« Unterseeboot » : différence entre les versions

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Contenu supprimé Contenu ajouté
Aucun résumé des modifications
Balises : Modification par mobile Modification par le web mobile
Couleys (discuter | contributions)
(15 versions intermédiaires par 14 utilisateurs non affichées)
Ligne 1 : Ligne 1 :
[[Image:U-995 Marineehrenmal Laboe.jpg|vignette|[[Unterseeboot 995|U-995]] au [[Mémorial naval de Laboe]].]]
[[Image:U-995 Marineehrenmal Laboe.jpg|vignette|[[Unterseeboot 995|U-995]] au [[Mémorial naval de Laboe]].]]
[[Fichier:Bundesarchiv DVM 10 Bild-23-63-65, U-Boot U 36.jpg|vignette|[[Unterseeboot 36 (1936)|U-36]], photo de 1936.]]
[[Fichier:Bundesarchiv DVM 10 Bild-23-63-65, U-Boot U 36.jpg|vignette|[[Unterseeboot 36 (1936)|U-36]], photo de 1936.]]
Le terme '''U-Boot''' (abréviation d''''Unterseeboot''' qui signifie [[sous-marin]] en [[allemand]], au pluriel '''U-Boote''' selon la règle orthographique et la graphie allemandes, ou '''U-Boots''' selon la [[Rectifications orthographiques du français en 1990|réforme de l'orthographe française de 1990]]) désigne les [[sous-marin]]s [[allemands]] des deux [[guerre mondiale|guerres mondiales]]. Ils sont célèbres pour leurs campagnes d'attaques de convois de ravitaillement partant des [[États-Unis]] et du [[Canada]] pour l'[[Europe]]. Ce sont le plus souvent des [[Sous-marin d'attaque conventionnel|sous-marins d'attaque conventionnels]].
Le terme '''U-Boot''' (abréviation d''''Unterseeboot''' qui signifie [[sous-marin]] en [[allemand]], au pluriel '''U-Boote''' selon la règle orthographique et la graphie allemandes, ou '''U-Boots''' selon la [[Rectifications orthographiques du français en 1990|réforme de l'orthographe française de 1990]]) désigne les [[sous-marin]]s [[allemands]] des deux [[guerre mondiale|guerres mondiales]]. Ils sont célèbres, entre autres, pour leurs [[Bataille de l'Atlantique (1939-1945)|campagnes d'attaques de convois de ravitaillement]] partant des [[États-Unis]] et du [[Canada]] pour l'[[Europe]]. Ce sont le plus souvent des [[Sous-marin d'attaque conventionnel|sous-marins d'attaque conventionnels]].


Le terme ''U-Boot'' est généralement utilisé en français pour désigner :
Le terme ''U-Boot'' est généralement utilisé en français pour désigner :
Ligne 17 : Ligne 17 :
Dans la [[Kaiserliche Marine|marine impériale allemande]], le premier sous-marin [[Unterseeboot 1 (1906)|(U-1)]] a été livré en {{date-|décembre 1906}}. Lorsque la guerre éclate en {{date-|août 1914}}, elle en aligne 28.
Dans la [[Kaiserliche Marine|marine impériale allemande]], le premier sous-marin [[Unterseeboot 1 (1906)|(U-1)]] a été livré en {{date-|décembre 1906}}. Lorsque la guerre éclate en {{date-|août 1914}}, elle en aligne 28.


Les U-Boote<ref>{{Ouvrage |langue= fr|auteur1= Gary Sheffield|titre= La première Guerre mondiale en 100 objets|sous-titre= Ces objets qui ont écrit l'histoire de la grande guerre|lieu=Paris |éditeur=Elcy éditions |collection= |année= 2013|volume= |tome= |pages totales= 256|passage= 166-169|isbn=978 2 753 20832 2 |lire en ligne= }}.</ref> sont lancés dans une guerre sous-marine « totale » (sans distinction de la nationalité du navire, et sans faire de différence entre navires civils et militaires) au début de la guerre. Le {{date-|22 septembre 1914}}, le [[Unterseeboot 9 (1910)|U-9]] torpille trois croiseurs britanniques en mer du Nord. En {{date-|mai 1915}}, le U-20 coule le paquebot [[RMS Lusitania|RMS ''Lusitania'']]. Des {{unité|1195|personnes}} qui périssent à la suite de ce torpillage, 123 étaient des civils américains (les chiffres donnés sur la page [[RMS Lusitania|Lusitania]] sont légèrement différents), dont un célèbre producteur de théâtre et un membre de la [[famille Vanderbilt]]. Parmi les victimes, se trouve aussi [[Marie Depage]], épouse du docteur [[Antoine Depage]], médecin-chef de l'hôpital militaire belge de l'[[Ambulance de l'Océan|Océan]] et infirmière dans les services médicaux de l'armée belge luttant sur le front de l'Yser. Elle venait de faire une tournée de conférences dans plusieurs villes des États-Unis où la cause belge suscitait les sympathies depuis les massacres subis par les civils belges lors de l'invasion allemande de 1914. La personnalité de plusieurs victimes et aussi le fait que de nombreux civils américains soient morts dans le torpillage, alors que les États-Unis sont encore neutres en 1915, sont les causes d'un fort ressentiment dans l'opinion publique américaine envers l'Allemagne. Le président américain [[Woodrow Wilson]] menace l'Allemagne et exige réparation. Pour éviter que les États-Unis n'entrent en guerre aux côtés des alliés, l'Allemagne suspend ses attaques sous-marines contre les bateaux neutres.
Les U-Boote<ref>{{Ouvrage |langue= fr|auteur1= Gary Sheffield|titre= La Première Guerre mondiale en 100 objets|sous-titre= Ces objets qui ont écrit l'histoire de la grande guerre|lieu=Paris |éditeur=Elcy éditions |année= 2013|pages totales= 256|passage= 166-169|isbn=978 2 753 20832 2 |lire en ligne= }}.</ref> sont lancés dans une guerre sous-marine « totale » (sans distinction de la nationalité du navire, et sans faire de différence entre navires civils et militaires) au début de la guerre. Le {{date-|22 septembre 1914}}, le [[Unterseeboot 9 (1910)|U-9]] torpille trois croiseurs britanniques en mer du Nord. En {{date-|mai 1915}}, le U-20 coule le paquebot [[RMS Lusitania|RMS ''Lusitania'']]. Des {{unité|1195|personnes}} qui périssent à la suite de ce torpillage, 123 étaient des civils américains (les chiffres donnés sur la page [[RMS Lusitania|Lusitania]] sont légèrement différents), dont un célèbre producteur de théâtre et un membre de la [[famille Vanderbilt]]. Parmi les victimes, se trouve aussi [[Marie Depage]], épouse du docteur [[Antoine Depage]], médecin-chef de l'hôpital militaire belge de l'[[Ambulance de l'Océan|Océan]] et infirmière dans les services médicaux de l'armée belge luttant sur le front de l'Yser. Elle venait de faire une tournée de conférences dans plusieurs villes des États-Unis où la cause belge suscitait les sympathies depuis les massacres subis par les civils belges lors de l'invasion allemande de 1914. La personnalité de plusieurs victimes et aussi le fait que de nombreux civils américains soient morts dans le torpillage, alors que les États-Unis sont encore neutres en 1915, sont les causes d'un fort ressentiment dans l'opinion publique américaine envers l'Allemagne. Le président américain [[Woodrow Wilson]] menace l'Allemagne et exige réparation. Pour éviter que les États-Unis n'entrent en guerre aux côtés des alliés, l'Allemagne suspend ses attaques sous-marines contre les bateaux neutres.


