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Le '''pavillon de Breteuil''' est un ancien [[trianon]] du [[château de Saint-Cloud]] (aujourd'hui détruit), situé à [[Saint-Cloud]] dans les [[Hauts-de-Seine]] (adresse postale rattachée à Sèvres). Il abrite depuis [[1875]] le [[Bureau international des poids et mesures]] (BIPM).
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Le '''pavillon de Breteuil''' est un ancien [[trianon]] du [[château de Saint-Cloud]] (aujourd'hui détruit), situé dans le [[Domaine national de Saint-Cloud|parc de Saint-Cloud]] dans les [[Hauts-de-Seine]] (adresse postale rattachée à [[Sèvres]]). Il abrite depuis [[1875]] le [[Bureau international des poids et mesures]] (BIPM).


== Histoire du pavillon ==
== Histoire du pavillon ==
[[File:CHATEAU SAINT CLOUD PARTERRE DU TRIANON 1680 ok bonne version V2 2024.jpg|thumb|gauche|Restitution de la vue depuis la terrasse de l'ancien Trianon de Saint-Cloud, vers 1680]]
L'origine du pavillon de Breteuil remonte au [[trianon]] construit par l'architecte [[Thomas Gobert (architecte)|Thomas Gobert]] pour [[Philippe d'Orléans (1640–1701)|Monsieur]], duc d'Orléans, créateur du [[parc de Saint-Cloud]]. Le bâtiment fut inauguré par [[Louis XIV de France|Louis XIV]] en [[1672]]. Néanmoins, une gravure de [[1674]] montre qu'à cette date, le bâtiment, encore asymétrique, n'était pas achevé. Il fut terminé au début des [[années 1680]] et utilisé, à partir de cette date, comme pavillon de fêtes. Il surplombait une terrasse qui existe encore de nos jours et un terrain en pente raide descendant jusqu'à la fontaine de Vénus, créée en [[1673]] par [[André Le Nôtre]] au centre du « Grand Parterre » (ensemble aujourd'hui disparu).
L'origine du pavillon de Breteuil remonte au [[trianon]] construit par l'architecte [[Thomas Gobert (architecte)|Thomas Gobert]] pour [[Philippe d'Orléans (1640-1701)|Monsieur]], duc d'Orléans, créateur du [[Domaine national de Saint-Cloud|parc de Saint-Cloud]]. Le bâtiment fut inauguré par [[Louis XIV de France|Louis XIV]] en [[1672]]. Néanmoins, une gravure de [[1674]] montre qu'à cette date, le bâtiment, encore asymétrique, n'était pas achevé. Il fut terminé au début des [[années 1680]] et utilisé, à partir de cette date, comme pavillon de fêtes. Il surplombait une terrasse qui existe encore de nos jours et un terrain en pente raide descendant jusqu'à la fontaine de Vénus, créée en [[1673]] par [[André Le Nôtre]] au centre du « Grand Parterre » (ensemble aujourd'hui disparu).


=== Le pavillon du mail ===
=== Le pavillon du mail ===
Sous la régence de [[Philippe d'Orléans (1674-1723)|Philippe d'Orléans]], le Trianon fut transformé en ermitage et prit le nom de « pavillon du Mail » sous [[Louis d'Orléans (1703-1752)]]. En [[1743]], celui-ci le fit remanier pour le mariage de son fils [[Louis Philippe d'Orléans (1725-1785)]], duc de Chartres, et de la princesse [[Louise Henriette de Bourbon-Conti]] ([[1726]]-[[1759]]), puis il en fit la résidence de l'[[Élisabeth-Théodose Le Tonnelier de Breteuil|abbé de Breteuil]], chancelier de la maison d'Orléans.
Sous la régence de [[Philippe d'Orléans (1674-1723)|Philippe d'Orléans]], le Trianon fut transformé en ermitage et prit le nom de « pavillon du Mail » sous [[Louis d'Orléans (1703-1752)]]. En [[1743]], celui-ci le fit remanier pour le mariage de son fils [[Louis-Philippe d'Orléans (1725-1785)]], duc de Chartres, et de la princesse [[Louise-Henriette de Bourbon-Conti]] ([[1726]]-[[1759]]), puis il en fit la résidence de l'[[Élisabeth-Théodose Le Tonnelier de Breteuil|abbé de Breteuil]], chancelier de la maison d'Orléans.


