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« Claude-Nicolas Ledoux » : différence entre les versions

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{{Voir homonymes|Ledoux}}
{{Voir homonymes|Ledoux}}<br />
{{Infobox Architecte
| nom = Claude-Nicolas Ledoux
| image = Claude Nicolas Ledoux.jpg
| taille image =
| légende =<small>Portrait de Claude-Nicolas Ledoux (v. 1780) par [[Antoine-François Callet]], [[Musée Carnavalet]], Paris.<br />L'architecte, accompagné de sa fille Adélaïde, y tient le plan de la maison du directeur des [[Saline royale d'Arc-et-Senans|salines d'Arc-et-Senans]].</small>
| nom de naissance =
| nom alias =
| date de naissance = {{Date de naissance|21|mars|1736}}
| lieu de naissance = [[Dormans]], [[France]]
| date de décès = {{Date de décès|18|11|1806|21|3|1736|âge=oui}}
| âge au décès =
| lieu de décès = [[Paris]], [[France]]
| nationalité = {{France monarchie}}
| mouvement = [[Architecture néoclassique]]
| diplôme =
| formation =
| élèves = [[Louis-Ambroise Dubut]]
| activités = Architecte<br />Urbaniste
| agence =
| réalisations = [[Saline royale d'Arc-et-Senans|Saline royale]], Arc-et-Senans<br />[[Théâtre Ledoux]], Besançon<br />[[Mur des Fermiers généraux]], Paris
| projets = Ville de Chaux
| distinctions =
| publications =
| père =
| mère =
| famille =
| complément =
}}


'''Claude-Nicolas Ledoux''' ([[Dormans]], {{Date|21|mars|1736}} - [[Paris]], {{Date|18|novembre|1806}}) est un [[architecte]], [[urbaniste]] et [[utopie|utopiste]] [[France|français]].

Très actif de la fin de l'[[Ancien Régime]], il fut l'un des principaux créateurs du style [[architecture néoclassique|néoclassique]]. La plupart de ses constructions ont été détruites au {{s-|XIX|e}}.

== Biographie ==
Claude-Nicolas Ledoux naît le {{date-|21 mars 1736}} à Dormans, bourg de l'actuel département de la [[Marne (département)|Marne]]. Il est le fils d'un modeste marchand champenois. Sa mère, Françoise Dominos, et sa marraine, Françoise Piloy, l'initièrent au dessin, ainsi qu'il le rapporte lui-même. La protection de l'abbé de [[Sassenage]] lui permit d'obtenir une bourse et d'étudier à Paris au [[collège de Beauvais]] (1749-1753), où il découvrit les littératures anciennes. Il fut ensuite employé chez un graveur et étudia l'architecture sous la direction de [[Jacques-François Blondel]], académicien comme lui. Professant une admiration sans bornes pour l'Antiquité régénératrice, il se montrait très critique de l'architecture de son temps<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Daniel Rabreau|auteur2=Dominique Massounie|titre=Claude Nicolas Ledoux et le livre d’architecture en français|sous-titre=Étienne Louis Boullée, l’utopie et la poésie de l’art|éditeur=Monum éditions du patrimoine|collection=Idées et débats|lieu=Paris|année=2006|pages totales=363|format livre=27 cm|passage=14|isbn=978-2-85822-868-3|lire en ligne={{Google Livres|page=14|8nFIAQAAIAAJ}}}}.</ref>.

Il fait un stage dans le cabinet de [[Pierre Contant d'Ivry]], et entre également en rapport avec celui de [[Jean-Michel Chevotet]], deux maîtres susceptibles de lui procurer d'utiles relations parmi leurs riches clientèles : grâce à Contant d'Ivry, Ledoux entre en rapport avec le [[Louis Antoine Crozat|baron Crozat de Thiers]] qui lui confie l'aménagement d'un appartement dans son hôtel de la [[place Vendôme]]. Parmi les clients de Chevotet, il fait la connaissance du président Hocquart et entre dans les bonnes grâces de la présidente et de sa sœur, {{Mme|de Montesquiou}}.

Contant et Chevotet incarnent alors un [[style Louis XV]] en voie de passer de mode, mais sans doute par l'intermédiaire de [[Louis-François Trouard]], qui était revenu de [[Rome]] en 1757, Ledoux découvre l'architecture antique, notamment les temples de [[Paestum]], qui devaient exercer une grande influence sur son esthétique, et l'œuvre de [[Palladio]].

=== Les œuvres de jeunesse (1762-1770) ===
En 1762, le jeune Ledoux crée pour le café Godeau, [[rue Saint-Honoré]], fréquenté par des officiers, l'époustouflant décor conservé depuis 1969 au [[musée Carnavalet]] : sur les murs, il dresse, en guise de [[pilastre]]s, des faisceaux de piques sommés de casques, entre lesquels il fait alterner des miroirs avec de larges panneaux ornés de trophées d'armes, d'un dessin original et hardi.

[[Fichier:Claude-Nicolas Ledoux - Château de Mauperthuis - 1763.jpg|vignette|Château de Mauperthuis, 1763 (détruit)]][[Fichier:Claude-Nicolas Ledoux - Hotel d'Hallwyll - Paris.jpg|vignette|[[Hôtel d'Hallwyll]], 1766. Élévation de la façade sur la rue Michel-le-Comte.]][[Fichier:Pavillon de Mme du Barry - Louveciennes.jpg|vignette|Pavillon de {{Mme}} du Barry, Louveciennes, 1770-1771.]]
L'année suivante, le marquis [[Anne-Pierre de Montesquiou-Fézensac]] appelle Ledoux dans son vaste domaine de [[Mauperthuis]], dans la [[Brie (région)|Brie]]. L'architecte rebâtit le château au sommet d'une colline, créa des jeux d'eau alimentés par un aqueduc, une orangerie, une faisanderie et de vastes dépendances dont seuls subsistent aujourd'hui quelques vestiges.

Pour la présidente Hocquart, il bâtit en 1764 à la [[chaussée d'Antin]] un pavillon de style palladien orné, comme le château de Mauperthuis, d'un ordre colossal, forme que Ledoux devait décliner fréquemment, et que condamnait, en principe, la stricte tradition française, fidèle au principe de superposition des ordres<ref>Un ordre par étage, en allant du plus simple au plus complexe : toscan, dorique, ionique, corinthien, composite.</ref>.

