« Eau douce » : différence entre les versions

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L''''eau douce''' est une [[eau]] dont la [[salinité]] est faible, par opposition à l'[[eau de mer]] et à l'[[eau saumâtre]]. C'est l'[[Eau pluviale|eau de pluie]], l'eau des [[rivières]], des [[lac]]s, des [[nappe phréatique|nappes phréatiques]], des [[glacier]]s, des [[tourbière]]s, etc. Sa faible salinité permet sa consommation. C'est un critère de [[potabilité]] essentiel car l'eau est très difficilement débarrassée des sels en solution. Une eau douce contient généralement moins d'un gramme de matières solides dissoutes (comme les [[sel (chimie)|sels]], [[métal|métaux]] et [[nutriment|éléments nutritifs]]) par litre. À titre de comparaison, l'eau de mer en contient plus de trente et le [[sérum physiologique]] en contient {{unité|9|g}}/litre (0,9 %).
L''''eau douce''' est une [[eau]] dont la [[salinité]] est très faible ou nulle, par opposition à l'[[eau de mer]] et à l'[[eau saumâtre]]. C'est l'[[Eau pluviale|eau de pluie]], l'eau des [[rivière]]s, des [[lac]]s, des [[nappe phréatique|nappes phréatiques]], des [[glacier]]s, des [[tourbière]]s{{etc}} Sa très faible salinité permet sa consommation. C'est un critère de [[potabilité]] essentiel. Une eau douce contient généralement moins d'un gramme de matières solides dissoutes (comme les [[sel (chimie)|sels]], [[métal|métaux]] et [[nutriment|éléments nutritifs]]) par litre. À titre de comparaison, l'eau de mer en contient plus de trente et le [[sérum physiologique]] en contient {{unité|9|g}}/litre (0,9 %).


== Précision ==
== Définitions ==
L'eau douce peut être définie comme une eau qui contient moins de {{unité|1000|ppm}} de [[sel (chimie)|sels]] dissouts<ref>{{lien web| url=http://www.groundwater.org/gi/gwglossary.html#F | titre=Groundwater Glossary | date=27 mars 2006 | consulté le=14 mai 2006 | archive-url=https://web.archive.org/web/20060428102341/http://www.groundwater.org/gi/gwglossary.html#F | archive-date=28 April 2006 }}.</ref>.
L'eau douce n'est pas l'inverse d'une [[eau dure]] qui est renouvelable de par le [[cycle de l'eau]]. L'[[eau fossile]] dès lors [[Ressource non renouvelable|ne saurait être renouvelable]].

D'autres sources proposent des limites de salinité plus élevées, par exemple {{unité|1000|ppm}}<ref>{{lien web
|titre = Freshwater
|site = Glossary of Meteorology
|éditeur = [[American Meteorological Society]]
|date = juin 2000
|url = http://amsglossary.allenpress.com/glossary/search?p=1&query=freshwater
|consulté le = 27 novembre 2009
|archive-url = https://web.archive.org/web/20110606104533/http://amsglossary.allenpress.com/glossary/search?p=1&query=freshwater
|archive-date = 6 juin 2011
}}.</ref> ou {{unité|3000|ppm}}<ref>{{lien web|titre=Freshwater |site=Fishkeeping glossary |éditeur=[[Practical Fishkeeping]] |url=http://www.practicalfishkeeping.co.uk/pfk/pages/glossary.php?entry_name=Freshwater |consulté le=27 novembre 2009 |archive-url=https://web.archive.org/web/20060511182717/http://www.practicalfishkeeping.co.uk/pfk/pages/glossary.php?entry_name=Freshwater |archive-date=11 mai 2006 }}.</ref>.

Les eaux contenant plus de sel sont dites [[eau saumâtre|saumâtres]] puis [[Eau de mer|salées]].

== Répartition de l'eau douce sur terre==
{{Article connexe|Répartition de l'eau sur Terre}}
Le rapport de l'[[eau de mer]] à l'eau douce sur [[Terre]] est d'environ 40 à 1. L'eau douce représente 2,5 % de l'eau sur terre :
* environ 69 % de l'eau douce terrestre est stockée sous forme de [[glace]] ou de [[neige]] ;
* environ 30 % de l'eau douce terrestre est stockée dans les [[aquifère]]s ;
* pour le petit 1 % restant, sous forme d'eau de surface liquide, qui est répartie :
** à 87 % dans les lacs, principalement :[[Fichier:Шаманка.jpg|120px|droite|Panorama du lac au cap Bourkhan.]]
*** les [[Grands_Lacs_(Afrique)|Grands Lacs d'Afrique]] qui contiennent environ 28 % de l’eau douce libre de surface du monde,
*** le [[lac Baïkal]] qui en contient environ 22 %,
*** les [[Grands Lacs (Amérique du Nord)|grands lacs d'Amérique du Nord]] qui en contiennent environ 21 %<ref>[https://www.epa.gov/greatlakes/great-lakes-facts-and-figures Great Lakes Facts and Figures]</ref> ({{Unité|22684 km3}} d'eau douce<ref>[https://www.epa.gov/greatlakes/physical-features-great-lakes Physical Features of the Great Lakes] sur epa.gov, consulté le 13/09/2018</ref>), ce qui représente 84 % de l'eau douce de surface de l'[[Amérique du Nord]], {{voir aussi |liste de lacs par volume}}
** à 11 % dans les [[marais]],
** à 2 % dans les [[cours d'eau]] du monde, qui compte environ {{Unité|2120 km3}} d'eau douce.


== Ressources en eau douce ==
== Ressources en eau douce ==
{{Article connexe|Répartition de l'eau sur Terre|Ressource hydrique}}
{{Article connexe|Ressource hydrique}}
La disponibilité de l’eau douce dans un pays est déterminée par les conditions climatiques, la géomorphologie, l’utilisation des sols et les [[eaux transfrontalières]]<ref name="eurostat"/>.
La disponibilité de l’eau douce dans un pays est déterminée par les conditions climatiques, la géomorphologie, l’utilisation des sols et les [[eaux transfrontalières]]<ref name="eurostat"/>.


La [[Quantité maximale théorique d'eau effectivement disponible]] est un indice de disponibilité d'eau douce de la [[Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture|FAO]].
La [[quantité maximale théorique d'eau effectivement disponible]] est un indice de disponibilité d'eau douce de la [[Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture|FAO]].


