« Incendie du tunnel du Mont-Blanc » : différence entre les versions

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| charte = incendie
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| nom = Incendie du tunnel du Mont-Blanc
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| image = Mont Blanc Tunnel Commemorative Plaque.JPG
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| légende = Mémorial commémoratif.
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| type = [[Incendie]]
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| pays = France
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L’'''incendie du [[tunnel du Mont-Blanc]]''' est un sinistre s'étant produit du 24 au {{Date-|26 mars 1999}} dans le tunnel du Mont-Blanc entre la [[France]] et l'[[Italie]].
L’'''incendie du [[tunnel du Mont-Blanc]]''' est un sinistre survenu du 24 au {{Date-|26 mars 1999}} dans le tunnel du Mont-Blanc entre la [[France]] et l'[[Italie]].


Provoqué vers 11 h 00 par l'embrasement d'un [[Transporteur frigorifique|camion frigorifique]] [[semi-remorque]] [[Belgique|belge]] transportant de la [[margarine]] et de la [[farine]], à environ {{Unité|7|km}} de l'entrée française du tunnel, le [[Chronologie des grands incendies|violent incendie]] cause la mort de 39 personnes et entraîne la fermeture du tunnel pendant une durée d'environ {{Unité|3|ans}}.
Provoqué vers {{heures|11}} par l'embrasement d'un [[Transporteur frigorifique|camion frigorifique]] [[semi-remorque]] [[Belgique|belge]] transportant de la [[margarine]] et de la [[farine]], à environ {{Unité|7|km}} de l'entrée française du tunnel, le [[Chronologie des grands incendies|violent incendie]] cause la mort de {{unité|39|personnes}} et entraîne la fermeture du tunnel pendant une durée d'environ {{Unité|3|ans}}.


L'incendie aura duré près de {{Unité|53|heures}}, avec une température qui a atteint {{tmp|1000|°C}}<ref>Noumowe A (2003) ''Revêtement de chaussée en enrobé hydrocarboné ou en béton en situation d'incendie.'' Editions Publibook.</ref> ; il a causé la destruction de 24 [[poids lourd]]s, 9 véhicules légers et 1 moto, sans prendre en compte les deux véhicules de secours immobilisés dans le tunnel sans qu'ils aient pu intervenir. Le procès qui a suivi a établi des failles de sécurité importantes : les procédures d'urgence ainsi que les mesures de sécurité n'avaient pas été respectées depuis de nombreuses années.
L'incendie aura duré près de {{Unité|53|heures}}, avec une température qui a atteint {{tmp|1000|°C}}<ref>Noumowe A (2003) ''Revêtement de chaussée en enrobé hydrocarboné ou en béton en situation d'incendie.'' Editions Publibook.</ref> ; il a causé la destruction de {{unité|24|[[poids lourd]]s}}, neuf véhicules légers et une moto, sans compter les deux véhicules de secours immobilisés dans le tunnel sans qu'ils aient pu intervenir. Le procès qui a suivi a établi de graves manquements à la sécurité : les procédures d'urgence et les mesures de sécurité n'étaient pas respectées depuis de nombreuses années.


== Les faits ==
== Déroulement ==
=== La conception du tunnel ===
=== Conception du tunnel ===
{{article détaillé|Tunnel_du_Mont-Blanc#Historique{{!}}Historique du tunnel du Mont-Blanc}}
{{article détaillé|Tunnel_du_Mont-Blanc#Historique{{!}}Historique du tunnel du Mont-Blanc}}


