« Luis Váez de Torrès » : différence entre les versions

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Contenu supprimé Contenu ajouté
Bot de pluie (discuter | contributions)
Vlaam (discuter | contributions)
m v2.05 - Homonymies : Correction de 1 lien - Cap York
 
(6 versions intermédiaires par 6 utilisateurs non affichées)
Ligne 1 : Ligne 1 :
{{voir homonymes|Torres}}
{{voir homonymes|Torres}}
{{Infobox Biographie2}}

'''Luis Váez de Torres''' est un navigateur espagnol du {{s-|XVII}}. Il fut le premier navigateur ayant officiellement navigué dans le détroit qui sépare l'[[Australie]] de l'île de [[Nouvelle-Guinée]] et qui maintenant porte son nom francisé, le [[détroit de Torrès]]<ref name="Ile-en-Ile">[http://ile-en-ile.org/luis-vaez-de-torres/ Luis Váez de Torres entre la Nouvelle-Guinée et l’Australie] par Annie Baert, Île en île (21/03/2009)</ref>.
'''Luis Váez de Torres''' est un navigateur espagnol du {{s-|XVII}}. Il fut le premier navigateur ayant officiellement navigué dans le détroit qui sépare l'[[Australie]] de l'île de [[Nouvelle-Guinée]] et qui maintenant porte son nom francisé, le [[détroit de Torrès]]<ref name="Ile-en-Ile">[https://ile-en-ile.org/luis-vaez-de-torres/ Luis Váez de Torres entre la Nouvelle-Guinée et l’Australie] par Annie Baert, [[Île en île]] (21/03/2009)</ref>.


== Biographie ==
== Biographie ==
L'année et son lieu de naissance restent inconnus. Il serait né aux alentours de 1565 puisqu'on suppose qu'il avait environ quarante ans en 1606. On ne sait rien de ses origines. Depuis le XIXe siècle, il est considéré par les portugais et certains historiens britanniques comme portugais sans pour autant apporter d'avantage de preuve que la consonance de son nom, consonance qui toutefois pourrait également être galicienne. Cependant et avec certitude, tous les écrits et correspondances de Luis Vaez De Torres ont été rédigés en espagnol et n'ont jamais fait référence au Portugal. Sa dévotion à la Couronne d'Espagne n'a elle non plus jamais été contestée. Torres était également appelé "le Breton" par ses équipages, cependant il a été récemment montré qu'à cette période était qualifié de "Breton" toute personne avec du sang celtique, ce qui pourrait signifier qu'il était originaire de l'[[Évêché breton de Britonia|éveché breton de Mondoñedo-Ferrol]], sur la Côte Nord de [[Galice]], province au nord-ouest de l'Espagne<ref>Estensen; Miriam: Terra Australis Incognita: ''The Spanish Quest for the mysterious Great South Land'', page 115. Allen & Unwin, 2006.</ref>.
L'année et son lieu de naissance restent inconnus. Il serait né aux alentours de 1565 puisqu'on suppose qu'il avait environ quarante ans en 1606. On ne sait rien de ses origines. Depuis le XIXe siècle, il est considéré par les [[Portugal|Portugais]] et par certains historiens [[Royaume|britanniques]] comme portugais sans pour autant apporter davantage de preuve que la consonance de son nom, consonance qui toutefois pourrait également être [[Galice|galicienne]]. Cependant et avec certitude, tous les écrits et correspondances de Luis Vaez De Torres ont été rédigés en espagnol et n'ont jamais fait référence au Portugal. Sa dévotion à la [[Monarchie espagnole|monarchie d'Espagne]] n'a non plus jamais été contestée. Torres était également appelé "le Breton" par ses équipages, mais il a été récemment montré qu'à cette période était qualifié de "Breton" toute personne avec du sang [[Celtes|celtique]], ce qui pourrait signifier qu'il était originaire de l’[[Évêché breton de Britonia|évêché breton de Mondoñedo-Ferrol]], sur la côte nord de Galice, province au nord-ouest de l'[[Espagne]]<ref>Estensen; Miriam: Terra Australis Incognita: ''The Spanish Quest for the mysterious Great South Land'', page 115. Allen & Unwin, 2006.</ref>.


Il servit dans la marine pour le compte de la couronne espagnole et navigua alors probablement vers les possessions sud-américaines de l'Espagne. À la fin de 1605, on trouve trace de sa nomination comme second de l'expédition dans le [[Pacifique]] de [[Pedro Fernandes de Queirós]].
Il servit dans la marine pour le compte de la couronne espagnole et navigua alors probablement vers les possessions sud-américaines de l'Espagne. À la fin de 1605, on trouve trace de sa nomination comme second de l'expédition dans le [[Pacifique]] de [[Pedro Fernandes de Queirós]].


