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« Marine la Déguisée » : différence entre les versions

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Sainte '''Marine''' (ou '''Marie''') '''de Bithynie''', dite '''Marine la Déguisée''', également '''frère Marin''', est une personnalité légendaire chrétienne. Selon la tradition chrétienne catholique, romaine et maronite, frère Marin fut moine au [[monastère de Qannoubine]], au [[Liban]], et mena une vie [[ascèse|ascétique]] exemplaire sous une identité masculine.
'''Marine''' (ou '''Marie''') '''de Bithynie''', dite '''Marine la Déguisée''' et parfois '''Marin/Marine''', est une [[saint]]e [[Virginité|vierge]] légendaire chrétienne.

Selon la tradition chrétienne catholique, romaine et maronite, elle entre au [[monastère de Qannoubine]], au [[Liban]], sous l'identité masculine de '''frère Marin''', et mène une vie [[ascèse|ascétique]] exemplaire. À la suite de l'accusation de viol par la fille d'un aubergiste (ignorante de son genre véritable), frère Marin est expulsé du couvent et doit s'occuper de l'enfant. Après sa réintégration et sa mort au couvent, les moines découvrent que c'est une femme durant sa toilette mortuaire et font pénitence de leur injuste accusation.

Sa fête a lieu le {{date-|18 juin}} en Occident. La [[Translation (reliques)|translation de ses reliques]] à [[Venise]], ville sous son [[Saint patron|patronage]], est commémorée le {{date-|17 juillet}}<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=St. Marine de Bithynie |url=https://www.vaticannews.va/fr/saint-du-jour/06/18/st--marine-de-bithynie.html |site=www.vaticannews.va |consulté le=2023-11-16}}</ref>. En raison de son histoire, les personnes transgenres chrétiennes se placent sous son patronage<ref>{{lien web|url=https://qspirit.net/marinos-marina-monk-transgender/|titre= Marinos / Marina the Monk: Transgender parenting role model and patron saint|auteur=Kittredge Cherry |éditeur=qspirit.net|consulté le=2023-09-24}}</ref>.


== Hagiographie ==
== Hagiographie ==
[[File:Sainte Marine accusée (Paris, BnF, Français 51 f.201v).png|thumb|Sainte Marine accusée (Paris, BnF, Français 51 f.201v). On voit le corps dévoilé de frère Marin lors de la toilette mortuaire en haut à droite de l'image.]]
[[File:Sainte Marine accusée (Paris, BnF, Français 51 f.201v).png|thumb|Sainte Marine accusée (Paris, BnF, Français 51 f.201v). On voit le corps dévoilé de frère Marin lors de la toilette mortuaire en haut à droite de l'image.]]
Les récits de la vie de sainte Marine font l'objet de plusieurs retranscriptions dans divers manuscrits, dont [[La Légende dorée]] de [[Jacques de Voragine|Jacques de Voragines]] et dans le dans le ''Speculum historiale'' ou ''Miroir historial'' de [[Vincent de Beauvais]]. La réalité historique du personnage n'est pas établie<ref name=":0">{{Ouvrage|prénom1=Clovis|nom1=Maillet|titre=Les genres fluides : de Jeanne d'Arc aux saintes trans|date=2020|isbn=978-2-918682-76-9|isbn2=2-918682-76-4|oclc=1200808851|lire en ligne=https://www.worldcat.org/oclc/1200808851|consulté le=2021-11-26}}</ref>.
Les récits de la vie de frère Marin font l'objet de plusieurs retranscriptions dans divers manuscrits, dont ''[[La Légende dorée]]'' de [[Jacques de Voragine]] et dans le ''Speculum historiale'' (aussi connu sous le titre de ''Miroir historial'') de [[Vincent de Beauvais]]. La réalité historique du personnage n'est pas établie<ref name=":0">{{Ouvrage|prénom1=Clovis|nom1=Maillet|titre=Les genres fluides : de Jeanne d'Arc aux saintes trans|date=2020|isbn=978-2-918682-76-9|isbn2=2-918682-76-4|oclc=1200808851|lire en ligne=https://www.worldcat.org/oclc/1200808851|consulté le=2021-11-26}}</ref>.