Simultanément, Jean Hyacinthe Emmanuel, président Hocquart lui fait reprendre et agrandir son château de [[Montfermeil]], à 15&nbsp;km de Paris. Claude Nicolas Ledoux fait ajouter sur chaque façade un avant-corps central surmonté d'un fronton triangulaire et le fait prolonger, côté parc, par deux ailes plus basses<ref>{{Article|langue=|auteur1=Michel Gallet|titre=Ledoux et Paris|périodique=Cahiers de la Rotonde 3|date=1979|issn=|lire en ligne=|pages=65 à 68}}</ref>.

Le {{date|26|juillet|1764}} à [[Église Saint-Eustache (Paris)|Saint-Eustache]], Ledoux épousa Marie Bureau, fille d'un musicien du Roi. Un ami champenois, Joseph Marin Masson de Courcelles, lui obtint une place d'architecte des Eaux et forêts en remplacement de [[Claude-Louis Daviler]]. Pour le compte de cette administration, il travailla, entre 1764 et 1770, à réparer ou à construire des dépendances du domaine forestier telles que des églises, ponts, puits, fontaines, écoles, dans le [[Tonnerrois]], le [[Sens (Yonne)|Sénonais]] et le [[Bassigny]]. Parmi les témoignages conservés de cette activité on peut citer le pont de [[Marac]], le pont Prégibert à [[Rolampont]], les églises de [[Fouvent-le-Haut]], de [[Roche-et-Raucourt]], de [[Rolampont]], de [[Cruzy-le-Châtel]] (nef, collatéraux et premier ordre du portail), le chœur de Saint-Étienne d'[[Auxerre]], la nouvelle église (aujourd'hui détruite) de l'[[abbaye de Reigny]].

À Paris, Ledoux se fait connaître en 1766 avec l’[[Hôtel d'Hallwyll]], dans le [[Le Marais (Paris)|quartier du Marais]]. Les commanditaires, Franz-Joseph d'Hallwyll, colonel des Suisses et sa femme, Marie-Thérèse Demidorge, veillent de près à la dépense. Ledoux doit réutiliser une partie des bâtiments existants et imagine deux [[colonnade]]s [[ordre dorique|doriques]] conduisant à un [[nymphée]] orné d'urnes renversées pour tenir lieu du jardin que l'exiguïté de la parcelle ne permet pas d'aménager. Il fait peindre une colonnade en trompe-l'œil sur le mur aveugle du couvent de [[Carmélites]] voisin, de l'autre côté de la [[rue de Montmorency]], afin d'étendre la perspective, procédé astucieux qui frappe les contemporains.

Ce bâtiment relativement modeste lui permet d'obtenir en 1767 la commande beaucoup plus importante du somptueux hôtel d'Uzès, construit pour François Emmanuel de Crussol, duc d'Uzès, [[rue Montmartre]]. Là aussi, Ledoux conserve les structures d'un bâtiment plus ancien. Les boiseries du salon de compagnie, sculptées par Joseph Métivier et Jean-Baptiste Boiston, sont conservées aujourd'hui au [[musée Carnavalet]] : elles constituent un exemple précoce du [[néoclassicisme|style néoclassique]].

Le [[château de Bénouville]], au nord de [[Caen]], est construit en 1768-1769 pour le marquis de Livry. Avec ses volumes massifs, son vaste péristyle, c'est la plus importante des œuvres de jeunesse de Ledoux. On remarque particulièrement le superbe escalier d'honneur sous coupole conduisant au premier étage.

Ledoux fait un voyage en [[Angleterre]] dans les années 1769-1771 où il peut se familiariser avec le palladianisme, et ses figures obligées telles que les [[serlienne]]s, dont il usera. Il construit de nombreux pavillons de style palladien, de volume généralement cubique et ornés d'un péristyle qui donne de l'allure même aux constructions de petite taille. Dans ce genre, il bâtit à la chaussée d'Antin la maison de la [[Marie-Madeleine Guimard|Guimard]], célèbre danseuse, la maison de {{Mlle}} Saint-Germain, [[Rue Saint-Lazare (Paris)|rue Saint-Lazare]], le pavillon d'Attilly au faubourg Poissonnière, le pavillon du poète [[Jean-François de Saint-Lambert|Saint-Lambert]] à [[Eaubonne]], et surtout le [[Pavillon de musique (Louveciennes)|pavillon de musique]] de [[Madame du Barry]] à [[Louveciennes]], inauguré le {{date-|2 septembre 1771}}.

=== La maturité ===
Sa réputation s'affirmant, Ledoux commence à construire des édifices beaucoup plus ambitieux, comme l’{{page h'|hôtel de Montmorency}} du [[boulevard des Capucines]] à la chaussée d'Antin, qui comportait en façade un ordre ionique sur un soubassement rustique et un toit à l'italienne orné des statues de huit [[connétable]]s. Mais, constatant l'appauvrissement relatif de la noblesse, il cherche à se rapprocher des milieux de la finance, aux moyens beaucoup plus considérables.

Dans le même temps, il suit de près les opérations des administrations et songe à se mettre à leur service, ne dédaignant pas des travaux à la frontière entre les compétences de l'architecte et celles de l'ingénieur. Grâce à la protection de [[Madame du Barry]], Ledoux devient commissaire aux Salines de l'Est, dont la modernisation était engagée à la suite de la construction du [[canal de Bourgogne]]. Il est ensuite promu, en 1771, inspecteur des salines de l'État en [[Franche-Comté]]<ref>Ces fonctions, qu'il conserva jusqu'en [[1790]], lui assuraient un traitement de {{unité|6000|livres}} par an.</ref>. En 1773, il entre à l'[[Académie royale d'architecture]]<ref>David de Pénanrun, Roux et Delaire, ''Les Architectes élèves de l'école des beaux-arts (1793-1907)'', Librairie de la construction moderne, {{2e}} éd., 1907, p. 318</ref>.

==== La saline royale d'Arc-et-Senans (1774-1779) ====
[[Fichier:Saline royale d'Arc-et-Senans nord.jpg|vignette|Saline royale d'[[Arc-et-Senans]] : à gauche, la maison du directeur.]]
[[Fichier:Arc-et-Senans - Pavillon du directeur (projet).jpg|vignette|Saline royale d'[[Arc-et-Senans]] : projet initial pour la maison du directeur.]]
{{Article détaillé|Saline royale d'Arc-et-Senans}}

Le [[Sel alimentaire|sel]] était autrefois une denrée d'autant plus essentielle qu'elle servait à conserver certains aliments comme la viande ou le poisson. Sa consommation supportait un impôt fort impopulaire, la [[Gabelle du sel|gabelle]], perçu par la [[ferme générale]]. En [[Franche-Comté]], du fait de l'existence dans le [[Sous-sol (géologie)|sous-sol]] de [[Bassin salifère de Franche-Comté|gisements de sel gemme]], on trouvait des puits salés dont on extrayait le sel par ébullition de la [[saumure]] dans des chaudières chauffées au bois.