En [[1785]], un neveu de ce dernier, le [[Louis Auguste Le Tonnelier de Breteuil|baron de Breteuil]], ministre de la Maison du Roi de [[Louis XVI de France|Louis XVI]], négocia avec succès le rachat par le roi du domaine de Saint-Cloud et, en remerciement, fut autorisé à établir sa résidence au pavillon du Mail qui prit désormais le nom de « pavillon de Breteuil ».
En [[1785]], un neveu de ce dernier, le [[Louis Auguste Le Tonnelier de Breteuil|baron de Breteuil]], ministre de la Maison du Roi de [[Louis XVI de France|Louis XVI]], négocia avec succès le rachat par le roi du domaine de Saint-Cloud et, en remerciement, fut autorisé à établir sa résidence au pavillon du Mail, qui prit désormais le nom de « pavillon de Breteuil ».


=== Le pavillon d'Italie ===
=== Le pavillon d'Italie ===
Celui-ci fut confisqué comme [[bien national]] en [[1793]]. Lorsque le baron de Breteuil revint d'émigration en [[1802]], il tenta, mais sans succès, d'en obtenir la restitution. Occupé par l'[[Armée révolutionnaire française|armée]] en [[1799]], le pavillon avait été sérieusement endommagé. {{Napoléon Ier}}, qui fit de Saint-Cloud sa résidence favorite, le fit restaurer et transformer et lui donna l'aspect qu'il a conservé jusqu'aujourd'hui. Sous l'Empire, ce pavillon porta aussi le nom de « pavillon d'Italie ». Il accueillit en [[1807]] [[Jérôme Bonaparte]], roi de Westphalie, et son épouse [[Catherine de Wurtemberg]] puis, en [[1810]], [[Caroline Bonaparte|Caroline Murat]], [[reine consort de Naples]] et, en [[1811]], [[Louis Bonaparte]], roi de Hollande et son jeune fils, le futur [[Napoléon III]].
Celui-ci fut confisqué comme [[bien national]] en [[1793]]. Lorsque le baron de Breteuil revint d'[[Émigration française (1789-1815)|émigration]] en [[1802]], il tenta, mais sans succès, d'en obtenir la restitution. Occupé par l'[[Armée révolutionnaire française|armée]] en [[1799]], le pavillon avait été sérieusement endommagé. {{Napoléon Ier}}, qui fit de Saint-Cloud sa résidence favorite, le fit restaurer et transformer et lui donna l'aspect qu'il a conservé jusqu'aujourd'hui. Sous l'[[Premier Empire|Empire]], ce pavillon porta aussi le nom de « pavillon d'Italie ». Il accueillit en [[1807]] [[Jérôme Bonaparte]], roi de Westphalie, et son épouse [[Catherine de Wurtemberg]] puis, en [[1810]], [[Caroline Bonaparte|Caroline Murat]], [[reine consort de Naples]] et, en [[1811]], [[Louis Bonaparte]], roi de Hollande et son jeune fils, le futur [[Napoléon III]].


En [[1814]], le pavillon fut transformé par l'architecte Le Père pour le [[Charles X de France|comte d'Artois]] afin que ce dernier pût y prendre des douches. Il fut sérieusement endommagé par les [[Prusse|Prussiens]]. Des travaux de restauration furent engagés en [[1817]]. Mais la destination finale du bâtiment fut l'objet de longues hésitations. Il fut mis à la disposition du [[Ministère de la Justice (France)|garde des Sceaux]], le [[Hercule de Serre|comte de Serre]] ([[1820]]-[[1822]]), du vicomte d'Agoult, récemment nommé gouverneur du château de Saint-Cloud ([[1822]]), du duc de Blacas d'Aulps, premier gentilhomme de la Chambre ([[1823]]-[[1824]]), de Maréchal, gouverneur provisoire du château ([[1830]]-[[1831]]), du [[Charles de La Croix de Castries|duc de Castries]], gouverneur du [[château de Meudon]] ([[1831]]), du [[Camille de Montalivet|comte de Montalivet]], intendant de la [[Liste civile de Louis-Philippe Ier|liste civile]] ([[1842]]-[[1848]]).
En [[1814]], le pavillon fut transformé par l'architecte Le Père pour le [[Charles X|comte d'Artois]] afin que ce dernier pût y prendre des douches. Il fut sérieusement endommagé par les [[Prusse|Prussiens]]. Des travaux de restauration furent engagés en [[1817]]. Mais la destination finale du bâtiment fut l'objet de longues hésitations. Il fut mis à la disposition du [[Ministère de la Justice (France)|garde des Sceaux]], le [[Hercule de Serre|comte de Serre]] ([[1820]]-[[1822]]), du vicomte d'Agoult, récemment nommé gouverneur du château de Saint-Cloud ([[1822]]), du duc de Blacas d'Aulps, premier gentilhomme de la Chambre ([[1823]]-[[1824]]), de Maréchal, gouverneur provisoire du château ([[1830]]-[[1831]]), du [[Charles de La Croix de Castries|duc de Castries]], gouverneur du [[château de Meudon]] ([[1831]]), du [[Camille de Montalivet|comte de Montalivet]], intendant de la [[Liste civile de Louis-Philippe Ier|liste civile]] ([[1842]]-[[1848]]).


