« Bataille de Passchendaele » : différence entre les versions

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{{autre|l'adaptation au cinéma|La Bataille de Passchendaele}}
{{autre|l'adaptation au cinéma|La Bataille de Passchendaele}}
{{Homonyme|Siège ou bataille d'Ypres{{!}}Bataille d'Ypres}}
{{Infobox Conflit militaire
{{Infobox Conflit militaire
|conflit = Bataille de Passchendaele <br />''Troisième bataille d'Ypres''
|conflit = Bataille de Passchendaele <br />''Troisième bataille d'Ypres''
|guerre = [[Front de l'Ouest (Première Guerre mondiale)|Front de l'Ouest]] de la [[Première Guerre mondiale]]
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|image = Chateauwood.jpg
|légende = Artilleurs [[australiens]] traversant un [[caillebotis]] au bois du château de [[Hooge (Belgique)|Hooge]], {{date|29|octobre|1917}}. Photo de [[Frank Hurley]].
|légende = Artilleurs [[australiens]] traversant un [[caillebotis]] au bois du château de [[Hooge (Belgique)|Hooge]], {{date-|29|octobre|1917}}. Photo de [[Frank Hurley]].
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* {{flag|Terre-Neuve}}
* {{flag|Terre-Neuve}}
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* [[Fichier:Red Ensign of South Africa (1912–1951).svg|20px]] [[Union d'Afrique du Sud|Afrique du Sud]]
* {{flagcountry|Afrique du Sud|1912}}
* [[Fichier:Flag of the United Kingdom (3-5).svg|20px]] [[Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande|Royaume-Uni]]
* {{flagcountry|Royaume-Uni}}
<br />{{France (1870-1940)}}<br />{{Belgique}}
{{France (1870-1940)}}<br />{{Belgique}}
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|forces1 = 50 divisions britanniques<br />[[1re armée (France)|{{Ire}} armée française]] : <br />[[1re division d'infanterie motorisée (France)|{{1re}} DI]], [[51e division d'infanterie (France)|51e DI]], [[2e division d'infanterie (France)|2e DI]], [[162e division d'infanterie (France)|162e DI]]
|forces1 = 50 divisions britanniques<br />[[1re armée (France)|{{1re|armée française}}]] : <br />[[1re division d'infanterie motorisée (France)|{{1re|DI}}]], [[51e division d'infanterie (France)|{{51e|DI}}]], [[2e division d'infanterie (France)|{{2e|DI}}]], [[162e division d'infanterie (France)|{{162e|DI}}]]
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La '''bataille de Passchendaele''', appelée aussi la '''troisième bataille d'Ypres''' eut lieu entre le {{nobr|[[31 juillet|31]] [[juillet 1914 (guerre mondiale)|juillet]]}} et le {{nobr|[[6 novembre|6]] [[novembre 1917 (guerre mondiale)|novembre 1917]]}} à [[Passendale]], en [[Flandre-Occidentale]], pendant la [[Première Guerre mondiale]]. Elle opposa l'[[armée britannique]], l'[[armée canadienne]] et des renforts de l'[[armée française]], à l'[[Deutsches Heer|armée allemande]].
La '''bataille de Passchendaele''' (pour les Britanniques), aussi appelée la '''troisième bataille d'Ypres''' (''Ypernschlacht'') par les Belges néerlandophones et la '''troisième bataille des Flandres''' (''Dritte Flandernschlacht'') par les Allemands, eut lieu entre le {{nobr|[[juillet 1917 (guerre mondiale)|31 juillet]]}} et le {{nobr|[[novembre 1917 (guerre mondiale)|6 novembre 1917]]}} à [[Passchendaele]] {{en néerlandais|Passendale}}, en [[Flandre-Occidentale]], pendant la [[Première Guerre mondiale]]. Elle opposa l'[[armée britannique]], l'[[armée canadienne]] et des renforts de l'[[armée française]], à l'[[Deutsches Heer|armée allemande]].


Pour l'armée française, cette bataille est dénommée deuxième bataille des Flandres (juillet-octobre).
Pour l'[[Forces armées françaises|armée française]], cette bataille est dénommée la '''deuxième bataille des Flandres''' (juillet-octobre 1917).


