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Ces différentes catégories sont en conflit permanent pour délimiter leur sphère d'action respective, mais elles s'unissent contre leur ennemi commun : l'empirique que [[Antoine Furetière|Furetière]] (1619-1688) définit ainsi : {{citation|L'empirique, c'est un médecin qui se vante d'avoir quelques secrets fondés sur l'expérience et qui ne s'attache pas à la méthode ordinaire de guérir}}. Pour [[Nicolas de Blégny]] (1652-1720) médecin du roi, la méthode ordinaire c'est la pratique légitime des gens gradués, alors que l'empirisme constitue un exercice illégal de la médecine<ref name=":11" />.
Ces différentes catégories sont en conflit permanent pour délimiter leur sphère d'action respective, mais elles s'unissent contre leur ennemi commun : l'empirique que [[Antoine Furetière|Furetière]] (1619-1688) définit ainsi : {{citation|L'empirique, c'est un médecin qui se vante d'avoir quelques secrets fondés sur l'expérience et qui ne s'attache pas à la méthode ordinaire de guérir}}. Pour [[Nicolas de Blégny]] (1652-1720) médecin du roi, la méthode ordinaire c'est la pratique légitime des gens gradués, alors que l'empirisme constitue un exercice illégal de la médecine<ref name=":11" />.


==== Empiriques et charlatans ====
Pour la médecine officielle, il n'y a pas de différence fondamentale entre l'empirique et le charlatan, sinon que le terme charlatan comporte une nuance fortement péjorative. Selon Furetière, le charlatan est<ref name=":11" /> :<blockquote>« Un faux médecin qui monte sur le théâtre en place publique pour vendre de la [[thériaque]] et autres drogues, et qui amasse [réunit autour de lui] le petit peuple par des tours de [[Illusionnisme|passe-passe]] et des bouffonneries pour en avoir plus facilement le débit [en soutirer de l'argent] ». </blockquote>
Parmi les empiriques, il y d'abord les personnes charitables (curés, religieux, dames charitables...) qui s'efforcent de pallier le manque de soignants dans les milieux populaires à la ville et à la campagne. Puis il y a tous ceux qui font métier de soigner (guérisseurs, rebouteux, toucheurs, jugeurs d'eaux - pratiquants de l'[[uroscopie]] -, panseurs...). Certains métiers favorisent une activité annexe d'art de guérir, par puissance symbolique (forgeron, menuisier, épicier, bourreau...) ou par savoir de proximité (le paysan qui soigne ses bêtes, le [[maréchal-ferrant]]...). L'empirisme implique souvent le secret : un don, un produit, une recette ou une technique, dont la réputation est acquise après un premier succès, et qui se transmet au sein d'une famille (guérisseur de père en fils)<ref>{{Harvsp|Lebrun|1983|p=95-100.}}</ref>.

La médecine ordinaire officielle, c'est alors la médecine [[Galénisme|galénique]], mais le fossé n'est pas si grand entre les soins officiels et les soins empiriques. Médecins et guérisseurs empruntent à un savoir commun, largement diffusé depuis l'invention de l'imprimerie ; la médecine domestique (celle de la mère ou du chef de famille) et l'[[automédication]] sont largement répandues, là où les soignants professionnels sont trop éloignés ou trop chers<ref name=":12">{{Harvsp|Lebrun|1983|p=101-102.}}</ref>{{,}}<ref>{{Harvsp|Nutton|1995|p=238.}}</ref>.

Pour la médecine officielle, il n'y a pas de différence fondamentale entre l'empirique et le charlatan, sinon que le terme charlatan comporte une nuance encore plus péjorative. Selon Furetière, le charlatan est<ref name=":11" /> :<blockquote>« Un faux médecin qui monte sur le théâtre en place publique pour vendre de la [[thériaque]] et autres drogues, et qui amasse [réunit autour de lui] le petit peuple par des tours de [[Illusionnisme|passe-passe]] et des bouffonneries pour en avoir plus facilement le débit [en soutirer de l'argent] ». </blockquote>Malgré ce, le charlatan reste l'ultime recours, et l'exemple de [[Louis XIV]] se retrouve à tous les niveaux de la société. Selon les ''[[Mémoires de Saint-Simon]]'', le 28 août 1715, quatre jours avant la mort du roi <ref name=":12" /> :<blockquote>« Une espèce de manant [[Provence|provençal]] fort grossier apprit l'extrémité du roi en chemin de Marseille à Paris, et vint ce matin-ci à [[Château de Versailles|Versailles]], avec un remède, qui disait-il, guérissait la [[gangrène]]. Le roi était si mal et les médecins tellement à bout, qu'ils y consentirent sans difficultés (...) on donna donc au roi dix gouttes de cet [[Élixir (pharmacie)|élixir]] dans du [[Alicante (DO)|vin d'Alicante]] (...) Le surlendemain on lui donna du remède du feu abbé Aignan<ref>{{Lien web |titre=François Aignan (1644?-1709) |url=https://data.bnf.fr/fr/13541280/francois_aignan/ |site=data.bnf.fr |consulté le=2020-11-25}}</ref> (...) les médecins consentaient à tout, parce qu'il n'y avait plus d'espérance ».</blockquote>

