« Rabaul » : différence entre les versions

	Rabaul
	; Rabaul vue depuis l'observatoire volcanologique.
Administration
Pays	Papouasie-Nouvelle-Guinée
Région	Nouvelle-Bretagne orientale
District	District de Kokopo
Démographie
Population	7 024 hab. (2009)
Géographie
Coordonnées	4° 12′ 00″ sud, 152° 11′ 00″ est
Localisation
	Rabaul
	Rabaul
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Rabaul est une ville de Nouvelle-Bretagne, la plus grande île de l'archipel Bismarck (Papouasie-Nouvelle-Guinée). Elle fut jusqu'en 1994 la capitale de la partie orientale de l'île. Avec 12 000 habitants, elle est située à 20 kilomètres de la nouvelle capitale provinciale, Kokopo, si bien que cette nouvelle ville et son nouvel aéroport sont souvent appelés « Rabaul ».

Histoire[modifier | modifier le code]

À l'époque de la Nouvelle-Guinée allemande, les Allemands en établirent la capitale dans la ville nouvellement construite de Rabaul, qui signifie mangrove en kuanua (la langue locale) car la ville a été construite sur une ancienne mangrove. C'est à Rabaul que débarquent 1 500 soldats australiens en 1914.

Articles détaillés : Campagne de Nouvelle-Guinée (1914) et Théâtre océanien de la Première Guerre mondiale.

Après la Première Guerre mondiale, la Nouvelle-Guinée orientale fut attribuée au Royaume-Uni et Rabaul devint la capitale du Territoire de la Nouvelle-Guinée, rattaché à l'Australie.

Seconde Guerre mondiale[modifier | modifier le code]

Après l'attaque de Pearl Harbor, il était évident que la Nouvelle-Guinée serait bientôt attaquée. En décembre 1941, l'ensemble des femmes et des enfants blancs furent évacués de la ville. En janvier 1942, un premier bombardement par le Japon annonçait l'invasion prochaine.

Après l'occupation, les Japonais installèrent à Rabaul une base importante qui devint en outre le quartier général de la 17^e armée. Des kilomètres de tunnels furent creusés pour protéger les installations et, en 1943, il y avait environ 110 000 soldats japonais à Rabaul.

Le 18 avril 1943, l'avion de l'amiral Isoroku Yamamoto, de la Marine impériale japonaise et architecte de l'attaque japonaise sur Pearl Harbor, fut abattu par des chasseurs américains après avoir décollé de Rabaul. Son itinéraire était connu parce que les Américains avaient, à ce moment-là, déchiffré les codes japonais.

Plutôt que d'attaquer directement Rabaul, les Alliés choisirent de neutraliser la base navale japonaise. Ils établirent, au fur et à mesure de leurs conquêtes, un réseau de bases qui coupa Rabaul de ses lignes de ravitaillement et soumirent la ville à un pilonnage intensif. Du 5 au 11 novembre 1943, les Américains lancèrent des raids aériens à partir de leurs porte-avions pour empêcher une contre-attaque navale japonaise alors que les GI débarquaient au cap Torokina (Bougainville). Ces raids infligèrent de lourdes pertes à la flotte japonaise et mirent fin à l'importance de Rabaul comme base navale. Devenue inutile, coupée de ses renforts et sous les attaques incessantes de l'opération Cartwheel, elle se rendit à la fin de la guerre en août 1945, alors que la famine y sévissait. La ville fut reconstruite après le départ des Japonais et les Australiens y revinrent.

Lors de l'indépendance de la Papouasie-Nouvelle-Guinée, en 1975, Rabaul devint un chef-lieu de district, atteignant 30 000 habitants en 1990.

Éruptions volcaniques[modifier | modifier le code]

La ville est construite au fond d'un golfe qui est l'ancienne caldeira d'un grand volcan préhistorique ; des cônes et cratères secondaires l'encadrent. En 1878, une éruption provoque la naissance d'un volcan dans le port. Une colonne plinienne se forme et les retombées des ponces recouvrent la mer d'une couche de 2 m qui empêche toute navigation^[1]. Le 29 mai 1937, deux volcans, le Tavurvur et le Vulcan, entrèrent en éruption et tuèrent 507 personnes en causant d'énormes dégâts.

