« Monarchie jamaïcaine » : différence entre les versions

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{{Infobox Poste politique
{{Infobox Poste politique
| nom = Reine de Jamaïque<br/><small>{{en}} {{anglais|Queen of Jamaica}}</small>
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La '''monarchie jamaïcaine''' est le [[régime politique]] en vigueur en [[Jamaïque]], dans lequel un [[monarque]] [[Hérédité|héréditaire]] est le [[souverain]] et le [[chef d'État]] du pays. Les termes « Couronne du chef de la Jamaïque », « Sa Majesté du chef de la Jamaïque » ou « La Reine du chef de la Jamaïque » sont aussi utilisés pour désigner l'ensemble du [[Politique en Jamaïque#Pouvoir exécutif|gouvernement de la Jamaïque]].
La '''monarchie jamaïcaine''' est le [[régime politique]] en vigueur en [[Jamaïque]], dans lequel un [[monarque]] [[Monarchie héréditaire|héréditaire]] est le [[souverain]] et le [[chef d'État]] du pays. Les termes « Couronne du chef de la Jamaïque », « Sa Majesté du chef de la Jamaïque » ou « Le Roi du chef de la Jamaïque » sont aussi utilisés pour désigner l'ensemble du [[Politique en Jamaïque#Pouvoir exécutif|gouvernement de la Jamaïque]].


Le monarque actuel est la reine {{Souverain2|Élisabeth II}} {{incise|officiellement titrée reine de Jamaïque}} qui règne depuis le {{date-|6|août|1962}}. Elle et les autres membres de la [[Famille royale britannique|famille royale]] assument diverses fonctions publiques et privées en Jamaïque, et au nom du pays à l'étranger. Cependant, la reine est le seul membre de la famille royale à jouir d'un rôle constitutionnel, détenant l'[[Pouvoir exécutif|autorité exécutive]] ultime, bien que sa [[prérogative royale]] reste liée aux lois qu'elle a promulguées au [[Parlement de Jamaïque|Parlement]] et aux [[Convention constitutionnelle|conventions]], laissant l'exercice quotidien du pouvoir exécutif à son [[Gouvernement de la Jamaïque|Cabinet]]. Si plusieurs fonctions doivent être remplies spécifiquement par le monarque, la plupart des pouvoirs constitutionnels de la reine sont exercés par son représentant, le [[gouverneur général de la Jamaïque]].
Le monarque actuel est le roi {{Souverain2|Charles III (roi du Royaume-Uni)}} {{incise|officiellement titré roi de Jamaïque}} qui règne depuis le {{date-|8|septembre|2022}}. Lui et les autres membres de la [[Famille royale britannique|famille royale]] assument diverses fonctions publiques et privées en Jamaïque, et au nom du pays à l'étranger. Cependant, le roi est le seul membre de la famille royale à jouir d'un rôle constitutionnel, détenant l'[[Pouvoir exécutif|autorité exécutive]] ultime, bien que sa [[prérogative royale]] reste liée aux lois qu'il a promulguées au [[Parlement de Jamaïque|Parlement]] et aux [[Convention constitutionnelle|conventions]], laissant l'exercice quotidien du pouvoir exécutif à son [[Gouvernement de la Jamaïque|Cabinet]]. Si plusieurs fonctions doivent être remplies spécifiquement par le monarque, la plupart des pouvoirs constitutionnels du roi sont exercés par son représentant, le [[gouverneur général de la Jamaïque]].


Le monarque jamaïcain, en plus de régner sur la Jamaïque, exerce séparément la fonction de monarque pour chacun des quatorze autres [[Royaume du Commonwealth|royaumes du Commonwealth]]. Cette situation résulte de l'[[Empire britannique|ancienne relation coloniale]] de ces pays avec le [[Royaume-Uni]]. S'ils partagent le même souverain, les royaumes du Commonwealth sont aujourd'hui des États indépendants les uns des autres, chacun possédant sa propre [[Couronne (Commonwealth)|Couronne]]. Ainsi, bien que la monarchie jamaïcaine soit fortement liée à la [[monarchie britannique]], elle a évolué pour devenir une institution distinctement jamaïcaine, disposant de ses propres symboles et pouvoirs.
Le monarque jamaïcain, en plus de régner sur la Jamaïque, exerce séparément la fonction de monarque pour chacun des quatorze autres [[Royaume du Commonwealth|royaumes du Commonwealth]]. Cette situation résulte de l'[[Empire britannique|ancienne relation coloniale]] de ces pays avec le [[Royaume-Uni]]. S'ils partagent le même souverain, les royaumes du Commonwealth sont aujourd'hui des États indépendants les uns des autres, chacun possédant sa propre [[Couronne (Commonwealth)|Couronne]]. Ainsi, bien que la monarchie jamaïcaine soit fortement liée à la [[monarchie britannique]], elle a évolué pour devenir une institution distinctement jamaïcaine, disposant de ses propres symboles et pouvoirs.
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Compte tenu de ces dispositions, il est considéré comme impossible pour le monarque de Jamaïque d'envoyer un [[ambassadeur]] dans un pays dont il est également le monarque, ce qui reviendrait à envoyer un ambassadeur à lui-même. Au lieu de cela, des [[Haut-commissaire (Commonwealth)|hauts-commissaires]] représentent un gouvernement du [[Commonwealth]] auprès d'un autre<ref>{{Lien web|langue=en|titre=Embassies|url=https://www.commonwealthofnations.org/?sectors=government/embassies|site=commonwealthofnations.org|consulté le=28 novembre 2021}}.</ref>.
Compte tenu de ces dispositions, il est considéré comme impossible pour le monarque de Jamaïque d'envoyer un [[ambassadeur]] dans un pays dont il est également le monarque, ce qui reviendrait à envoyer un ambassadeur à lui-même. Au lieu de cela, des [[Haut-commissaire (Commonwealth)|hauts-commissaires]] représentent un gouvernement du [[Commonwealth]] auprès d'un autre<ref>{{Lien web|langue=en|titre=Embassies|url=https://www.commonwealthofnations.org/?sectors=government/embassies|site=commonwealthofnations.org|consulté le=28 novembre 2021}}.</ref>.


=== Titre de la reine ===
=== Titre du monarque ===
[[Fichier:JAM009.JPG|vignette|Pièce d'un [[Dollar jamaïcain#Pièces de monnaie|penny jamaïcain]] (1967) représentant la reine de Jamaïque.]]
[[Fichier:JAM009.JPG|vignette|Pièce d'un [[Dollar jamaïcain#Pièces de monnaie|penny jamaïcain]] (1967) représentant la reine {{Souverain2|Élisabeth II}}.]]
Si plusieurs [[Liste des monarques britanniques|monarques britanniques]] ont régné sur la Jamaïque, aucun ne portait le titre spécifique et distinct de « monarque de Jamaïque » avant l'[[Indépendance (politique)|indépendance]] du pays. En 1962, un nouveau titre est adopté pour la souveraine, en l'occurrence {{Souverain2|Élisabeth II}}, de façon à préciser que celle-ci intervient en sa qualité spécifique de chef d'État de Jamaïque et non en celle de [[Monarchie britannique|reine du Royaume-Uni]]<ref>{{Lien web|langue=en|titre=Jamaica: Heads of State: 1962-2021|url=http://www.archontology.org/nations/jamaica/00_1962_td_s.php|site=archontology.org|consulté le=27 novembre 2021}}.</ref> :
Si plusieurs [[Liste des monarques britanniques|monarques britanniques]] ont régné sur la Jamaïque, aucun ne portait le titre spécifique et distinct de « monarque de Jamaïque » avant l'[[Indépendance (politique)|indépendance]] du pays. En 1962, un nouveau titre royal est adopté, afin de préciser que le monarque intervient en sa qualité de chef d'État de Jamaïque et non en celle de [[Monarchie britannique|monarque du Royaume-Uni]]<ref>{{Lien web|langue=en|titre=Jamaica: Heads of State: 1962-2021|url=http://www.archontology.org/nations/jamaica/00_1962_td_s.php|site=archontology.org|consulté le=27 novembre 2021}}.</ref>. Le titre du roi {{Souverain2|Charles III (roi du Royaume-Uni)}} est actuellement le suivant :


{{Citation bilingue bloc|langue=en|Elizabeth the Second, by the Grace of God, Queen of Jamaica and of Her other Realms and Territories, Head of the Commonwealth<ref name="The Royal Family"/>.|Élisabeth Deux, par la grâce de Dieu, reine de Jamaïque et de ses autres royaumes et territoires, [[chef du Commonwealth]].}}
{{Citation bilingue bloc|langue=en|Charles the Third, by the Grace of God, King of Jamaica and of His other Realms and Territories, Head of the Commonwealth<ref name="The Royal Family"/>.|Charles Trois, par la grâce de Dieu, roi de Jamaïque et de ses autres royaumes et territoires, [[chef du Commonwealth]].}}


Le rôle spécifique de la souveraine en tant que reine de Jamaïque, ainsi que son statut de monarque d'autres nations, sont communiqués en mentionnant la Jamaïque séparément, mais avec les {{citation|[[Royaume du Commonwealth|autres royaumes et territoires]]}} de la reine. En général, on s'adresse à elle en tant que « [[Sa Majesté]] la reine de Jamaïque », uniquement lorsqu'elle se trouve en Jamaïque ou qu'elle exerce des fonctions au nom de la Jamaïque à l'étranger.
Le rôle spécifique du monarque en tant que roi de Jamaïque, ainsi que son statut de monarque d'autres nations, sont communiqués par la mention séparée de la Jamaïque, mais avec ses {{citation|[[Royaume du Commonwealth|autres royaumes et territoires]]}}. En général, on s'adresse à {{Souverain-|Charles III}} en tant que « [[Sa Majesté]] le roi de Jamaïque » uniquement lorsqu'il se trouve dans le pays ou qu'il exerce des fonctions au nom de la Jamaïque à l'étranger.


=== Financement ===
=== Financement ===
La Jamaïque ne verse pas d'argent public à la reine, que ce soit pour ses frais personnels ou pour financer les [[Liste des résidences de la famille royale britannique|résidences royales]] hors du territoire jamaïcain. Ce n'est que lorsque la reine se trouve en Jamaïque, ou lorsqu'elle représente la Jamaïque à l'étranger, que le [[gouvernement de la Jamaïque]] la soutient financièrement dans l'exercice de ses fonctions. Cette règle s'applique également aux autres membres de la [[Famille royale britannique|famille royale]]. En revanche, le gouvernement paie les frais liés au [[Gouverneur général de la Jamaïque|gouverneur général]], représentant de la reine dans le pays, dans l'exercice des pouvoirs de la Couronne, y compris lorsqu'il effectue un [[voyage officiel]] au nom de la reine.
La Jamaïque ne verse pas d'argent public au monarque, que ce soit pour ses frais personnels ou pour financer les [[Liste des résidences de la famille royale britannique|résidences royales]] hors du territoire jamaïcain. Ce n'est que lorsque le monarque se trouve en Jamaïque, ou lorsqu'elle représente la Jamaïque à l'étranger, que le [[gouvernement de la Jamaïque]] la soutient financièrement dans l'exercice de ses fonctions. Cette règle s'applique également aux autres membres de la [[Famille royale britannique|famille royale]]. En revanche, le gouvernement paie les frais liés au [[Gouverneur général de la Jamaïque|gouverneur général]], représentant du monarque dans le pays, dans l'exercice des pouvoirs de la Couronne, y compris lorsqu'il effectue un [[voyage officiel]] au nom du monarque.