Selon [[Eurostat]], les ressources en eau correspondent à l’eau disponible pour être utilisée sur un territoire donné et incluent les [[eau de surface|eaux de surface]] (à savoir les baies côtières, les lacs, les fleuves et les [[cours d’eau]]) et les [[eaux souterraines]]<ref name="eurostat">[http://ec.europa.eu/eurostat/statistics-explained/index.php?title=Water_statistics/fr Statistiques sur l’eau] [[eurostat]]. Sur ec.europa.eu</ref>. Les ressources renouvelables en eau sont calculées comme étant la somme du flux interne (qui est égal aux [[précipitations]] moins l’[[évapotranspiration réelle]]) et de l’apport externe ([[eaux transfrontalières]])<ref name="eurostat"/>.
Selon [[Eurostat]], les ressources en eau correspondent à l’eau disponible pour être utilisée sur un territoire donné et incluent les [[eau de surface|eaux de surface]] (à savoir les baies côtières, les lacs, les fleuves et les [[cours d’eau]]) et les [[eaux souterraines]]<ref name="eurostat">[http://ec.europa.eu/eurostat/statistics-explained/index.php?title=Water_statistics/fr Statistiques sur l’eau] [[eurostat]]. Sur ec.europa.eu</ref>. Les ressources renouvelables en eau sont calculées comme étant la somme du flux interne (qui est égal aux [[précipitations]] moins l’[[évapotranspiration réelle]]) et de l’apport externe ([[eaux transfrontalières]])<ref name="eurostat"/>.


En [[Union européenne|Europe]], les cours d'eau (46 %) et les eaux souterraines (35 %) fournissent plus de 80 % du total de la demande en eau européenne<ref>European Environment Agency [http://www.europedirectsnv.eu/wp-content/uploads/2016/04/assessment-1.pdf Use of freshwater resources] Mars 2016</ref>.
Le rapport de l'[[eau salée]] à l'eau douce sur Terre est d'environ 40 à 1 :
* environ 69 % de l'eau douce terrestre est stockée sous forme de [[glace]] ou de [[neige]] ;
* environ 30 % de l'eau douce terrestre est stockée dans les [[aquifère]]s ;
* pour le petit 1 % restant, sous forme d'eau de surface liquide :
** tous les [[cours d'eau]] du monde ne compte « que » {{Unité|2120|km3}} soit environ 2 % de l'eau douce de surface terrestre et donc une proportion infime des eaux douces,
** les '''[[Grands Lacs (Amérique du Nord)|grands lacs d'Amérique du Nord]]''' contiennent {{Unité|22684|km3}} d'eau douce<ref>[https://www.epa.gov/greatlakes/physical-features-great-lakes Physical Features of the Great Lakes] sur epa.gov, consulté le 13/09/2018</ref>, ce qui compte pour 84 % de l'eau douce de surface de l'[[Amérique du Nord]] et environ 21 % de l'eau douce de surface (à l'état liquide) terrestre<ref>[https://www.epa.gov/greatlakes/great-lakes-facts-and-figures Great Lakes Facts and Figures]</ref>. Près de 60 % des ressources naturelles renouvelables d’eau douce du monde sont partagés par 9 géants de l’eau: [[Brésil]], [[Russie|Fédération Russe]], [[Indonésie]], [[Chine]], [[Canada]], [[États-Unis]], [[Colombie]], [[Pérou]] et [[Inde]]<ref name="cieau">[https://www.cieau.com/le-metier-de-leau/ressource-en-eau-eau-potable-eaux-usees/ou-en-sont-les-ressources-en-eau-dans-le-monde/ Où en sont les ressources en eau dans le Monde ?] cieau.com. Consulté le 13/09/2018</ref>.[[Fichier:Шаманка.jpg|120px|droite|Panorama du lac au cap Bourkhan.]]
** le '''[[lac Baïkal]]''' contient environ 20 % de l’eau douce libre de surface du monde,
** voir aussi la [[liste de lacs par volume]] avec en bonne position la '''[[Mer Caspienne]]''' légérement plus salée que la [[Volga]]…
** [[Koweït]], [[Bahreïn]], [[Émirats arabes unis]], [[Malte]], [[Libye]], [[Singapour]], [[Jordanie]], [[Israël]], [[Chypre (île)|Chypre]], n'ont que très peu de ressources en eau douce voir aucune. La plupart de ces pays ont recours au [[dessalement]] de l'eau pour leur consommation.


Près de 60 % des ressources naturelles renouvelables d’eau douce du monde sont partagés par 9 géants de l’eau : [[Brésil]], [[Russie]], [[Indonésie]], [[Chine]], [[Canada]], [[États-Unis]], [[Colombie]], [[Pérou]] et [[Inde]]<ref name="cieau">[https://www.cieau.com/le-metier-de-leau/ressource-en-eau-eau-potable-eaux-usees/ou-en-sont-les-ressources-en-eau-dans-le-monde/ Où en sont les ressources en eau dans le Monde ?] cieau.com. Consulté le 13/09/2018</ref>.
En Europe, les cours d'eau (46 %) et les eaux souterraines (35 %) fournissent plus de 80 % du total de la demande en eau européenne<ref>European Environment Agency [http://www.europedirectsnv.eu/wp-content/uploads/2016/04/assessment-1.pdf Use of freshwater resources] Mars 2016</ref>.


Le [[Koweït]], le [[Bahreïn]], les [[Émirats arabes unis]], [[Malte]], la [[Libye]], [[Singapour]], la [[Jordanie]], [[Israël]] et [[Chypre (île)|Chypre]], n'ont que très peu de ressources en eau douce voir aucune. La plupart de ces pays ont recours au [[dessalement]] de l'eau pour leur consommation.
== Écosystèmes et biodiversité des eaux douces==
[[Fichier:Řeka Topo.jpg|vignette|Une [[rivière]] en [[Équateur (pays)|Équateur]].]]


=== Eau renouvelable et eau fossile ===
Les eaux douces en tant qu'[[Habitat (écologie)|habitats]] naturels sont les [[écosystème]]s qui abritent les espèces aquatiques terrestres, dites [[wikt:dulçaquicole|dulçaquicole]]s et qui fournissent une grande part de l'eau potable ou bue dans le monde (de nombreuses espèces d'organismes filtreurs jouent un rôle essentiel dans les phénomènes autoépurateurs des cours d'eau et masses d'eau non-souterraines ([[hydrozoaire]]s et [[bryozoaire]]s, [[éponges d'eau douce]] et [[bivalve]]s et certaines espèces planctoniques en particulier).
Les ressources en eaux [[Ressource renouvelable|renouvelables]] correspondent aux masses d'eau qui sont renouvelées aux échelles de temps humaines. L'eau de mer est évaporée puis précipitée sur les terres via le [[cycle de l'eau]], ce qui renouvelle ces eaux douces.

L'[[eau fossile]] correspond aux masses d'eau qui ne sont pas renouvelées aux échelles de temps humaines ou ne sont plus renouvelées dans le [[climat]] actuel.

