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La télévision québécoise est une partie essentielle de la culture québécoise et canadienne-française. Elle se développe à partir des années 1950, lorsque le gouvernement fédéral du Canada se donne comme objectif d'offrir une alternative aux émissions de télévision américaines.

Historique

Les débuts

À l'été 1952, il n'existait aucune station de télévision au Canada, ni au Vermont, donc presque aucun foyer ne possédait de téléviseur dans la région montréalaise. Les résidents de la région de Toronto pouvait recevoir les programmes du réseau CBS depuis 1949 via WBEN-TV (aujourd'hui WIVB-TV (en)) à Buffalo.

Le signal de CBFT était en période de tests en soirée. Le coup de départ est lancé par diffusion d'un match de baseball des Royaux de Montréal prévu le , ce qui a encouragé des commerçants à publier des publicités pour vendre des téléviseurs[1], et qui assemblera foule devant quelques vitrines de magasins. Par la suite, CBFT diffuse quelques émissions en phase de tests.

Ainsi, le à 16 h, la première station de télévision au Canada est officiellement inaugurée à Montréal (et ce sera deux jours plus tard à Toronto avec CBLT-TV). Elle ne diffuse que trois heures par jour, en soirée, surtout des films américains traduits en France et des films français. Elle reste bilingue, 60 % en français et 40 % en anglais, jusqu'au lancement de CBMT (CBC Montréal) le .

Elle fournit alors des programmes en même temps qu'elle devient une école de création audiovisuelle et un moyen de renforcer l'identité et la culture du Québec[2]. Radio-Canada est aussi un lieu d'engagement social et politique, comme en témoigne la grève des réalisateurs de 1959.

Cette chaîne québécoise, qui offre une image du Québec à laquelle les Québécois peuvent s'identifier, rencontre vite son public et réalise des cotes d'écoute importantes. Elle offre une image rassurante, familiale, dont Les Plouffe sont l'incarnation même.

À ses débuts, la télévision québécoise se concentre sur des productions dramatiques, divisées en plusieurs branches : les téléthéâtres, les dramatiques pour enfants et jeunes adultes, les téléromans, et les téléséries comiques et policières[3]. La plus prestigieuse forme de drame alors diffusée à la télévision est le théâtre télévisuel, dont la majorité est produite par la Télévision de Radio-Canada[4].

En 1953, c'est le 1er grand succès à la télévision francophone avec une émission créée et produite par des artistes d'ici : La Famille Plouffe, de Roger Lemelin. « Dès janvier 1954, alors que dix épisodes à peine ont été diffusés, les premiers sondages indiquent que seuls les matchs de hockey présentés le samedi soir atteignent un auditoire plus élevé que celui du téléroman de Roger Lemelin. » (Christine Eddie, Les conditions de production et de réception des téléromans diffusés à Radio-Canada (CBFT, Montréal), 1952-1977. Thèse de doctorat (littérature québécoise), Sainte-Foy, Université Laval, 1985, p. 111-112.)

Entre-temps, Radio-Canada lance la station CBOT à Ottawa le , bilingue elle aussi jusqu'au lancement de CBOFT le . En 1954, de nombreuses nouvelles stations sont lancées : CFCM (affilié Radio-Canada et CBC) à Québec le , WMTW (en) (réseau DuMont) à Poland Spring le , WCAX-TV (réseau CBS) à Burlington le , CJBR-TV (affilié R-C) à Rimouski le , WPTZ (réseau NBC) à Plattsburgh .

L’arrivée des télévisions privées

Le [5], la première chaîne de télévision privée, Télé-Métropole (maintenant devenue TVA), est lancée par Joseph-Alexandre DeSève, un homme d'affaires qui avait fait fortune dans la variété, l'immobilier et qui avait une solide expérience dans la sous-distribution de cinéma français au Québec avec France Film. Alors que Radio-Canada représentait une certaine idée élitiste et nationaliste de la télévision canadienne, Télé-Métropole visait à plaire à un public plus large en misant sur des vedettes de cabaret et sur un humour plus décontracté.

