« Louis Aleno de Saint-Aloüarn » : différence entre les versions

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| légende = Portrait de Louis Aleno de Saint-Aloüarn
| légende = Portrait de Louis Aleno de Saint-Aloüarn
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| date de naissance = {{date|28|juillet|1738}}
| date de naissance = 28 juillet 1738
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| date de décès = {{Date|27|octobre|1772}}
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| origine = [[Royaume de France|Français]]
| origine = [[Royaume de France|Français]]
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| allégeance = {{France monarchie}}
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'''Louis François Marie Aleno de Saint-Aloüarn'''<ref>L'orthographe de ce nom a dû être choisie parmi les nombreuses graphies qu'on trouve dans les archives de la Marine : ''Saint Allouarn, Saint Alouarn, Saint Alouarne, Saint Allouarne'', etc. L'orthographe des noms propres n'était pas alors fixé.</ref>, né le {{date|28|juillet|1738}} au manoir de Saint-Aloüarn à [[Guengat]] près de [[Quimper]] ([[Finistère]]) et mort le {{Date|27|octobre|1772}} à [[Port-Louis (Maurice)|Port-Louis]] ([[Maurice (pays)|île de France]]), est un [[Officier de la marine nationale française|officier de marine]] et [[explorateur]] [[France|français]] du {{s-|XVIII|e}}. Entré dans la [[Histoire de la marine française sous Louis XV et Louis XVI|Marine royale]] avant que ne n'éclate la [[guerre de Sept Ans]], il sert pendant ce conflit et reçoit plusieurs commandements. C'est dans la Marine qu'il fait la connaissance d'[[Yves Joseph de Kerguelen de Trémarec|Yves de Kerguelen]] qui le convainc de partir avec lui dans une expédition à destination des terres australes. En 1772, Saint-Aloüarn prend possession de l'Australie pour le compte du Roi [[Louis XV]]. Il décède peu de temps après à l'[[Maurice (pays)|Isle de France]].
'''Louis François Marie Aleno de Saint-Aloüarn'''<ref>L'orthographe de ce nom a dû être choisie parmi les nombreuses graphies qu'on trouve dans les archives de la Marine : ''Saint Allouarn, Saint Alouarn, Saint Alouarne, Saint Allouarne'', etc. L'orthographe des noms propres n'était pas alors fixé.</ref>, né le {{date de naissance|28|juillet|1738}} au manoir de Saint-Aloüarn à [[Guengat]] près de [[Quimper]] ([[Province de Bretagne|Bretagne]]) et mort le {{Date de décès|27|octobre|1772}} à [[Port-Louis (Maurice)|Port-Louis]] ([[Île de France (Maurice)|Île de France]]), est un [[Officier de la marine nationale française|officier de marine]] et [[explorateur]] [[France|français]] du {{s-|XVIII|e}}. Entré dans la [[Histoire de la marine française sous Louis XV et Louis XVI|Marine royale]] avant que n'éclate la [[guerre de Sept Ans]], il sert pendant ce conflit et reçoit plusieurs commandements. C'est dans la Marine qu'il fait la connaissance d'[[Yves Joseph de Kerguelen de Trémarec|Yves de Kerguelen]] qui le convainc de partir avec lui dans une expédition à destination des terres australes. En 1772, Saint-Aloüarn prend possession de l'Australie pour le compte du roi [[Louis XV]]. Il décède peu de temps après à Port-Louis en [[Maurice (pays)|Isle de France]].


== Biographie ==
== Biographie ==
=== Origines et famille ===
=== Origines et famille ===
Louis Aleno de Saint-Aloüarn descend d'une famille de la [[noblesse]] [[Bretagne|bretonne]], originaire du [[pays Glazik]].Il était l'aîné d'une famille de cinq enfants, dont il fut le seul fils. Son père, [[François de Saint-Allouarn|François-Marie-Guénolé-Pantaléon d’Aleno]], est un [[Officier de la marine nationale française|officier de marine]] remarqué par sa bravoure contre les Anglais, il meurt à la [[bataille des Cardinaux]] en 1759, jeune encore, laissant son fils Louis chef de famille. Sa mère est Marie Josèphe Pélagie de Quillien.
Louis Aleno de Saint-Aloüarn descend d'une famille de la [[noblesse]] [[Bretagne|bretonne]], originaire du [[pays Glazik]]. Il était l'aîné d'une famille de cinq enfants, dont il fut le seul fils. Son père, [[François de Saint-Allouarn|François-Marie-Guénolé-Pantaléon d’Aleno]], est un [[Officier de la marine nationale française|officier de marine]] remarqué par sa bravoure contre les Anglais, il meurt à la [[bataille des Cardinaux]] en 1759, jeune encore, laissant son fils Louis chef de famille. Sa mère est Marie Josèphe Pélagie de Quillien.