=== L'incendie ===
=== Incendie ===
* 10 h 46 : Le camion à l'origine de l'incendie passe le péage de Chamonix<ref>{{Lien web|langue=|auteur1=|titre=Mission administrative d’enquête technique sur l’incendiesurvenu le 24 mars 1999 au tunnel routier du Mont Blanc|url=https://www.vie-publique.fr/sites/default/files/rapport/pdf/994000632.pdf|site=|périodique=|date=13 Avril 1999|consulté le=12 mai 2020}}</ref>.
* {{heure|10|46}} : Le camion [[Volvo FH|Volvo FH12]] à l'origine de l'incendie passe le péage de Chamonix<ref name=":0">{{Ouvrage|langue=français|auteur1=|titre=Mission administrative d’enquête technique sur l’incendie survenu le 24 mars 1999 au tunnel routier du Mont Blanc|éditeur=|date=13 avril 1999|pages totales=31|isbn=|lire en ligne=https://www.vie-publique.fr/rapport/24992-mission-administrative-denquete-technique-sur-lincendie-survenu-le-24}}</ref>.
* 10 h 52 : Les [[wikt:opacimètre|opacimètres]] des abris 14 et 18, mesurant la transparence de l’air, donnent une alerte de forte opacité. Le régulateur note qu'il voit les alarmes à 10 h 53. C’est l’heure où l'on aperçoit également les premières fumées sur les écrans vidéo.
* {{heure|10|52}} : Les [[wikt:opacimètre|opacimètres]] des abris 14 et 18, mesurant la transparence de l’air, donnent une alerte de forte opacité. Le régulateur note qu'il voit les alarmes à {{heure|10|53}}. C’est l’heure où l'on aperçoit également les premières fumées sur les écrans vidéo.
* 10 h 53 : Le conducteur du camion, constatant que son véhicule dégage de la fumée, ralentit et s’arrête à la niche 21.
* {{heure|10|53}} : Le conducteur du camion, constatant que son véhicule dégage de la fumée, ralentit et s’arrête à la niche 21.
* 10 h 54 : Un usager appelle la salle de régulation italienne depuis l'abri 22, l’alerte est donnée par les postes de surveillance français et italien.
* {{heure|10|54}} : Un usager appelle la salle de régulation italienne depuis l'abri 22, l’alerte est donnée par les postes de surveillance français et italien.
* 10 h 55 : Le péage français est fermé et la signalisation dans le sens France-Italie passe au rouge.
* {{heure|10|55}} : Le péage français est fermé et la signalisation dans le sens France-Italie passe au rouge.
* 10 h 56 : Le péage italien est à son tour fermé.
* {{heure|10|56}} : Le péage italien est à son tour fermé.
* 10 h 57 : L'alarme provenant de l'abri 21 (actionnée par un bouton coup de poing) est déclenchée, un [[Fourgon pompe-tonne|fourgon-pompe-tonne-léger]] (FPTL) de l'[[Autoroutes et tunnels du Mont-Blanc|ATMB]] avec 4 hommes suivi d'un véhicule premier secours avec 2 hommes pénètrent dans le tunnel. Bloqué au niveau de l'abri 17, le personnel de ces engins reçoit l’ordre de se réfugier dans ce même abri.
* {{heure|10|57}} : L'alarme provenant de l'abri 21 (actionnée par un bouton coup de poing) est déclenchée, un [[Fourgon pompe-tonne|fourgon-pompe-tonne-léger]] (FPTL) de l'[[Autoroutes et tunnels du Mont-Blanc|ATMB]] avec quatre hommes suivi d'un véhicule premier secours avec deux hommes pénètrent dans le tunnel. Bloqué au niveau de l'abri 17, le personnel de ces engins reçoit l’ordre de se réfugier dans ce même abri.
* 10 h 58 : Une alarme indique qu'un extincteur est décroché de l'abri 21. Le centre de traitement des appels (CTA) est prévenu qu'un incendie se produit dans le tunnel.
* {{heure|10|58}} : Une alarme indique qu'un extincteur est décroché de l'abri 21. Le centre de traitement des appels (CTA) est prévenu qu'un incendie se produit dans le tunnel.
* 11 h 02 : Les premiers engins de secours dont un fourgon-pompe-tonne-grande-puissance (FPTGP) du centre de secours principal (CSP) de [[Chamonix]] partent pour le tunnel.
* {{heure|11|02}} : Les premiers engins de secours dont un fourgon-pompe-tonne-grande-puissance (FPTGP) du centre de secours principal (CSP) de [[Chamonix]] partent pour le tunnel.
* 11 h 05 : Le chef du centre de secours principal de [[Chamonix]] est alerté.
* {{heure|11|05}} : Le chef du centre de secours principal de [[Chamonix]] est alerté.
* 11 h 10 : Arrivée des premiers [[Sapeur-pompier en France|pompiers]] à l'entrée du tunnel.
* {{heure|11|10}} : Arrivée des premiers [[Sapeur-pompier en France|pompiers]] à l'entrée du tunnel.
* 11 h 11 : Le [[Fourgon pompe-tonne|fourgon-pompe-tonne-grande-puissance]] est arrêté à {{Unité|300|m}} de l'entrée au niveau de l'abri 1 par un agent français d'ATMB qui prévient ces pompiers que des [[Appareil respiratoire isolant|appareils respiratoires isolants]] sont nécessaires. En raison des fumées, le FPTGP est obligé de s'arrêter aux environs de l'abri 12 et le personnel de ce fourgon se réfugie dans la niche incendie de ce garage.
* {{heure|11|11}} : Le [[Fourgon pompe-tonne|fourgon-pompe-tonne-grande-puissance]] est arrêté à {{Unité|300|m}} de l'entrée au niveau de l'abri 1 par un agent français d'ATMB qui prévient ces pompiers que des [[Appareil respiratoire isolant|appareils respiratoires isolants]] sont nécessaires. En raison des fumées, le FPTGP est obligé de s'arrêter aux environs de l'abri 12 et le personnel de ce fourgon se réfugie dans la niche incendie de ce garage.
* 11 h 20 : L'équipage FPTGP déclenche l'alarme coup de poing et tente vainement d’utiliser le téléphone d'urgence.
* {{heure|11|20}} : L'équipage FPTGP déclenche l'alarme coup de poing et tente vainement d’utiliser le téléphone d'urgence.
* 11 h 24 : Le chef du centre de secours principal de Chamonix arrive au PC de régulation.
* {{heure|11|24}} : Le chef du centre de secours principal de Chamonix arrive au PC de régulation.
* 11 h 32 : Le [[Fourgon pompe-tonne|fourgon-pompe-tonne léger]] de [[Chamonix]] entre (avec 5 hommes) dans le tunnel avec pour mission de secourir les réfugiés de l'abri 12 mais il doit s'arrêter au niveau de refuge 5 (à {{Unité|4.8|km}} du [[feu|foyer]]). Trois hommes tentent quand même de progresser.
* {{heure|11|32}} : Le [[Fourgon pompe-tonne|fourgon-pompe-tonne léger]] de [[Chamonix]] entre (avec cinq hommes) dans le tunnel avec pour mission de secourir les réfugiés de l'abri 12 mais il doit s'arrêter au niveau de refuge 5 (à {{Unité|4.8|km}} du [[feu|foyer]]). Trois hommes tentent quand même de progresser.
* 11 h 34 : L'équipage réfugié dans l'abri 12 est joint par le PC de régulation français qui leur signifie que la situation est très difficile.
* {{heure|11|34}} : L'équipage réfugié dans l'abri 12 est joint par le PC de régulation français qui leur signifie que la situation est très difficile.
* 12 h 30 : Devant la gravité de la situation et avant même que le plan de secours spécialisé et le [[plan rouge]] ne soient déclenchés, le [[service départemental d'incendie et de secours]] (SDIS) envoie des engins de renfort ([[véhicule de secours et d'assistance aux victimes]], [[ambulance]]s, [[hélicoptère]]s...).
* {{heure|12|30}} : Devant la gravité de la situation et avant même que le plan de secours spécialisé et le [[plan rouge]] ne soient déclenchés, le [[service départemental d'incendie et de secours]] (SDIS) envoie des engins de renfort ([[véhicule de secours et d'assistance aux victimes]], [[ambulance]]s, [[hélicoptère]]s...).
* 13 h 04 : Le plan de secours spécialisé est déclenché. Des sapeurs-pompiers de [[Lyon]] spécialistes en intervention en milieu confiné (Groupe d'Exploration Longue Durée) ainsi que des [[Pompier en Suisse|pompiers suisses]] également spécialistes en milieu confiné sont dépêchés sur place. Ils resteront tout au long de l'intervention.
* {{heure|13|04}} : Le plan de secours spécialisé est déclenché. Des sapeurs-pompiers de la {{4e|Compagnie}} de la Duchère ([[Lyon]]) spécialisée en intervention en milieu confiné (Groupe d'Exploration Longue Durée) ainsi que des [[Pompier en Suisse|pompiers suisses]] également spécialisés en milieu confiné sont dépêchés sur place. Ils resteront tout au long de l'intervention.
* 13 h 35 : Le [[plan rouge]] est déclenché.
* {{heure|13|35}} : Le [[plan rouge]] est déclenché.
* 16 h : Les sapeurs-pompiers bloqués dans les refuges 12 et 5 sont secourus et sortis du tunnel.
* {{heure|16}} : Les sapeurs-pompiers bloqués dans les refuges 12 et 5 sont secourus et sortis du tunnel.
* 16 h 40 : Décès d'un [[adjudant-chef]] après de nombreuses [[Réanimation cardiopulmonaire|manœuvres de réanimation]].
* {{heure|16|40}} : Décès d'un [[adjudant-chef]] après de nombreuses [[Réanimation cardiopulmonaire|manœuvres de réanimation]].
* {{heure|18|35}} : Les six personnels de L'ATMB bloqués dans le refuge 17 sont secourus.
* {{heure|19|04}} : Découverte de trois victimes à la hauteur du garage 18, à environ 300 m du refuge où les sauveteurs d'ATMB étaient bloqués.


