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Le départ des sept navires a lieu le 26 février vers 21 heures. [[Royal Navy|La flotte anglaise]], mise en alerte par le capitaine Ady, du ''Partridge'', se met en route le 26 dans l'après-midi mais ne peut l'intercepter<ref>{{harvsp|Benoît|Rey|2014|p=30-38}}.</ref>.
Le départ des sept navires a lieu le 26 février vers 21 heures. [[Royal Navy|La flotte anglaise]], mise en alerte par le capitaine Ady, du ''Partridge'', se met en route le 26 dans l'après-midi mais ne peut l'intercepter<ref>{{harvsp|Benoît|Rey|2014|p=30-38}}.</ref>.


Napoléon souhaite reconquérir son trône « sans verser une seule goutte de sang », il espère donc que les Français le rejoignent massivement.
Napoléon souhaite reconquérir son trône « sans verser une seule goutte de sang », il espère donc que les Français le rejoignent massivement.


=== Débarquement à Golfe-Juan ===
=== Débarquement à Golfe-Juan ===
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* Jeudi 2 mars : [[Golfe-Juan]] - [[Séranon]] ({{unité|63|km}})<ref name=":2" />.
* Jeudi 2 mars : [[Golfe-Juan]] - [[Séranon]] ({{unité|63|km}})<ref name=":2" />.
* Vendredi 3 mars : [[Napoléon Ier|l'Empereur]] arrive à Seranon, puis part rejoindre [[Barrême]], où il dort ({{unité|48|km}}).
* Vendredi 3 mars : [[Napoléon Ier|l'Empereur]] arrive à Seranon, puis part rejoindre [[Barrême]], où il dort ({{unité|48|km}}).
* Samedi 4 mars : Barrême - [[Malijai]] ({{unité|48|km}})<ref name=":2" />. Lorsque [[André Masséna|Masséna]], alors qu'il est à [[Marseille]], prend connaissance du débarquement de « l'usurpateur », il informe [[Louis XVIII|le roi]] par [[Télégraphe Chappe|télégraphe]] et envoie des troupes pour le contrer<ref name=":4">{{Ouvrage|langue=français|auteur1=Dmitri Casali|nom2=Antoine Auger|nom3=Jacques Garnier|nom4=Vincent Rollin|titre=Napoléon Bonaparte|passage=|lieu=|éditeur=France Loisirs|date=|pages totales=|isbn=978-2-298-01771-7|lire en ligne=}}</ref>.
* Samedi 4 mars : Barrême - [[Malijai]] ({{unité|48|km}})<ref name=":2" />. Lorsque [[André Masséna|Masséna]], alors qu'il est à [[Marseille]], prend connaissance du débarquement de « l'usurpateur », il informe [[Louis XVIII|le roi]] par [[Télégraphe Chappe|télégraphe]] et envoie des troupes pour le contrer<ref name=":4">{{Ouvrage|langue=français|auteur1=Dmitri Casali|nom2=Antoine Auger|nom3=Jacques Garnier|nom4=Vincent Rollin|titre=Napoléon Bonaparte|passage=|lieu=|éditeur=France Loisirs|date=|pages totales=|isbn=978-2-298-01771-7|lire en ligne=}}</ref>.


* Dimanche 5 mars : Malijai - [[Gap]] ({{unité|68|km}}). [[Louis XVIII|Le roi de France]] apprend que Napoléon a débarqué en France<ref name=":4" />. Le conseil des ministres demande de l'arrêter militairement.
* Dimanche 5 mars : Malijai - [[Gap]] ({{unité|68|km}}). [[Louis XVIII|Le roi de France]] apprend que Napoléon a débarqué en France<ref name=":4" />. Le conseil des ministres demande de l'arrêter militairement.


* Lundi 6 mars : Gap - [[Corps (Isère)|Corps]] ({{unité|40|km}})<ref name=":2" />. Le [[Liste des comtes d'Artois|comte d'Artois]] (futur roi [[Charles X]]) va à [[Lyon]] pour arrêter « l'ogre corse », aidé par le [[Étienne Macdonald|général Macdonald]]. Le général Marchand, fidèle au roi, ordonne au bataillon du {{5e}} de ligne, commandé par Delassart, de marcher sur le défilé de [[Laffrey]] par lequel Napoléon doit passer<ref name=":4" />.
* Lundi 6 mars : Gap - [[Corps (Isère)|Corps]] ({{unité|40|km}})<ref name=":2" />. Le [[Liste des comtes d'Artois|comte d'Artois]] (futur roi [[Charles X]]) va à [[Lyon]] pour arrêter « l'ogre corse », aidé par le [[Étienne Macdonald|général Macdonald]]. Le général Marchand, fidèle au roi, ordonne au bataillon du {{5e}} de ligne, commandé par Delassart, de marcher sur le défilé de [[Laffrey]] par lequel Napoléon doit passer<ref name=":4" />.