Les diverses sources s'accordent sur le déroulement suivant : le père de Marine entre dans un monastère, et elle entre dans le même que lui, en cachant sa féminité et masculinisant son prénom, se faisant par la suite appeler frère Marin. Son père meurt comme moine exemplaire. Sorti avec ses confrères pour affaires, et résidant dans une auberge, frère Marin se trouve accusée d'avoir mis enceinte la fille de l'aubergiste, et est expulsée du monastère, avec pour ordre de s'occuper de l'enfant. Après un temps donné à vivre d'aumônes et de jeûnes, frère Marin est réintégré à la demande des frères. Il meurt après sa réintégration, et on découvre lors de sa toilette mortuaire que son corps est non conforme à son genre déclaré, de sorte qu'il n'a pu être l'auteur de l'aggression de la fille de l'aubergiste<ref name=":0" />.
Les diverses sources s'accordent sur le déroulement suivant : le père de Marine entre dans un monastère, et il entre dans le même que lui, en cachant sa féminité et en se faisant par la suite appeler frère Marin. Son père meurt comme moine exemplaire. Sorti avec ses confrères pour affaires, et résidant dans une auberge, frère Marin se trouve accusé d'avoir mis enceinte la fille de l'aubergiste, et est expulsé du monastère, avec pour ordre de s'occuper de l'enfant. Après un temps donné à vivre d'aumônes et de jeûnes, frère Marin est réintégré à la demande des frères. Il meurt après sa réintégration, et on découvre lors de sa toilette mortuaire que son corps est non conforme à son genre déclaré, de sorte qu'il n'a pu être l'auteur de l'agression de la fille de l'aubergiste<ref name=":0" />.


=== Prénom et vie au couvent ===
=== Prénom et vie au couvent ===
L’''Histoire de sainte Marine'', texte du {{s|V}} en syriaque, indique que le père de la petite sainte, un séculier voulant se faire moine, veut d'abord la mettre dans un couvent de vierges, mais la voyant tant pleurer pour rester auprès de lui, il décide de ne pas s'en séparer. Si la majorité des versions donnent ''Marine'' comme prénom de naissance, celle-ci indique que, comme elle ne voulut pas le quitter, il fit passer sa fille ''Marie'' pour un garçon appelée ''Marine'' (Marina), nom masculin en syriaque{{Note|groupe=n|texte=Nau indique que le manuscrit latin écrit : {{citation|elle se nommait Marina, et il [son père] l'appela Marinus}}, et pense que la personne ayant traduit le texte, prit par ignorance ''Marina'' pour un prénom féminin.}}.
L’''Histoire de sainte Marine'', texte du {{s|V}} en syriaque, indique que son père, un séculier voulant se faire moine, veut d'abord la mettre dans un couvent de vierges, mais la voyant tant pleurer pour rester auprès de lui, il décide de ne pas s'en séparer. Si la majorité des versions donnent ''Marine'' comme prénom de naissance, celle-ci indique que, comme elle ne voulut pas le quitter, il fit passer sa fille Marie pour un garçon appelée Marine (''Marina''), nom masculin en syriaque{{Note|groupe=n|texte=Nau indique que le manuscrit latin écrit : {{citation|elle se nommait Marina, et il [son père] l'appela Marinus}}, et pense que la personne ayant traduit le texte, prit par ignorance ''Marina'' pour un prénom féminin.}}{{,}}<ref name=":2">{{Ouvrage|langue=fr|nom1=Princeton Theological Seminary Library|titre=Revue de l'Orient chrétien|passage=276-285|éditeur=Paris : Bureau des œuvres d'Orient [etc.]|date=1896|lire en ligne=http://archive.org/details/revuedelorientch61901pari|consulté le=2022-05-13}}</ref>.