== Bilan ==
== Bilan ==
Cet incendie a coûté la vie à {{unité|39|personnes}} dont un pompier français et un secouriste italien, [[Pierlucio Tinazzi]], un motard chargé de la sécurité du tunnel du Mont Blanc. Ce dernier tenta de porter secours aux personnes en détresse, malheureusement l'automobiliste en détresse respiratoire qu'il voulait aider ainsi que lui-même sont tous les deux retrouvés morts<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=En Haute Savoie, les motards se souviennent de l'héroïque Spadino mort dans l'incendie du tunnel du Mont-Blanc |url=https://www.francebleu.fr/infos/faits-divers-justice/en-haute-savoie-les-motards-se-souviennent-de-l-heroique-spadino-mort-dans-l-incendie-du-tunnel-du-1556355028 |site=France Bleu |date=2019-04-27 |consulté le=2020-08-06}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |titre=En Haute Savoie, les motards se souviennent de l'héroïque Spadino mort dans l'incendie du tunnel du Mont-Blanc |url=https://www.motomag.com/Catastrophe-du-Mont-Blanc-Spadino-l-histoire-d-un-motard-qui-voulait-sauver-des-vies-15782.html}}</ref>.
Cet incendie a coûté la vie à 39 personnes dont un pompier français et un secouriste italien, [[Pierlucio Tinazzi]], un jeune motard chargé de la sécurité du tunnel du Mont Blanc. Il sauva 8 personnes du brasier en les ramenant sur sa moto.


14 pompiers ont été évacués à l'hôpital.
{{unité|14|pompiers}} ont été évacués à l'hôpital.
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== La fermeture du tunnel et les conséquences ==
== Fermeture du tunnel et conséquences ==
Après ce drame, la commission intergouvernementale franco-italienne de contrôle du tunnel approuve un programme de travaux le {{date-|14 décembre 1999}}<ref>Voir le rapport du sénateur [[Philippe François]], [http://www.senat.fr/rap/l01-206/l01-206.html Rapport fait au nom de la commission des Affaires étrangères, de la défense et des forces armées (1) sur le projet de loi autorisant l’approbation de l’accord sous forme d’échange de lettres entre le Gouvernement de la République française et le Gouvernement de la République italienne relatif au contrôle de la circulation dans les tunnels du Mont-Blanc et du Fréjus, Par M. Philippe François, sénateur]</ref>.
Après ce drame, la commission intergouvernementale franco-italienne de contrôle du tunnel approuve un programme de travaux le {{date-|14 décembre 1999}}<ref>Voir le rapport du sénateur [[Philippe François]], [http://www.senat.fr/rap/l01-206/l01-206.html Rapport fait au nom de la commission des Affaires étrangères, de la défense et des forces armées (1) sur le projet de loi autorisant l’approbation de l’accord sous forme d’échange de lettres entre le Gouvernement de la République française et le Gouvernement de la République italienne relatif au contrôle de la circulation dans les tunnels du Mont-Blanc et du Fréjus, Par M. Philippe François, sénateur]</ref>.