Aux [[Salines de Salins-les-Bains|salines de Salins]] et [[Saline de Montmorot|de Montmorot]], on avait construit les chaudières près des puits et l'on amenait le bois des forêts voisines. Près du premier de ces sites, les [[ferme générale|fermiers généraux]] décidèrent d'expérimenter une autre méthode : construire une usine d'extraction du sel à proximité de la forêt de la Chaux, au lieu-dit le Val d'Amour, entre les villages d'[[Arc-et-Senans|Arc]] et de [[Arc-et-Senans|Senans]], et y amener l'eau salée par une canalisation.

Construite entre 1774 et 1779, la [[saline royale d'Arc-et-Senans]] ([[Doubs (département)|Doubs]]), dont les plans furent approuvés par [[Louis XV de France|Louis XV]] et par [[Philibert Trudaine de Montigny|Trudaine]], est le chef-d'œuvre de Ledoux. On peut y accéder par une route rectiligne tracée à travers la forêt de Chaux. L'entrée, précédée par un [[péristyle]] d'[[ordre dorique]], dont les proportions massives, d'allure archaïsante, sont copiées de [[Paestum]], est logée dans une grotte qui donne l'impression de pénétrer dans une mine de sel. L'alliance des colonnes, motif archétypal du [[néoclassicisme]], et de la grotte ornée de concrétions, qui évoque les créations de la [[Architecture Renaissance|Renaissance]], marque l'opposition, mais aussi l'articulation, entre les forces élémentaires de la nature et le génie organisateur de l'homme, qui traduit les réflexions du {{s-|XVIII|e}} – on pense notamment à [[Jean-Jacques Rousseau]] – sur le rapport entre la technique et la nature.

L'entrée donne sur un vaste espace semi-circulaire entouré de dix bâtiments qui s'ordonnent sur la demi-circonférence et son diamètre. Sur la partie circulaire, on trouve la tonnellerie, la forge et les deux bâtiments d'habitation pour les ouvriers ; sur la partie rectiligne les ateliers d'extraction du sel (ou ''bernes'') alternent avec des bâtiments administratifs dont, au centre, le pavillon du directeur, qui contenait à l'origine la direction et la chapelle.

La signification de ce plan est ambivalente : le cercle, figure parfaite, évoque l'harmonie de la Cité idéale, lieu de la concorde dans le travail commun, mais il rappelle aussi les théories contemporaines de l'organisation et de la surveillance, particulièrement le « [[Panoptique|panoptisme]] » de [[Jeremy Bentham]].

La saline peine à entrer dans une phase de production industrielle et rentable, en raison de la concurrence des [[marais salants]]. Devenue obsolète avec l'apparition de nouvelles technologies, elle ferme ses portes en 1895. Le rêve d'achèvement d'une manufacture, conçue à la fois comme une demeure royale et une nouvelle ville, prend fin.

==== Le théâtre de Besançon ====
[[Fichier:Besançon - Théâtre - Elevation.jpg|vignette|[[Théâtre Ledoux|Théâtre de Besançon]], 1784]]
[[Fichier:Projet de palais de justice - Aix-en-Provence - élévation.jpg|vignette|Projet de [[palais de justice d'Aix-en-Provence]]]]
[[Fichier:Hôtel Thélusson - Paris - Entrée.jpg|vignette|Hôtel de Thélusson, 1778]]
{{Article détaillé|Théâtre Ledoux}}
Faisant de fréquents séjours en Franche-Comté en raison de ses fonctions, Ledoux est choisi pour construire le [[Théâtre Ledoux|théâtre de Besançon]]. Les salles de spectacles publiques étaient encore peu nombreuses en France.

Jusqu'alors, l'usage était que les nobles seuls étaient assis, le peuple restant debout. Mais cet état de fait suscitait des critiques auxquelles Ledoux, qui concevait le théâtre comme une communion de tous les spectateurs, à caractère quasi religieux, souhaita répondre. Il trouve dans l'[[Intendant (Ancien Régime)|intendant]] de Franche-Comté, [[Charles-André de Lacoré]], un esprit éclairé qui consent à le suivre. Ainsi le théâtre de Besançon se trouve-t-il être le premier dont le parterre fut garni de fauteuils destinés aux abonnés. Les officiers s'installèrent au premier balcon, la noblesse occupa les premières loges et la bourgeoisie les secondes, tandis que le peuple eut des places assises dans l'amphithéâtre : ainsi le théâtre put-il être à la fois le lieu de la communion et celui d'une stricte hiérarchie des classes.

Avec l'aide du machiniste Guillaume Dard du Bosco, élève de [[Giovanni Niccolo Servandoni|Servandoni]], Ledoux dote la cage de scène, à laquelle il donne un grand volume, de tous les perfectionnements. Il est le premier à dissimuler les musiciens dans une fosse d'orchestre.

L'édifice est inauguré en 1784 et reçoit des éloges. Le théâtre fut détruit le {{date-|26 avril 1958}} par un incendie et ne fut rénové qu'en 1995, avec l'esthétique contemporaine que l'on lui connaît aujourd'hui. Ledoux présente ensuite un projet pour le théâtre de [[Marseille]], mais il ne fut pas retenu. En 1784, on lui préfère [[Pierre-Adrien Pâris]] pour la construction du nouvel hôtel de ville de [[Neuchâtel]]. Si le projet spectaculaire qu'il conçoit pour le palais de justice et la prison d'[[Aix-en-Provence]] reçoit, après bien des difficultés, un commencement d'exécution en [[1786]], il est interrompu par la [[Révolution française]] alors que les murs ne dépassaient pas la hauteur du rez-de-chaussée<ref>Le palais de justice actuel a été bâti sous la Restauration par l'architecte Penchaud sur les substructures du bâtiment de Ledoux.</ref>.