== Contexte ==
== Contexte ==
[[Image:Dritte Flandernschlacht - Karte.png|vignette|gauche|Les deux premières lignes depuis la gauche (en rouge foncé) désignent la progression alliée avant la bataille de Passchendaele même.]]
[[Fichier:Dritte Flandernschlacht - Karte.png|vignette|gauche|Les deux premières lignes depuis la gauche (en rouge foncé) désignent la progression alliée avant la bataille de Passchendaele même.]]
Après le succès obtenu en [[juin 1917 (guerre mondiale)|juin 1917]] lors de la [[bataille de Messines (1917)|bataille de Messines]] par les troupes britanniques du général [[Herbert Plumer]], [[Douglas Haig]], le commandant en chef du BEF (''[[British Expeditionary Force]]''), estime qu'une percée est possible. Pour lancer son offensive, il choisit le secteur d'[[Ypres]] au sud-ouest de la Flandre, au nord-ouest de la [[Belgique]]. Grâce à ce nouvel assaut, Haig espère atteindre les bases de [[Unterseeboot|U-boats]] situés à [[Bruges]], à 50 kilomètres du front. En effet, à cette période de la guerre, l'offensive sous-marine allemande avait atteint son apogée et commençait à peser fortement sur l’économie britannique.
Après le succès obtenu en [[juin 1917 (guerre mondiale)|juin 1917]] lors de la [[bataille de Messines (1917)|bataille de Messines]] par les [[Armée britannique dans la Première Guerre mondiale|troupes britanniques]] du [[général]] [[Herbert Plumer]], [[Douglas Haig]], le commandant en chef du BEF (''[[British Expeditionary Force]]''), estime qu'une percée est possible. Pour lancer son offensive, il choisit le secteur d'[[Ypres]] au sud-ouest de la Flandre, au nord-ouest de la [[Belgique]]. Grâce à ce nouvel assaut, Haig espère atteindre les bases de [[Unterseeboot|U-boats]] situés à [[Bruges]], à {{nobr|50 kilomètres}} du front. En effet, à cette période de la guerre, l'offensive sous-marine allemande atteint son apogée et commence à peser fortement sur l’économie britannique.


Cependant, l'objectif principal est de déloger les Allemands de leurs positions sur la crête entre [[Westrozebeke]] et {{Lien|langue=nl|fr=Broodseinde}}, ce avant l'hiver, et pouvoir réaliser la très attendue percée.
Cependant, l'objectif principal est de déloger les Allemands de leurs positions sur la crête entre [[Westrozebeke]] et [[Broodseinde]] avant l'hiver, et de pouvoir réaliser la très attendue percée.


Le succès de l'offensive dépend essentiellement de sa vitesse d'exécution, puisque l'on sait par expérience que, dans cette zone, il y a au mieux trois semaines d'affilée sans pluie en cette saison. Or, la pluie continuelle ralentit les mouvements et condamne quasiment toute tentative d'assaut. Elle s'abat sur le secteur d'Ypres bien plus tôt que prévu : la boue fait son apparition et les cratères d'obus se transforment en dangereux bourbiers. Malgré ce contretemps climatique, l'offensive est maintenue : le centre du dispositif est confié à la [[5e armée (Royaume-Uni)|{{Ve}} armée]] du général [[Hubert Gough]], la droite à la [[2e armée (Royaume-Uni)|{{IIe}} armée]] de [[Herbert Plumer|Plumer]] et la gauche à la [[1re armée (France)|{{Ire}} armée française]] ( [[1er corps d'armée (France)|1{{er}}]] et [[36e corps d'armée (France)|{{36e}} CA]]) du général [[François Anthoine|Anthoine]]. C’est la [[4e armée (Allemagne)|{{IVe}} armée allemande]] qui se trouve en face.
Le succès de l'offensive dépend essentiellement de sa vitesse d'exécution, puisque l'on sait par expérience que, dans cette zone, il y a au mieux trois semaines d'affilée sans pluie en cette saison. Or la pluie continuelle ralentit les mouvements et condamne quasiment toute tentative d'assaut. Elle s'abat sur le secteur d'Ypres bien plus tôt que prévu : la boue fait son apparition et les cratères d'obus se transforment en dangereux bourbiers. Malgré ce contretemps météorologique, l'offensive est maintenue : le centre du dispositif est confié à la [[5e armée (Royaume-Uni)|{{5e|armée}}]] du général [[Hubert Gough]], la droite à la [[2e armée (Royaume-Uni)|{{2e|armée}}]] de [[Herbert Plumer|Plumer]] et la gauche à la [[1re armée (France)|{{1re|armée française}}]] ([[1er corps d'armée (France)|{{1er}}]] et [[36e corps d'armée (France)|{{36e|CA}}]]) du général [[François Anthoine|Anthoine]]. C’est la [[4e armée (Allemagne)|{{IVe|armée allemande}}]] qui se trouve en face.