==== Accusés charlatans ====
Cependant, que ce soit pour le petit peuple ou les élites, il n'y a pas de consensus sur le meilleur type de soignant. Le savoir galénique universitaire ne garantit pas la qualité ou l'efficacité des soins (médecins jugés par [[Molière]], [[Mme de Sévigné]] ou [[Jean-Jacques Rousseau|Jean Jacques Rousseau]])<ref name=":12" />. En France, en Angleterre ou dans les pays Allemands, les rois et les princes peuvent favoriser des empiriques, des chirurgiens, des apothicaires... considérés comme efficaces ou seulement en vogue, contre l'avis de la [[Faculté de médecine|Faculté]]. <ref>{{Harvsp|Nutton|1995|p=236.}}</ref>.

La médecine galénique est en effet en déclin critique, face à une médecine « chymique » issue de [[Paracelse]], ou de grandes découvertes anatomiques ([[André Vésale]]) et physiologiques (circulation du sang par [[William Harvey]])<ref>{{Harvsp|Nutton|1995|p=320 et 332.}}</ref>.

En France, les médecins paracelsiens, tels [[Joseph du Chesne]], sont accusés de magie et déshonorés comme charlatans par la [[Ancienne université de Paris|Faculté de médecine de Paris]] (l'un des derniers bastions du galénisme en Europe), mais en tant que médecins du roi, ils sont protégés par [[Henri IV (roi de France)|Henri IV]]<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Allen G. Debus|titre=The French Paracelsians, The Chemical Challenge to Medical and Scientific Tradition in Early Modern France|lieu=Cambridge/New York/Port Chester etc.|éditeur=[[Cambridge University Press]]|année=1991|pages totales=247|isbn=0-521-40049-X}}</ref>. Pour ses travaux anatomiques, Vésale (''Vesalius'' en latin) est accusé d'imposture d'être un ''vesanus'' (insensé, ou en état de [[vésanie]]) par [[Jacques Dubois (médecin)|Jacques Dubois]]<ref>{{Ouvrage|langue=|auteur1=Michel Sakka|titre=Histoire de l'anatomie humaine|passage=54-55.|lieu=Paris|éditeur=PUF|collection=Que sais-je ?|numéro dans collection=1582|date=1997|pages totales=|isbn=2-13-048299-6|lire en ligne=}}</ref>. Enfin, Harvey lui même, pour sa découverte de la circulation du sang, est accusé d'être un ''circulator'' (charlatan) par [[Guy Patin|Gui Patin]]<ref>{{Ouvrage|langue=|auteur1=Théodore Vetter|titre=Un siècle d'histoire de la circulation du sang 1564-1664|passage=55.|lieu=|éditeur=Documenta Geigy|date=1965|pages totales=|isbn=|lire en ligne=|numéro chapitre=fascicule 4|titre chapitre=Les anticirculateurs}}</ref>.


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Version du 25 novembre 2020 à 21:11

Pietro Longhi, Le Charlatan, 1757.

Le charlatanisme est la promotion de pratiques médicales frauduleuses ou ignorantes. En France, le charlatanisme est défini dans le code de déontologie médicale comme le fait pour un médecin de « proposer à des malades des remèdes illusoires ou insuffisamment éprouvés en les présentant comme salutaires ou sans danger[1]. »

Un charlatan est une personne « prétendant de manière frauduleuse ou par ignorance disposer de compétences médicales » ou « une personne qui prétend, professionnellement ou publiquement, posséder des compétences, des connaissances, des qualifications qu'elle ne possède pas[2] ». Ce peut être un vendeur de poudre de perlimpinpin. De manière plus générale, le charlatan pratique l'imposture, ou un jeu de dupes envers autrui, grâce à des trucages, des déformations de la réalité (par exemple via l'exploitation de biais cognitifs), ou des falsifications, en vue de gagner sa confiance, généralement pour obtenir de l'argent ou tout autre avantage.