Après la chute de la [[monarchie de Juillet]] en [[1848]], le pavillon de Breteuil fut affecté au [[Liste des ministres français des Travaux publics|ministère des Travaux publics]] qui tenta à plusieurs reprises de louer la propriété, décrite comme {{citation|une habitation de plaisance avec jardins et dépendances}}. La [[Mathilde-Létizia Bonaparte|princesse Mathilde]] le loua tous les étés de [[1849]] à [[1853]].
Après la chute de la [[monarchie de Juillet]] en [[1848]], le pavillon de Breteuil fut affecté au [[Liste des ministres français des Travaux publics|ministère des Travaux publics]], qui tenta à plusieurs reprises de louer la propriété, décrite comme {{citation|une habitation de plaisance avec jardins et dépendances}}. La [[Mathilde-Létizia Bonaparte|princesse Mathilde]] le loua tous les étés de [[1849]] à [[1853]].


== Le Bureau international des poids et mesures ==
== Le Bureau international des poids et mesures ==
[[Fichier:Carte postale - Sèvres - Parc de St Cloud - Pavillon de Breteuil - Bureau international des Poids et Mesures.jpg|vignette|Le pavillon sur une carte postale ancienne.]]
En [[1870]], quelques mois avant la chute du [[Second Empire]], [[Napoléon III]] avait donné son accord pour l'installation d'un observatoire d'astrophysique au Pavillon de Breteuil. Celui-ci fut sérieusement endommagé par des obus français lors du [[siège de Paris (1870)|siège de Paris]]. Il était en ruines en [[1875]] lorsque le gouvernement français, par la loi du 27 novembre 1875<ref>[http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k210068q.pleinepage.f811 Loi {{n°}}4679 du 27 novembre 1875 qui ouvre au ministre de l'Agriculture et du Commerce un crédit sur l'exercice 1875, pour les travaux de la Commission internationale du mètre], promulguée au ''[[Journal officiel de la République française|Journal officiel]]'' du 11 décembre 1875, reproduit dans le ''[[Bulletin des lois]]'', partie principale, XII{{e}} série, {{vol.}}11 (2{{e}} semestre de 1875), {{n°}}276, 6 janvier 1876, {{p.}}815–819, sur [[Gallica]].</ref>, offrit gracieusement le site au [[Comité international des poids et mesures]] pour y installer le [[Bureau international des poids et mesures]], établi par la [[Convention du Mètre]], signée à Paris le 20 mai 1875. Restauré, le bâtiment fut mis en service en [[1884]] et agrandi en [[1929]].
En [[1870]], quelques mois avant la chute du [[Second Empire]], [[Napoléon III]] avait donné son accord pour l'installation d'un observatoire d'astrophysique au pavillon de Breteuil. Celui-ci fut sérieusement endommagé par des obus français lors du [[Siège de Paris (1870-1871)|siège de Paris]]. Il était en ruines en [[1875]] lorsque le gouvernement français, par la loi du {{date-|27 novembre 1875}}<ref>[https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k210068q.pleinepage.f811 Loi {{n°}}4679 du 27 novembre 1875 qui ouvre au ministre de l'Agriculture et du Commerce un crédit sur l'exercice 1875, pour les travaux de la Commission internationale du mètre], promulguée au ''[[Journal officiel de la République française|Journal officiel]]'' du 11 décembre 1875, reproduit dans le ''[[Bulletin des lois]]'', partie principale, XII{{e}} série, {{vol.}}11 ({{2e|semestre}} de 1875), {{n°}}276, 6 janvier 1876, {{p.}}815–819, sur [[Gallica]].</ref>, offrit gracieusement le site au [[Comité international des poids et mesures]] pour y installer le [[Bureau international des poids et mesures]] (BIPM), établi par la [[Convention du Mètre]], signée à Paris le {{date-|20 mai 1875}}. Restauré, le bâtiment fut mis en service en [[1884]] et agrandi en [[1929]].