== Écosystèmes et biodiversité des eaux douces==
[[Fichier:Řeka Topo.jpg|vignette|left|Une [[rivière]] en [[Équateur (pays)|Équateur]] ]]
[[Fichier:Biodiversity EuropaTimeline and data distribution Nature.webp|thumb|upright=1.7|En haut : Ligne du temps montrant les facteurs de stress de la biodiversité des eaux douces de l'UE, et l'évolution législative concernée. <br>À gauche : carte des sites échantillonnés, et changements temporels. <br>À droite : répartition des sites par année et par pays<ref name=Nature2023/>.]]
[[Fichier:Biodiversity Europa freshwaters Temporal fluctuations in trend estimates.webp|thumb|upright=1.7|Fluctuations temporelles des estimations de tendance pour 8 indicateurs qualifiant la biodiversité dans les eaux douces en Europe, sur 20 ans de 1995 à 2015.br> On observe un arrêt de l'amélioration après 2010. Depuis il y a à nouveau une dégradation, soit une stagnation<ref name=Nature2023/>.]]


La biodiversité des eaux douces semble avoir été sous-estimée dans plusieurs régions du monde, de même que son degré de menace<ref>Dudgeon, D., Arthington, A.H., Gessner, M.O., Kawabata, Z.I., Knowler, D.J., Leveque, C., Naiman, R.J., Prieur-Richard, A.H., Soto, D., Stiassny, M.L.J. and Sullivan, C.A. (2006) ''{{lang|en|texte=Freshwater biodiversity: importance, threats, status and conservation challenges}}''. Biological Reviews, 81, 163-182.</ref>. Certaines espèces ([[amphibiens]], [[insectes]]) peuvent avoir une phase de vie aquatique et une autre terrestre.
Les eaux douces en tant qu'[[Habitat (écologie)|habitats]] naturels sont les [[écosystème]]s qui abritent les espèces aquatiques terrestres, dites [[Organisme dulçaquicole|dulçaquicoles]] et qui fournissent une grande part de l'eau potable ou bue dans le monde (de nombreuses espèces d'organismes filtreurs jouent un rôle essentiel dans les phénomènes autoépurateurs des cours d'eau et masses d'eau non-souterraines ([[hydrozoaire]]s et [[bryozoaire]]s, [[éponges d'eau douce]] et [[bivalve]]s et certaines espèces planctoniques en particulier). La biodiversité des eaux douces semble d'ailleurs avoir été sous-estimée dans plusieurs régions du monde, de même que son degré de menace<ref>Dudgeon, D., Arthington, A.H., Gessner, M.O., Kawabata, Z.I., Knowler, D.J., Leveque, C., Naiman, R.J., Prieur-Richard, A.H., Soto, D., Stiassny, M.L.J. and Sullivan, C.A. (2006) ''{{lang|en|texte=Freshwater biodiversity: importance, threats, status and conservation challenges}}''. Biological Reviews, 81, 163-182.</ref>. Certaines espèces ([[Amphibia|amphibiens]], [[insecte]]s) peuvent avoir une phase de vie aquatique et une autre terrestre.
<br>Une nouvelle carte mondiale, des [[écorégion]]s d'eau douce a été produite en 2010 à partir des données de répartition de {{unité|13300|espèces}} de poissons. Le chevauchement de ces zones avec des [[Point chaud de biodiversité|points chauds de biodiversité]] est fréquent, notamment en région tropicale ; ces zones à forte ''congruence'' pourraient mériter des efforts de [[Biologie de la conservation|conservation intégrée]] plus importants et priorisés, plaide une étude publiée en 2010<ref>Robin Abell, Michele Thieme, Taylor H. Ricketts, Nasser Olwero, Rebecca Ng, Paulo Petry, Eric Dinerstein, Carmen Revenga, Jonathan Hoekstra ; ''Concordance of freshwater and terrestrial biodiversity '' Online: 2010-11-18 DOI: 10.1111/j.1755-263X.2010.00153.x (http://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1111/j.1755-263X.2010.00153.x/abstract Résumé)</ref>.


L'histoire des pressions anthropiques sur l'environnement fait que les écosystèmes d'eau douce sont parmi les plus vulnérables à la perte de biodiversité<ref>{{Article |prénom1=David |nom1=Dudgeon |prénom2=Angela H. |nom2=Arthington |prénom3=Mark O. |nom3=Gessner |prénom4=Zen‐Ichiro |nom4=Kawabata |titre=Freshwater biodiversity: importance, threats, status and conservation challenges |périodique=Biological Reviews |volume=81 |numéro=2 |pages=163–182 |date=2006-05 |issn=1464-7931 |issn2=1469-185X |doi=10.1017/s1464793105006950 |lire en ligne=http://dx.doi.org/10.1017/s1464793105006950 |consulté le=2024-04-24}}.</ref>{{,}}<ref name=Nature2023/>.
Une nouvelle carte mondiale, des [[écorégion]]s d'eau douce a été produite en 2010 à partir des données de répartition de {{unité|13300|espèces}} de poissons. Le chevauchement de ces zones avec des [[Point chaud de biodiversité|''hotspots'' terrestres de biodiversité]] est fréquent, notamment en région tropicale ; ces zones à forte ''congruence'' pourraient mériter des efforts de [[Biologie de la conservation|conservation intégrée]] plus importants et priorisés, plaide une étude publiée en 2010<ref>Robin Abell, Michele Thieme, Taylor H. Ricketts, Nasser Olwero, Rebecca Ng, Paulo Petry, Eric Dinerstein, Carmen Revenga, Jonathan Hoekstra, ; ''Concordance of freshwater and terrestrial biodiversity '' Online: 2010-11-18 DOI: 10.1111/j.1755-263X.2010.00153.x (http://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1111/j.1755-263X.2010.00153.x/abstract Résumé)</ref>.


