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[[Fichier:Planisphæri_Coeleste_de_Wit.JPG|vignette|redresse=1.5|Représentation des étoiles et des signes du zodiaque dans l'hémisphère nord à gauche et dans l'hémisphère sud à droite, au {{s-|XVII}}]]


Le '''zodiaque''' (prononcé {{MSAPI|zo.djak}} en français) est une [[Zone sphérique|zone]] [[cercle|circulaire]] de la [[sphère céleste]], dont l'[[écliptique]] occupe le milieu. Le zodiaque est donc la zone dans laquelle, à nos yeux de Terriens, les planètes du [[Système solaire]] effectuent leur course apparente autour de notre planète. La largeur du zodiaque a ainsi varié en largeur selon le nombre de planètes connues, d'une largeur de {{unité|12[[degré (angle)|degrés]]}} dans l'Antiquité à environ {{unité|17[[degré (angle)|degrés]]}} aujourd'hui.
[[Fichier:Beit Alpha.jpg|vignette|[[Mosaïque]] du {{s-|V}} de la [[synagogue de Beth Alpha]] représentant les signes du zodiaque.]]


Par abus de langage, le zodiaque est aussi le cercle médian de cette zone circulaire.
Le '''zodiaque''' (prononcé {{MSAPI|zo.djak}} en français) est une [[Zone sphérique|zone]] [[cercle|circulaire]] (de {{unité|360|[[degré (angle)|degrés]]}} de long et {{unité|17|degrés}} de large) de la [[sphère céleste]], dont l'[[écliptique]] occupe le milieu (l'écliptique prolonge dans l'espace l'[[orbite de la Terre]] autour du Soleil)<ref name="TLFI">{{CNRTL|zodiaque}} (consulté le 11 janvier 2016).</ref>. Le zodiaque est aussi la zone dans laquelle, à nos yeux de Terriens, les planètes du [[système solaire]] effectuent leur course apparente autour de notre planète.<br> Il y a deux acceptions du terme "zodiaque" : le zodiaque [[astronomie|astronomique]] (zodiaque de treize [[constellation]]s que le [[Soleil]] semble traverser en une année) et le zodiaque [[astrologie|astrologique]] (zodiaque des douze [[Signe du zodiaque|signes astrologiques]] de trente degrés chacun que le [[Soleil]] semble aussi traverser en une année).


== Étymologie ==
== Étymologie ==
[[Fichier:Constellations ecliptic equirectangular plot.svg|vignette|redresse=2.5|Positionnement des constellations du zodiaque sur la ligne du zodiaque sur un [[planisphère]] de partition du ciel en constellations]]
Le [[Nom (grammaire)|substantif]] [[Genre grammatical|masculin]]<ref name="TLFI" /> ''zodiaque'' {{incise|attesté en [[ancien français]] vers {{date-|||1230}} sous la [[graphie]] erronée (où le ''y'' a été confondu avec un ''z'') ''{{langue|fro|dyodake}}''<ref name="TLFI" />}} a été [[Emprunt lexical|emprunté]] {{incise|par l'intermédiaire du [[latin classique]] ''{{langue|la|texte=zodiacus}}''<ref name="TLFI" />, substantif masculin désignant le « cercle contenant les douze signes parcourus par le soleil »}} au [[grec ancien]] {{langue|grc|ζωδιακός [κύκλος]}} / ''{{transl|grc|zôdiakós [kúklos]}}'', signifiant [[Sens propre et sens figuré|proprement]] « [cercle de] petits animaux », de ζῴδιον / ''zốdion'', diminutif de ζῷον / ''zỗon'' : « animal ». Ce nom tire donc son origine de la représentation des constellations du zodiaque (sauf la [[Balance (constellation)|Balance]], anciennement partie du [[Scorpion (constellation)|Scorpion]], et le [[Verseau]]) sous la forme de créatures vivantes.
{{clr}}


Le terme ''zodiaque'' est attesté en [[ancien français]], vers {{date-|||1230}}, sous la graphie erronée ''{{langue|fro|dyodake}}''<ref name="TLFI" />, le ''y'' ayant été confondu avec un ''z''.
== Constellations du zodiaque ==
[[Fichier:Zodiac_Constellations.jpg|vignette|redresse=1.5|Constellations du zodiaque]]


Il vient du [[Nom (grammaire)|substantif]] [[latin classique|latin]] [[Genre grammatical|masculin]] ''{{langue|la|texte=zodiacus}}''<ref name="TLFI" />, lui-même [[Emprunt lexical|emprunté]] à l'adjectif [[grec ancien|grec]] {{grec ancien|ζωδιακός [κύκλος]|zôdiakós [kúklos]}} qui veut dire « [cercle] de petits animaux, zodiaque », d'après le mot {{grec ancien|ζῴδιον|zốdion}} signifiant « figurine d’animal ».

En effet, presque toutes les constellations du zodiaque offrent l'apparence d'[[Animal|animaux]], à l'exception de la [[Balance (constellation)|Balance]], tardivement détachée du [[Scorpion (constellation)|Scorpion]], qui est un [[Chose (philosophie)|objet]] ; des [[Gémeaux]], de la [[Vierge (constellation)|Vierge]] et du [[Verseau]], qui sont des [[Être humain (philosophie)|êtres humains]] ; et du [[Sagittaire (constellation)|Sagittaire]], qui est une créature [[hybride]].

== Le zodiaque, une création mésopotamienne ==
{{Article détaillé|Constellation}}
{{Article détaillé|Constellation}}
{{...}}
{{...}}
[[Fichier:Zodiac_Constellations.jpg|vignette|redresse=1.5|Constellations de l'écliptique, dites « constellations du zodiaque »]]
La trajectoire du Soleil sur la voûte céleste est l'[[écliptique]]. Les planètes et la Lune s'en écartent plus ou moins, et l'on retient comme limite conventionnelle du zodiaque une bande de 8°30 de [[Système de coordonnées écliptiques|latitude]] de part et d'autre de l'écliptique. L'écliptique traverse treize constellations dans le ciel, mais l'une d'entre elles, [[Ophiuchus]] (ou le Serpentaire), ne fait pas partie du zodiaque ''traditionnel'' de l'astrologie.


La trajectoire du Soleil sur la voûte céleste est l'[[écliptique]]. Les planètes et la Lune s'en écartent plus ou moins, et l'on retient comme limite conventionnelle du zodiaque une bande de 8°30' de [[Système de coordonnées écliptiques|latitude]] de part et d'autre de l'écliptique. L'écliptique traverse treize constellations dans le ciel, mais l'une d'entre elles, [[Ophiuchus]] (ou le Serpentaire), ne fait pas partie du zodiaque ''traditionnel'' de l'astrologie.
Celui-ci a été divisé en [[Babylone (civilisation)|Babylonie]] au {{sav-|V}} {{av JC}} en douze parties égales (une pour chaque mois de l'année) auxquelles on a donné le nom de la constellation la plus proche. Les douze signes du zodiaque apparaissent pour la première fois dans une tablette cunéiforme astronomique datée de 419 av. J.-C. Elle présente un état différent du zodiaque des Grecs, mais plusieurs des signes de ce dernier y sont déjà présents sous le même nom ou un nom voisin (Jumeaux/Gémeaux, Crabe/Cancer, Lion, Balance, Scorpion, Capricorne, Géant/Verseau). Le zodiaque actuel, qui prend pour modèle celui des Babyloniens, est décrit par [[Claude Ptolémée]] au {{s|II|e}}<ref>{{chapitre| langue = fr| prénom1 =Cécile | nom1 =Michel | titre = Zodiaque |auteurs ouvrage= F. Joannès (dir.)| titre ouvrage=Dictionnaire de la civilisation mésopotamienne| lieu = Paris| année =2001|passage= 291 }}. Voir aussi {{Chapitre| langue=en|auteur= Lorenzo Verderame |titre=The Primeval Zodiac: Its Social, Religious, and Mythological Background|auteurs ouvrage= José Alberto Rubiño-Martín, Juan Antonio Belmonte, Francisco Prada et Antxon Alberdi (dir.) |titre ouvrage= Cosmology Across Cultures|collection= ASP Conference Series|numéro dans la collection= 409|éditeur=Astronomical Society of the Pacific |lieu= San Francisco|année= 2009|passage= 151–156}}.</ref>.

Celui-ci a été divisé en [[Babylone (civilisation)|Babylonie]] au {{sav-|V}} {{av JC}} en douze parties égales<!-- d'autres civilisations divisaient le zodiaque en un nombre différent de parties --> (une pour chaque mois de l'année) auxquelles on a donné le nom de la constellation la plus proche<ref>{{Lien web |langue=fr |url= http://clea-astro.eu/archives/cahiers-clairaut/CLEA_CahiersClairaut_135_06.pdf |auteur=Roland Laffitte, |titre=Naissance du zodiaque en Mésopotamie », in ''Les Cahiers Clairaut'', Bulletin du CLEA (Comité de Liaison Enseignants et Astronomes), pp. 19-21.}}.</ref>. Les douze signes du zodiaque apparaissent pour la première fois dans une tablette cunéiforme astronomique datée de {{date-|-419}} Elle présente un état différent du zodiaque des Grecs<!-- non : même zodiaque, d'autres astérismes -->, mais plusieurs des signes de ce dernier y sont déjà présents sous le même nom ou un nom voisin (Jumeaux/Gémeaux, Crabe/Cancer, Lion, Balance, Scorpion, Capricorne, Géant/Verseau). Le zodiaque actuel, qui prend pour modèle celui des Grecs, est décrit par [[Claude Ptolémée]]<!-- non, c'est Eudoxe 5 siècle avant Ptolémée --> au {{s|II|e}}<ref>{{chapitre| langue = fr| prénom1 =Cécile | nom1 =Michel | titre = Zodiaque |auteurs ouvrage= F. Joannès (dir.)| titre ouvrage=Dictionnaire de la civilisation mésopotamienne| lieu = Paris | année =2001|passage= 291 }}.</ref>{{,}}<ref>{{Chapitre| langue=en |auteur= Lorenzo Verderame |titre=The Primeval Zodiac: Its Social, Religious, and Mythological Background |auteurs ouvrage= José Alberto Rubiño-Martín, Juan Antonio Belmonte, Francisco Prada et Antxon Alberdi (dir.) |titre ouvrage= Cosmology Across Cultures |collection= ASP Conference Series |numéro dans la collection= 409 |éditeur=Astronomical Society of the Pacific |lieu= San Francisco |année= 2009 |passage= 151–156}}.</ref>.


