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[[Image:Zero Akagi Dec1941.jpg|thumb|[[Mitsubishi A6M|A6M2]] (« Zéro ») [[Mitsubishi A6M#A6M2 mod.C3.A8le 21|modèle 21]], le chasseur standard de la Marine impériale en 1941 et 1942.]]
[[Image:Zero Akagi Dec1941.jpg|vignette|[[Mitsubishi A6M|A6M2]] (« Zéro ») [[Mitsubishi A6M#A6M2 modèle 21|modèle 21]], le chasseur embarqué standard de la Marine impériale de 1941 à 1945.]]

Le {{japonais|'''Service aérien de la [[Marine impériale japonaise]]'''|大日本帝國海軍航空本部|Dai-Nippon teikoku kaigun kōkū honbu}} fut l'arme aérienne de la [[Marine impériale japonaise|Marine impériale du Japon]] entre 1910 et 1945. Jusqu'en 1945, le Japon possédait deux services aériens militaires, l'autre étant [[Service aérien de l'Armée impériale japonaise|celui de l'Armée de terre]], qui disposait de plus d'effectifs.
Le {{japonais|'''Service aérien de la [[Marine impériale japonaise]]'''|大日本帝國海軍航空本部|Dai-Nippon teikoku kaigun kōkū honbu}} fut l'arme aérienne de la [[Marine impériale japonaise|Marine impériale du Japon]] entre 1910 et 1945. Jusqu'en 1945, le Japon possédait deux services aériens militaires, l'autre étant [[Service aérien de l'Armée impériale japonaise|celui de l'Armée de terre]], qui disposait de plus d'effectifs.


Ce service de la Marine impériale [[japon]]aise n'était pas seulement chargé des opérations de guerre aéronavale (décollage de porte-avions) mais aussi de missions à décollage conventionnel en partance de bases terrestres, de reconnaissance maritime aérienne et dans une moindre mesure du [[Recherche et sauvetage|secours aérien en mer]]. Il comprenait des bases terrestres côtières dotées d'avions terrestres et d'hydravions, des porte-avions et de leurs unités embarquées et des sous-marins spéciaux emportant des avions pour des missions de reconnaissance et de bombardement à long rayon d'action. C'est en son sein que naquit l'idée du corps des [[kamikaze]]s ou ''tokkotai'' (« unités spéciales ») en 1944. Une spécificité de l'aviation de la Marine impériale japonaise pendant la [[Seconde Guerre mondiale]] fut le développement de sous-marins spéciaux embarquant des hydravions pour réaliser, à une moindre échelle toutefois, des missions similaires à celles des appareils embarqués sur les porte-avions.
Ce service de la Marine impériale [[japon]]aise n'était pas seulement chargé des opérations de guerre aéronavale (décollage de porte-avions) mais aussi de missions à décollage conventionnel en partance de bases terrestres, de reconnaissance maritime aérienne et dans une moindre mesure du [[Recherche et sauvetage|secours aérien en mer]]. Il comprenait des bases terrestres côtières dotées d'avions terrestres et d'hydravions, des porte-avions et de leurs unités embarquées et des sous-marins spéciaux emportant des avions pour des missions de reconnaissance et de bombardement à long [[rayon d'action]]. C'est en son sein que naquit l'idée du corps des [[kamikaze]]s ou ''tokkotai'' (« unités spéciales ») en 1944. Une spécificité de l'aviation de la Marine impériale japonaise pendant la [[Seconde Guerre mondiale]] fut le développement de sous-marins spéciaux embarquant des hydravions pour réaliser, à une moindre échelle toutefois, des missions similaires à celles des appareils embarqués sur les porte-avions.