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* de [[Hydrant|bouches à incendie]] tous les {{unité|150|mètres}},
* de [[Hydrant|bouches à incendie]] tous les {{unité|150|mètres}},
* d'un poste de secours au centre du tunnel, avec un véhicule lourd et plusieurs pompiers présents en permanence dans ce local,
* d'un poste de secours au centre du tunnel, avec un véhicule lourd et plusieurs pompiers présents en permanence dans ce local,
* de 37 abris pressurisés reliés à une galerie d'évacuation indépendante (sous la chaussée),
* de {{unité|37|abris}} pressurisés reliés à une galerie d'évacuation indépendante (sous la chaussée),
* de 76 unités de ventilation supplémentaires,
* de {{unité|76|unités}} de ventilation supplémentaires,
* de 120 [[Caméra de surveillance routière|caméras]], 232 [[wikt:opacimètre|opacimètres]] et de la pose d'un câble comportant {{formatnum:3860}} capteurs mesurant la température tout au long du tunnel
* de {{unité|120|[[Caméra de surveillance routière|caméras]]}}, {{unité|232|[[wikt:opacimètre|opacimètres]]}} et de la pose d'un câble comportant {{unité|3860|capteurs}} mesurant la température tout au long du tunnel
* d'une salle de commande unique (côté français, avec une deuxième salle de commande côté italien en secours).
* d'une salle de commande unique (côté français, avec une deuxième salle de commande côté italien en secours).


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* Les tunnels français ont eux aussi été réétudiés en matière de sécurité un à un de façon à mettre en place les modifications nécessaires pour une meilleure sécurité des usagers. C'est ainsi par exemple que le [[tunnel de Fourvière]] à Lyon a été modifié en créant plus de niches de sécurité et des accès inter tube pour mettre à l'abri les usagers en cas d'incendie.
* Les tunnels français ont eux aussi été réétudiés en matière de sécurité un à un de façon à mettre en place les modifications nécessaires pour une meilleure sécurité des usagers. C'est ainsi par exemple que le [[tunnel de Fourvière]] à Lyon a été modifié en créant plus de niches de sécurité et des accès inter tube pour mettre à l'abri les usagers en cas d'incendie.


== Les responsabilités ==
== Cause du sinistre ==
Le sinistre est souvent attribué à une cigarette ou un cigare qui se serait introduit dans le filtre à air du camion transportant de la margarine<ref>{{Lien web |langue=fr |prénom=Michel |nom=HOLTZ |titre=Mégot fatal au tunnel du Mont-Blanc |url=https://www.liberation.fr/societe/2001/03/24/megot-fatal-au-tunnel-du-mont-blanc_359006 |site=Libération.fr |date=2001-03-24 |consulté le=2020-08-06}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=L'incendie du Mont-Blanc est bien dû à un mégot |url=https://www.nouvelobs.com/societe/20010323.OBS2759/l-incendie-du-mont-blanc-est-bien-du-a-un-megot.html |site=L'Obs |consulté le=2020-08-06}}</ref>.
Un mégot de cigarette est souvent mentionné comme étant à l'origine de l'incendie.
{{...}}


D'autres sources évoquent une surchauffe du turbo du poids-lourd<ref>{{Lien web |titre=Edition du soir Ouest France |url=https://www.ouest-france.fr/leditiondusoir/data/46996/reader/reader.html#!preferred/1/package/46996/pub/68174/page/5 |site=www.ouest-france.fr |consulté le=2020-08-06}}</ref>, un incident qui s'est déjà produit 4 fois auparavant et qui serait dû à la forte pente de 4 km nécessaire pour atteindre le tunnel<ref name=":0" />.
== Le procès ==
Du {{date|31|janvier|2005}} au {{date|29|avril|2005}}, 12 [[Personne physique en droit français|personnes physiques]] (dont Gilbert Degrave, le chauffeur du camion à l'origine de l'incendie) et 4 [[Personne morale|personnes morales]] (dont [[Volvo]], constructeur du camion) sont jugées au [[Tribunal de grande instance (France)|tribunal]] de [[Bonneville (Haute-Savoie)|Bonneville]] pour [[homicide involontaire]]. Le verdict est rendu le {{date|27|juillet|2005}}<ref>[http://www.lefigaro.fr/actualite/2007/06/14/01001-20070614ARTWWW90491-tunnel_du_mont_blanc_les_grandes_dates_de_l_affaire.php Le Figaro - Actualités : Tunnel du Mont-Blanc : les grandes dates de l'affaire]</ref>.


== Procès ==
Du {{date|19|février|2007}} au {{date|9|mars|2007}}, à [[Chambéry]], se déroule le procès [[Appel dans la justice française|en appel]] de Gérard Roncoli (responsable français de la sécurité du tunnel) et de Michel Charlet (maire de [[Chamonix]]). Le verdict est rendu le {{date|14|juin|2007}}.
Du {{date|31|janvier}} au {{date|29|avril|2005}}, douze [[Personne physique en droit français|personnes physiques]] (dont Gilbert Degrave, le chauffeur du camion à l'origine de l'incendie) et quatre [[Personne morale|personnes morales]] (dont [[Volvo]], constructeur du camion) sont jugées au [[Tribunal de grande instance (France)|tribunal]] de [[Bonneville (Haute-Savoie)|Bonneville]] pour [[homicide involontaire]]. La décision est rendue le {{date|27|juillet|2005}}<ref>[http://www.lefigaro.fr/actualite/2007/06/14/01001-20070614ARTWWW90491-tunnel_du_mont_blanc_les_grandes_dates_de_l_affaire.php Le Figaro - Actualités : Tunnel du Mont-Blanc : les grandes dates de l'affaire]</ref>.