La loge féminine de la Candeur se réunit dans l'hôtel qu'il avait construit, [[Rue des Petites-Écuries (Paris)|rue des Petites-Écuries]], pour {{Mme}} d'Espinchal<ref>Les allusions des images et du texte de [[1804]], autant que sa construction comme un parcours « initiatique » ont engagé de nombreux auteurs à supposer l’appartenance de Ledoux à un ordre « maçonnique ». [[William Thomas Beckford]] (in ''Lettre à Louisa'') l’imagine en 1782 membre zélé d’un « ordre militaire et religieux », mais aucune source, même parmi ses amis maçons, ne fait allusion à une appartenance obédientielle à la « maçonnerie », même si une part importante de l’œuvre de papier, comme plusieurs programmes réalisés appartiennent à une pensée symbolique hermétique que met en lumière la trame eschatologique du texte de 1804 (S. Conard, « Pour une herméneutique de L’Architecture.. de C.N.Ledoux », dans ''Colloque Soufflot'', C.N.R.S., Paris, 1980). L’incontournable autonomie de l’œuvre de Ledoux conçu sur un mode prophétique et paradoxal par un architecte se déclarant « nouvel Epiménide » et prophète orphique offre encore de nombreux champs d’investigation et d’analyse. Les connivences ponctuelles avec la pensée maçonnique des Lumières qui ont pu y être relevées ne sauraient constituer un canevas explicatif spécifique.</ref>. Il est désormais bien introduit dans le milieu de la finance. Pour le trésorier des maréchaussées, Praudeau de Chemilly, il dessine le parc de Bourneville près de [[La Ferté-Milon]]. Pour la veuve du banquier genevois [[Georges-Tobie de Thellusson|Thélusson]], ancien associé de [[Jacques Necker|Necker]], il construit l'[[hôtel Thellusson]] que tout Paris vient visiter : niché au cœur d'un jardin paysager, il ouvrait sur la [[Rue de Provence (Paris)|rue de Provence]] par un immense porche en forme d'arc triomphal aux piles surbaissées ; les voitures pénétraient jusqu'à l'intérieur de l'hôtel dans un passage circulaire et le salon central, également circulaire, avait en son centre un rocher qu'enveloppait une colonnade.

[[Rue Saint-Georges (Paris)|Rue Saint-Georges]], pour le créole Jean-Baptiste Hosten (1741-1802)<ref>[http://www.pfdayot.com/jacob/ Mobilier de Jacob], livré à Hosten en son hôtel en 1795, sur le site de Pierre-François Dayot, expert.</ref>, Ledoux construit également un ensemble d'immeubles locatifs selon un principe constructif qui pouvait se développer à l'infini. [[Rue Saint-Lazare (Paris)|Rue Saint-Lazare]], autour d'un entrepôt de commerce, il dessine les jardins de Zéphyr et de Flore, dont [[Hubert Robert]] a fixé l'apparence.

==== L'architecte de la ferme générale ====
[[Fichier:Rotonde de Chartres - Paris.jpg|vignette|Rotonde de Chartres (aujourd'hui : entrée du parc Monceau)]]
[[Fichier:Parc Monceau - La Rotonde 02-03-06.jpg|vignette|Barrière de Chartres, rotonde du [[parc Monceau]]]]
[[Fichier:Barrière Saint-Martin.jpg|alt=Enceinte des fermiers généraux, Paris - Barrière Saint-Martin / de La Villette.|vignette|Barrière Saint-Martin, rotonde de la Villette.]]
Dans la suite de ses travaux franc-comtois, Ledoux était devenu architecte de la [[Ferme générale]]. Pour cette compagnie, il construit un grenier à sel à [[Compiègne]] et entreprend de dresser un vaste siège [[rue du Bouloi]] à Paris.

[[Charles Alexandre de Calonne]] étant [[contrôleur général des finances]], la Ferme obtient, sur une idée du chimiste et fermier général [[Antoine Lavoisier|Lavoisier]], de dresser une barrière autour de Paris pour limiter la [[contrebande]] qui occasionnait une évasion importante des droits d'octroi : ce fut le fameux [[mur des Fermiers généraux]] qui devait avoir 6 lieues de tour ({{unité|24|kilomètres}}) et comporter 60 bureaux de perceptions (voir la [[Liste des barrières de Paris]]). Ledoux est chargé de dresser ces édifices, qu'il baptisa pompeusement « ''les Propylées de Paris'' » et auxquels il voulut donner un caractère de solennité et de magnificence tout en mettant en pratique ses idées sur les liens nécessaires entre la forme et la fonction.

Pour couper court aux protestations de la population parisienne, l'opération est menée tambour battant : 50 barrières d'octroi sont construites entre 1785 et 1788<ref>[http://www.paris15histoire.com/ledoux.htm Claude-Nicolas Ledoux (1736 - 1806) l'architecte des barrières], résumé d'un article de Jacques Couvreur dans ''Bull. Soc. hist. & arch. du {{XVe}} arrondt de Paris'', {{N°|49}}.</ref>. La plupart ont été détruites au {{s-|XIX}} ; il en subsiste un très petit nombre<ref>[[Place Denfert-Rochereau]], [[place de la Nation]], [[parc Monceau]] et au bord du [[bassin de la Villette]].</ref>, dont celles de [[rotonde de la Villette|La Villette]] et de la [[place Denfert-Rochereau]] sont les seules à ne pas avoir été dénaturées. Dans certains cas, la porte était encadrée de deux bâtiments identiques ; dans d'autres, elle ne comportait qu'un seul bâtiment. Les formes se rattachaient à quelques grands types : la rotonde (Monceau, Reuilly) ; la rotonde surmontant une croix grecque (La Villette, La Rapée) ; le cube à quatre péristyles (Picpus) ; le temple grec (Gentilly, Courcelles) ; la colonne (le Trône). À l'Étoile, les pavillons, flanqués de colonnes faisant alterner les éléments cubiques et cylindriques, évoquaient le bâtiment de la direction d'Arc-et-Senans ; au bureau des Bonshommes, une abside ouverte par un péristyle rappelait le pavillon de la du Barry et l'hôtel de la Guimard. L'ordre employé était généralement le dorique grec. Ledoux avait également multiplié les bossages rustiques.

Les critiques d'ordre politique adressées à cette construction audacieuse<ref>[[Pierre-Augustin Caron de Beaumarchais|Beaumarchais]], qui y voyait une des causes de la Révolution, rapporta l'[[alexandrin]] fameux : « Le mur murant Paris, rend Paris murmurant ».</ref> se doublent de critiques esthétiques pour l'architecte, accusé d'avoir pris des libertés excessives avec les canons antiques, par des commentateurs tels que [[Jacques-Antoine Dulaure|Dulaure]] ou [[Antoine Chrysostome Quatremère de Quincy|Quatremère de Quincy]]. [[Louis Petit de Bachaumont|Bachaumont]] dénonce un « monument d'esclavage et de despotisme<ref>''Mémoires secrets'', octobre 1785.</ref> ». Dans son ''Tableau de Paris'' (1788), [[Louis-Sébastien Mercier]] stigmatise « les antres du fisc métamorphosés en palais à colonnes », et s'exclame : « Ah ! Monsieur Ledoux, vous êtes un terrible architecte ! » Ledoux, livré en pâture à l'opinion, est révoqué de ses fonctions en 1787 tandis que Necker, succédant à Calonne, désavoue l'entreprise. Une épigramme avait été rédigée en {{date-|novembre 1787}} :
{{vers|texte=En vain de la muraille immense
Dont tu nous cernes dans Paris,
Par des brocards et des écrits
On persiffle l'extravagance.
Pour moi j'approuve ta raison,
Et j'estime ton plan fort sage ;
Ledoux, selon un vieux adage,
Il faut embellir sa prison.|auteur=|ouvrage=Mémoires secrets pour servir à l'Histoire de la République des Lettres en France|précision=1787}}

=== Les temps difficiles ===
Au même moment, les travaux du palais de Justice d'Aix-en-Provence sont suspendus, Ledoux est accusé de pousser le Trésor à des dépenses inconsidérées.