Dans l'Union européenne, ils sont couverts par une [[directive cadre sur l'eau]] qui impose aux États membres un objectif pour 2015 de retour à un ''bon état écologique'' des masses d'eau (douce, saumâtre et marines)<ref>Article 2 et Annexe V de la directive {{numéro|2000}}/60 du 23 octobre 2000 modifiée établissant un cadre pour la politique communautaire dans le domaine de l'eau</ref>{{,}}<ref>[http://www.ineris.fr/aida/?q=consult_doc/consultation/2.250.190.28.8.2901 Circulaire DCE 2005/12 {{numéro|14}} du 28 juillet 2005] relative à la définition du « bon état » et à la constitution des référentiels pour les eaux douces de surface ainsi qu’à la démarche à adopter pendant la phase transitoire (2005-2007), non publiée au JO</ref>…
Dans l'Union européenne, ils sont couverts par une [[directive cadre sur l'eau]] qui impose aux États membres un objectif (pour 2015) de retour à un ''bon état écologique'' des masses d'eau (douce, saumâtre et marines)<ref>Article 2 et Annexe V de la directive {{numéro|2000}}/60 du 23 octobre 2000 modifiée établissant un cadre pour la politique communautaire dans le domaine de l'eau</ref>{{,}}<ref>[http://www.ineris.fr/aida/?q=consult_doc/consultation/2.250.190.28.8.2901 Circulaire DCE 2005/12 {{numéro|14}} du 28 juillet 2005] relative à la définition du « bon état » et à la constitution des référentiels pour les eaux douces de surface ainsi qu'à la démarche à adopter pendant la phase transitoire (2005-2007), non publiée au JO</ref>… La plupart des pays ont des lois protégeant la ressource en eau, mais a priori insuffisantes.
<br>Une étude (2013) intitulée ''La reconstitution de la biodiversité européenne des eaux douces s’est arrêtée'' s'est basée sur 1 816 séries chronologiques de suivi de communautés d'invertébrés d'eau douce ([[bioindicateur|bioindicatrices]]), collectées dans 22 pays européens de 1968 à 2020<ref name=Nature2023/>. Elle a montré qu'il y a eu durant 20 ans, de 1990 à 2010, en Europe, une période de début d'amélioration ([[restauration écologique]])<ref>{{Article |prénom1=Ian P. |nom1=Vaughan |prénom2=Steve J. |nom2=Ormerod |titre=Large‐scale, long‐term trends in <scp>B</scp>ritish river macroinvertebrates |périodique=Global Change Biology |volume=18 |numéro=7 |pages=2184–2194 |date=2012-03-06 |issn=1354-1013 |issn2=1365-2486 |doi=10.1111/j.1365-2486.2012.02662.x |lire en ligne=http://dx.doi.org/10.1111/j.1365-2486.2012.02662.x |consulté le=2024-04-24}}.</ref> : richesse taxonomique se restaurant lentement : + 0,73 %/an ; richesse fonctionnelle augmentant de 2,4 %/an et abondance d'organismes s'améliorant de 1,17 % par an des années 1990 à 2010. '''Cependant''', depuis 2010, on assiste à une nouvelle régression ou stabilisation (pour des raisons mal comprises, probablement notamment liées à de nouvelles pressions anthropiques, (incluant le réchauffement et de nouveaux polluants). Les auteurs notent que la biodiversité stagne ou se dégrade surtout dans les zones qui se réchauffent le plus<ref name=Nature2023>{{Article |langue=en |prénom1=Peter |nom1=Haase |prénom2=Diana E. |nom2=Bowler |prénom3=Nathan J. |nom3=Baker |prénom4=Núria |nom4=Bonada |titre=The recovery of European freshwater biodiversity has come to a halt |périodique=Nature |volume=620 |numéro=7974 |pages=582–588 |date=2023-08 |issn=1476-4687 |doi=10.1038/s41586-023-06400-1 |lire en ligne=https://www.nature.com/articles/s41586-023-06400-1 |consulté le=2024-04-24}}.</ref>. Le passage de tendances essentiellement positives en matière de richesse fonctionnelle à la fin des années 1990 et au début des années 2000, à des tendances proches de zéro à partir de 2012 environ (illustration ci-contre)<ref name=Nature2023/>.
L'eau est précieuse.


== Menaces, état, pressions ==
== Menaces, état, pressions ==
[[Fichier:Stream without conservation buffers.jpg|vignette|L'[[agriculture]] est l'une des principales sources de [[pollution de l'eau]] douce.]]
[[Fichier:Stream without conservation buffers.jpg|vignette|L'[[agriculture]] est l'une des principales sources de [[pollution de l'eau]] douce.]]


Les écosystèmes d'eau douce sont victimes de nombreuses sources de [[pollution]], individuelles et collectives, urbaines et industrielles (pollutions accidentelles, effluents insuffisamment épurés, lessivage par les pluies d'orages), agricoles (nitrates, phosphates, érosion source de turbidité, pesticides). Les [[filtreur]]s nettoient l'eau et améliorent souvent la qualité des sédiments, mais ils peuvent aussi [[bioconcentrer]] certains [[contaminant]]s, au profit de la [[qualité de l'eau]] avec des risques de [[bioconcentration]] et de [[perturbation endocrinienne]].
Les écosystèmes d'eau douce sont victimes de nombreuses sources de [[pollution]], individuelles et collectives, urbaines et industrielles (pollutions accidentelles, effluents insuffisamment épurés, lessivage par les pluies d'orages), agricoles (nitrates, phosphates, érosion source de turbidité, pesticides). Les [[filtreur]]s nettoient l'eau et améliorent souvent la qualité des sédiments, mais ils peuvent aussi [[bioconcentrer]] certains [[contaminant]]s, au profit de la [[qualité de l'eau]] avec des risques de [[bioconcentration]] et de [[Perturbateur endocrinien|perturbation endocrinienne]].


Les [[sédiment]]s des eaux douces (dans les canaux et en aval des zones industrielles notamment) peuvent y concentrer de nombreux polluants (dont [[éléments-traces métalliques]]<ref name=sediment2007>Canavan, R.W., Van-Cappellen, P., Zwolsman, J.J.G., Van-den-Berg, G.A., Slomp, C.P., 2007. ''Geochemistry of trace metals in a fresh water sediment: field results and diagenetic modeling''. Sci. Total Environ. 381, 263–279</ref>, plus ou moins durablement, notamment dans les régions industrielles ou dans les zones touchées par la [[pollution routière]] ou [[urbanisation|urbaine]].
Les [[sédiment]]s des eaux douces (dans les canaux et en aval des zones industrielles notamment) peuvent y concentrer de nombreux polluants (dont [[éléments-traces métalliques]]<ref name=sediment2007>Canavan, R.W., Van-Cappellen, P., Zwolsman, J.J.G., Van-den-Berg, G.A., Slomp, C.P., 2007. ''Geochemistry of trace metals in a fresh water sediment: field results and diagenetic modeling''. Sci. Total Environ. 381, 263–279</ref>, plus ou moins durablement, notamment dans les régions industrielles ou dans les zones touchées par la [[pollution routière]] ou [[urbanisation|urbaine]].
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Plus qu'en mer où les barrières physiques artificielles sont rares, la [[fragmentation éco-paysagère|fragmentation écologique]] par des grands [[barrage]]s infranchissables, le réchauffement ou la pollution contribuent à empêcher la libre circulation des organismes aquatiques, dont les poissons migrateurs. Et localement, dans les [[zones humides]] et sur leurs bassins versants, les plombs de [[Pêche (halieutique)|pêche]] et de [[chasse]] ou de ball-trap perdus sont une source de [[saturnisme]] chez les animaux, les oiseaux d'eau étant les plus touchés. Ils sont aussi une source de pollution durable des [[sédiment]]s<ref name=sediment2007/>.
Plus qu'en mer où les barrières physiques artificielles sont rares, la [[fragmentation éco-paysagère|fragmentation écologique]] par des grands [[barrage]]s infranchissables, le réchauffement ou la pollution contribuent à empêcher la libre circulation des organismes aquatiques, dont les poissons migrateurs. Et localement, dans les [[zones humides]] et sur leurs bassins versants, les plombs de [[Pêche (halieutique)|pêche]] et de [[chasse]] ou de ball-trap perdus sont une source de [[saturnisme]] chez les animaux, les oiseaux d'eau étant les plus touchés. Ils sont aussi une source de pollution durable des [[sédiment]]s<ref name=sediment2007/>.