Le scientifique suisse [[Pierre-Alfred Chappuis]], fils du directeur adjoint de l'époque, y est né le {{Date|5|septembre|1891}}.
Le scientifique suisse [[Pierre-Alfred Chappuis]], fils du directeur adjoint de l'époque, y naquit le {{Date|5|septembre|1891}}.


Contrairement à une idée répandue, le pavillon de Breteuil ne bénéficie pas de l’[[extraterritorialité]] mais seulement d’une immunité partielle<ref>[http://www.assemblee-nationale.fr/13/rapports/r1052.asp Rapport fait au nom de la commission des affaires étrangères sur le projet de loi autorisant l’approbation d’un accord relatif au siège du Bureau international des poids et mesures et à ses privilèges et immunités sur le territoire français et sur le projet de loi autorisant l’approbation de l’accord entre le Gouvernement de la République française et le Comité international des poids et mesures portant amendement de l’accord du 25 avril 1969 relatif au siège du Bureau international des poids et mesures et à ses privilèges et immunités sur le territoire français]</ref>{{,}}<ref>{{Légifrance|base=JORF|numéro=MAEX0600076L|texte=Loi {{n°}}2008-738 du {{dts|28|07|2008|lié=non}} autorisant l'approbation de l'accord entre le Gouvernement de la République française et le Comité international des poids et mesures portant amendement de l'accord du 25 avril 1969 relatif au siège du Bureau international des poids et mesures et à ses privilèges et immunités sur le territoire français}}</ref>.
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== Références ==
== Références ==
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== Voir aussi ==
== Voir aussi ==
=== Bibliographie ===
* [[Comité international des poids et mesures]]{{puce}}[[Bureau international des poids et mesures]]
* {{article | auteur=Michaël Decrossas | titre=Le Trianon de Saint-Cloud : un autre Trianon de Porcelaine ? | périodique=Bulletin Monumental | année=2011 | tome=169 | numéro=4 | passage=335-344 | lire en ligne=https://www.persee.fr/doc/bulmo_0007-473x_2011_num_169_4_8006 }}


== Lien externe ==
=== Article connexe ===
{{Liste verticale-horizontale|
*
** [[Comité international des poids et mesures]]
** [[Bureau international des poids et mesures]]
* [[Château de Saint-Cloud]]
}}


=== Lien externe ===
* [http://www.bipm.org/fr/bipm/history/ Historique très complet sur le site du BIPM]
{{Liens}}
* [https://www.bipm.org/en/pavillon-de-breteuil Historique sur le site du BIPM]


{{Portail|Châteaux de France|Hauts-de-Seine}}
{{Portail|Châteaux de France|Hauts-de-Seine}}
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[[Catégorie:Famille Le Tonnelier de Breteuil]]
[[Catégorie:Famille Le Tonnelier de Breteuil]]
[[Catégorie:Sèvres]]
[[Catégorie:Sèvres]]
[[Catégorie:Château des Hauts-de-Seine]]
[[Catégorie:Château dans les Hauts-de-Seine]]
[[Catégorie:Partie d'un monument historique en France]]

Dernière version du 26 février 2024 à 18:13

Pavillon de Breteuil
Le pavillon de Breteuil, siège du Bureau international des poids et mesures, en 2017.
Présentation
Type
Propriétaire
Localisation
Pays
Commune
Coordonnées
Carte

Le pavillon de Breteuil est un ancien trianon du château de Saint-Cloud (aujourd'hui détruit), situé dans le parc de Saint-Cloud dans les Hauts-de-Seine (adresse postale rattachée à Sèvres). Il abrite depuis 1875 le Bureau international des poids et mesures (BIPM).

Histoire du pavillon[modifier | modifier le code]

Restitution de la vue depuis la terrasse de l'ancien Trianon de Saint-Cloud, vers 1680

L'origine du pavillon de Breteuil remonte au trianon construit par l'architecte Thomas Gobert pour Monsieur, duc d'Orléans, créateur du parc de Saint-Cloud. Le bâtiment fut inauguré par Louis XIV en 1672. Néanmoins, une gravure de 1674 montre qu'à cette date, le bâtiment, encore asymétrique, n'était pas achevé. Il fut terminé au début des années 1680 et utilisé, à partir de cette date, comme pavillon de fêtes. Il surplombait une terrasse qui existe encore de nos jours et un terrain en pente raide descendant jusqu'à la fontaine de Vénus, créée en 1673 par André Le Nôtre au centre du « Grand Parterre » (ensemble aujourd'hui disparu).