En , la télévision couleur s'introduit dans le paysage québécois. En 1972, le gouvernement québécois met en onde Radio-Québec (maintenant devenue Télé-Québec), créée quatre ans auparavant. Pendant ses trois premières années de diffusion, cette station n'était disponible que sur le câble, occupant la position de la télé communautaire (canal 9) en soirée. En 1975, elle devient disponible sur les ondes hertziennes de Montréal sur le canal 17 et Québec sur le canal 15, qui fut longtemps surnommé « Canal U », car il est sur la bande UHF. La mission première de cette chaîne est de promouvoir la culture et l'éducation, deux compétences provinciales alors que la télévision est de compétence fédérale.

En , la chaîne TVFQ 99 est lancée, fournissant des émissions d'origine française, belge et suisse au public québécois. En , Vidéotron et quelques câblodistributeurs participants (Inter-vision) lance huit chaînes spécialisées : TVJQ, TVSQ, TVCQ, TEQ, TVAQ, TVEQ, TVIQ, TVRQ. Les quatre dernières ont fermé trois ans plus tard, alors que les quatre premières ont été remplacées par des entreprises.

Le , Télévision Quatre-Saisons (TQS) diffuse ses premières émissions. Cette chaîne de type généraliste présente des bulletins d'information et du cinéma. Le même mois, CFTU (Canal Savoir remplace TVCQ) est mis en ondes par antenne à Montréal et partout au Québec sur le câble. Aussi sur le câble, lancement de MusiquePlus, qui marqua toute une génération et encouragea le nouveau courant du vidéoclip. D'abord en occupant une position du câble en soirée, elle devient un service 24 heures sur 24 deux ans plus tard.

Trois autres chaînes apparaissent en 1988 : MétéoMédia, le Canal Famille (qui remplace TVJQ) et TV5 Québec Canada (qui remplace TVFQ). En , c'est au tour du Réseau des sports (RDS, qui remplace TVSQ) de diffuser ses programmes[6]. Le Québec possède ainsi des stations spécialisées dans le sport, la météo, la jeunesse, la musique et la Francophonie.

L’essor des chaînes thématiques

Le , deux autres chaînes font leur apparition : le Réseau de l'information (RDI) de Radio-Canada et Canal D, qui diffuse des documentaires et des émissions de divertissement. Le mouvement est lancé. En , ce sont quatre nouvelles chaînes thématiques qui sont lancées : MusiMax (musique), Canal Vie (santé et bien-être), Télétoon (dessins animés) et Le Canal Nouvelles (LCN) de TVA, qui diffuse des informations en continu.

Fin , les chaînes Canal Évasion (voyage), Historia (histoire), Séries+ (séries québécoises et internationales) et Canal Z (maintenant Ztélé ; mystère, sciences, technologies et science-fiction) sont disponibles au public. Ces canaux nécessitaient à l'origine un abonnement supplémentaire au coût de 3,99 $. Pour ne pas s'abonner, il fallait spécifier au câblodistributeur qu'on ne voulait pas les conserver après la période d'essai. À la suite de protestations, il a fallu spécifier au câblodistributeur que l'abonné voulait conserver ces canaux et le coût a été abaissé à 1,99 $.

En , un partenariat composé entre autres de Radio-Canada, de Télé-Québec et de l'équipe Spectra a mis en ondes ARTV pour fournir des émissions culturelles de qualité.

Numérique et haute définition en français

L'année 2004 a marqué l'arrivée des chaînes numériques disponibles sur le câble. Pour pouvoir bénéficier de ces chaînes, il faut posséder un décodeur numérique d'un câblodistributeur ou d'un fournisseur de télé par satellite. Entre 2004 et 2006, les canaux Mystère (aujourd'hui AddikTV), ARGENT, Réseau Info-Sports (aujourd'hui RDS Info), Prise 2 et Cinépop font leur entrée en ondes.

L'année 2004 marque également le début de la télévision haute définition (HD). Radio-Canada a placé sur son toit, à Montréal, une antenne diffusant en standard ATSC. La télévision numérique terrestre fait aussi son apparition. Il est ainsi possible de capter un signal HD de Radio-Canada sur le canal UHF 19 (canal virtuel 2.1) à Montréal. Les premières émissions en HD sont L'Auberge du chien noir, Le Bleu du ciel et Bons baisers de France. Elle a véritablement été propulsée en 2006 avec des émissions en haute définition disponibles tous les soirs et grâce à l'arrivée d'Astral Media, qui possède notamment VRAK.TV, Historia, Séries+, Canal D, Canal Vie, Ztélé et Super Écran.