Enfin, les eaux ruisselant sur des secteurs touchés par les [[séquelle de guerre|séquelles de guerre]], ou certains lacs, marais, bras morts, puits, etc., en particulier dans l'ancienne ''[[zone rouge (séquelles de guerre)|zone rouge]]'' peuvent être gravement polluées par des toxiques lorsque les [[munition]]s qui y ont été abandonnées ou perdues se mettent à fuir.
Enfin, les eaux ruisselant sur des secteurs touchés par les [[séquelle de guerre|séquelles de guerre]], ou certains lacs, marais, bras morts, puits{{, etc.}}, en particulier dans l'ancienne ''[[zone rouge (séquelles de guerre)|zone rouge]]'' peuvent être gravement polluées par des toxiques lorsque les [[munition]]s qui y ont été abandonnées ou perdues se mettent à fuir.


Les eaux chaudes tendent à perdre leur [[oxygène]] qui se dissout naturellement mieux dans l'eau froide. Le réchauffement moyen, nocturne notamment des zones chaudes et tempérées est un facteur supplémentaire de dégradation de la [[biodiversité]]. Il facilite la dissolution du CO{{ind|2}} dans l'eau, et l'acidification de celle-ci.
Les eaux chaudes tendent à perdre leur [[oxygène]] qui se dissout naturellement mieux dans l'eau froide. Le réchauffement moyen, nocturne notamment des zones chaudes et tempérées est un facteur supplémentaire de dégradation de la [[biodiversité]]. Il facilite la dissolution du {{CO2}} dans l'eau, et l'acidification de celle-ci.


De nombreux poissons d'eau douce font partie des espèces qui régressent dans la plupart des pays développés et en développement, de même que les [[amphibien]]s considérés comme de bons [[bioindicateur|indicateurs]] de qualité des eaux douces.
De nombreux poissons d'eau douce font partie des espèces qui régressent dans la plupart des pays développés et en développement, de même que les [[amphibien]]s considérés comme de bons [[bioindicateur|indicateurs]] de qualité des eaux douces.


Entre 1970 et 2012, les populations d'animaux d'eaux douces (poissons, reptiles) ont chuté de 88 %<ref>{{Lien web |langue=fr|titre=En quarante ans, 88 % des grands animaux d’eau douce ont disparu |url=https://www.france24.com/fr/20190813-faune-lacs-rivieres-disparition-eau-douce-biodiversite |site=France 24|date=2019-08-14 |consulté le= }}</ref>
Entre 1970 et 2012, les populations d'animaux d'eaux douces (poissons, reptiles) ont chuté de 88 %<ref>{{Lien web |langue=fr|titre=En quarante ans, 88 % des grands animaux d’eau douce ont disparu |url=https://www.france24.com/fr/20190813-faune-lacs-rivieres-disparition-eau-douce-biodiversite |site=France 24|date=2019-08-14 |consulté le= }}.</ref>.


== Origine des eaux douces ==
== Origine des eaux douces ==
{{article détaillé|cycle de l'eau}}
{{article détaillé|cycle de l'eau}}
[[Fichier:A beautiful morning for a wander. (5833092394).jpg|vignette|Une [[Fontaine (bassin)|fontaine]] d'eau douce.]]
[[Fichier:A beautiful morning for a wander. (5833092394).jpg|vignette|Une [[Fontaine (bassin)|fontaine]] d'eau douce ({{lien|Golden Acre Park}}.]]
L'eau douce provient de la [[condensation]] de vapeur d'eau atmosphérique, sous forme de [[précipitations]] ou de [[rosée]]. La vapeur d'eau est elle-même issue de l'évaporation des eaux marines et terrestres ([[évapotranspiration]]).
Après l'apparition de la vie, le cycle de l'eau a été modifié par son utilisation par les plantes et les animaux. Sur les milieux émergés, l'eau douce est vitale pour la plupart des espèces. Elle provient de la [[condensation]] de vapeur d'eau atmosphérique. Elle-même est issue de l'évaporation des eaux marines et terrestres, mais aussi de la recondensation cyclique de l'évapotranspiration et de la respiration / transpiration des plantes et animaux. Elle provient également des cycles de réévaporation de la rosée et des [[Hydrométéore|eaux météoriques]] qui se sont évaporées avant de rejoindre les nappes phréatiques ou les cours d'eau qui alimentent les [[lac]]s intérieurs, les [[rivière]]s et [[fleuve]]s, ainsi que des nappes d'eau souterraines profondes, soit directement, soit à la suite de la fonte de neiges ou de glaces.
L'évapotranspiration correspond à l'évaporation de l’humidité des terres, en partie via la [[Transpiration végétale|transpiration]] des végétaux. Une autre partie de l'évapotranspiration correspond à l’[[interception des précipitations]], la part de la rosée et des [[Hydrométéore|eaux météoriques]] qui se sont ré-évaporées avant de rejoindre le sol.
La part des précipitations qui n'est pas évapotranspiré forme les stocks d'eau douce. Elle peut atteindre les nappes phréatiques ou les cours d'eau qui alimentent les [[lac]]s intérieurs, les [[rivière]]s et [[fleuve]]s, ainsi que des nappes d'eau souterraines profondes, soit directement, soit à la suite de la fonte de neiges ou de glaces.

Après l'apparition de la vie, le cycle de l'eau a été modifié par son utilisation par les plantes et les animaux. Sur les milieux émergés, l'eau douce est vitale pour la plupart des espèces.


== L'accès à l'eau (douce, saine et propre) ==
== L'accès à l'eau (douce, saine et propre) ==
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L'eau douce étant très inégalement répartie et accessible sur la Terre, elle est une des grandes sources d'[[inégalité écologique]] et de conflits pour l'avenir selon l'[[Organisation des Nations unies|ONU]].
L'eau douce étant très inégalement répartie et accessible sur la Terre, elle est une des grandes sources d'[[inégalité écologique]] et de conflits pour l'avenir selon l'[[Organisation des Nations unies|ONU]].


L’agriculture est aussi source de pression sur la ressource puisqu’elle prélève 70 % de l’eau douce planétaire environ (jusqu’à 90 % dans la plupart des pays les moins développés)<ref>{{Article|langue=fr|auteur1=SOLIDARITÉS INTERNATIONAL|titre=Baromètre de l'eau 2018|périodique=Baromètre de l'eau|date=2018|issn=|lire en ligne=https://www.solidarites.org/wp-content/uploads/2018/03/barometre-de-leau-lhygiene-et-assainissement-2018-solidaritesinternational.pdf|pages=}}</ref>.
L’agriculture est aussi source de pression sur la ressource puisqu’elle prélève 70 % de l’eau douce planétaire environ (jusqu’à 90 % dans la plupart des pays les moins développés)<ref>{{Article|langue=fr|auteur1=SOLIDARITÉS INTERNATIONAL|titre=Baromètre de l'eau 2018|périodique=Baromètre de l'eau|date=2018|issn=|lire en ligne=https://www.solidarites.org/wp-content/uploads/2018/03/barometre-de-leau-lhygiene-et-assainissement-2018-solidaritesinternational.pdf|pages=}}.</ref>.


