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== Sources et bibliographie ==
== Sources et bibliographie ==

Version du 10 septembre 2015 à 20:35

Collégiale Saint-Pierre et Saint-Gaudens
Image illustrative de l’article Collégiale Saint-Pierre-et-Saint-Gaudens
Présentation
Culte Catholique romain
Type Collégiale
Rattachement Archidiocèse de Toulouse
Début de la construction XIe siècle
Fin des travaux XIIIe siècle
Style dominant Roman
Protection Logo monument historique Classé MH (1840)
Géographie
Pays Drapeau de la France France
Région Midi-Pyrénées
Département Haute-Garonne
Ville Saint-Gaudens
Coordonnées 43° 06′ 28″ nord, 0° 43′ 27″ est
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Collégiale Saint-Pierre et Saint-Gaudens
Géolocalisation sur la carte : Pyrénées
(Voir situation sur carte : Pyrénées)
Collégiale Saint-Pierre et Saint-Gaudens

La collégiale Saint-Pierre et Saint-Gaudens est l'église principale de la ville de Saint-Gaudens (Haute-Garonne). C'est un des édifices représentatifs de l'art roman dans cette région.

La collégiale fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques par la liste de 1840[1].

Histoire

Le lieu, hauteur dominant la plaine de la Garonne au sortir des Pyrénées, s'appelait le Petit Mas, ou Mas Saint-Pierre. Il a été habité bien avant l'ère chrétienne, ce que confirment les découvertes d'inscriptions et de marbres gallo-romains. Des lieux de cultes païens existaient à l'emplacement de la collégiale. C'est dans les troubles consécutifs aux invasions, vers le VIe siècle, qui dévastent la région des Convènes (le Comminges actuel), qu'on situe la légende de saint Gaudens. Ce jeune berger fut sommé de renoncer à sa religion chrétienne par un parti de guerriers envahisseurs sous les ordres d'un général nommé Malet, refusa, et fut tué. La tradition populaire semble hésiter entre des Romains ou des Sarrasins, ennemis traditionnels de la foi chrétienne, mais historiquement les envahisseurs étaient plutôt des Wisigoths, adeptes de l'arianisme. À cette époque l'évêché de Lugdunum Convenarum (le futur Saint-Bertrand de Comminges) est détruit. L'évêque se réfugie alors au Mas, et on élève des lieux de culte chrétien. Une communauté religieuse se forme.

Une charte datée approximativement de 1059, signée de Bernard II, évêque, remet aux chanoines l'église Saint-Pierre et Saint-Gaudens, dont la construction vient d'être entreprise. Le nombre des chanoines est augmenté et le titre d'abbé est donné à un certain Fort, ou Fortin. À la fin du XIe siècle, avec le développement des pèlerinages de Compostelle, l'afflux des pèlerins honorant les reliques de saint Gaudens et de sa mère, sainte Quitterie[2], enrichit considérablement la cité, située sur la via Tolosana. Le chapitre entreprend donc de grands travaux destinées à élever un édifice ambitieux, à l'exemple de Saint-Sernin de Toulouse. Sur les bases de l'église de Bernard II, dont on conserve le gros œuvre, on commence à édifier les tribunes dans les deux premières travées du chœur. La voûte est surélevée. Des tailleurs de pierre venus d'Aragon et de Navarre sculptent les chapiteaux de la deuxième travée du chœur. Puis, les ressources s'épuisant rapidement, les programmes sont quelque peu modifiés. Entre 1180 et 1185 on édifie au sud de l'église un cloître.

Les conflits dus au catharisme amènent, outre les guerriers croisés, de nouveaux ordres religieux, dont les frères prêcheurs, dits Jacobins, et avec eux des styles architecturaux venus du Nord. Les chanoines construisent ainsi une salle capitulaire à l'angle nord du cloître.