Lorsque la Révolution éclate, sa riche clientèle prend le chemin de l'émigration ou périt sous la guillotine. Il voit sa carrière et ses projets arrêtés alors même que les premiers coups de pioche s'abattent sur l'enceinte déjà désuète des fermiers généraux : si, dès {{date-|juin 1790}}, la Ferme générale avait pu installer ses employés dans les pavillons de Ledoux, l'octroi est supprimé dès {{date-|mai 1791}}, rendant l'ouvrage inutile. Symbole malgré lui de l'oppression fiscale, Ledoux, qui avait constitué une belle fortune et menait grand train, est arrêté et jeté à la [[prison de la Force]].

Il donne encore un projet d'école d'agriculture pour le [[duc de Duras]], son compagnon de captivité. Peut-être l'intervention du [[Jacques Louis David|peintre David]], gendre de l'entrepreneur Pécoul, considérablement enrichi dans la construction des octrois, lui évita-t-elle la guillotine, mais il perd sa fille préférée tandis que l'autre lui intente un procès.

Ledoux, rendu à la liberté, cesse de construire et s'attache à préparer la publication de son œuvre complète. Dès 1773, il avait commencé à faire graver ses constructions et ses projets, mais, en raison de l'évolution de son style, il ne cessait de retoucher ses dessins et les graveurs devaient constamment refaire leurs planches. Ledoux évolue vers une architecture toujours plus détaillée, colossale, avec de vastes parois de plus en plus lisses, des ouvertures de plus en plus rares, etc.

Pendant son emprisonnement, il avait commencé à rédiger un texte pour accompagner les gravures.

Seul le premier volume de l'ouvrage paraît de son vivant, en 1804, sous le titre ''L'Architecture considérée sous le rapport de l'art, des mœurs et de la législation''. Il y présente le théâtre de Besançon, la saline d'Arc-et-Senans et la ville de Chaux.

Il meurt à Paris en 1806.

=== L'utopiste ===
[[Fichier:Projet pour la ville de Chaux - Ledoux.jpg|vignette|Projet pour la ville de Chaux, autour de la saline royale d'Arc-et-Senans]]
Autour de la saline royale, Ledoux formalise ses conceptions innovantes d'un urbanisme et d'une [[architecture]] destinés à rendre la société meilleure, d'une [[Cité idéale]] chargée de symboles et de significations. Il est considéré, avec [[Étienne-Louis Boullée]] et ses projets de ''Cénotaphe de Newton'' ou de basilique, comme l'un des précurseurs du courant [[utopie|utopiste]]<ref>Celui-ci se poursuivra brillamment au {{s mini-|XIX|e}} et au début du {{s-|XX|e}} : [[Phalanstère]] de [[Charles Fourier]], [[Familistère de Guise]] de [[Jean-Baptiste André Godin]]…</ref>.

Dès [[1775]], il présente à Turgot les premières esquisses de la ville de Chaux, dont la saline royale devait former le centre. Le projet, constamment perfectionné, est gravé à partir de [[1780]].

Utopiste radical de l'architecture, enseignant à l'[[École nationale supérieure des beaux-arts|École royale des beaux-arts]], il crée un singulier [[ordre architectonique]], une nouvelle [[colonne (architecture)|colonne]] formée d'une alternance de pierres cylindriques et cubiques superposées à l'effet plastique saisissant. L'époque est alors au retour à l'antique, à la distinction et au dépouillement, au goût pour le style « rustique ».

== Principales œuvres ==
=== Réalisations ===
==== Liste des ouvrages réalisés ====
{|class="wikitable sortable"
|-
! Ouvrage
! Emplacement
! Date de<br />construction
!État actuel
! Commentaires
|-

| Décor du ''Café militaire'' (ou ''Café Godeau'')
|[[Paris]], [[rue Saint-Honoré]]
| 1762
|disparu
|Boiseries remontées au [[musée Carnavalet]]<ref>« [http://www.paris.fr/loisirs/se-promener-a-paris/se-promener-a-paris-copy/les-balades-du-patrimoine/sur-les-traces-de-claude-nicolas-ledoux/rub_9947_dossier_22132_port_24833_sheet_3373 Sur les traces de Claude-Nicolas Ledoux] » sur ''Paris.fr''</ref>.
|-

| ''Château de [[Mauperthuis]]''
|[[Mauperthuis]] ([[Seine-et-Marne]])
|1763
|disparu
|
|-

|''Hôtel du président Hocquart''
|Paris, 66, [[rue de la Chaussée-d'Antin]]
|1764-1765
|disparu
|
|-

|''[[Hôtel d'Hallwyll]]''
|Paris, 28, [[rue Michel-le-Comte]] et 15, [[rue de Montmorency]]
| 1766
|existe
|Seule construction privée de Ledoux subsistant dans la capitale.
|-

|''Hôtel d'Uzès''
|Paris, [[rue Montmartre]],
|1767
|disparu
|Détruit en 1870. Les [http://www.insecula.com/salle/MS02134.html boiseries du salon de compagnie] sont conservées depuis 1968 au musée Carnavalet.
|-

|''[[Château de Bénouville]]''
|[[Bénouville (Calvados)|Bénouville]] ([[Calvados (département)|Calvados]])
|1768-1769
|existe
|Propriété du conseil général du Calvados, le château abrite aujourd'hui la [[chambre régionale des comptes]].
|-

|''Hôtel de la présidente de Gourgues''
|Paris, 53, [[rue Saint-Dominique]]
|
|existe
|A été reconstruit
|-

|''[[Hôtel de mademoiselle Guimard|Hôtel de {{Mlle}} Guimard]]''
|Paris, 9, [[rue de la Chaussée-d'Antin]]
|
|disparu
|
|-