Marine aurait vécu vers le {{s|V}} au monastère de Qannoubine<ref name=":2" />{{,}}<ref>{{Lien web |titre=Saint Marina the Monk |url=http://www.maronite-institute.org/MARI/JMS/january00/Saint_Marina_the_Monk.htm |site=www.maronite-institute.org |consulté le=2022-05-13}}</ref>.
''Vatican News'' dit que son père, appelé Eugène, entra au [[couvent]] de Kanoubine, à la suite de la douleur de la disparition de son épouse, et qu'il fut exemplaire. Il demande à l'abbé qui va l'accueillir de pouvoir prendre son « fils » de quatorze ans avec lui, comme novice, ce à quoi l'abbé consent ; Marine prend le nom de Marin. Bien que cachant son sexe, en raison de ses traits féminins, le pseudo-frère Marin passe pour être un [[eunuque]] auprès des autres. Eugène meurt heureux trois ans après l'entrée au couvent, alors que les autres versions oscillent entre deux et sept ans.

Selon ''Nominis'', Marine rentre à dix-sept ans, après que son père se soit fait moine, car elle lui manque.

=== L'hôte et sa fille ===
Selon le manuscrit syriaque, les frères vont quêter et mendier, tandis que Marine reste au monastère car l'abbé voit qu'elle se perfectionne dans la vie religieuse, ce qui provoque la jalousie des autres. Elle et ses frères ont l'habitude de s'arrêter chez un fidèle (de Tourza, selon la tradition maronite), dont la fille a forniqué avec un homme, qui lui dit de dire à son père que c'est le mine Marine qui l'a mise enceinte. Quand le fidèle s’aperçut de la grossesse de sa fille, c'est lui qui va au monastère dire à l'abbé que le moine Marine était le fornicateur.

Selon ''Vatican News'' et ''Nominis'', Marine et ses confrères sortent du monastère pour affaires, et passe la nuit chez un hôtelier. La fille de l'aubergiste est violée par un soldat de passage, et se trouvant enceinte, elle accuse Marine (sans connaître son sexe) d'être coupable de cela.

=== Paternité ===
Le manuscrit syriaque indique que le supérieur empêche Marine de rentrer dans le monastère, et il apprend la raison de son renvoie. Il supplia et demanda de l'aide pour qu'on le réintègre, mais il ne réussit pas. Une fois que sa fille est accouchée, le fidèle apporte l'enfant à Marine, et l'oblige à s'en occuper.

Selon ''Vatican News'' et ''Nominis'', Marine accepte la responsabilité de cet acte auquel elle est étrangère, et sa punition est de quitter le monastère et de prendre soin de l'enfant. Cela sera pendant trois ans, jeûnant pour que l'enfant puisse manger et vivant d'aumônes, près du monastère. Au bout des trois ans, ses anciens confrères demandent la réadmission de leur « frère » ; l'abbé accepte si celui-ci s'occupe des plus basses tâches du monastère, ce à quoi elle consent, tout en élevant son fils adoptif.

=== Mort et miracle ===
Le texte syriaque dit qu'au bout de quatre ans, sans s'être éloigné du monastère et sans cesse pleurant, Marine demande pardon pour son péché de fornication, et montre qu'elle a bien élevé cet enfant. Dieu inspire au supérieur de laisser entrer Marine au monastère, et elle meurt après plusieurs années, {{citation|après s'être sanctifié dans les œuvres éminentes de la perfection}}. Quand on découvre son sexe pour l'oindre après sa mort, les frères vont chercher le fidèle, qui se repent d'avoir calomnié Marine.

Selon ''Vatican News'' et ''Nominis'', Marine meurt en [[750]]. Selon ''Nominis'', elle meurt de maladie quelques jours après son retour au monastère. Selon ''Vatican News'', sa mort résulte de l'épuisement, à vingt-cinq ans, dans sa cellule. Lors de sa toilette mortuaire, on découvre de le pseudo-Marin ne peut pas être le coupable du viol de la fille de l'hôtelier, ni même le père de l'enfant en raison de son sexe, puisque celui-ci est féminin. La fille de l'hôtelier, alors possédée de les démons, arrive à son lit de mort, implore son pardon et est guérie à l'instant.