Les constellations ''présentes'' dans le zodiaque sont : le [[Bélier (constellation)|Bélier]], le [[Taureau (constellation)|Taureau]], les [[Gémeaux]], le [[Cancer (constellation)|Cancer]] (ou le [[Scarabaeidae|Scarabée]], ou le [[Crabe#Symbolique|Crabe]]), le [[Lion (constellation)|Lion]], la [[Vierge (constellation)|Vierge]], la [[Balance (constellation)|Balance]], le [[Scorpion (constellation)|Scorpion]], [[Ophiuchus]] (ou le ''Serpentaire''), le [[Sagittaire (constellation)|Sagittaire]], le [[Capricorne (constellation)|Capricorne]] (ou la ''Chèvre''), le [[Verseau]] et les [[Poissons (constellation)|Poissons]].
Les constellations ''présentes'' dans le zodiaque sont : le [[Bélier (constellation)|Bélier]], le [[Taureau (constellation)|Taureau]], les [[Gémeaux]], le [[Cancer (constellation)|Cancer]] (ou le [[Scarabaeidae|Scarabée]], ou le [[Crabe#Symbolique|Crabe]]), le [[Lion (constellation)|Lion]], la [[Vierge (constellation)|Vierge]], la [[Balance (constellation)|Balance]], le [[Scorpion (constellation)|Scorpion]], [[Ophiuchus]] (ou le ''Serpentaire''), le [[Sagittaire (constellation)|Sagittaire]], le [[Capricorne (constellation)|Capricorne]] (ou la ''Chèvre''), le [[Verseau]] et les [[Poissons (constellation)|Poissons]].


:« Les douze Signes du Zodiaque ont été ainsi appelés, parce qu'au temps des premiers Astronomes, il leur répondait des Constellations qui avaient à peu près par la disposition de leurs étoiles, les figures des noms qu'on leur a donnés : mais à présent ces constellations n'y répondent plus, ayant rétrogradé vers l'Orient de plus de vingt-huit degrés par le mouvement propre des étoiles fixes ; de sorte que la constellation du Bélier, qui du temps d'Hipparque répondait à la première douzième partie du Zodiaque, répond présentement à la seconde ; où était autrefois la Constellation du Taureau, qui à présent est dans la troisième partie douzième du Zodiaque. »<ref name=Ozanam>La géographie et cosmographie, Ozanam, {{MDCCXX}}.</ref>{{,}}<ref>On dit que les équinoxes se précèdent (c'est la [[précession des équinoxes]]) mais il ne faut pas inverser les choses en se disant que les étoiles-repères du Bélier se retrouvent dans le signe saisonnier des Poissons : les étoiles-repères du Bélier se retrouvent bien dans le signe saisonnier du Taureau.</ref>.
:« Les douze Signes du Zodiaque ont été ainsi appelés, parce que, au temps des premiers Astronomes, il leur répondait<!-- que signifie "répondre" ? --> des Constellations qui avaient à peu près, par la disposition de leurs étoiles, les figures<!-- Aucune constellation n'a jamais" ressemblé" à son nom. Voir un Taureau dans un astérisme de 18 étoiles relève du défi --> des noms qu'on leur a donnés : mais à présent ces constellations n'y répondent plus, ayant rétrogradé vers l'Orient de plus de vingt-huit degrés par le mouvement propre des étoiles fixes ; de sorte que la constellation du Bélier, qui du temps d'Hipparque répondait à la première douzième partie du Zodiaque, répond présentement à la seconde ; où était autrefois la Constellation du Taureau, qui à présent est dans la troisième partie douzième du Zodiaque. »<ref name="Ozanam">La géographie et cosmographie, Ozanam, {{MDCCXX}}.</ref>{{,}}<ref>On dit que les équinoxes se précèdent (c'est la [[précession des équinoxes]]) mais il ne faut pas inverser les choses en se disant que les étoiles-repères du Bélier se retrouvent dans le signe saisonnier des Poissons : les étoiles-repères du Bélier se retrouvent bien dans le signe saisonnier du Taureau.</ref>.

[[File:Empreintes de sceaux zodiacaux que mésopotamiens d'époque séleucide.jpg|vignette|500px|centré|Empreintes de sceaux zodiacaux mésopotamiens d'époque séleucide.]]

== Le zodiaque chez les Grecs ==
{{Trop de citations|date=mai 2023}}
À une époque où les calendriers n'existaient pas, ou n'étaient pas d'une précision suffisante, et où il n'existait pas de système fiable pour la détermination des heures durant la nuit, la chronologie de certaines actions étaient déterminées par des évènements célestes. Ainsi ''[[Hésiode]]'' précise au {{-s-|VIII}} :
{{début citation bloc}}
Commence la moisson quand les Pléiades, filles d'Atlas, se lèvent dans les cieux, et le labourage quand elles disparaissent ; elles demeurent cachées quarante jours et quarante nuits, et se montrent de nouveau lorsque l'année est révolue, à l'époque où s'aiguise le tranchant du fer... Lorsque Orion et Sirius seront parvenus jusqu'au milieu du ciel, et que l'Aurore aux doigts de rose contemplera Arcture, ô Persès ! cueille tous les raisins et apporte-les dans ta demeure...
{{fin citation bloc|Hésiode|[[Les Travaux et les Jours]]}}

Il fallait donc pouvoir repérer certaines étoiles pour utiliser cet [[almanach]].

Pour connaître l'heure de la nuit, ''Aratos'' affirme dans ses ''Phénomènes'' que :
{{début citation bloc}}six de ces douze signes se couchent toutes les nuits pendant que les six autres se lèvent, et la longueur de chaque nuit est proportionnée à la quantité dont la moitié de ce cercle est élevée au-dessus de la terre depuis le commencement de la nuit.
{{fin citation bloc|Aratos|Phénomènes<ref name="Phénomènes">{{Ouvrage|auteur1=Aratos |titre=Phénomènes |lire en ligne=https://remacle.org/bloodwolf/erudits/aratus/phenomenes.htm}}</ref>}}
C'est-à-dire que la durée du lever de chaque signe dure très approximativement un sixième de la nuit. Il suffisait alors de compter ces levers.

Par ailleurs les croyances humaines attribuaient certains pouvoir aux astres de sorte qu'il fallait aussi savoir identifier ces astres pour interpréter le message qu'ils sont, selon ces croyances, susceptible de délivrer.

Dans la ''Bibliothèque historique'' de ''Diodore de Sicile'' (livre II, page 146), on lit ceci :
{{Début citation bloc}}
XXX. Les Chaldéens enseignent que... rien de ce qui s'observe au ciel n'est l'effet du hasard ; tout s'accomplit par la volonté immuable et souveraine des dieux. Ayant observé les astres depuis les temps les plus reculés, ils en connaissent exactement le cours et l'influence sur les hommes, et prédisent à tout le monde l'avenir.

La doctrine qui est, selon eux, la plus importante, concerne le mouvement des cinq astres que nous appelons planètes, et que les Chaldéens nomment interprètes. Parmi ces astres, ils regardent comme le plus considérable et le plus influent, celui auquel les Grecs ont donné le nom de Kronos, et qui est connu chez les Chaldéens sous le nom de Hélus. Les autres planètes sont appelées, comme chez nos astrologues, Mars, Vénus, Mercure et Jupiter.

Les Chaldéens les appellent interprètes, parce que les planètes, annoncent les événements futurs et interprètent aux hommes les desseins bienveillants des dieux...

Au-dessous du cours des cinq planètes sont, continuent les Chaldéens, placés trente astres, appelés les dieux conseillers ; une moitié regarde les lieux de la surface de la terre ; l'autre moitié, les lieux qui sont au-dessous de la terre... Parmi les dieux conseillers il y a douze chefs dont chacun préside à un mois de l'année et à un des douze signes du zodiaque. Le soleil, la lune et les cinq planètes passent par ces signes. Le soleil accomplit sa révolution dans l'espace d'une année, et la lune dans l'espace d'un mois...

Les astres influent beaucoup sur la naissance des hommes et décident du bon ou du mauvais destin... Ils prédisent aussi aux particuliers les choses qui doivent leur arriver, et cela avec une précision telle que ceux qui en ont fait l'essai en sont frappés d'admiration, et regardent la science de ces astrologues comme quelque chose de divin. En dehors du cercle zodiacal, ils déterminent la position de vingt-quatre étoiles dont une moitié est au nord et l'autre au sud ; ils les appellent juges de l'univers : les étoiles visibles sont affectées aux êtres vivants, les étoiles invisibles aux morts.
{{fin citation bloc |Diodore de Sicile|Bibliothèque historique<ref>{{Ouvrage|auteur1=Diodore de Sicile|titre=Bibliothèque historique |passage=XXX |lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k54537384.texteImage}}</ref>}}

Pour pouvoir reconnaître les étoiles, celles-ci ont été regroupées en [[Astérisme chinois|astérismes]], auxquels un nom a été donné, associé à une histoire (procédé mnémotechnique)

Dans ses ''Catastérismes'', [[Ératosthène]] rapporte que :
{{Début citation bloc}}
le taureau fut mis au ciel pour avoir amené par mer Europe, de la Phénicie dans l'île de Crète, à ce que dit Euripide dans Phrixus, et que Jupiter le récompensa par cet honneur. D'autres disent que ce bœuf est l'emblème d'Io, en faveur de laquelle Jupiter l'honora d'une place au ciel. Les étoiles nommées hyades occupent la partie antérieure de ce taureau, et à la section du dos est la pléiade où l'on compte sept étoiles, ce qui l'a fait nommer heptastère, septastre. On n'en voit pourtant que six, mais la septième est très obscure. Le taureau a sept étoiles à la partie antérieure de ce signe sort et monte par sa partie postérieure, et il détourne la tête. Il a une étoile à chacune de ses cornes, à la racine desquelles en est une autre. La plus éclatante est celle de la gauche. Il a une étoile à chaque œil, une aux naseaux, une à chaque épaule ; on les nomme hyades. Le genou antérieur gauche porte une étoile, le cou deux, le dos trois, dont la dernière est brillante ; le ventre une, et la poitrine une belle ; en tout dix-huit.
{{fin citation bloc |Eratosthène|Catastérismes}}

Il est apparu aux diverses civilisations ayant pratiqué une forme d'astronomie que les planètes, contrairement aux étoiles (d'où leur nom signifiant "errant" en grecs), n'occupent qu'une bande étroite de ciel. Ces civilisations ont découpé cette bande particulière en un nombre variable de parties.