Du {{date|19|février}} au {{date|9|mars|2007}}, à [[Chambéry]], se déroule le procès [[Appel dans la justice française|en appel]] de Gérard Roncoli (responsable français de la sécurité du tunnel) et de Michel Charlet (maire de [[Chamonix]]). La Cour d'Appel se prononce le {{date|14|juin|2007}}.
=== Le premier verdict ===

Trois [[Relaxe en France|relaxes]] ainsi que des peines de quatre à trente mois de prison et des amendes de {{formatnum:1500}} à {{Unité|15000|euros}} sont prononcées. Notamment :
=== Jugement en première Instance ===
* Gérard Roncoli (responsable français de la sécurité du tunnel) est condamné à 30 mois de prison, dont 6 mois ferme <ref>[http://www.lemoniteur.fr/149-vie-de-l-entreprise/article/actualite/530310-lourdes-condamnations-dans-l-affaire-du-tunnel-du-mont-blanc Lourdes condamnations dans l’affaire du tunnel du Mont-Blanc]</ref> ;
Trois [[Relaxe en France|relaxes]], ainsi que des peines de quatre à trente mois de prison et des amendes de {{formatnum:1500}} à {{Unité|15000|euros}}, sont prononcées, notamment :
* Rémy Chardon, président d'ATMB, 2 ans avec sursis et {{Unité|15000|euros}} d'amende ;
* Gérard Roncoli (responsable français de la sécurité du tunnel) est condamné à {{unité|30|mois}} de prison, dont six mois ferme<ref>[http://www.lemoniteur.fr/149-vie-de-l-entreprise/article/actualite/530310-lourdes-condamnations-dans-l-affaire-du-tunnel-du-mont-blanc Lourdes condamnations dans l’affaire du tunnel du Mont-Blanc]</ref>,
* Michel Charlet (maire de [[Chamonix]]) est condamné à 6 mois de prison avec sursis et {{Unité|1500|euros}} d'amende ;
* Rémy Charbon, président d'[[ATMB]] deux ans avec sursis et {{Unité|15000|euros}} d'amende,
* Gilbert Degrave (le chauffeur du camion à l'origine de l'incendie) est condamné à 4 mois de prison avec sursis ;
* Michel Charlet (maire de [[Chamonix]]) : six mois de prison avec sursis et {{Unité|1500|euros}} d'amende,
* Gilbert Degrave (le chauffeur du camion à l'origine de l'incendie) : quatre mois de prison avec sursis,
* Christian Basset, ex directeur de la SGTMB - Société de Gestion du Tunnel du Mont Blanc, fournisseur du personnel à [[ATMB]] : vingt-quatre mois de prison,
* Daniel Claret-Tournier, contrôleur ATMB : seize mois,
* Chantal Lecomte, haut fonctionnaire de la division routes au Ministère des Transports : six mois et {{nb|1500|euros}} d'amende,
* La société [[Volvo]], le directeur de la sécurité civile de [[Haute-Savoie]] et l'ancien directeur de la société [[ATMB]] sont [[Relaxe en France|relaxés]].
* La société [[Volvo]], le directeur de la sécurité civile de [[Haute-Savoie]] et l'ancien directeur de la société [[ATMB]] sont [[Relaxe en France|relaxés]].


=== Le verdict en appel ===
=== Arrêt d'appel ===
Alors que l'[[ATMB]], retenue principale responsable et condamnée en première instance avait renoncé à faire appel du jugement du Tribunal correctionnel de [[Bonneville]], Gérard Roncoli et Michel Charvet ont seuls, fait appel. La cour d'appel de [[Chambéry]] a confirmé, jeudi 14 juin 2007, la peine de 30 mois de prison, dont 6 mois ferme, prononcée en 2005 contre Gérard Roncoli, responsable de la sécurité du tunnel du Mont-Blanc.
* Michel Charlet ([[Liste des maires de Chamonix-Mont-Blanc|maire de Chamonix]]) est finalement [[Relaxe en France|relaxé]] <ref>[http://www.lexpress.fr/actualite/societe/tunnel-du-mont-blanc-le-maire-de-chamonix-relaxe_464940.html Tunnel du Mont-Blanc: le maire de Chamonix relaxé]</ref> ;

* La condamnation de Gérard Roncoli (responsable français de la sécurité du tunnel) est confirmée ;
Michel Charlet ([[Liste des maires de Chamonix-Mont-Blanc|maire de Chamonix]]) est finalement [[Relaxe en France|relaxé]]<ref>[http://www.lexpress.fr/actualite/societe/tunnel-du-mont-blanc-le-maire-de-chamonix-relaxe_464940.html Tunnel du Mont-Blanc: le maire de Chamonix relaxé]</ref>.
* Gilbert Degrave, le chauffeur, est amnistié. Loi {{n°|2002-1062}} du {{date-|6 août 2002}}.

Gilbert Degrave, le chauffeur, est amnistié. Loi {{n°|2002-1062}} du {{date-|6 août 2002}}.