=== Succession au trône ===
=== Succession au trône ===
{{Article détaillé|Ordre de succession au trône britannique{{!}}Ordre de succession au trône jamaïcain}}
{{Article détaillé|Ordre de succession au trône britannique{{!}}Ordre de succession au trône jamaïcain}}
[[Fichier:2019 Reunião Bilateral com o Príncipe Charles - 48848389972 (cropped).jpg|vignette|redresse|gauche|Le prince [[Charles de Galles|Charles]], héritier du trône jamaïcain (2019).]]
[[Fichier:William Submarines Crop.png|vignette|redresse|gauche|Le prince [[William de Galles|William]], héritier du trône jamaïcain (2021).]]
La succession se fait par [[Primogéniture|primogéniture absolue]]. Elle est régie par les dispositions de l'[[Acte de succession à la Couronne]] (2013) ainsi que par l'[[Acte d'Établissement]] (1701) et par la [[Déclaration des droits]] (1689). Cette législation limite la succession aux descendants naturels et légitimes de [[Sophie de Hanovre]], à l'exclusion des [[Catholicisme|catholiques]]. Bien que ces lois constitutionnelles, telles qu'elles s'appliquent à la Jamaïque, restent sous le contrôle du [[Parlement du Royaume-Uni|Parlement britannique]], le [[Statut de Westminster de 1931|statut de Westminster]] dispose que toute modification des règles de succession doit recevoir le consentement unanime des [[Royaume du Commonwealth|royaumes du Commonwealth]]<ref>{{Lien web|langue=en|titre=O’Donohue v. Canada, 2003 CanLII 41404 (ON SC)|date=26 juin 2003|url=https://www.canlii.org/en/on/onsc/doc/2003/2003canlii41404/2003canlii41404.html|site=canlii.org|consulté le=27 novembre 2021}}.</ref>. Ainsi, l'ordre de succession au trône de Jamaïque reste identique à [[Ordre de succession au trône britannique|celui du Royaume-Uni]].
La succession se fait par [[Primogéniture|primogéniture absolue]]. Elle est régie par les dispositions de l'[[Acte de succession à la Couronne]] (2013) ainsi que par l'[[Act of Settlement 1701|Acte d'Établissement]] (1701) et par la [[Déclaration des droits]] (1689). Cette législation limite la succession aux descendants naturels et légitimes de [[Sophie de Hanovre]], à l'exclusion des [[Catholicisme|catholiques]]. Bien que ces lois constitutionnelles, telles qu'elles s'appliquent à la Jamaïque, restent sous le contrôle du [[Parlement du Royaume-Uni|Parlement britannique]], le [[Statut de Westminster de 1931|statut de Westminster]] dispose que toute modification des règles de succession doit recevoir le consentement unanime des [[Royaume du Commonwealth|royaumes du Commonwealth]]<ref>{{Lien web|langue=en|titre=O’Donohue v. Canada, 2003 CanLII 41404 (ON SC)|date=26 juin 2003|url=https://www.canlii.org/en/on/onsc/doc/2003/2003canlii41404/2003canlii41404.html|site=canlii.org|consulté le=27 novembre 2021}}.</ref>. Ainsi, l'ordre de succession au trône de Jamaïque reste identique à [[Ordre de succession au trône britannique|celui du Royaume-Uni]].


Après le décès ou l'[[abdication]] d'un souverain, la coutume veut que l'accession du nouveau monarque soit proclamée publiquement dans le pays par le [[Gouverneur général de la Jamaïque|gouverneur général]], bien que l'héritier du souverain lui succède immédiatement et automatiquement, sans qu'il soit nécessaire de le confirmer. Au terme d'une période de [[deuil]] appropriée, le souverain est [[Couronnement du monarque britannique|couronné au Royaume-Uni]], même si ce rituel n'est pas nécessaire pour qu'il puisse régner. Comme pour les modifications de l'ordre de succession au trône, le monarque n'est pas autorisé à abdiquer unilatéralement : l'abdication requiert un avis favorable de chaque royaume du Commonwealth par le bais d'une loi spéciale votée par son [[Parlement]]<ref>{{Lien web|langue=en|auteur=Andrew Heard|titre=Canadian Independence|date=1990|url=http://www.sfu.ca/~aheard/324/Independence.html|site=sfu.ca|consulté le=28 novembre 2021}}.</ref>.
Après le décès ou l'[[abdication]] d'un souverain, la coutume veut que l'accession du nouveau monarque soit proclamée publiquement dans le pays par le [[Gouverneur général de la Jamaïque|gouverneur général]], bien que l'héritier du souverain lui succède immédiatement et automatiquement, sans qu'il soit nécessaire de le confirmer. Au terme d'une période de [[deuil]] appropriée, le souverain est [[Couronnement du monarque britannique|couronné au Royaume-Uni]], même si ce rituel n'est pas nécessaire pour qu'il puisse régner. Comme pour les modifications de l'ordre de succession au trône, le monarque n'est pas autorisé à abdiquer unilatéralement : l'abdication requiert un avis favorable de chaque royaume du Commonwealth par le bais d'une loi spéciale votée par son [[Parlement]]<ref>{{Lien web|langue=en|auteur=Andrew Heard|titre=Canadian Independence|date=1990|url=http://www.sfu.ca/~aheard/324/Independence.html|site=sfu.ca|consulté le=28 novembre 2021}}.</ref>.

Après son accession au trône, le roi {{Souverain2|Charles III (roi du Royaume-Uni)}} est officiellement proclamé roi de Jamaïque le {{date-|13|septembre|2022}}, lors d'une cérémonie organisée à {{Langue|en|King's House}}, résidence du gouverneur général à [[Kingston (Jamaïque)|Kingston]], dans les termes suivants<ref>{{Lien web|langue=en|titre=Proclamation of His Majesty King Charles III|date=13 septembre 2022|url=https://kingshouse.gov.jm/proclamation-of-his-majesty-king-charles-iii/|site=kingshouse.gov.jm|consulté le=29 juin 2023}}.</ref> :

{{Citation bilingue bloc|langue=en|Whereas on the passing of Her Majesty Queen {{Souverain-|Elizabeth II}}, and by virtue of the Accession Act of the United Kingdom and the Constitution of Jamaica, His Royal Highness Prince Charles Philip Arthur George has succeeded Her Majesty as the Constitutional Sovereign. I, therefore, Patrick Linton Allen, Governor-General of Jamaica, hereby proclaim that King {{Souverain-|Charles III}} is, By the Grace of God, King of Jamaica and of his Other Realms and Territories, Head of the Commonwealth, Defender of the Faith, and wish His Majesty King {{Souverain-|Charles III}} good health and longevity in his Reign. Given under my hand and the Broad Seal of Jamaica at King’s House this 13th day of September in the Year of our Lord Two Thousand and Twenty- Two, and the First Year of the Reign of His Majesty King {{Souverain-|Charles III}}. God save the King.|Considérant qu'au décès de Sa Majesté la reine {{Souverain-|Élisabeth II}}, et en vertu de l'Acte d'accession du Royaume-Uni et de la Constitution de la Jamaïque, Son Altesse Royale le prince Charles Philip Arthur George a succédé à Sa Majesté en tant que souverain constitutionnel. En conséquence, moi, Patrick Linton Allen, gouverneur général de la Jamaïque, proclame par la présente que le roi {{Souverain-|Charles III}} est, par la grâce de Dieu, roi de la Jamaïque et de ses autres royaumes et territoires, chef du Commonwealth, défenseur de la Foi, et souhaite à Sa Majesté le roi {{Souverain-|Charles III}} bonne santé et longévité dans son règne. Donné sous ma signature et le grand sceau de la Jamaïque à {{Langue|en|King's House}} ce {{13e|jour}} de septembre de l'an de grâce deux mille vingt-deux et de la première année du règne de Sa Majesté le roi {{Souverain-|Charles III}}. Dieu sauve le roi.}}


== Personnification de l'État ==
== Personnification de l'État ==
À partir du début du règne de la reine {{Souverain2|Élisabeth II}}, en 1962, les symboles royaux de la Jamaïque ont été modifiés, ou de nouveaux symboles ont été créés pour les rendre distinctement jamaïcains, comme l'augmentation de la taille des [[Armoiries de la Jamaïque|armoiries royales]] et la création du [[#Étendard royal de la Jamaïque|drapeau de la reine pour la Jamaïque]]<ref name="Symbols and ceremonies">{{Lien archive|langue=en|url=http://www.royal.gov.uk/MonarchAndCommonwealth/Jamaica/Symbolsandceremonies.aspx|titre=Symbols and ceremonies|site=royal.gov.uk|horodatage archive=20120229041240}} {{Consulté le|28 novembre 2021}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|langue=en|titre=Flag of Queen Elizabeth II in Jamaica|url=https://www.crwflags.com/fotw/flags/jm_qe2.html|site=crwflags.com|consulté le=28 novembre 2021}}.</ref>. Aujourd'hui, la souveraine est considérée comme la personnification, ou la [[personnalité juridique]], de l'État jamaïcain. Par conséquent, l'État est désigné sous le nom de « Sa Majesté la Reine du chef de la Jamaïque » ({{en anglais|Her Majesty the Queen in Right of Jamaica}}). À ce titre, la souveraine est propriétaire de toutes les terres de l'État (appelées « [[Terre de la Couronne|terres de la Couronne]] »), de tous les bâtiments et équipements publics (appelés « biens de la Couronne »), de toutes les entreprises d'État (appelées « [[Société de la Couronne|sociétés de la Couronne]] ») et du droit d'auteur de toutes les publications gouvernementales (appelé « droit d'auteur de la Couronne »), ainsi que de la tutelle de tous les enfants placés (appelés « pupilles de la Couronne »), en sa qualité de souverain, et non en tant qu'individu. Le personnel du gouvernement est également employé par le monarque, tout comme le [[Gouverneur général de la Jamaïque|gouverneur général]], les juges, les membres de la [[Force de défense jamaïcaine]], les officiers de police et les [[Parlement de Jamaïque|parlementaires]], qui travaillent tous techniquement pour le monarque. Les nouveaux employés de la Couronne étaient autrefois tenus par la loi de réciter un [[serment d'allégeance]] au monarque, en réciprocité avec le serment du monarque à son couronnement<ref>{{Lien web|langue=en|titre=The Coronation of Queen Elizabeth II|url=http://www.oremus.org/liturgy/coronation/cor1953b.html|site=oremus.org|consulté le=28 novembre 2021}}.</ref>. À l'exception de celui des [[Sénat (Jamaïque)|sénateurs]]<ref>{{Lien web|langue=en|format=PDF|titre=Standing Orders of the Senate of Jamaica|date=1964|url=http://www.japarliament.gov.jm/images/pdf/SENATE-STANDING-ORDERS.pdf|site=japarliament.gov.jm|consulté le=28 novembre 2021}}.</ref>, les serments d'allégeance ont été modifiés en 2002, supprimant la mention du souverain<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Unity Elias|nom1=Yang|titre=Last Great Queen?|éditeur=Author House|année=2014|pages totales=214|isbn=9781491895153|passage=183}}.</ref>.
À partir du début du règne jamaïcain de la reine {{Souverain2|Élisabeth II}}, en 1962, les symboles royaux de la Jamaïque ont été modifiés, ou de nouveaux symboles ont été créés pour les rendre distinctement jamaïcains, comme l'augmentation de la taille des [[Armoiries de la Jamaïque|armoiries royales]] et la création du [[#Étendard royal de la Jamaïque|drapeau de la reine pour la Jamaïque]]<ref name="Symbols and ceremonies">{{Lien archive|langue=en|url=http://www.royal.gov.uk/MonarchAndCommonwealth/Jamaica/Symbolsandceremonies.aspx|titre=Symbols and ceremonies|site=royal.gov.uk|horodatage archive=20120229041240}} {{Consulté le|28 novembre 2021}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|langue=en|titre=Flag of Queen Elizabeth II in Jamaica|url=https://www.crwflags.com/fotw/flags/jm_qe2.html|site=crwflags.com|consulté le=28 novembre 2021}}.</ref>. Aujourd'hui, le souverain est considéré comme la personnification {{incise|ou la [[personnalité juridique]]}} de l'État jamaïcain. Par conséquent, l'État est désigné sous le nom de « Sa Majesté le Roi du chef de la Jamaïque » ({{en anglais|His Majesty the King in Right of Jamaica}}). À ce titre, le souverain est propriétaire de toutes les terres de l'État (appelées « [[Terre de la Couronne|terres de la Couronne]] »), de tous les bâtiments et équipements publics (appelés « biens de la Couronne »), de toutes les entreprises d'État (appelées « [[Société de la Couronne|sociétés de la Couronne]] »), dispose du droit d'auteur de toutes les publications gouvernementales (appelé « droit d'auteur de la Couronne »), ainsi que de la tutelle de tous les enfants placés (appelés « pupilles de la Couronne »), en sa qualité de souverain, et non en tant qu'individu. Le personnel du gouvernement est également employé par le monarque, tout comme le [[Gouverneur général de la Jamaïque|gouverneur général]], les juges, les membres de la [[Force de défense jamaïcaine]], les officiers de police et les [[Parlement de Jamaïque|parlementaires]], qui travaillent tous techniquement pour le monarque. Les nouveaux employés de la Couronne étaient autrefois tenus par la loi de réciter un [[serment d'allégeance]] au monarque, en réciprocité avec le serment du monarque lors de son [[Couronnement du monarque britannique|couronnement]]<ref>{{Lien web|langue=en|titre=The Coronation of Queen Elizabeth II|url=http://www.oremus.org/liturgy/coronation/cor1953b.html|site=oremus.org|consulté le=28 novembre 2021}}.</ref>. À l'exception de celui des [[Sénat (Jamaïque)|sénateurs]]<ref>{{Lien web|langue=en|format=PDF|titre=Standing Orders of the Senate of Jamaica|date=1964|url=http://www.japarliament.gov.jm/images/pdf/SENATE-STANDING-ORDERS.pdf|site=japarliament.gov.jm|consulté le=28 novembre 2021}}.</ref>, les serments d'allégeance ont été modifiés en 2002, supprimant toute mention du souverain<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Unity Elias|nom1=Yang|titre=Last Great Queen?|éditeur=Author House|année=2014|pages totales=214|isbn=9781491895153|passage=183}}.</ref>.