* Mardi 7 mars : Corps - [[Laffrey]] - [[Grenoble]] ({{unité|63|km}})<ref name=":2" />.
* Mardi 7 mars : Corps - [[Laffrey]] - [[Grenoble]] ({{unité|63|km}})<ref name=":2" />.
Bonaparte est déclaré « traître » et [[Louis XVIII]] rassure les diplomates étrangers. Dans le même temps, [[François Ier (empereur d'Autriche)|l'empereur d'Autriche]] apprend le retour de Napoléon.
Bonaparte est déclaré « traître » et [[Louis XVIII]] rassure les diplomates étrangers. Dans le même temps, [[François Ier (empereur d'Autriche)|l'empereur d'Autriche]] apprend le retour de Napoléon.


Delassart, commandant le {{5e}} de ligne dépêché pour arrêter « l'ogre corse », rencontre la troupe de l'empereur. [[Nicolas Louis Raoul|Le colonel Raoul]], dans le camps [[Bonapartisme|bonapartiste]], se porte vers le commandant royaliste et annonce : « l'Empereur va marcher vers vous ». Delassart lui répond : « Je suis déterminé à faire mon devoir, et si vous ne vous retirez pas sur-le-champ, je vous fais arrêter »<ref name=":4" />. Les deux camps se font face<ref name=":4" />.
Delassart, commandant le {{5e}} de ligne dépêché pour arrêter « l'ogre corse », rencontre la troupe de l'empereur. [[Nicolas Louis Raoul|Le colonel Raoul]], dans le camp [[Bonapartisme|bonapartiste]], se porte vers le commandant royaliste et annonce : « l'Empereur va marcher vers vous ». Delassart lui répond : « Je suis déterminé à faire mon devoir, et si vous ne vous retirez pas sur-le-champ, je vous fais arrêter »<ref name=":4" />. Les deux camps se font face<ref name=":4" />.


Delassart confie à ses officiers : « Comment engager le combat avec des hommes qui tremblent de tous leurs membres et qui sont pâles comme la mort ? »<ref name=":4" /> Napoléon s'avance alors tout seul, demande aux soldats bonapartistes de reculer et de ne pas tirer<ref name=":4" />. Les officiers [[Royalisme|royalistes]] demandent aux militaires de leur camp de tirer, mais pas un coup de feu ne retentit. L'empereur lance d'une voix forte: « Soldats du {{5e}}, je suis votre empereur. Reconnaissez-moi ! ». Il s'avance de nouveau, ouvre sa redingote et déclare : « S'il est parmi vous un soldat qui veuille tuer son empereur, me voilà ! ». Les cris de « Vive l'empereur » se font alors entendre, le {{5e}} de ligne rejoint Bonaparte, doublant les effectifs de la troupe<ref name=":4" />.
Delassart confie à ses officiers : « Comment engager le combat avec des hommes qui tremblent de tous leurs membres et qui sont pâles comme la mort ? »<ref name=":4" /> Napoléon s'avance alors tout seul, demande aux soldats bonapartistes de reculer et de ne pas tirer<ref name=":4" />. Les officiers [[Royalisme|royalistes]] demandent aux militaires de leur camp de tirer, mais pas un coup de feu ne retentit. L'empereur lance d'une voix forte: « Soldats du {{5e}}, je suis votre empereur. Reconnaissez-moi ! ». Il s'avance de nouveau, ouvre sa redingote et déclare : « S'il est parmi vous un soldat qui veuille tuer son empereur, me voilà ! ». Les cris de « Vive l'empereur » se font alors entendre, le {{5e}} de ligne rejoint Bonaparte, doublant les effectifs de la troupe<ref name=":4" />.