Toutefois, l'Allemagne annonce, près de deux ans plus tard, le {{date-|31 janvier 1917}}, que ses U-Boote vont engager à nouveau une guerre sous-marine totale. L'opinion américaine ayant entre-temps évolué dans un sens plus favorable à l'entrée en guerre des États-Unis, cette décision est prise comme une déclaration de guerre par les Américains. C'est un facteur déterminant dans [[États-Unis dans la Première Guerre mondiale|l'entrée en guerre des États-Unis]] aux côtés des alliés le {{date-|6 avril}} suivant.
Toutefois, l'Allemagne annonce, près de deux ans plus tard, le {{date-|31 janvier 1917}}, que ses U-Boote vont engager à nouveau une guerre sous-marine totale. L'opinion américaine ayant entre-temps évolué dans un sens plus favorable à l'entrée en guerre des États-Unis, cette décision est prise comme une déclaration de guerre par les Américains. C'est un facteur déterminant dans [[États-Unis dans la Première Guerre mondiale|l'entrée en guerre des États-Unis]] aux côtés des alliés le {{date-|6 avril}} suivant.
Ligne 25 : Ligne 25 :
Sur les {{nombre|375|U-Boote}} opérant durant la [[Première Guerre mondiale]], {{nombre|274|U-Boote}} coulèrent {{unité|6394|navires}} marchands représentant {{unité|12800733|[[tonneau (unité)|tonneaux]]}} et une centaine de navires de guerre représentant {{unité|366490|tonnes}}.
Sur les {{nombre|375|U-Boote}} opérant durant la [[Première Guerre mondiale]], {{nombre|274|U-Boote}} coulèrent {{unité|6394|navires}} marchands représentant {{unité|12800733|[[tonneau (unité)|tonneaux]]}} et une centaine de navires de guerre représentant {{unité|366490|tonnes}}.


229 ont été perdus dont 178 en opérations et sur {{nombre|13000|officiers}} et matelots ayant servi dans les U-Boote, {{nombre|515|officiers}} et {{nombre|4849|marins}} ont trouvé la mort au combat, soit 40 % des effectifs<ref>Jean-Philippe Dallies-Labourdette, ''Les U-Boote du Kaiser'', Histoire et collections, 2009, {{ISBN|978-2-913903-95-1}}.</ref>.
229 ont été perdus dont 178 en opérations et sur {{nombre|13000|officiers}} et matelots ayant servi dans les U-Boote, {{nombre|515|officiers}} et {{nombre|4849|marins}} ont trouvé la mort au combat, soit 40 % des effectifs<ref>Jean-Philippe Dallies-Labourdette, ''Les U-Boote du Kaiser'', [[Histoire & Collections]], 2009, {{ISBN|978-2-913903-95-1}}.</ref>.


La [[Kaiserliche Marine]] utilisa plusieurs types de U-Boote suivant les évolutions technologiques :
La [[Kaiserliche Marine]] utilisa plusieurs types de U-Boote suivant les évolutions technologiques :
Ligne 65 : Ligne 65 :
| [[Kaiserliche Werft Danzig|Kaiserliche Werft]] || [[Gdańsk|Danzig]] || 46
| [[Kaiserliche Werft Danzig|Kaiserliche Werft]] || [[Gdańsk|Danzig]] || 46
|-
|-
| [[Reiherstiegw.]] || [[Hambourg]] || 3
| [[Reiherstiegw.]]|| [[Hambourg]] || 3
|-
|-
| [[H. C. Stülcken Sohn]] || [[Hambourg]] || 1
| [[H. C. Stülcken Sohn]] || [[Hambourg]] || 1
Ligne 107 : Ligne 107 :
== Seconde Guerre mondiale ==
== Seconde Guerre mondiale ==
{{article détaillé|Blocus de l'Allemagne (1939-1945)|Bataille de l'Atlantique (1939-1945)|Bataille des Caraïbes|Liste des U-Boote de la Seconde Guerre mondiale}}
{{article détaillé|Blocus de l'Allemagne (1939-1945)|Bataille de l'Atlantique (1939-1945)|Bataille des Caraïbes|Liste des U-Boote de la Seconde Guerre mondiale}}
Le [[traité de Versailles]] signé en [[1919]] entérine la défaite de l'Allemagne au cours de la [[Première Guerre mondiale]]. Elle ne peut plus posséder qu'une force défensive : il lui est interdit d'avoir une aviation, des sous-marins et des [[porte-avions]]. La [[marine de guerre|marine]] est limitée à {{unité|108000|tonnes}}, et aucun navire ne doit jauger plus de {{unité|10000|tonnes}}. Après l'arrivée au pouvoir de [[Adolf Hitler|Hitler]], un [[Traité naval germano-britannique|accord naval bilatéral entre le Royaume-Uni et l'Allemagne]] est conclu en [[1935]]. Les signataires stipulent que l'Allemagne peut construire 35 % du [[tonnage]] de surface et 45 % du tonnage sous-marin de la [[Royal Navy]].
Les U-Boote furent une composante prééminente de la [[Bataille de l'Atlantique (1939-1945)|seconde bataille de l'Atlantique]], qui dura jusqu'à la fin de la guerre. La stratégie de l'amiral [[Karl Dönitz|Dönitz]], ''[[Befehlshaber der U-Boote]]'' (BdU, commandant des U-Boote) était d'étrangler le Royaume-Uni qui continuait le combat contre l'Allemagne nazie, en coulant les navires qui traversaient l'Atlantique pour le ravitailler.


Les U-Boote furent une composante prééminente de la [[Bataille de l'Atlantique (1939-1945)|seconde bataille de l'Atlantique]], qui dura jusqu'à la fin de la guerre. La stratégie de l'amiral [[Karl Dönitz|Dönitz]], ''[[Befehlshaber der U-Boote]]'' (BdU, commandant des U-Boote), était d'étrangler le Royaume-Uni qui continuait le combat contre l'Allemagne nazie, en coulant les navires qui traversaient l'Atlantique pour le ravitailler.
Durant les premiers mois de la guerre les U-Boote accumulent les succès. Fin 1939, l'[[Unterseeboot 47 (1938)|U-47]] commandé par [[Günther Prien]], se jouant de toutes les défenses, pénètre dans la baie de Scapa Flow (au nord de l'Écosse), base navale de la ''[[Home Fleet]]'' britannique, et coule le cuirassé {{HMS|Royal Oak|08|2}}. Le public découvre, outre le commandant Prien, les autres as des sous-marins (Kretschmer, Schepke, Endrass), dont Churchill a dit, plus tard, qu'il fut le seul péril qu'il redouta réellement pendant la guerre.

En 1939, Dönitz publie un livre<ref group=N>Karl Dönitz, ''Die U-Bootenwaffe'' (« L'Arme sous-marine »), Berlin, 1939, Mittler.</ref> dans lequel il estime que l'Allemagne a besoin de trois cents sous-marins{{note|texte=Selon Padfield, il est difficile de comprendre comment Dönitz arrive à ce nombre de trois cents ; mais c'est celui repris sans discussion dans la plupart des ouvrages traitant de la bataille de l'Atlantique{{sfn|Padfield|1986|p=162-163}}.|group=N}} pour être en mesure d'atteindre son objectif{{sfn|Padfield|1986|p=162}}. Sur ce nombre, 90 seraient en embuscade, par groupes de trois, pour intercepter les convois empruntant les trois principales routes identifiées : Atlantique nord, centre de l'Atlantique et le long des côtes africaines, passé [[Gibraltar]]{{sfn|Padfield|1986|p=448|loc=carte}}. Mais la planification allemande de construction pour la marine de guerre ([[Plan Z (Allemagne)|« plan Z »]]) de 1935 ne prévoit que {{nobr|249 sous-marins}} de tous types, c'est-à-dire uniquement 152<ref group=N>À savoir 90 de type VIIb et 60 de type IX. Les autres sont soit des sous-marins côtiers, soit des modèles en vogue comme des croiseurs sous-marins (similaires au [[Surcouf (sous-marin)|''Surcouf'']] français), ou des « sous-marins d'escadre » destinés à ouvrir les routes aux forces de surface.</ref> correspondant à la vision de Dönitz. À l'ouverture des hostilités, le 3 septembre 1939, il dispose en tout et pour tout de 57 U-Boote : 18 dans l'Atlantique, 21 en [[mer du Nord]], 10 dans la [[Mer Baltique|Baltique]] et 8 autres non opérationnels{{sfn|Brézet|2011|p=102}}.