== Déroulement ==
== Déroulement ==
[[Fichier:NLS Haig - Troops moving up at eventide - men of a Yorkshire regiment on the march.jpg|vignette|gauche]]
[[Fichier:NLS Haig - Troops moving up at eventide - men of a Yorkshire regiment on the march.jpg|vignette|gauche|Soldats d'un régiment du Yorkshire en marche à la tombée de la nuit.]]
=== Offensive du 31 juillet ===
=== Offensive du {{date-|31 juillet 1917-}} ===
L'offensive débute le [[31 juillet|31]] [[juillet 1914 (guerre mondiale)|juillet]] à {{heure|3|30}} du matin, par un épais brouillard qui ne facilite pas la progression britannique. Rapidement, on s'aperçoit que l'avancée est plus difficile et plus lente que prévu. Toutefois, les troupes de l’[[Triple-Entente|Entente]] remportent quelques succès : au nord d'Ypres, l'armée française passe l'Yser sur vingt-neuf ponts jetés par le génie, s'empare de [[Steenstrate|Steenstraate]] et de plusieurs lignes ennemies, dépassant ses objectifs, enlevant [[Bixchote]] ([[1re division d'infanterie motorisée (France)|{{1re}} DI]]) et le fameux cabaret Korteker. Au centre, les Anglais s'enfoncent de trois kilomètres dans les lignes adverses et s'emparent de plusieurs villages organisés, entre autres celui de Saint-Julien. Cependant au sud-est, après la prise de la Basse Ville et de [[Hollebeke]], la poussée vers la route Ypres-[[Menin]] est bloquée, notamment en raison d'une pluie incessante qui ralentit considérablement les mouvements de troupes. Ces deux semaines de pluie permettent aux Allemands de se réorganiser, et de faire face plus efficacement aux assauts britanniques.
L'offensive débute le {{date-|31 juillet 1917}} à {{heure|3|30}} du matin, par un épais brouillard qui ne facilite pas la progression britannique. Rapidement, on s'aperçoit que l'avancée est plus difficile et plus lente que prévu. Toutefois, les troupes [[Alliés de la Première Guerre mondiale|alliées]] remportent quelques succès : au nord d'Ypres, l'armée française passe l'Yser sur vingt-neuf ponts jetés par le génie, s'empare de [[Steenstrate]] et de plusieurs lignes ennemies, dépassant ses objectifs, enlevant [[Bikschote]] ([[1re division d'infanterie motorisée (France)|{{1re|DI}}]]) et le fameux cabaret Korteker. Au centre, les Britanniques s'enfoncent de trois kilomètres dans les lignes adverses et s'emparent de plusieurs villages, entre autres celui de Saint-Julien. Cependant au sud-est, après la prise de la Basse Ville et de [[Hollebeke]], la poussée vers la route Ypres-[[Menin]] est bloquée, notamment en raison d'une pluie incessante qui ralentit considérablement les mouvements de troupes. Ces deux semaines de pluie permettent aux Allemands de se réorganiser, et de faire face plus efficacement aux assauts britanniques.


=== Offensive du 16 août ===
=== Offensive du {{date-|16 août 1917-}} ===
Le [[16 août|16]] [[août 1917 (guerre mondiale)|aout]], Haig lance une nouvelle offensive. La {{Ve}} armée de Gough est lancée contre la ligne [[Geluveld]]-[[Langemark]]. Les troupes françaises franchissent le Steenbeck et conquièrent la tête de pont de Drie-Gratchen. Les Anglais s'emparent de Langemark, mais l'avancée s'arrête là. Le moral des soldats britanniques s'effondre.
Le {{date-|16 août 1917-}}, Haig lance une nouvelle offensive. La {{5e|armée}} de Gough est lancée contre la ligne [[Geluveld]]-[[Langemark]]. Les troupes françaises franchissent le Steenbeck et conquièrent la tête de pont de Drie-Gratchen. Les Anglais s'emparent de Langemark, mais l'avancée s'arrête là. Le moral des soldats britanniques s'effondre.


=== Offensive du 20 septembre ===
=== Offensive du {{date-|20 septembre 1917-}} ===
Étant donné l'échec de l'assaut du général Gough, Haig ordonne à la [[2e armée (Royaume-Uni)|{{IIe}} armée]] de Plumer d'attaquer le plateau de [[Geluveld]] au nord de ses positions, mais au sud d'Ypres. La troisième offensive de la bataille de Passchendaele débute le [[20 septembre|20]] [[septembre 1917 (guerre mondiale)|septembre]] à {{heure|5|40}} : quatre divisions, dont deux australiennes incluant un régiment [[Afrique du Sud|sud-africain]], se lancent à l'assaut d'un front de six kilomètres entre Klein [[Zillebeke]] et le [[Westhoek]]. La progression des Britanniques se fait mètre par mètre et ceux-ci subissent les constantes contre-attaques des troupes allemandes. Pour la première fois dans un conflit, celles-ci utilisent le {{nobr|[[22 avril|22]] [[avril 1917 (guerre mondiale)|avril 1915]]}} du [[gaz moutarde]], plus tard baptisé [[ypérite]], du nom de la ville d'Ypres <ref>Daniel Riche, ''La Guerre chimique et biologique'', Belfond, Paris, 1982 {{ISBN|2-7144-1518-0}}, {{p.|104}}.</ref>). Les victimes de ce gazage ne se comptent pas seulement dans les troupes anglaises, mais aussi dans les troupes belges qui tiennent la voie ferrée Ypres-[[Roulers]] d'où leur artillerie soutient la progression anglaise. Une division anglaise atteint presque le village de Geluveld et le [[bois du Polygone]] est conquis. Au nord, la {{Ve}} armée progresse jusqu'à [[Zonnebeke]].
Étant donné l'échec de l'assaut du général Gough, Haig ordonne à la {{2e|armée}} de Plumer d'attaquer le plateau de [[Geluveld]] au nord de ses positions, mais au sud d'Ypres. La troisième offensive de la bataille de Passchendaele débute le {{date-|20 septembre 1917-}} à {{heure|5|40}} : quatre divisions, dont deux australiennes incluant un régiment [[Afrique du Sud|sud-africain]], se lancent à l'assaut d'un front de six kilomètres entre Klein [[Zillebeke]] et le [[Westhoek]]. La progression des Britanniques se fait mètre par mètre et ceux-ci subissent les constantes contre-attaques des troupes allemandes. Une division anglaise atteint presque le village de Geluveld et le [[bois du Polygone]] est conquis. Au nord, la {{5e|armée}} progresse jusqu'à [[Zonnebeke]].


