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{{Voir homonymes|Élection présidentielle}}
{{Voir homonymes|Élection présidentielle}}

En France, l{{'}}'''élection présidentielle ''' détermine la personne qui sera élue [[Président de la République française|président de la République]] pour un mandat de cinq ans. Depuis 1965, l'élection du président se fait au suffrage universel direct. Pour être autorisés à se présenter, les candidats doivent présenter [[Présentation des candidats à l'élection présidentielle française|{{nombre|500|parrainages}} d'élus]].
En France, l’'''élection présidentielle''' détermine la personne qui sera élue [[Président de la République française|président de la République]] pour un mandat de cinq ans. Depuis 1965, l’élection du président se fait au suffrage universel direct. Pour être autorisés à se présenter, les candidats doivent présenter [[Présentation des candidats à l'élection présidentielle française|{{nombre|500|parrainages}} d’élus]].


== Histoire ==
== Histoire ==
=== Deuxième République ===
=== Deuxième République ===
{{Article détaillé|Élection présidentielle française de 1848}}
{{Article détaillé|Élection présidentielle française de 1848}}
[[File:Election france 1848.jpg|vignette|L'élection présidentielle de décembre 1848 passionne les foules (caricature de 1848).]]
[[Fichier:Campagne présidentielle de 1848.jpg|vignette|L'élection présidentielle de décembre 1848 passionne les foules (caricature de 1848).]]
Selon la [[Constitution française de 1848|constitution de 1848]], le président « doit être né Français, âgé de trente ans au moins, et n’avoir jamais perdu la qualité de Français ». Le président est élu au [[suffrage universel masculin]] « pour quatre ans, et n’est rééligible qu’après un intervalle de quatre années. Ne peuvent, non plus, être élus après lui, dans le même intervalle, ni le vice-président, ni aucun des parents ou alliés du président jusqu’au sixième degré inclusivement. » <ref>[[s:Constitution du 4 novembre 1848|Articles 45 et 46 de la constitution du 4 novembre 1848]]</ref>
Selon la [[Constitution française de 1848|constitution de 1848]], le président « doit être né Français, âgé de trente ans au moins, et n’avoir jamais perdu la qualité de Français ». Le président est élu au [[suffrage universel masculin]] « pour quatre ans, et n’est rééligible qu’après un intervalle de quatre années. Ne peuvent, non plus, être élus après lui, dans le même intervalle, ni le vice-président, ni aucun des parents ou alliés du président jusqu’au sixième degré inclusivement. » <ref>[[s:Constitution du 4 novembre 1848|Articles 45 et 46 de la constitution du 4 novembre 1848]]</ref>


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=== Cinquième République ===
=== Cinquième République ===
{{article détaillé|Liste des élections présidentielles françaises (Cinquième République)}}
{{article détaillé|Liste des élections présidentielles françaises (Cinquième République)}}
[[Fichier:17.12.65. François Mitterrand clôture sa campagne à Toulouse (1965) - 53Fi5480.jpg|vignette|Le candidat [[François Mitterrand]] à l’élection de 1965.]]
[[Fichier:27.05.69 Affaire meurtre René Trouvé-Birague. Le Dr. Birague avec G. Pompidou (1969) - 53Fi1629.jpg|vignette|Le candidat [[Georges Pompidou]] à l’élection de 1969.]]
La [[Constitution française du 4 octobre 1958|Constitution du 4 octobre 1958]] prévoit initialement une élection pour une durée de sept ans par un collège électoral comprenant les membres du Parlement, des conseils généraux et des assemblées des territoires d’outre-mer, ainsi que les représentants élus des conseils municipaux<ref>Article 6 de la Constitution, version en vigueur jusqu’au 9 novembre 1962, complété par l’{{Légifrance|url=https://www.legifrance.gouv.fr/jo_pdf.do?id=JORFTEXT000000886573|texte=ordonnance {{numéro|58-1064}} du 7 novembre 1958 portant loi organique relative à l’élection du président de la République}}</ref>. Cette disposition est modifiée en 1962 après [[Référendum sur l'élection au suffrage universel du président de la République|référendum]], ainsi l’élection de 1965 est la première au suffrage universel direct requérant la majorité absolue des suffrages exprimés.
La [[Constitution française du 4 octobre 1958|Constitution du 4 octobre 1958]] prévoit initialement une élection pour une durée de sept ans par un collège électoral comprenant les membres du Parlement, des conseils généraux et des assemblées des territoires d’outre-mer, ainsi que les représentants élus des conseils municipaux<ref>Article 6 de la Constitution, version en vigueur jusqu’au 9 novembre 1962, complété par l’{{Légifrance|url=https://www.legifrance.gouv.fr/jo_pdf.do?id=JORFTEXT000000886573|texte=ordonnance {{numéro|58-1064}} du 7 novembre 1958 portant loi organique relative à l’élection du président de la République}}</ref>. Cette disposition est modifiée en 1962 après [[Référendum sur l'élection au suffrage universel du président de la République|référendum]], ainsi l’élection de 1965 est la première au suffrage universel direct requérant la majorité absolue des suffrages exprimés.


La durée du mandat est réduite en [[2000]] à cinq ans lors du [[référendum sur le quinquennat présidentiel]]. Jusqu’à la [[Loi constitutionnelle du 23 juillet 2008|révision constitutionnelle du 23 juillet 2008]], il n’y avait pas de limite au nombre de mandats que pouvait effectuer un président de la République. L’[[Article 6 de la Constitution de la Cinquième République française|article 6]] de la Constitution dispose désormais que le mandat ne peut être renouvelé consécutivement qu’une fois. Le cas de renouvellement non consécutif ne s'est pas encore présenté.
La durée du mandat est réduite en [[2000]] à cinq ans lors du [[référendum sur le quinquennat présidentiel]]. Jusqu’à la [[Loi constitutionnelle du 23 juillet 2008|révision constitutionnelle du 23 juillet 2008]], il n’y avait pas de limite au nombre de mandats que pouvait effectuer un président de la République. L’[[Article 6 de la Constitution de la Cinquième République française|article 6]] de la Constitution dispose désormais que le mandat ne peut être renouvelé qu’une fois consécutivement.


En 2011, l’âge minimum des candidats est abaissé de {{unité|23|à=18|ans}} pour les élections législatives et l’élection présidentielle<ref>Article 1 de la {{Légifrance|base=JORF|numéro=IOCX0913613L|texte=loi organique {{numéro|2011-410}} du 14 avril 2011 relative à l’élection des députés et sénateurs}}</ref>.
En 2011, l’âge minimum des candidats est abaissé de {{unité|23|à=18|ans}} pour les élections législatives et l’élection présidentielle<ref>Article 1 de la {{Légifrance|base=JORF|numéro=IOCX0913613L|texte=loi organique {{numéro|2011-410}} du 14 avril 2011 relative à l’élection des députés et sénateurs}}</ref>.


En 2012, la [[commission sur la rénovation et la déontologie de la vie publique]], présidée par [[Lionel Jospin]], formule plusieurs propositions. Certaines sont suivies : substituer la règle de l’équité à celle de l’égalité pour les temps de parole des candidats entre le moment où la liste officielle est connue et celui où la campagne commence ; fermer tous les bureaux de vote à la même heure. D’autres restent sans suite comme la modification du calcul du remboursement public pour éviter l’effet de seuil à 5 %, le parrainage des candidats par les citoyens et la réduction du délai entre l’élection présidentielle et les élections législatives<ref>{{Ouvrage | nom1=Commission sur la rénovation et la déontologie de la vie publique | titre=Pour un renouveau démocratique | éditeur=[[La Documentation française]] | année=2012 | mois=novembre | pages totales=130 | isbn= | présentation en ligne=http://www.ladocumentationfrancaise.fr/rapports-publics/124000596-pour-un-renouveau-democratique-rapport-de-la-commission-de-renovation-et-de | lire en ligne=http://www.ladocumentationfrancaise.fr/var/storage/rapports-publics/124000596.pdf}}</ref>{{,}}<ref>{{Légifrance|base=JORF|numéro=INTX1527011L|texte=Loi organique {{numéro|2016-506}} du 25 avril 2016 de modernisation des règles applicables à l'élection présidentielle}} sur ''Légifrance''</ref>{{,}}<ref>{{Légifrance|base=JORF|numéro=INTX1527491L|texte=Loi {{numéro|2016-508}} du 25 avril 2016 de modernisation de diverses règles applicables aux élections}} sur ''Légifrance''</ref>.
En 2012, la [[commission sur la rénovation et la déontologie de la vie publique]], présidée par [[Lionel Jospin]], formule plusieurs propositions. Certaines sont suivies : substituer la règle de l’équité à celle de l’égalité pour les temps de parole des candidats entre le moment où la liste officielle est connue et celui où la campagne commence et fermer tous les bureaux de vote à la même heure. D’autres restent sans suite comme la modification du calcul du remboursement public pour éviter l’effet de seuil à 5 %, le parrainage des candidats par les citoyens et la réduction du délai entre l’élection présidentielle et les élections législatives<ref>{{Ouvrage | nom1=Commission sur la rénovation et la déontologie de la vie publique | titre=Pour un renouveau démocratique | éditeur=[[La Documentation française]] | année=2012 | mois=novembre | pages totales=130 | isbn= | présentation en ligne=http://www.ladocumentationfrancaise.fr/rapports-publics/124000596-pour-un-renouveau-democratique-rapport-de-la-commission-de-renovation-et-de | lire en ligne=http://www.ladocumentationfrancaise.fr/var/storage/rapports-publics/124000596.pdf}}</ref>{{,}}<ref>{{Légifrance|base=JORF|numéro=INTX1527011L|texte=Loi organique {{numéro|2016-506}} du 25 avril 2016 de modernisation des règles applicables à l'élection présidentielle}} sur ''Légifrance''</ref>{{,}}<ref>{{Légifrance|base=JORF|numéro=INTX1527491L|texte=Loi {{numéro|2016-508}} du 25 avril 2016 de modernisation de diverses règles applicables aux élections}} sur ''Légifrance''</ref>.


Onze élections ont eu lieu depuis 1958, dont dix au suffrage universel, et huit présidents différents ont été élus.
Douze élections ont eu lieu depuis 1958, dont dix au suffrage universel, et huit présidents différents ont été élus.


== Organisation ==
== Organisation ==
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Le déroulement de l’élection présidentielle est fixé par les articles [[Article 6 de la Constitution de la Cinquième République française|6]], [[Article 7 de la Constitution de la Cinquième République française|7]] et [[Article 58 de la Constitution de la Cinquième République française|58]] de la [[Constitution de 1958|Constitution française]], complété par la [[Loi organique en France|loi organique]] du [[:s:Loi relative à l’élection du Président de la République au suffrage universel|6 novembre 1962]], qui détermine dans son {{nobr|article {{II}}}} les dispositions du [[code électoral (France)|code électoral]] applicables.
Le déroulement de l’élection présidentielle est fixé par les articles [[Article 6 de la Constitution de la Cinquième République française|6]], [[Article 7 de la Constitution de la Cinquième République française|7]] et [[Article 58 de la Constitution de la Cinquième République française|58]] de la [[Constitution de 1958|Constitution française]], complété par la [[Loi organique en France|loi organique]] du [[:s:Loi relative à l’élection du Président de la République au suffrage universel|6 novembre 1962]], qui détermine dans son {{nobr|article {{II}}}} les dispositions du [[code électoral (France)|code électoral]] applicables.


L'élection du nouveau président a lieu vingt jours au moins et trente-cinq jours au plus avant l'expiration des pouvoirs du président en exercice. Si, dans les sept jours précédant la date limite du dépôt des présentations de candidatures, une des personnes ayant, moins de trente jours avant cette date, annoncé publiquement sa décision d'être candidate décède ou se trouve empêchée, le Conseil constitutionnel peut décider de reporter l'élection. Si, avant le premier tour, un des candidats décède ou se trouve empêché, le Conseil constitutionnel prononce le report de l'élection. En cas de décès ou d'empêchement de l'un des deux candidats les plus favorisés au premier tour avant les retraits éventuels, le Conseil constitutionnel déclare qu'il doit être procédé de nouveau à l'ensemble des opérations électorales ; il en est de même en cas de décès ou d'empêchement de l'un des deux candidats restés en présence en vue du second tour<ref name="C7">[[Article 7 de la Constitution de la Cinquième République française|Article 7 de la Constitution du 4 octobre 1958]]</ref>. Depuis 1974, à la suite de la mort de [[Georges Pompidou]], le.
L'élection du nouveau président a lieu vingt jours au moins et trente-cinq jours au plus avant l'expiration des pouvoirs du président en exercice. Si, dans les sept jours précédant la date limite du dépôt des présentations de candidatures, une des personnes ayant, moins de trente jours avant cette date, annoncé publiquement sa décision d'être candidate décède ou se trouve empêchée, le Conseil constitutionnel peut décider de reporter l'élection. Si, avant le premier tour, un des candidats décède ou se trouve empêché, le Conseil constitutionnel prononce le report de l'élection. En cas de décès ou d'empêchement de l'un des deux candidats les plus favorisés au premier tour avant les retraits éventuels, le Conseil constitutionnel déclare qu'il doit être procédé de nouveau à l'ensemble des opérations électorales ; il en est de même en cas de décès ou d'empêchement de l'un des deux candidats restés en présence en vue du second tour<ref name="C7">[[Article 7 de la Constitution de la Cinquième République française|Article 7 de la Constitution du 4 octobre 1958]]</ref>. Depuis 1974, à la suite de la [[Maladie et mort de Georges Pompidou|mort de Georges Pompidou]], les élections se déroulent aux mois d'[[avril]] et [[mai]] ; face aux potentiels problèmes logistiques, le [[Comité consultatif pour la révision de la Constitution|comité Vedel]] avait réclamé une date fixe pour la fin du mandat présidentiel<ref>{{Ouvrage|auteur1=Guy Carcassonne|auteur2=Marc Guillaume|titre=La constitution|sous-titre=14e édition|éditeur=|année=2017|passage=§ 41|isbn=}}</ref>.

Le président de la République est élu à la majorité absolue des suffrages exprimés. Si celle-ci n'est pas obtenue au premier tour du scrutin, il est procédé, le quatorzième jour suivant, à un second tour. Seuls peuvent s'y présenter les deux candidats qui, le cas échéant après retrait de candidats plus favorisés, se trouvent avoir recueilli le plus grand nombre de suffrages au premier tour<ref name="C7"/>.


Les résultats du scrutin sont proclamés par le [[Conseil constitutionnel (France)|Conseil constitutionnel]], [[Juge électoral en France|juge électoral]], qui veille à la régularité de l'élection et examine les réclamations<ref>[[Article 58 de la Constitution de la Cinquième République française|Article 58 de la Constitution du 4 octobre 1958]]</ref>.
Les résultats du scrutin sont proclamés par le [[Conseil constitutionnel (France)|Conseil constitutionnel]], [[Juge électoral en France|juge électoral]], qui veille à la régularité de l'élection et examine les réclamations<ref>[[Article 58 de la Constitution de la Cinquième République française|Article 58 de la Constitution du 4 octobre 1958]]</ref>.


En vertu de la loi du {{date-|25 avril 2016}}, les bureaux de vote sont en principe ouverts le dimanche à 6 heures et fermés à 22 heures, contre 18 heures auparavant<ref>{{Lien web |auteur=Alice Bardo |titre=Changement d’heure de fermeture des bureaux de vote : les sondeurs se préparent |url=https://www.publicsenat.fr/article/politique/changement-d-heure-de-fermeture-des-bureaux-de-vote-les-sondeurs-se-preparent |date=20 avril 2017 |site=publicsenat.fr |consulté le=24 avril 2021}}.</ref>. Cependant, comme auparavant, les bureaux de certaines communes peuvent, sur décision du préfet, ouvrir plus tôt ou fermer au plus tard à 20 heures<ref>{{Lien web |titre=Quels sont les horaires d'ouverture des bureaux de vote |url=https://presidentielle2017.conseil-constitutionnel.fr/tout-savoir/le-jour-du-vote/horaires-douverture-bureaux-de-vote/index.html |site=presidentielle2017.conseil-constitutionnel.fr |consulté le=24 avril 2021}}.</ref>. Des votes anticipés ont notamment lieu en outre-mer (parfois le samedi) ou les bureaux de vote à l'étranger, tandis que les plus grandes communes votent pour la plupart le lundi jusqu’à 23 heures.
En vertu de la loi du {{date-|25 avril 2016}}, les bureaux de vote sont en principe ouverts le [[dimanche]] à 8 heures et fermés à 19 heures, contre 18 heures auparavant<ref>{{Lien web |auteur=Alice Bardo |titre=Changement d’heure de fermeture des bureaux de vote : les sondeurs se préparent |url=https://www.publicsenat.fr/article/politique/changement-d-heure-de-fermeture-des-bureaux-de-vote-les-sondeurs-se-preparent |date=20 avril 2017 |site=publicsenat.fr |consulté le=24 avril 2021}}.</ref>. Cependant, comme auparavant, les bureaux de certaines communes peuvent, sur décision du préfet, ouvrir plus tôt ou fermer au plus tard à 20 heures<ref>{{Lien web |titre=Quels sont les horaires d'ouverture des bureaux de vote |url=https://presidentielle2017.conseil-constitutionnel.fr/tout-savoir/le-jour-du-vote/horaires-douverture-bureaux-de-vote/index.html |site=presidentielle2017.conseil-constitutionnel.fr |consulté le=24 avril 2021}}.</ref>. En 2006, les législateurs font que des votes anticipés, le [[samedi]] ont notamment lieu en outre-mer et dans les bureaux de vote à l'étranger<ref>{{Lien web|url= https://la1ere.francetvinfo.fr/archives-d-outre-mer-presidentielle-2007-la-mise-en-place-du-vote-anticipe-le-samedi-dans-certains-territoires-ultramarins-1266828.html|titre= Archives d’Outre-mer - Présidentielle 2007 : la mise en place du vote anticipé le samedi dans certains territoires ultramarins|site= La {{1ère}}|date= 2022-04-03}}</ref>, tandis que les plus grandes communes votent pour la plupart le dimanche jusqu’à 20 heures. L'article 7 de la Constitution en 2003 fut révisé afin de remplacer la date fixée du second tour « le deuxième dimanche » par « le quatorzième jour ». Antérieurement à cette modification, en raison du décalage horaire, lors des révélations des estimations de 20 heures en métropole, le vote est toujours en cours dans les [[France d'outre-mer|DOM-TOM]] et en [[Amérique]] pour les expatriés ; de plus, c'était juste l'heure d'ouverture des bureaux de vote en [[Polynésie française|Polynésie]]. Cette situation posait problème pour la sincérité du scrutin et renforçait l'[[Abstention électorale en France|abstention]]<ref>{{Lien web|url= https://www.senat.fr/rap/l02-027/l02-0271.pdf|titre= Projet de loi constitutionnelle relatif à l'organisation décentralisée de la République|série= Rapport {{n°|27}}|site= Sénat.fr|passage= 164-166|date= 2002-10-27}}</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|auteur1=Guy Carcassonne|auteur2=Marc Guillaume|titre=La constitution|sous-titre=14e édition|éditeur=Seuil|année=2017}}</ref>.


Sont électeurs les personnes de [[nationalité française]] âgées de dix-huit ans accomplis, jouissant de leurs droits civils et politiques et n'étant dans aucun cas d'incapacité prévu par la loi<ref>{{Légifrance|base=CELE|numéro=L2|texte=Article L2 du code électoral}}</ref>.
Sont électeurs les personnes de [[nationalité française]] âgées de dix-huit ans accomplis, jouissant de leurs droits civils et politiques et n'étant dans aucun cas d'incapacité prévu par la loi<ref>{{Légifrance|base=CELE|numéro=L2|texte=Article L2 du code électoral}}</ref>.
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=== Candidats ===
=== Candidats ===
{{article détaillé|Présentation des candidats à l'élection présidentielle française}}
{{article détaillé|Présentation des candidats à l'élection présidentielle française}}
[[File:Arlette Laguiller - Meeting in Toulouse for the 2007 French presidential election 0075 2007-04-18.jpg|vignette|[[Arlette Laguiller]] ([[Lutte ouvrière]]) a été la première femme à se présenter à l’élection présidentielle. Elle détient le record sous la cinquième République du nombre de candidatures à une élection présidentielle : six fois entre 1974 et 2007.]]
[[Fichier:Ségolène Royal - Royal & Zapatero's meeting in Toulouse for the 2007 French presidential election 0627 2007-04-19.jpg|vignette|La candidate [[Ségolène Royal]] à l’élection de 2007.]]

[[File:200109 Jean-Marie Le Pen 191.jpg|thumb|left|150px|[[Jean-Marie Le Pen]] ([[Rassemblement national|Front national]]) : candidat cinq fois, entre 1974 et 2007 et qui a échoué à réunir les 500 parrainages en 1981. Il devient en 2002 le premier candidat issu de l'extrême droite qualifié pour le second tour de l'élection présidentielle.]]


Les règles pour se présenter à l’élection présidentielle sont à peu près les mêmes que celles pour les autres élections : remplir, à la date du premier tour de scrutin, les conditions pour être électeur et n’entrer dans aucun des cas d’inéligibilité prévus (inéligibilité prononcée par un tribunal<ref>Articles {{Légifrance|base=CELE|numéro=L6|texte=L6}} et {{Légifrance|base=CELE|numéro=LO199|texte=LO199}} du code électoral</ref>, ne pas avoir satisfait les obligations du [[Service militaire en France|service national]]<ref>{{Légifrance|base=CELE|numéro=L45|texte=Article L45 du code électoral}}</ref> … )<ref>{{Légifrance|base=CELE|numéro=LO127|texte=Article LO127 du code électoral}}</ref>. Ces conditions sont plutôt souples comparées à d’autres pays, la naissance en France n’est pas obligatoire par exemple<ref>{{Article|prénom=Wanda|nom=Nastor|titre=Les droits du candidat à l'élection présidentielle|revue=[[Pouvoirs (revue)|Pouvoirs]]|numéro=138|url=http://www.cairn.info/revue-pouvoirs-2011-3-page-33.htm|année=2011}}</ref>. Deux spécificités sont prévues pour cette élection : le président qui vient d’accomplir deux mandats consécutifs ne peut se représenter<ref>[[Article 6 de la Constitution de la Cinquième République française|Article 6 de la Constitution du 4 octobre 1958]]</ref> et les candidats doivent recueillir au moins cinq cents présentations (« parrainages ») adressées au Conseil constitutionnel par des élus répartis sur au moins trente départements ou collectivités d’outre-mer, sans que plus d’un dixième d’entre eux puissent être les élus d’un même département ou d’une même collectivité d'outre-mer<ref name="loi62-art3I"/>.
Les règles pour se présenter à l’élection présidentielle sont à peu près les mêmes que celles pour les autres élections : remplir, à la date du premier tour de scrutin, les conditions pour être électeur et n’entrer dans aucun des cas d’inéligibilité prévus (inéligibilité prononcée par un tribunal<ref>Articles {{Légifrance|base=CELE|numéro=L6|texte=L6}} et {{Légifrance|base=CELE|numéro=LO199|texte=LO199}} du code électoral</ref>, ne pas avoir satisfait les obligations du [[Service militaire en France|service national]]<ref>{{Légifrance|base=CELE|numéro=L45|texte=Article L45 du code électoral}}</ref> … )<ref>{{Légifrance|base=CELE|numéro=LO127|texte=Article LO127 du code électoral}}</ref>. Ces conditions sont plutôt souples comparées à d’autres pays, la naissance en France n’est pas obligatoire par exemple<ref>{{Article|prénom=Wanda|nom=Nastor|titre=Les droits du candidat à l'élection présidentielle|revue=[[Pouvoirs (revue)|Pouvoirs]]|numéro=138|url=http://www.cairn.info/revue-pouvoirs-2011-3-page-33.htm|année=2011}}</ref>. Deux spécificités sont prévues pour cette élection : le président qui vient d’accomplir deux mandats consécutifs ne peut se représenter<ref>[[Article 6 de la Constitution de la Cinquième République française|Article 6 de la Constitution du 4 octobre 1958]]</ref> et les candidats doivent recueillir au moins cinq cents présentations (« parrainages ») adressées au Conseil constitutionnel par des élus répartis sur au moins trente départements ou collectivités d’outre-mer, sans que plus d’un dixième d’entre eux puissent être les élus d’un même département ou d’une même collectivité d'outre-mer<ref name="loi62-art3I"/>.
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{{Article détaillé|Financement des campagnes présidentielles en France|Financement de la vie politique et électorale en France}}
{{Article détaillé|Financement des campagnes présidentielles en France|Financement de la vie politique et électorale en France}}
Depuis la loi du {{date-|15 janvier 1990}}, le financement de la vie politique et des opérations électorales est réglementé<ref>{{Légifrance|base=JORF|numéro=INTX8900076L|texte=Loi {{numéro|90-55}} du 15 janvier 1990 relative à la limitation des dépenses électorales et à la clarification du financement des activités politiques}}</ref>.
Depuis la loi du {{date-|15 janvier 1990}}, le financement de la vie politique et des opérations électorales est réglementé<ref>{{Légifrance|base=JORF|numéro=INTX8900076L|texte=Loi {{numéro|90-55}} du 15 janvier 1990 relative à la limitation des dépenses électorales et à la clarification du financement des activités politiques}}</ref>.
[[Fichier:Nicolas Sarkozy - Meeting in Toulouse for the 2007 French presidential election 0327 2007-04-12.jpg|vignette|Le candidat [[Nicolas Sarkozy]] à l’élection de 2007.]]


La réglementation a deux volets : celui sur les recettes et dépenses des partis politiques et celui sur les recettes et dépenses des campagnes électorales.
La réglementation a deux volets : celui sur les recettes et dépenses des partis politiques et celui sur les recettes et dépenses des campagnes électorales.
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==== Médias audiovisuels ====
==== Médias audiovisuels ====
[[Fichier:Lille - Meeting de Marine Le Pen pour l'élection présidentielle, le 26 mars 2017 à Lille Grand Palais (074).JPG|vignette|La candidate [[Marine Le Pen]] à l’élection de 2017.]]
Avant le début de la campagne, le principe d’équité, c’est-à-dire le temps de parole est proportionnel à la représentativité du candidat (résultats du candidat ou de la formation aux plus récentes élections), doit être respecté pour les candidats déclarés ou présumés et leurs soutiens sur l’ensemble de cette période à la fois pour le temps de parole et pour le temps d’antenne<ref>{{Lien web|langue=fr-FR|nom1=CSA|titre=Protéger le pluralisme politique|url=https://www.csa.fr/Proteger/Garantie-des-droits-et-libertes/Proteger-le-pluralisme-politique|site=www.csa.fr|consulté le=20 mars 2022}}</ref>. Ce principe est conservé à compter de la publication de la liste des candidats et jusqu’à la veille du début de la campagne, avec de plus des conditions de programmation comparables entre les candidats.
Avant le début de la campagne, le principe d’équité, c’est-à-dire le temps de parole est proportionnel à la représentativité du candidat (résultats du candidat ou de la formation aux plus récentes élections), doit être respecté pour les candidats déclarés ou présumés et leurs soutiens sur l’ensemble de cette période à la fois pour le temps de parole et pour le temps d’antenne<ref>{{Lien web|langue=fr-FR|nom1=CSA|titre=Protéger le pluralisme politique|url=https://www.csa.fr/Proteger/Garantie-des-droits-et-libertes/Proteger-le-pluralisme-politique|site=www.csa.fr|consulté le=20 mars 2022}}</ref>. Ce principe est conservé à compter de la publication de la liste des candidats et jusqu’à la veille du début de la campagne, avec de plus des conditions de programmation comparables entre les candidats.


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Le respect de ces règles est contrôlé par l'[[Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique]] et par la [[Commission des sondages]].
Le respect de ces règles est contrôlé par l'[[Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique]] et par la [[Commission des sondages]].

==== Campagnes notables ====

{{Article détaillé|Campagne présidentielle de François Mitterrand en 1974|Campagne présidentielle de Martine Aubry en 2012|Campagne présidentielle d'Emmanuel Macron en 2017}}

{{...}}


== Résultats depuis 1965 ==
== Résultats depuis 1965 ==
=== Participation ===
=== Évolution de l'abstention et du vote blanc ===


'''Pour cent (%)'''
'''Résultat de l'abstention (% des inscrits)'''


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{{ #invoke:Diagramme | histogramme
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}}
}}


=== Vote exprimés ===
''Note : jusqu'en 2017, les votes blancs et les bulletins nuls ne sont pas différenciés.''

'''Résultat du vote blanc (% des votants)'''

De 1965 à 2017, les votes blancs et les bulletins nuls n'étaient pas différenciés, et ces derniers sont par conséquent inclus dans les pourcentages ci dessous. À partir de 2017, seuls sont présentés les pourcentages de votes blancs.

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=== Rapports gauche-droite ===
=== Rapports gauche-droite ===
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À l'exclusion de la présidentielle de 1981 ayant vu l'élection de [[François Mitterrand]], le total des suffrages apportés aux candidats de gauche au premier tour a toujours été inférieur à l'addition des voix de droite. Toutefois, entre les deux tours, il s'est généralement produit un certain rééquilibrage au profit du candidat de gauche, de l'ordre de 5 à 8 % ; cela à partir du socle initial du bloc des droites et de la mobilisation conjoncturelle d'une part plus ou moins conséquente des abstentionnistes.
À l'exclusion de la présidentielle de 1981 ayant vu l'élection de [[François Mitterrand]], le total des suffrages apportés aux candidats de gauche au premier tour a toujours été inférieur à l'addition des voix de droite. Toutefois, entre les deux tours, il s'est généralement produit un certain rééquilibrage au profit du candidat de gauche, de l'ordre de 5 à 8 % ; cela à partir du socle initial du bloc des droites et de la mobilisation conjoncturelle d'une part plus ou moins conséquente des abstentionnistes.


À trois reprises, les candidats de gauche ont été défaits dès le premier tour : en 1969, où les finalistes, [[Alain Poher]] et [[Georges Pompidou]], étaient respectivement issus du Centre démocrate et de la droite gaulliste (UDR), en 2002 où, malgré un bon score cumulé de la gauche, son éclatement entre huit candidats a abouti à un affrontement final entre le néo-gaulliste [[Jacques Chirac]] et le fondateur du Front national, [[Jean-Marie Le Pen]] et en 2017 où les candidats majeurs de la gauche n'ont pas réussi à se qualifier au second tour. Le socialiste [[Benoît Hamon]] obtient un score n'excédant pas 7 % et le candidat de [[La France insoumise]], [[Jean-Luc Mélenchon]] un score de 19,6 %.
À quatre reprises, les candidats de gauche ont été défaits dès le premier tour : en 1969, où les finalistes, [[Alain Poher]] et [[Georges Pompidou]], étaient respectivement issus du Centre démocrate et de la droite gaulliste (UDR), en 2002 où, malgré un bon score cumulé de la gauche, son éclatement entre huit candidats a abouti à un affrontement final entre le néo-gaulliste [[Jacques Chirac]] et le fondateur du Front national, [[Jean-Marie Le Pen]] et en 2017 et 2022 où les candidats majeurs de la gauche n'ont pas réussi à se qualifier au second tour. En 2017, le candidat socialiste [[Benoît Hamon]] obtient un score n'excédant pas 7 % et le candidat de [[La France insoumise]], [[Jean-Luc Mélenchon]] un score de 19,6 %. En 2022, la gauche est à nouveau écartée du second tour, bien qu'elle ait réuni près de 32 % des suffrages.


En 2017, pour la première fois sous la [[Cinquième République (France)|Cinquième République]], un candidat de la droite parlementaire traditionnelle ([[Les Républicains]]) {{incise|en l’occurrence [[François Fillon]]}} ne parvient pas à se hisser au second tour. En 1974, [[Jacques Chaban Delmas]] ([[Union des démocrates pour la République]]) a échoué, [[Jacques Chirac]] ayant appelé à voter [[Valéry Giscard d'Estaing]] ([[Républicains indépendants (parti politique)|Républicains indépendants]]) et en 1981, ce dernier se représente et Jacques Chirac ([[Rassemblement pour la République]]) termine troisième.
En 2017, pour la première fois sous la [[Cinquième République (France)|Cinquième République]], un candidat de la droite parlementaire traditionnelle ([[Les Républicains]]) {{incise|en l’occurrence [[François Fillon]]}} ne parvient pas à se hisser au second tour. En 1974, [[Jacques Chaban Delmas]] ([[Union des démocrates pour la République]]) a échoué, [[Jacques Chirac]] ayant appelé à voter [[Valéry Giscard d'Estaing]] ([[Républicains indépendants (parti politique)|Républicains indépendants]]) et en 1981, ce dernier se représente et Jacques Chirac ([[Rassemblement pour la République]]) termine troisième.


'''Résultat par courant politique au {{1er}} tour (% des exprimés)'''
'''Pour cent (%)'''


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| groupe 1 = 2.86 : 1.27 : 0.41 : 0 : 0 : 0.28 : 4.23 : 1.15 : 0.25 : 2.31 : 3.13
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| groupe 2 = 5.20 : 0 : 0.75 : 0 : 14.38 : 15.00 : 19.19 : 10.44 : 17.90 : 21.30 : 30.22
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| groupe 4 = 15.57 : 23.31 : 33.29 : 28.31 : 16.54 : 0 : 6.84 : 18.57 : 9.13 : 24.01 : 27.85
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| groupe 5 = 0 : 0 : 1.32 : 3.88 : 3.78 : 3.32 : 7.13 : 1.57 : 2.31 : 0 : 4.63
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| groupe 6 = 31.72 : 5.01 : 43.24 : 28.06 : 34.1 : 23.30 : 23.82 : 25.86 : 28.62 : 6.36 : 1.74
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| groupe 7 = 0 : 24.88 : 0 : 16.45 : 8.86 : 8.64 : 3.37 : 3.25 : 11.10 : 19.58 : 24.23
| groupe 8 = 0 : 1.06 : 2.7 : 2.30 : 2.37 : 5.30 : 10.44 : 5.75 : 1.71 : 1.73 : 1.33
| groupe 8 = 0 : 1.06 : 2.7 : 2.30 : 2.39 : 5.30 : 10.44 : 5.75 : 1.71 : 1.73 : 1.32
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| légendes = 1965 : 1969 : 1974 : 1981 : 1988 : 1995 : 2002 : 2007 : 2012 : 2017 : 2022
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|+ Résultats par courant politique au {{1er}} tour
|+ Résultats par courant politique au {{1er}} tour (% des exprimés)
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| '''[[Lionel Jospin|Jospin]] ([[Parti socialiste (France)|PS]]) 23,3 %'''
| '''[[Lionel Jospin|Jospin]] ([[Parti socialiste (France)|PS]]) 23,3 %'''
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| [[Dominique Voynet|Voynet]] ([[Les Verts (France)|Les Verts]]) 3,32 %
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| [[Jacques Cheminade|Cheminade]] ([[Solidarité et progrès|S&P]]) 0,28 %
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| [[Élection présidentielle française de 2022|2022]]
| [[Élection présidentielle française de 2022|2022]]
| [[Philippe Poutou|Poutou]] ([[Nouveau Parti anticapitaliste|NPA]]) 0,77 % <br />[[Nathalie Arthaud|Arthaud]] ([[Lutte ouvrière|LO]]) 0,56 %
| [[Philippe Poutou|Poutou]] ([[Nouveau Parti anticapitaliste|NPA]]) 0,76 % <br />[[Nathalie Arthaud|Arthaud]] ([[Lutte ouvrière|LO]]) 0,56 %
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| [[Jean-Luc Mélenchon|Mélenchon]] ([[La France insoumise|LFI]]) 21,95 % <br />[[Fabien Roussel|Roussel]] ([[Parti communiste français|PCF]]) 2,28 %
[[Fabien Roussel|Roussel]] ([[Parti communiste français|PCF]]) 2,28 %
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| [[Anne Hidalgo|Hidalgo]] ([[Parti socialiste (France)|PS]]) 1,75 %
| [[Yannick Jadot|Jadot]] ([[Europe Écologie Les Verts|EELV]]) 4,63 %
| [[Yannick Jadot|Jadot]] ([[Europe Écologie Les Verts|EELV]]) 4,63 %
| '''[[Emmanuel Macron|Macron]] ([[La République en marche|EM]], soutien [[Mouvement démocrate (France)|MoDem]]) 27,84 %'''
| '''[[Emmanuel Macron|Macron]] ([[La République en marche|LREM]], soutien [[Mouvement démocrate (France)|MoDem]]) 27,85 %'''
| [[Valérie Pécresse|Pécresse]] ([[Les Républicains|LR]]) 4,78 % <br />[[Nicolas Dupont-Aignan|Dupont-Aignan]] ([[Debout la France|DLF]]) 2,06 %
| [[Valérie Pécresse|Pécresse]] ([[Les Républicains|LR]]) 4,78 % <br />[[Nicolas Dupont-Aignan|Dupont-Aignan]] ([[Debout la France|DLF]]) 2,06 %
| '''[[Marine Le Pen|M Le Pen]] ([[Rassemblement national|RN]]) 23,15 %''' <br />[[Éric Zemmour|Zemmour]] ([[Reconquête (parti politique)|REC]]) 7,07 %
| '''[[Marine Le Pen|M Le Pen]] ([[Rassemblement national|RN]]) 23,15 %''' <br />[[Éric Zemmour|Zemmour]] ([[Reconquête (parti politique)|REC]]) 7,07 %
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||2007 ||[[Ségolène Royal|Royal]] 46,94 % ||- ||'''[[Nicolas Sarkozy|Sarkozy]]''' 53,06 % || -
||2007 ||[[Ségolène Royal|Royal]] 46,94 % ||- ||'''[[Nicolas Sarkozy|Sarkozy]]''' 53,06 % || -
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||2012 ||'''[[François Hollande|Hollande]]''' 51,64 % || - || [[Nicolas Sarkozy|Sarkozy]] 48,36 % || -
||2012 ||'''[[François Hollande|Hollande]]''' 51,64 % || - || [[Nicolas Sarkozy|Sarkozy]] 48,36 % || -
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||2017 || - || [[Emmanuel Macron|'''Macron''']] 66,10 % || - || [[Marine Le Pen|M Le Pen]] 33,90 %
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|2022
| -
|[[Emmanuel Macron|Macron]]
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|[[Marine Le Pen|M Le Pen]]
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[[Catégorie:Élection présidentielle en France|*]]
[[Catégorie:Cinquième République française]]
[[Catégorie:Élection présidentielle par pays|France]]

Dernière version du 10 mai 2024 à 15:47

En France, l’élection présidentielle détermine la personne qui sera élue président de la République pour un mandat de cinq ans. Depuis 1965, l’élection du président se fait au suffrage universel direct. Pour être autorisés à se présenter, les candidats doivent présenter 500 parrainages d’élus.

Histoire[modifier | modifier le code]

Deuxième République[modifier | modifier le code]

L'élection présidentielle de décembre 1848 passionne les foules (caricature de 1848).

Selon la constitution de 1848, le président « doit être né Français, âgé de trente ans au moins, et n’avoir jamais perdu la qualité de Français ». Le président est élu au suffrage universel masculin « pour quatre ans, et n’est rééligible qu’après un intervalle de quatre années. Ne peuvent, non plus, être élus après lui, dans le même intervalle, ni le vice-président, ni aucun des parents ou alliés du président jusqu’au sixième degré inclusivement. » [1]

Louis-Napoléon Bonaparte est le seul président élu, avec plus de 74 % des voix au premier tour. L'élection suivante devait avoir lieu en 1852, mais le coup d'État du 2 décembre 1851 met fin au régime.

Troisième République[modifier | modifier le code]

Élection de 1906 dans l’hémicycle de Versailles.

Les lois constitutionnelles de 1875 prévoient que le président de la République est élu à la majorité absolue des suffrages par les deux chambres du Parlement réunies en Assemblée nationale. Le mandat a une durée de sept ans, le président est rééligible[2].

Quinze élections ont eu lieu entre 1873 et 1940, et treize présidents ont été élus.

Quatrième République[modifier | modifier le code]

La Constitution du 27 octobre 1946 reprend le principe d’une élection du président de la République à la majorité absolue des suffrages par les deux chambres du Parlement réunies en Congrès. Le président est élu pour sept ans. Il n'est rééligible qu'une fois[3].

Deux présidents sont élus, en 1947 et 1953.

Cinquième République[modifier | modifier le code]

Le candidat François Mitterrand à l’élection de 1965.
Le candidat Georges Pompidou à l’élection de 1969.

La Constitution du 4 octobre 1958 prévoit initialement une élection pour une durée de sept ans par un collège électoral comprenant les membres du Parlement, des conseils généraux et des assemblées des territoires d’outre-mer, ainsi que les représentants élus des conseils municipaux[4]. Cette disposition est modifiée en 1962 après référendum, ainsi l’élection de 1965 est la première au suffrage universel direct requérant la majorité absolue des suffrages exprimés.

La durée du mandat est réduite en 2000 à cinq ans lors du référendum sur le quinquennat présidentiel. Jusqu’à la révision constitutionnelle du 23 juillet 2008, il n’y avait pas de limite au nombre de mandats que pouvait effectuer un président de la République. L’article 6 de la Constitution dispose désormais que le mandat ne peut être renouvelé qu’une fois consécutivement.

En 2011, l’âge minimum des candidats est abaissé de 23 à 18 ans pour les élections législatives et l’élection présidentielle[5].

En 2012, la commission sur la rénovation et la déontologie de la vie publique, présidée par Lionel Jospin, formule plusieurs propositions. Certaines sont suivies : substituer la règle de l’équité à celle de l’égalité pour les temps de parole des candidats entre le moment où la liste officielle est connue et celui où la campagne commence et fermer tous les bureaux de vote à la même heure. D’autres restent sans suite comme la modification du calcul du remboursement public pour éviter l’effet de seuil à 5 %, le parrainage des candidats par les citoyens et la réduction du délai entre l’élection présidentielle et les élections législatives[6],[7],[8].

Douze élections ont eu lieu depuis 1958, dont dix au suffrage universel, et huit présidents différents ont été élus.

Organisation[modifier | modifier le code]

Déroulement du scrutin[modifier | modifier le code]

Recto d'une carte électorale de 2022

Le déroulement de l’élection présidentielle est fixé par les articles 6, 7 et 58 de la Constitution française, complété par la loi organique du 6 novembre 1962, qui détermine dans son article II les dispositions du code électoral applicables.

L'élection du nouveau président a lieu vingt jours au moins et trente-cinq jours au plus avant l'expiration des pouvoirs du président en exercice. Si, dans les sept jours précédant la date limite du dépôt des présentations de candidatures, une des personnes ayant, moins de trente jours avant cette date, annoncé publiquement sa décision d'être candidate décède ou se trouve empêchée, le Conseil constitutionnel peut décider de reporter l'élection. Si, avant le premier tour, un des candidats décède ou se trouve empêché, le Conseil constitutionnel prononce le report de l'élection. En cas de décès ou d'empêchement de l'un des deux candidats les plus favorisés au premier tour avant les retraits éventuels, le Conseil constitutionnel déclare qu'il doit être procédé de nouveau à l'ensemble des opérations électorales ; il en est de même en cas de décès ou d'empêchement de l'un des deux candidats restés en présence en vue du second tour[9]. Depuis 1974, à la suite de la mort de Georges Pompidou, les élections se déroulent aux mois d'avril et mai ; face aux potentiels problèmes logistiques, le comité Vedel avait réclamé une date fixe pour la fin du mandat présidentiel[10].

Le président de la République est élu à la majorité absolue des suffrages exprimés. Si celle-ci n'est pas obtenue au premier tour du scrutin, il est procédé, le quatorzième jour suivant, à un second tour. Seuls peuvent s'y présenter les deux candidats qui, le cas échéant après retrait de candidats plus favorisés, se trouvent avoir recueilli le plus grand nombre de suffrages au premier tour[9].

Les résultats du scrutin sont proclamés par le Conseil constitutionnel, juge électoral, qui veille à la régularité de l'élection et examine les réclamations[11].

En vertu de la loi du , les bureaux de vote sont en principe ouverts le dimanche à 8 heures et fermés à 19 heures, contre 18 heures auparavant[12]. Cependant, comme auparavant, les bureaux de certaines communes peuvent, sur décision du préfet, ouvrir plus tôt ou fermer au plus tard à 20 heures[13]. En 2006, les législateurs font que des votes anticipés, le samedi ont notamment lieu en outre-mer et dans les bureaux de vote à l'étranger[14], tandis que les plus grandes communes votent pour la plupart le dimanche jusqu’à 20 heures. L'article 7 de la Constitution en 2003 fut révisé afin de remplacer la date fixée du second tour « le deuxième dimanche » par « le quatorzième jour ». Antérieurement à cette modification, en raison du décalage horaire, lors des révélations des estimations de 20 heures en métropole, le vote est toujours en cours dans les DOM-TOM et en Amérique pour les expatriés ; de plus, c'était juste l'heure d'ouverture des bureaux de vote en Polynésie. Cette situation posait problème pour la sincérité du scrutin et renforçait l'abstention[15],[16].

Sont électeurs les personnes de nationalité française âgées de dix-huit ans accomplis, jouissant de leurs droits civils et politiques et n'étant dans aucun cas d'incapacité prévu par la loi[17].

Comme pour tous les pays, les élections françaises sont observées par des organisations internationales[18].

Candidats[modifier | modifier le code]

La candidate Ségolène Royal à l’élection de 2007.

Les règles pour se présenter à l’élection présidentielle sont à peu près les mêmes que celles pour les autres élections : remplir, à la date du premier tour de scrutin, les conditions pour être électeur et n’entrer dans aucun des cas d’inéligibilité prévus (inéligibilité prononcée par un tribunal[19], ne pas avoir satisfait les obligations du service national[20] … )[21]. Ces conditions sont plutôt souples comparées à d’autres pays, la naissance en France n’est pas obligatoire par exemple[22]. Deux spécificités sont prévues pour cette élection : le président qui vient d’accomplir deux mandats consécutifs ne peut se représenter[23] et les candidats doivent recueillir au moins cinq cents présentations (« parrainages ») adressées au Conseil constitutionnel par des élus répartis sur au moins trente départements ou collectivités d’outre-mer, sans que plus d’un dixième d’entre eux puissent être les élus d’un même département ou d’une même collectivité d'outre-mer[24].

Des élections primaires peuvent avoir lieu avant l’élection présidentielle. Elles n’ont aucune base légale et relèvent des statuts des partis politiques.

Campagne électorale[modifier | modifier le code]

Financement[modifier | modifier le code]

Depuis la loi du , le financement de la vie politique et des opérations électorales est réglementé[25].

Le candidat Nicolas Sarkozy à l’élection de 2007.

La réglementation a deux volets : celui sur les recettes et dépenses des partis politiques et celui sur les recettes et dépenses des campagnes électorales.

La Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP) approuve, rejette ou réforme les comptes de campagne et arrête le montant du remboursement. Elle se prononce dans les six mois du dépôt des comptes. Les comptes de campagne des candidats sont publiés au Journal officiel[26]. Certains candidats ont vu leurs comptes refusés : Jacques Cheminade en 1995, Bruno Mégret en 2002 et Nicolas Sarkozy en 2012.

L’État verse une avance de 153 000  lors de la publication de la liste des candidats du premier tour et rembourse une partie des frais, en déduisant l’avance, après la campagne :

  • Pour les candidats présents au premier tour ayant obtenu moins de 5 % des suffrages exprimés, le remboursement s’élève au maximum à 4,75 % du plafond des dépenses du premier tour ;
  • pour les candidats présents au premier tour ayant recueilli plus de 5 % des voix, à 47,5 % de ce plafond ;
  • Pour les candidats présents au second tour, il s’élève à 47,5 % du plafond des dépenses du second tour[27].

De plus, l’impression et la mise en place des bulletins de vote, l’affichage officiel, les professions de foi et la campagne télévisée et radiodiffusée sont pris en charge par l’État. Une commission nationale de contrôle de la campagne électorale composée de cinq membres en surveille le bon déroulement. Elle veille notamment à ce que tous les candidats bénéficient, de la part de l'État, des mêmes facilités pour faire campagne. Elle vérifie que leur propagande soit uniforme sur l'ensemble du territoire[28],[29]. Des policiers du service de la protection accompagnent les candidats qui en font la demande[30].

Comme pour les autres élections, les dons consentis par une personne physique pour le financement de la campagne d’un ou plusieurs candidats lors des mêmes élections ne peuvent excéder 4 600 . Les personnes morales, à l’exception des partis ou groupements politiques, ne peuvent participer au financement de la campagne électorale d’un candidat[31].