Durant les premiers mois de la guerre les U-Boote accumulent les succès. Le 14 octobre 1939, l'[[Unterseeboot 47 (1938)|U-47]] commandé par [[Günther Prien]], se jouant de toutes les défenses, pénètre dans la baie de [[Scapa Flow]] (au nord de l'Écosse), base navale de la ''[[Home Fleet]]'' britannique, et coule le cuirassé {{HMS|Royal Oak|08|2}}. Le public découvre, outre le commandant Prien, les autres as des sous-marins (Kretschmer, Schepke, Endrass), dont Churchill a dit, plus tard, qu'il fut le seul péril qu'il redouta réellement pendant la guerre.


En quittant, après {{date-|juin 1940}} et l'occupation de la France, leur base de [[Wilhelmshaven]] pour cinq ports du littoral atlantique français : [[Base sous-marine de Brest|Brest]], [[Base sous-marine de Lorient|Lorient]], [[Base sous-marine de Saint-Nazaire|Saint-Nazaire]], [[Grand port maritime de La Rochelle|La Rochelle]] ([[La Pallice]]) et [[Base sous-marine de Bordeaux|Bordeaux]], les U-Boote augmentent considérablement leur rayon d'action, tout en évitant la mer du Nord et la Manche, secteurs à la fois dangereux et pauvres en cibles.
En quittant, après {{date-|juin 1940}} et l'occupation de la France, leur base de [[Wilhelmshaven]] pour cinq ports du littoral atlantique français : [[Base sous-marine de Brest|Brest]], [[Base sous-marine de Lorient|Lorient]], [[Base sous-marine de Saint-Nazaire|Saint-Nazaire]], [[Grand port maritime de La Rochelle|La Rochelle]] ([[La Pallice]]) et [[Base sous-marine de Bordeaux|Bordeaux]], les U-Boote augmentent considérablement leur rayon d'action, tout en évitant la mer du Nord et la Manche, secteurs à la fois dangereux et pauvres en cibles.
Ligne 115 : Ligne 119 :
À la tactique des convois mise en œuvre par l'amirauté pour protéger les cargos, Dönitz réplique en groupant ses « [[Rudeltaktik|Loups gris]] » en groupes, comparés à des meutes animales, notamment de [[loup]]s. Lorsqu'un sous-marin ou un avion de reconnaissance ([[Focke-Wulf Fw 200|Condor]]) repérait un convoi, il indiquait sa position au BdU qui lançait alors à la poursuite du convoi les sous-marins présents dans la zone. Une fois réunis, ils lançaient alors des attaques meurtrières sur des convois insuffisamment protégés.
À la tactique des convois mise en œuvre par l'amirauté pour protéger les cargos, Dönitz réplique en groupant ses « [[Rudeltaktik|Loups gris]] » en groupes, comparés à des meutes animales, notamment de [[loup]]s. Lorsqu'un sous-marin ou un avion de reconnaissance ([[Focke-Wulf Fw 200|Condor]]) repérait un convoi, il indiquait sa position au BdU qui lançait alors à la poursuite du convoi les sous-marins présents dans la zone. Une fois réunis, ils lançaient alors des attaques meurtrières sur des convois insuffisamment protégés.


Immédiatement après l'entrée en guerre des États-Unis, l'[[Opération Paukenschlag|opération ''Paukenschlag'']] (« coup de timbale ») marqua l'apogée des succès des sous-mariniers allemands : la zone au large des côtes nord-américaines sous juridiction américaine, où les cibles étaient jusque-là non menacées parce que les U-Boote n'y parvenaient pas, devint, entre la fin 1941 et le printemps 1942, un champ d'action efficace pour les sous-mariniers. Les navires qui naviguaient sans protection, ou protégés par des escortes aux équipages inexpérimentés, furent coulés par dizaines. En effet, les navires américains naviguaient de manière isolée et non en convoi comme le leur avaient pourtant recommandé les autorités britanniques<ref name=":0">{{Article|langue=|auteur1=MEHEUT Philippe|titre=La Seconde Guerre Mondiale - dossier hos série|sous-titre=Vingt et un millions de tonneaux engloutis|périodique=Science et Vie Junior|date=Octobre 1999|issn=|lire en ligne=|pages=84-87}}.</ref>. Le bilan fut terrifiant : sur la seule période des six premiers mois de l'année 1942, le tonnage des navires alliés coulés atteignit {{nombre|2.5|millions}} de tonnes dont {{unité|800000|tonnes}} pour le seul mois de {{date-|mars 1942}}. Or les Alliés estimaient ne pouvoir compenser que {{unité|700000|tonnes}} par les constructions nouvelles<ref name=":0" />.
Immédiatement après l'entrée en guerre des États-Unis, l'[[Opération Paukenschlag|opération ''Paukenschlag'']] (« coup de timbale ») marqua l'apogée des succès des sous-mariniers allemands : la zone au large des côtes nord-américaines sous juridiction américaine, où les cibles étaient jusque-là non menacées parce que les U-Boote n'y parvenaient pas, devint, entre la fin 1941 et le printemps 1942, un champ d'action efficace pour les sous-mariniers. Les navires qui naviguaient sans protection, ou protégés par des escortes aux équipages inexpérimentés, furent coulés par dizaines. En effet, les navires américains naviguaient de manière isolée et non en convoi comme le leur avaient pourtant recommandé les autorités britanniques<ref name=":0">{{Article|auteur1=MEHEUT Philippe|titre=La Seconde Guerre Mondiale - dossier hos série|sous-titre=Vingt et un millions de tonneaux engloutis|périodique=Science et Vie Junior|date=Octobre 1999|lire en ligne=|pages=84-87}}.</ref>. Le bilan fut terrifiant : sur la seule période des six premiers mois de l'année 1942, le tonnage des navires alliés coulés atteignit {{nombre|2.5|millions}} de tonnes dont {{unité|800000|tonnes}} pour le seul mois de {{date-|mars 1942}}. Or les Alliés estimaient ne pouvoir compenser que {{unité|700000|tonnes}} par les constructions nouvelles<ref name=":0" />.


