« Khin Nyunt » : différence entre les versions

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Contenu supprimé Contenu ajouté
Julien1978 (discuter | contributions)
KhantWiki (discuter | contributions)
Aucun résumé des modifications
Balises : Éditeur visuel Modification par mobile Modification par le web mobile
 
(25 versions intermédiaires par 17 utilisateurs non affichées)
Ligne 1 : Ligne 1 :
{{nom birman}}
{{nom birman}}
{{Infobox Politicien
{{Infobox Personnalité politique
| charte= Chef de gouvernement
| charte = Chef de gouvernement
| nom = Khin Nyunt<br />{{lang|my|ခင်ညွန့်}}
| nom = Khin Nyunt<br><small>{{lang|my|ခင်ညွန့်}}</small>
| fonction1 = {{9e}} [[Premiers ministres de Birmanie|premier ministre de Birmanie]]
| image = General Khin Nyunt.jpg
| image = Khin Nyunt.jpg
| légende = Khin Nyunt en 2012.
| fonction1 = [[Premiers ministres de Birmanie|Premier ministre de Birmanie]]
| légende = Khin Nyunt, en 2004.
| à partir du fonction1 = {{date|25|août|2003}}
| parti = Indépendant
| jusqu'au fonction1 = {{date|18|octobre|2004}}<br/><small>({{Durée|25|8|2003|18|10|2004}})</small>
| élection1 =
| réélection1 =
| élection1 =
| réélection1 =
| a partir du fonction1 = {{date|25|août|2003}}
| président 1 = [[Than Shwe]]
| jusqu'au fonction1 = {{date|18|octobre|2004}}<br />({{Durée|25|8|2003|18|10|2004}})
| prédécesseur 1 = [[Saw Maung]]
| premier ministre 1 =
| successeur 1 = [[Soe Win]]
| gouvernement 1 =
| législature 1 =
| président 1 = [[Than Shwe]]
| coalition 1 =
| naissance = {{date de naissance|11|octobre|1939|âge=oui}}
| groupe parlementaire 1 =
| lieu de naissance = [[Kyauktan]]<br /> ([[Birmanie|Birmanie britannique]])
| décès =
| prédécesseur 1 = [[Than Shwe]]
| successeur 1 = [[Soe Win]]
| lieu de décès =
| nationalité = [[Birmanie|birmane]]
| nom de naissance =
| université =
| date de naissance = 23 octobre 1939
| lieu de naissance = [[Kyauktan]] ([[Birmanie britannique]])
| profession =
| conjoint = Khin Win Shwe
| date de décès =
| religion =
| lieu de décès =
| liste = [[Premiers ministres de Birmanie]]
| nature du décès =
| emblème = State seal of Myanmar.svg
| sépulture =
| nationalité = [[Birmanie|Birmane]]
| parti = [[Indépendant (politique)|Indépendant]]
| père =
| mère =
| fratrie =
| conjoint = Khin Win Shwe
| enfants = 3
| entourage =
| université =
| profession = [[Militaire]]
| religion =
| résidence =
| signature =
| emblème = State seal of Myanmar.svg
| liste = [[Premiers ministres de Birmanie]]
}}
}}


Le général '''Khin Nyunt''' ([[birman (langue)|birman]] : [[Image:Khinnyunt.png]] ; MLCTS=hkang nywan. ; {{IPA2|kʰìn ɲun̰}}) est un militaire et homme politique [[Birmanie|birman]] né le [[11 octobre]] [[1939]] à [[Kyauktan]] ([[Division de Yangon]]). Il fut chef du Renseignement militaire de [[1984]] à [[2004]] et premier ministre du [[25 août]] [[2003]] au [[18 octobre]] [[2004]].
Le général '''Khin Nyunt''' ([[birman (langue)|birman]] : ခင်ညွန့် ; MLCTS=hkang nywan. ; {{IPA2|kʰìn ɲun̰}}) est un militaire et [[homme d'État]] [[Birmanie|birman]] né le {{date|23 octobre 1939}} à [[Kyauktan]] ([[région de Yangon]]). Il fut chef du Renseignement militaire de [[1984]] à [[2004]] et [[Premiers ministres de Birmanie|Premier ministre]] du {{date|25 août 2003}} au {{date|18 octobre 2004}}.