L'évêché est revenu depuis l'évêque saint Bertrand de Comminges à Lugdunum, qui a pris son nom. Mais les évêques préfèrent séjourner à Saint-Gaudens ou dans leur palais épiscopal d'Alan, plutôt que dans ce lieu retiré. Toutefois, ils ne parviendront pas à faire transférer officiellement le siège de l'évêché. Lors des guerres de Religion, les troupes de Montgomery, le 2 août 1569, détruisent l'intérieur de l'église et y mettent le feu. La toiture et le clocher sont détruits. La collégiale restera dans cet état, avec une toiture sommairement reconstruite, le clocher à la flèche octogonale vaguement consolidé, jusqu'en 1874. Au XVIe siècle, on édifie le portail latéral Nord.

À la Révolution, en 1791, l'église est désaffectée, vendue comme bien national. Le cloître est démoli pour servir de carrière de matériaux. L'église est rendue au culte en 1804. La collégiale est restaurée progressivement à la fin du XIXe siècle. La toiture à deux pentes est remplacée par un toit à décrochements suivant la nef et les bas-côtés. La base carrée du clocher est rehaussée pour lui donner son aspect actuel.

L'édifice

Extérieur

L'abside et la façade latérale nord, ainsi que le clocher à l'ouest, sont parfaitement visibles depuis la place. Les murs portent la trace des multiples remaniements effectués. Le toit à décrochement montre la disposition intérieure de la nef centrale et ses bas-côtés. Jusqu'en 1867 une toiture à deux pentes reposait sur les murs gouttereaux rehaussés en brique, avec des espacements qui donnaient l'illusion d'une église fortifiée, avec des créneaux. Sur la façade nord, percée de quatre petites fenêtres en plein cintre, entre les contreforts, se trouve un portail du XVIIe siècle, construit en remplacement d'un portail roman détruit. Il est flanqué de deux dais qui ne semblent jamais avoir abrité de statues. Il présente un arc brisé en accolade. Le tympan porte un chrisme du XIIe siècle, sans doute provenant du portail primitif, taillé dans un bloc de marbre carré et présentant dans son décor les caractéristiques de la sculpture toulousaine. Un tourelle en saillie abrite un escalier menant aux tribunes.

Jardin du cloître. Le cloître actuel est une copie de l'original édiiée entre 1986 et 1989.

Le chevet a lui aussi été fortement remanié. Il est surmonté d'une petite tour carrée sans utilité précise, dont les ouvertures et le décor ont été réalisés au XIXe siècle.

Le clocher, à toiture octogonale, fut démoli en 1804 à 4 m au-dessus de la toiture de l'église. On lui substitua un toit très plat, soutenu par une charpente à claire-voie sur deux côtés. En 1874, on élève les trois étages supérieurs et la flèche pyramidale, qui porte la hauteur du clocher à 45 m. La petite porte à la base du clocher, très endommagée en 1569, a été refaite au XIXe siècle.

Sur la façade sud était adossé le cloître, démoli en 1810. Des vestiges de la salle capitulaire et de la maison épiscopale subsistent dans le bâtiment voisin. Dans le mur de l'église on peut voir des remplois de pierres gallo-romaines.

Intérieur

La collégiale présente une nef à collatéraux, avec une longueur totale de 40 m, une largeur de 21 m, et une hauteur sous voûte de 16 m. La nef se compose de cinq travées inégales, sous une voûte en berceau sur doubleaux reposant sur des piles cruciformes, avec des colonnes entre les grandes arcades et vers la nef, et un pilastre vers les collatéraux, qui sont, eux, voûtés en quart de cercle. Le chœur possède deux travées inégales, à bas-côtés couverts de voûtes d'arêtes, surmontés de tribunes, l'abside et les deux absidioles ont une voûte en cul-de-four. Les chapiteaux historiés, œuvres des tailleurs de pierre aragonais et navarrais, sont parmi les plus beaux de la sculpture du premier âge roman. Très détériorés par l'incendie de 1569, ils ont subi des grattages et nettoyages trop radicaux au XIXe siècle.

La nef est dépourvue de tribunes, les chanoines ayant dû y renoncer pour des raisons budgétaires.