== Rôle constitutionnel ==
== Rôle constitutionnel ==
La reine de Jamaïque est théoriquement investie des pouvoirs d'un [[Monarchie constitutionnelle|monarque constitutionnel]]<ref name="Black v Chrétien">{{Lien web|langue=en|titre=E Law: Black v Chrétien: Suing a Minister of the Crown for Abuse of Power, Misfeasance in Public Office and Negligence|date=2002|url=http://www.murdoch.edu.au/elaw/issues/v9n3/cox93.html|site=murdoch.edu.au|consulté le=28 novembre 2021}}.</ref>, mais dans les faits, tous ces pouvoirs sont exercés par le [[gouverneur général de la Jamaïque]], représentant de la reine, qui agit uniquement sur avis du [[Parlement de Jamaïque|Parlement]] et du gouvernement<ref name="Constitution">{{Lien web|langue=en|titre=JAMAICA: Constitution of 1962|jour=06|mois=août|année=1962 |url=https://pdba.georgetown.edu/Constitutions/Jamaica/jam62.html|site=pdba.georgetown.edu|consulté le=28 novembre 2021}}.</ref>. Par conséquent, comme les autres [[Royaume du Commonwealth|royaumes du Commonwealth]], le pays est une [[Système parlementaire|monarchie parlementaire]] basée sur le [[système de Westminster]], dans lequel le chef de l'État joue un rôle purement nominatif. Certains pouvoirs restent néanmoins propres à la reine (par exemple, donner la [[sanction royale]] à la nomination du gouverneur général) ou réclament à la fois l'accord de la reine et celui du gouverneur général. En outre, la reine de Jamaïque n'intervient jamais directement dans les affaires politiques<ref name="The Royal Family"/>.
Le monarque de Jamaïque est théoriquement investie des pouvoirs d'un [[Monarchie constitutionnelle|monarque constitutionnel]]<ref name="Black v Chrétien">{{Lien web|langue=en|titre=E Law: Black v Chrétien: Suing a Minister of the Crown for Abuse of Power, Misfeasance in Public Office and Negligence|date=2002|url=http://www.murdoch.edu.au/elaw/issues/v9n3/cox93.html|site=murdoch.edu.au|consulté le=28 novembre 2021}}.</ref>, mais dans les faits, tous ces pouvoirs sont exercés par le [[gouverneur général de la Jamaïque]], représentant du monarque, qui agit uniquement sur avis du [[Parlement de Jamaïque|Parlement]] et du gouvernement<ref name="Constitution">{{Lien web|langue=en|titre=JAMAICA: Constitution of 1962|jour=06|mois=août|année=1962 |url=https://pdba.georgetown.edu/Constitutions/Jamaica/jam62.html|site=pdba.georgetown.edu|consulté le=28 novembre 2021}}.</ref>. Par conséquent, comme les autres [[Royaume du Commonwealth|royaumes du Commonwealth]], le pays est une [[Système parlementaire|monarchie parlementaire]] basée sur le [[système de Westminster]], dans lequel le chef de l'État joue un rôle purement nominatif. Certains pouvoirs restent néanmoins propres au monarque (par exemple, donner la [[sanction royale]] à la nomination du gouverneur général) ou réclament à la fois l'accord du monarque et celui du gouverneur général. En outre, le monarque de Jamaïque n'intervient jamais directement dans les affaires politiques<ref name="The Royal Family"/>.


Toutes les institutions gouvernementales travaillent sous l'autorité du monarque ; les vastes pouvoirs de la Couronne sont connus communément sous le nom de [[prérogative royale]]. L'approbation du Parlement n'est pas requise pour l'exercice de la prérogative royale, et le consentement du souverain doit être obtenu avant que l'une des chambres du Parlement puisse même débattre d'un projet de loi affectant ses prérogatives ou ses intérêts. Si la prérogative royale est étendue, elle n'est pas illimitée ; par exemple, la souveraine n'a pas la prérogative d'imposer et de percevoir de nouveaux impôts (une telle action nécessite le vote d'une loi au Parlement). Le [[gouvernement de la Jamaïque]] est également formellement appelé le [[Gouvernement de Sa Majesté (Commonwealth)|gouvernement de Sa Majesté]]. En outre, la Constitution stipule que tout changement de position du monarque ou de son représentant en Jamaïque doit être approuvé par une [[Majorité qualifiée|majorité des deux tiers]] de chacune des chambres du Parlement<ref>{{Lien web|langue=en|titre=Jamaica: Constitutional Overview|url=https://pdba.georgetown.edu/Constitutions/Jamaica/overview.html|site=pdba.georgetown.edu|consulté le=28 novembre 2021}}.</ref>.
Toutes les institutions gouvernementales travaillent sous l'autorité du monarque ; les vastes pouvoirs de la Couronne sont connus communément sous le nom de [[prérogative royale]]. L'approbation du Parlement n'est pas requise pour l'exercice de la prérogative royale, et le consentement du souverain doit être obtenu avant que l'une des chambres du Parlement puisse même débattre d'un projet de loi affectant ses prérogatives ou ses intérêts. Si la prérogative royale est étendue, elle n'est pas illimitée ; par exemple, le souverain n'a pas la prérogative d'imposer et de percevoir de nouveaux impôts (une telle action nécessite le vote d'une loi au Parlement). Le [[gouvernement de la Jamaïque]] est également formellement appelé le [[Gouvernement de Sa Majesté (Commonwealth)|gouvernement de Sa Majesté]]. En outre, la Constitution stipule que tout changement de position du monarque ou de son représentant en Jamaïque doit être approuvé par une [[Majorité qualifiée|majorité des deux tiers]] de chacune des chambres du Parlement<ref>{{Lien web|langue=en|titre=Jamaica: Constitutional Overview|url=https://pdba.georgetown.edu/Constitutions/Jamaica/overview.html|site=pdba.georgetown.edu|consulté le=28 novembre 2021}}.</ref>.


=== Pouvoir exécutif ({{anglais|Queen-in-Council}}) ===
=== Pouvoir exécutif ({{anglais|King-in-Council}}) ===
Dans le système constitutionnel jamaïcain, l'un des principaux rôles du monarque est de nommer un [[Premier ministre de la Jamaïque|Premier ministre]]<ref name="Constitution"/>, qui dirige ensuite le [[Gouvernement de la Jamaïque|Cabinet]] et conseille le monarque et le gouverneur général dans l'exercice de leurs pouvoirs exécutifs ; contrairement aux autres royaumes du Commonwealth, où elle relève de la [[Convention constitutionnelle|convention]], cette exigence est inscrite dans la Constitution de la Jamaïque<ref name="Constitution"/>. Bien que le pouvoir du monarque fasse toujours partie du processus exécutif {{incise|le fonctionnement du Cabinet est techniquement connu sous le nom de {{anglais|Queen-in-Council}} (ou {{anglais|[[Gouverneur général en conseil|Governor-in-Council]]}})}}, les conseils donnés sont généralement contraignants. En effet, le monarque « règne mais ne gouverne pas ». Cela signifie que le rôle du monarque, et par conséquent celui du gouverneur général, est presque entièrement honorifique. Il agit comme un symbole de l'autorité légale sous laquelle toutes les institutions fonctionnent, tandis que le Cabinet dirige l'utilisation de la prérogative royale, qui comprend le privilège de déclarer la guerre, de maintenir la paix et de diriger les actions de la [[Force de défense jamaïcaine]], ainsi que de convoquer et de proroger le [[Parlement de Jamaïque|Parlement]] et de convoquer les [[Élections en Jamaïque|élections]]. Cependant, il est important de noter que la prérogative royale appartient à la Couronne et non au gouvernement même si cela peut parfois sembler être le cas<ref name="Black v Chrétien"/>, et que le monarque peut utiliser unilatéralement ces pouvoirs dans des situations exceptionnelles de crise constitutionnelle<ref name="Black v Chrétien"/>.
Dans le système constitutionnel jamaïcain, l'un des principaux rôles du monarque est de nommer un [[Premier ministre de la Jamaïque|Premier ministre]]<ref name="Constitution"/>, qui dirige ensuite le [[Gouvernement de la Jamaïque|Cabinet]] et conseille le monarque et le gouverneur général dans l'exercice de leurs pouvoirs exécutifs ; contrairement aux autres royaumes du Commonwealth, où elle relève de la [[Convention constitutionnelle|convention]], cette exigence est inscrite dans la Constitution de la Jamaïque<ref name="Constitution"/>. Bien que le pouvoir du monarque fasse toujours partie du processus exécutif {{incise|le fonctionnement du Cabinet est techniquement connu sous le nom de {{anglais|King-in-Council}} (ou {{anglais|Queen-in-Council}})}}, les conseils donnés sont généralement contraignants. En effet, le monarque « règne mais ne gouverne pas ». Cela signifie que le rôle du monarque, et par conséquent celui du gouverneur général, est presque entièrement honorifique. Il agit comme un symbole de l'autorité légale sous laquelle toutes les institutions fonctionnent, tandis que le Cabinet dirige l'utilisation de la prérogative royale, qui comprend le privilège de déclarer la guerre, de maintenir la paix et de diriger les actions de la [[Force de défense jamaïcaine]], ainsi que de convoquer et de proroger le [[Parlement de Jamaïque|Parlement]] et de convoquer les [[Élections en Jamaïque|élections]]. Cependant, il est important de noter que la prérogative royale appartient à la Couronne et non au gouvernement même si cela peut parfois sembler être le cas<ref name="Black v Chrétien"/>, et que le monarque peut utiliser unilatéralement ces pouvoirs dans des situations exceptionnelles de crise constitutionnelle<ref name="Black v Chrétien"/>.


Les membres des diverses agences exécutives et les autres fonctionnaires de la Couronne sont nommés par le souverain. La nomination des [[Conseil de la Reine|conseillers de la reine]], des sénateurs, du président du [[Sénat (Jamaïque)|Sénat]] et des juges de la Cour suprême relève également de la prérogative royale, bien que ces fonctions soient spécifiquement attribuées au gouverneur général<ref name="Constitution"/>. Les [[Enquête publique|enquêtes publiques]] sont également commandées par la Couronne par le biais d'un [[Mandat (justice)|mandat royal]] et sont appelées « [[Commission royale|commissions royales]] ».
Les membres des diverses agences exécutives et les autres fonctionnaires de la Couronne sont nommés par le souverain. La nomination des [[Conseil de la Reine|conseillers du roi]], des sénateurs, du président du [[Sénat (Jamaïque)|Sénat]] et des juges de la Cour suprême relève également de la prérogative royale, bien que ces fonctions soient spécifiquement attribuées au gouverneur général<ref name="Constitution"/>. Les [[Enquête publique|enquêtes publiques]] sont également commandées par la Couronne par le biais d'un [[Mandat (justice)|mandat royal]] et sont appelées « [[Commission royale|commissions royales]] ».