Le {{7e}} régiment de ligne, qui était sur le chemin de [[Napoléon Ier|Bonaparte]] par pur hasard<ref name=":1" />, rejoint ses troupes peu avant [[Grenoble]] ; il est commandé par [[Charles Angélique François Huchet de La Bédoyère|Charles de La Bédoyère]], qui passe pour un royaliste alors qu'il est en réalité tout dévoué à l'Empereur<ref name=":4" />. [[Charles Angélique François Huchet de La Bédoyère|La Bédoyère]] dit à ses hommes « Je viens de recevoir l'ordre de me porter en avant et de m'opposer au retour de l'Empereur. Marchons-nous contre lui ou pour lui ? ». Les soldats répondent « Pour lui ! »<ref name=":4" />. {{nb|2000|paysans}} se rallient spontanément aux troupes bonapartistes avant l'entrée dans [[Grenoble]]<ref name=":4" />.
Le {{7e}} régiment de ligne, qui était sur le chemin de [[Napoléon Ier|Bonaparte]] par pur hasard<ref name=":1" />, rejoint ses troupes peu avant [[Grenoble]] ; il est commandé par [[Charles Angélique François Huchet de La Bédoyère|Charles de La Bédoyère]], qui passe pour un royaliste alors qu'il est en réalité tout dévoué à l'Empereur<ref name=":4" />. [[Charles Angélique François Huchet de La Bédoyère|La Bédoyère]] dit à ses hommes « Je viens de recevoir l'ordre de me porter en avant et de m'opposer au retour de l'Empereur. Marchons-nous contre lui ou pour lui ? ». Les soldats répondent « Pour lui ! »<ref name=":4" />. {{nb|2000|paysans}} se rallient spontanément aux troupes bonapartistes avant l'entrée dans [[Grenoble]]<ref name=":4" />.


[[Napoléon Ier|Napoléon]] poursuit sa route vers [[Grenoble]]. Le colonel en charge de garder cette ville refuse d'ouvrir les portes de celle-ci<ref name=":1">{{Ouvrage|langue=français|auteur1=Sylvie Yvert|titre=Une annéee folle|passage=|lieu=|éditeur=|date=|pages totales=|isbn=978-2-266-29846-9|lire en ligne=}}</ref>. [[Charles Angélique François Huchet de La Bédoyère|La Bédoyère]] monte alors sur un tertre et s’écrie, en s'adressant aux militaires gardant la ville : « Soldats ! Nous vous ramenons le héros que vous avez suivi dans tant de batailles ; c'est à vous de le recevoir et de le répéter avec nous l'ancien cris de ralliement des vainqueurs de l’Europe : Vive l'empereur ! »<ref name=":1" />. Ce sont au final les soldats chargé de défendre la ville qui ouvrent le passage aux bonapartistes<ref name=":1" />. Plus-tard, Bonaparte écrira « jusqu'à Grenoble, j'étais aventurier ; à Grenoble, j'étais prince »<ref name=":4" />.
[[Napoléon Ier|Napoléon]] poursuit sa route vers [[Grenoble]]. Le colonel en charge de garder cette ville refuse d'ouvrir les portes de celle-ci<ref name=":1">{{Ouvrage|langue=français|auteur1=Sylvie Yvert|titre=Une année folle|passage=|lieu=|éditeur=|date=|pages totales=|isbn=978-2-266-29846-9|lire en ligne=}}</ref>. [[Charles Angélique François Huchet de La Bédoyère|La Bédoyère]] monte alors sur un tertre et s’écrie, en s'adressant aux militaires gardant la ville : « Soldats ! Nous vous ramenons le héros que vous avez suivi dans tant de batailles ; c'est à vous de le recevoir et de le répéter avec nous l'ancien cri de ralliement des vainqueurs de l’Europe : Vive l'empereur ! »<ref name=":1" />. Ce sont au final les soldats chargés de défendre la ville qui ouvrent le passage aux bonapartistes<ref name=":1" />. Plus-tard, Bonaparte écrira « jusqu'à Grenoble, j'étais aventurier ; à Grenoble, j'étais prince »<ref name=":4" />.
* Mercredi 8 mars : Napoléon Bonaparte reste à Grenoble<ref name=":2" />. Le [[Michel Ney|Maréchal Ney]] promet au [[Louis XVIII|roi de France]] de ramener Bonaparte à Paris « dans une cage de fer ».
* Mercredi 8 mars : Napoléon Bonaparte reste à Grenoble<ref name=":2" />. Le [[Michel Ney|Maréchal Ney]] promet au [[Louis XVIII|roi de France]] de ramener Bonaparte à Paris « dans une cage de fer ».