Dans ''Sur l'origine du zodiaque grec'', M. Letronne précise en page 3 que :
{{Début citation bloc}}
la division de cette route [le zodiaque] en 27 ou 28 parties au moyen de la lune, en 12 , 24 , 36 ou 48 parties au moyen du soleil , peut exister chez des peuples qui n'ont eu, entre eux, aucune communication, parce qu'elle résulte de phénomènes constants et partout les mêmes. Tous les peuples ont pu observer que le mouvement propre de la lune, dans le ciel, s'opère dans un nombre de jours qui est entre 27 et 28 , et que la route annuelle du soleil est marquée par environ douze pleines lunes. Les uns purent donc imaginer de partager cette route en 27 ou 28 parties, les autres en 12, ou en nombres multiples de celui-là...

Ces distinctions , prises dans la nature même des choses, sont confirmées par ce qu'on remarque sur la sphère de plusieurs peuples , où l'on voit le zodiaque divisé dans le même nombre de parties, mais ayant des figures et des dénominations différentes : tels sont les 27 khordehs des Persans, les 27 nakshttras des Indiens, les 28 sou des Chinois.
{{Fin citation bloc|Letronne|Sur l'origine du zodiaque grec<ref name="Letronne">{{Ouvrage |auteur1=Letronne |titre=Sur l'origine du zodiaque grec |passage=3 |lire en ligne= {{Google Livres|id=mGEKAQAAIAAJ}} }}</ref>}}

Il apparaît donc que très tôt le ciel a été partagé en astérismes, et qu'il existait une zone particulière du ciel dans laquelle se déplaçait le Soleil, la Lune et les 5 planètes alors connues. Cette zone elle-même a été subdivisée en parties. Les Anciens Grecs divisèrent le cercle médian du zodiaque en 12 parties (dodécatémories), probablement depuis [[Eudoxe de Cnide|Eudoxe]]. Selon Aratus :
{{Début citation bloc}}
[Cette zone] on l'a appelé cercle des animaux, parce que le Cancer y est placé, le Lion dessus et la Vierge dessous, les Serres, le Scorpion, le Sagittaire et le Capricorne ; après celui-ci, le Verseau, puis la constellation des Poissons, à la suite desquels sont le Bélier, le Taureau suivi des Gémeaux.
{{fin citation bloc|Aratos|Phénomène<ref name="Phénomènes" />}}

Concernant les signes, lorsque [[Eudoxe de Cnide|Eudoxe]] divise en douze douzième (dodécatémories) le cercle médian du zodiaque, il ne distingue pas les signes des constellations. Un signe est pour lui un douzième de cercle, et [[Eudoxe de Cnide|Eudoxe]] en piètre observateur assimile une constellation à un douzième de cercle. Il place aussi les points équinoxiaux et solsticiaux au milieu des signes. [[Hipparque (astronome)|Hipparque]] a déplacé ces points au début des signes afin de pouvoir résoudre les problèmes de trigonométrie sphérique qu'il a rencontrés. Cette convention perdure aujourd'hui.

Très vite, on s'est aussi aperçu qu'une constellation ne représentait pas un douzième de cercle. Dans son ''Introduction aux Phènomènes'', Géminos souligne dès ses premières lignes que :
{{Début citation bloc}}
le cercle des signes se divise en douze parties ; on désigne chacune de ses sections tantôt par le nom général de douzième, tantôt par un nom spécial à chaque signe, d'après les étoiles qu'il contient, qui donne à chacun sa forme caractéristique...

On peut prendre le terme de signe dans deux sens : c'est soit le douzième du cercle zodiacal, c'est-à-dire une certaine distance, limitée par des étoiles ou par de simples points, soit une figure formée d'étoiles, imaginée par analogie d'après la position des étoiles. Il en résulte que les douzièmes sont de dimensions égales, car la dioptre permet de diviser le cercle des signes en douze parties égales, tandis que les signes-constellations ne sont ni de dimensions égales ni composés d'un nombre égal d'étoiles et ne remplissent pas toujours l'espace dévolu à chaque douzième ; certains signes sont trop petits, comme le Cancer qui n'occupe qu'une faible partie de la surface propre ; d'autres débordent largement et annexent certaines fractions des signes qui les précèdent ou qui les suivent, comme la Vierge ; sur les douze signes, certains ne sont pas situés en entier dans le zodiaque, ou bien ils débordent vers le nord, comme le Lion, ou bien vers le sud, comme le Scorpion.
{{fin citation bloc|Géminos|Introduction aux phénomènes}}

Dans sa ''Composition mathématique'', Claude Ptolémée affirme que :
{{Début citation bloc}}
nous nous conformerons à l'usage abusif de donner les noms des signes d'animaux, aux douzièmes (dodécatémories) du cercle oblique [le zodiaque], comme si leurs commencemens étoient pris juste des points tropiques et des points équinoxiaux et nous appellerons Bélier la première dodécatémorie, à partir du point équinoxial du printemps, en allant vers les points consécutivement suivants de la révolution du monde (d'occident en orient) ; Taureau, le second douzième, et ainsi de suite selon l'ordre des douze signes, tel qu'il nous a été transmis.
{{fin citation bloc|Ptomélée|référence=<ref>{{Ouvrage|auteur1=Abbé Halma |titre=Syntaxe mathématique de Ptolémée |passage=XIIX |lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k39710.r=Ptol%C3%A9m%C3%A9e%20Halma?rk=21459;2}}</ref>}}.

== Diffusion du zodiaque hors de Grèce ==

On a longtemps cru que le zodiaque avait été transmis aux peuples orientaux par les Grecs. Il en était ainsi pour M. Letronne, qui écrivait :
{{Début citation bloc}}
les douze signes du zodiaque grec, noms et figures, nous sont connus dès le temps d'Eudoxe de Cnide (370 à {{pas clair|380|date=octobre 2023}} avant J.-C). On les retrouve à très-peu près les mêmes, et dans le même ordre, sur les monuments écrits ou figurés de l'Égypte, de la Perse, de l'Inde et de la Chine.
{{Fin citation bloc|Letronne|Sur l'origine du zodiaque grec<ref name="Letronne"/>}}

Dans une étude plus récente, Jonas Carl Greenfields en 1995 ont montré que le zodiaque mésopotamien a été transmis en araméen et en hébreu directement sans passer par la langue grecque<ref>Jonas C. Greenfields, « The names of the zodiacal signs in aramaic and hebrew », in GYSELEN, Rika Gyselen (textes réunis par), Au Carrefour des religions – Mélanges offerts à Philippe Gignoux [''Res Orientales'', vol. VII], 1995, p. 95-103.</ref>, à l'exception du signe de la ''Vierge'' qui aurait dans ces langues une origine grecque. Mais quelques années plus tard, Roland Laffitte montrait que la ''Vierge'' du zodiaque araméen de Qumran, soit ''Btūlta'', et la ''Btūlta'' hébraïque ne devaient rien à une entremise grecque<ref>{{Lien web |langue=fr |url= http://www.uranos.fr/PDF/ETUDES_01B_T01_FR.pdf |auteur=Roland Laffitte, |titre=Sur l’origine de la constellation de la Vierge », in ''Journal asiatique'', 292.1&2 (2004), 63-73, texte repris sur le site URANOS |site=http//www.uranos.fr.}}.</ref>.

Il en est de même pour le zodiaque égyptien, directement hérité lui aussi de Mésopotamie<ref>{{Lien web |langue=fr |url=http://www.uranos.fr/PDF/SOM_FR_01C_T2.pdf |auteur=Roland Laffitte |titre=Les zodiaques égyptiens », sur le site URANOS, 14 août 2009.}}.</ref>, et du zodiaque sudarabique <ref>{{Lien web |langue=fr |url=http://www.uranos.fr/PDF/SOM_FR_03_T4.pdf |auteur=Roland Laffitte |titre= Sur le zodiaque sudarabique », in ''Arabia'', IREMAM (Aix-en-Provence) & IIAO (Roma), I (2003), 75-87, |site URANOS=http//www.uranos.fr}}.</ref>.

[[Fichier:NOMS_ZOD_ARAB_RL.pdf|vignette|centré|600px|Les différents zodiaques arabes.]]


== Signes du zodiaque ==
== Signes du zodiaque ==
[[Fichier:Abu Ma'shar(Ibn Balkhi)-850AD.png|vignette|droite|300px|Le signe d’''al-Asad'' / le ''Lion'' chez l'astrologue [[Abou Ma'shar al-Balkhî|Abū Maᶜšar]], 850 è. c.]]
[[Fichier:Lubok zodiac.jpg|vignette|Un [[loubok]] russe.]]

Il existe différents zodiaques arabes, directement issus du zodiaque mésopotamien :

* Un zodiaque safaïtique (I{{er}}-IV{{e}} s. de notre ère, servant de calendrier et édité par Ahmad Al-Jallad<ref>{{Lien web |langue=en |url=https://www.academia.edu/24801722/Al_Jallad_2016_An_ancient_Arabian_zodiac_The_constellations_in_the_Safaitic_inscriptions_Part_II |auteur=Ahmad Al-Jallad |titre=An ancient Arabian zodiac…Part_II », in ''Arabian Archaeology and Epigraphy'' n° 27 (2016), pp. 84-106.}}.</ref>.
* Des zodiaques nabatéens (II{{e}} s. de notre ère), notamment le relief de [[Khirbet et-Tannur|Khirbat al-Tannur]], mais qui ne livrent hélas pas de noms.
* Un zodiaque sudarabique, incomplet, établi à partir de reliefs d’horoscopes de fondations d'édifices palaciaux (III{{e}}-IV{{e}} s. de notre ère) par Roland Laffitte<ref>{{Lien web |langue=fr |url=http://www.uranos.fr/PDF/SOM_FR_15_T1.pdf |auteur= Roland Laffitte |titre=Les noms sémitiques des signes du zodiaque dans l’espace arabo-turco-persan », communication au III{{e}} colloque international « Emprunts linguistiques dans l’espace turco-arabo-persan et méditerranéen », 2006, sur le site URANOS, 2006}}.</ref>.
* Un zodiaque arabe traditionnel dont la plus ancienne attestation est, selon l’érudit persan [[Al-Biruni|al-Bīrūnī]], l’horoscope de fondation de la ville de Bagdad en 762<ref> (en) Al-Bīrūnī, ''Kitāb al-Aṯar al-bāqiyya'', traduction dans Karl Eduard Sachau, ''Chronology of Ancient Nations'', Londres, XW. H. Allen, 1879, pp. 262-263. </ref>.
Si les noms des constellations de l'astronomie arabe héritée des Grecs ont pu être traduits par les Arabes, les noms grecs du zodiaque n'ont jamais remplacé les noms du zodiaque arabe classique.

[[Fichier:Beit Alpha.jpg|vignette|droite|300px|[[Mosaïque]] du {{s-|V}} de la [[synagogue de Beth Alpha]] représentant les signes du zodiaque.]]