== Biographie ==
== Biographie ==
Khin Nyunt est un sino-birman<ref>[http://www.saag.org/papers12/paper1161.html C.S. Kuppuswamy : ''MYANMAR: The shake- up and the fall out.'', South Asia Analysis Group, 09-11-2004.] consulté le 22 mai 2006</ref>. Marié à un médecin, Daw Kin Win Shwe, il a une fille, Thin Le Le Win, et 2 fils, le Lieutenant Colonel Zaw Naing Oo et le Dr Ye Naing Win, qui possède [[Bagan Cybertech]], un des rares [[fournisseur d'accès internet|FAI]] du pays<ref>{{lien web |langue=en|url=http://www.irrawaddy.org/aviewer.asp?a=5924&z=154 |titre=Junta Blocks Google and Gmail |éditeur=The Irrawaddy|date=2006-06-30 |consulté le=2006-06-30 }}</ref>.
Khin Nyunt est un sino-birman<ref>[http://www.saag.org/papers12/paper1161.html C.S. Kuppuswamy : ''MYANMAR: The shake- up and the fall out.'', South Asia Analysis Group, 09-11-2004.] {{Lien archive|url=http://www.saag.org/papers12/paper1161.html |horodatage archive=20070927200005 |titre=Copie archivée }} consulté le 22 mai 2006</ref>. Marié à une médecin, Daw Kin Win Shwe, il a une fille, Thin Le Le Win, et 2 fils, le lieutenant-colonel Zaw Naing Oo et le docteur Ye Naing Win, qui possède [[Bagan Cybertech]], un des rares [[fournisseur d'accès internet|FAI]] du pays<ref>{{lien web |langue=en |url=http://www.irrawaddy.org/aviewer.asp?a=5924&z=154 |titre=Junta Blocks Google and Gmail |éditeur=The Irrawaddy |date=2006-06-30 |consulté le=2006-06-30 |brisé le= }}</ref>.


Après une carrière dans l'armée, il fut rappelé à [[Rangoon]] en [[1984]] après l'attaque d'une délégation sud-coréenne en visite dans le pays : plusieurs ministres coréens avaient été tués dans cette attaque, perpétrée le [[8 octobre]] [[1983]] par des terroristes venus de [[Corée du Nord]], ce qui avait porté un coup terrible à l'image internationale du pays. Khin Nyunt fut alors nommé chef du Renseignement militaire.
Après une carrière dans l'armée, il fut rappelé à [[Rangoun]] en [[1984]] après l'attaque d'une délégation sud-coréenne en visite dans le pays : plusieurs ministres coréens avaient été tués dans cette attaque, perpétrée le {{date|8 octobre 1983}} par des terroristes venus de [[Corée du Nord]], ce qui avait porté un coup terrible à l'image internationale du pays. Khin Nyunt fut alors nommé chef du Renseignement militaire.


Du milieu des années 1980 à la fin des années 1990, Khin Nyunt fut considéré comme un protégé du général [[Ne Win]], qui avait été obligé de se retirer de la vie politique en juillet 1988 mais jouait probablement encore un rôle important en coulisse.
Du milieu des années 1980 à la fin des années 1990, Khin Nyunt fut considéré comme un protégé du général [[Ne Win]], qui avait été obligé de se retirer de la vie politique en juillet 1988 mais jouait probablement encore un rôle important en coulisse.