* Jeudi 9 mars : Grenoble - [[Bourgoin-Jallieu|Bourgoin]] ({{unité|57|km}})<ref name=":2" />. [[Frédéric-Guillaume III|Le roi de Prusse]] apprend le retour de Napoléon. [[Louis XVIII]] refuse l'aide des autres [[Septième Coalition|puissances européennes]].
* Jeudi 9 mars : Grenoble - [[Bourgoin-Jallieu|Bourgoin]] ({{unité|57|km}})<ref name=":2" />. [[Frédéric-Guillaume III|Le roi de Prusse]] apprend le retour de Napoléon. [[Louis XVIII]] refuse l'aide des autres [[Septième Coalition|puissances européennes]].


* Vendredi 10 mars : Bourgoin - [[Lyon]] ({{unité|37|km}})<ref name=":2" />.
* Vendredi 10 mars : Bourgoin - [[Lyon]] ({{unité|37|km}})<ref name=":2" />.
[[George III|Le roi d'Angleterre]] apprend à son tour le retour de « [[Napoléon Ier|l'aigle]] » en [[France]]. Napoléon quitte [[Bourgoin-Jallieu|Bourgoin]] à 15 heures, laissant aux autorités [[Royalisme|royalistes]] en place à [[Lyon]] le choix de demeurer sur place ou de partir. À Lyon, Les troupe du roi commandées par son frère le duc d’Artois (futur [[Charles X]]) ainsi que par le duc d'Orléans (futur [[Louis-Philippe Ier|Louis-Philippe]]) et le général [[Étienne Macdonald|Macdonald]] refusent d'attaquer Bonaparte<ref name=":4" />. Les commandants de l'armée quittent la ville le matin, suivis par le préfet [[Christophe de Chabrol de Crouzol|Chabrol]]. Ses opposants partis, Napoléon entre sereinement à Lyon, acclamé par une foule composée notamment de [[canut]]s.
[[George III|Le roi d'Angleterre]] apprend à son tour le retour de « [[Napoléon Ier|l'aigle]] » en [[France]]. Napoléon quitte [[Bourgoin-Jallieu|Bourgoin]] à 15 heures, laissant aux autorités [[Royalisme|royalistes]] en place à [[Lyon]] le choix de demeurer sur place ou de partir. À Lyon, Les troupe du roi commandées par son frère le duc d’Artois (futur [[Charles X]]) ainsi que par le duc d'Orléans (futur [[Louis-Philippe Ier|Louis-Philippe]]) et le général [[Étienne Macdonald|Macdonald]] refusent d'attaquer Bonaparte<ref name=":4" />. Les commandants de l'armée quittent la ville le matin, suivis par le préfet [[Christophe de Chabrol de Crouzol|Chabrol]]. Ses opposants partis, Napoléon entre sereinement à Lyon, acclamé par une foule composée notamment de [[canut]]s.
* Samedi 11 et dimanche 12 mars : Bonaparte reste à [[Lyon]]<ref name=":2" /> : Ces deux journées sont consacrées à la réception des corps constitués de la ville de [[Lyon]], à la revue des troupes sur la [[place Bellecour]]<ref name=":2" /> ainsi qu'à la rédaction de décrets rétablissant son autorité (les « décrets de Lyon » instituant le retour du drapeau tricolore, par exemple)<ref name=":4" />. La nouvelle de son retour se répand dans les campagnes<ref name=":2" />.
* Samedi 11 et dimanche 12 mars : Bonaparte reste à [[Lyon]]<ref name=":2" /> : Ces deux journées sont consacrées à la réception des corps constitués de la ville de [[Lyon]], à la revue des troupes sur la [[place Bellecour]]<ref name=":2" /> ainsi qu'à la rédaction de décrets rétablissant son autorité (les « décrets de Lyon » instituant le retour du drapeau tricolore, par exemple)<ref name=":4" />. La nouvelle de son retour se répand dans les campagnes<ref name=":2" />.
[[Fichier:Affiche 100 jours Comte Chabrol Rhône 1815.jpg|vignette|Affiche royaliste à l'attention des habitants du Rhône. 7 mars 1815.]]
[[Fichier:Affiche 100 jours Comte Chabrol Rhône 1815.jpg|vignette|Affiche royaliste à l'attention des habitants du Rhône. 7 mars 1815.]]
[[Fichier:Proclamation de soutien à Napoléon 1er, 26 mars 1815.jpg|vignette|Proclamation du général Sonjeon appelant les militaires à soutenir le retour de l'Empereur, 26 mars 1815.]]
[[Fichier:Proclamation de soutien à Napoléon 1er, 26 mars 1815.jpg|vignette|Proclamation du général Sonjeon appelant les militaires à soutenir le retour de l'Empereur, 26 mars 1815.]]
* Lundi 13 mars : Lyon - [[Mâcon]] ({{unité|72|km}})<ref name=":2" />. Napoléon quitte Lyon à une heure du matin et parvient dans la matinée à [[Villefranche-sur-Saône]], où il remonte la rue principale acclamé, selon la chronique [[Bonapartisme|bonapartiste]], par {{unité|60000|personnes}}<ref name=":2" />{{Note|groupe=Note|texte=Le chiffre de la population caladoise à cette date (environ {{unité|5000|habitants}}) rend ce chiffre de {{nombre|60000}} sujet à discussion.}}. Il parvient à Mâcon à 19 heures. Une adresse aux Lyonnais est placardée sur les murs de la ville. Les puissances européennes se réunissent à [[Vienne (Autriche)|Vienne]] et déclarent « l'usurpateur » hors-la-loi.
* Lundi 13 mars : Lyon - [[Mâcon]] ({{unité|72|km}})<ref name=":2" />. Napoléon quitte Lyon à une heure du matin et parvient dans la matinée à [[Villefranche-sur-Saône]], où il remonte la rue principale acclamé, selon la chronique [[Bonapartisme|bonapartiste]], par {{unité|60000|personnes}}<ref name=":2" />{{Note|groupe=Note|texte=Le chiffre de la population caladoise à cette date (environ {{unité|5000|habitants}}) rend ce chiffre de {{nombre|60000}} sujet à discussion.}}. Il parvient à Mâcon à 19 heures. Une adresse aux Lyonnais est placardée sur les murs de la ville. Les puissances européennes se réunissent à [[Vienne (Autriche)|Vienne]] et déclarent « l'usurpateur » hors-la-loi.