=== Autres traditions ===
Selon des traditions maronites, le père supérieur supplie Marine de lui accorder son pardon, et il aurait été pardonné. Marine aurait dit en mourant : {{citation|Je suis une femme et non un homme. J'ai embrassé la vie monastique avec mon père. J'ai été faussement accusée. J'ai élevé cet enfant avec soin. Je vous demande de me laisser mon habit, mes frères.}}

Elle aurait été capable d'allaiter miraculeusement l'enfant elle-même, quand d'autres (tel le manuscrit de F. Nau) disent qu'elle lui donnait le lait de chèvres d'une colline voisine. Sa vie au monastère varie entre quatre et vingt ans, et le nom de ses père et mère sont soit Ibrahim et Baddoura, soit Eugène et Théodore. D'autres traditions disent que le fidèle et sa fille passèrent leur vie à se repentir sur la tombe de la sainte, et que le petit garçon choisit de devenir moine.

== Reliques et vénération ==
Selon ''Nominis'', ses reliques furent transférées de [[Constantinople]] à [[Venise]] (le 17 juillet 1230) puis de Venise à Paris, et elle est fêtée le 18 juin. Elle fut patronne de la paroisse où s'élevait l'ancienne [[église Sainte-Marine]], à [[Paris]], unique lieu de Paris où pouvaient se marier les femmes jamais mariées qui n'étaient plus vierges.

Elle fut très populaire durant le Moyen Âge.


== Bibliographie ==
== Bibliographie ==
=== Sources secondaire ===

* {{Ouvrage|prénom1=Clovis|nom1=Maillet|titre=Les genres fluides : de Jeanne d'Arc aux saintes trans|date=2020|isbn=978-2-918682-76-9|isbn2=2-918682-76-4|oclc=1200808851|lire en ligne=https://www.worldcat.org/oclc/1200808851|consulté le=2021-11-26}}.
* {{Ouvrage|prénom1=Clovis|nom1=Maillet|titre=Les genres fluides : de Jeanne d'Arc aux saintes trans|date=2020|isbn=978-2-918682-76-9|isbn2=2-918682-76-4|oclc=1200808851|lire en ligne=https://www.worldcat.org/oclc/1200808851|consulté le=2021-11-26}}.
* {{ouvrage|langue=français|prénom=Jacques|nom=de Voragine|titre=La Légende dorée|sous-titre=|éditeur=Édouard Rouveyre|volume=2|année=1902|pages totales=|passage=|isbn=|lire en ligne=http://www.catho.org/9.php?d=cia#da}}.
*{{Ouvrage|langue=it|prénom1=Valeria|nom1=Palumbo|titre=Svestite da uomo|éditeur=Rizzoli|date=2007|isbn=978-88-17-01695-7|isbn2=88-17-01695-0|oclc=799622667|lire en ligne=https://www.worldcat.org/oclc/799622667|consulté le=2022-05-13}}.


=== Sources primaires ===
==Articles connexes==
* {{ouvrage|langue=français|nom= [[Jacques de Voragine]]|titre=La Légende dorée|éditeur=Édouard Rouveyre|volume=2|année=rééd.1902|isbn=|lire en ligne=http://www.catho.org/9.php?d=cia#da}}.
*{{Article|prénom1=Sebastian P.|nom1=Brock|titre=St Marina and Satan: A Syriac dialogue poem|périodique=Collectanea Christiana Orientalia 5, 35-57 (2008)|date=2008|issn=1697-2104|lire en ligne=http://helvia.uco.es/xmlui/handle/10396/4151|consulté le=2022-05-13}}
== Articles connexes ==
*[[Église Sainte-Marine]], [[Liste des églises disparues de Paris|ancienne église]] de [[Paris]]
*[[Église Sainte-Marine]], [[Liste des églises disparues de Paris|ancienne église]] de [[Paris]]
*[[Sainte-Marine (Combrit)|Sainte-Marine]], un village et un port de la commune de [[Combrit]] ([[Finistère]])
*[[Sainte-Marine (Combrit)|Sainte-Marine]], un village et un port de la commune de [[Combrit]] ([[Finistère]])


