1976)
  • Discursos escogidos (1977)
  • Discurso en el develamiento de la estatua del poeta Fabio Fiallo (1977)
  • Juan Antonio Alix crítica e interpretación (1977)
  • Pedestales. Discursos históricos (1979)
  • Huerto sellado. Versos de juventud (1980)
  • Mensajes al pueblo dominicano (1983)
  • Entre la sangre del 30 de mayo y la del 24 de abril (1983)
  • La isla al revés (1983)
  • Galería heroica (1984)
  • Los carpinteros (1984)
  • La venda transparente (1987)
  • Memorias de un cortesano de la Era de Trujillo (1988)
  • Romance del caminante sin destino, Enrique Blanco (1990)
  • Voz silente (1992)
  • De vuelta al capitolio 1986-1992 (1993).
  • Nina con sexo (1995)

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (es) Laura Faxas, El mito roto : sistema político y movimiento popular en la República Dominicana, 1961-1990, Siglo XXI, , 367 p. (ISBN 978-968-23-2726-1, présentation en ligne)
  2. (en) Eric Paul Roorda, Historical Dictionary of the Dominican Republic, Rowman & Littlefield, , 394 p. (ISBN 978-0-8108-7906-5, présentation en ligne)
  3. Maurice Lemoine, Les enfants cachés du général Pinochet, Paris, Don Quichotte Editions, 2015, p. 44-45.
  4. République dominicaine, fiche de présentation, 2012.
  5. Juana María Ibáñez Rivas, « De nouvelles menaces sur le processuribunal constitutionnel de la République dominicaine dénonça s de renforcement du système interaméricain des droits de l’homme », in Revue des droits de l’homme, 21 novembre 2014

Liens externes[modifier | modifier le code]


Prédécesseur
Héctor García Godoy (provisoire)
1960-1962
1966-1978
1986-1996
Présidents de la République dominicaine
Successeur
Antonio Guzmán Fernández
Prédécesseur
Salvador Jorge Blanco
Successeur
Leonel Fernández