* Mardi 14 mars : Mâcon - [[Chalon-sur-Saône]] ({{unité|64|km}}).
* Mardi 14 mars : Mâcon - [[Chalon-sur-Saône]] ({{unité|64|km}}).
* Mercredi 15 mars :Chalon-sur-Saône - [[Autun]] ({{unité|60|km}}). Le [[Michel Ney|maréchal Ney]] est tiraillé entre le roi et Bonaparte. Napoléon lui envoie un message, lui disant « je vous recevrai comme le lendemain de la [[Bataille de la Moskova|Moskova]] ». Ney, envoyé pour attaquer l'Empereur, dit de lui-même qu'il « ne peut pas arrêter l'eau de la mer avec les mains »<ref name=":4" />. Il se rallie à Napoléon. Sa décision prise, le maréchal Ney fait afficher sa proclamation de [[Lons-le-Saunier]], le même jour :
* Mercredi 15 mars :Chalon-sur-Saône - [[Autun]] ({{unité|60|km}}). Le [[Michel Ney|maréchal Ney]] est tiraillé entre le roi et Bonaparte. Napoléon lui envoie un message, lui disant « je vous recevrai comme le lendemain de la [[Bataille de la Moskova|Moskova]] ». Ney, envoyé pour attaquer l'Empereur, dit de lui-même qu'il « ne peut pas arrêter l'eau de la mer avec les mains »<ref name=":4" />. Il se rallie à Napoléon. Sa décision prise, le maréchal Ney fait afficher sa proclamation de [[Lons-le-Saunier]], le même jour :
: « Soldats ! La cause des [[Maison capétienne de Bourbon|Bourbons]] est à jamais perdue. La dynastie légitime, que la nation française a adoptée, va remonter sur le trône. C’est à l’empereur Napoléon, notre souverain, qu’il appartient de régner sur notre beau pays… ». Ses soldats crient « Vive l'empereur ! »<ref name=":4" />
: « Soldats ! La cause des [[Maison capétienne de Bourbon|Bourbons]] est à jamais perdue. La dynastie légitime, que la nation française a adoptée, va remonter sur le trône. C’est à l’empereur Napoléon, notre souverain, qu’il appartient de régner sur notre beau pays… ». Ses soldats crient « Vive l'empereur ! »<ref name=":4" />
: [[Joachim Murat]], [[Liste des rois de Sicile|roi de Naples]] et allié de Napoléon, décide de déclarer la guerre à [[Empire d'Autriche|l'Autriche]].
: [[Joachim Murat]], [[Liste des rois de Sicile|roi de Naples]] et allié de Napoléon, décide de déclarer la guerre à [[Empire d'Autriche|l'Autriche]].
* Jeudi 16 mars : Autun - [[Avallon]] ({{unité|80|km}}).
* Jeudi 16 mars : Autun - [[Avallon]] ({{unité|80|km}}).
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*Lundi 20 mars - Pont-sur-Yonne - [[Fontainebleau]] puis Paris ({{unité|110|km}}). Alors que Napoléon n'est pas encore dans [[Paris|la capitale]], le drapeau impérial flotte déjà dans la ville. Le roi, lui, est à [[Abbeville]]. Enfin, à 20 ou 21 h, Bonaparte entre dans Paris, où il est accueilli par une foule immense.
*Lundi 20 mars - Pont-sur-Yonne - [[Fontainebleau]] puis Paris ({{unité|110|km}}). Alors que Napoléon n'est pas encore dans [[Paris|la capitale]], le drapeau impérial flotte déjà dans la ville. Le roi, lui, est à [[Abbeville]]. Enfin, à 20 ou 21 h, Bonaparte entre dans Paris, où il est accueilli par une foule immense.
Napoléon a réussi son objectif, il a reconquit son trône « sans verser une seule goutte de sang »<ref name=":4" />.
Napoléon a réussi son objectif, il a reconquit son trône « sans verser une seule goutte de sang »<ref name=":4" />.