=== Pouvoir législatif ({{anglais|Queen-in-Parliament}}) ===
=== Pouvoir législatif ({{anglais|King-in-Parliament}}) ===
Le souverain est, avec le [[Sénat (Jamaïque)|Sénat]] et la [[Chambre des représentants (Jamaïque)|Chambre des représentants]], l'une des trois composantes du [[Parlement de Jamaïque]]<ref name="Constitution"/>, appelé {{anglais|[[Balance des pouvoirs|Queen-in-Parliament]]}}. L'autorité de la Couronne y est incarnée par la [[Masse cérémonielle|masse]] de chaque chambre, qui porte une couronne à son sommet<ref>{{Lien web|langue=en|titre=The Ceremonial Mace|url=https://jis.gov.jm/information/get-the-facts/the-ceremonial-mace/|site=jis.gov.jm|consulté le=28 novembre 2021}}.</ref>. Conformément à la Constitution, le monarque ne participe pas au processus législatif ; le gouverneur général y participe, mais uniquement en accordant la [[sanction royale]]<ref name="Constitution"/>. La Constitution stipule que le gouverneur général est seul responsable de la convocation, de la prorogation et de la dissolution du Parlement<ref name="Constitution"/>. La nouvelle session parlementaire est marquée par l'ouverture du Parlement au cours de laquelle le monarque (s'il est présent dans le pays au moment approprié) ou le gouverneur général lit le [[discours du Trône]]. Comme ces derniers ne peuvent pas entrer dans la Chambre des représentants, cette cérémonie et l'octroi de la sanction royale ont lieu au Sénat. Les membres du Parlement sont convoqués à ces cérémonies par le messager de la Couronne, l'[[Gentilhomme huissier de la verge noire|Huissier du bâton noir]], après qu'il a frappé aux portes de la [[chambre basse]] qui ont été claquées devant lui, pour symboliser l'exclusion du monarque de l'assemblée.
Le souverain est, avec le [[Sénat (Jamaïque)|Sénat]] et la [[Chambre des représentants (Jamaïque)|Chambre des représentants]], l'une des trois composantes du [[Parlement de Jamaïque]]<ref name="Constitution"/>, appelé {{anglais|[[Balance des pouvoirs|King-in-Parliament]]}}. L'autorité de la Couronne y est incarnée par la [[Masse cérémonielle|masse]] de chaque chambre, qui porte une couronne à son sommet<ref>{{Lien web|langue=en|titre=The Ceremonial Mace|url=https://jis.gov.jm/information/get-the-facts/the-ceremonial-mace/|site=jis.gov.jm|consulté le=28 novembre 2021}}.</ref>. Conformément à la Constitution, le monarque ne participe pas au processus législatif ; le gouverneur général y participe, mais uniquement en accordant la [[sanction royale]]<ref name="Constitution"/>. La Constitution stipule que le gouverneur général est seul responsable de la convocation, de la prorogation et de la dissolution du Parlement<ref name="Constitution"/>. La nouvelle [[session parlementaire]] est marquée par l'ouverture du Parlement au cours de laquelle le monarque (s'il est présent dans le pays au moment approprié) ou le gouverneur général lit le [[discours du Trône]]. Comme ces derniers ne peuvent pas entrer dans la Chambre des représentants, cette cérémonie et l'octroi de la sanction royale ont lieu au Sénat. Les membres du Parlement sont convoqués à ces cérémonies par le messager de la Couronne, l'[[Gentilhomme huissier de la verge noire|Huissier du bâton noir]], après qu'il a frappé aux portes de la [[chambre basse]] qui ont été claquées devant lui, pour symboliser l'exclusion du monarque de l'assemblée.


En Jamaïque, toutes les lois ne sont promulguées qu'avec l'octroi de la sanction royale par le gouverneur général, portant le grand sceau de la Jamaïque. Ainsi, tous les projets de loi commencent par cette phrase : {{citation|Qu'il soit promulgué par Sa Très Excellente Majesté la Reine, sur l'avis et avec le consentement du Sénat et de la Chambre des représentants de la Jamaïque, et par l'autorité de ces derniers, comme suit […]}}<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Duke E.|nom1=Pollard|titre=The Caribbean Court of Justice|sous-titre=Closing the Circle of Independence|éditeur=Ian Randle Publishers|année=2004|pages totales=365|isbn=9789768167415|passage=153}}.</ref>.
En Jamaïque, toutes les lois ne sont promulguées qu'avec l'octroi de la sanction royale par le gouverneur général, portant le grand sceau de la Jamaïque. Ainsi, tous les projets de loi commencent par cette phrase : {{citation|Qu'il soit promulgué par Sa Très Excellente Majesté le Roi (ou la Reine), sur l'avis et avec le consentement du Sénat et de la Chambre des représentants de la Jamaïque, et par l'autorité de ces derniers, comme suit […]}}<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Duke E.|nom1=Pollard|titre=The Caribbean Court of Justice|sous-titre=Closing the Circle of Independence|éditeur=Ian Randle Publishers|année=2004|pages totales=365|isbn=9789768167415|passage=153}}.</ref>.


=== Pouvoir judiciaire ({{anglais|Queen-on-the-Bench}}) ===
=== Pouvoir judiciaire ({{anglais|King-on-the-Bench}}) ===
La reine est considéré comme la source de la justice et est chargée de rendre la justice pour tous ses sujets. Elle est connue dans ce rôle sous le nom de {{anglais|Queen-on-the-Bench}}. Si elle ne statue pas personnellement sur les affaires judiciaires, ses fonctions juridiques sont exercées en son nom par les juges de paix de Sa Majesté<ref>{{Lien web|langue=en|titre=Justices of the Peace Jurisdiction Act|url=https://moj.gov.jm/laws/justices-peace-jurisdiction-act|site=moj.gov.jm|consulté le=28 novembre 2021}}.</ref>. La ''[[common law]]'' considère que le souverain {{citation|ne peut faire aucun mal}} ; aussi, le monarque ne peut être poursuivi devant ses propres tribunaux pour des infractions pénales. Les poursuites civiles contre la Couronne en sa qualité publique (c'est-à-dire contre le gouvernement) sont autorisées ; toutefois, les poursuites contre le monarque personnellement ne sont pas recevables. Dans les affaires internationales, en vertu des principes établis du [[Droit international public|droit international]], la reine de Jamaïque ne peut être poursuivie devant les tribunaux étrangers sans son consentement exprès. Le monarque, et par extension le gouverneur général, dispose également du droit de [[Grâce (droit)|grâce]]<ref name="Constitution"/>, et peut gracier les infractions contre la Couronne, que ce soit avant, pendant ou après un procès. En outre, le monarque sert également de symbole de la légitimité des cours de justice et de leur autorité judiciaire. Un portrait de la reine ou les [[armoiries de la Jamaïque]] sont toujours affichés dans les salles d'audience jamaïcaines.
Le monarque est considéré comme la source de la justice et est chargé de rendre la justice pour tous ses sujets. Il est connu dans ce rôle sous le nom : {{anglais|King-on-the-Bench}} (ou {{anglais|Queen-on-the-Bench}}). S'il ne statue pas personnellement sur les affaires judiciaires, ses fonctions juridiques sont exercées en son nom par les juges de paix de Sa Majesté<ref>{{Lien web|langue=en|titre=Justices of the Peace Jurisdiction Act|url=https://moj.gov.jm/laws/justices-peace-jurisdiction-act|site=moj.gov.jm|consulté le=28 novembre 2021}}.</ref>. La ''[[common law]]'' considère que le souverain {{citation|ne peut faire aucun mal}} ; aussi, le monarque ne peut être poursuivi devant ses propres tribunaux pour des infractions pénales. Les poursuites civiles contre la Couronne en sa qualité publique (c'est-à-dire contre le gouvernement) sont autorisées ; toutefois, les poursuites contre le monarque personnellement ne sont pas recevables. Dans les affaires internationales, en vertu des principes établis du [[Droit international public|droit international]], le monarque de Jamaïque ne peut être poursuivi devant les tribunaux étrangers sans son consentement exprès. Le monarque, et par extension le gouverneur général, dispose également du droit de [[Grâce (droit)|grâce]]<ref name="Constitution"/>, et peut gracier les infractions contre la Couronne, que ce soit avant, pendant ou après un procès. En outre, le monarque sert également de symbole de la légitimité des cours de justice et de leur autorité judiciaire. Un portrait du monarque ou les [[armoiries de la Jamaïque]] sont toujours affichés dans les salles d'audience jamaïcaines.


== Visites royales ==
== Visites royales ==
[[Fichier:Charles Camilla Jamaica 2008.jpg|vignette|redresse|Le prince [[Charles de Galles|Charles]] et son épouse [[Camilla Shand|Camilla]] lors d'une visite en Jamaïque (2008).]]
[[Fichier:Charles Camilla Jamaica 2008.jpg|vignette|redresse|Le prince [[Charles de Galles|Charles]] et son épouse [[Camilla Shand|Camilla]] lors d'une visite en Jamaïque (2008).]]
La première visite de la reine en [[Jamaïque]] a lieu en {{date-|novembre 1953}}<ref name="Royal visits">{{Lien archive|langue=en|url=http://www.royal.gov.uk/MonarchAndCommonwealth/Jamaica/Royalvisits.aspx|titre=Royal visits|site=royal.gov.uk|horodatage archive=20120229041242}} {{Consulté le|28 novembre 2021}}.</ref>.
La première visite de la reine {{Souverain2|Élisabeth II}} en [[Jamaïque]] a lieu en {{date-|novembre 1953}}<ref name="Royal visits">{{Lien archive|langue=en|url=http://www.royal.gov.uk/MonarchAndCommonwealth/Jamaica/Royalvisits.aspx|titre=Royal visits|site=royal.gov.uk|horodatage archive=20120229041242}} {{Consulté le|28 novembre 2021}}.</ref>.


Lors des célébrations de l'[[Indépendance (politique)|indépendance]] de la Jamaïque en 1962, la reine {{Souverain2|Élisabeth II}} est représentée par sa sœur, la princesse [[Margaret du Royaume-Uni|Margaret]], qui ouvre la première session du [[Parlement de Jamaïque]] au nom de la reine<ref>{{Lien archive|langue=en|url=http://jamaica-gleaner.com/pages/history/story007.html|titre=Birth of Independence|site=jamaica-gleaner.com|horodatage archive=20130618080905}} {{Consulté le|28 novembre 2021}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|langue=en|titre=State Functions|url=http://www.nlj.gov.jm/Ja50/state_functions.htm|site=nlj.gov.jm|consulté le=28 novembre 2021}}.</ref>.
Lors des célébrations de l'[[Indépendance (politique)|indépendance]] de la Jamaïque en 1962, la reine {{Souverain-|Élisabeth II}} est représentée par sa sœur, la princesse [[Margaret du Royaume-Uni|Margaret]], qui ouvre la première session du [[Parlement de Jamaïque]] au nom de la reine<ref>{{Lien archive|langue=en|url=http://jamaica-gleaner.com/pages/history/story007.html|titre=Birth of Independence|site=jamaica-gleaner.com|horodatage archive=20130618080905}} {{Consulté le|28 novembre 2021}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|langue=en|titre=State Functions|url=http://www.nlj.gov.jm/Ja50/state_functions.htm|site=nlj.gov.jm|consulté le=28 novembre 2021}}.</ref>.


La reine se rend à nouveau en Jamaïque en {{date-|mars 1966}}<ref name="Royal visits"/>. La même année, le prince [[Philip Mountbatten|Philip, duc d'Édimbourg]], accompagné du prince [[Charles de Galles|Charles]], visite la Jamaïque dans le cadre de sa venue pour l'ouverture des [[Jeux de l'Empire britannique et du Commonwealth de 1966|Jeux de l'Empire britannique et du Commonwealth]]<ref>{{Lien archive|langue=en|url=http://www.princeofwales.gov.uk/personalprofiles/theprinceofwales/atwork/supportingthequeen/countriesvisited/index.html|titre=Countries Visited|site=princeofwales.gov.uk|horodatage archive=20090202113324}} {{Consulté le|28 novembre 2021}}.</ref>. D'autres visites royales ont lieu en {{date-|avril 1975}}, {{date-|février 1983}}, {{date-|mars 1994}} et {{date-|février 2002}} {{Infra|Tournée du jubilé d'or de 2002}}<ref name="Royal visits"/>.
La reine se rend à nouveau en Jamaïque en {{date-|mars 1966}}<ref name="Royal visits"/>. La même année, le prince [[Philip Mountbatten|Philip, duc d'Édimbourg]], accompagné du prince [[Charles de Galles|Charles]], visite la Jamaïque dans le cadre de sa venue pour l'ouverture des [[Jeux de l'Empire britannique et du Commonwealth de 1966|Jeux de l'Empire britannique et du Commonwealth]]<ref>{{Lien archive|langue=en|url=http://www.princeofwales.gov.uk/personalprofiles/theprinceofwales/atwork/supportingthequeen/countriesvisited/index.html|titre=Countries Visited|site=princeofwales.gov.uk|horodatage archive=20090202113324}} {{Consulté le|28 novembre 2021}}.</ref>. D'autres visites royales ont lieu en {{date-|avril 1975}}, {{date-|février 1983}}, {{date-|mars 1994}} et {{date-|février 2002}} {{Infra|Tournée du jubilé d'or de 2002}}<ref name="Royal visits"/>.
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Le prince [[Henry de Sussex|Harry]] effectue une tournée en Jamaïque du {{date-|5|mars-|2012-}} au {{date-|8|mars|2012}}<ref name="The Gleander">{{Lien web|langue=en|titre=Preparations underway for Prince’s visit|jour=07|mois=février|année=2012|url=https://jamaica-gleaner.com/power/35102|site=jamaica-gleaner.com|consulté le=28 novembre 2021}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|langue=en|titre=Big foreign media coverage for Prince Harry's visit|date=29 février 2012|url=https://www.jamaicaobserver.com/news/Big-foreign-media-coverage-for-Prince-Harry-s-visit_10924286|site=jamaicaobserver.com|consulté le=28 novembre 2021}}.</ref>, participant à divers événements marquant le [[Jubilé de diamant d'Élisabeth II|jubilé de diamant de la reine]]. La Jamaïque célèbre dans le même temps le {{50e|anniversaire}} de son indépendance. Durant sa tournée, le prince participe à des exercices militaires avec la [[Force de défense jamaïcaine]], visite l'hôpital pour enfants Bustamante et, dans la [[paroisse de Trelawny]], il visite Water Square, Falmouth Pier et l'église [[Baptisme|baptiste]] William-Knibb. Le prince participe à un événement pour l'organisation caritative Rise Life et court avec [[Usain Bolt]] sur le terrain d'entraînement de l'[[université des Indes occidentales]], à [[Mona (Jamaïque)|Mona]]. Il est également nommé membre honoraire de l'université<ref>{{Lien web|langue=en|titre=Prince Harry named Honorary UWI Fellow|jour=06|mois=mars|année=2012|url=https://jamaica-gleaner.com/power/35727|site=jamaica-gleaner.com|consulté le=28 novembre 2021}}.</ref>. Une réception est donnée au {{langue|en|Royal Caribbean Hotel}} à Montego Bay et le [[gouverneur général de la Jamaïque]], Sir [[Patrick Allen]], organise un dîner à {{langue|en|King's House}} pour célébrer à la fois le jubilé de diamant et le {{unité|50|ans}} de l'indépendance de la Jamaïque<ref name="The Gleander"/>. En {{date-|juin 2012}}, le gouverneur général et son épouse se rendent à [[Londres]] pour participer aux célébrations du jubilé de diamant de la reine et une réception est organisée par le haut-commissaire de la Jamaïque au Royaume-Uni<ref>{{Lien web|langue=en|titre=Sir Patrick and Lady Allen for Diamond Jubilee|jour=01|mois=juin|année=2012|url=https://jamaica-gleaner.com/gleaner/20120601/social/social5.html|site=jamaica-gleaner.com|consulté le=28 novembre 2021}}.</ref>.
Le prince [[Henry de Sussex|Harry]] effectue une tournée en Jamaïque du {{date-|5|mars-|2012-}} au {{date-|8|mars|2012}}<ref name="The Gleander">{{Lien web|langue=en|titre=Preparations underway for Prince’s visit|jour=07|mois=février|année=2012|url=https://jamaica-gleaner.com/power/35102|site=jamaica-gleaner.com|consulté le=28 novembre 2021}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|langue=en|titre=Big foreign media coverage for Prince Harry's visit|date=29 février 2012|url=https://www.jamaicaobserver.com/news/Big-foreign-media-coverage-for-Prince-Harry-s-visit_10924286|site=jamaicaobserver.com|consulté le=28 novembre 2021}}.</ref>, participant à divers événements marquant le [[Jubilé de diamant d'Élisabeth II|jubilé de diamant de la reine]]. La Jamaïque célèbre dans le même temps le {{50e|anniversaire}} de son indépendance. Durant sa tournée, le prince participe à des exercices militaires avec la [[Force de défense jamaïcaine]], visite l'hôpital pour enfants Bustamante et, dans la [[paroisse de Trelawny]], il visite Water Square, Falmouth Pier et l'église [[Baptisme|baptiste]] William-Knibb. Le prince participe à un événement pour l'organisation caritative Rise Life et court avec [[Usain Bolt]] sur le terrain d'entraînement de l'[[université des Indes occidentales]], à [[Mona (Jamaïque)|Mona]]. Il est également nommé membre honoraire de l'université<ref>{{Lien web|langue=en|titre=Prince Harry named Honorary UWI Fellow|jour=06|mois=mars|année=2012|url=https://jamaica-gleaner.com/power/35727|site=jamaica-gleaner.com|consulté le=28 novembre 2021}}.</ref>. Une réception est donnée au {{langue|en|Royal Caribbean Hotel}} à Montego Bay et le [[gouverneur général de la Jamaïque]], Sir [[Patrick Allen]], organise un dîner à {{langue|en|King's House}} pour célébrer à la fois le jubilé de diamant et le {{unité|50|ans}} de l'indépendance de la Jamaïque<ref name="The Gleander"/>. En {{date-|juin 2012}}, le gouverneur général et son épouse se rendent à [[Londres]] pour participer aux célébrations du jubilé de diamant de la reine et une réception est organisée par le haut-commissaire de la Jamaïque au Royaume-Uni<ref>{{Lien web|langue=en|titre=Sir Patrick and Lady Allen for Diamond Jubilee|jour=01|mois=juin|année=2012|url=https://jamaica-gleaner.com/gleaner/20120601/social/social5.html|site=jamaica-gleaner.com|consulté le=28 novembre 2021}}.</ref>.


=== Tournée du jubilé de platine de 2022 ===
== Popularité ==
{{Article détaillé|Jubilé de platine d'Élisabeth II}}
Un sondage réalisé en 2002 montre que 57 % des Jamaïcains estiment que la visite de la reine en Jamaïque dans le cadre de sa tournée du [[Jubilé d'or d'Élisabeth II|jubilé d'or]] est importante<ref name="BBC"/>{{,}}<ref>{{Lien web|langue=en|titre=21-gun salute welcomes Queen to Jamaica|date=19 février 2002|url=https://www.telegraph.co.uk/news/worldnews/centralamericaandthecaribbean/jamaica/1385360/21-gun-salute-welcomes-Queen-to-Jamaica.html|accès url=payant|site=telegraph.co.uk|consulté le=28 novembre 2021}}.</ref>.
À l'occasion des [[Jubilé de platine d'Élisabeth II|{{unité|70|ans}} de règne d'{{Souverain-|Élisabeth II}}]], le [[William de Cambridge|duc]] et la [[Catherine Middleton|duchesse de Cambridge]] effectuent en 2022 une tournée royale dans les [[Caraïbes]]. Ils arrivent en Jamaïque le {{date-|22|mars|2022-}} pour une visite de deux jours. Le couple rencontre notamment l'[[Équipe de Jamaïque de football|équipe jamaïcaine de football]] et visite la [[Maison natale de Bob Marley|maison natale]] de [[Bob Marley]]<ref name="PdV">{{Lien web|auteur=Naoual Lalouchi|titre=Bains de foule joyeux pour Kate et William en Jamaïque|date=23 mars 2022|url=https://www.pointdevue.fr/royal/royaume-uni/bains-de-foule-joyeux-pour-kate-et-william-en-jamaique|site=pointdevue.fr|consulté le=4 avril 2022}}.</ref>. Lors de son entrevue avec le [[gouverneur général de la Jamaïque]] Sir [[Patrick Allen]], le prince William remet à Lady Patricia Allen la [[Médaille du jubilé de platine d'Élisabeth II|médaille du jubilé de platine]]<ref name="PdV"/>. La visite officielle du couple princier est toutefois perturbée par des manifestations hostiles à la [[monarchie]], réclamant des excuses publiques de la [[Famille royale britannique|famille royale]] pour le [[Commerce triangulaire|commerce des esclaves entre l'Afrique et l'Amérique]]<ref>{{Lien web|auteur=Caroline Popovic|titre=Visite du Prince William et sa femme Kate dans la Caraïbe : des manifestants demandent réparation pour la période de l'esclavage|date=25 mars 2022|url=https://la1ere.francetvinfo.fr/martinique/visite-du-prince-william-et-sa-femme-kate-dans-la-caraibe-des-manifestants-demandent-reparation-pour-la-periode-de-l-esclavage-1265388.html|site=la1ere.francetvinfo.fr|consulté le=4 avril 2022}}.</ref>. Lors du dîner officiel organisé à la résidence du gouverneur général, le prince exprime sa {{citation|profonde tristesse}}, estimant que {{citation|cela n'aurait jamais dû se produire}}<ref>{{Lien web|titre=En Jamaïque, le Prince William demande pardon pour l’esclavage|url=https://www.tf1info.fr/culture/esclavage-jamaique-le-prince-william-en-voyage-officiel-dans-les-caraibes-demande-pardon-2214493.html|site=tf1info.fr|date=24 mars 2022}}.</ref>.

== Opinion publique ==
Un sondage réalisé en 2002 montre que 57 % des Jamaïcains estiment que la visite de la reine en Jamaïque dans le cadre de sa tournée du [[Jubilé d'or d'Élisabeth II|jubilé d'or]] est importante<ref name="BBC"/>.

== Liste des monarques jamaïcains ==
{| width=100% class="wikitable" style="text-align: center;"
! width=2% | {{N°maj}}
! width=8% | Portrait
! width=30% | Nom
! width=30% | Début de règne
! width=30% | Fin de règne
|-
! 1
| [[Fichier:Elizabeth II greets NASA GSFC employees, May 8, 2007 edit.jpg|80px|Élisabeth II]]
| {{Souverain2|Élisabeth II}}<br/><small>({{date-|21|avril|1926}} – {{date-|8|septembre|2022}})</small>
| {{date|6|août|1962|liens=oui}}
| {{date|8|septembre|2022|liens=oui}}
|-
! 2
| [[Fichier:Charles, Prince of Wales in 2021 (cropped) (2).jpg|80px|Charles III]]
| {{Souverain2|Charles III (roi du Royaume-Uni)}}<br/><small>(né le {{date-|14|novembre|1948}})</small>
| {{date|8|septembre|2022|liens=oui}}
| ''En cours''
|}


== Étendard royal de la Jamaïque ==
== Étendard royal de la Jamaïque ==
Avant son décès, la reine {{Souverain2|Élisabeth II}} possédait un drapeau personnel en sa qualité de reine de Jamaïque. Il a été utilisé pour la première fois lors de sa visite en Jamaïque en 1966, dans le cadre de sa tournée des [[Caraïbes]]<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Helen Fogd|nom1=Cathcart|titre=Her Majesty the Queen|sous-titre=The Story of Elizabeth II|lieu=Dodd|éditeur=Mead|année=1966|pages totales=207|asin=B0006AXWR2|passage=211}}.</ref>. Le drapeau est blanc et porte une [[croix de saint Georges]] rouge. Un [[ananas]] doré est superposé à chaque bras de la croix. Un disque bleu portant le [[monogramme royal]] est placé au centre de la croix. Le disque est repris du drapeau personnel de la reine<ref name="Symbols and ceremonies"/>.
[[Fichier:Royal Standard of Jamaica.svg|vignette|centre|upright=1.5|Étendard d'{{Souverain2|Élisabeth II}}, reine de Jamaïque.]]

La reine possède un drapeau personnel en sa qualité de reine de Jamaïque. Il a été utilisé pour la première fois lors de sa visite en Jamaïque en 1966, dans le cadre de sa tournée des [[Caraïbes]]<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Helen Fogd|nom1=Cathcart|titre=Her Majesty the Queen|sous-titre=The Story of Elizabeth II|lieu=Dodd|éditeur=Mead|année=1966|pages totales=207|asin=B0006AXWR2|passage=211}}.</ref>. Le drapeau est blanc et porte une [[croix de saint Georges]] rouge. Un [[ananas]] doré est superposé à chaque bras de la croix. Un disque bleu portant le [[monogramme royal]] est placé au centre de la croix. Le disque est repris du drapeau personnel de la reine<ref name="Symbols and ceremonies"/>.
[[Fichier:Royal Standard of Jamaica (1966–2022).svg|vignette|centre|upright=1.5|Étendard d'{{Souverain2|Élisabeth II}} en tant que reine de Jamaïque.]]


== Républicanisme ==
== Républicanisme ==
Des membres des deux principaux partis politiques jamaïcains ont exprimé leur soutien à l'idée de faire de la Jamaïque une [[république]]. En {{date-|septembre 2003}}, le Premier ministre de l'époque, [[Percival James Patterson]], appelle à l'abolition de la [[monarchie]] d'ici 2007<ref>{{Lien web|langue=en|titre=Jamaica eyes republican future|jour=22|mois=septembre|année=2003|url=http://news.bbc.co.uk/2/hi/americas/3127742.stm|site=news.bbc.co.uk|consulté le=28 novembre 2021}}.</ref>. [[Bruce Golding]], alors chef du [[Parti travailliste de Jamaïque]], s'engage également à modifier la Constitution si son parti arrive au pouvoir, afin de remplacer la reine par un président élu<ref>{{Lien web|langue=en|titre=Reform of Constitution High on Agenda of Govt|date=22 janvier 2007|url=https://jis.gov.jm/reform-of-constitution-high-on-agenda-of-govt-2/|site=jis.gov.jm|consulté le=28 novembre 2021}}.</ref>.
Des membres des deux principaux partis politiques jamaïcains ont exprimé leur soutien à l'idée de faire de la Jamaïque une [[république]]. En {{date-|septembre 2003}}, le Premier ministre de l'époque, [[Percival James Patterson]], appelle à l'abolition de la [[monarchie]] d'ici 2007<ref>{{Lien web|langue=en|titre=Jamaica eyes republican future|jour=22|mois=septembre|année=2003|url=http://news.bbc.co.uk/2/hi/americas/3127742.stm|site=news.bbc.co.uk|consulté le=28 novembre 2021}}.</ref>. [[Bruce Golding]], alors chef du [[Parti travailliste de Jamaïque]], s'engage également à modifier la Constitution si son parti arrive au pouvoir, afin de remplacer la reine par un président élu<ref>{{Lien web|langue=en|titre=Reform of Constitution High on Agenda of Govt|date=22 janvier 2007|url=https://jis.gov.jm/reform-of-constitution-high-on-agenda-of-govt-2/|site=jis.gov.jm|consulté le=28 novembre 2021}}.</ref>.


[[Fichier:World Leaders - Book of Condolence for HM The Queen (52363623936).jpg|vignette|Le Premier ministre de la Jamaïque [[Andrew Holness]] signant à [[Lancaster House]] le livre de condoléances après la mort de la reine {{Souverain2|Élisabeth II}} (2022).]]
[[Portia Simpson-Miller]] exprime son intention de faire de la Jamaïque une république pour coïncider avec le {{50e|anniversaire}} de l'indépendance du pays en {{date-|août 2012}}<ref>{{Lien web|langue=en|titre=Jamaica to break links with Queen, says Prime Minister Simpson Miller|date=6 janvier 2012|url=https://www.bbc.co.uk/news/world-latin-america-16449969|site=bbc.co.uk|consulté le=28 novembre 2021}}.</ref>, mais elle ne donne pas suite à la proposition de changement, qui nécessiterait le soutien des deux tiers des deux chambres du [[Parlement de Jamaïque|Parlement]] pour être adoptée ; le [[Parti national du peuple (Jamaïque)|Parti national du peuple]] dispose alors d'une majorité des deux tiers à la [[Chambre des représentants (Jamaïque)|Chambre des représentants]] mais il lui manque un siège au [[Sénat (Jamaïque)|Sénat]], nécessitant le soutien d'au moins un sénateur du Parti travailliste, parti de l'[[Opposition parlementaire|opposition]], pour que la [[révision constitutionnelle]] soit approuvée<ref>{{Lien archive|langue=en|url=http://www.caymanreporter.com/2015/04/02/from-constitutional-monarchy-to-republic-barbados-and-jamaica/|titre=From Constitutional Monarchy to Republic: Barbados and Jamaica|site=caymanreporter.com|date=2 avril 2015|horodatage archive=20150702054505}} {{Consulté le|28 novembre 2021}}.</ref>. L'actuel Premier ministre, [[Andrew Holness]], qui a succédé à Portia Simpson-Miller en 2016, a annoncé que son gouvernement allait modifier la Constitution pour faire de la Jamaïque une république. Plus précisément, le gouvernement s'est engagé à introduire un amendement constitutionnel pour {{citation|remplacer Sa Majesté la reine par un président non exécutif comme chef d'État}}<ref>{{Lien web|langue=en|auteur=Rob Crilly|titre=Jamaica unveils plan to ditch Queen as head of state|date=16 avril 2016|url=https://www.telegraph.co.uk/news/2016/04/16/jamaica-unveils-plan-to-ditch-queen-as-head-of-state/|accès url=payant|site=telegraph.co.uk|consulté le=28 novembre 2021}}.</ref>.
[[Portia Simpson-Miller]] exprime son intention de faire du pays une république pour coïncider avec le {{50e|anniversaire}} de l'indépendance de la Jamaïque, le {{date-|6|août|2012}}<ref>{{Lien web|langue=en|titre=Jamaica to break links with Queen, says Prime Minister Simpson Miller|date=6 janvier 2012|url=https://www.bbc.co.uk/news/world-latin-america-16449969|site=bbc.co.uk|consulté le=28 novembre 2021}}.</ref>, mais elle ne donne pas suite à cette proposition, qui nécessite le soutien des deux tiers des deux chambres du [[Parlement de Jamaïque|Parlement]] pour être adoptée ; le [[Parti national du peuple (Jamaïque)|Parti national du peuple]] dispose alors d'une majorité des deux tiers à la [[Chambre des représentants (Jamaïque)|Chambre des représentants]] mais il lui manque un siège au [[Sénat (Jamaïque)|Sénat]], nécessitant le soutien d'au moins un sénateur issu du Parti travailliste, dans l'[[Opposition parlementaire|opposition]], pour que la [[révision constitutionnelle]] soit approuvée<ref>{{Lien archive|langue=en|url=http://www.caymanreporter.com/2015/04/02/from-constitutional-monarchy-to-republic-barbados-and-jamaica/|titre=From Constitutional Monarchy to Republic: Barbados and Jamaica|site=caymanreporter.com|date=2 avril 2015|horodatage archive=20150702054505}} {{Consulté le|28 novembre 2021}}.</ref>. Le Premier ministre [[Andrew Holness]], qui a succédé à Portia Simpson-Miller en 2016, a annoncé que son gouvernement allait modifier la Constitution pour faire du pays une république. Plus précisément, le gouvernement s'est engagé à introduire un amendement constitutionnel pour {{citation|remplacer Sa Majesté la reine par un président non exécutif comme chef d'État}}<ref>{{Lien web|langue=en|auteur=Rob Crilly|titre=Jamaica unveils plan to ditch Queen as head of state|date=16 avril 2016|url=https://www.telegraph.co.uk/news/2016/04/16/jamaica-unveils-plan-to-ditch-queen-as-head-of-state/|accès url=payant|site=telegraph.co.uk|consulté le=28 novembre 2021}}.</ref>.


Pendant la campagne des [[Élections législatives jamaïcaines de 2020|élections législatives de 2020]], le Parti national du peuple promet d'organiser un [[référendum]] sur le passage à une république s'il remporte le scrutin. Un sondage indique alors que 55 % des Jamaïcains souhaitent ce changement<ref>{{Lien web|langue=en|titre=55% of respondents say The Queen must go|date=10 août 2020|url=https://www.jamaicaobserver.com/news/55-of-respondents-say-the-queen-must-go_200465|site=jamaicaobserver.com|consulté le=28 novembre 2021}}.</ref>. Cependant, le Parti travailliste de Jamaïque, qui avait promis un processus constitutionnel en 2016 mais ne l'avait pas réalisé, est réélu et cette question n'est pas inscrite dans l'agenda gouvernemental<ref>{{Lien web|langue=en|titre=Editorial {{!}} PM’s governance agenda needs clarity|jour=08|mois=septembre|année=2020|url=https://jamaica-gleaner.com/article/commentary/20200908/editorial-pms-governance-agenda-needs-clarity|site=jamaica-gleaner.com|consulté le=28 novembre 2021}}.</ref>.
Pendant la campagne des [[Élections législatives jamaïcaines de 2020|élections législatives de 2020]], le Parti national du peuple promet d'organiser un [[référendum]] sur le passage à une république s'il remporte le scrutin. Un sondage indique alors que 55 % des Jamaïcains souhaitent ce changement<ref>{{Lien web|langue=en|titre=55% of respondents say The Queen must go|date=10 août 2020|url=https://www.jamaicaobserver.com/news/55-of-respondents-say-the-queen-must-go_200465|site=jamaicaobserver.com|consulté le=28 novembre 2021}}.</ref>. Le Parti travailliste, qui a promis en 2016 une révision constitutionnelle mais ne l'a pas réalisée, est finalement réélu. Deux ans plus tard, le [[Gouvernement Holness III|gouvernement]] annonce son intention de mener le pays vers une république avant les prochaines élections de 2025<ref>{{Lien web|langue=en|auteur=Sheri-Kae McLeod|titre=Jamaican Government Gives 2025 Timeline to Become Republic|jour=09|mois=juin|année=2022|url=https://www.caribbeannationalweekly.com/caribbean-breaking-news-featured/jamaica-government-gives-2025-timeline-to-become-republic/|site=CNW Network|consulté le=19 mai 2023}}.</ref>.


== Articles connexes ==
== Articles connexes ==
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Dernière version du 11 mai 2024 à 23:50

Roi de Jamaïque
(en) King of Jamaica
Image illustrative de l’article Monarchie jamaïcaine
Armoiries de la Jamaïque.

Image illustrative de l’article Monarchie jamaïcaine
Titulaire actuel
Charles III
depuis le
(1 an, 8 mois et 17 jours)

Création
Titre Sa Majesté
Mandant Système héréditaire
Durée du mandat Permanent
Premier titulaire Élisabeth II

Liste des monarques de Jamaïque

La monarchie jamaïcaine est le régime politique en vigueur en Jamaïque, dans lequel un monarque héréditaire est le souverain et le chef d'État du pays. Les termes « Couronne du chef de la Jamaïque », « Sa Majesté du chef de la Jamaïque » ou « Le Roi du chef de la Jamaïque » sont aussi utilisés pour désigner l'ensemble du gouvernement de la Jamaïque.

Le monarque actuel est le roi Charles III — officiellement titré roi de Jamaïque — qui règne depuis le . Lui et les autres membres de la famille royale assument diverses fonctions publiques et privées en Jamaïque, et au nom du pays à l'étranger. Cependant, le roi est le seul membre de la famille royale à jouir d'un rôle constitutionnel, détenant l'autorité exécutive ultime, bien que sa prérogative royale reste liée aux lois qu'il a promulguées au Parlement et aux conventions, laissant l'exercice quotidien du pouvoir exécutif à son Cabinet. Si plusieurs fonctions doivent être remplies spécifiquement par le monarque, la plupart des pouvoirs constitutionnels du roi sont exercés par son représentant, le gouverneur général de la Jamaïque.

Le monarque jamaïcain, en plus de régner sur la Jamaïque, exerce séparément la fonction de monarque pour chacun des quatorze autres royaumes du Commonwealth. Cette situation résulte de l'ancienne relation coloniale de ces pays avec le Royaume-Uni. S'ils partagent le même souverain, les royaumes du Commonwealth sont aujourd'hui des États indépendants les uns des autres, chacun possédant sa propre Couronne. Ainsi, bien que la monarchie jamaïcaine soit fortement liée à la monarchie britannique, elle a évolué pour devenir une institution distinctement jamaïcaine, disposant de ses propres symboles et pouvoirs.

Aspects internationaux et nationaux[modifier | modifier le code]

Royaume du Commonwealth[modifier | modifier le code]

Le monarque de Jamaïque a la particularité de régner sur un total de quinze royaumes appelés royaumes du Commonwealth, dont le Royaume-Uni, ce qui signifie que la monarchie jamaïcaine a un caractère à la fois distinct et partagé[1],[2]. En effet, il s'agit d'États souverains indépendants les uns des autres[3]. La monarchie est donc une institution exclusivement jamaïcaine, bien qu'elle soit souvent assimilée à la monarchie britannique dans le langage journalistique et courant pour des raisons historiques, politiques et de commodité. En tant que chef de l'État jamaïcain, le monarque agit uniquement sur avis des ministres de la Couronne jamaïcains[4]. Depuis l'accession du pays à l'indépendance (1962), le gouvernement du Royaume-Uni ne peut conseiller le monarque sur les questions relatives à la Jamaïque.

Compte tenu de ces dispositions, il est considéré comme impossible pour le monarque de Jamaïque d'envoyer un ambassadeur dans un pays dont il est également le monarque, ce qui reviendrait à envoyer un ambassadeur à lui-même. Au lieu de cela, des hauts-commissaires représentent un gouvernement du Commonwealth auprès d'un autre[5].

Titre du monarque[modifier | modifier le code]

Pièce d'un penny jamaïcain (1967) représentant la reine Élisabeth II.

Si plusieurs monarques britanniques ont régné sur la Jamaïque, aucun ne portait le titre spécifique et distinct de « monarque de Jamaïque » avant l'indépendance du pays. En 1962, un nouveau titre royal est adopté, afin de préciser que le monarque intervient en sa qualité de chef d'État de Jamaïque et non en celle de monarque du Royaume-Uni[6]. Le titre du roi Charles III est actuellement le suivant :

« Charles the Third, by the Grace of God, King of Jamaica and of His other Realms and Territories, Head of the Commonwealth[1]. »

« Charles Trois, par la grâce de Dieu, roi de Jamaïque et de ses autres royaumes et territoires, chef du Commonwealth. »

Le rôle spécifique du monarque en tant que roi de Jamaïque, ainsi que son statut de monarque d'autres nations, sont communiqués par la mention séparée de la Jamaïque, mais avec ses « autres royaumes et territoires ». En général, on s'adresse à Charles III en tant que « Sa Majesté le roi de Jamaïque » uniquement lorsqu'il se trouve dans le pays ou qu'il exerce des fonctions au nom de la Jamaïque à l'étranger.

Financement[modifier | modifier le code]

La Jamaïque ne verse pas d'argent public au monarque, que ce soit pour ses frais personnels ou pour financer les résidences royales hors du territoire jamaïcain. Ce n'est que lorsque le monarque se trouve en Jamaïque, ou lorsqu'elle représente la Jamaïque à l'étranger, que le gouvernement de la Jamaïque la soutient financièrement dans l'exercice de ses fonctions. Cette règle s'applique également aux autres membres de la famille royale. En revanche, le gouvernement paie les frais liés au gouverneur général, représentant du monarque dans le pays, dans l'exercice des pouvoirs de la Couronne, y compris lorsqu'il effectue un voyage officiel au nom du monarque.

Succession au trône[modifier | modifier le code]

Le prince William, héritier du trône jamaïcain (2021).

La succession se fait par primogéniture absolue. Elle est régie par les dispositions de l'Acte de succession à la Couronne (2013) ainsi que par l'Acte d'Établissement (1701) et par la Déclaration des droits (1689). Cette législation limite la succession aux descendants naturels et légitimes de Sophie de Hanovre, à l'exclusion des catholiques. Bien que ces lois constitutionnelles, telles qu'elles s'appliquent à la Jamaïque, restent sous le contrôle du Parlement britannique, le statut de Westminster dispose que toute modification des règles de succession doit recevoir le consentement unanime des royaumes du Commonwealth[7]. Ainsi, l'ordre de succession au trône de Jamaïque reste identique à celui du Royaume-Uni.

Après le décès ou l'abdication d'un souverain, la coutume veut que l'accession du nouveau monarque soit proclamée publiquement dans le pays par le gouverneur général, bien que l'héritier du souverain lui succède immédiatement et automatiquement, sans qu'il soit nécessaire de le confirmer. Au terme d'une période de deuil appropriée, le souverain est couronné au Royaume-Uni, même si ce rituel n'est pas nécessaire pour qu'il puisse régner. Comme pour les modifications de l'ordre de succession au trône, le monarque n'est pas autorisé à abdiquer unilatéralement : l'abdication requiert un avis favorable de chaque royaume du Commonwealth par le bais d'une loi spéciale votée par son Parlement[8].

Après son accession au trône, le roi Charles III est officiellement proclamé roi de Jamaïque le , lors d'une cérémonie organisée à King's House, résidence du gouverneur général à Kingston, dans les termes suivants[9] :

« Whereas on the passing of Her Majesty Queen Elizabeth II, and by virtue of the Accession Act of the United Kingdom and the Constitution of Jamaica, His Royal Highness Prince Charles Philip Arthur George has succeeded Her Majesty as the Constitutional Sovereign. I, therefore, Patrick Linton Allen, Governor-General of Jamaica, hereby proclaim that King Charles III is, By the Grace of God, King of Jamaica and of his Other Realms and Territories, Head of the Commonwealth, Defender of the Faith, and wish His Majesty King Charles III good health and longevity in his Reign. Given under my hand and the Broad Seal of Jamaica at King’s House this 13th day of September in the Year of our Lord Two Thousand and Twenty- Two, and the First Year of the Reign of His Majesty King Charles III. God save the King. »

« Considérant qu'au décès de Sa Majesté la reine Élisabeth II, et en vertu de l'Acte d'accession du Royaume-Uni et de la Constitution de la Jamaïque, Son Altesse Royale le prince Charles Philip Arthur George a succédé à Sa Majesté en tant que souverain constitutionnel. En conséquence, moi, Patrick Linton Allen, gouverneur général de la Jamaïque, proclame par la présente que le roi Charles III est, par la grâce de Dieu, roi de la Jamaïque et de ses autres royaumes et territoires, chef du Commonwealth, défenseur de la Foi, et souhaite à Sa Majesté le roi Charles III bonne santé et longévité dans son règne. Donné sous ma signature et le grand sceau de la Jamaïque à King's House ce 13e jour de septembre de l'an de grâce deux mille vingt-deux et de la première année du règne de Sa Majesté le roi Charles III. Dieu sauve le roi. »

Personnification de l'État[modifier | modifier le code]

À partir du début du règne jamaïcain de la reine Élisabeth II, en 1962, les symboles royaux de la Jamaïque ont été modifiés, ou de nouveaux symboles ont été créés pour les rendre distinctement jamaïcains, comme l'augmentation de la taille des armoiries royales et la création du drapeau de la reine pour la Jamaïque[10],[11]. Aujourd'hui, le souverain est considéré comme la personnification — ou la personnalité juridique — de l'État jamaïcain. Par conséquent, l'État est désigné sous le nom de « Sa Majesté le Roi du chef de la Jamaïque » (en anglais : His Majesty the King in Right of Jamaica). À ce titre, le souverain est propriétaire de toutes les terres de l'État (appelées « terres de la Couronne »), de tous les bâtiments et équipements publics (appelés « biens de la Couronne »), de toutes les entreprises d'État (appelées « sociétés de la Couronne »), dispose du droit d'auteur de toutes les publications gouvernementales (appelé « droit d'auteur de la Couronne »), ainsi que de la tutelle de tous les enfants placés (appelés « pupilles de la Couronne »), en sa qualité de souverain, et non en tant qu'individu. Le personnel du gouvernement est également employé par le monarque, tout comme le gouverneur général, les juges, les membres de la Force de défense jamaïcaine, les officiers de police et les parlementaires, qui travaillent tous techniquement pour le monarque. Les nouveaux employés de la Couronne étaient autrefois tenus par la loi de réciter un serment d'allégeance au monarque, en réciprocité avec le serment du monarque lors de son couronnement[12]. À l'exception de celui des sénateurs[13], les serments d'allégeance ont été modifiés en 2002, supprimant toute mention du souverain[14].

Rôle constitutionnel[modifier | modifier le code]

Le monarque de Jamaïque est théoriquement investie des pouvoirs d'un monarque constitutionnel[15], mais dans les faits, tous ces pouvoirs sont exercés par le gouverneur général de la Jamaïque, représentant du monarque, qui agit uniquement sur avis du Parlement et du gouvernement[16]. Par conséquent, comme les autres royaumes du Commonwealth, le pays est une monarchie parlementaire basée sur le système de Westminster, dans lequel le chef de l'État joue un rôle purement nominatif. Certains pouvoirs restent néanmoins propres au monarque (par exemple, donner la sanction royale à la nomination du gouverneur général) ou réclament à la fois l'accord du monarque et celui du gouverneur général. En outre, le monarque de Jamaïque n'intervient jamais directement dans les affaires politiques[1].

Toutes les institutions gouvernementales travaillent sous l'autorité du monarque ; les vastes pouvoirs de la Couronne sont connus communément sous le nom de prérogative royale. L'approbation du Parlement n'est pas requise pour l'exercice de la prérogative royale, et le consentement du souverain doit être obtenu avant que l'une des chambres du Parlement puisse même débattre d'un projet de loi affectant ses prérogatives ou ses intérêts. Si la prérogative royale est étendue, elle n'est pas illimitée ; par exemple, le souverain n'a pas la prérogative d'imposer et de percevoir de nouveaux impôts (une telle action nécessite le vote d'une loi au Parlement). Le gouvernement de la Jamaïque est également formellement appelé le gouvernement de Sa Majesté. En outre, la Constitution stipule que tout changement de position du monarque ou de son représentant en Jamaïque doit être approuvé par une majorité des deux tiers de chacune des chambres du Parlement[17].

Pouvoir exécutif (King-in-Council)[modifier | modifier le code]

Dans le système constitutionnel jamaïcain, l'un des principaux rôles du monarque est de nommer un Premier ministre[16], qui dirige ensuite le Cabinet et conseille le monarque et le gouverneur général dans l'exercice de leurs pouvoirs exécutifs ; contrairement aux autres royaumes du Commonwealth, où elle relève de la convention, cette exigence est inscrite dans la Constitution de la Jamaïque[16]. Bien que le pouvoir du monarque fasse toujours partie du processus exécutif — le fonctionnement du Cabinet est techniquement connu sous le nom de King-in-Council (ou Queen-in-Council) —, les conseils donnés sont généralement contraignants. En effet, le monarque « règne mais ne gouverne pas ». Cela signifie que le rôle du monarque, et par conséquent celui du gouverneur général, est presque entièrement honorifique. Il agit comme un symbole de l'autorité légale sous laquelle toutes les institutions fonctionnent, tandis que le Cabinet dirige l'utilisation de la prérogative royale, qui comprend le privilège de déclarer la guerre, de maintenir la paix et de diriger les actions de la Force de défense jamaïcaine, ainsi que de convoquer et de proroger le Parlement et de convoquer les élections. Cependant, il est important de noter que la prérogative royale appartient à la Couronne et non au gouvernement même si cela peut parfois sembler être le cas[15], et que le monarque peut utiliser unilatéralement ces pouvoirs dans des situations exceptionnelles de crise constitutionnelle[15].

Les membres des diverses agences exécutives et les autres fonctionnaires de la Couronne sont nommés par le souverain. La nomination des conseillers du roi, des sénateurs, du président du Sénat et des juges de la Cour suprême relève également de la prérogative royale, bien que ces fonctions soient spécifiquement attribuées au gouverneur général[16]. Les enquêtes publiques sont également commandées par la Couronne par le biais d'un mandat royal et sont appelées « commissions royales ».

Pouvoir législatif (King-in-Parliament)[modifier | modifier le code]

Le souverain est, avec le Sénat et la Chambre des représentants, l'une des trois composantes du Parlement de Jamaïque[16], appelé King-in-Parliament. L'autorité de la Couronne y est incarnée par la masse de chaque chambre, qui porte une couronne à son sommet[18]. Conformément à la Constitution, le monarque ne participe pas au processus législatif ; le gouverneur général y participe, mais uniquement en accordant la sanction royale[16]. La Constitution stipule que le gouverneur général est seul responsable de la convocation, de la prorogation et de la dissolution du Parlement[16]. La nouvelle session parlementaire est marquée par l'ouverture du Parlement au cours de laquelle le monarque (s'il est présent dans le pays au moment approprié) ou le gouverneur général lit le discours du Trône. Comme ces derniers ne peuvent pas entrer dans la Chambre des représentants, cette cérémonie et l'octroi de la sanction royale ont lieu au Sénat. Les membres du Parlement sont convoqués à ces cérémonies par le messager de la Couronne, l'Huissier du bâton noir, après qu'il a frappé aux portes de la chambre basse qui ont été claquées devant lui, pour symboliser l'exclusion du monarque de l'assemblée.

En Jamaïque, toutes les lois ne sont promulguées qu'avec l'octroi de la sanction royale par le gouverneur général, portant le grand sceau de la Jamaïque. Ainsi, tous les projets de loi commencent par cette phrase : « Qu'il soit promulgué par Sa Très Excellente Majesté le Roi (ou la Reine), sur l'avis et avec le consentement du Sénat et de la Chambre des représentants de la Jamaïque, et par l'autorité de ces derniers, comme suit […] »[19].