Après des alertes en 1983 et 1984, le Tavurvur et le Vulcan entrèrent à nouveau en éruption en 1994, détruisant l'aéroport et ensevelissant 80 % de la ville sous les cendres. Grâce au plan d'évacuation, il n'y eut que très peu de morts : quatre personnes victimes des cendres et une foudroyée^[2]. C'est alors que la capitale du district fut transférée 20 km plus loin, à Kokopo.

Personnalités liées à la communauté[modifier | modifier le code]

Michael Somare (1936-2021), « père de l’indépendance » de Papouasie-Nouvelle-Guinée.

Notes et références[modifier | modifier le code]

↑ Fabuleux volcans, éd. Artemis (ISBN 978-2844-16050-8).
↑ (en) « Peaceful Rabaul was known as the 'pearl of the Pacific'. Then the earth cracked open », ABC News,‎ 27 août 2023 (lire en ligne, consulté le 23 avril 2024)

Liens externes[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

Rabaul, sur Wikimedia Commons

Portail de la Papouasie-Nouvelle-Guinée

[1] Fabuleux volcans, éd. Artemis (ISBN 978-2844-16050-8).

[2] (en) « Peaceful Rabaul was known as the 'pearl of the Pacific'. Then the earth cracked open », ABC News,‎ 27 août 2023 (lire en ligne, consulté le 23 avril 2024)

[1]

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-{{Voir homonyme|Rabaul (volcan)}}
+{{Voir homonymie|Rabaul (homonymie)}}
 {{Infobox Ville de Papouasie-Nouvelle-Guinée
  | nom            = Rabaul
- | image          =
+ | image          =Rabaul from Vulcanology Observatory.jpg
- | légende        =
+ | légende        =Rabaul vue depuis l'observatoire volcanologique.
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  | année_pop      = 2009
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-'''Rabaul''' est une ville de [[Nouvelle-Bretagne]], la plus grande de l'[[archipel Bismarck]], qui fait partie de la [[Papouasie-Nouvelle-Guinée]]. Elle fut jusqu'en [[1994]] la capitale de la [[Nouvelle-Bretagne orientale|partie orientale de l'île]]. Avec {{nombre|12000|habitants}}, elle est située à {{unité|20|kilomètres}} de la nouvelle capitale provinciale, [[Kokopo]], si bien que cette nouvelle ville et son nouvel aéroport sont souvent appelés « Rabaul ».
+'''Rabaul''' est une ville de [[Nouvelle-Bretagne]], la plus grande île de l'[[archipel Bismarck]] ([[Papouasie-Nouvelle-Guinée]]). Elle fut jusqu'en [[1994]] la capitale de la [[Nouvelle-Bretagne orientale|partie orientale de l'île]]. Avec {{nombre|12000|habitants}}, elle est située à {{unité|20|kilomètres}} de la nouvelle capitale provinciale, [[Kokopo]], si bien que cette nouvelle ville et son nouvel aéroport sont souvent appelés « Rabaul ».
 == Histoire ==
-À l'époque où la [[Nouvelle-Guinée orientale]] était une colonie allemande, ceux-ci en établirent la capitale dans la ville nouvellement construite de Rabaul. Rabaul signifie [[mangrove]] en [[kuanua]] (la langue locale), car la ville a été construite sur une ancienne mangrove.
+À l'époque de la [[Nouvelle-Guinée allemande]], les [[Empire allemand|Allemands]] en établirent la capitale dans la ville nouvellement construite de Rabaul, qui signifie [[mangrove]] en [[kuanua]] (la langue locale) car la ville a été construite sur une ancienne mangrove.
+C'est à Rabaul que débarquent {{formatnum:1500}} soldats [[Australie|australiens]] en [[1914]].
+{{Article détaillé|Campagne de Nouvelle-Guinée (1914)|Théâtre océanien de la Première Guerre mondiale}}
-Après la [[Première Guerre mondiale]], la Nouvelle-Guinée orientale fut attribuée à la [[Grande-Bretagne]], et Rabaul devint la capitale du Territoire de la Nouvelle-Guinée, rattaché à l'[[Australie]].
+Après la [[Première Guerre mondiale]], la Nouvelle-Guinée orientale fut attribuée au [[Royaume-Uni]] et Rabaul devint la capitale du Territoire de la Nouvelle-Guinée, rattaché à l'[[Australie]].
 === Seconde Guerre mondiale ===
-Après l'[[attaque de Pearl Harbor]], il était évident que la Nouvelle-Guinée serait bientôt attaquée. En décembre [[1941]], l'ensemble des femmes et des enfants blancs fut évacué de la ville. En janvier [[1942]], un premier bombardement par le [[Japon]] annonçait l'invasion prochaine.
+Après l'[[attaque de Pearl Harbor]], il était évident que la Nouvelle-Guinée serait bientôt attaquée. En {{date|décembre 1941}}, l'ensemble des femmes et des enfants blancs furent évacués de la ville. En {{date|janvier 1942}}, un premier bombardement par le [[Japon]] annonçait l'[[invasion de Rabaul|invasion]] prochaine.
 [[Fichier:Japanese boats in Rabaul tunnel.jpg|thumb|upright|Barges de débarquement japonaises dans un des tunnels de Rabaul.]]
-Après l'occupation, les Japonais développèrent à Rabaul une base importante et devient en autre le quartier général de la [[17e armée (Japon)|{{17e}} armée]]. Des kilomètres de tunnels furent creusés pour protéger les installations et en [[1943]], il y avait environ {{nombre|110000|soldats}} japonais à Rabaul.
+Après l'occupation, les Japonais installèrent à Rabaul une base importante qui devint en outre le quartier général de la [[17e armée (Japon)|{{17e|armée}}]]. Des kilomètres de tunnels furent creusés pour protéger les installations et, en [[1943]], il y avait environ {{nombre|110000|soldats}} japonais à Rabaul.
-Le {{date|18|avril|1943}}, l'avion de l'amiral [[Isoroku Yamamoto]], amiral de la [[marine impériale japonaise]] et architecte de l'attaque japonaise sur Pearl Harbor, fut abattu par des chasseurs américains après avoir décollé de Rabaul. Son itinéraire était connu parce que les Américains avaient, à ce moment-là, déchiffré les codes japonais.
+Le {{date|18|avril|1943}}, l'avion de l'amiral [[Isoroku Yamamoto]], de la [[Marine impériale japonaise]] et architecte de l'attaque japonaise sur Pearl Harbor, fut abattu par des [[Avion de chasse|chasseurs]] américains après avoir décollé de Rabaul. Son itinéraire était connu parce que les [[États-Unis|Américains]] avaient, à ce moment-là, déchiffré les codes japonais.