L'actuel buffet d'orgue date d'avant 1662. Il a été classé monuments historiques en 1980. L'instrument est l'œuvre de Dominique Cavaillé-Coll et date de 1831. Il a été restauré en 1875 et classé monuments historiques en 1971. Les tapisseries d'Aubusson furent tissées à la Manufacture Royale d'Aubusson pendant la deuxième moitié du XVIIe siècle.
Anecdote :
En 1989, deux tapisseries d'Aubusson de sept mètres de long furent dérobées à la Collégiale de Saint-Gaudens. Datant du XVIIIe siècle, le « Triomphe de la foi » et le « Martyre de Saint-Gaudens » sont inestimables. Par chance, six ans plus tard, une documentaliste du musée d'Aubusson dans la Creuse identifie les toiles dans le catalogue de la fameuse galerie d'art Sotheby's à New York. Aussitôt, elle alerte les autorités. Commence alors un long processus pendant lequel les ministères de la Culture, de l'Intérieur, de la Justice et des Affaires étrangères négocient avec le FBI pour récupérer les œuvres. Les Américains n'ont pas la même intransigeance que nous en matière d'œuvres d'art. Finalement, après une longue et pénible procédure, les tapisseries purent être rachetées par la France et le vendeur, qui lui-même les avait acquises en toute légalité, fut blanchi. Après une odyssée de sept ans, le « Triomphe de la foi » et le « Martyre de Saint-Gaudens » regagnèrent le mur de la Collégiale. [3]

Le carillon

Le clocher comprend 36 cloches. Le carillon d’origine comportait dix-sept cloches fondues pour la plupart en 1879 par Pourcel de Villefranche de Rouergue, dont la plus grosse, Gaudense, pèse 1 130 kg. Parmi les autres, figure la plus ancienne du département, datée de 1356 fondure par Arnoldus Senherri. Cette dernière a été classée Monument Historique le 9 novembre 1906. Dans les années 1980-81, le carillon est agrandi à 36 cloches grâce au rapatriement de cloches d’Algérie organisé par Claude Seyte et les Amis du carillon languedocien. Le clavier, fabriqué localement, est une copie de celui de Saint-Vincent à Carcassonne.

Les six plus grosses cloches (Ré, Mi, Fa, Fa#, Sol et La de l'octave3) sont équipées pour être sonnées à la volée. De ces six volées, cinq sont électrifiées, le Fa#3 n'est plus utilisé en volée, il n'est utilisé qu'au carillon et en tintement électrique. La sonnerie mêle plusieurs types de volée, le lancé franc, le super lancé ou encore le rétrograde pour le bourdon.

Les particularités de l'infrastructure résident sur le beffroi qui n'est pas directement posé sur un des étages du clocher mais qui est placé sur un jeu de coussinets ronds en métal absorbant la majorité des vibrations et mouvements de la charpente, cette dernière étant amenée à bouger de plusieurs centimètres pendant la volée. On peut également évoquer le fait que les jougs des cloches de volées sont tous (à l'exception du bourdon) munis de leurs planches à pousser au pied datant d'avant l'électrification de l'ensemble et permettant encore d'effectuer des volées manuelles.

Notes et références

  1. Notice no PA00094461, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  2. Cette Quitterie, mère de saint Gaudens, n'a rien à voir avec la sainte Quitterie honorée à Aire-sur-Adour. À remarquer toutefois la similitude des noms des deux villes : Aire-sur-Adour s'appelait Le Mas d'Aire, et Saint-Gaudens, Le Mas Saint-Pierre.
  3. http://www.ladepeche.fr/article/2007/08/24/12953-vol-oeuvres-art-musees-eglises-sous-haute-surveillance.html

Voir aussi

Sur les autres projets Wikimedia :

Sources et bibliographie

  • G. Rivière, Saint-Gaudens, Collection La Carte du Ciel, n° 29, 1979, Zodiaque.
  • Marcel Durliat et Victor Allègre, Pyrénées romanes, La-Pierre-qui-Vire, Zodiaque, 1969.
  • La Dépêche du Midi Vol d'œuvres d'Art