== Origines ==
== Origines ==
[[Fichier:Japanese Navy Aircraft Carrier Kaga 1928.jpg|vignette|La construction du ''[[Kaga (navire)|Kaga]]'' en 1928]]
[[Fichier:Japanese Navy Aircraft Carrier Kaga 1928.jpg|vignette|La construction du ''[[Kaga (porte-avions)|Kaga]]'' en 1928]]


Fidèle à l'esprit progressiste de l'[[Ère Meiji]] en matière d'« art de la guerre », le Japon est toujours resté au plus près des innovations aériennes, même si son apport à l'histoire de l'aéronautique mondiale reste modeste.
Fidèle à l'esprit progressiste de l'[[Ère Meiji]] en matière d'« art de la guerre », le Japon est toujours resté au plus près des innovations aériennes, même si son apport à l'histoire de l'aéronautique mondiale reste modeste.


En mars 1909, le [[capitaine de corvette]] Eisuke Yamamoto (sans lien de parenté avec le célèbre [[Isoroku Yamamoto|amiral Yamamoto]]) adresse à sa hiérarchie un manifeste<ref group="note">Manifestes et pétitions étaient un moyen traditionnel pour un officier de s'adresser à sa hiérarchie ou à l'autorité politique</ref> pour la création d'une arme aéronavale. Yamamoto avait pressenti l'importance que prendrait l'avion dans les conflits à venir.
En {{date-|mars 1909}}, le [[Grades de la Marine impériale japonaise durant la Seconde Guerre mondiale|capitaine de corvette]] Eisuke Yamamoto (sans lien de parenté avec le célèbre [[Isoroku Yamamoto|amiral Yamamoto]]) adresse à sa hiérarchie un manifeste<ref group="note">Manifestes et pétitions étaient un moyen traditionnel pour un officier de s'adresser à sa hiérarchie ou à l'autorité politique.</ref> pour la création d'une arme aéronavale. Yamamoto avait pressenti l'importance que prendrait l'avion dans les conflits à venir.


Le Ministre de la Marine du moment, Saitō Makoto, est séduit par son projet et un "Comité pour la recherche du ballon" (à usage militaire)<ref group="note">C'est qu'en effet, l'aérostation à usage militaire est plus développée en cette veille de [[Première Guerre mondiale]] que l'aviation qui fait plutôt figure de « curiosité sportive »</ref> est fondé la même année.
Le Ministre de la Marine du moment, [[Saitō Makoto]], est séduit par son projet et un « Comité pour la recherche du ballon » (à usage militaire)<ref group="note">C'est qu'en effet, l'aérostation à usage militaire est plus développée en cette veille de [[Première Guerre mondiale]] que l'aviation qui fait plutôt figure de « curiosité sportive ».</ref> est fondé la même année.


C'est un comité inter-services (dont font partie l'Armée et la Marine) mais il est dirigé par l'Armée (avec le général Gaïchi Nagaoka en tête). Les anciennes rivalités entre Armée et Marine faisant surface, la Marine se sent mise à l'écart et finit par créer son propre comité, le "Comité de la Marine pour la Recherche Aéronautique", en juin [[1910]]. Ce sera le noyau de la future Aéronavale impériale.
C'est un comité inter-services (dont font partie l'Armée et la Marine) mais il est dirigé par l'Armée (avec le général Gaïchi Nagaoka en tête). Les anciennes rivalités entre Armée et Marine faisant surface, la Marine se sent mise à l'écart et finit par créer son propre comité, le « Comité de la Marine pour la Recherche Aéronautique », en juin [[1910]]. Ce sera le noyau de la future Aéronavale impériale.


Ce comité en est encore au stade du travail d'études quand éclate la [[Première Guerre mondiale]] et le Japon ne prendra dès lors aucune part à l'histoire et au développement de l'aéronautique militaire qui marquera ce conflit.
Ce comité en est encore au stade du travail d'études quand éclate la [[Première Guerre mondiale]] et le Japon ne prendra dès lors aucune part à l'histoire et au développement de l'aéronautique militaire qui marquera ce conflit.


