« Władysław Gomułka » : différence entre les versions

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Contenu supprimé Contenu ajouté
Jean-Jacques Georges (discuter | contributions)
Aucun résumé des modifications
Canaricolbleu (discuter | contributions)
ajout référence Universalis
Ligne 46 : Ligne 46 :
}}
}}


'''Władysław Gomułka''' (prononcé {{API|[vwa'dɨswaf gɔ'muwka]}}, né le {{date de naissance|6|février|1905}} à [[Krosno]] en [[Galicie]], mort le {{date de décès|01|septembre|1982}} à [[Varsovie]]) est un homme d'État [[Pologne|polonais]]. Il dirigea la [[République populaire de Pologne]] de 1956 à 1970.
'''Władysław Gomułka''' (prononcé {{API|[vwa'dɨswaf gɔ'muwka]}}, né le {{date de naissance|6|février|1905}} à [[Krosno]] en [[Galicie]]<ref name=universalis>{{lien web|url=http://www.universalis.fr/encyclopedie/wladyslaw-gomulka/|titre=GOMUŁKA WŁADYSŁAW(1905-1982)|site=universalis.fr|consulté le=28-07-2016}}.</ref>, mort le {{date de décès|01|septembre|1982}} à [[Varsovie]]) est un homme d'État [[Pologne|polonais]]. Il dirigea la [[République populaire de Pologne]] de 1956 à 1970.


== Biographie ==
== Biographie ==


Ouvrier à 14 ans, il adhère au [[Parti socialiste polonais]] qu'il quitte en 1927 pour le [[Parti communiste polonais]] clandestin où il s'occupa de syndicalisme. Il est élève à l'[[École internationale Lénine]] à Moscou. En prison de 1932 à 1934, puis de nouveau en 1936, pour atteinte à la sûreté de l'État, il s'évade en septembre 1939, participe à la résistance polonaise, puis, en novembre 1943, il est secrétaire général du [[Parti Ouvrier Polonais]] (POP) clandestin. En 1945, vice-président du Conseil des ministres, il définit « une voie polonaise vers le socialisme », rejetant la collectivisation des terres. En 1947, il est élu secrétaire général du [[Parti ouvrier unifié polonais]] (POUP) par le [[comité central]]. Écarté pour « déviationnisme et nationalisme, » il est démis de toutes ses fonctions, exclu du POUP en 1948, et arrêté en 1951. Il est libéré en 1954, et réhabilité à la suite de la proclamation de la « coexistence pacifique » et des « voies nationales vers le socialisme » par [[Nikita Khrouchtchev|Khrouchtchev]] lors du [[XXe congrès du PCUS|XX{{e}} congrès du PCUS]].
Ouvrier à 14 ans, il adhère en 1921 au [[Parti socialiste polonais]] qu'il quitte en 1926 pour le [[Parti communiste polonais]]<ref name=universalis/> clandestin où il s'occupe de syndicalisme. Il est élève à l'[[École internationale Lénine]] à Moscou. En prison de 1932 à 1934, puis de nouveau en 1936, pour atteinte à la sûreté de l'État, il s'évade en septembre 1939, participe à la résistance polonaise, puis, en novembre 1943, il est secrétaire général du [[Parti Ouvrier Polonais]] (POP) clandestin<ref name=universalis/>. En 1945, vice-président du Conseil des ministres, il définit « une voie polonaise vers le socialisme », rejetant la collectivisation des terres. En 1947, il est élu secrétaire général du [[Parti ouvrier unifié polonais]] (POUP) par le [[comité central]]. Écarté pour « déviationnisme et nationalisme, » il est démis de toutes ses fonctions, exclu du POUP en 1948, et arrêté en 1951. Il est libéré en 1954, et réhabilité à la suite de la proclamation de la « coexistence pacifique » et des « voies nationales vers le socialisme » par [[Nikita Khrouchtchev|Khrouchtchev]] lors du [[XXe congrès du PCUS|XX{{e}} congrès du PCUS]].


En octobre 1956, il est élu premier secrétaire du comité central. Il mène par la suite un putsch en douceur avec l’appui de l’armée et de la majorité du parti polonais. L’URSS mobilise alors l’[[Armée rouge]] pour marcher sur Varsovie, mais recule après avoir reçu l’assurance que le gouvernement Gomułka ne serait ni anticommuniste ni anti-soviétique. L'« [[Octobre polonais de 1956|Octobre polonais]] » a eu lieu quelques semaines avant les [[Insurrection de Budapest|évènements de 1956 en Hongrie]] qui ont commencé par les manifestations de soutien aux Polonais à Budapest, place du général [[Josef Bem]] (un général polonais, commandant des {{Lien|légions polonaises en Hongrie|lang=pl|trad=Legiony Polskie na Węgrzech}} en 1848). Il libéralise partiellement son administration et procède à la dé-collectivisation des terres ; il s’entend également avec l’épiscopat pour permettre l'instruction religieuse aux enfants, la liberté du culte et la libération du cardinal-primat [[Stefan Wyszyński]].
En octobre 1956, il est élu premier secrétaire du comité central. Il mène par la suite un putsch en douceur avec l’appui de l’armée et de la majorité du parti polonais. L’URSS mobilise alors l’[[Armée rouge]] pour marcher sur Varsovie, mais recule après avoir reçu l’assurance que le gouvernement Gomułka ne serait ni anticommuniste ni anti-soviétique. L'« [[Octobre polonais de 1956|Octobre polonais]] » a eu lieu quelques semaines avant les [[Insurrection de Budapest|évènements de 1956 en Hongrie]] qui ont commencé par les manifestations de soutien aux Polonais à Budapest, place du général [[Josef Bem]] (un général polonais, commandant des {{Lien|légions polonaises en Hongrie|lang=pl|trad=Legiony Polskie na Węgrzech}} en 1848). Il libéralise partiellement son administration et procède à la dé-collectivisation des terres ; il s’entend également avec l’épiscopat pour permettre l'instruction religieuse aux enfants, la liberté du culte et la libération du cardinal-primat [[Stefan Wyszyński]].