-Plutôt que d'attaquer directement Rabaul, les [[Alliés de la Seconde Guerre mondiale|Alliés]] choisirent de neutraliser la base navale japonaise. Ils établirent, au fur et à mesure de leurs conquêtes, un réseau de bases qui coupa Rabaul de ses lignes de ravitaillement, et soumirent la ville à un pilonnage intensif. Du 5 au 11 novembre 1943, les Américains lancèrent des raids aériens à partir de leurs porte-avions pour empêcher une contre-attaque navale japonaise alors que les GIs débarquaient au Cap Torokina ([[Île Bougainville|Bougainville]]). Ces raids infligèrent de lourdes pertes à la flotte japonaise et mirent fin à l'importance de Rabaul comme base navale. Devenue inutile, coupée de ses renforts et sous les attaques incessantes de l'[[operation Cartwheel]], elle se rendit à la fin de la guerre en [[août 1945]], alors que la famine y sévissait. La ville fut reconstruite après le départ des Japonais et les Australiens y revinrent.
+Plutôt que d'attaquer directement Rabaul, les [[Alliés de la Seconde Guerre mondiale|Alliés]] choisirent de [[Neutralisation de Rabaul|neutraliser la base navale japonaise]]. Ils établirent, au fur et à mesure de leurs conquêtes, un réseau de bases qui coupa Rabaul de ses lignes de ravitaillement et soumirent la ville à un pilonnage intensif. Du [[5 novembre|5]] au {{date|11 novembre 1943}}, les Américains [[Bombardement de Rabaul (1943)|lancèrent des raids aériens]] à partir de leurs [[porte-avions]] pour empêcher une contre-attaque navale japonaise alors que les [[GI (soldat)|GI]] [[Opération Cherryblossom|débarquaient au cap Torokina]] ([[Bougainville (île)|Bougainville]]). Ces raids infligèrent de lourdes pertes à la flotte japonaise et mirent fin à l'importance de Rabaul comme base navale. Devenue inutile, coupée de ses renforts et sous les attaques incessantes de l'[[opération Cartwheel|opération ''Cartwheel'']], elle se rendit à la fin de la guerre en [[août 1945]], alors que la famine y sévissait. La ville fut reconstruite après le départ des Japonais et les Australiens y revinrent.
 Lors de l'indépendance de la Papouasie-Nouvelle-Guinée, en [[1975]], Rabaul devint un chef-lieu de district, atteignant {{nombre|30000|habitants}} en [[1990]].
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 === Éruptions volcaniques ===
 [[Fichier:Rabaul Volcanoe.jpg|thumb|Le Tarvurvur en 2010.]]
-La ville est construite au fond d'un golfe qui est l'ancienne [[caldeira]] d'un grand [[volcan]] préhistorique ; des cônes et cratères secondaires l'encadrent. En [[1878]], une éruption provoque la naissance d'un volcan dans le port. Une colonne plinienne se forme, et les retombées des ponces recouvrent la mer d'une couche de {{unité|2|m}} qui empêche toute navigation<ref>''Fabuleux volcans'', {{éd.}} Artemis {{ISBN|978-2844-16050-8}}.</ref>. Le 29 mai [[1937]], deux volcans, [[Rabaul (volcan)|Tavurvur et Vulcan]], entrèrent en éruption et tuèrent {{nombre|507|personnes}} en causant d'énormes dégâts.
+La ville est construite au fond d'un golfe qui est l'ancienne [[caldeira]] d'un grand [[volcan]] préhistorique ; des cônes et cratères secondaires l'encadrent. En [[1878]], une éruption provoque la naissance d'un volcan dans le port. Une colonne plinienne se forme et les retombées des ponces recouvrent la mer d'une couche de {{unité|2|m}} qui empêche toute navigation<ref>''Fabuleux volcans'', {{éd.}} Artemis {{ISBN|978-2844-16050-8}}.</ref>. Le {{date|29 mai 1937}}, deux volcans, [[Rabaul (volcan)|le Tavurvur et le Vulcan]], entrèrent en éruption et tuèrent {{nombre|507|personnes}} en causant d'énormes dégâts.
+Après des alertes en [[1983]] et [[1984]], le Tavurvur et le Vulcan entrèrent à nouveau en [[Éruption_volcanique|éruption]] en [[1994]], détruisant l'aéroport et ensevelissant 80 % de la ville sous les cendres. Grâce au plan d'évacuation, il n'y eut que très peu de morts : quatre personnes victimes des cendres et une foudroyée<ref>{{Article|langue=en-AU|titre=Peaceful Rabaul was known as the 'pearl of the Pacific'. Then the earth cracked open|périodique=ABC News|date=2023-08-27|lire en ligne=https://www.abc.net.au/news/science/2023-08-28/volcanic-eruption-png-rabaul-destroyed-1994-revisiting-ruins/102541138|consulté le=2024-04-23}}</ref>. C'est alors que la capitale du district fut transférée {{unité|20|km}} plus loin, à [[Kokopo]].
+== Personnalités liées à la communauté ==
-Après des alertes en [[1983]] et [[1984]], le Tavurvur et Vulcan entrèrent à nouveau en [[Éruption_volcanique|éruption]] en [[1994]], détruisant l'aéroport et ensevelissant 80 % de la ville sous les cendres. Grâce au plan d'évacuation, il n'y eut aucune victime<ref>« Les Volcans » dans ''Géo'' hors-série, octobre 2000, {{p.}}105.</ref>. C'est alors que la capitale du district fut transférée {{unité|20|km}} plus loin, à [[Kokopo]].
+* [[Michael Somare]] (1936-2021), « père de l’indépendance » de [[Papouasie-Nouvelle-Guinée]].
 == Notes et références ==
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