=== Carrière dans la Marine royale ===
=== Carrière dans la Marine royale ===
Louis de Saint-Aloüarn s’engage dans la [[Histoire de la marine française sous Louis XV et Louis XVI|Marine royale]] en [[1754]] à l'âge de 17 ans<ref name="Stanbury 1999, p. 5"/>, il entre dans une compagnie de [[garde-marine]] au [[port de Brest|département de Brest]]. Il est promu [[lieutenant de vaisseau]] et rejoint son oncle, Rosmadec Saint-Aloüarn, sur ''[[Espérance (1722)|L'Espérance]]'', un vieux vaisseau de 74 canons<ref name="Stanbury 1999, p. 5"/>. En novembre 1755, alors qu'elle rentre de [[Guerre de la Conquête|campagne au large du Canada]], armée en flûte, ''L'Espérance'' est attaquée et capturée (puis détruite) par le {{HMS|Oxford|1674|6}} ; Saint-Aloüarn et son oncle sont faits [[prisonniers de guerre]] et détenus en Angleterre pendant deux ans, avant de pouvoir retourner en France<ref name="Stanbury 1999, p. 5"/>.
Louis de Saint-Aloüarn s’engage dans la [[Histoire de la marine française sous Louis XV et Louis XVI|Marine royale]] en [[1754]] à l'âge de 17 ans<ref name="Stanbury">{{harvsp|Stanbury|1999|p=vii, 5}}</ref>, il entre dans une compagnie de [[garde-marine]] au [[port de Brest|département de Brest]]. Il est promu [[lieutenant de vaisseau]] et rejoint son oncle, Rosmadec Saint-Aloüarn, sur ''[[Espérance (1722)|L'Espérance]]'', un vieux vaisseau de 74 canons<ref name="Stanbury"/>. En {{date-|novembre 1755}}, alors qu'elle rentre de [[Guerre de la Conquête|campagne au large du Canada]], armée en flûte, ''L'Espérance'' est attaquée et capturée (puis détruite) par le {{HMS|Oxford|1674|6}} ; Saint-Aloüarn et son oncle sont faits [[prisonniers de guerre]] et détenus en Angleterre pendant deux ans, avant de pouvoir retourner en France<ref name="Stanbury"/>.


La guerre continue et Saint-Aloüarn est posté en [[Martinique]] à bord du [[Défenseur (1754)|''Défenseur'']], 74 canons<ref name="Stanbury 1999, p. 5"/>. Son père et son oncle sont tous deux tués lors de la destruction du vaisseau ''[[Juste (1725)|Le Juste]]'' en 1759, à la [[bataille des Cardinaux]] (également connue sous le nom de bataille de la baie de Quiberon)<ref>{{harvsp|Godard|1999|p=8}}</ref>{{,}}<ref>{{harvsp|Stanbury|1999|p=vii, 5}}</ref>.
La guerre continue et Saint-Aloüarn est posté en [[Martinique]] à bord du ''[[Défenseur (1754)|Défenseur]]'', 74 canons<ref name="Stanbury"/>. Son père et son oncle sont tous deux tués lors de la destruction du vaisseau ''[[Juste (1725)|Le Juste]]'' en 1759, à la [[bataille des Cardinaux]] (également connue sous le nom de bataille de la baie de Quiberon)<ref>{{harvsp|Godard|1999|p=8}}</ref>{{,}}<ref name="Stanbury"/>.


Entre 1759 et 1762, Saint-Aloüarn sert en France à bord de vaisseaux moins importants, ainsi qu'à terre<ref name="Stanbury 1999, p. 5"/>. En 1761, il épouse Marie Jeanne Corentine Drouallen, avec qui il aura une fille et trois fils<ref name="ReferenceA">{{harvsp|Godard|1999|p=8}} ; {{harvsp|Stanbury|1999|p=5}}.</ref>.
Entre 1759 et 1762, Saint-Aloüarn sert en France à bord de vaisseaux moins importants, ainsi qu'à terre<ref name="Stanbury" />. En 1761, il épouse Marie Jeanne Corentine Drouallen, avec qui il aura une fille et trois fils<ref name="ReferenceA">{{harvsp|Godard|1999|p=8}}{{;}}{{harvsp|Stanbury|1999|p=5}}.</ref>.


Entre 1762 et 1767, Saint-Aloüarn sert à bord du [[Royal Louis (1759)|''Royal Louis'']], de 116 canons, et sur la frégate {{navire|L'Infidèle|1765}}, à la Martinique et à [[Brest]]<ref name="Stanbury 1999, p. 5"/>. En 1767, Saint-Aloüarn reçoit le commandement du [[navire ravitailleur]] ''L’Écluse'' en 1767, puis celui de l'''Aber Wrac'h'' en 1770<ref name="Stanbury 1999, p. 5"/>.
Entre 1762 et 1767, Saint-Aloüarn sert à bord du ''[[Royal Louis (1759)|Royal Louis]]'', de 116 canons, et sur la frégate {{navire|L'Infidèle|1765}}, à la Martinique et à [[Brest]]<ref name="Stanbury"/>. En 1767, Saint-Aloüarn reçoit le commandement du [[navire ravitailleur]] ''L’Écluse'' en 1767, puis celui de l{{'}}''Aber Wrac'h'' en 1770<ref name="Stanbury"/>.