La Marine impériale, emboîtant le pas à la [[Royal Navy]], va aussi très tôt s'intéresser à l'aviation embarquée et en 1919, la construction du premier [[Porte-avions et porte-aéronefs|porte-avion]] japonais, le ''[[Hosho]]'', est lancée au chantier naval Asano de Yokohama avec le concours des Britanniques. L’histoire voudra que ce porte-avions survive à la [[Seconde Guerre mondiale]] et soit retrouvé, étrangement intact, par les Américains en 1945.
La Marine impériale, emboîtant le pas à la [[Royal Navy]], va aussi très tôt s'intéresser à l'aviation embarquée et en 1919, la construction du premier [[porte-avions]] japonais, le ''[[Hōshō]]'', est lancée au chantier naval Asano de [[Yokohama]] avec le concours des Britanniques. L’histoire voudra que ce porte-avions survive à la [[Seconde Guerre mondiale]] et soit retrouvé, étrangement intact, par les Américains en 1945.


== La guerre de la Grande Asie orientale ==
== La guerre de la Grande Asie orientale ==
[[File:Kamikawa Maru Aichi E13A seaplane.jpg|vignette|Hydravion [[Aichi E13A]]]]
[[Fichier:Kamikawa Maru Aichi E13A seaplane.jpg|vignette|Hydravion [[Aichi E13A]]]]


Avec le [[service aérien de l'Armée impériale japonaise]], le Service aérien de la Marine impériale japonaise mena, de 1937 à 1945, une campagne systématique de bombardements contre des objectifs civils en [[Extrême-Orient]] et même contre la ville de [[Darwin (Australie)|Darwin]] en Australie<ref>Lockwood Douglas, ''Australia's Pearl Harbour'', Darwin 1942, Penguin Books,1992</ref>. Les zones les plus éprouvées furent les grandes villes chinoises comme [[Shanghai]] et [[Chongqing]]. Environ 5&nbsp;000 civils chinois périrent lors des deux premiers jours de raids contre Chongqing en mai 1939<ref>Herbert Bix, ''Hirohito and the Making of Modern Japan'', 2001, p.364</ref>.
Avec le [[service aérien de l'Armée impériale japonaise]], le Service aérien de la Marine impériale japonaise mena, de 1937 à 1945, une campagne systématique de bombardements contre des objectifs civils en [[Extrême-Orient]] et même contre la ville de [[Darwin (Australie)|Darwin]] en Australie<ref>Lockwood Douglas, ''Australia's Pearl Harbour'', Darwin 1942, Penguin Books, 1992.</ref>. Les zones les plus éprouvées furent les grandes villes chinoises comme [[Shanghai]] et [[Chongqing]]. Environ {{nombre|5000|civils}} chinois périrent lors des deux premiers jours de raids contre Chongqing en {{date-|mai 1939}}<ref>Herbert Bix, ''Hirohito and the Making of Modern Japan'', 2001, {{p.|364}}.</ref>.


À l'automne 1937, la violence des bombardements de [[Nankin]] et de [[Canton (Chine)|Guangzhou]] entraîna une résolution de blâme du Comité aviseur de l'Extrême-orient de la [[Société des Nations]] à l'encontre du Japon. Lord Cranborne, le [[sous-secrétaire d'État]] aux Affaires étrangères de Grande-Bretagne, émit sa propre déclaration d'indignation : {{Citation|Les mots ne peuvent exprimer le sentiment de profonde horreur avec lequel la nouvelle de ces raids a été reçue par le monde civilisé. Ils sont souvent dirigés contre des endroits éloignés de la zone d'hostilité réelle. L'objectif militaire, s'il existe, semble prendre une place secondaire. Le but principal semble être d'inspirer la terreur par le massacre des civils...}}<ref>The Illustrated London News, ''Marching to War'', 1933-1939, Doubleday, 1989, p.135</ref> .
À l'automne 1937, la violence des bombardements de [[Nankin]] et de [[Canton (Chine)|Guangzhou]] entraîna une résolution de blâme du Comité aviseur de l'Extrême-orient de la [[Société des Nations]] à l'encontre du Japon. Lord Cranborne, le [[sous-secrétaire d'État]] aux Affaires étrangères de Grande-Bretagne, émit sa propre déclaration d'indignation : {{Citation|Les mots ne peuvent exprimer le sentiment de profonde horreur avec lequel la nouvelle de ces raids a été reçue par le monde civilisé. Ils sont souvent dirigés contre des endroits éloignés de la zone d'hostilité réelle. L'objectif militaire, s'il existe, semble prendre une place secondaire. Le but principal semble être d'inspirer la terreur par le massacre des civils...}}<ref>The Illustrated London News, ''Marching to War'', 1933-1939, Doubleday, 1989, {{p.|135}}.</ref>.