Voulant concilier l'indépendance avec l'amitié soviétique, il perd des appuis, et la crise politique de 1968 au cours de laquelle il expulse les Juifs du Parti ouvrier unifié polonais lui est fatale. Il est remplacé par [[Edward Gierek]], en décembre 1970, après [[Émeutes de la Baltique de 1970|les émeutes consécutives à l'augmentation des prix]]. Il meurt à Varsovie, le {{1er}} septembre 1982. Son épouse Zofia est décédée en 1986 à 84 ans.
Voulant concilier l'indépendance avec l'amitié soviétique, il perd des appuis, et la crise politique de 1968 au cours de laquelle il expulse les Juifs du Parti ouvrier unifié polonais lui est fatale. Il est remplacé par [[Edward Gierek]], en décembre 1970, après [[Émeutes de la Baltique de 1970|les émeutes consécutives à l'augmentation des prix]]. Il meurt à Varsovie, le {{1er}} septembre 1982. Son épouse Zofia est décédée en 1986 à 84 ans.

== Notes et références ==
{{Références}}


{{Palette|Premiers secrétaires du Parti ouvrier unifié polonais|Guerre froide}}
{{Palette|Premiers secrétaires du Parti ouvrier unifié polonais|Guerre froide}}

Version du 28 juillet 2016 à 15:09

Władysław Gomułka
Illustration.
Wladislaw Gomulka dans les années 1950-1960.
Fonctions
Secrétaire général du Parti ouvrier polonais

(5 ans)
Prédécesseur Marceli Nowotko, Bolesław Mołojec, Paweł Finder
Successeur Parti dissout dans le Parti ouvrier unifié polonais
Premier secrétaire du Parti ouvrier unifié polonais

(14 ans, 1 mois et 29 jours)
Prédécesseur Bolesław Bierut
Successeur Edward Gierek
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Krosno, Autriche-Hongrie
Date de décès (à 77 ans)
Lieu de décès Varsovie, République populaire de Pologne
Nationalité Drapeau de la Pologne Polonaise
Parti politique Parti communiste polonais (1927-1943)
Parti ouvrier polonais (1943-1948)
Parti ouvrier unifié polonais (1948-1982)
Diplômé de École internationale Lénine
Profession Ouvrier
Religion athée[réf. nécessaire]

Władysław Gomułka (prononcé [vwa'dɨswaf gɔ'muwka], né le à Krosno en Galicie[1], mort le à Varsovie) est un homme d'État polonais. Il dirigea la République populaire de Pologne de 1956 à 1970.

Biographie

Ouvrier à 14 ans, il adhère en 1921 au Parti socialiste polonais qu'il quitte en 1926 pour le Parti communiste polonais[1] clandestin où il s'occupe de syndicalisme. Il est élève à l'École internationale Lénine à Moscou. En prison de 1932 à 1934, puis de nouveau en 1936, pour atteinte à la sûreté de l'État, il s'évade en septembre 1939, participe à la résistance polonaise, puis, en novembre 1943, il est secrétaire général du Parti Ouvrier Polonais (POP) clandestin[1]. En 1945, vice-président du Conseil des ministres, il définit « une voie polonaise vers le socialisme », rejetant la collectivisation des terres. En 1947, il est élu secrétaire général du Parti ouvrier unifié polonais (POUP) par le comité central. Écarté pour « déviationnisme et nationalisme, » il est démis de toutes ses fonctions, exclu du POUP en 1948, et arrêté en 1951. Il est libéré en 1954, et réhabilité à la suite de la proclamation de la « coexistence pacifique » et des « voies nationales vers le socialisme » par Khrouchtchev lors du XXe congrès du PCUS.

En octobre 1956, il est élu premier secrétaire du comité central. Il mène par la suite un putsch en douceur avec l’appui de l’armée et de la majorité du parti polonais. L’URSS mobilise alors l’Armée rouge pour marcher sur Varsovie, mais recule après avoir reçu l’assurance que le gouvernement Gomułka ne serait ni anticommuniste ni anti-soviétique. L'« Octobre polonais » a eu lieu quelques semaines avant les évènements de 1956 en Hongrie qui ont commencé par les manifestations de soutien aux Polonais à Budapest, place du général Josef Bem (un général polonais, commandant des légions polonaises en Hongrie en 1848). Il libéralise partiellement son administration et procède à la dé-collectivisation des terres ; il s’entend également avec l’épiscopat pour permettre l'instruction religieuse aux enfants, la liberté du culte et la libération du cardinal-primat Stefan Wyszyński.

Voulant concilier l'indépendance avec l'amitié soviétique, il perd des appuis, et la crise politique de 1968 au cours de laquelle il expulse les Juifs du Parti ouvrier unifié polonais lui est fatale. Il est remplacé par Edward Gierek, en décembre 1970, après les émeutes consécutives à l'augmentation des prix. Il meurt à Varsovie, le 1er septembre 1982. Son épouse Zofia est décédée en 1986 à 84 ans.

Notes et références

  1. a b et c « GOMUŁKA WŁADYSŁAW(1905-1982) », sur universalis.fr (consulté le ).