=== Offensive du {{date-|6 novembre 1917-}} ===
Les Australiens combattirent également en Belgique à la bataille de Passchendaele ou {{3e}} bataille d’Ypres du {{nobr|[[22 juillet|22]] [[juillet 1917 (guerre mondiale)|juillet]]}} au {{nobr|[[6 novembre|6]] [[novembre 1917 (guerre mondiale)]]}}. Lors de la deuxième phase de la bataille, la [[2e division australienne|{{2e}} division australienne]] prit part à la bataille de la route de Menin avec la {{Lien|langue=en|trad=1st Division (Australia)|fr=1re division (Australie)|texte={{1re}} division australienne}} et la {{Lien|langue=en|trad=9th (Scottish) Division|fr=9e division (Écosse)|texte={{9e}} division écossaise}}. Le [[22 septembre]], la {{Lien|langue=en|trad=4th Division (Australia)|fr=4e division (Australie)|texte={{4e}} division australienne}} relevait la [[2e division australienne|2<sup>e</sup>]]. Du [[29 septembre|29]] [[septembre 1917 (guerre mondiale)|septembre]] au {{nobr|[[1er octobre|{{1er}}]] [[octobre 1917 (guerre mondiale)|octobre 1917]]}}, la {{2e}} division australienne prit part à la {{Lien|langue=en|trad=Battle of Broodseinde|fr=Bataille de Broodseinde|texte=bataille de Broodseinde}}. Le [[4 octobre]] lors d’une attaque allemande qui fut repoussée, la {{2e}} division atteint tous ses objectifs au prix de {{formatnum:2174}} victimes. À la [[bataille de Poelcappelle]] qui début le [[9 octobre]] sur un sol boueux, la {{2e}} division ne put gagner du terrain mais tint ses positions jusqu’au [[27 octobre]] 1917 où elle fut relevée.
L'ultime offensive, fixée le {{date-|6 novembre 1917-}} à {{heure|6||}}, est confiée au [[Corps canadien]] de [[Arthur Currie|Currie]] et a pour objectif les villages de Passchendaele et de [[Mosselmarkt]], et la crête au-delà. Les [[1re Division canadienne (1914-1918)|1{{re}}]] et [[2e Division du Canada|{{2e|divisions}}]], appuyées par un puissant barrage d'[[artillerie]], enlèvent les deux villages en deux heures avec des pertes s'élevant à {{unité|2238|hommes}}.


Enfin, le dernier assaut du {{date-|10 novembre 1917-}} permet d'atteindre le reste des hautes terres surplombant Ypres, et de les prendre malgré les tirs allemands. La bataille de Passchendaele, connue également sous le nom de troisième bataille d'Ypres, s'arrête là.
=== Offensive du 6 novembre ===
L'ultime offensive, fixée le {{nobr|[[6 novembre|6]] [[novembre 1917 (guerre mondiale)|novembre]]}} à six heures, est confiée au [[Corps canadien]] de [[Arthur Currie|Currie]] et a pour objectif les villages de Passchendaele (actuellement [[Passendale]]) et de [[Mosselmarkt]], et la crête au-delà. Les [[1re Division canadienne (1914-1918)|1{{re}}]] et [[2e Division du Canada|{{2e|divisions}}]], appuyées par un puissant barrage d'[[artillerie]], enlèvent les deux villages en deux heures avec des pertes s'élevant à {{unité|2238|hommes}}.


==== Les Canadiens à Passchendaele ====
Enfin, le dernier assaut du [[10 novembre]] permet d'atteindre le reste des hautes terres surplombant Ypres, et de les prendre malgré les tirs allemands. La bataille de Passchendaele, connue également sous le nom de troisième bataille d'Ypres, s'arrête là.

=== Les Canadiens à Passchendaele ===
À l'automne 1917, après le grand succès de l'armée canadienne à la [[bataille de la crête de Vimy]] en [[Avril 1917 (guerre mondiale)|avril de la même année]], on envoie celle-ci dans le Sud de la Belgique.
À l'automne 1917, après le grand succès de l'armée canadienne à la [[bataille de la crête de Vimy]] en [[Avril 1917 (guerre mondiale)|avril de la même année]], on envoie celle-ci dans le Sud de la Belgique.