L'année [[2003]] a été proclamée l'année internationale de l'eau douce par l'[[Assemblée générale des Nations unies]].
L'année [[2003]] a été proclamée l'année internationale de l'eau douce par l'[[Assemblée générale des Nations unies]].
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== Utilisation de l'eau douce ==
== Utilisation de l'eau douce ==
{{Article principal|Utilisation de l'eau}}
{{Article principal|Utilisation de l'eau}}
{{Article connexe|Prélèvements d'eau douce par secteur et par pays}}
{{Article connexe|Liste des pays par prélèvements d'eau}}

== Eau dure ==
L'eau douce n'est pas l'inverse d'une [[eau dure]] qui, elle, est définie comme une eau contenant des ions [[magnésium]] et/ou [[calcium]]. Ainsi, de l'eau salée (contenant du [[chlorure de sodium]] dissous) n'est ni douce ni dure.


== Aquariophilie ==
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== Voir aussi ==
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=== Articles connexes ===
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{{Colonnes|nombre=4|* [[Berge]]
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* [[Maladie hydrique]]
* [[Maladie hydrique]]
* [[Désertification]]
* [[Mare]]
* [[Salinisation]]
* [[Nappe phréatique]]
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* [[Pollution de l'eau]]
* [[Pollution de l'eau]]
* [[Liste de pays par ressources totales en eau renouvelable]]
* [[Méthane émis par les cours d'eau]]
* [[Réseau écologique]]
* [[Ressource naturelle]]
* [[Salinisation]]
* [[SDAGE]] et [[Schéma d'aménagement et de gestion des eaux|SAGE]]
* [[Zone humide]]
}}
}}


=== Bibliographie ===
=== Bibliographie ===
==== En français ====
* {{fr}} Jean-Claude Lefeuvre et Nicolas Pion, ''L'eau douce en France : histoire d'un long combat'', Milan, Toulouse, 2009, 116 p. {{ISBN|978-2-7459-2940-2}}
* {{fr}} Sylvie Paquerot, ''Eau douce : la nécessaire refondation du droit international'', Presses de l'Université de Québec, Sainte-Foy (Québec), 2005, 246 p. {{ISBN|2-7605-1323-8}}
* Jean-Claude Lefeuvre et Nicolas Pion, ''L'eau douce en France : histoire d'un long combat'', Milan, Toulouse, 2009, 116 p. {{ISBN|978-2-7459-2940-2}}.
* Sylvie Paquerot, ''Eau douce : la nécessaire refondation du droit international'', Presses de l'Université de Québec, Sainte-Foy (Québec), 2005, 246 p. {{ISBN|2-7605-1323-8}}.

==== En anglais ====
* {{en}} Gleick, P.H. (2006) The World’s Water (2006-2007): The Biennial Report on Freshwater Resources. Island Press, Washington, DC.
* {{en}} Gleick, P.H. (2006) The World’s Water (2006-2007): The Biennial Report on Freshwater Resources. Island Press, Washington, DC.
* {{en}} Gleick, P.H. (2009) The World’s Water (2008-2009): The Biennial Report on Freshwater Resources. Island Press, Washington, DC.
* {{en}} Gleick, P.H. (2009) The World’s Water (2008-2009): The Biennial Report on Freshwater Resources. Island Press, Washington, DC.

Dernière version du 26 avril 2024 à 13:03

Disponibilité en eau douce, m3 par personne et par an du début des années 2000
  • de 50 000 à 605 000 m3
  • de 15 000 à 50 000 m3
  • de 5 000 à 15 000 m3
  • de 2 500 à 5 000 m3
  • de 1 700 à 2 500 m3 - vulnérabilité.
  • de 1 000 à 1 700 m3 - stress hydrique.
  • de 0 à 1 000 m3 - état de pénurie

L'eau douce est une eau dont la salinité est très faible ou nulle, par opposition à l'eau de mer et à l'eau saumâtre. C'est l'eau de pluie, l'eau des rivières, des lacs, des nappes phréatiques, des glaciers, des tourbièresetc. Sa très faible salinité permet sa consommation. C'est un critère de potabilité essentiel. Une eau douce contient généralement moins d'un gramme de matières solides dissoutes (comme les sels, métaux et éléments nutritifs) par litre. À titre de comparaison, l'eau de mer en contient plus de trente et le sérum physiologique en contient 9 g/litre (0,9 %).

Définitions[modifier | modifier le code]

L'eau douce peut être définie comme une eau qui contient moins de 1 000 ppm de sels dissouts[1].

D'autres sources proposent des limites de salinité plus élevées, par exemple 1 000 ppm[2] ou 3 000 ppm[3].

Les eaux contenant plus de sel sont dites saumâtres puis salées.

Répartition de l'eau douce sur terre[modifier | modifier le code]

Le rapport de l'eau de mer à l'eau douce sur Terre est d'environ 40 à 1. L'eau douce représente 2,5 % de l'eau sur terre :

  • environ 69 % de l'eau douce terrestre est stockée sous forme de glace ou de neige ;
  • environ 30 % de l'eau douce terrestre est stockée dans les aquifères ;
  • pour le petit 1 % restant, sous forme d'eau de surface liquide, qui est répartie :

Ressources en eau douce[modifier | modifier le code]

La disponibilité de l’eau douce dans un pays est déterminée par les conditions climatiques, la géomorphologie, l’utilisation des sols et les eaux transfrontalières[6].

La quantité maximale théorique d'eau effectivement disponible est un indice de disponibilité d'eau douce de la FAO.

Selon Eurostat, les ressources en eau correspondent à l’eau disponible pour être utilisée sur un territoire donné et incluent les eaux de surface (à savoir les baies côtières, les lacs, les fleuves et les cours d’eau) et les eaux souterraines[6]. Les ressources renouvelables en eau sont calculées comme étant la somme du flux interne (qui est égal aux précipitations moins l’évapotranspiration réelle) et de l’apport externe (eaux transfrontalières)[6].

En Europe, les cours d'eau (46 %) et les eaux souterraines (35 %) fournissent plus de 80 % du total de la demande en eau européenne[7].

Près de 60 % des ressources naturelles renouvelables d’eau douce du monde sont partagés par 9 géants de l’eau : Brésil, Russie, Indonésie, Chine, Canada, États-Unis, Colombie, Pérou et Inde[8].