[[Fichier:Lubok zodiac.jpg|vignette|300px|Un [[loubok]] russe.]]
{{Article détaillé|Signe du zodiaque}}
{{Article détaillé|Signe du zodiaque}}


Lorsqu'il divise, à la suite des astronomes mésopotamiens, le cercle de l'écliptique en douze douzièmes (dodécatémories), [[Eudoxe de Cnide|Eudoxe]] ne fait pas la confusion entre constellations, dites zodiacales, et signes du zodiaque. Un signe n'est en effet pas une constellation, c'est-à-dire une figure projetée sur la sphère céleste et rassemblant des étoiles et dont le nom peut traduire la place dans la figure (par exemple, ''le Cœur du Lion''), et signes zodiacaux. Un signe est pour lui une douzième partie du cercle écliptique, et il ne fait qu'appeler, là encore à l'instar de ses prédécesseurs mésopotamiens, ces signes ou dodécatémories du nom de la constellation la plus proche, lesquelles s'étalent sur l'écliptique selon une taille variable, à l'exception d'Ophiuchus, qui n'est traversée par l'écliptique que sur une très faible longueur.
Le zodiaque a été divisé par [[Claude Ptolémée]] en quatre parties égales de 90° de [[Système de coordonnées écliptiques |longitude écliptique]] chacune, correspondant aux quatre [[saison]]s, elles-mêmes subdivisées en trois parties égales de 30°, soit au total douze portions de l'[[Année (calendrier)|année]] portant le même nom que la [[constellation]] se trouvant « derrière » (certains affirment que les constellations ont donné leur nom aux signes<ref>Par exemple Marie Delclos dans son livre ''Astrologie, racines secrètes et sacrées'', éd. Dervy, Collection ''La Roue Céleste'', 1994, {{ISBN|2-85076-629-1}}</ref> ; d'autres soutiennent l'inverse<ref group="N">à l'instar de [[Claude Ptolémée]] dans son [[Tetrabiblos]] : par exemple, selon lui le [[Signe du zodiaque|signe astrologique]] de la [[Balance (astrologie)|Balance]] a été dénommé ainsi parce que « les espaces du jour et de la nuit sont égaux pour toute la Terre » ; un autre exemple est le [[Signe du zodiaque|signe astrologique]] du [[Cancer (astrologie)|Cancer]] (ou ''Écrevisse'') dénommé ainsi selon lui « parce que le Soleil entrant dans ce signe, recule en arrière, tournant son cours en une latitude contraire. »</ref>) :

* le [[Bélier (astrologie)|Bélier]] (Aries), premier signe du zodiaque, est le secteur où le Soleil entre à l'équinoxe de printemps, aux alentours du 20 mars, qui était la période de la nouvelle année dans les calendriers antiques et qui l’est encore dans certains calendriers actuels, tel le [[calendrier persan]]<ref group="N">Mis en place en 1079 par le mathématicien [[Omar Khayyam|Omar Khayyām]], le [[calendrier]] persan divise en six mois de durées égales les durées séparant les deux périodes entre le [[solstice]] d’hiver et le solstice d’été. Il s’ensuit que les six premiers mois durent tous trente-et-un jours et les six derniers trente jours, ce qui correspond aux signes astrologiques.</ref> ;
[[Eudoxe de Cnide|Eudoxe]] place aussi les points équinoxiaux et solsticiaux au milieu des signes. [[Hipparque (astronome)|Hipparque]] a déplacé ces points au début des signes afin de pouvoir résoudre les problèmes de trigonométrie sphérique qu'il a rencontrés. Cette convention perdure aujourd'hui.
* le [[Bélier (astrologie)|Bélier]] (Aries), est le nom donné au premier douzième du cercle zodiacal, il débute au point vernal.
Suivent :
* le [[Taureau (astrologie)|Taureau]] (Taurus) ;
* le [[Taureau (astrologie)|Taureau]] (Taurus) ;
* les [[Gémeaux (astrologie)|Gémeaux]] (Gemini) ;
* les [[Gémeaux (astrologie)|Gémeaux]] (Gemini) ;
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* le [[Scorpion (astrologie)|Scorpion]] (Scorpio) ;
* le [[Scorpion (astrologie)|Scorpion]] (Scorpio) ;
* le [[Sagittaire (astrologie)|Sagittaire]] (Sagittarius) ;
* le [[Sagittaire (astrologie)|Sagittaire]] (Sagittarius) ;
* le [[Capricorne (astrologie)|Capricorne]] (Capricornus), est le secteur où le Soleil entre au solstice d'hiver, aux alentours du 21 décembre, date à laquelle il culmine au zénith du tropique du Capricorne ;
* le [[Capricorne (astrologie)|Capricorne]] (Capricornus),
* le [[Verseau (astrologie)|Verseau]] (Aquarius) ;
* le [[Verseau (astrologie)|Verseau]] (Aquarius) ;
* les [[Poissons (astrologie)|Poissons]] (Pisces), qui achèvent le cycle.
* les [[Poissons (astrologie)|Poissons]] (Pisces), qui achèvent le cycle.


Ces signes sont des secteurs réguliers de 30°, conventionnellement décomptés à partir du [[point vernal]]. Ils n'ont dès l'origine qu'un rapport lointain avec les constellations du même nom, dont les limites et positions sont irrégulières. De plus, ce rapport s'est constamment distendu au fil du temps, du fait de la [[précession des équinoxes]]. Les signes du zodiaque dit ''tropique''/''tropical'' (du grec "tropikos", qui tourne) ne doivent donc pas être confondus avec les constellations du même nom, qui appartiennent au zodiaque dit ''sidéral''.
Ces signes sont des secteurs réguliers de 30°, décomptés à partir du [[point vernal]]. Ils n'ont dès l'origine qu'un rapport lointain avec les constellations du même nom, dont les limites et positions sont irrégulières. De plus, ce rapport varie au fil du temps, du fait de la [[précession des équinoxes]].


Pendant plus de deux millénaires, des savants, les astronomes (et des devins : les astrologues) ont repéré le mouvement des corps célestes non pas en degrés depuis le point vernal (longitude écliptique), comme de nos jours, mais en degrés depuis le signe courant. Ces deux méthodes sont équivalentes : une position planétaire à 17° du Lion (le cinquième signe) est à 4&nbsp;×&nbsp;30°&nbsp;+&nbsp;17°&nbsp;=&nbsp;137° du [[point vernal]]. Cette notation a été abandonnée par les astronomes à la seconde moitié du {{s-|XIX}}.
:« Ainsi quand on dit que le Soleil est dans un Signe, cela ne se doit pas entendre des Signes du Firmament, c'est-à-dire, du Ciel des étoiles fixes, mais des douzièmes parties du Zodiaque du Premier Mobile, qu'on appelle ''Dodecatemories'', pour les distinguer des douze Signes du Firmament. Ce Zodiaque du Premier Mobile se nomme Zodiaque Rationnel, pour le distinguer du Zodiaque du Firmament, qui a été appelé Zodiaque visible, ou Zodiaque sensible, parce que l'on y voit les douze constellations ou Signes Célestes qui le composent ; & quand on dit qu'une Planète est dans un tel Signe, cela veut dire que la ligne droite tirée de la Terre par cet Astre rencontre dans le Firmament une partie de ce Signe. »<ref name="Ozanam" />

Pendant plus de deux millénaires, des savants, les astronomes (et des devins : les astrologues) ont repéré le mouvement des corps célestes non pas en degrés depuis le point vernal (longitude écliptique) comme de nos jours, mais en degrés depuis le signe courant. Ces deux méthodes sont équivalentes : une position planétaire à 17° du Lion (le cinquième signe) est à 4&nbsp;×&nbsp;30°&nbsp;+&nbsp;17°&nbsp;=&nbsp;137° du [[point vernal]]. Cette notation a été abandonnée par les astronomes à la seconde moitié du {{s-|XIX}}.

Il faut souligner que contrairement à ce que l'on peut lire dans des revues présentant complaisamment des « horoscopes » par signe, les limites d'un [[Signe du zodiaque|signe astrologique]] {{incise|c'est-à-dire le signe dans lequel se trouve le soleil à la naissance}} ne se situent pas à une date fixe, le passage du soleil au signe suivant se fait à une date (et une heure) qui varie d'une année sur l'autre. Ainsi, le passage de l'[[équinoxe]] (entrée du soleil dans le signe du bélier) est généralement le 20 mars, mais l'heure d'occurrence se décale d'à peu près six heures d'une année à l'autre. Ceci parce que l'[[année tropique]] ne fait pas un nombre entier de jours, mais sensiblement {{nombre|365.25|jours}}. De ce fait, l'équinoxe tombe parfois le 21 mars, le recalage au 20 mars se faisant chaque [[année bissextile]]. De plus, les dates traditionnellement indiquées au {{s-|XX}} ne sont plus valables pour le {{s-|XXI}}, l'année 2000 ayant été bissextile. Il faut en outre signaler que les représentations du cercle zodiacal sont généralement sinistrogyres (tournant en sens inverse des aiguilles d'une montre) alors que leur sens traditionnel est dextrogyre (ce qui se conçoit aisément puisque les quatre cadrans représentant chacune des saisons oblige à placer le printemps à droite, c'est-à-dire à l'Est, et l'automne à gauche, à l'Ouest).


