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Le baron '''Jean-Baptiste de Cloots'''<ref>Hervé Leuwers, ''Robespierre'', Paris, Fayard, 2014, p. 307-308.</ref>, dit '''Anacharsis Cloots''', né le {{date|24|juin|1755}} au château de Gnadenthal (''Val-de-Grâce''), près de [[Clèves]] en [[Allemagne]] et guillotiné le {{date|24|mars|1794}} à [[Paris]], est un penseur et militant politique [[Prusse|prussien]], fait citoyen d'honneur de la France le 26 juin 1792, très favorable à la Révolution française et tenant fervent de l'[[athéisme]] .
Le baron '''Jean-Baptiste de Cloots'''<ref>Hervé Leuwers, ''Robespierre'', Paris, Fayard, 2014, p. 307-308.</ref>, dit '''Anacharsis Cloots''' ou l''''Orateur du Genre humain'''<ref>{{Lien web |langue=fr |prénom=Éditions |nom=Larousse |titre=Jean-Baptiste du Val-de-Grâce baron de Cloots surnommé Anacharsis Cloots - LAROUSSE |url=https://www.larousse.fr/encyclopedie/personnage/Jean-Baptiste_du_Val-de-Gr%C3%A2ce_baron_de_Cloots/113893 |site=www.larousse.fr |consulté le=2022-12-13}}</ref>{{,}}<ref>{{Article|prénom1=Albert|nom1=Soboul|titre=Anacharsis Cloots, l’Orateur du genre humain|périodique=Annales historiques de la Révolution française|volume=239|numéro=1|date=1980|doi=10.3406/ahrf.1980.4192|lire en ligne=https://www.persee.fr/doc/ahrf_0003-4436_1980_num_239_1_4192|consulté le=2022-12-13|pages=29–58}}</ref>, né le {{date|24|juin|1755}} au château de Gnadenthal (''Val-de-Grâce''), près de [[Clèves]] en [[Allemagne]] et guillotiné le {{date|24|mars|1794}} à [[Paris]], est un [[Intellectuel|penseur]] et [[Personnalité politique|militant politique]] [[Prusse|prussien]] [[Francophilie|francophile]], fait [[Citoyen d'honneur (titre honorifique)|citoyen d'honneur]] de la [[Première République (France)|France]] le {{Date-|26 juin 1792}}, très favorable à la [[Révolution française]] et tenant fervent de l'[[athéisme]].


== Biographie ==
== Biographie ==
Né dans une famille noble prussienne d'origine hollandaise, il est l'héritier d’une grande fortune ; érudit, critique des religions révélées, Cloots se fait connaître, dès avant la [[Révolution française|Révolution]], par ses opinions francophiles : en [[1786]], dans un ouvrage intitulé ''Vœux d’un Gallophile'', il envisage le rattachement de la rive gauche du [[Rhin]] à la France.
Né dans une famille noble prussienne d'origine hollandaise, il est l'héritier d’une grande fortune ; érudit, critique des religions révélées, Cloots se fait connaître, dès avant la [[Révolution française|Révolution]], par ses opinions francophiles : en [[1786]], dans un ouvrage intitulé ''Vœux d’un Gallophile'', il envisage le rattachement de la [[Rive gauche du Rhin|rive gauche]] du [[Rhin]] à la France.


À la fin de [[1789]], il s’installe en France et pousse les différents gouvernements à répandre les idées révolutionnaires en Europe. Ayant changé son nom en ''[[Anacharsis]]'', il se proclame « orateur du genre humain » et publie à partir de [[1792]] ''L’Orateur universel''. En février 1792, il publie son livre ''République universelle''. Cependant, en 1791, il avait défendu contre les [[Jacobinisme|jacobins]] le maintien du système esclavagiste dans les colonies, estimant prématuré d'engager une réforme aussi radicale.
À la fin de [[1789]], il s’installe en France et pousse les différents gouvernements à répandre les idées révolutionnaires en Europe. Dans ''Motion'', il écrit : {{Citation|La Religion est une relation entre Dieu et ma conscience ; et non pas entre Dieu et des consciences prises collectivement.}}. Ayant changé son nom en ''[[Anacharsis]]'', il se proclame {{Citation|orateur du genre humain}} et publie à partir de [[1792]] ''L’Orateur universel''. En {{date-|février 1792}}, il publie son livre ''République universelle''. Cependant, en 1791, il avait défendu contre les [[Jacobinisme|jacobins]] le maintien du système esclavagiste dans les colonies, estimant prématuré d'engager une réforme aussi radicale.