[[Fichier:Aichi D3A2.jpg|vignette|gauche|Le [[Aichi D3A|Aichi D3A2]], le ''vieux serviteur'' de l'aviation d'assaut embarquée, héros de [[Attaque de Pearl Harbor|Pearl Harbour]]]]
[[Fichier:Aichi D3A2.jpg|vignette|gauche|Le [[Aichi D3A|Aichi D3A2]], le ''vieux serviteur'' de l'aviation d'assaut embarquée, héros de [[Attaque de Pearl Harbor|Pearl Harbour]]]]


En 1941 le Service de la Marine fut autorisé par le [[Quartier général impérial]] à orchestrer l'[[attaque de Pearl Harbor]] qui entraîna l'entrée des États-Unis dans la [[Seconde Guerre mondiale]].
En 1941 le Service de la Marine fut autorisé par le [[Quartier général impérial]] à orchestrer l'[[attaque de Pearl Harbor]] qui entraîna l'entrée des [[États-Unis]] dans la [[Seconde Guerre mondiale]].


== Organisation ==
== Organisation ==
[[File:M6A1.jpg|vignette|Le [[Aichi M6A|Aichi M6A ''Seiran'']] fut spécialement conçu pour être embarqué sur un sous-marin pour des missions de bombardement et de reconnaissance longue portée]]
[[Fichier:M6A1.jpg|vignette|Le [[Aichi M6A|Aichi M6A ''Seiran'']] fut spécialement conçu pour être embarqué sur un sous-marin pour des missions de bombardement et de reconnaissance longue portée.]]

Ses effectifs lors des [[actes de capitulation du Japon]] furent établis à {{formatnum:291537}} militaires sur un total de {{formatnum:1178750}} membres de la Marine impériale<ref>{{Lien web
En 1941, l’aéronavale japonaise disposait d’un peu plus de {{unité|3000|avions de combat}} ainsi qu’environ {{nobr|400 avions}} d’entrainement.

Au niveau des avions de combat, on trouve 660 chasseurs dont 350 A6M Zero, 330 [[Bombardier en piqué|bombardiers en piqué]] et [[Bombardier-torpilleur|bombardiers-torpilleurs]], 240 bombardiers basés à terre et 520 hydravions. Cette répartition numérique est intéressante puisqu’on peut voir la prédominance des chasseurs ainsi que la présence de nombreux hydravions en dépit de problèmes de mise en œuvre en haute mer.

En {{date-|septembre 1941}}, la [[Flotte combinée]] est réorganisée et tous les porte-avions sont regroupés sous un commandement unique, le [[Kidō Butai]]. Cette {{1re}} flotte aérienne va pouvoir affiner tactiques et stratégies en entrainant les équipages et les groupes aériens sur un modèle commun. Ce regroupement ne change cependant pas la primauté du [[cuirassé]] sur le porte-avions.