== Bibliographie ==
== Bibliographie ==

Version du 25 août 2020 à 00:28

Retour de l'île d'Elbe, 28 février 1815; rencontre du brick l'Inconstant avec le brick le Zéphir. (par Ambroise Louis Garneray)

Le Vol de l'aigle est l'expression usuellement consacrée au retour de Napoléon Ier depuis l'île d'Elbe, entre le 1er et le .

Déroulement

Départ de l'île d'Elbe

Maquette de L'Inconstant, musée Saint-Remi de Reims.

Au cours de ses 300 jours de séjour à l'île d'Elbe, Napoléon active des réseaux civils et militaires et reçoit de France de nombreuses visites. Cette activité lui permet de se rendre compte d'une certaine déception des Français vis-à-vis de la Restauration, mais c'est surtout la crainte d'un débarquement allié et d'un enlèvement qui l'incitent à partir.

Au cours du mois de , sept bateaux sont préparés pour accueillir l'Empereur et un millier d'hommes composant sa suite, dont les généraux Bertrand et Cambronne, ainsi que les armes et le matériel nécessaires. Le brick L'Inconstant, maquillé en navire anglais, est préparé pour accueillir Napoléon et une grande partie de ses soldats.

Le 24 février, des mouvements suspects lui ayant été signalés, le navire britannique le Partridge accoste sur l'île. Le navire la quitte peu après, mais le capitaine, rentré au port de Livourne, fait son rapport.

Le départ des sept navires a lieu le 26 février vers 21 heures. La flotte anglaise, mise en alerte par le capitaine Ady, du Partridge, se met en route le 26 dans l'après-midi mais ne peut l'intercepter[1].

Napoléon souhaite reconquérir son trône « sans verser une seule goutte de sang », il espère donc que les Français le rejoignent massivement.

Débarquement à Golfe-Juan

Le débarquement a lieu le à 13 heures. Napoléon est accompagné d'à peu près 1 200 hommes, et envoie un détachement composé de 25 soldats pour prendre Antibes, mais la ville refuse de se rendre et fait prisonniers les soldats. Après avoir installé son campement, l'Empereur envoie deux déclarations aux Français et aux soldats afin de justifier son retour. Il effectue également le choix de son itinéraire, renonçant à passer par la vallée du Rhône en raison des importantes garnisons qui s'y trouvent mais aussi de l'opinion provençale, majoritairement royaliste. Il passe par la route du Dauphiné.

Trajet de Golfe-Juan à Paris[2]

  • Dimanche 5 mars : Malijai - Gap (68 km). Le roi de France apprend que Napoléon a débarqué en France[3]. Le conseil des ministres demande de l'arrêter militairement.
  • Lundi 6 mars : Gap - Corps (40 km)[2]. Le comte d'Artois (futur roi Charles X) va à Lyon pour arrêter « l'ogre corse », aidé par le général Macdonald. Le général Marchand, fidèle au roi, ordonne au bataillon du 5e de ligne, commandé par Delassart, de marcher sur le défilé de Laffrey par lequel Napoléon doit passer[3].