Le Koweït, le Bahreïn, les Émirats arabes unis, Malte, la Libye, Singapour, la Jordanie, Israël et Chypre, n'ont que très peu de ressources en eau douce voir aucune. La plupart de ces pays ont recours au dessalement de l'eau pour leur consommation.

Eau renouvelable et eau fossile[modifier | modifier le code]

Les ressources en eaux renouvelables correspondent aux masses d'eau qui sont renouvelées aux échelles de temps humaines. L'eau de mer est évaporée puis précipitée sur les terres via le cycle de l'eau, ce qui renouvelle ces eaux douces.

L'eau fossile correspond aux masses d'eau qui ne sont pas renouvelées aux échelles de temps humaines ou ne sont plus renouvelées dans le climat actuel.

Écosystèmes et biodiversité des eaux douces[modifier | modifier le code]

Une rivière en Équateur
En haut : Ligne du temps montrant les facteurs de stress de la biodiversité des eaux douces de l'UE, et l'évolution législative concernée.
À gauche : carte des sites échantillonnés, et changements temporels.
À droite : répartition des sites par année et par pays[9].
Fluctuations temporelles des estimations de tendance pour 8 indicateurs qualifiant la biodiversité dans les eaux douces en Europe, sur 20 ans de 1995 à 2015.br> On observe un arrêt de l'amélioration après 2010. Depuis il y a à nouveau une dégradation, soit une stagnation[9].

Les eaux douces en tant qu'habitats naturels sont les écosystèmes qui abritent les espèces aquatiques terrestres, dites dulçaquicoles et qui fournissent une grande part de l'eau potable ou bue dans le monde (de nombreuses espèces d'organismes filtreurs jouent un rôle essentiel dans les phénomènes autoépurateurs des cours d'eau et masses d'eau non-souterraines (hydrozoaires et bryozoaires, éponges d'eau douce et bivalves et certaines espèces planctoniques en particulier). La biodiversité des eaux douces semble d'ailleurs avoir été sous-estimée dans plusieurs régions du monde, de même que son degré de menace[10]. Certaines espèces (amphibiens, insectes) peuvent avoir une phase de vie aquatique et une autre terrestre.
Une nouvelle carte mondiale, des écorégions d'eau douce a été produite en 2010 à partir des données de répartition de 13 300 espèces de poissons. Le chevauchement de ces zones avec des points chauds de biodiversité est fréquent, notamment en région tropicale ; ces zones à forte congruence pourraient mériter des efforts de conservation intégrée plus importants et priorisés, plaide une étude publiée en 2010[11].

L'histoire des pressions anthropiques sur l'environnement fait que les écosystèmes d'eau douce sont parmi les plus vulnérables à la perte de biodiversité[12],[9].

Dans l'Union européenne, ils sont couverts par une directive cadre sur l'eau qui impose aux États membres un objectif (pour 2015) de retour à un bon état écologique des masses d'eau (douce, saumâtre et marines)[13],[14]… La plupart des pays ont des lois protégeant la ressource en eau, mais a priori insuffisantes.
Une étude (2013) intitulée La reconstitution de la biodiversité européenne des eaux douces s’est arrêtée s'est basée sur 1 816 séries chronologiques de suivi de communautés d'invertébrés d'eau douce (bioindicatrices), collectées dans 22 pays européens de 1968 à 2020[9]. Elle a montré qu'il y a eu durant 20 ans, de 1990 à 2010, en Europe, une période de début d'amélioration (restauration écologique)[15] : richesse taxonomique se restaurant lentement : + 0,73 %/an ; richesse fonctionnelle augmentant de 2,4 %/an et abondance d'organismes s'améliorant de 1,17 % par an des années 1990 à 2010. Cependant, depuis 2010, on assiste à une nouvelle régression ou stabilisation (pour des raisons mal comprises, probablement notamment liées à de nouvelles pressions anthropiques, (incluant le réchauffement et de nouveaux polluants). Les auteurs notent que la biodiversité stagne ou se dégrade surtout dans les zones qui se réchauffent le plus[9]. Le passage de tendances essentiellement positives en matière de richesse fonctionnelle à la fin des années 1990 et au début des années 2000, à des tendances proches de zéro à partir de 2012 environ (illustration ci-contre)[9].

Menaces, état, pressions[modifier | modifier le code]

L'agriculture est l'une des principales sources de pollution de l'eau douce.

Les écosystèmes d'eau douce sont victimes de nombreuses sources de pollution, individuelles et collectives, urbaines et industrielles (pollutions accidentelles, effluents insuffisamment épurés, lessivage par les pluies d'orages), agricoles (nitrates, phosphates, érosion source de turbidité, pesticides). Les filtreurs nettoient l'eau et améliorent souvent la qualité des sédiments, mais ils peuvent aussi bioconcentrer certains contaminants, au profit de la qualité de l'eau avec des risques de bioconcentration et de perturbation endocrinienne.

Les sédiments des eaux douces (dans les canaux et en aval des zones industrielles notamment) peuvent y concentrer de nombreux polluants (dont éléments-traces métalliques[16], plus ou moins durablement, notamment dans les régions industrielles ou dans les zones touchées par la pollution routière ou urbaine.

Plus qu'en mer où les barrières physiques artificielles sont rares, la fragmentation écologique par des grands barrages infranchissables, le réchauffement ou la pollution contribuent à empêcher la libre circulation des organismes aquatiques, dont les poissons migrateurs. Et localement, dans les zones humides et sur leurs bassins versants, les plombs de pêche et de chasse ou de ball-trap perdus sont une source de saturnisme chez les animaux, les oiseaux d'eau étant les plus touchés. Ils sont aussi une source de pollution durable des sédiments[16].

Enfin, les eaux ruisselant sur des secteurs touchés par les séquelles de guerre, ou certains lacs, marais, bras morts, puits, etc., en particulier dans l'ancienne zone rouge peuvent être gravement polluées par des toxiques lorsque les munitions qui y ont été abandonnées ou perdues se mettent à fuir.

Les eaux chaudes tendent à perdre leur oxygène qui se dissout naturellement mieux dans l'eau froide. Le réchauffement moyen, nocturne notamment des zones chaudes et tempérées est un facteur supplémentaire de dégradation de la biodiversité. Il facilite la dissolution du CO2 dans l'eau, et l'acidification de celle-ci.

De nombreux poissons d'eau douce font partie des espèces qui régressent dans la plupart des pays développés et en développement, de même que les amphibiens considérés comme de bons indicateurs de qualité des eaux douces.

Entre 1970 et 2012, les populations d'animaux d'eaux douces (poissons, reptiles) ont chuté de 88 %[17].

Origine des eaux douces[modifier | modifier le code]

Une fontaine d'eau douce (Golden Acre Park (en).