Il est proclamé citoyen français par l’[[Assemblée nationale législative (Révolution française)|Assemblée nationale législative]] le 26 août 1792<ref>[[wikisource:fr:Décret du 26 août 1792|Décret du 26 août 1792]]</ref>, est élu député de l'Oise à la [[Convention nationale|Convention]] en septembre où il fait l'apologie des massacres (« scrutin épuratoire dans les prisons »<ref>{{Ouvrage|langue = |auteur1 = J.Tulard|titre = Histoire et Dictionnaire de la Révolution Française 1789-1799|lieu = Paris|éditeur = Editions Robert Laffont|année = 1987,1998|pages totales = |isbn = |lire en ligne = |passage = }}</ref>) ; il est d'abord proche des Girondins [[Jean Marie Roland|Roland]] puis [[Jacques Pierre Brissot|Brissot]]. Mais, en janvier 1793, lors du procès du roi (qu'il nomme « Louis le Dernier »), il se rapproche des [[Montagne (Révolution française)|montagnards]] en votant la mort sans appel au peuple et sans sursis. En avril, il vote contre la mise en accusation de [[Jean-Paul Marat|Marat]]. Il est président du [[club des Jacobins]] à la fin de [[1793]], juste avant sa chute.
Il est proclamé citoyen français par l’[[Assemblée nationale législative (Révolution française)|Assemblée nationale législative]] le {{date-|26 août 1792}}<ref>[[wikisource:fr:Décret du 26 août 1792|Décret du 26 août 1792]].</ref>, est élu député de l'Oise à la [[Convention nationale|Convention]] en septembre où il fait l'apologie de massacres ({{Citation|scrutin épuratoire dans les prisons}}<ref>{{Ouvrage|auteur1=J. Tulard|titre=Histoire et Dictionnaire de la Révolution française 1789-1799|lieu=Paris|éditeur=[[Éditions Robert Laffont]]|année=1987, 1998|isbn=}}.</ref>) ; il est d'abord proche des Girondins [[Jean Marie Roland|Roland]] puis [[Jacques Pierre Brissot|Brissot]]. Mais, en {{date-|janvier 1793}}, lors du procès du roi (qu'il nomme « Louis le Dernier »), il se rapproche des [[Montagne (Révolution française)|montagnards]] en votant la mort sans appel au peuple et sans sursis. En avril, il vote contre la mise en accusation de [[Jean-Paul Marat|Marat]]. Il est président du [[club des Jacobins]] à la fin de [[1793]], juste avant sa chute.


À l’instigation de [[Maximilien de Robespierre|Robespierre]], qui reproche à Cloots son rêve d'une république universelle, sa « rage de conquête » et son [[athéisme]] militant, encouragé par les remarques acerbes de [[Camille Desmoulins]] formulées dans le numéro 2 du ''Vieux Cordelier'', la Convention vote son exclusion (ainsi que celle de l'Américain [[Thomas Paine]]), en tant qu’''étrangers'' le 6 nivôse [[an II]] (26 décembre 1793). Il est arrêté deux jours plus tard, et, traduit devant le [[Tribunal révolutionnaire]] dans le cadre du procès des [[hébertistes]], il est condamné à mort et exécuté le 4 germinal [[an II]] (24 mars 1794) avec 18 autres condamnés dont [[Jacques-René Hébert|Hébert]], [[Charles-Philippe Ronsin|Ronsin]], [[Berthold Proly|Proly]], [[Antoine-François Momoro| Momoro]], Vincent, Mazuel, Desfieux et Pereyra. Il a tenu à être guillotiné le dernier.
À l’instigation de [[Maximilien de Robespierre|Robespierre]], qui reproche à Cloots son rêve d'une république universelle, sa {{Citation|rage de conquête}} et son [[athéisme]] militant, encouragée par les remarques acerbes de [[Camille Desmoulins]] formulées dans le numéro 2 du ''Vieux Cordelier'', la Convention vote son exclusion (ainsi que celle de l'Américain [[Thomas Paine]]), en tant qu’''étrangers'' le 6 nivôse [[an II]] ({{date-|26 décembre 1793}}), il est arrêté deux jours plus tard, et, traduit devant le [[Tribunal révolutionnaire]] dans le cadre du procès des [[hébertistes]]. Il est condamné à mort et exécuté le 4 germinal [[an II]] ({{date-|24 mars 1794}}) avec 18 autres condamnés dont [[Jacques-René Hébert|Hébert]], [[Charles-Philippe Ronsin|Ronsin]], [[Berthold Proly|Proly]], [[Antoine-François Momoro|Momoro]], [[François-Nicolas Vincent|Vincent]] et Jean-Baptiste Mazuel (né vers 1769 à Lyon). Il a tenu à être guillotiné le dernier. Il repose au cimetière de Picpus.


== Hommages ==
== Hommages ==
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[[File:Anacharsis Cloots - Ecrits révolutionnaires.jpg|thumb|''Écrits révolutionnaires (1790-1794)''.]]
[[File:Anacharsis Cloots - Ecrits révolutionnaires.jpg|thumb|''Écrits révolutionnaires (1790-1794)''.]]
* ''Écrits révolutionnaires (1790-1794)'', présentés par Michèle Duval, volume relié, Paris, éditions [[Champ Libre]], 1979.
* ''Écrits révolutionnaires (1790-1794)'', présentés par Michèle Duval, volume relié, Paris, éditions [[Champ Libre]], 1979.
* ''Certitude des preuves du mahométisme ou réfutation de l’examen critique des apologies de la religion mahométane'', Londres, [[1780]].
* ''Certitude des preuves du mahométisme ou réfutation de l’examen critique des apologies de la religion mahométane'', Londres, [[1780]] [https://books.google.fr/books?id=SLFeXBY7_fgC disponible] sur [[Google Livres]].
* ''Lettre sur les juifs à un ecclésiastique de mes amis'', Berlin, [[1782]].
* ''Lettre sur les juifs à un ecclésiastique de mes amis'', Berlin, [[1782]] [https://www.europeana.eu/portal/fr/record/09324/2B845F336D51AB33D99DC72AC30981621FDD2D00.html disponible] sur Collections Europeana.
* ''L’Alcoran des princes'', Saint-Pétersbourg, [[1783]].
* ''L’Alcoran des princes'', Saint-Pétersbourg, [[1783]].
* ''Vœux d’un gallophile'', [[1786]].
* ''Vœux d’un gallophile'', [[1786]] [https://books.google.fr/books?id=RXNbAAAAcAAJ disponible] sur [[Google Livres]].
* ''Motion'', [[1790]].
* ''Motion'', [[1790]] [https://archive.org/details/motiondunmembred00cloo disponible] sur [[Internet Archive]]
* ''Adresse d’un Prussien à un Anglais [Edmond Burke]'', [[1790]].
* ''Adresse d’un Prussien à un Anglais [Edmond Burke]'', [[1790]] {{Gallica|1=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k40697n}}
* ''Anacharsis à Paris'', [[1791]].
* ''Anacharsis à Paris'', [[1791]] [https://archive.org/details/anacharsispariso00cloo disponible] sur [[Internet Archive]]
* ''Correspondance avec le [[chevalier d'Éon]]'', [[1791]].
* ''Correspondance avec le [[chevalier d'Éon]]'', [[1791]].
* ''L’Orateur du genre humain ou dépêche du prussien Cloots au prussien Hertzberg'', [[1791]].
* ''L’Orateur du genre humain ou dépêche du prussien Cloots au prussien Hertzberg'', [[1791]] [https://books.google.fr/books?id=RhfmCdJbXVoC disponible] sur [[Google Livres]].
* ''[https://books.google.be/books?id=_oAPAAAAQAAJ&printsec=frontcover&hl=fr&source=gbs_ge_summary_r&cad=0#v=onepage&q&f=false La république universelle ou adresse aux tyrannicides]'', [[1792]].
* ''La république universelle ou adresse aux tyrannicides'', [[1792]] [https://books.google.fr/books?id=_oAPAAAAQAAJ disponible] sur [[Google Livres]].
* ''Bases constitutionnelles de la république du genre humain '', [[1793]].
* ''Bases constitutionnelles de la république du genre humain '', [[1793]] [https://books.google.fr/books?id=AU1aAAAAcAAJ disponible] sur [[Google Livres]].
* ''Appel au genre humain'', [[1793]].
* ''Appel au genre humain'', [[1793]] [https://archive.org/details/appelaugenrehuma00cloo disponible] sur [[Internet Archive]]