Bonaparte est déclaré « traître » et Louis XVIII rassure les diplomates étrangers. Dans le même temps, l'empereur d'Autriche apprend le retour de Napoléon.

Delassart, commandant le 5e de ligne dépêché pour arrêter « l'ogre corse », rencontre la troupe de l'empereur. Le colonel Raoul, dans le camp bonapartiste, se porte vers le commandant royaliste et annonce : « l'Empereur va marcher vers vous ». Delassart lui répond : « Je suis déterminé à faire mon devoir, et si vous ne vous retirez pas sur-le-champ, je vous fais arrêter »[3]. Les deux camps se font face[3].

Delassart confie à ses officiers : « Comment engager le combat avec des hommes qui tremblent de tous leurs membres et qui sont pâles comme la mort ? »[3] Napoléon s'avance alors tout seul, demande aux soldats bonapartistes de reculer et de ne pas tirer[3]. Les officiers royalistes demandent aux militaires de leur camp de tirer, mais pas un coup de feu ne retentit. L'empereur lance d'une voix forte: « Soldats du 5e, je suis votre empereur. Reconnaissez-moi ! ». Il s'avance de nouveau, ouvre sa redingote et déclare : « S'il est parmi vous un soldat qui veuille tuer son empereur, me voilà ! ». Les cris de « Vive l'empereur » se font alors entendre, le 5e de ligne rejoint Bonaparte, doublant les effectifs de la troupe[3].

Le 7e régiment de ligne, qui était sur le chemin de Bonaparte par pur hasard[4], rejoint ses troupes peu avant Grenoble ; il est commandé par Charles de La Bédoyère, qui passe pour un royaliste alors qu'il est en réalité tout dévoué à l'Empereur[3]. La Bédoyère dit à ses hommes « Je viens de recevoir l'ordre de me porter en avant et de m'opposer au retour de l'Empereur. Marchons-nous contre lui ou pour lui ? ». Les soldats répondent « Pour lui ! »[3]. 2 000 paysans se rallient spontanément aux troupes bonapartistes avant l'entrée dans Grenoble[3].

Napoléon poursuit sa route vers Grenoble. Le colonel en charge de garder cette ville refuse d'ouvrir les portes de celle-ci[4]. La Bédoyère monte alors sur un tertre et s’écrie, en s'adressant aux militaires gardant la ville : « Soldats ! Nous vous ramenons le héros que vous avez suivi dans tant de batailles ; c'est à vous de le recevoir et de le répéter avec nous l'ancien cri de ralliement des vainqueurs de l’Europe : Vive l'empereur ! »[4]. Ce sont au final les soldats chargés de défendre la ville qui ouvrent le passage aux bonapartistes[4]. Plus-tard, Bonaparte écrira « jusqu'à Grenoble, j'étais aventurier ; à Grenoble, j'étais prince »[3].

  • Mercredi 8 mars : Napoléon Bonaparte reste à Grenoble[2]. Le Maréchal Ney promet au roi de France de ramener Bonaparte à Paris « dans une cage de fer ».
  • Vendredi 10 mars : Bourgoin - Lyon (37 km)[2].

Le roi d'Angleterre apprend à son tour le retour de « l'aigle » en France. Napoléon quitte Bourgoin à 15 heures, laissant aux autorités royalistes en place à Lyon le choix de demeurer sur place ou de partir. À Lyon, Les troupe du roi commandées par son frère le duc d’Artois (futur Charles X) ainsi que par le duc d'Orléans (futur Louis-Philippe) et le général Macdonald refusent d'attaquer Bonaparte[3]. Les commandants de l'armée quittent la ville le matin, suivis par le préfet Chabrol. Ses opposants partis, Napoléon entre sereinement à Lyon, acclamé par une foule composée notamment de canuts.