L'année 2006 a été marquée par la crise de télévision, et les émissions dites « lourdes », qui coûtent très cher, ont été menacées. Les diffuseurs prétendaient ne pas faire assez de revenus pour la conversion en haute définition. Les diffuseurs généralistes ont d'ailleurs demandé au CRTC de ne plus avoir l'obligation d'émettre un signal terrestre pour leur postes de télévision et ils demandent un financement semblable aux chaînes spécialisées, c'est-à-dire s'appuyant sur le consommateur. La décision est l'obligation d'émettre un signal par la voie des airs. Une décision est en attente pour les redevances des chaînes généralistes sur le câble.

Le , TQS Montréal commence à émettre un signal ATSC sur les ondes hertziennes permettant l'envoi de signal HD.

Toujours en , TQS se place sous la protection des arrangements avec les créanciers pour éviter la faillite. Remstar acquiert le chaîne pour la somme symbolique de 1 $. Le nouvel acquéreur abolit ensuite le service de l'information, geste qui causa une perte importante d'emplois. Le , les nouveaux propriétaires changent le nom de TQS pour V, voulant marquer la transition entre les deux propriétaires et le renouveau de la chaîne.

En , le Groupe TVA lance la chaîne Les Idées de ma maison (aujourd'hui Casa). Cette chaîne spécialisée présente des productions originales, canadiennes-anglaises et étrangères vouées à tous les aspects de la maison, incluant la décoration, la rénovation, l'immobilier, la cuisine et le jardinage.

Depuis le , la chaîne Télétoon Rétro diffuse des dessins animés classiques qui n'étaient pratiquement plus diffusés à la télévision depuis une décennie.

Le , Télé-Québec Montréal (CIVM) commence à émettre un signal ATSC sur les ondes hertziennes permettant l'envoi de signal HD.

En 2010, trois nouvelles chaînes sont lancées, soit Yoopa et Playhouse Disney télé (devenu Disney Junior, maintenant Télémagino), deux chaînes concurrentes s'adressant au public d'âge préscolaire et une nouvelle chaine de cuisine Zeste.

Le la chaîne Mlle (aujourd'hui Moi & Cie) est lancée, diffusant des émissions de téléréalités et des séries.

Le à minuit, les stations régionales de Radio-Canada, Télé-Québec, TVA et V à Montréal, Québec, Gatineau, Sherbrooke, Trois-Rivières, Saguenay, Rivière-du-Loup et Rouyn-Noranda ont éteint leurs antennes analogiques et diffusent dorénavant en numérique par ondes hertziennes.

Peu après que Bell Media annonce à Vidéotron son intention de lancer la chaîne sportive RDS2 à l'automne, le Groupe TVA monte en 5 mois la nouvelle chaîne TVA Sports qui est lancée le mais pas distribuée chez Bell Télé. RDS2 est lancé un mois plus tard, le , mais n'est pas distribué chez Vidéotron. Le , RDS2 est ajouté chez Vidéotron alors que Bell ajoutera 4 chaînes du Groupe TVA (dont TVA Sports) en décembre.

Le la chaîne Explora est lancée, qui diffuse des émissions d'exploration et de nature.

Le la chaîne Canal D Investigation est lancée, diffusant des émissions d'enquête et de policiers.

Anthologie

Les principales scènes mémorables de la télévision québécoise comprennent[7] :

Notes et références

  1. « Publicité: Le 25 juillet est JOUR TV », La Presse,‎ , p. 23 (lire en ligne)
  2. Yves Beauregard, « Une société distincte… par ses téléromans : entrevue avec Jean-Pierre Desaulniers », Cap-aux-Diamants : la revue d'histoire du Québec, no 68,‎ , p. 40 (lire en ligne)
  3. « Les dramatiques à la télévision québécoise », sur L'Encyclopédie canadienne (consulté le ).
  4. « Television Drama, French-Language », sur The Canadian Encyclopedia (consulté le ).
  5. Agence QMI, « Serge Bélair : Une grande voix s'éteint », LCN,‎
  6. Historique de RDS
  7. Samuel Pradier, « La première émission originale de Prise 2 », TVA Nouvelles, (consulté le ).

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes