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La '''déclaration unilatérale d'indépendance de la Rhodésie''' (en {{Lang-en|''Rhodesia{{'}}s Unilateral Declaration of Independence''}}) est une déclaration adoptée à Salisbury (actuelle [[Harare]]) par le [[Cabinet (gouvernement)|cabinet]] de [[Rhodésie (pays)|Rhodésie]]<ref group="Note">Le nom officiel de la colonie est la [[Rhodésie du Sud]], mais le gouvernement colonial change ce nom en [[Rhodésie]] en octobre 1964, la [[Rhodésie du Nord]] ayant changé son nom en [[Zambie]] en même temps que son indépendance du [[Royaume-Uni]]. La Rhodésie est rebaptisée [[Zimbabwe]] en 1980.</ref> le {{Date|11 novembre 1965}} annonçant que la Rhodésie, un territoire britannique dans le sud de l'[[Afrique]] qui dispose de son propre gouvernement depuis 1923, se considère désormais comme un [[État souverain]] indépendant.
La '''déclaration unilatérale d'indépendance de la Rhodésie''' (en {{Lang-en|''Rhodesia{{'}}s Unilateral Declaration of Independence''}}) est une déclaration adoptée à Salisbury (actuelle [[Harare]]) par le [[Cabinet (gouvernement)|cabinet]] de [[Rhodésie (pays)|Rhodésie]]<ref group="Note">Le nom officiel de la colonie est la [[Rhodésie du Sud]], mais le gouvernement colonial change ce nom en [[Rhodésie]] en octobre 1964, la [[Rhodésie du Nord]] ayant changé son nom en [[Zambie]] en même temps que son indépendance du [[Royaume-Uni]]. La Rhodésie est rebaptisée [[Zimbabwe]] en 1980.</ref> le {{Date|11 novembre 1965}} annonçant que la Rhodésie, un territoire britannique dans le sud de l'[[Afrique]] qui dispose de son propre gouvernement depuis 1923, se considère désormais comme un [[État souverain]] indépendant.


Il s'agit de l'aboutissement d'un long conflit entre les gouvernements britannique et rhodésien concernant les conditions dans lesquelles ce dernier pouvait devenir totalement indépendant et c'est la première rupture unilatérale d'une colonies britanniques depuis la [[Déclaration d'indépendance des États-Unis]] près de deux siècles avant. Le Royaume-Uni, le [[Commonwealth]] et l'[[Organisation des Nations unies]] (ONU) ont tous considérés cette déclaration comme illégale et des sanctions économiques — une première dans l'histoire de l'ONU — sont imposées à l'ex-colonie. Isolé internationalement, la Rhodésie continue d'exister comme un [[Liste des États non reconnus internationalement|État non reconnu]] avec le soutien de l'[[Afrique du Sud]] et du [[Portugal]].
Il s'agit de l'aboutissement d'un long conflit entre les gouvernements britannique et rhodésien concernant les conditions dans lesquelles ce dernier pouvait devenir totalement indépendant et c'est la première rupture unilatérale d'une colonie britannique depuis la [[Déclaration d'indépendance des États-Unis]] près de deux siècles avant. Le Royaume-Uni, le [[Commonwealth]] et l'[[Organisation des Nations unies]] (ONU) ont tous considérés cette déclaration comme illégale et des sanctions économiques — une première dans l'histoire de l'ONU — sont imposées à l'ex-colonie. Isolé internationalement, la Rhodésie continue d'exister comme un [[Liste des États non reconnus internationalement|État non reconnu]] avec le soutien de l'[[Afrique du Sud]] et du [[Portugal]].