C'est en faisant des relevés hydrographiques sur la côte nord de Bretagne qu'il se trouve pour la première fois sous les ordres du [[lieutenant de vaisseau]] [[Yves Joseph de Kerguelen de Trémarec|Yves de Kerguelen]], son aîné de quatre ans et son voisin à Quimper. Tous deux se lient d'amitié.
C'est en faisant des relevés hydrographiques sur la côte nord de Bretagne qu'il se trouve pour la première fois sous les ordres du [[lieutenant de vaisseau]] [[Yves Joseph de Kerguelen de Trémarec|Yves de Kerguelen]], son aîné de quatre ans et son voisin à Quimper. Tous deux se lient d'amitié.
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{{Article détaillé|Australie-Occidentale française}}
{{Article détaillé|Australie-Occidentale française}}
Le {{date|11|février|1772}}, l’expédition arrive en vue d’une terre montagneuse qu’Yves de Kerguelen prit pour le continent austral et qui n’était qu’un archipel désolé, dont l’île principale avait la taille de la Corse. Dans le brouillard et la neige qui tombait à gros flocons, les deux bateaux se perdirent de vue. Yves de Kerguelen, pressé d’annoncer au roi qu’il avait découvert le fameux continent austral, rentra au plus vite en France après une brève escale à l’île de France. Pendant ce temps, Saint-Aloüarn, après avoir vainement recherché le navire de Kerguelen, décida de poursuivre le programme prévu avec lui au départ de l’expédition et à mettre le cap vers l’est. Il arriva le [[17 mars]] en vue des côtes de la [[Nouvelle-Hollande (Australie)|Nouvelle-Hollande]] (l’Australie, dont le contour était encore très mal connu) et les suivit en remontant vers le nord. Le {{date|30|mars|1772}}, Jean Mengaud de la Hage en prit possession au nom du roi de France [[Louis XV]].
Le {{date|11|février|1772}}, l’expédition arrive en vue d’une terre montagneuse qu’Yves de Kerguelen prend pour le continent austral et qui n’est qu’un archipel désolé, dont l’île principale avait la taille de la [[Corse]]. Dans le brouillard et la neige qui tombe à gros flocons, les deux bateaux se perdent de vue. Yves de Kerguelen, pressé d’annoncer au roi qu’il avait découvert le fameux continent austral, rentre au plus vite en France après une brève escale à l’île de France. Pendant ce temps, Saint-Aloüarn, après avoir vainement recherché le navire de Kerguelen, décide de poursuivre le programme prévu avec lui au départ de l’expédition, prend possession de l'île le {{date-|13 février}} en faisant débarquer une chaloupe sur la [[plage de la Possession]], et met le cap vers l’est. Il arrive le {{date-|17 mars}} en vue des côtes de la [[Nouvelle-Hollande (Australie)|Nouvelle-Hollande]] (l’Australie, dont le contour était encore très mal connu) et les suit en remontant vers le nord. Le {{date|30|mars|1772}}, Louis Aleno de Saint-Aloüarn et [[Jean-Baptiste Mengaud de la Hage]] en prennent possession au nom du roi de France [[Louis XV]].


Une bouteille, fermée par un écu Louis XV, découverte en 1998 par des archéologues australiens à la [[Île Dirk Hartog|Pointe de Dirk Hertog]] sous un monticule de pierres, contenait un parchemin, indiquant la prise de possession de l'Australie par la France. Un fac-similé de cette bouteille est exposé au [[Musée de la Marine de Brest]]<ref>Notice d'information touristique, [[musée de la Marine de Brest]].</ref>.
Épuisé et malade comme la plus grande partie de son équipage, souffrant du [[scorbut]] et sans doute de la [[typhoïde]], Saint-Aloüarn gagna l’île portugaise de [[Timor]], puis le port hollandais de [[Batavia (Indes néerlandaises)|Batavia]] (aujourd’hui [[Djakarta]]) et de là, [[Port-Louis (Maurice)|Port-Louis]] où l’arrivée du navire causa une grande surprise.


À bout de force, Saint-Aloüarn y est hospitalisé et il y meurt le {{date|27|octobre|1772}} (à seulement 34 ans), non sans avoir dicté une longue lettre adressée à Yves de Kerguelen pour lui faire part de sa prise de possession de l’ouest de la [[Nouvelle-Hollande (Australie)|Nouvelle-Hollande]]. Il n’y eut pas de suite et le nom de Saint-Aloüarn tombe dans l’oubli. Seize ans plus tard, en 1788, les Anglais qui devaient installer une première colonie à l’autre bout de l’Australie proclamaient leur souveraineté sur l’ensemble de l’île-continent.
Épuisé et malade comme la plus grande partie de son équipage, souffrant du [[scorbut]] et sans doute de la [[typhoïde]], Saint-Aloüarn gagne l’île portugaise de [[Timor]], puis le port hollandais de [[Batavia (Indes néerlandaises)|Batavia]] (aujourd’hui [[Djakarta]]) et de là, [[Port-Louis (Maurice)|Port-Louis]] où l’arrivée du navire cause une grande surprise.
À bout de force, Saint-Aloüarn y est hospitalisé et il y meurt le {{date-|27|octobre|1772}} (à seulement 34 ans), non sans avoir dicté une longue lettre adressée à Yves de Kerguelen pour lui faire part de sa prise de possession de l’ouest de la [[Nouvelle-Hollande (Australie)|Nouvelle-Hollande]]. Il n’y eut pas de suite et le nom de Saint-Aloüarn tombe dans l’oubli. Seize ans plus tard, en 1788, les Anglais qui devaient installer une première colonie à l’autre bout de l’Australie proclamaient leur souveraineté sur l’ensemble de l’île-continent.


== Postérité ==
== Postérité ==
Yves de Kerguelen donna son nom à un sommet des îles des Kerguelen, le [[pic Saint-Allouarn]]. En [[1792]], le navigateur français [[Antoine d'Entrecasteaux]] donna le nom d'[[îles Saint-Aloüarn]] à un groupe de rochers au sud-est du [[cap Leeuwin]] (sud-ouest de l'Australie), Saint-Aloüarn ayant navigué non loin vingt ans plus tôt.
Yves de Kerguelen donna son nom à un sommet des îles des Kerguelen, le [[pic Saint-Allouarn]]<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |titre=Explorateurs bretons. Saint-Aloüarn, l’oublié de l’Australie |url=https://www.letelegramme.fr/culture-loisirs/histoire/explorateurs-bretons-saint-alouarn-l-oublie-de-l-australie-43734.php |site=Le Télégramme |date=2016-07-15 |consulté le=2023-08-25}}</ref>. En [[1792]], le navigateur français [[Antoine d'Entrecasteaux]] donna le nom d'[[îles Saint-Aloüarn]] à un groupe de rochers au sud-est du [[cap Leeuwin]] (sud-ouest de l'Australie), Saint-Aloüarn ayant navigué non loin vingt ans plus tôt.

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Le {{date-|16 janvier 1998}}, une expédition archéologique franco-australienne menée par Philippe Godard réussit à retrouver les marques de la prise de possession de 1772 dans le sable de la côte désertique de l'[[île Dirk Hartog]], au nord-ouest de l'Australie. La nouvelle fait le tour du monde : « l'Australie aurait pu être française ! ».


Le {{date-|1 avril 1998}}, Bob Sheppard, Bob Creasy et le {{Dr}} Michael McCarthy du ''[[Western Australian Museum]]'' ont découvert une bouteille intacte avec un sceau de plomb similaire à celui trouvé par l’équipe française en janvier. La bouteille a été soigneusement fouillée par l’archéologue Rodney Harrison. La forme de la bouteille a montré qu’elle avait probablement été fabriquée en France au milieu du {{s|XVIII|e}}. Toutefois, la bouteille ne semblait pas contenir le document d’annexion<ref>[http://museum.wa.gov.au/exhibitions/voyages/about/lines2.html Site du Western Australian Museum]</ref>.
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Le 16 janvier 1998, une expédition archéologique franco-australienne menée par Philippe Godard réussit à retrouver les marques de la prise de possession de 1772 dans le sable de la côte désertique de l'[[île Dirk Hartog]], au nord-ouest de l'Australie. La nouvelle fait le tour du monde : « l'Australie aurait pu être française ! ».


L’Australie {{quand|vient d'installer}} une plaque commémorative : « ''Le 30 mars 1772, l'explorateur français Saint-Aloüarn mouilla devant ce point de la côte avec son navire le [[Gros Ventre (navire)|''Gros Ventre'']] et envoya un officier pour prendre possession de la région au nom de la France. Pour cela, un document attestant cette prise de possession fut enterré avec deux pièces françaises. On pense que des explorateurs du {{s|XIX|e}} tels que Hamelin et Freycinet sont descendus eux aussi à terre dans le secteur. En janvier 1998, une équipe dirigée par M. Philippe Godard de [[Nouméa]] et M. Max Cramer de [[Geraldton]] découvrit l'une des pièces. Au mois d'avril de la même année, une équipe du Musée maritime assistée par deux opérateurs de détecteurs de métaux, MM. Bob Sheppard et Bob Creasy, localisa ce qui semble être la bouteille de prise de possession. En vertu de la loi sur l'archéologie maritime, ce site est désormais protégé comme un des sites de débarquement européen les plus importants de l'Australie occidentale. Prière de ne rien emporter d'autre que des photographies et de ne laisser rien d'autre que les empreintes de vos pieds''. »
En 2008, l’Australie installe une plaque commémorative installe une plaque commémorative à l'endroit où Saint Alouarn prit possession du continent austral, reconnaissant ainsi son passage : « Le {{date-|30 mars 1772}}, l'explorateur français Saint-Aloüarn mouilla devant ce point de la côte avec son navire le ''[[Gros Ventre (navire)|Gros Ventre]]'' et envoya un officier pour prendre possession de la région au nom de la France. Pour cela, un document attestant cette prise de possession fut enterré avec deux pièces françaises. On pense que des explorateurs du {{s|XIX|e}} tels que Hamelin et Freycinet sont descendus eux aussi à terre dans le secteur. En {{date-|janvier 1998}}, une équipe dirigée par M. Philippe Godard de [[Nouméa]] et M. Max Cramer de [[Geraldton]] découvrit l'une des pièces. Au mois d'avril de la même année, une équipe du Musée maritime assistée par deux opérateurs de détecteurs de métaux, MM. Bob Sheppard et Bob Creasy, localisa ce qui semble être la bouteille de prise de possession. En vertu de la loi sur l'archéologie maritime, ce site est désormais protégé comme un des sites de débarquement européen les plus importants de l'Australie occidentale. Prière de ne rien emporter d'autre que des photographies et de ne laisser rien d'autre que les empreintes de vos pieds. »


== Mariage et descendance ==
== Mariage et descendance ==
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== Voir aussi ==
== Voir aussi ==
=== Sources et bibliographie ===
=== Sources et bibliographie ===
; En français :
==== En français ====
* {{ouvrage|langue=fr|prénom1=Serge|nom1=Duigou|lien auteur1=|titre=L'Australie oubliée de Saint-Allouarn|sous-titre=|lien titre=|numéro d'édition=|éditeur=éditions Ressac|lien éditeur=|lieu=Quimper|année=1989|volume=|tome=|pages totales=|passage=|isbn=|consulté le=}}
* {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Serge|nom1=Duigou|titre=L'Australie oubliée de Saint-Allouarn|lieu=Quimper|éditeur=éditions Ressac|année=1989|isbn=}}
* {{ouvrage|langue=fr|prénom1=Philippe|nom1=Godard|prénom2=Tugdual de|nom2=Kerros|préface=[[Ambroise Guellec]], ancien secrétaire d'État à la Mer|titre=Louis de Saint Aloüarn, lieutenant des vaisseaux du Roy|sous-titre=Un marin breton à la conquête des terres australes, Louis de Saint Aloüarn|lien titre=|numéro d'édition=|éditeur=éditions des Portes du Large|lien éditeur=|lieu=Rennes|mois=novembre|année=2002|volume=|tome=|pages totales=364|passage=|isbn=2-914612-08-7|consulté le=}}
* {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Philippe|nom1=Godard|prénom2=Tugdual|nom2=[[famille de Kerros|de Kerros]]|préface=[[Ambroise Guellec]], ancien secrétaire d'État à la Mer|titre=Louis de Saint Aloüarn, lieutenant des vaisseaux du Roy|sous-titre=Un marin breton à la conquête des terres australes, Louis de Saint Aloüarn|lieu=Rennes|éditeur=éditions des Portes du Large|année=2002|mois=novembre|pages totales=364|isbn=2-914612-08-7}}
* {{ouvrage|prénom1=Gérard|nom1=Delacroix|lien auteur1=Gérard Delacroix |prénom2=|nom2=|titre=Le Gros Ventre|sous-titre=Gabare du Roi 1766-1779|lieu=Paris |éditeur=éditions ANCRE|année=2003|pages totales=135|isbn=2-9527406-0-7|présentation en ligne = https://ancre.fr/fr/monographies/51-monographie-du-gros-ventre-gabare-du-roi-1766.html}}
* {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Gérard|nom1=Delacroix|lien auteur1=Gérard Delacroix|titre=Le Gros Ventre|sous-titre=Gabare du Roi 1766-1779|lieu=Paris|éditeur=éditions ANCRE|année=2003|pages totales=135|isbn=2-9527406-0-7|présentation en ligne=https://ancre.fr/fr/monographies/51-monographie-du-gros-ventre-gabare-du-roi-1766.html}}
*Dictionnaire de Biographie Mauricienne (DBM), {{Numéro avec majuscule|45}}, {{p.|1395}}, biographie de Louis de Saint-Allouarn, par Raymond d'Unienville, avril 1990, Curepipe, Ile Maurice.


; En anglais :
==== En anglais ====
* {{ouvrage|langue=en|prénom1=John|nom1=Dunmore|lien auteur1=|titre=French Explorers in the Pacific|sous-titre=|lien titre=|numéro d'édition=|éditeur=Clarendon Press|lien éditeur=|lieu=Oxford|année=1965|volume=I|titre volume=The Eighteenth Century|pages totales=|passage=|isbn=|consulté le=}}
* {{Ouvrage|langue=en|prénom1=John|nom1=Dunmore|titre=French Explorers in the Pacific|volume=I|titre volume=The Eighteenth Century|lieu=Oxford|éditeur=[[Oxford University Press|Clarendon Press]]|année=1965}}
* {{Article|langue=en|prénom1=Philippe|nom1=Godard|lien auteur1=|titre=The Saint Alouarn discoveries|sous-titre=|lien titre=|périodique=Quarterly Newsletter : The Australian Association for Maritime History|lien éditeur=|lieu=|mois=décembre|année=1999|numéro=77|tome=|pages totales=|passage=|isbn=|lire en ligne=http://www.aamh.asn.au/news/0077.pdf|consulté le=6 juillet 2010}}
* {{Article|langue=en|prénom1=Philippe|nom1=Godard|lien auteur1=|titre=The Saint Alouarn discoveries|sous-titre=|lien titre=|périodique=Quarterly Newsletter : The Australian Association for Maritime History|lien éditeur=|lieu=|mois=décembre|année=1999|numéro=77|tome=|pages totales=|passage=|isbn=|lire en ligne=http://www.aamh.asn.au/news/0077.pdf|consulté le=6 juillet 2010}}
* {{ouvrage|langue=en|prénom1=Philippe|nom1=Godard|prénom2=Tugdual de|nom2=Kerros|prénom3=Sue|nom3=Baxter|prénom4=Odette |nom4=Margot|prénom5=Myra|nom5=Stanbury|titre=1772 - The French Annexation of New Holland|sous-titre=The Tale of Louis de Saint Alouarn|lien titre=|numéro d'édition=|éditeur=Fremantle, Western Australian Maritime Museum|lien éditeur=|lieu= |année=2009|volume=|tome=|pages totales=|passage=|isbn=|consulté le=}}
* {{Ouvrage|langue=en|prénom1=Philippe|nom1=Godard|prénom2=Tugdual de|nom2=Kerros|prénom3=Sue|nom3=Baxter|prénom4=Odette|nom4=Margot|prénom5=Myra|nom5=Stanbury|titre=1772 - The French Annexation of New Holland|sous-titre=The Tale of Louis de Saint Alouarn|éditeur=Fremantle, Western Australian Maritime Museum|année=2009|isbn=}}
* {{ouvrage|langue=en|prénom1=Leslie|nom1=Marchant|lien auteur1=|titre=France Australe|sous-titre=|lien titre=|numéro d'édition=|éditeur=Artlook Books|lien éditeur=|lieu=Perth|année=1982|volume=|tome=|pages totales=|passage=|isbn=|consulté le=}}
* {{Ouvrage|langue=en|prénom1=Leslie|nom1=Marchant|titre=France Australe|lieu=Perth|éditeur=Artlook Books|année=1982|isbn=}}
* {{ouvrage|langue=en|prénom1=Mike|nom1=McCarthy|lien auteur1=|titre=Disturbances at the French Annexation site on Dirk Hartog Island|sous-titre=a report in readiness for the 2006 fieldwork|lien titre=|numéro d'édition=|éditeur=Fremantle, Western Australian Maritime Museum|lien éditeur=|lieu=|année=2006|volume=|tome=|pages totales=|passage=|isbn=|lire en ligne= http://www.museum.wa.gov.au/collections/maritime/march/documents/No.%20147%20Saint%20Alouarn.pdf|consulté le=6 juillet 2010}}
* {{Ouvrage|langue=en|prénom1=Mike|nom1=McCarthy|titre=Disturbances at the French Annexation site on Dirk Hartog Island|sous-titre=a report in readiness for the 2006 fieldwork|éditeur=Fremantle, Western Australian Maritime Museum|année=2006|isbn=|lire en ligne=http://www.museum.wa.gov.au/collections/maritime/march/documents/No.%20147%20Saint%20Alouarn.pdf|consulté le=6 juillet 2010}}


=== Articles connexes ===
=== Articles connexes ===
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=== Liens externes ===
=== Liens externes ===
* {{Autorité}}
* {{Dictionnaires}}
* {{Bases}}
* {{Lien web|id=Stanbury1998|auteur=Myra Stanbury|lien auteur=|coauteurs=|url=http://www.museum.wa.gov.au/collections/maritime/march/dirkhartog.asp|titre=France And Australia : The « Prise De Possession »|série=|jour=|mois=|année=1998|site=|éditeur= Western Australian Maritime Museum|isbn=|page=|citation=|en ligne le=|consulté le=28 octobre 2012}}
* {{Lien web|id=Stanbury1998|auteur=Myra Stanbury|lien auteur=|coauteurs=|url=http://www.museum.wa.gov.au/collections/maritime/march/dirkhartog.asp|titre=France And Australia : The « Prise De Possession »|série=|jour=|mois=|année=1998|site=|éditeur= Western Australian Maritime Museum|isbn=|page=|citation=|en ligne le=|consulté le=28 octobre 2012}}
* {{Lien web|id=Stanbury1999|auteur=Myra Stanbury|lien auteur=|coauteurs=|url=http://www.museum.wa.gov.au/collections/maritime/march/document/No.%20147%20Saint%20Alouarn.pdf|titre=De Saint Aloüarn and the French Annexation of Western Australia, 1772|série=|jour=|mois=|année=1999|site=|éditeur=Fremantle, Western Australian Maritime Museum|isbn=|page=|citation=|en ligne le=|consulté le=28 octobre 2012}}
* {{Lien web|id=Stanbury1999|auteur=Myra Stanbury|lien auteur=|coauteurs=|url=http://www.museum.wa.gov.au/collections/maritime/march/document/No.%20147%20Saint%20Alouarn.pdf|titre=De Saint Aloüarn and the French Annexation of Western Australia, 1772|série=|jour=|mois=|année=1999|site=|éditeur=Fremantle, Western Australian Maritime Museum|isbn=|page=|citation=|en ligne le=|consulté le=28 octobre 2012}}
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* [http://img30.imagefra.me/img/img30/2/5/13/laqtp/f_StAlouarnVom_ef9487d.jp Portrait]
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* [http://www.philateliedestaaf.fr/HTML/Timbres/loupe/loupe-PO/PO454.htm Biographie]
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Louis Aleno de Saint-Aloüarn
Louis Aleno de Saint-Aloüarn
Portrait de Louis Aleno de Saint-Aloüarn
Naissance
à Guengat (Bretagne)
Décès (à 34 ans)
à Port-Louis, Isle de France
Origine Français
Allégeance Drapeau du royaume de France Royaume de France
Arme Pavillon de la marine royale française Marine royale française
Années de service 1755 – 1772
Commandement Le Gros Ventre
Conflits Guerre de la Conquête
Guerre de Sept Ans
Faits d'armes Il prit possession de l'Australie pour le Roi Louis XV
Hommages Pic Saint-Allouarn
Îles Saint-Aloüarn
Signature de Louis Aleno de Saint-Aloüarn
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Louis François Marie Aleno de Saint-Aloüarn[1], né le au manoir de Saint-Aloüarn à Guengat près de Quimper (Bretagne) et mort le à Port-Louis (Île de France), est un officier de marine et explorateur français du XVIIIe siècle. Entré dans la Marine royale avant que n'éclate la guerre de Sept Ans, il sert pendant ce conflit et reçoit plusieurs commandements. C'est dans la Marine qu'il fait la connaissance d'Yves de Kerguelen qui le convainc de partir avec lui dans une expédition à destination des terres australes. En 1772, Saint-Aloüarn prend possession de l'Australie pour le compte du roi Louis XV. Il décède peu de temps après à Port-Louis en Isle de France.