Ces temps heureux pour la [[Kriegsmarine]] prirent fin au milieu de 1942. Sur le plan technique, les Alliés utilisaient mieux l'[[aSDIC|asdic]] (ancêtre du [[sonar]]). Ils découvrirent ensuite la machine à chiffrer [[Enigma (machine)|Enigma]] (M3) et ses codes en capturant, le {{date|9|mai|1941}}, le sous-marin [[Unterseeboot 110 (1940)|U-110]] que son commandant n'avait pas réussi à saborder après avoir été mis hors de combat. Les progrès du [[radar]] rendirent possibles les repérages, de jour comme de nuit, des sous-marins en surface, puis bientôt de leur [[schnorchel]] (invention néerlandaise) ou de leur [[périscope]] lorsqu'ils étaient en navigation sous-marine. Le rayon d'action des avions et hydravions de patrouille maritime et leur armement anti-sous-marin allait toujours s'améliorant, couvrant progressivement la totalité de l'Atlantique nord. Sur le plan militaire, les chantiers navals et les usines américaines rendirent disponibles toujours plus de [[liberty ship]]s, d'escorteurs et d'avions ; l'organisation et la protection des convois croissaient constamment ; des porte-avions d'escorte accompagnaient les convois, ou, constitués en groupes de chasseurs de sous-marins, les traquaient le long de leurs routes maritimes.
Ces temps heureux pour la [[Kriegsmarine]] prirent fin au milieu de 1942. Sur le plan technique, les Alliés utilisaient mieux l'[[aSDIC|asdic]] (ancêtre du [[sonar]]). Ils découvrirent ensuite la machine à chiffrer [[Enigma (machine)|Enigma]] (M3) et ses codes en capturant, le {{date|9|mai|1941}}, le sous-marin [[Unterseeboot 110 (1940)|U-110]] que son commandant n'avait pas réussi à saborder après avoir été mis hors de combat. Les progrès du [[radar]] rendirent possibles les repérages, de jour comme de nuit, des sous-marins en surface, puis bientôt de leur [[schnorchel]] (invention néerlandaise) ou de leur [[périscope]] lorsqu'ils étaient en navigation sous-marine. Le rayon d'action des avions et hydravions de patrouille maritime et leur armement anti-sous-marin allait toujours s'améliorant, couvrant progressivement la totalité de l'Atlantique nord. Sur le plan militaire, les chantiers navals et les usines américaines rendirent disponibles toujours plus de [[liberty ship]]s, d'escorteurs et d'avions ; l'organisation et la protection des convois croissaient constamment ; des porte-avions d'escorte accompagnaient les convois, ou, constitués en groupes de chasseurs de sous-marins, les traquaient le long de leurs routes maritimes.
Ligne 123 : Ligne 127 :
Arrivé trop tard à la fin de la guerre, le [[Unterseeboot type XXI|type U XXI]], remarquable à de nombreux égards, ne put rien changer au sort de cette guerre sous-marine.
Arrivé trop tard à la fin de la guerre, le [[Unterseeboot type XXI|type U XXI]], remarquable à de nombreux égards, ne put rien changer au sort de cette guerre sous-marine.


À la fin de la guerre, la probabilité pour un U-Boot de se faire repérer et d'être coulé était très élevée dans les zones opérationnelles. Les grands capitaines avaient péri en mer (Prien, Endrass et Schepke), assumaient d'autres responsabilités militaires ou étaient prisonniers. Leurs successeurs, Rasch, Cremer ou Hardegen se retrouvèrent bientôt acculés, dans la [[mer du Nord]] et dans la [[Mer Baltique|Baltique]], à protéger les navires allemands qui évacuaient le matériel, puis les populations des territoires de l'Est où l'[[Armée rouge]] avançait. Le nouveau [[Unterseeboot type XXVI|sous-marin Walter]] (U-Type XXVI), que Dönitz avait appelé de ses vœux bien avant la guerre, affichait des performances qui faisaient de lui un engin redoutable, mais la capitulation survint alors que les premières unités venaient tout juste d'entrer en service.
À la fin de la guerre, la probabilité pour un U-Boot de se faire repérer et d'être coulé était très élevée dans les zones opérationnelles. Les grands capitaines avaient péri en mer (en 1941 : Prien, Endrass et Schepke), assumaient d'autres responsabilités militaires ou étaient prisonniers. Leurs successeurs, Rasch, Cremer ou Hardegen se retrouvèrent bientôt acculés, dans la [[mer du Nord]] et dans la [[Mer Baltique|Baltique]], à protéger les navires allemands qui évacuaient le matériel, puis les populations des territoires de l'Est où l'[[Armée rouge]] avançait. Le nouveau [[Unterseeboot type XXVI|sous-marin Walter]] (U-Type XXVI), que Dönitz avait appelé de ses vœux bien avant la guerre, affichait des performances qui faisaient de lui un engin redoutable, mais la capitulation survint alors que les premières unités venaient tout juste d'entrer en service.


Pour les militaires allemands appelés à servir dans l'armée de leur pays, l'arme sous-marine fut incontestablement la plus meurtrière de la Seconde Guerre mondiale : {{nombre|743|U-Boote}} furent perdus sur les [[Liste des U-Boote de la Seconde Guerre mondiale|{{nombre|1154}}]] mis en service et environ {{unité|30000|}} des {{unité|40000|sous-mariniers}} qui servirent durant le conflit périrent en mer. Corps d'élite dans la ''Kriegsmarine'', déjà élitiste, regroupés dans {{nombre|31|[[Liste des flottilles de sous-marins allemands de la Seconde Guerre mondiale|flottilles]]}}, les sous-mariniers formaient une corporation à part, dotée de ses règles ainsi que de ses traditions. L'amiral [[Karl Dönitz|Dönitz]], qui avait été commandant de sous-marin pendant la Première Guerre mondiale, veilla à entretenir parmi ses équipages un esprit de camaraderie affranchi d'une trop pesante rigueur hiérarchique : les sous-mariniers ne portaient par exemple pas d'uniforme à bord, la barbe leur était autorisée, facilité commode dans l'espace limité en eau douce du sous-marin.
Pour les militaires allemands appelés à servir dans l'armée de leur pays, l'arme sous-marine fut incontestablement la plus meurtrière de la Seconde Guerre mondiale : {{nombre|743|U-Boote}} furent perdus sur les [[Liste des U-Boote de la Seconde Guerre mondiale|{{nombre|1154}}]] mis en service et environ {{unité|30000|}} des {{unité|40000|sous-mariniers}} qui servirent durant le conflit périrent en mer. Corps d'élite dans la ''Kriegsmarine'', déjà élitiste, regroupés dans {{nombre|31|[[Liste des flottilles de sous-marins allemands de la Seconde Guerre mondiale|flottilles]]}}, les sous-mariniers formaient une corporation à part, dotée de ses règles ainsi que de ses traditions. L'amiral [[Karl Dönitz|Dönitz]], qui avait été commandant de sous-marin pendant la Première Guerre mondiale, veilla à entretenir parmi ses équipages un esprit de camaraderie affranchi d'une trop pesante rigueur hiérarchique : les sous-mariniers ne portaient par exemple pas d'uniforme à bord, la barbe leur était autorisée, facilité commode dans l'espace limité en eau douce du sous-marin.
Ligne 131 : Ligne 135 :
{{article détaillé|amorce=Liste des|Liste des U-Boote de la Seconde Guerre mondiale{{!}}U-Boote|Liste des flottilles de sous-marins allemands de la Seconde Guerre mondiale{{!}}flottilles de sous-marins allemands|Liste des types de U-Boote{{!}}types de U-Boote|Liste des U-Boote étrangers de la Seconde Guerre mondiale{{!}}U-Boote étrangers}}
{{article détaillé|amorce=Liste des|Liste des U-Boote de la Seconde Guerre mondiale{{!}}U-Boote|Liste des flottilles de sous-marins allemands de la Seconde Guerre mondiale{{!}}flottilles de sous-marins allemands|Liste des types de U-Boote{{!}}types de U-Boote|Liste des U-Boote étrangers de la Seconde Guerre mondiale{{!}}U-Boote étrangers}}


Au total, de 1933 à 1945, {{nombre|19|[[Chantier naval|chantiers navals]]}} dans {{nombre|11|villes}} furent sollicités pour la construction des U-Boote.
Au total, de 1933 à 1945, {{nombre|19|[[Chantier naval|chantiers navals]]}} dans {{nombre|11|villes}} furent sollicités pour la construction des U-Boote. En mai 1940, 16 chantiers navals produisaient des sous-marins. La production était concentrée dans quatre villes (Hambourg, Brême, Kiel et Dantzig) où 12 chantiers navals représentaient 90 % de la production de sous-marins de la Seconde Guerre mondiale. Les 6 principaux chantiers navals représentaient 70 % de la production totale.