Le gouvernement de Rhodésie, qui comprend essentiellement des membres de la minorité blanche du pays (environ 5 %), est indigné quand, au milieu de la [[décolonisation de l'Afrique]] et du discours du « ''[[Wind of Change (discours)|Wind of Change]]'' » du [[Premier ministre du Royaume-Uni|Premier ministre britannique]] [[Harold Macmillan]], les colonies africaines moins développées au nord, sans expérience d'autonomie comparable, gagnent leur indépendance au cours du début des [[années 1960]] alors que la Rhodésie se voit refuser la souveraineté en vertu du principe nouvellement ascendant « d'{{Lien|trad=No independence before majority rule|fr=aucune indépendance avant la règle de la majorité}} ». La plupart des Rhodésiens blancs estiment qu'ils méritent l'indépendance après quatre décennies d'autonomie gouvernementale, et qu'en agissant ainsi, le Royaume-Uni les trahit. Ceci, combiné avec la réticence aiguë du gouvernement colonial à remettre le pouvoir aux nationalistes noirs, donne l'impression que si le Royaume-Uni n'accorde pas l'indépendance, la Rhodésie pouvait justifier de la prendre unilatéralement.
Le gouvernement de Rhodésie, qui comprend essentiellement des membres de la minorité blanche du pays (environ 5 %), est indigné quand, au milieu de la [[décolonisation de l'Afrique]] et du discours du « ''[[Wind of Change (discours)|Wind of Change]]'' » du [[Premier ministre du Royaume-Uni|Premier ministre britannique]] [[Harold Macmillan]], les colonies africaines moins développées au nord, sans expérience d'autonomie comparable, gagnent leur indépendance au cours du début des [[années 1960]] alors que la Rhodésie se voit refuser la souveraineté en vertu du principe nouvellement ascendant « d'{{Lien|trad=No independence before majority rule|fr=aucune indépendance avant la règle de la majorité}} ». La plupart des Rhodésiens blancs estiment qu'ils méritent l'indépendance après quatre décennies d'autonomie gouvernementale, et qu'en agissant ainsi, le Royaume-Uni les trahit. Ceci, combiné avec la réticence aiguë du gouvernement colonial à remettre le pouvoir aux nationalistes noirs, donne l'impression que si le Royaume-Uni n'accorde pas l'indépendance, la Rhodésie pouvait justifier de la prendre unilatéralement.

Version du 13 septembre 2016 à 00:54

La déclaration unilatérale d'indépendance de la Rhodésie (en anglais : Rhodesia's Unilateral Declaration of Independence) est une déclaration adoptée à Salisbury (actuelle Harare) par le cabinet de Rhodésie[Note 1] le annonçant que la Rhodésie, un territoire britannique dans le sud de l'Afrique qui dispose de son propre gouvernement depuis 1923, se considère désormais comme un État souverain indépendant.

Il s'agit de l'aboutissement d'un long conflit entre les gouvernements britannique et rhodésien concernant les conditions dans lesquelles ce dernier pouvait devenir totalement indépendant et c'est la première rupture unilatérale d'une colonie britannique depuis la Déclaration d'indépendance des États-Unis près de deux siècles avant. Le Royaume-Uni, le Commonwealth et l'Organisation des Nations unies (ONU) ont tous considérés cette déclaration comme illégale et des sanctions économiques — une première dans l'histoire de l'ONU — sont imposées à l'ex-colonie. Isolé internationalement, la Rhodésie continue d'exister comme un État non reconnu avec le soutien de l'Afrique du Sud et du Portugal.

Le gouvernement de Rhodésie, qui comprend essentiellement des membres de la minorité blanche du pays (environ 5 %), est indigné quand, au milieu de la décolonisation de l'Afrique et du discours du « Wind of Change » du Premier ministre britannique Harold Macmillan, les colonies africaines moins développées au nord, sans expérience d'autonomie comparable, gagnent leur indépendance au cours du début des années 1960 alors que la Rhodésie se voit refuser la souveraineté en vertu du principe nouvellement ascendant « d'aucune indépendance avant la règle de la majorité (en) ». La plupart des Rhodésiens blancs estiment qu'ils méritent l'indépendance après quatre décennies d'autonomie gouvernementale, et qu'en agissant ainsi, le Royaume-Uni les trahit. Ceci, combiné avec la réticence aiguë du gouvernement colonial à remettre le pouvoir aux nationalistes noirs, donne l'impression que si le Royaume-Uni n'accorde pas l'indépendance, la Rhodésie pouvait justifier de la prendre unilatéralement.

Notes et références

Notes

  1. Le nom officiel de la colonie est la Rhodésie du Sud, mais le gouvernement colonial change ce nom en Rhodésie en octobre 1964, la Rhodésie du Nord ayant changé son nom en Zambie en même temps que son indépendance du Royaume-Uni. La Rhodésie est rebaptisée Zimbabwe en 1980.

Références