Lors de la deuxième phase de la bataille, la [[2e division australienne|{{2e|division}} australienne]] prend part aux combats de la route de Menin avec la [[1re division (Australie)|{{1re|division}} australienne]] et la {{Lien|langue=en|trad=9th (Scottish) Division|fr=9e division (Écosse)|texte={{9e|division}} écossaise}}. Le {{date-|22 septembre 1917-}}, la [[4e division (Australie)|{{4e|division}} australienne]] relève la [[2e division australienne|{{2e}}]]. Du {{date-|29 septembre 1917-}} au {{date-|1er octobre 1917-}}, la {{2e|division}} australienne participe à la {{Lien|langue=en|trad=Battle of Broodseinde|fr=Bataille de Broodseinde|texte=bataille de Broodseinde}}.
Au début du mois d'octobre, les Canadiens sont envoyés pour prendre la relève de l'[[Corps d'armée australien et néo-zélandais|ANZAC]] et participer à l'offensive visant à prendre Passchendaele.


Le [[26 octobre]], l'offensive canadienne commence. La réussite de la bataille amère de Passchendaele tient à l'héroïsme des hommes qui sont parvenus à franchir les zones ennemies malgré la résistance farouche qu'on leur opposait. L'avancée dans la boue et sous les tirs ennemis est lente, et les pertes sont lourdes. Malgré l'adversité, les Canadiens atteignent les abords de Passchendaele le [[30 octobre]], à la fin de la seconde attaque, sous une pluie battante.
Au début du mois d'octobre, les Canadiens sont envoyés pour prendre la relève de l'[[Corps d'armée australien et néo-zélandais|ANZAC]] et participer à l'offensive visant à prendre Passchendaele. Le {{date-|4 octobre 1917-}} lors d’une attaque allemande qui est repoussée, la {{2e|division}} atteint tous ses objectifs au prix de {{nombre|2174|victimes}}. À la [[bataille de Poelcappelle]] qui débute le {{date-|9 octobre 1917-}} sur un sol boueux, la {{2e|division}} ne peut gagner du terrain mais tient ses positions jusqu’au {{date-|27 octobre 1917-}} où elle est relevée. Le {{date-|26 octobre 1917-}}, l'offensive canadienne commence. L'avancée dans la boue et sous les tirs ennemis est lente, et les pertes sont lourdes. Malgré l'adversité, les Canadiens atteignent les abords de Passchendaele le {{date-|30 octobre 1917-}}, à la fin de la seconde attaque, sous une pluie battante.


== Bilan ==
== Bilan ==
La bataille de Passchendaele a finalement permis de soulager la pression sur l’[[armée française]] et le [[saillant d'Ypres]] a été enfoncé de huit kilomètres. Mais les pertes (morts, blessés et disparus) s'élèvent à environ {{unité|8500|Français}}, {{unité|4000|Canadiens}}, {{unité|250000|Britanniques}}, dont au moins {{unité|40000|disparus}}, le plus souvent noyés dans la boue, et {{unité|260000|Allemands}}.
La bataille de Passchendaele a finalement permis de soulager la pression sur l'armée française et le [[saillant d'Ypres]] a été enfoncé de 8 kilomètres. Mais les pertes (morts, blessés et disparus) s'élèvent à environ {{unité|8500|Français}}, {{unité|4000|Canadiens}}, {{unité|250000|Britanniques}}, dont au moins {{unité|40000|disparus}}, le plus souvent noyés dans la boue, et {{unité|260000|Allemands}}.


[[David Lloyd George]], [[Premier ministre du Royaume-Uni]] de 1916 à 1922, dira : {{Citation|Passchendale sera pour toujours au premier rang des batailles les plus gigantesques, les plus sanglantes et les plus inutiles de l’histoire}}<ref>{{Lien web |titre=Histoires 14-18 : Passendale, la bataille meurtrière |url=https://france3-regions.francetvinfo.fr/hauts-de-france/histoires-14-18-passendale-bataille-meurtriere-1327279.html |éditeur=[[France 3 Hauts-de-France]] |date=14 septembre 2017 |consulté le=23 août 2021}}</ref>.
== Décoration ==

== Décorations ==
* '''FLANDRES 1917 '''est inscrit sur le drapeau des régiments cités lors de cette bataille.
* '''FLANDRES 1917 '''est inscrit sur le drapeau des régiments cités lors de cette bataille.
* Au Canada, '''PASSCHENDAELE''' est le nom de l'[[honneur de bataille]] inscrit sur le drapeau des régiments cités lors de cette bataille.