== Voir aussi ==
== Voir aussi ==
=== Documentaires télévisés ===
=== Documentaires télévisés ===
* « Le tunnel du Mont-Blanc », en 2004, {{2e|épisode}} de la 1{{re}} saison de ''[[La Minute de vérité (série documentaire)|La Minute de vérité]]'' sur [[National Geographic Channel]] et sur [[Direct 8]].
* « Le tunnel du Mont-Blanc », en 2004, {{2e|épisode}} de la 1{{re}} saison de ''[[La Minute de vérité (série documentaire)|La Minute de vérité]]'' sur [[National Geographic Channel]] et sur [[Direct 8]].
* « L'incendie du tunnel du Mont-Blanc » dans ''Hors de contrôle'' le {{date-|21 mars 2017}} sur [[RMC Découverte]].
* « L'incendie du tunnel du Mont-Blanc » dans ''Hors de contrôle'' le {{date-|21 mars 2017}} sur [[RMC Découverte]].
* « Tunnel du Mont-Blanc, les leçons de l'incendie » (2019) diffusé le {{date-|20 mars 2023}} sur [[France 3]].
<!---- Cette liste devrait figurer dans une liste d'incendies dans les tunnels routiers, pas sur cet accident particulier
<!---- Cette liste devrait figurer dans une liste d'incendies dans les tunnels routiers, pas sur cet accident particulier
=== Autres incendies dans des tunnels routiers ===
=== Autres incendies dans des tunnels routiers ===
Ligne 156 : Ligne 165 :
* [[Association pour le respect du site du mont Blanc]]
* [[Association pour le respect du site du mont Blanc]]
* [[Chronologie des grands incendies]]
* [[Chronologie des grands incendies]]
* [[Pierlucio Tinazzi]] dit Spadino


=== Liens externes ===
=== Liens externes ===
* [http://www.atmb.com/IMG/pdf/rapport_marec_cialdini_fr.pdf Rapport commun des missions administratives d'enquête technique française et italienne]
* {{Lien web|titre=Rapport commun des missions administratives d'enquête technique française et italienne relatif à la catastrophe survenue le 24 mars 1999
|url=https://www.vie-publique.fr/sites/default/files/rapport/pdf/994001285.pdf|consulté le=22 novembre 2021}}
* [http://flyinglolo.jimdo.com/ Spadino, le motard italien qui a sauvé 10 personnes et qui y a laissé sa vie]
* [https://www.motomag.com/Catastrophe-du-Mont-Blanc-Spadino-l-histoire-d-un-motard-qui-voulait-sauver-des-vies-15782.html Spadino, le motard italien qui a sauvé 10 personnes sur Motomag.com]
* [http://www.gallimard.fr Dix] : roman inspiré par la vie et le sacrifice de "Spadino" - Gallimard/L'arpenteur, {{date-|août 2011}}, {{ISBN|9782070133406}}
* [http://www.gallimard.fr Dix] : roman inspiré par la vie et le sacrifice de "Spadino" - Gallimard/L'arpenteur, {{date-|août 2011}}, {{ISBN|9782070133406}}
* [http://www.ina.fr/economie-et-societe/justice-et-faits-divers/dossier/369/le-tunnel-du-mont-blanc.20090331.2888263001007.non.fr.html#containerVideo Archives audiovisuelles de l'INA concernant l'incendie du tunnel du Mont-Blanc]
* [http://www.ina.fr/economie-et-societe/justice-et-faits-divers/dossier/369/le-tunnel-du-mont-blanc.20090331.2888263001007.non.fr.html#containerVideo Archives audiovisuelles de l'INA concernant l'incendie du tunnel du Mont-Blanc]


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Version du 6 mars 2024 à 04:38

Incendie du tunnel du Mont-Blanc
Mémorial commémoratif.
Mémorial commémoratif.

Type Incendie
Pays Drapeau de la France France
Localisation Chamonix-Mont-Blanc
Coordonnées 45° 51′ 16″ nord, 6° 54′ 45″ est
Date -
Bilan
Morts 39

Géolocalisation sur la carte : Haute-Savoie
(Voir situation sur carte : Haute-Savoie)
Incendie du tunnel du Mont-Blanc
Géolocalisation sur la carte : Auvergne-Rhône-Alpes
(Voir situation sur carte : Auvergne-Rhône-Alpes)
Incendie du tunnel du Mont-Blanc

L’incendie du tunnel du Mont-Blanc est un sinistre survenu du 24 au dans le tunnel du Mont-Blanc entre la France et l'Italie.

Provoqué vers 11 heures par l'embrasement d'un camion frigorifique semi-remorque belge transportant de la margarine et de la farine, à environ 7 km de l'entrée française du tunnel, le violent incendie cause la mort de 39 personnes et entraîne la fermeture du tunnel pendant une durée d'environ 3 ans.

L'incendie aura duré près de 53 heures, avec une température qui a atteint 1 000 °C[1] ; il a causé la destruction de 24 poids lourds, neuf véhicules légers et une moto, sans compter les deux véhicules de secours immobilisés dans le tunnel sans qu'ils aient pu intervenir. Le procès qui a suivi a établi de graves manquements à la sécurité : les procédures d'urgence et les mesures de sécurité n'étaient pas respectées depuis de nombreuses années.