En décembre [[1605]], l'expédition partit de [[Callao]] dans la colonie espagnole du [[Pérou]], avec Torres comme capitaine du ''San Pedro''. En mai [[1606]], elle atteignit les îles que Queirós nomma ''Austrialia de [[Espiritu Santo]]'' (actuellement dans l'archipel du [[Vanuatu]]).
En décembre [[1605]], l'expédition partit de [[Callao]] dans la colonie espagnole du [[Pérou]], avec Torres comme pilote du ''San Pedro'' et [[Diégo de Prado]] comme capitaine. En mai [[1606]], elle atteignit les îles que Queirós nomma ''Austrialia de [[Espiritu Santo]]'' (actuellement dans l'archipel du [[Vanuatu]]).


Alors qu'il naviguait aux abords de ces îles, le navire de Queirós disparut lors d'une tempête. Après l'avoir recherché sans succès, Torres le déclara perdu en mer et reprit le voyage prévu vers [[Manille]] en passant par les [[Moluques]]. De son côté, le navire de Queiros réussit à rejoindre le [[Mexique]]. Les [[Îles Torrès|îles Torres]] sont nommées d'après lui. Il donne à l'île de [[Rakahanga]] le nom d'''Île du massacre''<ref name="Ile-en-Ile"/>.
Alors qu'il naviguait aux abords de ces îles, le navire de Queirós disparut lors d'une tempête. Après l'avoir recherché sans succès, Torres le déclara perdu en mer et reprit le voyage prévu vers [[Manille]] en passant par les [[Moluques]]. De son côté, le navire de Queiros réussit à rejoindre le [[Mexique]]. Les [[Îles Torrès|îles Torres]] sont nommées d'après lui. Il donne à l'île de [[Rakahanga]] le nom d'''Île du massacre''<ref name="Ile-en-Ile"/>.


En {{date-|juin 1606}}, Torres continua sa navigation. Des vents contraires l'empêchèrent de prendre l'itinéraire le plus direct le long de la côte nord de la [[Nouvelle-Guinée]], il dut ainsi longer la côte sud, par le détroit de 150 km qui porte maintenant son nom. Longtemps on a supposé que Torres avait longé la côte de la Nouvelle-Guinée, mais en 1980 l'historien et marin australien Brett Hilder, de l'[[Université du Queensland]], a démontré qu'il était beaucoup plus probable que Torres a pris un itinéraire plus au sud dans le détroit et donc qu'il aurait certainement aperçu le [[cap York]], l'extrémité la plus septentrionale de l'[[Australie]].
En {{date-|juin 1606}}, Torres continua sa navigation. Des vents contraires l'empêchèrent de prendre l'itinéraire le plus direct le long de la côte nord de la [[Nouvelle-Guinée]], il dut ainsi longer la côte sud, par le détroit de 150 km qui porte maintenant son nom. Longtemps on a supposé que Torres avait longé la côte de la Nouvelle-Guinée, mais en 1980 l'historien et marin australien Brett Hilder, de l'[[Université du Queensland]], a démontré qu'il était beaucoup plus probable que Torres a pris un itinéraire plus au sud dans le détroit et donc qu'il aurait certainement aperçu le [[Cap York (Australie)|cap York]], l'extrémité la plus septentrionale de l'[[Australie]].


Le {{date-|27 octobre}}, Torres atteint l'extrémité occidentale de la Nouvelle-Guinée et fait route au nord de [[Céram]] et [[Misool]] vers la [[mer d'Halmahera]]. Au début de {{date-|janvier 1607}}, il atteint [[Ternate (Moluques)|Ternate]], dans les [[Moluques|îles aux Épices]], qu'il quitte le {{1er}} mai à destination de [[Manille]] où il débarque le {{date-|22 mai}}.
Le {{date-|27 octobre}}, Torres atteint l'extrémité occidentale de la Nouvelle-Guinée et fait route au nord de [[Céram]] et [[Misool]] vers la [[mer d'Halmahera]]. Au début de {{date-|janvier 1607}}, il atteint [[Ternate (Moluques)|Ternate]], dans les [[Moluques|îles aux Épices]], qu'il quitte le {{1er}} mai à destination de [[Manille]] où il débarque le {{date-|22 mai}}.


Torres passa apparemment le reste de sa vie à Manille. Il laissa un compte-rendu écrit de son voyage que le géographe écossais [[Alexander Dalrymple]], qui donna au détroit le nom du navigateur, publia en [[1759]]. [[James Cook]], informé de l'existence de ce détroit, le franchit après sa découverte de la côte orientale de l'[[Australie]] en [[1770]].
Torres passa apparemment le reste de sa vie à Manille. Il laissa un compte-rendu écrit de son voyage, que le géographe [[Écosse|écossais]] [[Alexander Dalrymple]], qui donna au détroit le nom du navigateur, publia en [[1759]]. [[James Cook]], informé de l'existence de ce détroit, le franchit après sa découverte de la côte orientale de l'[[Australie]] en [[1770]].