Le nombre de pilotes expérimentés sur porte-avions n'étaient que quelques centaines en 1942, les lourdes pertes à Midway et les batailles suivantes de 1942 ne furent jamais compensés par l'arrivée de pilotes novices dont le niveau d'entrainement fut de plus en bas jusqu'à la fin du conflit. 121 aviateurs sont morts a Midway (dont 74 en vol), 110 a la [[bataille des Salomon orientales]] et 145 durant [[Bataille des îles Santa Cruz|celle de Santa Cruz]], cette dernière marquant la fin des cadres d’élites formés avant-guerre. 90 % des pilotes japonais étaient des [[sous-officier]]s car la Marine impériale estime que les pilotes sont de simples techniciens sans responsabilité.

Ses effectifs lors des [[actes de capitulation du Japon]] furent établis à {{nombre|291537|militaires}} sur un total de {{nombre|1178750|membres}} de la Marine impériale<ref>{{Lien web
| url = http://www.history.army.mil/books/wwii/macarthur%20reports/macarthur%20v1%20sup/ch5.htm#b1
| url = http://www.history.army.mil/books/wwii/macarthur%20reports/macarthur%20v1%20sup/ch5.htm#b1
| titre = Reports of General MacArthur - CHAPTER V Chapter V Demobilization and disarmament of the japonaise armed forces
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| année = Édition originale : 1950, réédition de janvier 1966
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| éditeur = [[Bibliothèque du Congrès]]
| éditeur = [[Bibliothèque du Congrès]]
| site = http://www.history.army.mil/
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| consulté le = 22 août 2010
| consulté le = 22 août 2010
}}.</ref>.
}}</ref>. Le nombre de pilotes expérimentés sur porte-avions n'étaient que quelques centaines en 1942, les lourdes pertes à Midway et les batailles suivantes de 1942 ne furent jamais compensés par l'arrivée de pilotes novices dont le niveau d'entrainement fut de plus en bas jusqu'à la fin du conflit. 121 aviateurs sont morts a Midway (dont 74 en vol), 110 a la [[bataille des Salomon orientales]] et 145 durant [[Bataille des îles Santa Cruz|celle de Santa Cruz]], cette dernière marquant la fin des cadres d’élites formés avant-guerre.


L'organisation des unités de l'aéronavale est légèrement différente de celle de leurs homologues de la force aérienne de l'armée et aussi plus flexible, pour permettre son adaptation aux circonstances de la mission.
L'organisation des unités de l'aéronavale est légèrement différente de celle de leurs homologues de la force aérienne de l'armée et aussi plus flexible, pour permettre son adaptation aux circonstances de la mission.
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Le ''kū'' est constitué par des ''buntai'', unités « lourdes » de 12 appareils, ou par des ''chūtai'', escadrilles légères de 9 appareils. Les ''buntai'' et ''chūtai'' se subdivisent eux-mêmes en ''shōtai'' de trois avions. Le ''kū'' est identifié par un numéro ou par le nom de sa base pour les unités terrestres.
Le ''kū'' est constitué par des ''buntai'', unités « lourdes » de 12 appareils, ou par des ''chūtai'', escadrilles légères de 9 appareils. Les ''buntai'' et ''chūtai'' se subdivisent eux-mêmes en ''shōtai'' de trois avions. Le ''kū'' est identifié par un numéro ou par le nom de sa base pour les unités terrestres.


Dans un ''kū'', deux ''chūtai'' sont regroupés dans un ''daitai''{{refnec}}, équivalent d'une escadrille.
Dans un ''kū'', deux ''chūtai'' sont regroupés dans un ''daitai''{{refnec}}, équivalent d'une [[escadrille]].


Grâce à cette flexibilité modulaire, des ''kōkūtai'' peuvent être regroupés au sein d'un ''kōkū sentai'' (''KS'', flottille) qui peut elle-même faire partie d'un ''kōkū kantai'' (''KK'' flotte aérienne).
Grâce à cette flexibilité modulaire, des ''kōkūtai'' peuvent être regroupés au sein d'un ''kōkū sentai'' (''KS'', [[flottille]]) qui peut elle-même faire partie d'un ''kōkū kantai'' (''KK'' flotte aérienne).