=== Caractères Unicode ===
=== Caractères Unicode ===
[[Fichier:Signes astronomiques et astrologiques-rotation105deg.svg|vignette|redresse=1.5|Illustration des conséquences de la [[précession des équinoxes]] sur le zodiaque astronomique.]]
[[Fichier:Signes astronomiques et astrologiques-rotation105deg.svg|vignette|300px|Illustration des conséquences de la [[précession des équinoxes]] sur le zodiaque astronomique.]]
En Unicode, les symboles sont encodés dans le bloc des [[Table des caractères Unicode/U2600#Symboles divers|symboles divers]]<ref>{{Lien web|titre=Symboles du zodiaque dans le bloc des symboles divers|url=https://www.unicode.org/fr/charts/PDF/U2600.pdf#search=zodiaque|série=Le standard Unicode version 5.0}}</ref>:
En Unicode, les symboles sont encodés dans le bloc des [[Table des caractères Unicode/U2600#Symboles divers|symboles divers]]<ref>{{Lien web|titre=Symboles du zodiaque dans le bloc des symboles divers|url=https://www.unicode.org/fr/charts/PDF/U2600.pdf#search=zodiaque|série=Le standard Unicode version 5.0|brisé le = 2024-02-16}}.</ref>:
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{{article détaillé|astrologie}}
{{article détaillé|astrologie}}


[[Fichier:Sun-Ecliptic-4Seasons-aDayOnEarth-LookingWest.gif|vignette|Position de la bande zodiacale au fil de l'année : Les quatre sphères représentent les positions du [[Soleil]] au début de chaque [[saison]]. Le plan horizontal vert représente la terre ferme (l'horizon physique) pour une personne située sur le {{50e}} parallèle. Les cercles verts et rouge représentent respectivement les [[tropique]]s et l'[[Équinoxe|équateur]] projetés dans le ciel.]]
[[Fichier:Sun-Ecliptic-4Seasons-aDayOnEarth-LookingWest.gif|vignette|300px|Position de la bande zodiacale au fil de l'année : Les quatre sphères représentent les positions du [[Soleil]] au début de chaque [[saison]]. Le plan horizontal vert représente la terre ferme (l'horizon physique) pour une personne située sur le {{50e}} parallèle. Les cercles verts et rouge représentent respectivement les [[tropique]]s et l'[[Équinoxe|équateur]] projetés dans le ciel.]]
Le zodiaque dit tropical (mot venant du grec ''tropikos'' signifiant ''qui tourne'') est le ''zodiaque des saisons''<ref>en [[Occident]], dans les zones de [[climat tempéré]], zone de naissance de l'[[astrologie]].</ref>. Le schéma ci-joint représente la trajectoire apparente annuelle du Soleil lorsqu'en vision [[géocentrisme|géocentrique]], il semble se déplacer autour de la Terre. On distingue bien les quatre ''temps forts'' correspondant aux quatre boules : les deux [[solstice]]s (le Soleil arrête de {{Citation|monter}} ou de {{Citation|descendre}} et inverse sa tendance) et les deux [[équinoxe]]s (où le Soleil passe la ''même durée de temps'' {{Citation|en haut}} et {{Citation|en bas}}). Cela délimite les quatre [[saison]]s. Chaque saison est subdivisée en trois (selon la distinction ci-dessus : ''Cardinal, Fixe et Mutable'') ce qui permet d'obtenir les douze signes de l'''astrologie tropicale'' (celle des journaux).
Le zodiaque dit tropical (mot venant du grec ''tropikos'' signifiant ''qui tourne'') est le ''zodiaque des saisons''<ref>en [[Occident]], dans les zones de [[climat tempéré]], zone de naissance de l'[[astrologie]].</ref>. Le schéma ci-joint représente la trajectoire apparente annuelle du Soleil lorsque, en vision [[géocentrisme|géocentrique]], il semble se déplacer autour de la Terre. On distingue bien les quatre ''temps forts'' correspondant aux quatre boules : les deux [[solstice]]s (le Soleil arrête de {{Citation|monter}} ou de {{Citation|descendre}} et inverse sa tendance) et les deux [[équinoxe]]s (où le Soleil passe la ''même durée de temps'' {{Citation|en haut}} et {{Citation|en bas}}). Cela délimite les quatre [[saison]]s. Chaque saison est subdivisée en trois (selon la distinction ci-dessus : ''Cardinal, Fixe et Mutable'') ce qui permet d'obtenir les douze signes de l'''astrologie tropicale'' (celle des journaux). Le montage théorique et artificiel du système de Ptolémée a déjà été commenté par les historiens<ref>Claude Ptolémée, astronome, astrologue, géographe, Germaine Aujac, Editions du CTHS, 1998, page 103. </ref> et les saisons calendaires européennes ne sont pas applicables à la plus grande partie du reste de la planète où les saisons varient tant en qualités qu'en nombres<ref>{{Lien web|titre=Historique : saisons, introduction|url=https://media4.obspm.fr/public/ressources_lu/pages_saisons/introduction-historique-saisons.html|série=Observatoire de Paris : différents régimes de saisons sur toute la planète et dans l'Histoire.}}.</ref>. Les dates des saisons météorologiques sont d'ailleurs décalées, en France, par rapport aux dates calendaires<ref>{{Lien web|titre=Pourquoi les saisons météorologiques diffèrent-elles des saisons astronomiques ?|url=https://meteofrance.com/magazine/meteo-questions/pourquoi-les-saisons-meteorologiques-different-elles-des-saisons-astronomiques|série=MétéoFrance : les raisons physiques du décalage des dates.}}.</ref>. Le système des quatre saisons est purement conventionnel, il n'est pas naturel.


=== L'astrologie sidérale ===
=== L'astrologie sidérale ===
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L'[[astrologie sidérale]], pratiquée essentiellement hors d'Occident ([[Astrologie indienne|astrologie védique ou jyotish]]), divise également l'écliptique en douze zones de grandeur égale, mais elle aligne la frontière de la constellation astrologique du Bélier avec une étoile particulière plutôt qu'avec l'[[équinoxe]] de printemps, ce qui fait que les signes astrologiques sidéraux sont assujettis à la même [[précession des équinoxes|précession]] que les constellations.
L'[[astrologie sidérale]], pratiquée essentiellement hors d'Occident ([[Astrologie indienne|astrologie védique ou jyotish]]), divise également l'écliptique en douze zones de grandeur égale, mais elle aligne la frontière de la constellation astrologique du Bélier avec une étoile particulière plutôt qu'avec l'[[équinoxe]] de printemps, ce qui fait que les signes astrologiques sidéraux sont assujettis à la même [[précession des équinoxes|précession]] que les constellations.


Le décalage entre les signes tropicaux et les signes sidéraux (les constellations) est de nos jours (en 2004) de l'ordre de 25° environ selon la mesure de l'''[[Ayanamsa]]'' par les astrologues [[hindouisme|hindous]].
Le décalage entre les signes tropicaux et les signes sidéraux (les constellations) était en 2004 de l'ordre de 25° environ selon la mesure de l'''[[Ayanamsa]]'' par les astrologues [[hindouisme|hindous]].


Les astrologies chinoises et indiennes ont une tradition propre pour désigner les signes, dont la liste n'a pas de lien avec les signes du zodiaque traditionnels.
Les astrologies chinoises et indiennes ont une tradition propre pour désigner les signes, dont la liste n'a pas de lien avec les signes du zodiaque traditionnels.
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== Influence de la symbolique zodiacale ==
== Influence de la symbolique zodiacale ==
{{Section à sourcer|date=novembre 2021}}
{{Section à sourcer|date=novembre 2021}}
Cette symbolique a été fréquemment et largement utilisée depuis l'époque gréco-romaine jusqu'à nos jours. Selon [[Jacques Halbronn]] le zodiaque a subi diverses corruptions et les attributions des dieux-planètes aux signes ne correspondent pas. Ainsi, les gémeaux évoquaient au départ un couple (dans les almanachs et les livres d'heures, le mois de mai représente un couple, comme dans ''[[Les Très Riches Heures du duc de Berry]]'') ce qui correspond à Vénus et non à Mercure comme on peut le lire dans le [[Tetrabiblos]] de [[Claude Ptolémée]] ({{s-|II}} de notre ère).
Cette symbolique a été fréquemment et largement utilisée depuis l'époque gréco-romaine jusqu'à nos jours. Selon [[Jacques Halbronn]], le zodiaque a subi diverses corruptions et les attributions des dieux-planètes aux signes ne correspondent pas. Ainsi, les gémeaux évoquaient au départ un couple (dans les almanachs et les livres d'heures, le mois de mai représente un couple, comme dans ''[[Les Très Riches Heures du duc de Berry]]''), ce qui correspond à Vénus et non à Mercure, comme on peut le lire dans le ''[[Tetrabiblos]]'' de [[Claude Ptolémée]] ({{s-|II}} de notre ère).


Dans certaines représentations de la [[France]] [[art roman|romane]], on voit le Christ éclairant de son auréole, tel un soleil, entouré de douze animaux représentant ses apôtres<ref>Dans son ouvrage ''Symbolique des apôtres'', paru aux éditions Dervy, Robert-Jacques Thibaud reprend une roue zodiacale mettant en regard chaque apôtre avec un signe du zodiaque extraite des ''Carnets'' de [[Villard de Honnecourt]] (début du {{s-|XIII}}).</ref>.
Dans certaines représentations de la [[France]] [[art roman|romane]], on voit le Christ éclairant de son auréole, tel un soleil, entouré de douze animaux représentant ses apôtres<ref>Dans son ouvrage ''Symbolique des apôtres'', paru aux éditions Dervy, Robert-Jacques Thibaud reprend une roue zodiacale mettant en regard chaque apôtre avec un signe du zodiaque extraite des ''Carnets'' de [[Villard de Honnecourt]] (début du {{s-|XIII}}).</ref>.


Il y a aussi l'association traditionnelle des quatre [[évangélistes]] aux quatre signes fixes : Luc et le Taureau, Marc et le Lion, Jean et le Scorpion (représenté sous la forme transfigurée de l'aigle<ref>Voir à ce sujet le paragraphe ''L'Aigle et le Scorpion'' dans l'article ''Astrologie'' (page 289) de [[Jacques Halbronn]] dans ''l'Encyclopædia Universalis'' copyright 2002</ref>) et Matthieu et le Verseau (l'Homme déversant le flot de la connaissance), composant ainsi le [[Tétramorphe]]. Cette symbolique est sans doute issue d'une tradition plus ancienne symbolisant les quatre saisons, d'après la concordance entre ces différentes saisons et la position du soleil dans ces différentes constellations :
Il y a aussi l'association traditionnelle des quatre [[évangélistes]] aux quatre signes fixes : Luc et le Taureau, Marc et le Lion, Jean et le Scorpion (représenté sous la forme transfigurée de l'aigle<ref>Voir à ce sujet le paragraphe ''L'Aigle et le Scorpion'' dans l'article ''Astrologie'' (page 289) de [[Jacques Halbronn]] dans ''l'Encyclopædia Universalis'' copyright 2002</ref>) et Matthieu et le Verseau (l'Homme déversant le flot de la connaissance), composant ainsi le [[Tétramorphe]]. Cette symbolique est sans doute issue d'une tradition plus ancienne symbolisant les quatre saisons, d'après la concordance entre ces différentes saisons et la position du Soleil dans ces différentes constellations :
* le Taureau pour le printemps (symbole de fertilité)
* le Taureau pour le printemps (symbole de fertilité)
* le Lion pour l'été (symbole de la puissance, due à la chaleur écrasante)
* le Lion pour l'été (symbole de la puissance, due à la chaleur écrasante)
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Notons que les quatre [[étoile royale|étoiles fixes dites royales]] correspondent à une telle distribution : [[Aldébaran]] dans la constellation du Taureau, [[Régulus (étoile)|Régulus]] dans celle du Lion, [[Antarès]] dans celle du Scorpion et enfin [[Fomalhaut]] dans celle du [[Poisson austral|Poisson Austral]], à proximité de la constellation du Verseau<ref>[[Jacques Halbronn]], ''Clefs pour l'astrologie'', éd. Seghers, {{ISBN|978-223210-440-4}}, 1993, {{p.|67}}.</ref>.
Notons que les quatre [[étoile royale|étoiles fixes dites royales]] correspondent à une telle distribution : [[Aldébaran]] dans la constellation du Taureau, [[Régulus (étoile)|Régulus]] dans celle du Lion, [[Antarès]] dans celle du Scorpion et enfin [[Fomalhaut]] dans celle du [[Poisson austral|Poisson Austral]], à proximité de la constellation du Verseau<ref>[[Jacques Halbronn]], ''Clefs pour l'astrologie'', éd. Seghers, {{ISBN|978-223210-440-4}}, 1993, {{p.|67}}.</ref>.