Pouvoir judiciaire (King-on-the-Bench)[modifier | modifier le code]

Le monarque est considéré comme la source de la justice et est chargé de rendre la justice pour tous ses sujets. Il est connu dans ce rôle sous le nom : King-on-the-Bench (ou Queen-on-the-Bench). S'il ne statue pas personnellement sur les affaires judiciaires, ses fonctions juridiques sont exercées en son nom par les juges de paix de Sa Majesté[20]. La common law considère que le souverain « ne peut faire aucun mal » ; aussi, le monarque ne peut être poursuivi devant ses propres tribunaux pour des infractions pénales. Les poursuites civiles contre la Couronne en sa qualité publique (c'est-à-dire contre le gouvernement) sont autorisées ; toutefois, les poursuites contre le monarque personnellement ne sont pas recevables. Dans les affaires internationales, en vertu des principes établis du droit international, le monarque de Jamaïque ne peut être poursuivi devant les tribunaux étrangers sans son consentement exprès. Le monarque, et par extension le gouverneur général, dispose également du droit de grâce[16], et peut gracier les infractions contre la Couronne, que ce soit avant, pendant ou après un procès. En outre, le monarque sert également de symbole de la légitimité des cours de justice et de leur autorité judiciaire. Un portrait du monarque ou les armoiries de la Jamaïque sont toujours affichés dans les salles d'audience jamaïcaines.

Visites royales[modifier | modifier le code]

Le prince Charles et son épouse Camilla lors d'une visite en Jamaïque (2008).

La première visite de la reine Élisabeth II en Jamaïque a lieu en [21].

Lors des célébrations de l'indépendance de la Jamaïque en 1962, la reine Élisabeth II est représentée par sa sœur, la princesse Margaret, qui ouvre la première session du Parlement de Jamaïque au nom de la reine[22],[23].

La reine se rend à nouveau en Jamaïque en [21]. La même année, le prince Philip, duc d'Édimbourg, accompagné du prince Charles, visite la Jamaïque dans le cadre de sa venue pour l'ouverture des Jeux de l'Empire britannique et du Commonwealth[24]. D'autres visites royales ont lieu en , , et (voir infra)[21].

Tournée du jubilé d'or de 2002[modifier | modifier le code]

Les premiers engagements officiels de la reine liés à son jubilé d'or ont lieu en Jamaïque. Sa tournée de l'île coïncide également avec les 40 ans de l'indépendance du pays[25]. La reine et le duc d'Édimbourg arrivent sur place le [26]. Elle est d'abord accueillie à Montego Bay, puis elle se rend à Kingston et séjourne dans la résidence du Premier ministre de la Jamaïque, Jamaica House.

La reine et le duc d'Édimbourg sont « accueillis avec enthousiasme » par les Jamaïcains, d'après la BBC, et des grandes foules se pressent pour la voir[25]. La reine est reçue à King's House, résidence du gouverneur général, rencontre des vétérans jamaïcains de la Première Guerre mondiale[27], s'adresse au Parlement et visite le quartier défavorisé de Trenchtown, où sont menés des projets de lutte contre la pauvreté[25]. La tournée se termine néanmoins sur une fausse note lorsque, lors du dîner officiel à King's House, une panne d'électricité plonge la résidence du gouverneur général dans le noir pendant le repas ; Élisabeth II qualifie cet événement de « mémorable »[28].

Tournée du jubilé de diamant de 2012[modifier | modifier le code]

Le prince Harry effectue une tournée en Jamaïque du au [29],[30], participant à divers événements marquant le jubilé de diamant de la reine. La Jamaïque célèbre dans le même temps le 50e anniversaire de son indépendance. Durant sa tournée, le prince participe à des exercices militaires avec la Force de défense jamaïcaine, visite l'hôpital pour enfants Bustamante et, dans la paroisse de Trelawny, il visite Water Square, Falmouth Pier et l'église baptiste William-Knibb. Le prince participe à un événement pour l'organisation caritative Rise Life et court avec Usain Bolt sur le terrain d'entraînement de l'université des Indes occidentales, à Mona. Il est également nommé membre honoraire de l'université[31]. Une réception est donnée au Royal Caribbean Hotel à Montego Bay et le gouverneur général de la Jamaïque, Sir Patrick Allen, organise un dîner à King's House pour célébrer à la fois le jubilé de diamant et le 50 ans de l'indépendance de la Jamaïque[29]. En , le gouverneur général et son épouse se rendent à Londres pour participer aux célébrations du jubilé de diamant de la reine et une réception est organisée par le haut-commissaire de la Jamaïque au Royaume-Uni[32].

Tournée du jubilé de platine de 2022[modifier | modifier le code]

À l'occasion des 70 ans de règne d'Élisabeth II, le duc et la duchesse de Cambridge effectuent en 2022 une tournée royale dans les Caraïbes. Ils arrivent en Jamaïque le pour une visite de deux jours. Le couple rencontre notamment l'équipe jamaïcaine de football et visite la maison natale de Bob Marley[33]. Lors de son entrevue avec le gouverneur général de la Jamaïque Sir Patrick Allen, le prince William remet à Lady Patricia Allen la médaille du jubilé de platine[33]. La visite officielle du couple princier est toutefois perturbée par des manifestations hostiles à la monarchie, réclamant des excuses publiques de la famille royale pour le commerce des esclaves entre l'Afrique et l'Amérique[34]. Lors du dîner officiel organisé à la résidence du gouverneur général, le prince exprime sa « profonde tristesse », estimant que « cela n'aurait jamais dû se produire »[35].

Opinion publique[modifier | modifier le code]

Un sondage réalisé en 2002 montre que 57 % des Jamaïcains estiment que la visite de la reine en Jamaïque dans le cadre de sa tournée du jubilé d'or est importante[25].

Liste des monarques jamaïcains[modifier | modifier le code]

No  Portrait Nom Début de règne Fin de règne
1 Élisabeth II Élisabeth II
()
2 Charles III Charles III
(né le )
En cours

Étendard royal de la Jamaïque[modifier | modifier le code]

Avant son décès, la reine Élisabeth II possédait un drapeau personnel en sa qualité de reine de Jamaïque. Il a été utilisé pour la première fois lors de sa visite en Jamaïque en 1966, dans le cadre de sa tournée des Caraïbes[36]. Le drapeau est blanc et porte une croix de saint Georges rouge. Un ananas doré est superposé à chaque bras de la croix. Un disque bleu portant le monogramme royal est placé au centre de la croix. Le disque est repris du drapeau personnel de la reine[10].

Étendard d'Élisabeth II en tant que reine de Jamaïque.

Républicanisme[modifier | modifier le code]

Des membres des deux principaux partis politiques jamaïcains ont exprimé leur soutien à l'idée de faire de la Jamaïque une république. En , le Premier ministre de l'époque, Percival James Patterson, appelle à l'abolition de la monarchie d'ici 2007[37]. Bruce Golding, alors chef du Parti travailliste de Jamaïque, s'engage également à modifier la Constitution si son parti arrive au pouvoir, afin de remplacer la reine par un président élu[38].

Le Premier ministre de la Jamaïque Andrew Holness signant à Lancaster House le livre de condoléances après la mort de la reine Élisabeth II (2022).

Portia Simpson-Miller exprime son intention de faire du pays une république pour coïncider avec le 50e anniversaire de l'indépendance de la Jamaïque, le [39], mais elle ne donne pas suite à cette proposition, qui nécessite le soutien des deux tiers des deux chambres du Parlement pour être adoptée ; le Parti national du peuple dispose alors d'une majorité des deux tiers à la Chambre des représentants mais il lui manque un siège au Sénat, nécessitant le soutien d'au moins un sénateur issu du Parti travailliste, dans l'opposition, pour que la révision constitutionnelle soit approuvée[40]. Le Premier ministre Andrew Holness, qui a succédé à Portia Simpson-Miller en 2016, a annoncé que son gouvernement allait modifier la Constitution pour faire du pays une république. Plus précisément, le gouvernement s'est engagé à introduire un amendement constitutionnel pour « remplacer Sa Majesté la reine par un président non exécutif comme chef d'État »[41].

Pendant la campagne des élections législatives de 2020, le Parti national du peuple promet d'organiser un référendum sur le passage à une république s'il remporte le scrutin. Un sondage indique alors que 55 % des Jamaïcains souhaitent ce changement[42]. Le Parti travailliste, qui a promis en 2016 une révision constitutionnelle mais ne l'a pas réalisée, est finalement réélu. Deux ans plus tard, le gouvernement annonce son intention de mener le pays vers une république avant les prochaines élections de 2025[43].

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c (en) « Jamaica », sur royal.uk, (consulté le ).
  2. (en) James McBride, « Queen Elizabeth II Is the Monarch of Sixteen Countries. What Does That Mean? », sur cfr.org, (consulté le ).
  3. (en) « Sue v Hill [1999] HCA 30; 199 CLR 462; 163 ALR 648; 73 ALJR 1016 », sur austlii.edu.au, (consulté le ).
  4. (en) « The Monarch », sur jis.gov.jm (consulté le ).
  5. (en) « Embassies », sur commonwealthofnations.org (consulté le ).
  6. (en) « Jamaica: Heads of State: 1962-2021 », sur archontology.org (consulté le ).
  7. (en) « O’Donohue v. Canada, 2003 CanLII 41404 (ON SC) », sur canlii.org, (consulté le ).
  8. (en) Andrew Heard, « Canadian Independence », sur sfu.ca, (consulté le ).
  9. (en) « Proclamation of His Majesty King Charles III », sur kingshouse.gov.jm, (consulté le ).
  10. a et b (en) « Symbols and ceremonies », sur royal.gov.uk (version du sur Internet Archive) (consulté le ).
  11. (en) « Flag of Queen Elizabeth II in Jamaica », sur crwflags.com (consulté le ).
  12. (en) « The Coronation of Queen Elizabeth II », sur oremus.org (consulté le ).
  13. (en) « Standing Orders of the Senate of Jamaica » [PDF], sur japarliament.gov.jm, (consulté le ).
  14. (en) Unity Elias Yang, Last Great Queen?, Author House, , 214 p. (ISBN 9781491895153), p. 183.
  15. a b et c (en) « E Law: Black v Chrétien: Suing a Minister of the Crown for Abuse of Power, Misfeasance in Public Office and Negligence », sur murdoch.edu.au, (consulté le ).
  16. a b c d e f g et h (en) « JAMAICA: Constitution of 1962 », sur pdba.georgetown.edu, (consulté le ).
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  18. (en) « The Ceremonial Mace », sur jis.gov.jm (consulté le ).
  19. (en) Duke E. Pollard, The Caribbean Court of Justice : Closing the Circle of Independence, Ian Randle Publishers, , 365 p. (ISBN 9789768167415), p. 153.
  20. (en) « Justices of the Peace Jurisdiction Act », sur moj.gov.jm (consulté le ).
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  29. a et b (en) « Preparations underway for Prince’s visit », sur jamaica-gleaner.com, (consulté le ).
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  33. a et b Naoual Lalouchi, « Bains de foule joyeux pour Kate et William en Jamaïque », sur pointdevue.fr, (consulté le ).
  34. Caroline Popovic, « Visite du Prince William et sa femme Kate dans la Caraïbe : des manifestants demandent réparation pour la période de l'esclavage », sur la1ere.francetvinfo.fr, (consulté le ).
  35. « En Jamaïque, le Prince William demande pardon pour l’esclavage », sur tf1info.fr, .
  36. (en) Helen Fogd Cathcart, Her Majesty the Queen : The Story of Elizabeth II, Dodd, Mead, , 207 p. (ASIN B0006AXWR2), p. 211.
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  38. (en) « Reform of Constitution High on Agenda of Govt », sur jis.gov.jm, (consulté le ).
  39. (en) « Jamaica to break links with Queen, says Prime Minister Simpson Miller », sur bbc.co.uk, (consulté le ).
  40. (en) « From Constitutional Monarchy to Republic: Barbados and Jamaica », sur caymanreporter.com, (version du sur Internet Archive) (consulté le ).
  41. (en) Rob Crilly, « Jamaica unveils plan to ditch Queen as head of state » Accès payant, sur telegraph.co.uk, (consulté le ).
  42. (en) « 55% of respondents say The Queen must go », sur jamaicaobserver.com, (consulté le ).
  43. (en) Sheri-Kae McLeod, « Jamaican Government Gives 2025 Timeline to Become Republic », sur CNW Network, (consulté le ).