{| class="wikitable"
{| class="wikitable"
!scope=col| Chantier naval
!scope=col| Chantier naval
Ligne 173 : Ligne 178 :
| [[Stettiner Oderwerke|Oderwerke AG]] || [[Szczecin|Stettin]] || 2
| [[Stettiner Oderwerke|Oderwerke AG]] || [[Szczecin|Stettin]] || 2
|-
|-
| [[Stettiner Maschinenbau AG]] || [[Szczecin|Stettin]] || 1
| [[Stettiner Maschinenbau AG]]|| [[Szczecin|Stettin]] || 1
|-
|-
|}
|}
Ligne 209 : Ligne 214 :
* l'[[Unterseeboot 505|U-505]] au [[Musée des sciences et de l'industrie de Chicago|Museum of Science and Industry]] à [[Chicago]] ;
* l'[[Unterseeboot 505|U-505]] au [[Musée des sciences et de l'industrie de Chicago|Museum of Science and Industry]] à [[Chicago]] ;
* l'[[Unterseeboot 534|U-534]] (découpé en quatre parties pour des raisons budgétaires) à [[Birkenhead]] ;
* l'[[Unterseeboot 534|U-534]] (découpé en quatre parties pour des raisons budgétaires) à [[Birkenhead]] ;
* l'[[Unterseeboot 995|U-995]] au mémorial naval à Laboe, en [[Allemagne]] ;
* l'[[Unterseeboot 995|U-995]] au [[Mémorial naval de Laboe|mémorial naval]] à Laboe, en [[Allemagne]] ;
* l'[[Unterseeboot 2540|U-2540]] au [[Deutsches Schiffahrtsmuseum|musée allemand de la navigation maritime]] de [[Bremerhaven]] en [[Allemagne]] ;
* l'[[Unterseeboot 2540|U-2540]] au [[Deutsches Schiffahrtsmuseum|musée allemand de la navigation maritime]] de [[Bremerhaven]] en [[Allemagne]] ;
* le [[Vesikko]] ([[sous-marin]] finlandais fabriqué avec les plans de l'[[Unterseeboot type II]]A) au [[musée de Suomenlinna]] en [[Finlande]].
* le [[Vesikko]] ([[sous-marin]] finlandais fabriqué avec les plans de l'[[Unterseeboot type II]]A) au [[musée de Suomenlinna]] en [[Finlande]].
Ligne 261 : Ligne 266 :
=== Bande dessinée ===
=== Bande dessinée ===
* {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=[[Dimitri (auteur)|Dimitri]]|titre=Kaleunt|lieu=Paris|éditeur=L'Echo des savanes A. Michel|collection=L'ECHO DES SAVANNES|année=1988|pages totales=46|isbn=978-2-226-03172-3|oclc=418934050}}
* {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=[[Dimitri (auteur)|Dimitri]]|titre=Kaleunt|lieu=Paris|éditeur=L'Echo des savanes A. Michel|collection=L'ECHO DES SAVANNES|année=1988|pages totales=46|isbn=978-2-226-03172-3|oclc=418934050}}
* {{Ouvrage|langue=fr|titre=U Boote|prénom1=Pierre|nom1=Dupuis|lien auteur1=Pierre Dupuis (dessinateur)|lieu=Paris|éditeur=Dargaud|nature ouvrage=Bandes dessinées|collection=La Seconde Guerre mondiale|année=1985|pages totales=46|isbn=978-2-205-02781-5|isbn10=2-205-02781-6}}
* Pierre Dupuis, ''U-boote'', [[Dargaud]], 1985
* {{Ouvrage|langue=fr|titre=Immergés|prénom1=Nicolas|nom1=Juncker|lien auteur1=Nicolas Juncker|lieu=Grenoble|éditeur=Treize étrange|année=2010-|isbn=978-2-723-46949-4|isbn2=978-2-723-47260-9|oclc=798865563}}
* [[Nicolas Juncker]], ''Immergés'', [[Glénat]], 2009, {{ISBN|978-2-723-46949-4}}
* [[Hugo Pratt]], ''La Ballade de la mer salée'', Casterman
* [[Hugo Pratt]], ''La Ballade de la mer salée'', Casterman
* Gerardo Balsa, Nicolas Caniaux, ''[[Unterseeboot 47 (1938)|U-47]], Le Taureau de Scapa Flow'', Éditions Zéphyr, 2011, {{ISBN|978-2-361-18018-8}}
* Gerardo Balsa, Nicolas Caniaux, ''[[Unterseeboot 47 (1938)|U-47]], Le Taureau de Scapa Flow'', Éditions Zéphyr, 2011, {{ISBN|978-2-361-18018-8}}
Ligne 269 : Ligne 274 :


== Notes et références ==
== Notes et références ==
=== Notes ===
{{Références |groupe=N}}

=== Références ===
{{Références}}
{{Références}}


Ligne 288 : Ligne 297 :
* {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Antony|nom1=Preston|traducteur=Monique Vergnie|titre=U-Boote|sous-titre=l'histoire des sous-marins allemands|lieu=Paris|éditeur=[[Nathan (maison d'édition)|Fernand Nathan]]|année=1979|date=1979-01-01|pages totales=189|isbn=|oclc=461837757|bnf=34650850|lire en ligne=http://www.worldcat.org/title/u-boote-lhistoire-des-sous-marins-allemands/oclc/461837757&referer=brief_results|consulté le=2016-01-04}}.
* {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Antony|nom1=Preston|traducteur=Monique Vergnie|titre=U-Boote|sous-titre=l'histoire des sous-marins allemands|lieu=Paris|éditeur=[[Nathan (maison d'édition)|Fernand Nathan]]|année=1979|date=1979-01-01|pages totales=189|isbn=|oclc=461837757|bnf=34650850|lire en ligne=http://www.worldcat.org/title/u-boote-lhistoire-des-sous-marins-allemands/oclc/461837757&referer=brief_results|consulté le=2016-01-04}}.
* {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Heinz|nom1=Schaeffer|traducteur=[[Gilberte Marchegay]]|titre=U-977|sous-titre=l'odyssée d'un sous-marin allemand|lieu=Paris|éditeur=[[J'ai lu]]|numéro dans collection=A15|année=1970|date=1952-01-01|pages totales=243|isbn=|oclc=370044975|lire en ligne=http://www.worldcat.org/title/u-977-lodyssee-dun-sous-marin-allemand/oclc/370044975&referer=brief_results|consulté le=2016-01-04}}.
* {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Heinz|nom1=Schaeffer|traducteur=[[Gilberte Marchegay]]|titre=U-977|sous-titre=l'odyssée d'un sous-marin allemand|lieu=Paris|éditeur=[[J'ai lu]]|numéro dans collection=A15|année=1970|date=1952-01-01|pages totales=243|isbn=|oclc=370044975|lire en ligne=http://www.worldcat.org/title/u-977-lodyssee-dun-sous-marin-allemand/oclc/370044975&referer=brief_results|consulté le=2016-01-04}}.
* {{Ouvrage|prénom1=Wolfgang|nom1=FRANK|traducteur=Jean VEITH|titre=U-boote contre les marines alliées|sous-titre=2. vers la défaite 42-45|titre original=Die wölfe und der Admiral|lieu=Paris|éditeur=[[J'ai lu|J’ai Lu]]|collection=J’ai Lu leur aventure|numéro dans collection=A94/95|année=1965|année première édition=1956|pages totales=384|format livre=poche|oclc=901499117|langue=fr}}{{commentaire biblio|Après l'entrée en guerre des USA, le panorama de la guerre change jusqu'à la défaite de mai 1945.}}
* {{Ouvrage|prénom1=Wolfgang|nom1=FRANK|traducteur=Jean VEITH|titre=U-boote contre les marines alliées|sous-titre=2. vers la défaite 42-45|titre original=Die wölfe und der Admiral|lieu=Paris|éditeur=[[J'ai lu|J’ai Lu]]|collection=J’ai Lu leur aventure|numéro dans collection=A94/95|année=1965|année première édition=1956|pages totales=384|format livre=poche|oclc=901499117|langue=fr}}{{commentaire biblio|Après l'entrée en guerre des États-Unis, le panorama de la guerre change jusqu'à la défaite de mai 1945.}}
* {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=[[Peter Padfield]]|titre=Donitz et la guerre des U-Boote|lieu=Paris|éditeur=Pygmalion G. Watelet|année=1986|pages totales=467|isbn=978-2-85704-209-9|oclc=31595262|bnf=34876604|id=2857042094}}.
* {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=[[Peter Padfield]]|titre=Donitz et la guerre des U-Boote|lieu=Paris|éditeur=Pygmalion G. Watelet|année=1986|pages totales=467|isbn=978-2-85704-209-9|oclc=31595262|bnf=34876604|id=2857042094}}.
* {{Article |langue= fr|auteur1=|titre=100 armes qui ont fait l'histoire |périodique= Guerre et Histoire|volume= |numéro=hors série n°1|date= juillet 2016|pages=60-71|issn= 2115-967X|e-issn= |lire en ligne= |consulté le=31 octobre 2021 |id= }}.
* {{Article |langue= fr|auteur1=|titre=100 armes qui ont fait l'histoire |périodique= Guerre et Histoire|numéro=hors série n°1|date= juillet 2016|pages=60-71|issn= 2115-967X|lire en ligne= |consulté le=31 octobre 2021 }}.


=== Articles connexes ===
=== Articles connexes ===
Ligne 314 : Ligne 323 :
[[Catégorie:Sous-marin de la Marine allemande]]
[[Catégorie:Sous-marin de la Marine allemande]]
[[Catégorie:Sous-marin allemand de la Première Guerre mondiale]]
[[Catégorie:Sous-marin allemand de la Première Guerre mondiale]]
[[Catégorie:Sous-marin allemand de la Seconde Guerre mondiale]]
[[Catégorie:Sous-marin allemand de la Seconde Guerre mondiale|*]]
[[Catégorie:Type de bateaux]]
[[Catégorie:Type de bateaux]]
[[Catégorie:Kaiserliche Marine]]
[[Catégorie:Kaiserliche Marine]]

Version du 25 avril 2024 à 22:03

U-995 au Mémorial naval de Laboe.
U-36, photo de 1936.

Le terme U-Boot (abréviation d'Unterseeboot qui signifie sous-marin en allemand, au pluriel U-Boote selon la règle orthographique et la graphie allemandes, ou U-Boots selon la réforme de l'orthographe française de 1990) désigne les sous-marins allemands des deux guerres mondiales. Ils sont célèbres, entre autres, pour leurs campagnes d'attaques de convois de ravitaillement partant des États-Unis et du Canada pour l'Europe. Ce sont le plus souvent des sous-marins d'attaque conventionnels.

Le terme U-Boot est généralement utilisé en français pour désigner :

Les marines de guerre allemandes successives ont appelé leurs sous-marins par une dénomination commençant par un U suivi d'un nombre.

Première Guerre mondiale

Les U 52 et U 35 en surface en 1916.
Construction du SMS Vulkan en 1907. Ce navire de surface servit de bâtiment de soutien aux U-Boote durant la Première Guerre mondiale.

Dans la marine impériale allemande, le premier sous-marin (U-1) a été livré en . Lorsque la guerre éclate en , elle en aligne 28.

Les U-Boote[1] sont lancés dans une guerre sous-marine « totale » (sans distinction de la nationalité du navire, et sans faire de différence entre navires civils et militaires) au début de la guerre. Le , le U-9 torpille trois croiseurs britanniques en mer du Nord. En , le U-20 coule le paquebot RMS Lusitania. Des 1 195 personnes qui périssent à la suite de ce torpillage, 123 étaient des civils américains (les chiffres donnés sur la page Lusitania sont légèrement différents), dont un célèbre producteur de théâtre et un membre de la famille Vanderbilt. Parmi les victimes, se trouve aussi Marie Depage, épouse du docteur Antoine Depage, médecin-chef de l'hôpital militaire belge de l'Océan et infirmière dans les services médicaux de l'armée belge luttant sur le front de l'Yser. Elle venait de faire une tournée de conférences dans plusieurs villes des États-Unis où la cause belge suscitait les sympathies depuis les massacres subis par les civils belges lors de l'invasion allemande de 1914. La personnalité de plusieurs victimes et aussi le fait que de nombreux civils américains soient morts dans le torpillage, alors que les États-Unis sont encore neutres en 1915, sont les causes d'un fort ressentiment dans l'opinion publique américaine envers l'Allemagne. Le président américain Woodrow Wilson menace l'Allemagne et exige réparation. Pour éviter que les États-Unis n'entrent en guerre aux côtés des alliés, l'Allemagne suspend ses attaques sous-marines contre les bateaux neutres.

Toutefois, l'Allemagne annonce, près de deux ans plus tard, le , que ses U-Boote vont engager à nouveau une guerre sous-marine totale. L'opinion américaine ayant entre-temps évolué dans un sens plus favorable à l'entrée en guerre des États-Unis, cette décision est prise comme une déclaration de guerre par les Américains. C'est un facteur déterminant dans l'entrée en guerre des États-Unis aux côtés des alliés le suivant.

En 1918, la technologie a fait des progrès importants et les sous-marins ont atteint un niveau qui les rapproche de celui qu'ils auront en 1940. La classe U-139 fait ainsi 2 000 tonnes et plonge à 75 mètres.

Sur les 375 U-Boote opérant durant la Première Guerre mondiale, 274 U-Boote coulèrent 6 394 navires marchands représentant 12 800 733 tonneaux et une centaine de navires de guerre représentant 366 490 tonnes.

229 ont été perdus dont 178 en opérations et sur 13 000 officiers et matelots ayant servi dans les U-Boote, 515 officiers et 4 849 marins ont trouvé la mort au combat, soit 40 % des effectifs[2].

La Kaiserliche Marine utilisa plusieurs types de U-Boote suivant les évolutions technologiques :

Le nombre de U-Boote construits est donné entre parenthèses.

Au total, de 1906 à 1918, dix chantiers navals dans cinq villes furent sollicités pour la construction des U-Boote.

Chantier naval Ville Nbre d'U-Boote construits
AG Weser Brême 81
Atlas Werke Brême 1
Blohm & Voss Hambourg 89
Bremer Vulkan-Vegesacker Werft Brême-Vegesack 8
Flensburger Schiffbau-Gesellschaft Flensbourg 2
Germaniawerft Kiel 84
Kaiserliche Werft Danzig 46
Reiherstiegw. Hambourg 3
H. C. Stülcken Sohn Hambourg 1
Vulcan Hambourg 69
Chantiers inconnus ?? 27

La production des 375 U-Boote œuvrant dans la Kaiserliche Marine s'est étalée comme suit :

Année Nbre d'U-Boote construits
1906 1
1908 1
1909 2
1910 4
1911 5
1912 5
1913 6
1914 15
1915 51
1916 108
1917 87
1918 90

Seconde Guerre mondiale

Le traité de Versailles signé en 1919 entérine la défaite de l'Allemagne au cours de la Première Guerre mondiale. Elle ne peut plus posséder qu'une force défensive : il lui est interdit d'avoir une aviation, des sous-marins et des porte-avions. La marine est limitée à 108 000 tonnes, et aucun navire ne doit jauger plus de 10 000 tonnes. Après l'arrivée au pouvoir de Hitler, un accord naval bilatéral entre le Royaume-Uni et l'Allemagne est conclu en 1935. Les signataires stipulent que l'Allemagne peut construire 35 % du tonnage de surface et 45 % du tonnage sous-marin de la Royal Navy.