Biographie[modifier | modifier le code]

Origines et famille[modifier | modifier le code]

Louis Aleno de Saint-Aloüarn descend d'une famille de la noblesse bretonne, originaire du pays Glazik. Il était l'aîné d'une famille de cinq enfants, dont il fut le seul fils. Son père, François-Marie-Guénolé-Pantaléon d’Aleno, est un officier de marine remarqué par sa bravoure contre les Anglais, il meurt à la bataille des Cardinaux en 1759, jeune encore, laissant son fils Louis chef de famille. Sa mère est Marie Josèphe Pélagie de Quillien.

Carrière dans la Marine royale[modifier | modifier le code]

Louis de Saint-Aloüarn s’engage dans la Marine royale en 1754 à l'âge de 17 ans[2], il entre dans une compagnie de garde-marine au département de Brest. Il est promu lieutenant de vaisseau et rejoint son oncle, Rosmadec Saint-Aloüarn, sur L'Espérance, un vieux vaisseau de 74 canons[2]. En , alors qu'elle rentre de campagne au large du Canada, armée en flûte, L'Espérance est attaquée et capturée (puis détruite) par le HMS Oxford ; Saint-Aloüarn et son oncle sont faits prisonniers de guerre et détenus en Angleterre pendant deux ans, avant de pouvoir retourner en France[2].

La guerre continue et Saint-Aloüarn est posté en Martinique à bord du Défenseur, 74 canons[2]. Son père et son oncle sont tous deux tués lors de la destruction du vaisseau Le Juste en 1759, à la bataille des Cardinaux (également connue sous le nom de bataille de la baie de Quiberon)[3],[2].

Entre 1759 et 1762, Saint-Aloüarn sert en France à bord de vaisseaux moins importants, ainsi qu'à terre[2]. En 1761, il épouse Marie Jeanne Corentine Drouallen, avec qui il aura une fille et trois fils[4].

Entre 1762 et 1767, Saint-Aloüarn sert à bord du Royal Louis, de 116 canons, et sur la frégate L'Infidèle, à la Martinique et à Brest[2]. En 1767, Saint-Aloüarn reçoit le commandement du navire ravitailleur L’Écluse en 1767, puis celui de l'Aber Wrac'h en 1770[2].

C'est en faisant des relevés hydrographiques sur la côte nord de Bretagne qu'il se trouve pour la première fois sous les ordres du lieutenant de vaisseau Yves de Kerguelen, son aîné de quatre ans et son voisin à Quimper. Tous deux se lient d'amitié.

Il avait déjà une brillante carrière à son actif lorsque son ami Kerguelen lui propose en 1771 de participer avec lui à une expédition de recherche du continent austral.

Expédition australe[modifier | modifier le code]

Partis le , les deux officiers gagnèrent d’abord l'île de France (aujourd'hui Maurice), et de là, à bord de deux petits navires, la Fortune et le Gros Ventre, ils s‘élancèrent vers le sud de l’océan Indien.

Article détaillé : Australie-Occidentale française.

Le , l’expédition arrive en vue d’une terre montagneuse qu’Yves de Kerguelen prend pour le continent austral et qui n’est qu’un archipel désolé, dont l’île principale avait la taille de la Corse. Dans le brouillard et la neige qui tombe à gros flocons, les deux bateaux se perdent de vue. Yves de Kerguelen, pressé d’annoncer au roi qu’il avait découvert le fameux continent austral, rentre au plus vite en France après une brève escale à l’île de France. Pendant ce temps, Saint-Aloüarn, après avoir vainement recherché le navire de Kerguelen, décide de poursuivre le programme prévu avec lui au départ de l’expédition, prend possession de l'île le en faisant débarquer une chaloupe sur la plage de la Possession, et met le cap vers l’est. Il arrive le en vue des côtes de la Nouvelle-Hollande (l’Australie, dont le contour était encore très mal connu) et les suit en remontant vers le nord. Le , Louis Aleno de Saint-Aloüarn et Jean-Baptiste Mengaud de la Hage en prennent possession au nom du roi de France Louis XV.

Une bouteille, fermée par un écu Louis XV, découverte en 1998 par des archéologues australiens à la Pointe de Dirk Hertog sous un monticule de pierres, contenait un parchemin, indiquant la prise de possession de l'Australie par la France. Un fac-similé de cette bouteille est exposé au Musée de la Marine de Brest[5].

Épuisé et malade comme la plus grande partie de son équipage, souffrant du scorbut et sans doute de la typhoïde, Saint-Aloüarn gagne l’île portugaise de Timor, puis le port hollandais de Batavia (aujourd’hui Djakarta) et de là, Port-Louis où l’arrivée du navire cause une grande surprise.

À bout de force, Saint-Aloüarn y est hospitalisé et il y meurt le (à seulement 34 ans), non sans avoir dicté une longue lettre adressée à Yves de Kerguelen pour lui faire part de sa prise de possession de l’ouest de la Nouvelle-Hollande. Il n’y eut pas de suite et le nom de Saint-Aloüarn tombe dans l’oubli. Seize ans plus tard, en 1788, les Anglais qui devaient installer une première colonie à l’autre bout de l’Australie proclamaient leur souveraineté sur l’ensemble de l’île-continent.