À compter de 1988, les candidats à l’élection présidentielle doivent adresser au Conseil constitutionnel une déclaration de patrimoine ainsi que l’engagement, en cas d’élection, de déposer à l’expiration du mandat une nouvelle déclaration. La déclaration du candidat élu est la seule publiée[32]. À compter de 2013 et les lois relatives à la transparence de la vie publique, la déclaration de chaque candidat est transmise à la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique et rendue publique au moins quinze jours avant le premier tour. À compter de 2017 et les lois pour la confiance dans la vie politique, une déclaration d’intérêts et d’activités est également obligatoire[24].

Médias audiovisuels[modifier | modifier le code]

La candidate Marine Le Pen à l’élection de 2017.

Avant le début de la campagne, le principe d’équité, c’est-à-dire le temps de parole est proportionnel à la représentativité du candidat (résultats du candidat ou de la formation aux plus récentes élections), doit être respecté pour les candidats déclarés ou présumés et leurs soutiens sur l’ensemble de cette période à la fois pour le temps de parole et pour le temps d’antenne[33]. Ce principe est conservé à compter de la publication de la liste des candidats et jusqu’à la veille du début de la campagne, avec de plus des conditions de programmation comparables entre les candidats.

À compter du début de la campagne (le deuxième lundi précédant le premier tour) et jusqu’au tour de scrutin où l’élection est acquise, les médias audiovisuels respectent le principe d’égalité (le temps de parole est le même pour chaque candidat)[34],[35]. Avant 2017, le principe d’égalité s’appliquait à compter de la publication de la liste des candidats[36],[37].

Pour le second tour, un débat télévisé peut être organisé. Il s’agit d’une tradition médiatique et non d’une obligation légale[38].

Chaque candidat dispose, aux deux tours du scrutin, d'une durée égale d'émissions télévisées et d'émissions radiodiffusées, dans les programmes des sociétés nationales. Cette durée est fixée par décision du Conseil supérieur de l'audiovisuel après consultation de tous les candidats. Elle ne peut être inférieure à quinze minutes par candidat pour le premier tour. Pour le second tour, elle ne peut être inférieure à une heure, sauf en cas d'accord tacite entre les deux candidats[37].

Sur l’ensemble du territoire national à compter du samedi précédant le scrutin à zéro heure, aucun sondage électoral ne peut faire l’objet, par quelque moyen que ce soit, d’une publication, d’une diffusion ou d’un commentaire. Cette interdiction prend fin à la fermeture du dernier bureau de vote sur le territoire métropolitain[39]. Aucun résultat d’élection, partiel ou définitif, ne peut être communiqué au public par quelque moyen que ce soit, en métropole, avant la fermeture du dernier bureau de vote sur le territoire métropolitain[40].

Le respect de ces règles est contrôlé par l'Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique et par la Commission des sondages.

Campagnes notables[modifier | modifier le code]

Résultats depuis 1965[modifier | modifier le code]

Participation[modifier | modifier le code]

Résultat de l'abstention (% des inscrits)

10
20
30
40
1965
1969
1974
1981
1988
1995
2002
2007
2012
2017
2022
  •   1er tour
  •   2d tour

Vote exprimés[modifier | modifier le code]

Résultat du vote blanc (% des votants)

De 1965 à 2017, les votes blancs et les bulletins nuls n'étaient pas différenciés, et ces derniers sont par conséquent inclus dans les pourcentages ci dessous. À partir de 2017, seuls sont présentés les pourcentages de votes blancs.

1
2
3
4
5
6
7
8
9
1965
1969
1974
1981
1988
1995
2002
2007
2012
2017
2022
  •   1er tour
  •   2d tour

Rapports gauche-droite[modifier | modifier le code]

À l'exclusion de la présidentielle de 1981 ayant vu l'élection de François Mitterrand, le total des suffrages apportés aux candidats de gauche au premier tour a toujours été inférieur à l'addition des voix de droite. Toutefois, entre les deux tours, il s'est généralement produit un certain rééquilibrage au profit du candidat de gauche, de l'ordre de 5 à 8 % ; cela à partir du socle initial du bloc des droites et de la mobilisation conjoncturelle d'une part plus ou moins conséquente des abstentionnistes.

À quatre reprises, les candidats de gauche ont été défaits dès le premier tour : en 1969, où les finalistes, Alain Poher et Georges Pompidou, étaient respectivement issus du Centre démocrate et de la droite gaulliste (UDR), en 2002 où, malgré un bon score cumulé de la gauche, son éclatement entre huit candidats a abouti à un affrontement final entre le néo-gaulliste Jacques Chirac et le fondateur du Front national, Jean-Marie Le Pen et en 2017 et 2022 où les candidats majeurs de la gauche n'ont pas réussi à se qualifier au second tour. En 2017, le candidat socialiste Benoît Hamon obtient un score n'excédant pas 7 % et le candidat de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon un score de 19,6 %. En 2022, la gauche est à nouveau écartée du second tour, bien qu'elle ait réuni près de 32 % des suffrages.

En 2017, pour la première fois sous la Cinquième République, un candidat de la droite parlementaire traditionnelle (Les Républicains) — en l’occurrence François Fillon — ne parvient pas à se hisser au second tour. En 1974, Jacques Chaban Delmas (Union des démocrates pour la République) a échoué, Jacques Chirac ayant appelé à voter Valéry Giscard d'Estaing (Républicains indépendants) et en 1981, ce dernier se représente et Jacques Chirac (Rassemblement pour la République) termine troisième.

Résultat par courant politique au 1er tour (% des exprimés)

10
20
30
40
50
60
70
80
90
100
1965
1969
1974
1981
1988
1995
2002
2007
2012
2017
2022
  •   Divers
  •   Extrême droite
  •   Droite
  •   Centre
  •   Écologisme
  •   Gauche
  •   Gauche radicale
  •   Extrême gauche
Résultats par courant politique au 1er tour (% des exprimés)
                 