Le pavillon du mail[modifier | modifier le code]

Sous la régence de Philippe d'Orléans, le Trianon fut transformé en ermitage et prit le nom de « pavillon du Mail » sous Louis d'Orléans (1703-1752). En 1743, celui-ci le fit remanier pour le mariage de son fils Louis-Philippe d'Orléans (1725-1785), duc de Chartres, et de la princesse Louise-Henriette de Bourbon-Conti (1726-1759), puis il en fit la résidence de l'abbé de Breteuil, chancelier de la maison d'Orléans.

En 1785, un neveu de ce dernier, le baron de Breteuil, ministre de la Maison du Roi de Louis XVI, négocia avec succès le rachat par le roi du domaine de Saint-Cloud et, en remerciement, fut autorisé à établir sa résidence au pavillon du Mail, qui prit désormais le nom de « pavillon de Breteuil ».

Le pavillon d'Italie[modifier | modifier le code]

Celui-ci fut confisqué comme bien national en 1793. Lorsque le baron de Breteuil revint d'émigration en 1802, il tenta, mais sans succès, d'en obtenir la restitution. Occupé par l'armée en 1799, le pavillon avait été sérieusement endommagé. Napoléon Ier, qui fit de Saint-Cloud sa résidence favorite, le fit restaurer et transformer et lui donna l'aspect qu'il a conservé jusqu'aujourd'hui. Sous l'Empire, ce pavillon porta aussi le nom de « pavillon d'Italie ». Il accueillit en 1807 Jérôme Bonaparte, roi de Westphalie, et son épouse Catherine de Wurtemberg puis, en 1810, Caroline Murat, reine consort de Naples et, en 1811, Louis Bonaparte, roi de Hollande et son jeune fils, le futur Napoléon III.

En 1814, le pavillon fut transformé par l'architecte Le Père pour le comte d'Artois afin que ce dernier pût y prendre des douches. Il fut sérieusement endommagé par les Prussiens. Des travaux de restauration furent engagés en 1817. Mais la destination finale du bâtiment fut l'objet de longues hésitations. Il fut mis à la disposition du garde des Sceaux, le comte de Serre (1820-1822), du vicomte d'Agoult, récemment nommé gouverneur du château de Saint-Cloud (1822), du duc de Blacas d'Aulps, premier gentilhomme de la Chambre (1823-1824), de Maréchal, gouverneur provisoire du château (1830-1831), du duc de Castries, gouverneur du château de Meudon (1831), du comte de Montalivet, intendant de la liste civile (1842-1848).

Après la chute de la monarchie de Juillet en 1848, le pavillon de Breteuil fut affecté au ministère des Travaux publics, qui tenta à plusieurs reprises de louer la propriété, décrite comme « une habitation de plaisance avec jardins et dépendances ». La princesse Mathilde le loua tous les étés de 1849 à 1853.

Le Bureau international des poids et mesures[modifier | modifier le code]

Le pavillon sur une carte postale ancienne.

En 1870, quelques mois avant la chute du Second Empire, Napoléon III avait donné son accord pour l'installation d'un observatoire d'astrophysique au pavillon de Breteuil. Celui-ci fut sérieusement endommagé par des obus français lors du siège de Paris. Il était en ruines en 1875 lorsque le gouvernement français, par la loi du [1], offrit gracieusement le site au Comité international des poids et mesures pour y installer le Bureau international des poids et mesures (BIPM), établi par la Convention du Mètre, signée à Paris le . Restauré, le bâtiment fut mis en service en 1884 et agrandi en 1929.

Le scientifique suisse Pierre-Alfred Chappuis, fils du directeur adjoint de l'époque, y naquit le .

Contrairement à une idée répandue, le pavillon de Breteuil ne bénéficie pas de l’extraterritorialité mais seulement d’une immunité partielle[2],[3].

Références[modifier | modifier le code]

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Michaël Decrossas, « Le Trianon de Saint-Cloud : un autre Trianon de Porcelaine ? », Bulletin Monumental, t. 169, no 4,‎ , p. 335-344 (lire en ligne)

Article connexe[modifier | modifier le code]

Lien externe[modifier | modifier le code]