|''Maison de {{Mlle}} Saint-Germain''
| Paris, [[Rue Saint-Lazare (Paris)|rue Saint-Lazare]]
|1769-1770
|disparu
|
|-

|''Pavillon [[Jean-François de Saint-Lambert|Saint-Lambert]]''
|[[Eaubonne]] ([[Val-d'Oise]])
|
|disparu
|
|-

|''Pavillon d'Attilly''
|Paris, faubourg Poissonnière
|1771
|disparu
|
|-

|''[[Pavillon de musique (Louveciennes)|Pavillon de musique de Madame du Barry]]''
|[[Louveciennes]] ([[Yvelines]])
|1770-1771
|existe
|Assez largement dénaturé : il a été déplacé et surélevé d'un étage dans les années 1930 par [[Charles Mewès]] pour le parfumeur [[François Coty]]
|-

|''[[Hôtel de Montmorency#Boulevard des Capucines|Hôtel de Montmorency]]''
|Paris, [[9e arrondissement de Paris|9{{e}}]], 2, [[boulevard des Capucines]], à l'angle de la [[rue de la Chaussée-d'Antin]]
|1769-1771
|disparu
|Pour le prince de Montmorency. Les boiseries du salon circulaire ont été remontées au musée des beaux-arts de [[Boston]]. Il a été gravé dans le recueil de [[Jean-Charles Krafft|Krafft]] et [[Charles Ransonnette|Ransonnette]] (1770-1800).
|-

|''Anciennes écuries de Madame du Barry''
|[[Versailles]] ([[Yvelines]]),<br>19 [[Avenue de Paris (Versailles)|Avenue de Paris]]
|1773<ref>Claude-Nicolas Ledoux sur le site officiel de la ville de Louveciennes [http://www.mairie-louveciennes.fr/index.php/LeVillage?idpage=552&idmetacontenu=892&iddossiercontenu=147 mairie-louveciennes.fr]</ref>-1774
|existent
|Travaux suspendus à la mort du roi [[Louis XV]] (1774) et achevés d'après les plans de Ledoux par [[Jean-François Chalgrin]] pour le comte de Provence, futur [[Louis XVIII]], propriétaire des anciennes écuries de Madame du Barry à partir de 1775<ref>Cf. Hôtel de Madame du Barry dans le guide touristique ''[http://www.versailles-tourisme.com/fileadmin/mes_documents/brochures/guide-tourisme-decouvrir-partie-2.pdf Découvrir/Discover]'' publié par l’Office de Tourisme de Versailles , p. 31.</ref>. Classé monument historique<ref>{{Base Mérimée|PA00087699}}</ref>.
|-

|''[[Saline royale d'Arc-et-Senans]]''
|[[Arc-et-Senans]] ([[Doubs (département)|Doubs]])
|1774-1779
|existe partiellement
|Classée au titre des [[Monument historique (France)|monuments historiques]] de la France en 1926 et 1940<ref>{{Base Mérimée|PA00101440}}</ref> et au [[Liste du patrimoine mondial|patrimoine mondial]] de l'[[Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture|UNESCO]] en [[1982]]
|-

|''Grenier à sel''
|[[Compiègne]] ([[Oise (département)|Oise]])
|1775
|existe
|
|-

|''[[Théâtre Ledoux]]''
|[[Besançon]] ([[Doubs (département)|Doubs]])
|1778-1784
|existe
| L'intérieur, détruit par le feu en {{date-|avril 1958}}, ne fut réaménagé qu'en 1994.
|-

|''[[Hôtel Thélusson]]''
|Paris, [[Rue de Provence (Paris)|rue de Provence]]
|1778
|disparu
|Détruit en 1826 lors du prolongement de la [[rue Laffitte]]
|-

|''Hôtel de {{Mme}} d'Espinchal''
|Paris, [[Rue des Petites-Écuries (Paris)|rue des Petites-Écuries]]
|
|disparu
|
|-

|''Parc de Bourneville''
|[[La Ferté-Milon]] ([[Aisne (département)|Aisne]])
|
|
|
|-

|''Siège de la Ferme générale''
|Paris, [[rue du Bouloi]]
|{{Référence nécessaire}}
|
|
|-

|''Pavillons (ou propylées) aux [[Liste des barrières de Paris|barrières du mur des Fermiers généraux]]''
|Paris, boulevards extérieurs
|1785
|disparu
|Seuls restent les pavillons de quatre barrières : rotonde du parc Monceau ([[Barrière de la rotonde de Chartres|barrière de Chartres]]) ; [[rotonde de la Villette]] (barrière Saint-Martin) ; pavillons de la [[barrière du Trône]], près de la [[place de la Nation]] ; pavillons de la [[barrière d'Enfer]], près de la [[place Denfert-Rochereau]].
|-

|[[Château de la Bien-Assise de Guînes]]
|[[Guînes]] ([[Pas-de-Calais]])
|1806
|existe
|
|}

==== Galerie des ouvrages réalisés ====
<gallery mode="packed">
Fichier:Hôtel de Mlle Guimard - Paris - Elevation.jpg|Hôtel de {{Mlle}} Guimard - Élévation
Fichier:Pavillon Louveciennes - 2 - Plan du RdC.jpg|Pavillon de Louveciennes - Plan du rez-de-chaussée
Fichier:Hotel d'Espinchal - Paris.jpg|Hôtel de {{Mme}} d'Espinchal, Paris – Élévation
Fichier:Hotel d'Espinchal - Paris - Plan.jpg|Hôtel de {{Mme}} d'Espinchal, Paris – Plan
Fichier:Maison Hosten - Elevation 1.jpg|Immeuble Hosten
Fichier:Arc senans ensemble.jpg|La [[saline royale d'Arc-et-Senans]], vue partielle des bâtiments
Fichier:Koenigliche Saline in Arc-et-Senans Bild1 800px.jpg|La [[saline royale d'Arc-et-Senans]], pavillon du directeur
</gallery>
{{message galerie}}