Enfin, certains auteurs<ref>tel [[Omraam Mikhaël Aïvanhov]] dans ''Le zodiaque, clé de l'homme et de l'univers'', ed. Prosveta, {{p.|147-162}}.</ref> ont établi un parallèle entre les douze [[tribus d'Israël]] et les signes du zodiaque. [[Jésus de Nazareth]] est originaire de la [[tribu de Juda]], dont il est dit dans la [[Livre de la Genèse|Genèse]] qu'elle est {{Citation|comme un jeune lion}}.
Enfin, certains auteurs<ref>tel [[Omraam Mikhaël Aïvanhov]] dans ''Le Zodiaque, clé de l'homme et de l'univers'', éd. Prosveta, {{p.|147-162}}.</ref> ont établi un parallèle entre les douze [[tribus d'Israël]] et les signes du zodiaque. [[Jésus de Nazareth]] est originaire de la [[tribu de Juda]], dont il est dit dans la [[Livre de la Genèse|Genèse]] qu'elle est {{Citation|comme un jeune lion}}.


== Notes et références ==
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=== Références ===
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<ref name="TLFI">{{CNRTL|zodiaque}} (consulté le 11 janvier 2016).</ref>

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== Voir aussi ==
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=== Articles connexes ===
=== Articles connexes ===
* [[Précession des équinoxes]]
* [[Précession des équinoxes]]
* [[Ère astrologique]]
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* [[Signe du zodiaque]]
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* [[Quatre éléments]]
* [[Quatre éléments]]
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Dernière version du 16 février 2024 à 10:34

Représentation des étoiles et des signes du zodiaque dans l'hémisphère nord à gauche et dans l'hémisphère sud à droite, au XVIIe siècle

Le zodiaque (prononcé [zo.djak] en français) est une zone circulaire de la sphère céleste, dont l'écliptique occupe le milieu. Le zodiaque est donc la zone dans laquelle, à nos yeux de Terriens, les planètes du Système solaire effectuent leur course apparente autour de notre planète. La largeur du zodiaque a ainsi varié en largeur selon le nombre de planètes connues, d'une largeur de 12 degrés dans l'Antiquité à environ 17 degrés aujourd'hui.

Par abus de langage, le zodiaque est aussi le cercle médian de cette zone circulaire.

Étymologie[modifier | modifier le code]

Positionnement des constellations du zodiaque sur la ligne du zodiaque sur un planisphère de partition du ciel en constellations

Le terme zodiaque est attesté en ancien français, vers , sous la graphie erronée dyodake[1], le y ayant été confondu avec un z.

Il vient du substantif latin masculin zodiacus[1], lui-même emprunté à l'adjectif grec ζωδιακός [κύκλος] / zôdiakós [kúklos] qui veut dire « [cercle] de petits animaux, zodiaque », d'après le mot ζῴδιον / zốdion signifiant « figurine d’animal ».

En effet, presque toutes les constellations du zodiaque offrent l'apparence d'animaux, à l'exception de la Balance, tardivement détachée du Scorpion, qui est un objet ; des Gémeaux, de la Vierge et du Verseau, qui sont des êtres humains ; et du Sagittaire, qui est une créature hybride.

Le zodiaque, une création mésopotamienne[modifier | modifier le code]

Constellations de l'écliptique, dites « constellations du zodiaque »

La trajectoire du Soleil sur la voûte céleste est l'écliptique. Les planètes et la Lune s'en écartent plus ou moins, et l'on retient comme limite conventionnelle du zodiaque une bande de 8°30' de latitude de part et d'autre de l'écliptique. L'écliptique traverse treize constellations dans le ciel, mais l'une d'entre elles, Ophiuchus (ou le Serpentaire), ne fait pas partie du zodiaque traditionnel de l'astrologie.

Celui-ci a été divisé en Babylonie au Ve siècle av. J.-C. en douze parties égales (une pour chaque mois de l'année) auxquelles on a donné le nom de la constellation la plus proche[2]. Les douze signes du zodiaque apparaissent pour la première fois dans une tablette cunéiforme astronomique datée de Elle présente un état différent du zodiaque des Grecs, mais plusieurs des signes de ce dernier y sont déjà présents sous le même nom ou un nom voisin (Jumeaux/Gémeaux, Crabe/Cancer, Lion, Balance, Scorpion, Capricorne, Géant/Verseau). Le zodiaque actuel, qui prend pour modèle celui des Grecs, est décrit par Claude Ptolémée au IIe siècle[3],[4].

Les constellations présentes dans le zodiaque sont : le Bélier, le Taureau, les Gémeaux, le Cancer (ou le Scarabée, ou le Crabe), le Lion, la Vierge, la Balance, le Scorpion, Ophiuchus (ou le Serpentaire), le Sagittaire, le Capricorne (ou la Chèvre), le Verseau et les Poissons.

« Les douze Signes du Zodiaque ont été ainsi appelés, parce que, au temps des premiers Astronomes, il leur répondait des Constellations qui avaient à peu près, par la disposition de leurs étoiles, les figures des noms qu'on leur a donnés : mais à présent ces constellations n'y répondent plus, ayant rétrogradé vers l'Orient de plus de vingt-huit degrés par le mouvement propre des étoiles fixes ; de sorte que la constellation du Bélier, qui du temps d'Hipparque répondait à la première douzième partie du Zodiaque, répond présentement à la seconde ; où était autrefois la Constellation du Taureau, qui à présent est dans la troisième partie douzième du Zodiaque. »[5],[6].
Empreintes de sceaux zodiacaux mésopotamiens d'époque séleucide.

Le zodiaque chez les Grecs[modifier | modifier le code]

À une époque où les calendriers n'existaient pas, ou n'étaient pas d'une précision suffisante, et où il n'existait pas de système fiable pour la détermination des heures durant la nuit, la chronologie de certaines actions étaient déterminées par des évènements célestes. Ainsi Hésiode précise au VIIIe siècle av. J.-C. :

«  Commence la moisson quand les Pléiades, filles d'Atlas, se lèvent dans les cieux, et le labourage quand elles disparaissent ; elles demeurent cachées quarante jours et quarante nuits, et se montrent de nouveau lorsque l'année est révolue, à l'époque où s'aiguise le tranchant du fer... Lorsque Orion et Sirius seront parvenus jusqu'au milieu du ciel, et que l'Aurore aux doigts de rose contemplera Arcture, ô Persès ! cueille tous les raisins et apporte-les dans ta demeure...  »

— Hésiode, Les Travaux et les Jours

Il fallait donc pouvoir repérer certaines étoiles pour utiliser cet almanach.

Pour connaître l'heure de la nuit, Aratos affirme dans ses Phénomènes que :

« six de ces douze signes se couchent toutes les nuits pendant que les six autres se lèvent, et la longueur de chaque nuit est proportionnée à la quantité dont la moitié de ce cercle est élevée au-dessus de la terre depuis le commencement de la nuit.  »

— Aratos, Phénomènes[7]

C'est-à-dire que la durée du lever de chaque signe dure très approximativement un sixième de la nuit. Il suffisait alors de compter ces levers.

Par ailleurs les croyances humaines attribuaient certains pouvoir aux astres de sorte qu'il fallait aussi savoir identifier ces astres pour interpréter le message qu'ils sont, selon ces croyances, susceptible de délivrer.

Dans la Bibliothèque historique de Diodore de Sicile (livre II, page 146), on lit ceci :

«  XXX. Les Chaldéens enseignent que... rien de ce qui s'observe au ciel n'est l'effet du hasard ; tout s'accomplit par la volonté immuable et souveraine des dieux. Ayant observé les astres depuis les temps les plus reculés, ils en connaissent exactement le cours et l'influence sur les hommes, et prédisent à tout le monde l'avenir.

La doctrine qui est, selon eux, la plus importante, concerne le mouvement des cinq astres que nous appelons planètes, et que les Chaldéens nomment interprètes. Parmi ces astres, ils regardent comme le plus considérable et le plus influent, celui auquel les Grecs ont donné le nom de Kronos, et qui est connu chez les Chaldéens sous le nom de Hélus. Les autres planètes sont appelées, comme chez nos astrologues, Mars, Vénus, Mercure et Jupiter.

Les Chaldéens les appellent interprètes, parce que les planètes, annoncent les événements futurs et interprètent aux hommes les desseins bienveillants des dieux...

Au-dessous du cours des cinq planètes sont, continuent les Chaldéens, placés trente astres, appelés les dieux conseillers ; une moitié regarde les lieux de la surface de la terre ; l'autre moitié, les lieux qui sont au-dessous de la terre... Parmi les dieux conseillers il y a douze chefs dont chacun préside à un mois de l'année et à un des douze signes du zodiaque. Le soleil, la lune et les cinq planètes passent par ces signes. Le soleil accomplit sa révolution dans l'espace d'une année, et la lune dans l'espace d'un mois...

Les astres influent beaucoup sur la naissance des hommes et décident du bon ou du mauvais destin... Ils prédisent aussi aux particuliers les choses qui doivent leur arriver, et cela avec une précision telle que ceux qui en ont fait l'essai en sont frappés d'admiration, et regardent la science de ces astrologues comme quelque chose de divin. En dehors du cercle zodiacal, ils déterminent la position de vingt-quatre étoiles dont une moitié est au nord et l'autre au sud ; ils les appellent juges de l'univers : les étoiles visibles sont affectées aux êtres vivants, les étoiles invisibles aux morts.  »

— Diodore de Sicile, Bibliothèque historique[8]

Pour pouvoir reconnaître les étoiles, celles-ci ont été regroupées en astérismes, auxquels un nom a été donné, associé à une histoire (procédé mnémotechnique)

Dans ses Catastérismes, Ératosthène rapporte que :

«  le taureau fut mis au ciel pour avoir amené par mer Europe, de la Phénicie dans l'île de Crète, à ce que dit Euripide dans Phrixus, et que Jupiter le récompensa par cet honneur. D'autres disent que ce bœuf est l'emblème d'Io, en faveur de laquelle Jupiter l'honora d'une place au ciel. Les étoiles nommées hyades occupent la partie antérieure de ce taureau, et à la section du dos est la pléiade où l'on compte sept étoiles, ce qui l'a fait nommer heptastère, septastre. On n'en voit pourtant que six, mais la septième est très obscure. Le taureau a sept étoiles à la partie antérieure de ce signe sort et monte par sa partie postérieure, et il détourne la tête. Il a une étoile à chacune de ses cornes, à la racine desquelles en est une autre. La plus éclatante est celle de la gauche. Il a une étoile à chaque œil, une aux naseaux, une à chaque épaule ; on les nomme hyades. Le genou antérieur gauche porte une étoile, le cou deux, le dos trois, dont la dernière est brillante ; le ventre une, et la poitrine une belle ; en tout dix-huit.  »

— Eratosthène, Catastérismes

Il est apparu aux diverses civilisations ayant pratiqué une forme d'astronomie que les planètes, contrairement aux étoiles (d'où leur nom signifiant "errant" en grecs), n'occupent qu'une bande étroite de ciel. Ces civilisations ont découpé cette bande particulière en un nombre variable de parties.

Dans Sur l'origine du zodiaque grec, M. Letronne précise en page 3 que :

«  la division de cette route [le zodiaque] en 27 ou 28 parties au moyen de la lune, en 12 , 24 , 36 ou 48 parties au moyen du soleil , peut exister chez des peuples qui n'ont eu, entre eux, aucune communication, parce qu'elle résulte de phénomènes constants et partout les mêmes. Tous les peuples ont pu observer que le mouvement propre de la lune, dans le ciel, s'opère dans un nombre de jours qui est entre 27 et 28 , et que la route annuelle du soleil est marquée par environ douze pleines lunes. Les uns purent donc imaginer de partager cette route en 27 ou 28 parties, les autres en 12, ou en nombres multiples de celui-là...

Ces distinctions , prises dans la nature même des choses, sont confirmées par ce qu'on remarque sur la sphère de plusieurs peuples , où l'on voit le zodiaque divisé dans le même nombre de parties, mais ayant des figures et des dénominations différentes : tels sont les 27 khordehs des Persans, les 27 nakshttras des Indiens, les 28 sou des Chinois.  »

— Letronne, Sur l'origine du zodiaque grec[9]

Il apparaît donc que très tôt le ciel a été partagé en astérismes, et qu'il existait une zone particulière du ciel dans laquelle se déplaçait le Soleil, la Lune et les 5 planètes alors connues. Cette zone elle-même a été subdivisée en parties. Les Anciens Grecs divisèrent le cercle médian du zodiaque en 12 parties (dodécatémories), probablement depuis Eudoxe. Selon Aratus :

«  [Cette zone] on l'a appelé cercle des animaux, parce que le Cancer y est placé, le Lion dessus et la Vierge dessous, les Serres, le Scorpion, le Sagittaire et le Capricorne ; après celui-ci, le Verseau, puis la constellation des Poissons, à la suite desquels sont le Bélier, le Taureau suivi des Gémeaux.  »

— Aratos, Phénomène[7]

Concernant les signes, lorsque Eudoxe divise en douze douzième (dodécatémories) le cercle médian du zodiaque, il ne distingue pas les signes des constellations. Un signe est pour lui un douzième de cercle, et Eudoxe en piètre observateur assimile une constellation à un douzième de cercle. Il place aussi les points équinoxiaux et solsticiaux au milieu des signes. Hipparque a déplacé ces points au début des signes afin de pouvoir résoudre les problèmes de trigonométrie sphérique qu'il a rencontrés. Cette convention perdure aujourd'hui.

Très vite, on s'est aussi aperçu qu'une constellation ne représentait pas un douzième de cercle. Dans son Introduction aux Phènomènes, Géminos souligne dès ses premières lignes que :

«  le cercle des signes se divise en douze parties ; on désigne chacune de ses sections tantôt par le nom général de douzième, tantôt par un nom spécial à chaque signe, d'après les étoiles qu'il contient, qui donne à chacun sa forme caractéristique...

On peut prendre le terme de signe dans deux sens : c'est soit le douzième du cercle zodiacal, c'est-à-dire une certaine distance, limitée par des étoiles ou par de simples points, soit une figure formée d'étoiles, imaginée par analogie d'après la position des étoiles. Il en résulte que les douzièmes sont de dimensions égales, car la dioptre permet de diviser le cercle des signes en douze parties égales, tandis que les signes-constellations ne sont ni de dimensions égales ni composés d'un nombre égal d'étoiles et ne remplissent pas toujours l'espace dévolu à chaque douzième ; certains signes sont trop petits, comme le Cancer qui n'occupe qu'une faible partie de la surface propre ; d'autres débordent largement et annexent certaines fractions des signes qui les précèdent ou qui les suivent, comme la Vierge ; sur les douze signes, certains ne sont pas situés en entier dans le zodiaque, ou bien ils débordent vers le nord, comme le Lion, ou bien vers le sud, comme le Scorpion.  »

— Géminos, Introduction aux phénomènes

Dans sa Composition mathématique, Claude Ptolémée affirme que :

«  nous nous conformerons à l'usage abusif de donner les noms des signes d'animaux, aux douzièmes (dodécatémories) du cercle oblique [le zodiaque], comme si leurs commencemens étoient pris juste des points tropiques et des points équinoxiaux et nous appellerons Bélier la première dodécatémorie, à partir du point équinoxial du printemps, en allant vers les points consécutivement suivants de la révolution du monde (d'occident en orient) ; Taureau, le second douzième, et ainsi de suite selon l'ordre des douze signes, tel qu'il nous a été transmis.  »

— Ptomélée

.

Diffusion du zodiaque hors de Grèce[modifier | modifier le code]

On a longtemps cru que le zodiaque avait été transmis aux peuples orientaux par les Grecs. Il en était ainsi pour M. Letronne, qui écrivait :

«  les douze signes du zodiaque grec, noms et figures, nous sont connus dès le temps d'Eudoxe de Cnide (370 à 380[pas clair] avant J.-C). On les retrouve à très-peu près les mêmes, et dans le même ordre, sur les monuments écrits ou figurés de l'Égypte, de la Perse, de l'Inde et de la Chine.  »

— Letronne, Sur l'origine du zodiaque grec[9]

Dans une étude plus récente, Jonas Carl Greenfields en 1995 ont montré que le zodiaque mésopotamien a été transmis en araméen et en hébreu directement sans passer par la langue grecque[10], à l'exception du signe de la Vierge qui aurait dans ces langues une origine grecque. Mais quelques années plus tard, Roland Laffitte montrait que la Vierge du zodiaque araméen de Qumran, soit Btūlta, et la Btūlta hébraïque ne devaient rien à une entremise grecque[11].

Il en est de même pour le zodiaque égyptien, directement hérité lui aussi de Mésopotamie[12], et du zodiaque sudarabique [13].

Les différents zodiaques arabes.

Signes du zodiaque[modifier | modifier le code]

Le signe d’al-Asad / le Lion chez l'astrologue Abū Maᶜšar, 850 è. c.

Il existe différents zodiaques arabes, directement issus du zodiaque mésopotamien :

  • Un zodiaque safaïtique (Ier-IVe s. de notre ère, servant de calendrier et édité par Ahmad Al-Jallad[14].
  • Des zodiaques nabatéens (IIe s. de notre ère), notamment le relief de Khirbat al-Tannur, mais qui ne livrent hélas pas de noms.
  • Un zodiaque sudarabique, incomplet, établi à partir de reliefs d’horoscopes de fondations d'édifices palaciaux (IIIe-IVe s. de notre ère) par Roland Laffitte[15].
  • Un zodiaque arabe traditionnel dont la plus ancienne attestation est, selon l’érudit persan al-Bīrūnī, l’horoscope de fondation de la ville de Bagdad en 762[16].

Si les noms des constellations de l'astronomie arabe héritée des Grecs ont pu être traduits par les Arabes, les noms grecs du zodiaque n'ont jamais remplacé les noms du zodiaque arabe classique.

Mosaïque du Ve siècle de la synagogue de Beth Alpha représentant les signes du zodiaque.
Un loubok russe.

Lorsqu'il divise, à la suite des astronomes mésopotamiens, le cercle de l'écliptique en douze douzièmes (dodécatémories), Eudoxe ne fait pas la confusion entre constellations, dites zodiacales, et signes du zodiaque. Un signe n'est en effet pas une constellation, c'est-à-dire une figure projetée sur la sphère céleste et rassemblant des étoiles et dont le nom peut traduire la place dans la figure (par exemple, le Cœur du Lion), et signes zodiacaux. Un signe est pour lui une douzième partie du cercle écliptique, et il ne fait qu'appeler, là encore à l'instar de ses prédécesseurs mésopotamiens, ces signes ou dodécatémories du nom de la constellation la plus proche, lesquelles s'étalent sur l'écliptique selon une taille variable, à l'exception d'Ophiuchus, qui n'est traversée par l'écliptique que sur une très faible longueur.

Eudoxe place aussi les points équinoxiaux et solsticiaux au milieu des signes. Hipparque a déplacé ces points au début des signes afin de pouvoir résoudre les problèmes de trigonométrie sphérique qu'il a rencontrés. Cette convention perdure aujourd'hui.

  • le Bélier (Aries), est le nom donné au premier douzième du cercle zodiacal, il débute au point vernal.

Suivent :

Ces signes sont des secteurs réguliers de 30°, décomptés à partir du point vernal. Ils n'ont dès l'origine qu'un rapport lointain avec les constellations du même nom, dont les limites et positions sont irrégulières. De plus, ce rapport varie au fil du temps, du fait de la précession des équinoxes.

Pendant plus de deux millénaires, des savants, les astronomes (et des devins : les astrologues) ont repéré le mouvement des corps célestes non pas en degrés depuis le point vernal (longitude écliptique), comme de nos jours, mais en degrés depuis le signe courant. Ces deux méthodes sont équivalentes : une position planétaire à 17° du Lion (le cinquième signe) est à 4 × 30° + 17° = 137° du point vernal. Cette notation a été abandonnée par les astronomes à la seconde moitié du XIXe siècle.

Caractères Unicode[modifier | modifier le code]

Illustration des conséquences de la précession des équinoxes sur le zodiaque astronomique.