== Notes et références==
== Notes et références ==
=== Références ===
{{Références}}
{{Références}}

=== Notes ===
=== Notes ===
{{Références|groupe=n}}
{{Références|groupe=n}}
=== Références ===
* {{Lien web|langue=français|auteur=|titre=L'église Sainte-Marine|url=https://www.paristoric.com/index.php/paris-d-hier/paris-disparu/316-l-eglise-sainte-marine|date= |site=paristoric.com |consulté le=3 juillet 2020}}.
* {{Lien web|langue=français|auteur=[[Église catholique en France]]|titre=Sainte Marine de Bythinie|url=https://nominis.cef.fr/contenus/saint/7320/Sainte-Marine-de-Bythinie.html|date= |site=nominis.cef.fr |consulté le=2 juillet 2020}}.
* {{Lien web|langue=français|auteur=|titre=St. Marine de Bithynie|url=https://www.vaticannews.va/fr/saint-du-jour/06/18/st-marine-de-bithynie.html|date= |site=vaticannews.va|consulté le=2 juillet 2020}}.
* {{Lien web|langue=anglais|auteur=|titre=Saint Marina the Monk|url=http://www.maronite-institute.org/MARI/JMS/january00/Saint_Marina_the_Monk.htm|date= |site=maronite-institute.org|consulté le=3 juillet 2020}}
* {{ouvrage|langue=italien|prénom=Valeria|nom=Palumbo|titre=Svestite da uomo|sous-titre=|éditeur=Bur|volume=|année=2013|pages totales=|passage=|isbn=|lire en ligne=}}.
* {{ouvrage|langue=multilingue|prénom=François|nom=Nau|titre=Revue de l'Orient chrétien|sous-titre=Histoire de sainte Marine|éditeur=Bureau des œuvres d'Orient|volume=6|année=1901|pages totales=|passage=283-290|isbn=|lire en ligne=https://archive.org/details/revuedelorientch61901pari}}.


=== Voir aussi ===
=== Voir aussi ===
{{Liens}}
* [http://www.virtualani.org/marinos/index.htm Monastère Saint-Marin (ou Srkhouvank)], ruines d'un monastère orthodoxe arménien, situées en Turquie. Il fut lieu de pèlerinage pour les femmes sans enfants, et une tombe non loin était identifiée comme celle de la sainte.
* [http://www.virtualani.org/marinos/index.htm Monastère Saint-Marin (ou Srkhouvank)], ruines d'un monastère orthodoxe arménien, situées en Turquie. Il fut lieu de pèlerinage pour les femmes sans enfants, et une tombe non loin était identifiée comme celle de la sainte.


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[[Catégorie:Sainte travestie]]
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[[Catégorie:Moine du Ve siècle]]
[[Catégorie:Moine du VIe siècle]]
[[Catégorie:Moine du VIe siècle]]
[[Catégorie:Saint catholique fêté le 18 juin]]

Dernière version du 27 avril 2024 à 22:06

Marine la Déguisée
Image illustrative de l’article Marine la Déguisée
Marine (en rouge) et son père Eugène (en gris) entrant au monastère, accueillis par l'abbé (en noir). (France, XIVe siècle)
Sainte, vierge
Naissance IVe siècle-Ve siècle ou VIIIe siècle
Bythinie (Asie mineure)
Décès IVe siècle-Ve siècle ou 750  (à 25 ans)
Qannoubine (Liban)
Autres noms Marin(os), Marina
Vénérée à Venise, Liban
Vénérée par Église catholique, Église orthodoxe, Église copte
Fête 18 juin (Occident) ; 17 juillet (transfère des reliques)
Attributs enfant, crucifix, habit monastique
Sainte patronne Venise (culte officiel)
Personnes transgenres (culte officieux)
Sujets controversés Historicité remise en cause

Marine (ou Marie) de Bithynie, dite Marine la Déguisée et parfois Marin/Marine, est une sainte vierge légendaire chrétienne.