=== Projets ===
==== Liste des projets non réalisés ====
Parmi ses autres conceptions « visionnaires » :
* Projet de ville de Chaux, autour de la [[saline royale d'Arc-et-Senans]], publié en [[1804]] :
** Plan d'ensemble
** Marché
* Projets pour [[Mauperthuis]]
** Château
** Vue générale du village<ref>Gravure conservée aux [http://archives.seine-et-marne.fr/front/go.do?sid=galerie_des_tr_sors_1202914045882212325&detailId=lancr_12204300047312128859 Archives départementales de Seine-et-Marne]</ref>
** Maison des gardes agricoles
* Projets pour la ville d'[[Aix-en-Provence]], [[1785]]-[[1786]]
** Palais de justice
** Prison
** Palais du gouverneur<ref>CNL, ''L'Architecture considérée…'', pl. 169-170.</ref>
* Projet d'« immeuble-loyer », [[1792]]
* Pour Claude-Louis, marquis de Saisseval, acquéreur en [[1779 en architecture|1779]] d'un terrain situé à [[Paris]] entre la [[Rue de Lille (Paris)|rue de Bourbon]] et le [[quai d'Orsay]], Ledoux proposa de construire un ensemble de huit maisons séparées par des jardins sur une terrasse dominant la Seine. Cette composition de caractère palladien a été gravée dans ''L'architecture de C. N. Le Doux''<ref>{{Ouvrage|langue=fr|préface=Daniel Ramée|titre=L'architecture de C. N. Le Doux|tome=1|éditeur=Lenoir|lieu=Paris|année=1847|passage=189-192}}</ref>. En définitive, le commanditaire préféra le projet d'[[Antoine-Charles Aubert]].

==== Galerie : ville idéale de Chaux ====

<gallery mode="packed">
Fichier:Chaux - Maison de surveillants de la source de la Loue.jpg|Projet de ville de Chaux – Maison de surveillants de la source de la Loue
Fichier:Chaux - Projet de pont.jpg|Projet de ville de Chaux – Pont
Fichier:Chaux - Projet de marché.jpg|Projet de ville de Chaux – Le marché
Fichier:Oikema - Projet de maison de plaisir - Elevation.jpg|« Oikema » ou projet de maison de plaisir - Élévation
Fichier:Oikema - Projet de maison de plaisir - Plan.jpg|« Oikema » ou projet de maison de plaisir - Plan
Fichier:Chaux - Projet de cimetière.jpg|Projet de ville de Chaux – Le cimetière
</gallery>
{{message galerie}}

==== Galerie : projets de bâtiments publics ====

<gallery mode="packed">
Fichier:Projet de palais de justice - Aix-en-Provence - coupe.jpg|Aix-en-Provence, Projet de palais de justice – Vue en coupe
Fichier:Projet de prison - Aix-en-Provence - élévation.jpg|Aix-en-Provence, Projet de prison – Vue en élévation
Fichier:Projet de prison - Aix-en-Provence - plan.jpg|Aix-en-Provence, Projet de prison – Plan
Fichier:Théâtre de Marseille - Elevation.jpg|Marseille, projet de théâtre – Élévation
Fichier:Théâtre de Marseille - Plan.jpg|Marseille, projet de théâtre – Plan
Fichier:Projet pour le siège de la Ferme générale.jpg|Projet pour le siège de la Ferme générale, Paris - Élévation
Fichier:Projet pour le siège de la Ferme générale - Plan.jpg|Projet pour le siège de la Ferme générale, Paris - Plan
Fichier:Projet d'école - Elevation.jpg|Projet d'école - Élévation
Fichier:Projet d'école - Plan.jpg|Projet d'école - Plan
Fichier:Projet pour un bâtiment public.jpg
</gallery>

==== Galerie : projets d'établissements commerciaux et divers ====

<gallery mode="packed">
Fichier:Projet de château pour le Landgrave de Cassel.jpg|Château pour le Landgrave de Hesse-Cassel - Projet
Fichier:Projet d'hôtel particulier - 1.jpg|Projet d'hôtel particulier - Élévation
Image:Projet d'hôtel particulier - 1 - Plan.jpg|Projet d'hôtel particulier - Plan
Fichier:Projet de maison de campagne - Elevation.jpg|Projet de maison de campagne - Élévation
Fichier:Projet de maison de campagne - Plan.jpg|Projet de maison de campagne - Plan
Fichier:Projet de maison de campagne 2.jpg|Projet de maison de campagne - Élévation
Fichier:Projet de maison de campagne 3 - Elevation.jpg|Projet de maison de campagne - Élévation
Fichier:Projet de maison de campagne 3 - Plan.jpg|Projet de maison de campagne - Plan
Fichier:Guinguette Faubourg Saint-Marceau - Elevation.jpg|Projet de guinguette Faubourg Saint-Marceau – Élévation
Fichier:Guinguette Faubourg Saint-Marceau - plan.jpg|Projet de guinguette Faubourg Saint-Marceau – Plan
Fichier:Guinguette Faubourg Poissonnière - Elevation.jpg|Projet de guinguette Faubourg Poissonnière – Élévation
Fichier:Guinguette Faubourg Poissonnière - Plan.jpg|Projet de guinguette Faubourg Poissonnière – Plan
Fichier:Projet de cercle - Elevation.jpg|Projet de cercle - Élévation
Fichier:Projet de cercle - Plan.jpg|Projet de cercle - Plan
Fichier:Rendez-vous de chasse - 1.jpg|Projet de rendez-vous de chasse
Fichier:Rendez-vous de chasse - 2.jpg|Projet de rendez-vous de chasse
Fichier:Projet de pont.jpg
Fichier:Ledoux_-_Projet_de_maison_de_gardes_agricoles.jpg|Parc de Mauperthuis - Projet de maison des gardes agricoles
</gallery>

==== Galerie : projet de lotissement pour le marquis de Saisseval ====
<gallery mode="packed">
Fichier:Immeuble Saisseval - Projet.jpg|Projet de lotissement, entre la [[rue de Bourbon]] et le [[quai d'Orsay]] à Paris.</gallery>

=== Publications ===
En [[1804]] est publié un volume comprenant des œuvres allant de [[1768]] à [[1789]] : ''L'Architecture considérée sous le rapport de l'art, des mœurs et de la législation''<ref>{{Gallica |id=bpt6k857284 |t=L'Architecture considérée sous le rapport de l'art, des mœurs et de la législation'', tome premier] (1804)}}.</ref>.

== Postérité critique ==

A leur publication, en 1804, les planches gravées de Ledoux sont admirées pour leur qualité d'exécution, mais le texte qui les accompagne est jugé délirant.

Depuis 1925, l'œuvre de Ledoux est réévaluée. Reconnu comme un visionnaire par le [[cubisme]], le [[surréalisme]] ou le [[postmodernisme]], Ledoux est désormais considéré comme l'un des tout premiers architectes de son temps.

On a pu parler d'un véritable « mythe Ledoux » dont témoignent les films de [[Pierre Kast]] (''La Morte saison des amours'', 1952 ; ''L'Architecte maudit'', 1953) et son roman ''Le Bonheur ou le pouvoir''.