Déroulement

Conception du tunnel

Incendie

  • 10 h 46 : Le camion Volvo FH12 à l'origine de l'incendie passe le péage de Chamonix[2].
  • 10 h 52 : Les opacimètres des abris 14 et 18, mesurant la transparence de l’air, donnent une alerte de forte opacité. Le régulateur note qu'il voit les alarmes à 10 h 53. C’est l’heure où l'on aperçoit également les premières fumées sur les écrans vidéo.
  • 10 h 53 : Le conducteur du camion, constatant que son véhicule dégage de la fumée, ralentit et s’arrête à la niche 21.
  • 10 h 54 : Un usager appelle la salle de régulation italienne depuis l'abri 22, l’alerte est donnée par les postes de surveillance français et italien.
  • 10 h 55 : Le péage français est fermé et la signalisation dans le sens France-Italie passe au rouge.
  • 10 h 56 : Le péage italien est à son tour fermé.
  • 10 h 57 : L'alarme provenant de l'abri 21 (actionnée par un bouton coup de poing) est déclenchée, un fourgon-pompe-tonne-léger (FPTL) de l'ATMB avec quatre hommes suivi d'un véhicule premier secours avec deux hommes pénètrent dans le tunnel. Bloqué au niveau de l'abri 17, le personnel de ces engins reçoit l’ordre de se réfugier dans ce même abri.
  • 10 h 58 : Une alarme indique qu'un extincteur est décroché de l'abri 21. Le centre de traitement des appels (CTA) est prévenu qu'un incendie se produit dans le tunnel.
  • 11 h 2 : Les premiers engins de secours dont un fourgon-pompe-tonne-grande-puissance (FPTGP) du centre de secours principal (CSP) de Chamonix partent pour le tunnel.
  • 11 h 5 : Le chef du centre de secours principal de Chamonix est alerté.
  • 11 h 10 : Arrivée des premiers pompiers à l'entrée du tunnel.
  • 11 h 11 : Le fourgon-pompe-tonne-grande-puissance est arrêté à 300 m de l'entrée au niveau de l'abri 1 par un agent français d'ATMB qui prévient ces pompiers que des appareils respiratoires isolants sont nécessaires. En raison des fumées, le FPTGP est obligé de s'arrêter aux environs de l'abri 12 et le personnel de ce fourgon se réfugie dans la niche incendie de ce garage.
  • 11 h 20 : L'équipage FPTGP déclenche l'alarme coup de poing et tente vainement d’utiliser le téléphone d'urgence.
  • 11 h 24 : Le chef du centre de secours principal de Chamonix arrive au PC de régulation.
  • 11 h 32 : Le fourgon-pompe-tonne léger de Chamonix entre (avec cinq hommes) dans le tunnel avec pour mission de secourir les réfugiés de l'abri 12 mais il doit s'arrêter au niveau de refuge 5 (à 4,8 km du foyer). Trois hommes tentent quand même de progresser.
  • 11 h 34 : L'équipage réfugié dans l'abri 12 est joint par le PC de régulation français qui leur signifie que la situation est très difficile.
  • 12 h 30 : Devant la gravité de la situation et avant même que le plan de secours spécialisé et le plan rouge ne soient déclenchés, le service départemental d'incendie et de secours (SDIS) envoie des engins de renfort (véhicule de secours et d'assistance aux victimes, ambulances, hélicoptères...).
  • 13 h 4 : Le plan de secours spécialisé est déclenché. Des sapeurs-pompiers de la 4e Compagnie de la Duchère (Lyon) spécialisée en intervention en milieu confiné (Groupe d'Exploration Longue Durée) ainsi que des pompiers suisses également spécialisés en milieu confiné sont dépêchés sur place. Ils resteront tout au long de l'intervention.
  • 13 h 35 : Le plan rouge est déclenché.
  • 16 h : Les sapeurs-pompiers bloqués dans les refuges 12 et 5 sont secourus et sortis du tunnel.
  • 16 h 40 : Décès d'un adjudant-chef après de nombreuses manœuvres de réanimation.
  • 18 h 35 : Les six personnels de L'ATMB bloqués dans le refuge 17 sont secourus.
  • 19 h 4 : Découverte de trois victimes à la hauteur du garage 18, à environ 300 m du refuge où les sauveteurs d'ATMB étaient bloqués.

Bilan

Cet incendie a coûté la vie à 39 personnes dont un pompier français et un secouriste italien, Pierlucio Tinazzi, un motard chargé de la sécurité du tunnel du Mont Blanc. Ce dernier tenta de porter secours aux personnes en détresse, malheureusement l'automobiliste en détresse respiratoire qu'il voulait aider ainsi que lui-même sont tous les deux retrouvés morts[3],[4].

14 pompiers ont été évacués à l'hôpital.

Victimes par nationalité
Nationalité Morts
Drapeau de la France France 18
Drapeau de l'Italie Italie 13
Drapeau de la Belgique Belgique 2
Drapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni 1
Drapeau du Luxembourg Luxembourg 1
Drapeau des Pays-Bas Pays-Bas 1
Drapeau de la Slovénie Slovénie 1
Drapeau de la Croatie Croatie 1
Drapeau de l'Allemagne Allemagne 1
Total 39

Fermeture du tunnel et conséquences

Après ce drame, la commission intergouvernementale franco-italienne de contrôle du tunnel approuve un programme de travaux le [5].

Les travaux de réparation (réfection de la voûte fortement endommagée) et de sécurité ont consisté en la création[6] :

  • de niches tous les 100 mètres,
  • de bouches à incendie tous les 150 mètres,
  • d'un poste de secours au centre du tunnel, avec un véhicule lourd et plusieurs pompiers présents en permanence dans ce local,
  • de 37 abris pressurisés reliés à une galerie d'évacuation indépendante (sous la chaussée),
  • de 76 unités de ventilation supplémentaires,
  • de 120 caméras, 232 opacimètres et de la pose d'un câble comportant 3 860 capteurs mesurant la température tout au long du tunnel
  • d'une salle de commande unique (côté français, avec une deuxième salle de commande côté italien en secours).

Les règles d'exploitation ont été changées :

  • unification des deux sociétés exploitantes sous forme d'un groupement européen d'intérêt économique (GEIE) ; des équipes communes franco-italiennes sont constituées pour assurer la sécurité dans la gestion courante du tunnel ;
  • interdiction des camions transportant des matières dangereuses et des véhicules polluants (norme Euro 32.20 et moins), limitations de vitesse strictes, intervalles entre véhicules (150 m en circulation, 100 m à l'arrêt).

D'après le rapport du sénateur Jacques Blanc, ces travaux ont couté entre 200 et 250 millions d'euros[6].

Le tunnel est resté fermé pendant 3 ans et a été de nouveau ouvert le mais uniquement aux voitures. Puis, un an après, le tunnel ouvre de nouveau aux camions.