  • Samedi 11 et dimanche 12 mars : Bonaparte reste à Lyon[2] : Ces deux journées sont consacrées à la réception des corps constitués de la ville de Lyon, à la revue des troupes sur la place Bellecour[2] ainsi qu'à la rédaction de décrets rétablissant son autorité (les « décrets de Lyon » instituant le retour du drapeau tricolore, par exemple)[3]. La nouvelle de son retour se répand dans les campagnes[2].
Affiche royaliste à l'attention des habitants du Rhône. 7 mars 1815.
Proclamation du général Sonjeon appelant les militaires à soutenir le retour de l'Empereur, 26 mars 1815.
  • Lundi 13 mars : Lyon - Mâcon (72 km)[2]. Napoléon quitte Lyon à une heure du matin et parvient dans la matinée à Villefranche-sur-Saône, où il remonte la rue principale acclamé, selon la chronique bonapartiste, par 60 000 personnes[2][Note 1]. Il parvient à Mâcon à 19 heures. Une adresse aux Lyonnais est placardée sur les murs de la ville. Les puissances européennes se réunissent à Vienne et déclarent « l'usurpateur » hors-la-loi.
  • Mardi 14 mars : Mâcon - Chalon-sur-Saône (64 km).
  • Mercredi 15 mars :Chalon-sur-Saône - Autun (60 km). Le maréchal Ney est tiraillé entre le roi et Bonaparte. Napoléon lui envoie un message, lui disant « je vous recevrai comme le lendemain de la Moskova ». Ney, envoyé pour attaquer l'Empereur, dit de lui-même qu'il « ne peut pas arrêter l'eau de la mer avec les mains »[3]. Il se rallie à Napoléon. Sa décision prise, le maréchal Ney fait afficher sa proclamation de Lons-le-Saunier, le même jour :
« Soldats ! La cause des Bourbons est à jamais perdue. La dynastie légitime, que la nation française a adoptée, va remonter sur le trône. C’est à l’empereur Napoléon, notre souverain, qu’il appartient de régner sur notre beau pays… ». Ses soldats crient « Vive l'empereur ! »[3]
Joachim Murat, roi de Naples et allié de Napoléon, décide de déclarer la guerre à l'Autriche.
  • Jeudi 16 mars : Autun - Avallon (80 km).
  • Vendredi 17 mars : Avallon - Auxerre (61 km).
  • Samedi 18 mars : Napoléon reste à Auxerre. Le 18 mars, lui et le maréchal Ney se rencontrent à huis clos. Les témoignages divergent. Il semble que les deux hommes aient fortement haussé le ton. Certains prétendent que Napoléon aurait fortement tancé son maréchal pour sa « défection » de 1814. il n’y a dans tous les cas pas eu d’affrontement entre les troupes du maréchal Ney et celles de Napoléon. Désormais, les troupes bonapartistes sont fortes de 30 000 hommes[3].

Le ralliement de Ney fait forte impression dans la capitale. La Garde, aux ordres du maréchal Oudinot, rejoint Napoléon à Chaumont. À Auxerre, Bonaparte écrit à Marie-Louise sa troisième lettre depuis son départ de l'île d'Elbe[2].

  • Lundi 20 mars - Pont-sur-Yonne - Fontainebleau puis Paris (110 km). Alors que Napoléon n'est pas encore dans la capitale, le drapeau impérial flotte déjà dans la ville. Le roi, lui, est à Abbeville. Enfin, à 20 ou 21 h, Bonaparte entre dans Paris, où il est accueilli par une foule immense.

Napoléon a réussi son objectif, il a reconquit son trône « sans verser une seule goutte de sang »[3].

Bibliographie

  • Georges Blond, Les Cent-Jours, Julliard, .
  • Bruno Benoît et Jean-Philippe Rey, Les Cent-Jours, itinéraires politiques et géographiques, éditions du Poutan, .
  • Jean Tulard et Louis Garros, Napoléon au jour le jour, Tallandier, .
  • Emmanuel de Waresquiel, Cent Jours : La Tentation de l'impossible. Mars-juillet 1815, Fayard, .

Notes et références

Notes

  1. Le chiffre de la population caladoise à cette date (environ 5 000 habitants) rend ce chiffre de 60 000 sujet à discussion.

Références

  1. Benoît et Rey 2014, p. 30-38.
  2. a b c d e f g h i j k l m et n Benoît et Rey 2014, p. 41-74.
  3. a b c d e f g h i j k l m n o p q et r Dmitri Casali, Antoine Auger, Jacques Garnier et Vincent Rollin, Napoléon Bonaparte, France Loisirs (ISBN 978-2-298-01771-7)
  4. a b c et d Sylvie Yvert, Une année folle (ISBN 978-2-266-29846-9)