L'eau douce provient de la condensation de vapeur d'eau atmosphérique, sous forme de précipitations ou de rosée. La vapeur d'eau est elle-même issue de l'évaporation des eaux marines et terrestres (évapotranspiration). L'évapotranspiration correspond à l'évaporation de l’humidité des terres, en partie via la transpiration des végétaux. Une autre partie de l'évapotranspiration correspond à l’interception des précipitations, la part de la rosée et des eaux météoriques qui se sont ré-évaporées avant de rejoindre le sol. La part des précipitations qui n'est pas évapotranspiré forme les stocks d'eau douce. Elle peut atteindre les nappes phréatiques ou les cours d'eau qui alimentent les lacs intérieurs, les rivières et fleuves, ainsi que des nappes d'eau souterraines profondes, soit directement, soit à la suite de la fonte de neiges ou de glaces.

Après l'apparition de la vie, le cycle de l'eau a été modifié par son utilisation par les plantes et les animaux. Sur les milieux émergés, l'eau douce est vitale pour la plupart des espèces.

L'accès à l'eau (douce, saine et propre)[modifier | modifier le code]

L'accès à l'eau douce est un problème de plus en plus critique pour la survie de nombreuses espèces (« stress hydrique »), y compris l'être humain, notamment dans les déserts et autres contrées arides, polluées, ou dans les zones en cours de salinisation à la suite du déboisement, de l'irrigation ou du drainage.

L'eau douce étant très inégalement répartie et accessible sur la Terre, elle est une des grandes sources d'inégalité écologique et de conflits pour l'avenir selon l'ONU.

L’agriculture est aussi source de pression sur la ressource puisqu’elle prélève 70 % de l’eau douce planétaire environ (jusqu’à 90 % dans la plupart des pays les moins développés)[18].

L'année 2003 a été proclamée l'année internationale de l'eau douce par l'Assemblée générale des Nations unies.

Utilisation de l'eau douce[modifier | modifier le code]

Eau dure[modifier | modifier le code]

L'eau douce n'est pas l'inverse d'une eau dure qui, elle, est définie comme une eau contenant des ions magnésium et/ou calcium. Ainsi, de l'eau salée (contenant du chlorure de sodium dissous) n'est ni douce ni dure.

Aquariophilie[modifier | modifier le code]

En aquariophilie, l'expression « eau douce » est aussi utilisée pour désigner une eau non salée par opposition à l'« eau de mer » et l'eau saumâtre pour différencier trois types d'aquariums qui requièrent des équipements différents, dits aussi « aquarium d'eau douce », « aquarium d'eau saumâtre » et « aquarium d'eau de mer ».

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Groundwater Glossary » [archive du ], (consulté le ).
  2. « Freshwater » [archive du ], sur Glossary of Meteorology, American Meteorological Society, (consulté le ).
  3. « Freshwater » [archive du ], sur Fishkeeping glossary, Practical Fishkeeping (consulté le ).
  4. Great Lakes Facts and Figures
  5. Physical Features of the Great Lakes sur epa.gov, consulté le 13/09/2018
  6. a b et c Statistiques sur l’eau eurostat. Sur ec.europa.eu
  7. European Environment Agency Use of freshwater resources Mars 2016
  8. Où en sont les ressources en eau dans le Monde ? cieau.com. Consulté le 13/09/2018
  9. a b c d e et f (en) Peter Haase, Diana E. Bowler, Nathan J. Baker et Núria Bonada, « The recovery of European freshwater biodiversity has come to a halt », Nature, vol. 620, no 7974,‎ , p. 582–588 (ISSN 1476-4687, DOI 10.1038/s41586-023-06400-1, lire en ligne, consulté le ).
  10. Dudgeon, D., Arthington, A.H., Gessner, M.O., Kawabata, Z.I., Knowler, D.J., Leveque, C., Naiman, R.J., Prieur-Richard, A.H., Soto, D., Stiassny, M.L.J. and Sullivan, C.A. (2006) Freshwater biodiversity: importance, threats, status and conservation challenges. Biological Reviews, 81, 163-182.
  11. Robin Abell, Michele Thieme, Taylor H. Ricketts, Nasser Olwero, Rebecca Ng, Paulo Petry, Eric Dinerstein, Carmen Revenga, Jonathan Hoekstra ; Concordance of freshwater and terrestrial biodiversity Online: 2010-11-18 DOI: 10.1111/j.1755-263X.2010.00153.x (http://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1111/j.1755-263X.2010.00153.x/abstract Résumé)
  12. David Dudgeon, Angela H. Arthington, Mark O. Gessner et Zen‐Ichiro Kawabata, « Freshwater biodiversity: importance, threats, status and conservation challenges », Biological Reviews, vol. 81, no 2,‎ , p. 163–182 (ISSN 1464-7931 et 1469-185X, DOI 10.1017/s1464793105006950, lire en ligne, consulté le ).
  13. Article 2 et Annexe V de la directive no 2000/60 du 23 octobre 2000 modifiée établissant un cadre pour la politique communautaire dans le domaine de l'eau
  14. Circulaire DCE 2005/12 no 14 du 28 juillet 2005 relative à la définition du « bon état » et à la constitution des référentiels pour les eaux douces de surface ainsi qu'à la démarche à adopter pendant la phase transitoire (2005-2007), non publiée au JO
  15. Ian P. Vaughan et Steve J. Ormerod, « Large‐scale, long‐term trends in <scp>B</scp>ritish river macroinvertebrates », Global Change Biology, vol. 18, no 7,‎ , p. 2184–2194 (ISSN 1354-1013 et 1365-2486, DOI 10.1111/j.1365-2486.2012.02662.x, lire en ligne, consulté le ).
  16. a et b Canavan, R.W., Van-Cappellen, P., Zwolsman, J.J.G., Van-den-Berg, G.A., Slomp, C.P., 2007. Geochemistry of trace metals in a fresh water sediment: field results and diagenetic modeling. Sci. Total Environ. 381, 263–279
  17. « En quarante ans, 88 % des grands animaux d’eau douce ont disparu », sur France 24, .
  18. SOLIDARITÉS INTERNATIONAL, « Baromètre de l'eau 2018 », Baromètre de l'eau,‎ (lire en ligne).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

En français[modifier | modifier le code]

  • Jean-Claude Lefeuvre et Nicolas Pion, L'eau douce en France : histoire d'un long combat, Milan, Toulouse, 2009, 116 p. (ISBN 978-2-7459-2940-2).
  • Sylvie Paquerot, Eau douce : la nécessaire refondation du droit international, Presses de l'Université de Québec, Sainte-Foy (Québec), 2005, 246 p. (ISBN 2-7605-1323-8).

En anglais[modifier | modifier le code]

  • (en) Gleick, P.H. (2006) The World’s Water (2006-2007): The Biennial Report on Freshwater Resources. Island Press, Washington, DC.
  • (en) Gleick, P.H. (2009) The World’s Water (2008-2009): The Biennial Report on Freshwater Resources. Island Press, Washington, DC.

Liens externes[modifier | modifier le code]