== Références ==
== Références ==
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== Bibliographie ==
== Bibliographie ==
* {{Ouvrage|langue=fr|auteur1= [[Georges Avenel]]|titre=Anacharsis Cloots, L'Orateur du genre humain|passage=|lieu=Paris|éditeur=[[Champ Libre]] (Première édition: Librairie internationale)|date=1977|numéro d'édition=|année première édition=1865|pages totales=|isbn=|lire en ligne=https://books.google.be/books?id=xolRAAAAcAAJ&printsec=frontcover&hl=fr&source=gbs_ge_summary_r&cad=0#v=onepage&q&f=false|consulté le=2019-02-24}}
* [[Georges Avenel]], ''Anacharsis Cloots, l'orateur du genre humain'', Paris : Librairie internationale A. Lacroix, Verboeckhoven & Cie, 1865, ([https://books.google.fr/books?id=KJ4XcTartPIC&printsec=frontcover&hl=fr#v=onepage&q&f=false tome 1] & [https://books.google.fr/books?id=4MsJAAAAIAAJ&printsec=frontcover&hl=fr#v=onepage&q&f=false tome 2]) ; réédition par les [[Éditions Champ Libre]], 1977, {{ISBN| 978-2-85184-008-0}}.
* {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=[[Georges Avenel]]|titre=Anacharsis Cloots, L'Orateur du genre humain|lieu=Paris|éditeur=[[Champ Libre]] (Première édition: Librairie internationale)|année=1977|année première édition=1865|isbn=|lire en ligne=https://books.google.be/books?id=xolRAAAAcAAJ&printsec=frontcover|consulté le=2019-02-24}}
* [[Roland Mortier]], ''Anacharsis Cloots ou l’utopie foudroyée'', Paris, Stock, 1995.
* [[Roland Mortier]], ''Anacharsis Cloots ou l’utopie foudroyée'', Paris, Stock, 1995.
* [[François Labbé (écrivain)|François Labbé]], ''Anacharsis Cloots, le Prussien francophile'', Paris, L’Harmattan, 1999
* [[François Labbé (écrivain)|François Labbé]], ''Anacharsis Cloots, le Prussien francophile'', Paris, L’Harmattan, 1999
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* Guy Ikni, « Cloots Jean-Baptiste dit Anacharsis Cloots » dans Albert Soboul (dir.), ''Dictionnaire historique de la Révolution française'', Paris, PUF, 1989, {{p.|233-234}}.
* Guy Ikni, « Cloots Jean-Baptiste dit Anacharsis Cloots » dans Albert Soboul (dir.), ''Dictionnaire historique de la Révolution française'', Paris, PUF, 1989, {{p.|233-234}}.
* Augustin Kusinsky, ''Dictionnaire des Conventionnels'', Paris, 1916
* Augustin Kusinsky, ''Dictionnaire des Conventionnels'', Paris, 1916
* Jean-Philippe Giboury, ''Dictionnaire des régicides'', Paris, 1989.
* Jean-Philippe Giboury, ''Dictionnaire des régicides'', Paris, 1989.
* {{Autorité}}


== Liens externes ==
== Liens externes ==
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* [http://hypo.ge-dip.etat-ge.ch/www/cliotexte/sites/Arisitum/textes/revol/savoi.html Projet d’adresse aux Savoisiens] par Anacharsis Cloots.
* [http://hypo.ge-dip.etat-ge.ch/www/cliotexte/sites/Arisitum/textes/revol/savoi.html Projet d’adresse aux Savoisiens] par Anacharsis Cloots.
* [[Encyclopédie Universalis]] : [http://www.universalis.fr/encyclopedie/cloots-jean-baptiste-dit-anacharsis/ Jean-Baptiste Cloots].
* [[Encyclopédie Universalis]] : [http://www.universalis.fr/encyclopedie/cloots-jean-baptiste-dit-anacharsis/ Jean-Baptiste Cloots].
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Dernière version du 11 janvier 2024 à 15:01

Anacharsis Cloots
Anacharsis Cloots,
estampe d'Edme Quenedey,
Paris, BnF, département des estampes et de la photographie, vers 1792-1794.
Fonction
Député français
Biographie
Naissance
Décès
(à 38 ans)
Paris
Nom de naissance
Johann Baptist Hermann Maria Baron de Cloots
Pseudonymes
Anacharsis Cloots, Ali Gier-Ber, L' Orateur du genre humain, Un PrussienVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activité
Autres informations
Parti politique
Conflit
Mouvement
signature d'Anacharsis Cloots
Signature

Le baron Jean-Baptiste de Cloots[1], dit Anacharsis Cloots ou l'Orateur du Genre humain[2],[3], né le au château de Gnadenthal (Val-de-Grâce), près de Clèves en Allemagne et guillotiné le à Paris, est un penseur et militant politique prussien francophile, fait citoyen d'honneur de la France le , très favorable à la Révolution française et tenant fervent de l'athéisme.

Biographie[modifier | modifier le code]

Né dans une famille noble prussienne d'origine hollandaise, il est l'héritier d’une grande fortune ; érudit, critique des religions révélées, Cloots se fait connaître, dès avant la Révolution, par ses opinions francophiles : en 1786, dans un ouvrage intitulé Vœux d’un Gallophile, il envisage le rattachement de la rive gauche du Rhin à la France.