En 1980, l'un des squares de la [[place Denfert-Rochereau]] à Paris prend le nom de [[square Claude-Nicolas-Ledoux]]. Le bicentenaire de la mort de Claude-Nicolas Ledoux a été célébré en 2006. Le Conseil général du Doubs organisa durant cette année de nombreux événements à destination de tous les publics : expositions, concerts, journées grand public, colloques, visites, etc.

Une aire d'autoroute rend hommage à l'architecte : l'Aire du Jura sur l'A39. Deux "monuments" ont été réalisés d'après des planches de l'architecte :

* le pavillon des Cercles

[[Fichier:Claude-Nicolas-Ledoux-Architecture.jpg|vignette|Le Pavillon des Cercles en hommage à Claude-Nicolas LEDOUX]]

* la porte de Bourneville

== Iconographie ==

Le [[musée Carnavalet]] conserve deux portraits de Ledoux. Le premier, attribué à [[Antoine-François Callet]], représente l'architecte en compagnie de sa fille, tenant à la main le plan de la maison du directeur de la saline d'Arc-et-Senans. Le second, dû à [[Martin Drolling]], est un portrait plus tardif, où Ledoux est peint à mi-corps, de face, assis sur une chaise. Ces deux toiles sont exposées dans la salle où ont été remontées les boiseries du Café militaire.

== Annexes ==
=== Sources et bibliographie ===
* Gérard Chouquer et Jean-Claude Daumas (dir.), « Autour de Ledoux : architecture, ville et utopie » (actes du colloque à la Saline royale d'Arc-et-Senans, les 25-{{date-|27 octobre 2006}}), ''Les Cahiers de la MSHE Ledoux'' {{numéro}}13, Presses Universitaires de Franche-Comté, 2008
* Michel Gallet, ''Claude-Nicolas Ledoux (1736-1806)'', Paris, 1980 [ouvrage de référence pour le catalogue des œuvres] ;
* Michel Gallet, ''Architecture de Ledoux, inédits pour un tome III'', Paris, 1991 ;
* Michel Gallet, « Ledoux à Paris », ''Les Cahiers de la Rotonde'' {{numéro|2}}, Commission du Vieux Paris, Paris, 1978, {{p.|7-11}} ;
* Michel Gallet, « Claude-Nicolas Ledoux (1736-1806) », ''Les Cahiers de la Rotonde'' {{numéro|3}}, Commission du Vieux Paris, p. 1 à 59, Paris, 1979, 29 fig. ;
* Michel Gallet, ''« Ledoux à Paris et en Île-de-France: guide de l'exposition », ''Les Cahiers de la Rotonde n°3, Commission du Vieux Paris, p. 61 à 131'','' Paris,'' 1979,'' 46 fig. ;
* Michel Gallet, « Documents relatifs à Claude-Nicolas Ledoux », ''Les Cahiers de la Rotonde'' n°3, Commission du Vieux Paris, Paris, 1979, p.135-156, 10 fig.
* Michel Gallet, « Sources manuscrites relatives à Nicolas Ledoux », ''Les Cahiers de la Rotonde'' {{numéro|3}}, Commission du Vieux Paris, Paris, 1979, {{p.|157-166}}, 7 fig. Répertoire des travaux de Ledoux et sources manuscrites s'y rapportant.
* Michel Gallet, « Bibliographie de Claude-Nicolas Ledoux », ''Les Cahiers de la Rotonde'' {{numéro|3}}, Commission du Vieux Paris, Paris, 1979, {{p.|167-181}}.
* Emil Kaufmann, ''Three Revolutionary Architects, Boullée, Ledoux and Lequeu'', Philadelphie, 1952.
* Geneviève Levallet-Haug, ''Claude-Nicolas Ledoux, 1736-1806'', Paris et Strasbourg, 1934.
* Jean-Charles Moreux, Marcel Raval, ''Claude-Nicolas Ledoux, architecte du Roi'', Paris, 1945.
* [[Daniel Rabreau]], ''Claude-Nicolas Ledoux (1736-1806) : l'Architecture et les Fastes du temps'', Bordeaux, 2000 [ouvrage de référence, par le spécialiste français de C.-N. Ledoux]
* Daniel Rabreau, ''Claude-Nicolas Ledoux'', Paris, éd. du Patrimoine, 2005.
* Daniel Rabreau, ''Claude-Nicolas Ledoux et le livre d'architecture en français. Étienne-Louis Boullée, l'utopie et la poésie de l'art'', Actes des colloques de {{date-|décembre 1999}} et {{date-|décembre 2004}}, Paris, 2006.
* [[Jacques Rittaud-Hutinet]], ''Claude-Nicolas Ledoux : L'Œuvre et la vie'', Châtillon-sur-Chalaronne, Ed. La Taillanderie, 2005.
* Cornelius Steckner, ''Ledoux, Kassel und der Amerikanische Unabhängigkeitskrieg'', in: {{XXVIIe}} Congrès International d'Histoire de l'Art. L'Art et les Révolutions, Strasbourg 1992, S. 345 - 372 (contrôleur général des bâtiments de Cassel)
* Bernard Stoloff, ''L'affaire Claude-Nicolas Ledoux, autopsie d'un mythe'', Pierre Mardaga éditeur, Bruxelles, 1979 {{ISBN|2-87009-088-9}} {{BNF|349186844}}.
* Anthony Vidler, ''Ledoux'', Paris, 1987 [ouvrage de référence, par la spécialiste américain de C.-N. Ledoux]
* Anthony Vidler, ''Claude-Nicolas Ledoux, Architecture and Social Reform at the End of the Ancien Régime'', Cambridge (Mass.) et Londres, 1990.
* Anthony Vidler, ''Ledoux'', Paris, F. Hazan, 2005, 160{{nb p.}}, 22 cm, {{isbn|978-2-85025-994-4}}.
* Marie Bels, ''Sur les traces de Ledoux'', Marseille, Parenthèses, 2004, 187{{nb p.}}, 28 cm, {{ISBN|978-2-86364-079-1}}.

== Notes et références ==
{{Références|taille=30}}

=== Articles connexes ===
* [[Architecture néo-classique]]

=== Liens externes ===
{{autres projets|commons= Category:Claude Nicolas Ledoux}}
* {{Autorité}}
* {{bases art}}
* {{bases art}}
* [http://s559419324.onlinehome.fr/?page_id=26 Le musée Ledoux] sur le site de la Saline royale d'Arc et Senans
* [http://s559419324.onlinehome.fr/?page_id=26 Le musée Ledoux] sur le site de la Saline royale d'Arc et Senans

Version du 12 février 2020 à 12:25