Le [[Événements politiques de 1988 en Birmanie|soulèvement de 1988]], qui dura de mars à septembre, fut maté par le [[State Law and Order Restoration Council]] (SLORC), formé le [[18 septembre]] [[1988]]. Khin Nyunt fut son Premier Secrétaire jusqu'en août 2003, quand il fut nommé Premier ministre.
Le [[Événements politiques de 1988 en Birmanie|soulèvement de 1988]], qui dura de mars à septembre, fut maté par le [[Conseil d'État pour la paix et le développement|Conseil d’État pour la restauration de la loi et de l’ordre]], formé le {{date|18 septembre 1988}}. Khin Nyunt fut son Premier secrétaire jusqu'en {{date-|août 2003}}, quand il fut nommé Premier ministre.


Durant cette période, il signa des accords de cessez-le-feu avec certains des groupes rebelles des ethnies du nord et de l'est, autorisés en échange à continuer à cultiver l'[[opium]] (notamment avec [[Khun Sa]] et avec les [[Karens]]). Il engagea également un rapprochement avec l'Inde et devint l'interlocuteur privilégié des sociétés étrangères.
Durant cette période, il signa des accords de cessez-le-feu avec certains des groupes rebelles des ethnies du nord et de l'est, autorisés en échange à continuer à cultiver l'[[opium]] (notamment avec [[Khun Sa]] et avec les [[Karens]]). Il engagea également un rapprochement avec l'Inde et devint l'interlocuteur privilégié des sociétés étrangères.


En [[2003]], peu après sa nomination au poste de premier ministre, il annonça un plan en sept étapes pour le retour à la [[démocratie]] ; ce plan fut critiqué aussi bien par l'opposition que par plusieurs gouvernements étrangers, car il prévoyait une participation permanente des militaires au gouvernement. En outre, il ne prévoyait qu'une application progressive, par étapes successives, mais sans délai défini.
En [[2003]], peu après sa nomination au poste de Premier ministre, il annonça un plan en sept étapes pour le retour à la [[démocratie]] ; ce plan fut critiqué aussi bien par l'opposition que par plusieurs gouvernements étrangers, car il prévoyait une participation permanente des militaires au gouvernement. En outre, il ne prévoyait qu'une application progressive, par étapes successives, mais sans délai défini.


La première étape du plan était la convocation de la Convention Nationale, réunie pour la première fois en janvier 1993, et qui était suspendue depuis le 30 mars 1996. La Convention Nationale était supposée poser les bases d'une nouvelle constitution. Elle fut convoquée le [[17 mai]] [[2004]] et à nouveau suspendue quelques semaines plus tard.
La première étape du plan était la convocation de la Convention nationale, réunie pour la première fois en {{date-|janvier 1993}}, et qui était suspendue depuis le {{date-|30 mars 1996}}. La Convention nationale était supposée poser les bases d'une nouvelle constitution. Elle fut convoquée le {{date|17 mai 2004}} et à nouveau suspendue quelques semaines plus tard.


Cette initiative avait donné lieu à la production de toute une littérature sur le thème de la "libéralisation" du régime, où Khin Nyunt était présenté comme un modéré, pragmatique et conscient de la nécessité du dialogue avec l'opposition. Elle aurait suscité l'hostilité des "durs" du régime, le président du "State Peace and Development Council" (SPDC, successeur du [[SLORC]]), le général [[Than Shwe]], et son Vice-président, le général [[Maung Aye]], opposés à tout affaiblissement de la mainmise de l'armée sur le pays et à tout dialogue avec [[Aung San Suu Kyi]] et la [[Ligue nationale pour la démocratie]] (NLD). Le fait est que le général Khin Nyunt n'a accompagné ses initiatives d'aucune libération de prisonniers politiques et que, selon les rapports des ONG de défense des droits de l'Homme et des chancelleries occidentales, de nombreux leaders des minorités ethniques ont même été placés en détention et torturés tels U Khun Htun Oo de la "Shan nationalities League for Democracy", et U Kyaw Min leader [[rohingya]] du "National Democratic Party for Human Rights"<ref>{{lien web |langue=en |url=http://www.amnestyinternational.be/doc/article7919.html |titre=Myanmar |éditeur=Amnesty International |date=16 fév. 2005 |consulté le=29 fév. 2008}}</ref>.
Cette initiative avait donné lieu à la production de toute une littérature sur le thème de la libéralisation du régime, où Khin Nyunt était présenté comme un modéré, pragmatique et conscient de la nécessité du dialogue avec l'opposition. Elle aurait suscité l'hostilité des hommes forts du régime, le président du [[Conseil d'État pour la paix et le développement]] (SPDC, successeur du Conseil d’État pour la restauration de la loi et de l’ordre), le général [[Than Shwe]], et son vice-président, le général [[Maung Aye]], opposés à tout affaiblissement de la mainmise de l'armée sur le pays et à tout dialogue avec [[Aung San Suu Kyi]] et la [[Ligue nationale pour la démocratie]] (NLD). Le fait est que le général Khin Nyunt n'a accompagné ses initiatives d'aucune libération de prisonniers politiques et que, selon les rapports des ONG de défense des droits de l'homme et des chancelleries occidentales, de nombreux leaders des minorités ethniques ont même été placés en détention et torturés tels U Khun Htun Oo de la Shan nationalities League for Democracy, et U Kyaw Min leader [[rohingya]] du National Democratic Party for Human Rights<ref>{{lien web |langue=en |url=http://www.amnestyinternational.be/doc/article7919.html |titre=Myanmar |éditeur=Amnesty International |date=16 fév. 2005 |consulté le=29 fév. 2008}}</ref>.