== Dans la culture ==
* Le groupe de [[heavy metal]] [[Iron Maiden]] a composé une chanson traitant de cette bataille dans son album ''[[Dance of Death (album)|Dance of Death]]'' en 2003 : ''Paschendale''.
* Le groupe de [[power metal]] suédois [[Sabaton]] a écrit deux chansons en référence à cette bataille : ''A Ghost in the Trenches'' ([[The Great War (album)|The Great War]])<ref>{{Lien web |langue=en |auteur=Sabaton |titre=Great War – World War One – Sabaton History 019 [Official] |url=https://www.youtube.com/watch?v=JUQ5omgRn44 |site=youtube.com |date=13 Juin 2019 |consulté le=10 Juillet 2020}}</ref> et ''The price of a Mile ([[The Art of War]])''<ref>{{Lien web |langue=en |auteur=Sabaton |titre=The Price of a Mile – The Battle of Passchendaele – Sabaton History 058 [Official] |url=https://www.youtube.com/watch?v=8p8dn4UlVk0 |site=youtube.com |date=12 Mars 2020 |consulté le=10 Juillet 2020}}.</ref>.
* Le musicien irlandais [[Chris de Burgh]] a également écrit une chanson ayant pour thème la lettre qu'un soldat britannique écrit à sa belle, lettre qui est en fait une mélodie pour oublier la peur et l'horreur de cette bataille qui vient (''This Song for You'', sur l'album ''{{Lien|langue=en|fr=Spanish Train and Other Stories}}'', 1975).
*[[God Dethroned]], groupe de death/black néerlandais, a composé un album entier sur cette bataille : ''Passiondale'' ([[2009 en musique|2009]]).
* Le groupe ukrainien [[1914 (groupe) |1914]] a relaté cette bataille dans sa chanson ''[[Passchenhell]].''
* Le personnage d'[[Arthur Shelby]] fait mention de la bataille dans la série [[Peaky Blinders (série télévisée)|''Peaky Blinders'']].
* Le jeu vidéo ''[[Battlefield 1]]'' comprend Passchenhell en tant que carte, dans le [[Contenu téléchargeable|DLC]] "Apocalypse" sorti en 2018
* Le film ''[[La Bataille de Passchendaele]]'' ([[2008 au cinéma|2008]]), réalisé par [[Paul Gross]], relate des évènements de cette bataille.


== Divers ==
== Divers ==
* [[Douglas McKie]], historien des mathématiques, blessé à Passchendaele, interrompt sa carrière dans l'infanterie des suites de sa blessure.
* [[Douglas McKie]], historien des mathématiques, blessé à Passchendaele, interrompt sa carrière dans l'infanterie des suites de sa blessure.
* [[Dave Gallaher]] (joueur de rugby à XV, capitaine des « Originals » néo-zélandais) est décédé le 4 octobre 1917 au combat à Passchendaele.
* [[Dave Gallaher]] (joueur de rugby à XV, capitaine des « Originals » néo-zélandais) est décédé le {{date-|4 octobre 1917}} au combat à Passchendaele.
* [[Nellie Spindler]], ''staff nurse'' est tuée le 21 août 1917 par un [[shrapnel]] qui traverse sa tente à la ''{{N°|44}} Casualty Clearing Station'' basée à Brandhoek, entre [[Poperinge]] et [[Ypres]].
* Le groupe de [[heavy metal]] [[Iron Maiden]] a composé une chanson traitant de cette bataille sur leur album ''[[Dance of Death (album)|Dance of Death]]'' : ''Paschendale''.
* Le musicien irlandais [[Chris de Burgh]] a également écrit une chanson relatant la lettre qu'un soldat anglais écrit à sa belle, lettre qui est en fait une mélodie pour oublier la peur et l'horreur de cette bataille qui vient (''This Song for You'', sur l'album ''{{Lien|langue=en|fr=Spanish Train and Other Stories}}'', 1975).
* La chanson ''The Price of a Mile'', sur l'album ''[[The Art of War]]'' du groupe de métal suédois [[Sabaton]] parle elle aussi de cette bataille.
* [[God Dethroned]], groupe de death/black néerlandais, a composé un album entier sur cette bataille : ''Passiondale'' ([[2009 en musique|2009]]).


== Annexes ==
== Annexes ==
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{{DEFAULTSORT:Passchendaele}}
{{DEFAULTSORT:Passchendaele}}
[[Catégorie:Bataille de la Première Guerre mondiale]]
[[Catégorie:Front de l'Ouest (Première Guerre mondiale)|Bataille de Passchendaele]]
[[Catégorie:Front de l'Ouest (Première Guerre mondiale)|Bataille de Passchendaele]]
[[Catégorie:Bataille de la Première Guerre mondiale impliquant la France]]
[[Catégorie:Bataille de la Première Guerre mondiale impliquant la France]]
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Bataille de Passchendaele
Troisième bataille d'Ypres
Description de cette image, également commentée ci-après
Artilleurs australiens traversant un caillebotis au bois du château de Hooge, . Photo de Frank Hurley.
Informations générales
Date
(3 mois et 6 jours)
Lieu Passchendaele (Belgique)
Issue Indécise
Belligérants
Drapeau de l'Empire britannique Empire britannique Drapeau de la France France
Drapeau de la Belgique Belgique
Drapeau de l'Empire allemand Empire allemand
Commandants
Drapeau du Royaume-Uni Douglas Haig
Drapeau du Royaume-Uni Hubert Gough
Drapeau du Royaume-Uni Herbert Plumer
Drapeau de la République française François Anthoine
Drapeau de la Belgique Louis Ruquoy
Drapeau de l'Allemagne Erich Ludendorff
Drapeau de l'Allemagne Prince Rupprecht de Bavière
Drapeau de l'Allemagne Friedrich Sixt von Armin
Forces en présence
50 divisions britanniques
1re armée française :
1re DI, 51e DI, 2e DI, 162e DI
79-83 divisions allemandes
Pertes
Contestées
200 000 - 448 614
Contestées
217 000 - 410 000