Les U-Boote furent une composante prééminente de la seconde bataille de l'Atlantique, qui dura jusqu'à la fin de la guerre. La stratégie de l'amiral Dönitz, Befehlshaber der U-Boote (BdU, commandant des U-Boote), était d'étrangler le Royaume-Uni qui continuait le combat contre l'Allemagne nazie, en coulant les navires qui traversaient l'Atlantique pour le ravitailler.

En 1939, Dönitz publie un livre[N 1] dans lequel il estime que l'Allemagne a besoin de trois cents sous-marins[N 2] pour être en mesure d'atteindre son objectif[4]. Sur ce nombre, 90 seraient en embuscade, par groupes de trois, pour intercepter les convois empruntant les trois principales routes identifiées : Atlantique nord, centre de l'Atlantique et le long des côtes africaines, passé Gibraltar[5]. Mais la planification allemande de construction pour la marine de guerre (« plan Z ») de 1935 ne prévoit que 249 sous-marins de tous types, c'est-à-dire uniquement 152[N 3] correspondant à la vision de Dönitz. À l'ouverture des hostilités, le 3 septembre 1939, il dispose en tout et pour tout de 57 U-Boote : 18 dans l'Atlantique, 21 en mer du Nord, 10 dans la Baltique et 8 autres non opérationnels[6].

Durant les premiers mois de la guerre les U-Boote accumulent les succès. Le 14 octobre 1939, l'U-47 commandé par Günther Prien, se jouant de toutes les défenses, pénètre dans la baie de Scapa Flow (au nord de l'Écosse), base navale de la Home Fleet britannique, et coule le cuirassé Royal Oak. Le public découvre, outre le commandant Prien, les autres as des sous-marins (Kretschmer, Schepke, Endrass), dont Churchill a dit, plus tard, qu'il fut le seul péril qu'il redouta réellement pendant la guerre.

En quittant, après et l'occupation de la France, leur base de Wilhelmshaven pour cinq ports du littoral atlantique français : Brest, Lorient, Saint-Nazaire, La Rochelle (La Pallice) et Bordeaux, les U-Boote augmentent considérablement leur rayon d'action, tout en évitant la mer du Nord et la Manche, secteurs à la fois dangereux et pauvres en cibles.

À la tactique des convois mise en œuvre par l'amirauté pour protéger les cargos, Dönitz réplique en groupant ses « Loups gris » en groupes, comparés à des meutes animales, notamment de loups. Lorsqu'un sous-marin ou un avion de reconnaissance (Condor) repérait un convoi, il indiquait sa position au BdU qui lançait alors à la poursuite du convoi les sous-marins présents dans la zone. Une fois réunis, ils lançaient alors des attaques meurtrières sur des convois insuffisamment protégés.

Immédiatement après l'entrée en guerre des États-Unis, l'opération Paukenschlag (« coup de timbale ») marqua l'apogée des succès des sous-mariniers allemands : la zone au large des côtes nord-américaines sous juridiction américaine, où les cibles étaient jusque-là non menacées parce que les U-Boote n'y parvenaient pas, devint, entre la fin 1941 et le printemps 1942, un champ d'action efficace pour les sous-mariniers. Les navires qui naviguaient sans protection, ou protégés par des escortes aux équipages inexpérimentés, furent coulés par dizaines. En effet, les navires américains naviguaient de manière isolée et non en convoi comme le leur avaient pourtant recommandé les autorités britanniques[7]. Le bilan fut terrifiant : sur la seule période des six premiers mois de l'année 1942, le tonnage des navires alliés coulés atteignit 2,5 millions de tonnes dont 800 000 tonnes pour le seul mois de . Or les Alliés estimaient ne pouvoir compenser que 700 000 tonnes par les constructions nouvelles[7].

Ces temps heureux pour la Kriegsmarine prirent fin au milieu de 1942. Sur le plan technique, les Alliés utilisaient mieux l'asdic (ancêtre du sonar). Ils découvrirent ensuite la machine à chiffrer Enigma (M3) et ses codes en capturant, le , le sous-marin U-110 que son commandant n'avait pas réussi à saborder après avoir été mis hors de combat. Les progrès du radar rendirent possibles les repérages, de jour comme de nuit, des sous-marins en surface, puis bientôt de leur schnorchel (invention néerlandaise) ou de leur périscope lorsqu'ils étaient en navigation sous-marine. Le rayon d'action des avions et hydravions de patrouille maritime et leur armement anti-sous-marin allait toujours s'améliorant, couvrant progressivement la totalité de l'Atlantique nord. Sur le plan militaire, les chantiers navals et les usines américaines rendirent disponibles toujours plus de liberty ships, d'escorteurs et d'avions ; l'organisation et la protection des convois croissaient constamment ; des porte-avions d'escorte accompagnaient les convois, ou, constitués en groupes de chasseurs de sous-marins, les traquaient le long de leurs routes maritimes.

Avec les avancées des Alliés dans la lutte anti-sous-marine, les Loups gris, toujours moins nombreux et aux équipages toujours moins expérimentés, cédèrent du terrain et coulèrent de moins en moins d'unités adverses. Dönitz avait succédé à Erich Raeder à la tête de la Kriegsmarine, les U-Boote profitèrent à leur tour de quelques améliorations techniques (torpilles acoustiques, détecteur de radar, etc.) ; cela ne permit pas de redresser la situation.

Arrivé trop tard à la fin de la guerre, le type U XXI, remarquable à de nombreux égards, ne put rien changer au sort de cette guerre sous-marine.

À la fin de la guerre, la probabilité pour un U-Boot de se faire repérer et d'être coulé était très élevée dans les zones opérationnelles. Les grands capitaines avaient péri en mer (en 1941 : Prien, Endrass et Schepke), assumaient d'autres responsabilités militaires ou étaient prisonniers. Leurs successeurs, Rasch, Cremer ou Hardegen se retrouvèrent bientôt acculés, dans la mer du Nord et dans la Baltique, à protéger les navires allemands qui évacuaient le matériel, puis les populations des territoires de l'Est où l'Armée rouge avançait. Le nouveau sous-marin Walter (U-Type XXVI), que Dönitz avait appelé de ses vœux bien avant la guerre, affichait des performances qui faisaient de lui un engin redoutable, mais la capitulation survint alors que les premières unités venaient tout juste d'entrer en service.

Pour les militaires allemands appelés à servir dans l'armée de leur pays, l'arme sous-marine fut incontestablement la plus meurtrière de la Seconde Guerre mondiale : 743 U-Boote furent perdus sur les 1 154 mis en service et environ 30 000 des 40 000 sous-mariniers qui servirent durant le conflit périrent en mer. Corps d'élite dans la Kriegsmarine, déjà élitiste, regroupés dans 31 flottilles, les sous-mariniers formaient une corporation à part, dotée de ses règles ainsi que de ses traditions. L'amiral Dönitz, qui avait été commandant de sous-marin pendant la Première Guerre mondiale, veilla à entretenir parmi ses équipages un esprit de camaraderie affranchi d'une trop pesante rigueur hiérarchique : les sous-mariniers ne portaient par exemple pas d'uniforme à bord, la barbe leur était autorisée, facilité commode dans l'espace limité en eau douce du sous-marin.

La Kriegsmarine produisit plusieurs types de U-Boote suivant les évolutions technologiques :

Au total, de 1933 à 1945, 19 chantiers navals dans 11 villes furent sollicités pour la construction des U-Boote. En mai 1940, 16 chantiers navals produisaient des sous-marins. La production était concentrée dans quatre villes (Hambourg, Brême, Kiel et Dantzig) où 12 chantiers navals représentaient 90 % de la production de sous-marins de la Seconde Guerre mondiale. Les 6 principaux chantiers navals représentaient 70 % de la production totale.