== Bibliographie ==
== Bibliographie ==
* ''Les Ailes japonaises en guerre'' M. Okumiya, J. Horikoshi & M. Caidin Presses Pocket 1956 (titre original ''Zero'' )
* ''Les Ailes japonaises en guerre'' M. Okumiya, J. Horikoshi & M. Caidin Presses Pocket 1956 (titre original ''Zero'' )
* ''Avec les Flottes du Mikado'' Capitaine de Vaisseau Andrieu d'Albas Le livre contemporain - Presse de la Cité (1963 pour l'édition du Club des Amis du Livre);
* ''Avec les Flottes du Mikado'' Capitaine de Vaisseau Andrieu d'Albas Le livre contemporain - Presse de la Cité (1963 pour l'édition du Club des Amis du Livre);
*''L'aéronavale japonaise: uniformes et insignes, 1941-1945'', Gérard Gorokhoff, Armes Militaria magazine no.89, Décembre 1992
* ''L'aéronavale japonaise: uniformes et insignes, 1941-1945'', Gérard Gorokhoff, Armes Militaria magazine {{n°|89}}, {{date-|décembre 1992}}
* ''Avions japonais sur Sous-marins'' AIRMAG Hors série n°4 TMA Sarl 2006
* ''Avions japonais sur Sous-marins'' AIRMAG Hors série {{|4}} TMA Sarl 2006
* ''Samouraï sur porte-avions - Les groupes embarqués japonais'' Michel Ledet - Éditions Lela Presse 2007.
* ''Samouraï sur porte-avions - Les groupes embarqués japonais'' Michel Ledet - Éditions Lela Presse 2007.


== Notes et références==
== Notes et références ==
=== Notes ===
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=== Liens externes ===
=== Liens externes ===
* {{fr}} [http://www.1939-45.org/bios/nagumo.htm Biographie de l'amiral Nagumo]
* [http://www.1939-45.org/bios/nagumo.htm Biographie de l'amiral Nagumo]


{{Palette|Force aéronavale}}
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[[Catégorie:Histoire militaire du Japon]]
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[[Catégorie:Unité et formation militaire de la Marine impériale japonaise]]
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[[Catégorie:Unité ou formation militaire créée en 1910]]
[[Catégorie:Unité ou formation militaire dissoute en 1945]]

Dernière version du 11 février 2024 à 15:08

A6M2 (« Zéro ») modèle 21, le chasseur embarqué standard de la Marine impériale de 1941 à 1945.

Le Service aérien de la Marine impériale japonaise (大日本帝國海軍航空本部, Dai-Nippon teikoku kaigun kōkū honbu?) fut l'arme aérienne de la Marine impériale du Japon entre 1910 et 1945. Jusqu'en 1945, le Japon possédait deux services aériens militaires, l'autre étant celui de l'Armée de terre, qui disposait de plus d'effectifs.

Ce service de la Marine impériale japonaise n'était pas seulement chargé des opérations de guerre aéronavale (décollage de porte-avions) mais aussi de missions à décollage conventionnel en partance de bases terrestres, de reconnaissance maritime aérienne et dans une moindre mesure du secours aérien en mer. Il comprenait des bases terrestres côtières dotées d'avions terrestres et d'hydravions, des porte-avions et de leurs unités embarquées et des sous-marins spéciaux emportant des avions pour des missions de reconnaissance et de bombardement à long rayon d'action. C'est en son sein que naquit l'idée du corps des kamikazes ou tokkotai (« unités spéciales ») en 1944. Une spécificité de l'aviation de la Marine impériale japonaise pendant la Seconde Guerre mondiale fut le développement de sous-marins spéciaux embarquant des hydravions pour réaliser, à une moindre échelle toutefois, des missions similaires à celles des appareils embarqués sur les porte-avions.