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Coordonnées 50° 54′ 01″ nord, 3° 01′ 16″ est
Géolocalisation sur la carte : Belgique
(Voir situation sur carte : Belgique)
Bataille de Passchendaele Troisième bataille d'Ypres
Géolocalisation sur la carte : Flandre-Occidentale
(Voir situation sur carte : Flandre-Occidentale)
Bataille de Passchendaele Troisième bataille d'Ypres

La bataille de Passchendaele (pour les Britanniques), aussi appelée la troisième bataille d'Ypres (Ypernschlacht) par les Belges néerlandophones et la troisième bataille des Flandres (Dritte Flandernschlacht) par les Allemands, eut lieu entre le 31 juillet et le 6 novembre 1917 à Passchendaele (en néerlandais : Passendale), en Flandre-Occidentale, pendant la Première Guerre mondiale. Elle opposa l'armée britannique, l'armée canadienne et des renforts de l'armée française, à l'armée allemande.

Pour l'armée française, cette bataille est dénommée la deuxième bataille des Flandres (juillet-octobre 1917).

Contexte[modifier | modifier le code]

Les deux premières lignes depuis la gauche (en rouge foncé) désignent la progression alliée avant la bataille de Passchendaele même.

Après le succès obtenu en juin 1917 lors de la bataille de Messines par les troupes britanniques du général Herbert Plumer, Douglas Haig, le commandant en chef du BEF (British Expeditionary Force), estime qu'une percée est possible. Pour lancer son offensive, il choisit le secteur d'Ypres au sud-ouest de la Flandre, au nord-ouest de la Belgique. Grâce à ce nouvel assaut, Haig espère atteindre les bases de U-boats situés à Bruges, à 50 kilomètres du front. En effet, à cette période de la guerre, l'offensive sous-marine allemande atteint son apogée et commence à peser fortement sur l’économie britannique.

Cependant, l'objectif principal est de déloger les Allemands de leurs positions sur la crête entre Westrozebeke et Broodseinde avant l'hiver, et de pouvoir réaliser la très attendue percée.

Le succès de l'offensive dépend essentiellement de sa vitesse d'exécution, puisque l'on sait par expérience que, dans cette zone, il y a au mieux trois semaines d'affilée sans pluie en cette saison. Or la pluie continuelle ralentit les mouvements et condamne quasiment toute tentative d'assaut. Elle s'abat sur le secteur d'Ypres bien plus tôt que prévu : la boue fait son apparition et les cratères d'obus se transforment en dangereux bourbiers. Malgré ce contretemps météorologique, l'offensive est maintenue : le centre du dispositif est confié à la 5e armée du général Hubert Gough, la droite à la 2e armée de Plumer et la gauche à la 1re armée française (1er et 36e CA) du général Anthoine. C’est la IVe armée allemande qui se trouve en face.

Déroulement[modifier | modifier le code]

Soldats d'un régiment du Yorkshire en marche à la tombée de la nuit.

Offensive du [modifier | modifier le code]

L'offensive débute le à h 30 du matin, par un épais brouillard qui ne facilite pas la progression britannique. Rapidement, on s'aperçoit que l'avancée est plus difficile et plus lente que prévu. Toutefois, les troupes alliées remportent quelques succès : au nord d'Ypres, l'armée française passe l'Yser sur vingt-neuf ponts jetés par le génie, s'empare de Steenstrate et de plusieurs lignes ennemies, dépassant ses objectifs, enlevant Bikschote (1re DI) et le fameux cabaret Korteker. Au centre, les Britanniques s'enfoncent de trois kilomètres dans les lignes adverses et s'emparent de plusieurs villages, entre autres celui de Saint-Julien. Cependant au sud-est, après la prise de la Basse Ville et de Hollebeke, la poussée vers la route Ypres-Menin est bloquée, notamment en raison d'une pluie incessante qui ralentit considérablement les mouvements de troupes. Ces deux semaines de pluie permettent aux Allemands de se réorganiser, et de faire face plus efficacement aux assauts britanniques.