== Notes ==
== Notes ==

Dernière version du 22 avril 2024 à 12:37

Luis Váez de Torrès
Biographie
Naissance
Voir et modifier les données sur Wikidata
Lieu inconnuVoir et modifier les données sur Wikidata
Décès
Nom dans la langue maternelle
Luis Váez de TorresVoir et modifier les données sur Wikidata
Activités
Explorateur, navigateurVoir et modifier les données sur Wikidata

Luis Váez de Torres est un navigateur espagnol du XVIIe siècle. Il fut le premier navigateur ayant officiellement navigué dans le détroit qui sépare l'Australie de l'île de Nouvelle-Guinée et qui maintenant porte son nom francisé, le détroit de Torrès[1].

Biographie[modifier | modifier le code]

L'année et son lieu de naissance restent inconnus. Il serait né aux alentours de 1565 puisqu'on suppose qu'il avait environ quarante ans en 1606. On ne sait rien de ses origines. Depuis le XIXe siècle, il est considéré par les Portugais et par certains historiens britanniques comme portugais sans pour autant apporter davantage de preuve que la consonance de son nom, consonance qui toutefois pourrait également être galicienne. Cependant et avec certitude, tous les écrits et correspondances de Luis Vaez De Torres ont été rédigés en espagnol et n'ont jamais fait référence au Portugal. Sa dévotion à la monarchie d'Espagne n'a non plus jamais été contestée. Torres était également appelé "le Breton" par ses équipages, mais il a été récemment montré qu'à cette période était qualifié de "Breton" toute personne avec du sang celtique, ce qui pourrait signifier qu'il était originaire de l’évêché breton de Mondoñedo-Ferrol, sur la côte nord de Galice, province au nord-ouest de l'Espagne[2].

Il servit dans la marine pour le compte de la couronne espagnole et navigua alors probablement vers les possessions sud-américaines de l'Espagne. À la fin de 1605, on trouve trace de sa nomination comme second de l'expédition dans le Pacifique de Pedro Fernandes de Queirós.

En décembre 1605, l'expédition partit de Callao dans la colonie espagnole du Pérou, avec Torres comme pilote du San Pedro et Diégo de Prado comme capitaine. En mai 1606, elle atteignit les îles que Queirós nomma Austrialia de Espiritu Santo (actuellement dans l'archipel du Vanuatu).

Alors qu'il naviguait aux abords de ces îles, le navire de Queirós disparut lors d'une tempête. Après l'avoir recherché sans succès, Torres le déclara perdu en mer et reprit le voyage prévu vers Manille en passant par les Moluques. De son côté, le navire de Queiros réussit à rejoindre le Mexique. Les îles Torres sont nommées d'après lui. Il donne à l'île de Rakahanga le nom d'Île du massacre[1].

En , Torres continua sa navigation. Des vents contraires l'empêchèrent de prendre l'itinéraire le plus direct le long de la côte nord de la Nouvelle-Guinée, il dut ainsi longer la côte sud, par le détroit de 150 km qui porte maintenant son nom. Longtemps on a supposé que Torres avait longé la côte de la Nouvelle-Guinée, mais en 1980 l'historien et marin australien Brett Hilder, de l'Université du Queensland, a démontré qu'il était beaucoup plus probable que Torres a pris un itinéraire plus au sud dans le détroit et donc qu'il aurait certainement aperçu le cap York, l'extrémité la plus septentrionale de l'Australie.

Le , Torres atteint l'extrémité occidentale de la Nouvelle-Guinée et fait route au nord de Céram et Misool vers la mer d'Halmahera. Au début de , il atteint Ternate, dans les îles aux Épices, qu'il quitte le 1er mai à destination de Manille où il débarque le .

Torres passa apparemment le reste de sa vie à Manille. Il laissa un compte-rendu écrit de son voyage, que le géographe écossais Alexander Dalrymple, qui donna au détroit le nom du navigateur, publia en 1759. James Cook, informé de l'existence de ce détroit, le franchit après sa découverte de la côte orientale de l'Australie en 1770.

Notes[modifier | modifier le code]

  1. a et b Luis Váez de Torres entre la Nouvelle-Guinée et l’Australie par Annie Baert, Île en île (21/03/2009)
  2. Estensen; Miriam: Terra Australis Incognita: The Spanish Quest for the mysterious Great South Land, page 115. Allen & Unwin, 2006.

Lien externe[modifier | modifier le code]