Chantier naval Ville Nbre d'U-Boote construits
AG Weser Brême 162
Blohm & Voss Hambourg 224
Bremer Vulkan-Vegesacker Werft Brême-Vegesack 74
Danziger Werft AG Danzig 42
Deutsche Schiff- und Maschinenbau Brême 16
Deutsche Werft AG Hambourg 113
Deutsche Werke AG Kiel 69
F Schichau GmbH Danzig 94
F. Krupp Germaniawerft AG Kiel 131
Flender Werke AG Lübeck 42
Flensburger Schiffbau-Gesellschaft Flensbourg 28
H. C. Stülcken Sohn Hambourg 24
Howaldtswerke AG Kiel 31
Howaldtswerke Hamburg AG Hambourg 33
Kriegsmarinewerft (KMW) Wilhelmshaven 27
Neptun Werft AG (en) Rostock 10
Nordseewerke Emden 30
Oderwerke AG Stettin 2
Stettiner Maschinenbau AG Stettin 1

La production des 1 156 U-Boote opérant dans la Kriegsmarine s'est étalée comme suit :

Année Nbre d'U-Boote construits
1935 14
1936 21
1937 1
1938 9
1939 18
1940 50
1941 199
1942 238
1943 286
1944 229
1945 91

De nos jours, seulement cinq U-Boote subsistent :

Après-guerre

Menace écologique

Parmi les 743 U-Boote perdus ou coulés, dont 121 sabordés par les Alliés lors de l'Opération Deadlight, certains représentent aujourd'hui une menace écologique au fond des océans en raison de leur cargaison dangereuse immergée ou de la présence de fioles de mercure en cours de dispersion et à l'origine de contaminations toxicologiques du milieu marin. On peut citer l'exemple médiatisé[8],[9] du U-864, le seul cas connu de sous-marin coulé en immersion par un autre sous-marin en immersion.

L'enfouissement sous une chape de sable a été proposé comme solution pour circonscrire la propagation des substances toxiques et contaminantes[10].

Constructions allemandes de la période

U-15, un Unterseeboot type 206, de la Marine allemande sur un quai de Kiel en 2007.

À partir de 1955, la Marine de l'Allemagne de l'Ouest (RFA), Bundesmarine, a été autorisée à avoir une petite flotte maritime. Initialement, deux U-Boote de type XXIII et un de type XXI ont été renfloués et réparés. Dans les années 1960, la RFA a repris une activité sous-marine militaire. Parce que l'Allemagne était initialement bloquée à une limite de déplacement de 450 tonnes, la Bundesmarine a axé ses efforts sur les petits sous-marins côtiers pour se protéger contre la menace soviétique dans la mer Baltique. Les Allemands ont cherché à utiliser des techniques de pointe pour compenser le faible déplacement, tels que l'acier amagnétique pour se protéger contre les mines navales et contre les détecteurs d'anomalies magnétiques.

Le premier type 201 a été un échec en raison de la fissuration de la coque ; le suivant de type 205, mis en service en 1967, a été un succès et 12 U-Boote ont été construits pour la marine allemande. Pour continuer la tradition des U-Boote allemands, les nouveaux sous-marins ont reçu la désignation du U en commençant par le U-1.

Avec l'achat par le gouvernement danois de deux sous-marins de type 205, le gouvernement allemand a réalisé le potentiel pour ce type de sous-marin à l'exportation. Trois type 206 ont été vendus à la marine israélienne devenant la classe Gal. Le sous-marin Diesel-électrique allemand type 209 est devenu le sous-marin le plus populaire à la vente à l'exportation dans le monde à partir de la fin des années 1960 jusque dans les premières années du XXIe siècle. Avec un déplacement de plus de 1 200 à 1 850 tonnes, la classe 209 était très personnalisable et s'est trouvée au service de 14 marines dans le monde avec 51 exemplaires construits à partir de 2006.

Unterseeboot type 212 avec propulsion anaérobique pneumatique de la Bundesmarine sur le quai du chantier de HDW à Kiel.

L'Allemagne a fait passer le nom de U-Boot dans le XXIe siècle avec le nouveau type 212. Le type 212 dispose d'un système de propulsion pneumatique indépendant utilisant des piles à combustible à hydrogène. Ce système est plus sûr que les moteurs Diesel en circuit fermé utilisés précédemment et que les turbines à vapeur, moins cher qu'un réacteur nucléaire et plus silencieux que ces deux systèmes. Bien que le type 212 ait été également acheté par l'Italie, le type 214 a été conçu comme le modèle pour l'exportation et a été vendu à la Grèce, à la Corée du Sud et à la Turquie.

En , l'Allemagne a commandé un nouveau sous-marin, le U-34 de type 212.

Dans la culture

L'U-Boot apparait dans diverses œuvres de fiction :

Jeux vidéo

Jeu de plateau

  • U Boot, jeu de plateau coopératif pour 1 à 4 joueurs conçu par Iron Wolf Studio et publié par Phalanx.

Films ou séries

  • Das Boot (Le Bateau) film de Wolfgang Petersen (1981) sans doute le plus réaliste des films sur la guerre sous-marine. Il retrace l'odyssée du sous-marin allemand U-96 pendant la Seconde Guerre mondiale.
  • Torpilles sous l'Atlantique film de Dick Powell, 1957; racontant le duel dans l'Atlantique sud entre un U-Boot et un destroyer américain.
  • La Guerre de Murphy (Murphy's War). Film de guerre américain réalisé par Peter Yates en 1971 avec Peter O'Toole et Philippe Noiret. Basée sur la loi de Murphy, dite aussi loi de l'emmerdement maximum, sur les exceptions dans le contexte statistiques des probabilités, racontant comment l'unique rescapé d'un croiseur coulé par un U-Boot décide de le retrouver et le couler afin de venger la mort de ses compagnons, et cela, malgré l'annonce de la fin de la guerre.
  • U-571, film de Jonathan Mostow, 2000. Les Américains s'emparent d'un U-Boot et de sa machine à coder Enigma.
  • U-234: Hitler's Last U-Boat, documentaire d'Andreas Gutzeit, 2001
  • USS Greyhound : La Bataille de l'Atlantique, film d'Aaron Schneider (2020)
  • Das Boot, série diffusée par saisons, à partir de 2018.

Bande dessinée

Notes et références

Notes

  1. Karl Dönitz, Die U-Bootenwaffe (« L'Arme sous-marine »), Berlin, 1939, Mittler.
  2. Selon Padfield, il est difficile de comprendre comment Dönitz arrive à ce nombre de trois cents ; mais c'est celui repris sans discussion dans la plupart des ouvrages traitant de la bataille de l'Atlantique[3].
  3. À savoir 90 de type VIIb et 60 de type IX. Les autres sont soit des sous-marins côtiers, soit des modèles en vogue comme des croiseurs sous-marins (similaires au Surcouf français), ou des « sous-marins d'escadre » destinés à ouvrir les routes aux forces de surface.

Références

  1. Gary Sheffield, La Première Guerre mondiale en 100 objets : Ces objets qui ont écrit l'histoire de la grande guerre, Paris, Elcy éditions, , 256 p. (ISBN 978 2 753 20832 2), p. 166-169.
  2. Jean-Philippe Dallies-Labourdette, Les U-Boote du Kaiser, Histoire & Collections, 2009, (ISBN 978-2-913903-95-1).
  3. Padfield 1986, p. 162-163.
  4. Padfield 1986, p. 162.
  5. Padfield 1986, carte, p. 448.
  6. Brézet 2011, p. 102.
  7. a et b MEHEUT Philippe, « La Seconde Guerre Mondiale - dossier hos série : Vingt et un millions de tonneaux engloutis », Science et Vie Junior,‎ , p. 84-87.
  8. (en) NCA recommends covering wrecked mercury-submarine outside Bergen.
  9. (en) Toxic timebomb surfaces 60 years after U-boat lost duel to the death.
  10. (en)[PDF] The Norwegian Coastal Administration recommends encasing and covering the wreck of the submarine U-864.

Voir aussi

Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie

Articles connexes

Liens externes