Offensive du [modifier | modifier le code]

Le , Haig lance une nouvelle offensive. La 5e armée de Gough est lancée contre la ligne Geluveld-Langemark. Les troupes françaises franchissent le Steenbeck et conquièrent la tête de pont de Drie-Gratchen. Les Anglais s'emparent de Langemark, mais l'avancée s'arrête là. Le moral des soldats britanniques s'effondre.

Offensive du [modifier | modifier le code]

Étant donné l'échec de l'assaut du général Gough, Haig ordonne à la 2e armée de Plumer d'attaquer le plateau de Geluveld au nord de ses positions, mais au sud d'Ypres. La troisième offensive de la bataille de Passchendaele débute le à h 40 : quatre divisions, dont deux australiennes incluant un régiment sud-africain, se lancent à l'assaut d'un front de six kilomètres entre Klein Zillebeke et le Westhoek. La progression des Britanniques se fait mètre par mètre et ceux-ci subissent les constantes contre-attaques des troupes allemandes. Une division anglaise atteint presque le village de Geluveld et le bois du Polygone est conquis. Au nord, la 5e armée progresse jusqu'à Zonnebeke.

Offensive du [modifier | modifier le code]

L'ultime offensive, fixée le à h, est confiée au Corps canadien de Currie et a pour objectif les villages de Passchendaele et de Mosselmarkt, et la crête au-delà. Les 1re et 2e divisions, appuyées par un puissant barrage d'artillerie, enlèvent les deux villages en deux heures avec des pertes s'élevant à 2 238 hommes.

Enfin, le dernier assaut du permet d'atteindre le reste des hautes terres surplombant Ypres, et de les prendre malgré les tirs allemands. La bataille de Passchendaele, connue également sous le nom de troisième bataille d'Ypres, s'arrête là.

Les Canadiens à Passchendaele[modifier | modifier le code]

À l'automne 1917, après le grand succès de l'armée canadienne à la bataille de la crête de Vimy en avril de la même année, on envoie celle-ci dans le Sud de la Belgique.

Lors de la deuxième phase de la bataille, la 2e division australienne prend part aux combats de la route de Menin avec la 1re division australienne et la 9e division écossaise (en). Le , la 4e division australienne relève la 2e. Du au , la 2e division australienne participe à la bataille de Broodseinde (en).

Au début du mois d'octobre, les Canadiens sont envoyés pour prendre la relève de l'ANZAC et participer à l'offensive visant à prendre Passchendaele. Le lors d’une attaque allemande qui est repoussée, la 2e division atteint tous ses objectifs au prix de 2 174 victimes. À la bataille de Poelcappelle qui débute le sur un sol boueux, la 2e division ne peut gagner du terrain mais tient ses positions jusqu’au où elle est relevée. Le , l'offensive canadienne commence. L'avancée dans la boue et sous les tirs ennemis est lente, et les pertes sont lourdes. Malgré l'adversité, les Canadiens atteignent les abords de Passchendaele le , à la fin de la seconde attaque, sous une pluie battante.

Bilan[modifier | modifier le code]

La bataille de Passchendaele a finalement permis de soulager la pression sur l'armée française et le saillant d'Ypres a été enfoncé de 8 kilomètres. Mais les pertes (morts, blessés et disparus) s'élèvent à environ 8 500 Français, 4 000 Canadiens, 250 000 Britanniques, dont au moins 40 000 disparus, le plus souvent noyés dans la boue, et 260 000 Allemands.

David Lloyd George, Premier ministre du Royaume-Uni de 1916 à 1922, dira : « Passchendale sera pour toujours au premier rang des batailles les plus gigantesques, les plus sanglantes et les plus inutiles de l’histoire »[1].

Décorations[modifier | modifier le code]

  • FLANDRES 1917 est inscrit sur le drapeau des régiments cités lors de cette bataille.
  • Au Canada, PASSCHENDAELE est le nom de l'honneur de bataille inscrit sur le drapeau des régiments cités lors de cette bataille.

Dans la culture[modifier | modifier le code]

Divers[modifier | modifier le code]

  • Douglas McKie, historien des mathématiques, blessé à Passchendaele, interrompt sa carrière dans l'infanterie des suites de sa blessure.
  • Dave Gallaher (joueur de rugby à XV, capitaine des « Originals » néo-zélandais) est décédé le au combat à Passchendaele.
  • Nellie Spindler, staff nurse est tuée le 21 août 1917 par un shrapnel qui traverse sa tente à la no 44 Casualty Clearing Station basée à Brandhoek, entre Poperinge et Ypres.

Annexes[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

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Liens externes[modifier | modifier le code]

Sources et références[modifier | modifier le code]

  1. « Histoires 14-18 : Passendale, la bataille meurtrière », France 3 Hauts-de-France, (consulté le )
  2. (en) Sabaton, « Great War – World War One – Sabaton History 019 [Official] », sur youtube.com, (consulté le )
  3. (en) Sabaton, « The Price of a Mile – The Battle of Passchendaele – Sabaton History 058 [Official] », sur youtube.com, (consulté le ).