  Extrême gauche Gauche radicale Gauche Écologisme Centre Droite Extrême droite Divers candidat(e)s
1965 - Mitterrand (CIR, investiture SFIO, soutien PCF) 31,72 % - Lecanuet (MRP) 15,57 % de Gaulle (UNR) 44,65 % Tixier-Vignancour 5,20 % Marcilhacy 1,71 %
Barbu 1,15 %
6
1969 Krivine (LC) 1,06 % Duclos (PCF) 21,27 %
Rocard (PSU) 3,61 %
Defferre (SFIO) 5,01 % - Poher (CD) 23,31 % Pompidou (UDR) 44,47 % - Ducatel 1,27 % 7
1974 Laguiller (LO) 2,33 %
Krivine (FCR) 0,37 %
Mitterrand (PS, soutien PCF) 43,25 % Dumont 1,32 % Giscard d'Estaing (RI, soutien CD) 32,60 %
Muller (MDSF) 0,69 %
Chaban-Delmas (UDR) 15,11 %
Royer 3,17 %
JM Le Pen (FN) 0,75 % Renouvin (NAF) 0,17 %
Sebag 0,16 %
Héraud 0,08 %
12
1981 Laguiller (LO) 2,30 % Marchais (PCF) 15,35 %
Bouchardeau (PSU) 1,10 %
Mitterrand (PS) 25,85 %
Crépeau (MRG) 2,21 %
Lalonde (MEP) 3,88 % Giscard d'Estaing (UDF) 28,32 % Chirac (RPR) 18,00 %
Debré 1,66 %
Garaud 1,33 %
- - 10
1988 Laguiller (LO) 1,99 %
Boussel (PT) 0,40 %
Lajoinie (PCF) 6,76 %
Juquin (NGSEA) 2,10 %
Mitterrand (PS) 34,11 % Waechter (Les Verts) 3,78 % Barre (UDF) 16,54 % Chirac (RPR) 19,94 % JM Le Pen (FN) 14,38 % - 9
1995 Laguiller (LO) 5,30 % Hue (PCF) 8,64 % Jospin (PS) 23,3 % Voynet (Les Verts) 3,32 % Chirac (RPR) 20,84 %
Balladur (RPR investiture UDF) 18,58 %
Villiers (MPF) 4,74 %
JM Le Pen (FN) 15,00 % Cheminade (S&P) 0,28 % 9
2002 Laguiller (LO) 5,72 %
Besancenot (LCR) 4,25 %
Gluckstein (PT) 0,47 %
Hue (PCF) 3,37 % Jospin (PS) 16,18 %
Chevènement (MDC) 5,33 %
Taubira (PRG) 2,32 %
Mamère (Les Verts) 5,25 %
Lepage (Cap 21) 1,88 %
Bayrou (UDF) 6,84 % Chirac (RPR) 19,88 %
Madelin (DL) 3,91 %
Boutin (FRS) 1,19 %
JM Le Pen (FN) 16,86 %
Mégret (MNR) 2,34 %
Saint-Josse (CPNT) 4,23 % 16
2007 Besancenot (LCR) 4,08 %
Laguiller (LO) 1,33 %
Schivardi (PT) 0,34 %
Buffet (PCF) 1,93 %
Bové 1,32 %
Royal (PS) 25,87 % Voynet (Les Verts) 1,57 % Bayrou (UDF) 18,57 % Sarkozy (UMP) 31,18 %
Villiers (MPF) 2,23 %
JM Le Pen (FN) 10,44 % Nihous (CPNT) 1,15 % 12
2012 Poutou (NPA) 1,15 %
Arthaud (LO) 0,56 %
Mélenchon (FDG) 11,10 % Hollande (PS) 28,63 % Joly (EELV) 2,31 % Bayrou (MoDem) 9,13 % Sarkozy (UMP) 27,18 %
Dupont-Aignan (DLR) 1,79 %
M Le Pen (FN) 17,90 % Cheminade (S&P) 0,25 % 10
2017 Poutou (NPA) 1,09 %
Arthaud (LO) 0,64 %
Mélenchon (LFI, soutien PCF) 19,58 % Hamon (PS, soutien EELV) 6,36 % Macron (EM, soutien MoDem) 24,01 % Fillon (LR) 20,01 %
Dupont-Aignan (DLF) 4,70 %
M Le Pen (FN) 21,30 % Lassalle (RES) 1,21 %
Asselineau (UPR) 0,92 %
Cheminade (S&P) 0,18 %
11
2022 Poutou (NPA) 0,76 %
Arthaud (LO) 0,56 %
Mélenchon (LFI) 21,95 %
Roussel (PCF) 2,28 %
Hidalgo (PS) 1,74 % Jadot (EELV) 4,63 % Macron (LREM, soutien MoDem) 27,85 % Pécresse (LR) 4,78 %
Dupont-Aignan (DLF) 2,06 %
M Le Pen (RN) 23,15 %
Zemmour (REC) 7,07 %
Lassalle (RES) 3,13 % 12
Résultats par courant politique au 2d tour
Gauche Centre Droite Extrême droite
1965 Mitterrand 44,80 % - de Gaulle 55,20 % -
1969 - Poher 41,79 % Pompidou 58,21 % -
1974 Mitterrand 49,19 % Giscard d'Estaing 50,81 % - -
1981 Mitterrand 51,76 % Giscard d'Estaing 48,24 % - -
1988 Mitterrand 54,02 % - Chirac 45,98 % -
1995 Jospin 47,36 % - Chirac 52,64 % -
2002 - - Chirac 82,21 % JM Le Pen 17,79 %
2007 Royal 46,94 % - Sarkozy 53,06 % -
2012 Hollande 51,64 % - Sarkozy 48,36 % -
2017 - Macron 66,10 % - M Le Pen 33,90 %
2022 - Macron 58,55 % - M Le Pen 41,45 %

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Articles 45 et 46 de la constitution du 4 novembre 1848
  2. Article 2 de la loi du 25 février 1875 relative à l'organisation des pouvoirs publics
  3. Article 29 de la Constitution du 27 octobre 1946
  4. Article 6 de la Constitution, version en vigueur jusqu’au 9 novembre 1962, complété par l’ordonnance no 58-1064 du 7 novembre 1958 portant loi organique relative à l’élection du président de la République
  5. Article 1 de la loi organique no 2011-410 du 14 avril 2011 relative à l’élection des députés et sénateurs
  6. Commission sur la rénovation et la déontologie de la vie publique, Pour un renouveau démocratique, La Documentation française, , 130 p. (présentation en ligne, lire en ligne)
  7. Loi organique no 2016-506 du 25 avril 2016 de modernisation des règles applicables à l'élection présidentielle sur Légifrance
  8. Loi no 2016-508 du 25 avril 2016 de modernisation de diverses règles applicables aux élections sur Légifrance
  9. a et b Article 7 de la Constitution du 4 octobre 1958
  10. Guy Carcassonne et Marc Guillaume, La constitution : 14e édition, , § 41
  11. Article 58 de la Constitution du 4 octobre 1958
  12. Alice Bardo, « Changement d’heure de fermeture des bureaux de vote : les sondeurs se préparent », sur publicsenat.fr, (consulté le ).
  13. « Quels sont les horaires d'ouverture des bureaux de vote », sur presidentielle2017.conseil-constitutionnel.fr (consulté le ).
  14. « Archives d’Outre-mer - Présidentielle 2007 : la mise en place du vote anticipé le samedi dans certains territoires ultramarins », sur La 1re,
  15. « Projet de loi constitutionnelle relatif à l'organisation décentralisée de la République », Rapport no 27, sur Sénat.fr, , p. 164-166
  16. Guy Carcassonne et Marc Guillaume, La constitution : 14e édition, Seuil,
  17. Article L2 du code électoral
  18. Voir par exemple Bureau des institutions démocratiques et des droits de l'Homme, République française, élection présidentielle, 23 avril et 7 mai 2017 : Rapport final, Varsovie, (lire en ligne)
  19. Articles L6 et LO199 du code électoral
  20. Article L45 du code électoral
  21. Article LO127 du code électoral
  22. Wanda Nastor, « Les droits du candidat à l'élection présidentielle », Pouvoirs, no 138,‎ (lire en ligne)
  23. Article 6 de la Constitution du 4 octobre 1958
  24. a et b Article 3 (I) de la loi du 6 novembre 1962 relative à l’élection du Président de la République au suffrage universel
  25. Loi no 90-55 du 15 janvier 1990 relative à la limitation des dépenses électorales et à la clarification du financement des activités politiques
  26. Article 3 (II) de la loi du 6 novembre 1962 relative à l’élection du Président de la République au suffrage universel
  27. Article 3 (V) de la loi du 6 novembre 1962 relative à l’élection du Président de la République au suffrage universel
  28. Article 13 du décret no 2001-213 du 8 mars 2001 portant application de la loi no 62-1292 du 6 novembre 1962 relative à l'élection du Président de la République au suffrage universel
  29. Décret no 2017-221 du 24 février 2017 relatif à la composition et au siège de la Commission nationale de contrôle instituée par le décret no 2001-213 du 8 mars 2001
  30. Christophe Cornevin, « Présidentielle : les superflics qui protègent les candidats », Le Figaro,‎ (lire en ligne)
  31. Article L52-8 du code électoral
  32. Loi no 88-227 du 11 mars 1988 relative à la transparence financière de la vie politique
  33. CSA, « Protéger le pluralisme politique », sur www.csa.fr (consulté le )
  34. Article 3 (I bis) de la loi du 6 novembre 1962 modifié par la loi du 25 avril 2016
  35. « Conseil supérieur de l’audiovisuel, Recommandation no 2021-3 du 6 octobre 2021 du Conseil supérieur de l’audiovisuel aux services de communication audiovisuelle en vue de l’élection du Président de la République »
  36. Article 12 du décret no 64-231 du 14 mars 1964 portant règlement d'administration publique pour l'application de la loi no 62-1292, relative à l'élection du Président de la République au suffrage universel
  37. a et b Article 15 du décret du 8 mars 2001
  38. Michel Catlla, « Les émotions en politique : méthodes mixtes d’investigation des discours de défaite », Recherches qualitatives, vol. 39, no 2,‎ , p. 59–81 (DOI 10.7202/1073509ar, lire en ligne, consulté le )
  39. Article 11 de la loi no 77-808 du 19 juillet 1977 relative à la publication et à la diffusion de certains sondages d’opinion modifié par la loi du 25 avril 2016
  40. Article L52-2 du code électoral

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]