En Unicode, les symboles sont encodés dans le bloc des symboles divers[17]:

  1. U+2648 bélier (HTML : &#9800;)
  2. U+2649 taureau (HTML : &#9801;)
  3. U+264A gémeaux (HTML : &#9802;)
  4. U+264B cancer (HTML : &#9803;)
  5. U+264C lion (HTML : &#9804;)
  6. U+264D vierge (HTML : &#9805;)
  7. U+264E balance (HTML : &#9806;)
  8. U+264F scorpion (HTML : &#9807;)
  9. U+2650 sagittaire (HTML : &#9808;)
  10. U+2651 capricorne (HTML : &#9809;)
  11. U+2652 verseau (HTML : &#9810;)
  12. U+2653 poissons (HTML : &#9811;)

Zodiaque et astrologie[modifier | modifier le code]

Les signes du zodiaque sont utilisés dans l'astrologie comme repères spatio-temporels permettant d'établir les correspondances sur lesquelles repose cette pratique de divination superstitieuse. Elle utilise pour cela la position de divers objets dans le zodiaque. Entre autres : les planètes, le Soleil, la Lune, et sur le plan local : l'horizon (l'ascendant étant le point de l'écliptique coupé par l'horizon est) et le méridien (le Milieu du Ciel correspondant au point où se trouve le Soleil à midi).

Nature des signes[modifier | modifier le code]

Élément Cardinal Fixe Mutable
Feu Bélier Lion Sagittaire
Terre Capricorne Taureau Vierge
Air Balance Verseau Gémeaux
Eau Cancer Scorpion Poissons

L'astrologie tropicale[modifier | modifier le code]

Position de la bande zodiacale au fil de l'année : Les quatre sphères représentent les positions du Soleil au début de chaque saison. Le plan horizontal vert représente la terre ferme (l'horizon physique) pour une personne située sur le 50e parallèle. Les cercles verts et rouge représentent respectivement les tropiques et l'équateur projetés dans le ciel.

Le zodiaque dit tropical (mot venant du grec tropikos signifiant qui tourne) est le zodiaque des saisons[18]. Le schéma ci-joint représente la trajectoire apparente annuelle du Soleil lorsque, en vision géocentrique, il semble se déplacer autour de la Terre. On distingue bien les quatre temps forts correspondant aux quatre boules : les deux solstices (le Soleil arrête de « monter » ou de « descendre » et inverse sa tendance) et les deux équinoxes (où le Soleil passe la même durée de temps « en haut » et « en bas »). Cela délimite les quatre saisons. Chaque saison est subdivisée en trois (selon la distinction ci-dessus : Cardinal, Fixe et Mutable) ce qui permet d'obtenir les douze signes de l'astrologie tropicale (celle des journaux). Le montage théorique et artificiel du système de Ptolémée a déjà été commenté par les historiens[19] et les saisons calendaires européennes ne sont pas applicables à la plus grande partie du reste de la planète où les saisons varient tant en qualités qu'en nombres[20]. Les dates des saisons météorologiques sont d'ailleurs décalées, en France, par rapport aux dates calendaires[21]. Le système des quatre saisons est purement conventionnel, il n'est pas naturel.

L'astrologie sidérale[modifier | modifier le code]

L'astrologie sidérale, pratiquée essentiellement hors d'Occident (astrologie védique ou jyotish), divise également l'écliptique en douze zones de grandeur égale, mais elle aligne la frontière de la constellation astrologique du Bélier avec une étoile particulière plutôt qu'avec l'équinoxe de printemps, ce qui fait que les signes astrologiques sidéraux sont assujettis à la même précession que les constellations.

Le décalage entre les signes tropicaux et les signes sidéraux (les constellations) était en 2004 de l'ordre de 25° environ selon la mesure de l'Ayanamsa par les astrologues hindous.

Les astrologies chinoises et indiennes ont une tradition propre pour désigner les signes, dont la liste n'a pas de lien avec les signes du zodiaque traditionnels.

À noter l'astrologie hellénistique, qui semble utiliser une astrologie sidérale fondée sur le zodiaque ptolémaïque.

Influence de la symbolique zodiacale[modifier | modifier le code]

Cette symbolique a été fréquemment et largement utilisée depuis l'époque gréco-romaine jusqu'à nos jours. Selon Jacques Halbronn, le zodiaque a subi diverses corruptions et les attributions des dieux-planètes aux signes ne correspondent pas. Ainsi, les gémeaux évoquaient au départ un couple (dans les almanachs et les livres d'heures, le mois de mai représente un couple, comme dans Les Très Riches Heures du duc de Berry), ce qui correspond à Vénus et non à Mercure, comme on peut le lire dans le Tetrabiblos de Claude Ptolémée (IIe siècle de notre ère).

Dans certaines représentations de la France romane, on voit le Christ éclairant de son auréole, tel un soleil, entouré de douze animaux représentant ses apôtres[22].

Il y a aussi l'association traditionnelle des quatre évangélistes aux quatre signes fixes : Luc et le Taureau, Marc et le Lion, Jean et le Scorpion (représenté sous la forme transfigurée de l'aigle[23]) et Matthieu et le Verseau (l'Homme déversant le flot de la connaissance), composant ainsi le Tétramorphe. Cette symbolique est sans doute issue d'une tradition plus ancienne symbolisant les quatre saisons, d'après la concordance entre ces différentes saisons et la position du Soleil dans ces différentes constellations :

  • le Taureau pour le printemps (symbole de fertilité)
  • le Lion pour l'été (symbole de la puissance, due à la chaleur écrasante)
  • le Scorpion pour l'automne (symbole de la mort qui arrive, l'empoisonneur)
  • le Verseau pour l'hiver (saison des pluies).

Notons que les quatre étoiles fixes dites royales correspondent à une telle distribution : Aldébaran dans la constellation du Taureau, Régulus dans celle du Lion, Antarès dans celle du Scorpion et enfin Fomalhaut dans celle du Poisson Austral, à proximité de la constellation du Verseau[24].

Enfin, certains auteurs[25] ont établi un parallèle entre les douze tribus d'Israël et les signes du zodiaque. Jésus de Nazareth est originaire de la tribu de Juda, dont il est dit dans la Genèse qu'elle est « comme un jeune lion ».

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Informations lexicographiques et étymologiques de « zodiaque » dans le Trésor de la langue française informatisé, sur le site du Centre national de ressources textuelles et lexicales (consulté le 11 janvier 2016).
  2. Roland Laffitte,, « Naissance du zodiaque en Mésopotamie », in Les Cahiers Clairaut, Bulletin du CLEA (Comité de Liaison Enseignants et Astronomes), pp. 19-21. ».
  3. Cécile Michel, « Zodiaque », dans F. Joannès (dir.), Dictionnaire de la civilisation mésopotamienne, Paris, , p. 291.
  4. (en) Lorenzo Verderame, « The Primeval Zodiac: Its Social, Religious, and Mythological Background », dans José Alberto Rubiño-Martín, Juan Antonio Belmonte, Francisco Prada et Antxon Alberdi (dir.), Cosmology Across Cultures, San Francisco, Astronomical Society of the Pacific, coll. « ASP Conference Series » (no 409), , p. 151–156.
  5. La géographie et cosmographie, Ozanam, MDCCXX.
  6. On dit que les équinoxes se précèdent (c'est la précession des équinoxes) mais il ne faut pas inverser les choses en se disant que les étoiles-repères du Bélier se retrouvent dans le signe saisonnier des Poissons : les étoiles-repères du Bélier se retrouvent bien dans le signe saisonnier du Taureau.
  7. a et b Aratos, Phénomènes (lire en ligne)
  8. Diodore de Sicile, Bibliothèque historique (lire en ligne), p. XXX
  9. a et b Letronne, Sur l'origine du zodiaque grec (lire en ligne), p. 3
  10. Jonas C. Greenfields, « The names of the zodiacal signs in aramaic and hebrew », in GYSELEN, Rika Gyselen (textes réunis par), Au Carrefour des religions – Mélanges offerts à Philippe Gignoux [Res Orientales, vol. VII], 1995, p. 95-103.
  11. Roland Laffitte,, « Sur l’origine de la constellation de la Vierge », in Journal asiatique, 292.1&2 (2004), 63-73, texte repris sur le site URANOS », sur http//www.uranos.fr..
  12. Roland Laffitte, « Les zodiaques égyptiens », sur le site URANOS, 14 août 2009. ».
  13. Roland Laffitte, « Sur le zodiaque sudarabique », in Arabia, IREMAM (Aix-en-Provence) & IIAO (Roma), I (2003), 75-87, ».
  14. (en) Ahmad Al-Jallad, « An ancient Arabian zodiac…Part_II », in Arabian Archaeology and Epigraphy n° 27 (2016), pp. 84-106. ».
  15. Roland Laffitte, « Les noms sémitiques des signes du zodiaque dans l’espace arabo-turco-persan », communication au IIIe colloque international « Emprunts linguistiques dans l’espace turco-arabo-persan et méditerranéen », 2006, sur le site URANOS, 2006 ».
  16. (en) Al-Bīrūnī, Kitāb al-Aṯar al-bāqiyya, traduction dans Karl Eduard Sachau, Chronology of Ancient Nations, Londres, XW. H. Allen, 1879, pp. 262-263.
  17. « Symboles du zodiaque dans le bloc des symboles divers »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), Le standard Unicode version 5.0.
  18. en Occident, dans les zones de climat tempéré, zone de naissance de l'astrologie.
  19. Claude Ptolémée, astronome, astrologue, géographe, Germaine Aujac, Editions du CTHS, 1998, page 103.
  20. « Historique : saisons, introduction », Observatoire de Paris : différents régimes de saisons sur toute la planète et dans l'Histoire..
  21. « Pourquoi les saisons météorologiques diffèrent-elles des saisons astronomiques ? », MétéoFrance : les raisons physiques du décalage des dates..
  22. Dans son ouvrage Symbolique des apôtres, paru aux éditions Dervy, Robert-Jacques Thibaud reprend une roue zodiacale mettant en regard chaque apôtre avec un signe du zodiaque extraite des Carnets de Villard de Honnecourt (début du XIIIe siècle).
  23. Voir à ce sujet le paragraphe L'Aigle et le Scorpion dans l'article Astrologie (page 289) de Jacques Halbronn dans l'Encyclopædia Universalis copyright 2002
  24. Jacques Halbronn, Clefs pour l'astrologie, éd. Seghers, (ISBN 978-223210-440-4), 1993, p. 67.
  25. tel Omraam Mikhaël Aïvanhov dans Le Zodiaque, clé de l'homme et de l'univers, éd. Prosveta, p. 147-162.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]