Postérité[modifier | modifier le code]

Yves de Kerguelen donna son nom à un sommet des îles des Kerguelen, le pic Saint-Allouarn[6]. En 1792, le navigateur français Antoine d'Entrecasteaux donna le nom d'îles Saint-Aloüarn à un groupe de rochers au sud-est du cap Leeuwin (sud-ouest de l'Australie), Saint-Aloüarn ayant navigué non loin vingt ans plus tôt.

Le , une expédition archéologique franco-australienne menée par Philippe Godard réussit à retrouver les marques de la prise de possession de 1772 dans le sable de la côte désertique de l'île Dirk Hartog, au nord-ouest de l'Australie. La nouvelle fait le tour du monde : « l'Australie aurait pu être française ! ».

Le , Bob Sheppard, Bob Creasy et le Dr Michael McCarthy du Western Australian Museum ont découvert une bouteille intacte avec un sceau de plomb similaire à celui trouvé par l’équipe française en janvier. La bouteille a été soigneusement fouillée par l’archéologue Rodney Harrison. La forme de la bouteille a montré qu’elle avait probablement été fabriquée en France au milieu du XVIIIe siècle. Toutefois, la bouteille ne semblait pas contenir le document d’annexion[7].

En 2008, l’Australie installe une plaque commémorative installe une plaque commémorative à l'endroit où Saint Alouarn prit possession du continent austral, reconnaissant ainsi son passage : « Le , l'explorateur français Saint-Aloüarn mouilla devant ce point de la côte avec son navire le Gros Ventre et envoya un officier pour prendre possession de la région au nom de la France. Pour cela, un document attestant cette prise de possession fut enterré avec deux pièces françaises. On pense que des explorateurs du XIXe siècle tels que Hamelin et Freycinet sont descendus eux aussi à terre dans le secteur. En , une équipe dirigée par M. Philippe Godard de Nouméa et M. Max Cramer de Geraldton découvrit l'une des pièces. Au mois d'avril de la même année, une équipe du Musée maritime assistée par deux opérateurs de détecteurs de métaux, MM. Bob Sheppard et Bob Creasy, localisa ce qui semble être la bouteille de prise de possession. En vertu de la loi sur l'archéologie maritime, ce site est désormais protégé comme un des sites de débarquement européen les plus importants de l'Australie occidentale. Prière de ne rien emporter d'autre que des photographies et de ne laisser rien d'autre que les empreintes de vos pieds. »

Mariage et descendance[modifier | modifier le code]

Il épouse le , à Loctudy, Jeanne Corentine Drouallen (1740-1769). De cette union naissent quatre enfants, dont :

  • Aimé Marie Louis Aleno de Saint-Aloüarn (1765-1794)
  • Hippolyte Louis Agathe Aleno de Saint-Aloüarn, sous-Lieutenant dans l'Infanterie vers 1767

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. ↑ L'orthographe de ce nom a dû être choisie parmi les nombreuses graphies qu'on trouve dans les archives de la Marine : Saint Allouarn, Saint Alouarn, Saint Alouarne, Saint Allouarne, etc. L'orthographe des noms propres n'était pas alors fixé.
  2. ↑ a b c d e f g et h Stanbury 1999, p. vii, 5
  3. ↑ Godard 1999, p. 8
  4. ↑ Godard 1999, p. 8;Stanbury 1999, p. 5.
  5. ↑ Notice d'information touristique, musée de la Marine de Brest.
  6. ↑ « Explorateurs bretons. Saint-Aloüarn, l’oublié de l’Australie », sur Le Télégramme, (consulté le )
  7. ↑ Site du Western Australian Museum

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Sources et bibliographie[modifier | modifier le code]

En français[modifier | modifier le code]

  • Serge Duigou, L'Australie oubliée de Saint-Allouarn, Quimper, éditions Ressac,
  • Philippe Godard et Tugdual de Kerros (préf. Ambroise Guellec, ancien secrétaire d'État à la Mer), Louis de Saint Aloüarn, lieutenant des vaisseaux du Roy : Un marin breton à la conquête des terres australes, Louis de Saint Aloüarn, Rennes, éditions des Portes du Large, , 364 p. (ISBN 2-914612-08-7)
  • Gérard Delacroix, Le Gros Ventre : Gabare du Roi 1766-1779, Paris, éditions ANCRE, , 135 p. (ISBN 2-9527406-0-7, présentation en ligne)
  • Dictionnaire de Biographie Mauricienne (DBM), No 45, p. 1395, biographie de Louis de Saint-Allouarn, par Raymond d'Unienville, avril 1990, Curepipe, Ile Maurice.

En anglais[modifier | modifier le code]

  • (en) John Dunmore, French Explorers in the Pacific, vol. I : The Eighteenth Century, Oxford, Clarendon Press,
  • (en) Philippe Godard, « The Saint Alouarn discoveries », Quarterly Newsletter : The Australian Association for Maritime History, no 77,‎ (lire en ligne, consulté le )
  • (en) Philippe Godard, Tugdual de Kerros, Sue Baxter, Odette Margot et Myra Stanbury, 1772 - The French Annexation of New Holland : The Tale of Louis de Saint Alouarn, Fremantle, Western Australian Maritime Museum,
  • (en) Leslie Marchant, France Australe, Perth, Artlook Books,
  • (en) Mike McCarthy, Disturbances at the French Annexation site on Dirk Hartog Island : a report in readiness for the 2006 fieldwork, Fremantle, Western Australian Maritime Museum, (lire en ligne)

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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