Le [[18 octobre]] [[2004]], dans un communiqué d'une seule phrase, le général Than Shwe annonça que Khin Nyunt était "autorisé à se retirer pour raisons de santé". Il fut arrêté le jour même ("mis sous protection"). Des accusations de corruptions furent publiées quelques jours plus tard. L'élimination de Khin Nyunt traduisait la victoire de la faction de Than Shwe sur le Renseignement militaire au sein des [[Forces armées birmanes]].
Le {{date|18 octobre 2004}}, dans un communiqué d'une seule phrase, le général Than Shwe annonça que Khin Nyunt était « autorisé à se retirer pour raisons de santé ». Il fut arrêté le jour même (« mis sous protection »). Des accusations de corruption furent publiées quelques jours plus tard. L'élimination de Khin Nyunt traduisait la victoire de la faction de Than Shwe sur le Renseignement militaire au sein des [[Forces armées birmanes]]<ref>{{Article|auteur1=François Tourane|titre=La chute de la maison Khin Nyunt|périodique=Gavroche Thaïlande|numéro=124|date=Novembre 2004|lire en ligne=https://www.gavroche-thailande.com/wp-content/uploads/2021/04/Gavroche-2004-Nov..pdf|format=pdf|pages=18}}</ref>.


À partir du 5 juillet [[2005]], Khin Nyunt fut jugé par un tribunal spécial à la [[prison d'Insein]], près de [[Rangoon]], pour diverses accusations de corruption. Le 21 juillet, il fut condamné à 44 ans de prison (peine effectuée en fait sous forme d'assignation à résidence). Ses fils furent aussi condamnés à respectivement 51 et 68 ans de prison. On ignore si sa femme avait été inculpée<ref>{{lien web |langue=en|url=http://news.bbc.co.uk/2/hi/asia-pacific/4708435.stm |titre=Burma ex-PM guilty of corruption |éditeur=BBC News|date=2005-07-22 |consulté le=2008-01-08 }}</ref>.
À partir du {{date|5 juillet 2005}}, Khin Nyunt fut jugé par un tribunal spécial à la [[prison d'Insein]], près de [[Rangoun]], pour diverses accusations de corruption. Le {{date-|21 juillet}}, il fut condamné à 44 ans de prison (peine effectuée en fait sous forme d'assignation à résidence). Ses fils furent aussi condamnés à respectivement 51 et 68 ans de prison. On ignore si sa femme avait été inculpée<ref>{{lien web |langue=en|url=http://news.bbc.co.uk/2/hi/asia-pacific/4708435.stm |titre=Burma ex-PM guilty of corruption |éditeur=BBC News|date=2005-07-22 |consulté le=2008-01-08 }}</ref>.