Selon la tradition chrétienne catholique, romaine et maronite, elle entre au monastère de Qannoubine, au Liban, sous l'identité masculine de frère Marin, et mène une vie ascétique exemplaire. À la suite de l'accusation de viol par la fille d'un aubergiste (ignorante de son genre véritable), frère Marin est expulsé du couvent et doit s'occuper de l'enfant. Après sa réintégration et sa mort au couvent, les moines découvrent que c'est une femme durant sa toilette mortuaire et font pénitence de leur injuste accusation.

Sa fête a lieu le en Occident. La translation de ses reliques à Venise, ville sous son patronage, est commémorée le [1]. En raison de son histoire, les personnes transgenres chrétiennes se placent sous son patronage[2].

Hagiographie[modifier | modifier le code]

Sainte Marine accusée (Paris, BnF, Français 51 f.201v). On voit le corps dévoilé de frère Marin lors de la toilette mortuaire en haut à droite de l'image.

Les récits de la vie de frère Marin font l'objet de plusieurs retranscriptions dans divers manuscrits, dont La Légende dorée de Jacques de Voragine et dans le Speculum historiale (aussi connu sous le titre de Miroir historial) de Vincent de Beauvais. La réalité historique du personnage n'est pas établie[3].

Les diverses sources s'accordent sur le déroulement suivant : le père de Marine entre dans un monastère, et il entre dans le même que lui, en cachant sa féminité et en se faisant par la suite appeler frère Marin. Son père meurt comme moine exemplaire. Sorti avec ses confrères pour affaires, et résidant dans une auberge, frère Marin se trouve accusé d'avoir mis enceinte la fille de l'aubergiste, et est expulsé du monastère, avec pour ordre de s'occuper de l'enfant. Après un temps donné à vivre d'aumônes et de jeûnes, frère Marin est réintégré à la demande des frères. Il meurt après sa réintégration, et on découvre lors de sa toilette mortuaire que son corps est non conforme à son genre déclaré, de sorte qu'il n'a pu être l'auteur de l'agression de la fille de l'aubergiste[3].

Prénom et vie au couvent[modifier | modifier le code]

L’Histoire de sainte Marine, texte du Ve siècle en syriaque, indique que son père, un séculier voulant se faire moine, veut d'abord la mettre dans un couvent de vierges, mais la voyant tant pleurer pour rester auprès de lui, il décide de ne pas s'en séparer. Si la majorité des versions donnent Marine comme prénom de naissance, celle-ci indique que, comme elle ne voulut pas le quitter, il fit passer sa fille Marie pour un garçon appelée Marine (Marina), nom masculin en syriaque[n 1],[4].

Marine aurait vécu vers le Ve siècle au monastère de Qannoubine[4],[5].

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Sources secondaire[modifier | modifier le code]

Sources primaires[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. « St. Marine de Bithynie », sur www.vaticannews.va (consulté le )
  2. Kittredge Cherry, « Marinos / Marina the Monk: Transgender parenting role model and patron saint », qspirit.net (consulté le )
  3. a et b Clovis Maillet, Les genres fluides : de Jeanne d'Arc aux saintes trans, (ISBN 978-2-918682-76-9 et 2-918682-76-4, OCLC 1200808851, lire en ligne)
  4. a et b Princeton Theological Seminary Library, Revue de l'Orient chrétien, Paris : Bureau des œuvres d'Orient [etc.], (lire en ligne), p. 276-285
  5. « Saint Marina the Monk », sur www.maronite-institute.org (consulté le )

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Nau indique que le manuscrit latin écrit : « elle se nommait Marina, et il [son père] l'appela Marinus », et pense que la personne ayant traduit le texte, prit par ignorance Marina pour un prénom féminin.

Voir aussi[modifier | modifier le code]