Origines[modifier | modifier le code]

La construction du Kaga en 1928

Fidèle à l'esprit progressiste de l'Ère Meiji en matière d'« art de la guerre », le Japon est toujours resté au plus près des innovations aériennes, même si son apport à l'histoire de l'aéronautique mondiale reste modeste.

En , le capitaine de corvette Eisuke Yamamoto (sans lien de parenté avec le célèbre amiral Yamamoto) adresse à sa hiérarchie un manifeste[note 1] pour la création d'une arme aéronavale. Yamamoto avait pressenti l'importance que prendrait l'avion dans les conflits à venir.

Le Ministre de la Marine du moment, Saitō Makoto, est séduit par son projet et un « Comité pour la recherche du ballon » (à usage militaire)[note 2] est fondé la même année.

C'est un comité inter-services (dont font partie l'Armée et la Marine) mais il est dirigé par l'Armée (avec le général Gaïchi Nagaoka en tête). Les anciennes rivalités entre Armée et Marine faisant surface, la Marine se sent mise à l'écart et finit par créer son propre comité, le « Comité de la Marine pour la Recherche Aéronautique », en juin 1910. Ce sera le noyau de la future Aéronavale impériale.

Ce comité en est encore au stade du travail d'études quand éclate la Première Guerre mondiale et le Japon ne prendra dès lors aucune part à l'histoire et au développement de l'aéronautique militaire qui marquera ce conflit.

La Marine impériale, emboîtant le pas à la Royal Navy, va aussi très tôt s'intéresser à l'aviation embarquée et en 1919, la construction du premier porte-avions japonais, le Hōshō, est lancée au chantier naval Asano de Yokohama avec le concours des Britanniques. L’histoire voudra que ce porte-avions survive à la Seconde Guerre mondiale et soit retrouvé, étrangement intact, par les Américains en 1945.

La guerre de la Grande Asie orientale[modifier | modifier le code]

Hydravion Aichi E13A

Avec le service aérien de l'Armée impériale japonaise, le Service aérien de la Marine impériale japonaise mena, de 1937 à 1945, une campagne systématique de bombardements contre des objectifs civils en Extrême-Orient et même contre la ville de Darwin en Australie[1]. Les zones les plus éprouvées furent les grandes villes chinoises comme Shanghai et Chongqing. Environ 5 000 civils chinois périrent lors des deux premiers jours de raids contre Chongqing en [2].

À l'automne 1937, la violence des bombardements de Nankin et de Guangzhou entraîna une résolution de blâme du Comité aviseur de l'Extrême-orient de la Société des Nations à l'encontre du Japon. Lord Cranborne, le sous-secrétaire d'État aux Affaires étrangères de Grande-Bretagne, émit sa propre déclaration d'indignation : « Les mots ne peuvent exprimer le sentiment de profonde horreur avec lequel la nouvelle de ces raids a été reçue par le monde civilisé. Ils sont souvent dirigés contre des endroits éloignés de la zone d'hostilité réelle. L'objectif militaire, s'il existe, semble prendre une place secondaire. Le but principal semble être d'inspirer la terreur par le massacre des civils... »[3].

Le Aichi D3A2, le vieux serviteur de l'aviation d'assaut embarquée, héros de Pearl Harbour

En 1941 le Service de la Marine fut autorisé par le Quartier général impérial à orchestrer l'attaque de Pearl Harbor qui entraîna l'entrée des États-Unis dans la Seconde Guerre mondiale.

Organisation[modifier | modifier le code]

Le Aichi M6A Seiran fut spécialement conçu pour être embarqué sur un sous-marin pour des missions de bombardement et de reconnaissance longue portée.

En 1941, l’aéronavale japonaise disposait d’un peu plus de 3 000 avions de combat ainsi qu’environ 400 avions d’entrainement.

Au niveau des avions de combat, on trouve 660 chasseurs dont 350 A6M Zero, 330 bombardiers en piqué et bombardiers-torpilleurs, 240 bombardiers basés à terre et 520 hydravions. Cette répartition numérique est intéressante puisqu’on peut voir la prédominance des chasseurs ainsi que la présence de nombreux hydravions en dépit de problèmes de mise en œuvre en haute mer.