Il a été amnistié le 13 janvier 2012<ref>{{en}} [http://www.reuters.com/article/2012/01/13/us-myanmar-amnesty-idUSTRE80C08820120113 ''Myanmar frees more political prisoners'', Reuters, 13 janv. 2011]</ref>.
Il a été amnistié le {{date-|13 janvier 2012}}<ref>{{en}} [https://www.reuters.com/article/2012/01/13/us-myanmar-amnesty-idUSTRE80C08820120113 ''Myanmar frees more political prisoners'', Reuters, 13 janv. 2011]</ref>.


== Références ==
== Références ==
Ligne 62 : Ligne 77 :
*{{en}} [http://www.asiaweek.com/asiaweek/interview/khin.nyunt/index.html ''We Restored Order'' - Asiaweek interview with Khin Nyunt from 1999]
*{{en}} [http://www.asiaweek.com/asiaweek/interview/khin.nyunt/index.html ''We Restored Order'' - Asiaweek interview with Khin Nyunt from 1999]


{{Début dynastie|}}
{{Insérer dynastie
|nom=[[Premier Ministre de Birmanie]]
|avant=[[Than Shwe]]
|après=[[Soe Win]]
|période=25 août 2003 - 18 octobre 2004}}
{{Fin dynastie}}
{{Traduction/Référence|en|Khin Nyunt|172133060}}
{{Traduction/Référence|en|Khin Nyunt|172133060}}


{{Portail|Birmanie}}
{{Portail|Birmanie|histoire militaire|politique}}


[[Catégorie:Naissance en 1939]]
[[Catégorie:Naissance en octobre 1939]]
[[Catégorie:Premier ministre de Birmanie]]
[[Catégorie:Premier ministre de Birmanie]]
[[Catégorie:Général birman]]
[[Catégorie:Général birman]]
[[Catégorie:Naissance en Birmanie]]
[[Catégorie:Naissance en Birmanie britannique]]
[[Catégorie:Étudiant de l'université de Rangoun]]
[[Catégorie:Étudiant de l'université de Rangoun]]

Dernière version du 1 mars 2024 à 13:26

Khin Nyunt
ခင်ညွန့်
Illustration.
Khin Nyunt en 2012.
Fonctions
Premier ministre de Birmanie

(1 an, 1 mois et 23 jours)
Président Than Shwe
Prédécesseur Than Shwe
Successeur Soe Win
Biographie
Date de naissance (84 ans)
Lieu de naissance Kyauktan (Birmanie britannique)
Nationalité Birmane
Parti politique Indépendant
Conjoint Khin Win Shwe
Enfants 3
Profession Militaire

Khin Nyunt
Premiers ministres de Birmanie

Le général Khin Nyunt (birman : ခင်ညွန့် ; MLCTS=hkang nywan. ; API : /kʰìn ɲun̰/) est un militaire et homme d'État birman né le à Kyauktan (région de Yangon). Il fut chef du Renseignement militaire de 1984 à 2004 et Premier ministre du au .

Biographie[modifier | modifier le code]

Khin Nyunt est un sino-birman[1]. Marié à une médecin, Daw Kin Win Shwe, il a une fille, Thin Le Le Win, et 2 fils, le lieutenant-colonel Zaw Naing Oo et le docteur Ye Naing Win, qui possède Bagan Cybertech, un des rares FAI du pays[2].

Après une carrière dans l'armée, il fut rappelé à Rangoun en 1984 après l'attaque d'une délégation sud-coréenne en visite dans le pays : plusieurs ministres coréens avaient été tués dans cette attaque, perpétrée le par des terroristes venus de Corée du Nord, ce qui avait porté un coup terrible à l'image internationale du pays. Khin Nyunt fut alors nommé chef du Renseignement militaire.

Du milieu des années 1980 à la fin des années 1990, Khin Nyunt fut considéré comme un protégé du général Ne Win, qui avait été obligé de se retirer de la vie politique en juillet 1988 mais jouait probablement encore un rôle important en coulisse.