À la fin de 1789, il s’installe en France et pousse les différents gouvernements à répandre les idées révolutionnaires en Europe. Dans Motion, il écrit : « La Religion est une relation entre Dieu et ma conscience ; et non pas entre Dieu et des consciences prises collectivement. ». Ayant changé son nom en Anacharsis, il se proclame « orateur du genre humain » et publie à partir de 1792 L’Orateur universel. En , il publie son livre République universelle. Cependant, en 1791, il avait défendu contre les jacobins le maintien du système esclavagiste dans les colonies, estimant prématuré d'engager une réforme aussi radicale.

Il est proclamé citoyen français par l’Assemblée nationale législative le [4], est élu député de l'Oise à la Convention en septembre où il fait l'apologie de massacres (« scrutin épuratoire dans les prisons »[5]) ; il est d'abord proche des Girondins Roland puis Brissot. Mais, en , lors du procès du roi (qu'il nomme « Louis le Dernier »), il se rapproche des montagnards en votant la mort sans appel au peuple et sans sursis. En avril, il vote contre la mise en accusation de Marat. Il est président du club des Jacobins à la fin de 1793, juste avant sa chute.

À l’instigation de Robespierre, qui reproche à Cloots son rêve d'une république universelle, sa « rage de conquête » et son athéisme militant, encouragée par les remarques acerbes de Camille Desmoulins formulées dans le numéro 2 du Vieux Cordelier, la Convention vote son exclusion (ainsi que celle de l'Américain Thomas Paine), en tant qu’étrangers le 6 nivôse an II (), il est arrêté deux jours plus tard, et, traduit devant le Tribunal révolutionnaire dans le cadre du procès des hébertistes. Il est condamné à mort et exécuté le 4 germinal an II () avec 18 autres condamnés dont Hébert, Ronsin, Proly, Momoro, Vincent et Jean-Baptiste Mazuel (né vers 1769 à Lyon). Il a tenu à être guillotiné le dernier. Il repose au cimetière de Picpus.

Hommages[modifier | modifier le code]

Joseph Beuys (1921-1986), qui admirait en Anacharsis Cloots l’esprit et le cosmopolitisme, lui a rendu un honneur tardif, allant jusqu’à se faire appeler Joseph-Anacharsis Clootsbeuys.

Œuvres[modifier | modifier le code]

Écrits révolutionnaires (1790-1794).

Références[modifier | modifier le code]

  1. Hervé Leuwers, Robespierre, Paris, Fayard, 2014, p. 307-308.
  2. Éditions Larousse, « Jean-Baptiste du Val-de-Grâce baron de Cloots surnommé Anacharsis Cloots - LAROUSSE », sur www.larousse.fr (consulté le )
  3. Albert Soboul, « Anacharsis Cloots, l’Orateur du genre humain », Annales historiques de la Révolution française, vol. 239, no 1,‎ , p. 29–58 (DOI 10.3406/ahrf.1980.4192, lire en ligne, consulté le )
  4. Décret du 26 août 1792.
  5. J. Tulard, Histoire et Dictionnaire de la Révolution française 1789-1799, Paris, Éditions Robert Laffont, 1987, 1998.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Georges Avenel, Anacharsis Cloots, l'orateur du genre humain, Paris : Librairie internationale A. Lacroix, Verboeckhoven & Cie, 1865, (tome 1 & tome 2) ; réédition par les Éditions Champ Libre, 1977, (ISBN 978-2-85184-008-0).
  • Georges Avenel, Anacharsis Cloots, L'Orateur du genre humain, Paris, Champ Libre (Première édition: Librairie internationale), (1re éd. 1865) (lire en ligne)
  • Roland Mortier, Anacharsis Cloots ou l’utopie foudroyée, Paris, Stock, 1995.
  • François Labbé, Anacharsis Cloots, le Prussien francophile, Paris, L’Harmattan, 1999
  • Anne Kupiec, « « L’« ici » et l’« ailleurs ». Anacharsis Clootz et le cosmopolitisme » », Tumultes, vol. 24, no 1,‎ , p. 27-45 (ISSN 1243-549X et 2118-2892, DOI 10.3917/tumu.024.0027, lire en ligne, consulté le ).
  • Guy Ikni, « Cloots Jean-Baptiste dit Anacharsis Cloots » dans Albert Soboul (dir.), Dictionnaire historique de la Révolution française, Paris, PUF, 1989, p. 233-234.
  • Augustin Kusinsky, Dictionnaire des Conventionnels, Paris, 1916
  • Jean-Philippe Giboury, Dictionnaire des régicides, Paris, 1989.

Liens externes[modifier | modifier le code]