En , la Flotte combinée est réorganisée et tous les porte-avions sont regroupés sous un commandement unique, le Kidō Butai. Cette 1re flotte aérienne va pouvoir affiner tactiques et stratégies en entrainant les équipages et les groupes aériens sur un modèle commun. Ce regroupement ne change cependant pas la primauté du cuirassé sur le porte-avions.

Le nombre de pilotes expérimentés sur porte-avions n'étaient que quelques centaines en 1942, les lourdes pertes à Midway et les batailles suivantes de 1942 ne furent jamais compensés par l'arrivée de pilotes novices dont le niveau d'entrainement fut de plus en bas jusqu'à la fin du conflit. 121 aviateurs sont morts a Midway (dont 74 en vol), 110 a la bataille des Salomon orientales et 145 durant celle de Santa Cruz, cette dernière marquant la fin des cadres d’élites formés avant-guerre. 90 % des pilotes japonais étaient des sous-officiers car la Marine impériale estime que les pilotes sont de simples techniciens sans responsabilité.

Ses effectifs lors des actes de capitulation du Japon furent établis à 291 537 militaires sur un total de 1 178 750 membres de la Marine impériale[4].

L'organisation des unités de l'aéronavale est légèrement différente de celle de leurs homologues de la force aérienne de l'armée et aussi plus flexible, pour permettre son adaptation aux circonstances de la mission.

La grande unité de base est le kōkūtai (abrégé en ) constituée de 36 à 64 appareils.

Le est constitué par des buntai, unités « lourdes » de 12 appareils, ou par des chūtai, escadrilles légères de 9 appareils. Les buntai et chūtai se subdivisent eux-mêmes en shōtai de trois avions. Le est identifié par un numéro ou par le nom de sa base pour les unités terrestres.

Dans un , deux chūtai sont regroupés dans un daitai[réf. nécessaire], équivalent d'une escadrille.

Grâce à cette flexibilité modulaire, des kōkūtai peuvent être regroupés au sein d'un kōkū sentai (KS, flottille) qui peut elle-même faire partie d'un kōkū kantai (KK flotte aérienne).

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Les Ailes japonaises en guerre M. Okumiya, J. Horikoshi & M. Caidin Presses Pocket 1956 (titre original Zero )
  • Avec les Flottes du Mikado Capitaine de Vaisseau Andrieu d'Albas Le livre contemporain - Presse de la Cité (1963 pour l'édition du Club des Amis du Livre);
  • L'aéronavale japonaise: uniformes et insignes, 1941-1945, Gérard Gorokhoff, Armes Militaria magazine no 89,
  • Avions japonais sur Sous-marins AIRMAG Hors série no 4 TMA Sarl 2006
  • Samouraï sur porte-avions - Les groupes embarqués japonais Michel Ledet - Éditions Lela Presse 2007.

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Manifestes et pétitions étaient un moyen traditionnel pour un officier de s'adresser à sa hiérarchie ou à l'autorité politique.
  2. C'est qu'en effet, l'aérostation à usage militaire est plus développée en cette veille de Première Guerre mondiale que l'aviation qui fait plutôt figure de « curiosité sportive ».

Références[modifier | modifier le code]

  1. Lockwood Douglas, Australia's Pearl Harbour, Darwin 1942, Penguin Books, 1992.
  2. Herbert Bix, Hirohito and the Making of Modern Japan, 2001, p. 364.
  3. The Illustrated London News, Marching to War, 1933-1939, Doubleday, 1989, p. 135.
  4. General Staff, « Reports of General MacArthur - CHAPTER V Chapter V Demobilization and disarmament of the japonaise armed forces », sur history.army.mil, Bibliothèque du Congrès, Édition originale : 1950, réédition de janvier 1966 (consulté le ).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

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