  • Cette catastrophe a aussi eu pour conséquence de modifier les techniques d'intervention des sapeurs-pompiers en France ainsi que le nombre d'engins d'incendie à envoyer. Les départs d'engins pour un feu en tunnel sont plus affinés et le départ a été étudié en détail en fonction de la spécificité de chaque tunnel français. Les techniques d'extinction en tunnel (mode opératoire) ont, elles, aussi été étudiées pour une meilleure efficacité.
  • Les tunnels français ont eux aussi été réétudiés en matière de sécurité un à un de façon à mettre en place les modifications nécessaires pour une meilleure sécurité des usagers. C'est ainsi par exemple que le tunnel de Fourvière à Lyon a été modifié en créant plus de niches de sécurité et des accès inter tube pour mettre à l'abri les usagers en cas d'incendie.

Cause du sinistre

Le sinistre est souvent attribué à une cigarette ou un cigare qui se serait introduit dans le filtre à air du camion transportant de la margarine[7],[8].

D'autres sources évoquent une surchauffe du turbo du poids-lourd[9], un incident qui s'est déjà produit 4 fois auparavant et qui serait dû à la forte pente de 4 km nécessaire pour atteindre le tunnel[2].

Procès

Du au , douze personnes physiques (dont Gilbert Degrave, le chauffeur du camion à l'origine de l'incendie) et quatre personnes morales (dont Volvo, constructeur du camion) sont jugées au tribunal de Bonneville pour homicide involontaire. La décision est rendue le [10].

Du au , à Chambéry, se déroule le procès en appel de Gérard Roncoli (responsable français de la sécurité du tunnel) et de Michel Charlet (maire de Chamonix). La Cour d'Appel se prononce le .

Jugement en première Instance

Trois relaxes, ainsi que des peines de quatre à trente mois de prison et des amendes de 1 500 à 15 000 euros, sont prononcées, notamment :

  • Gérard Roncoli (responsable français de la sécurité du tunnel) est condamné à 30 mois de prison, dont six mois ferme[11],
  • Rémy Charbon, président d'ATMB deux ans avec sursis et 15 000 euros d'amende,
  • Michel Charlet (maire de Chamonix) : six mois de prison avec sursis et 1 500 euros d'amende,
  • Gilbert Degrave (le chauffeur du camion à l'origine de l'incendie) : quatre mois de prison avec sursis,
  • Christian Basset, ex directeur de la SGTMB - Société de Gestion du Tunnel du Mont Blanc, fournisseur du personnel à ATMB : vingt-quatre mois de prison,
  • Daniel Claret-Tournier, contrôleur ATMB : seize mois,
  • Chantal Lecomte, haut fonctionnaire de la division routes au Ministère des Transports : six mois et 1 500 euros d'amende,
  • La société Volvo, le directeur de la sécurité civile de Haute-Savoie et l'ancien directeur de la société ATMB sont relaxés.

Arrêt d'appel

Alors que l'ATMB, retenue principale responsable et condamnée en première instance avait renoncé à faire appel du jugement du Tribunal correctionnel de Bonneville, Gérard Roncoli et Michel Charvet ont seuls, fait appel. La cour d'appel de Chambéry a confirmé, jeudi 14 juin 2007, la peine de 30 mois de prison, dont 6 mois ferme, prononcée en 2005 contre Gérard Roncoli, responsable de la sécurité du tunnel du Mont-Blanc.

Michel Charlet (maire de Chamonix) est finalement relaxé[12].

Gilbert Degrave, le chauffeur, est amnistié. Loi no 2002-1062 du .

Voir aussi

Documentaires télévisés

Articles connexes

Liens externes

Notes et références

  1. Noumowe A (2003) Revêtement de chaussée en enrobé hydrocarboné ou en béton en situation d'incendie. Editions Publibook.
  2. a et b Mission administrative d’enquête technique sur l’incendie survenu le 24 mars 1999 au tunnel routier du Mont Blanc, , 31 p. (lire en ligne)
  3. « En Haute Savoie, les motards se souviennent de l'héroïque Spadino mort dans l'incendie du tunnel du Mont-Blanc », sur France Bleu, (consulté le )
  4. « En Haute Savoie, les motards se souviennent de l'héroïque Spadino mort dans l'incendie du tunnel du Mont-Blanc »
  5. Voir le rapport du sénateur Philippe François, Rapport fait au nom de la commission des Affaires étrangères, de la défense et des forces armées (1) sur le projet de loi autorisant l’approbation de l’accord sous forme d’échange de lettres entre le Gouvernement de la République française et le Gouvernement de la République italienne relatif au contrôle de la circulation dans les tunnels du Mont-Blanc et du Fréjus, Par M. Philippe François, sénateur
  6. a et b Voir le rapport établi par le sénateur Jacques Blanc Rapport n° 186 (2007-2008) de M. Jacques BLANC, fait au nom de la commission des affaires étrangères, déposé le 30 janvier 2008, en particulier les points IB1 et IB2.
  7. Michel HOLTZ, « Mégot fatal au tunnel du Mont-Blanc », sur Libération.fr, (consulté le )
  8. « L'incendie du Mont-Blanc est bien dû à un mégot », sur L'Obs (consulté le )
  9. « Edition du soir Ouest France », sur www.ouest-france.fr (consulté le )
  10. Le Figaro - Actualités : Tunnel du Mont-Blanc : les grandes dates de l'affaire
  11. Lourdes condamnations dans l’affaire du tunnel du Mont-Blanc
  12. Tunnel du Mont-Blanc: le maire de Chamonix relaxé