Le soulèvement de 1988, qui dura de mars à septembre, fut maté par le Conseil d’État pour la restauration de la loi et de l’ordre, formé le . Khin Nyunt fut son Premier secrétaire jusqu'en , quand il fut nommé Premier ministre.

Durant cette période, il signa des accords de cessez-le-feu avec certains des groupes rebelles des ethnies du nord et de l'est, autorisés en échange à continuer à cultiver l'opium (notamment avec Khun Sa et avec les Karens). Il engagea également un rapprochement avec l'Inde et devint l'interlocuteur privilégié des sociétés étrangères.

En 2003, peu après sa nomination au poste de Premier ministre, il annonça un plan en sept étapes pour le retour à la démocratie ; ce plan fut critiqué aussi bien par l'opposition que par plusieurs gouvernements étrangers, car il prévoyait une participation permanente des militaires au gouvernement. En outre, il ne prévoyait qu'une application progressive, par étapes successives, mais sans délai défini.

La première étape du plan était la convocation de la Convention nationale, réunie pour la première fois en , et qui était suspendue depuis le . La Convention nationale était supposée poser les bases d'une nouvelle constitution. Elle fut convoquée le et à nouveau suspendue quelques semaines plus tard.

Cette initiative avait donné lieu à la production de toute une littérature sur le thème de la libéralisation du régime, où Khin Nyunt était présenté comme un modéré, pragmatique et conscient de la nécessité du dialogue avec l'opposition. Elle aurait suscité l'hostilité des hommes forts du régime, le président du Conseil d'État pour la paix et le développement (SPDC, successeur du Conseil d’État pour la restauration de la loi et de l’ordre), le général Than Shwe, et son vice-président, le général Maung Aye, opposés à tout affaiblissement de la mainmise de l'armée sur le pays et à tout dialogue avec Aung San Suu Kyi et la Ligue nationale pour la démocratie (NLD). Le fait est que le général Khin Nyunt n'a accompagné ses initiatives d'aucune libération de prisonniers politiques et que, selon les rapports des ONG de défense des droits de l'homme et des chancelleries occidentales, de nombreux leaders des minorités ethniques ont même été placés en détention et torturés tels U Khun Htun Oo de la Shan nationalities League for Democracy, et U Kyaw Min leader rohingya du National Democratic Party for Human Rights[3].

Le , dans un communiqué d'une seule phrase, le général Than Shwe annonça que Khin Nyunt était « autorisé à se retirer pour raisons de santé ». Il fut arrêté le jour même (« mis sous protection »). Des accusations de corruption furent publiées quelques jours plus tard. L'élimination de Khin Nyunt traduisait la victoire de la faction de Than Shwe sur le Renseignement militaire au sein des Forces armées birmanes[4].

À partir du , Khin Nyunt fut jugé par un tribunal spécial à la prison d'Insein, près de Rangoun, pour diverses accusations de corruption. Le , il fut condamné à 44 ans de prison (peine effectuée en fait sous forme d'assignation à résidence). Ses fils furent aussi condamnés à respectivement 51 et 68 ans de prison. On ignore si sa femme avait été inculpée[5].

Il a été amnistié le [6].

Références[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

Notes[modifier | modifier le code]

  1. C.S. Kuppuswamy : MYANMAR: The shake- up and the fall out., South Asia Analysis Group, 09-11-2004. « Copie archivée » (version du sur Internet Archive) consulté le 22 mai 2006
  2. (en) « Junta Blocks Google and Gmail », The Irrawaddy, (consulté le )
  3. (en) « Myanmar », Amnesty International, (consulté le )
  4. François Tourane, « La chute de la maison Khin Nyunt », Gavroche Thaïlande, no 124,‎ , p. 18 (lire en ligne [PDF])
  5. (en) « Burma ex-PM guilty of corruption », BBC News, (consulté le )
  6. (en) Myanmar frees more political prisoners, Reuters, 13 janv. 2011

Liens externes[modifier | modifier le code]