Les éléments communs du charlatanisme comprennent des diagnostics douteux, ainsi que des traitements non testés, à l'efficacité non avérée, ou réfutés, en particulier pour les maladies graves telles que le cancer. Le charlatanisme est souvent décrit comme une fraude dans le domaine médical avec la caractéristique saillante d'une promotion agressive[3].

Outre les problèmes éthiques liés aux avantages prometteurs qui ne peuvent raisonnablement s'obtenir, le charlatanisme comprend également le risque que les patients choisissent de renoncer à des traitements susceptibles de les guérir, au profit de traitements inefficaces administrés par le charlatan[4],[5],[6]. Ces renoncements impliquent des retards de soins qui peuvent aller jusqu'à causer la mort des patients [7].

Étymologie

Attesté dès 1572, le mot est emprunté à l'italien ciarlatano « charlatan », issu du croisement de cerretano « habitant de Cerreto » (village de Cerreto di Spoleto dont les habitants vendaient des drogues sur les places publiques) et de ciarlare « bavarder, jaser »[8].

Histoire du charlatanisme

Antiquité

Grèce

La première mention de « charlatanisme » se trouve dans le texte hippocratique De la maladie sacrée (seconde moitié du Ve siècle av. J. C.). Ce texte est considéré comme capital dans l'histoire des idées : pour la première fois, une médecine rationnelle s'oppose à une médecine de type magique. L'auteur veut démontrer que l'épilepsie n'est pas une maladie sacrée. Elle n'est pas liée à une possession divine, mais à des causes naturelles. Il s'en prend à ceux qui procèdent par incantations, interdits magiques et pratiques superstitieuses[9] :

« À mon avis, ceux qui, les premiers ont attribué un caractère sacré à cette maladie étaient des gens comparables à ce que sont aujourd'hui encore mages, purificateurs, prêtres mendiants et charlatans, tous gens qui affectent d'être fort pieux et de détenir un savoir supérieur »[10].

Sous la traduction « charlatan » se trouve le terme grec alazôn qui signifie « imposteur, celui prétend détenir un savoir qu'il ne possède pas ». Selon Jacques Jouanna ce terme serait à rattacher à la famille de alê « vagabondage », l'alazôn serait aussi un devin soignant itinérant[10].

Le texte hippocratique précise que le charlatan est aussi un beau parleur, qui répond à toutes les situations : si le malade guérit, il s'en fait gloire, et si le malade meurt, il en accuse les dieux. Il s'agit d'une tromperie intellectuelle, par un ignorant dont la motivation est le profit[9].

Les commentateurs du XIXe siècle ont exagéré l'opposition médecine / religion, jusqu'à parler d'athéisme (rationalisme athée). Selon les historiens modernes, le médecin hippocratique a une conception épurée du divin : c'est le mage charlatan qui est sacrilège et impie puisqu'il prétend, par la magie, asservir les Dieux. Dans De la maladie sacrée, l'auteur condamne les procédés des charlatans, mais il admet les rites des sanctuaires (sacrifices et prières pour aider à la guérison)[9],[11]. L'interaction entre médecine et religion n'est pas une opposition, mais une délimitation des « sphères d'actions propres »[12] ou une « coexistence relativement amicale »[13].

Cette opposition médecin / mage guérisseur s'apprécie dans un contexte historique : la Grèce antique ignore toute règlementation en matière de soins. Les médecins grecs sont souvent eux-mêmes itinérants. « Dans ces conditions, les charlatans sont des concurrents directs des médecins, qui ne peuvent mettre en avant une qualification reconnue par un titre »[9].

Rome

À partir du IIe siècle av. J. C., la médecine rationnelle grecque s'implante à Rome où la médecine n'est guère plus règlementée. Les médecins iatroi ou medici (appellation fluide dépourvue de critère légal) sont en concurrence avec des soignants de toutes sortes[14]. Claude Galien (121-209 ap. J.C.) en donne un aperçu : « (...) Celer le centurion, Diogas l'entraîneur, Euschèmos l'eunuque, Flavius le boxeur, Orion le palefrenier, Pharnacès le rhizotome perse, Philoxène le maître d'école et Simmias le bateleur (ou charlatan) »[15].

Charlatans non-médecins
Marchand ambulant de remèdes, couvert de serpents vivants, par Giulio Romano (1492 ou 1499-1546).

Avec les charlatans (dont le circulator, celui qui vend son remède de foire en foire[16]), on trouve les prophètes guérisseurs errants de Palestine, les Marses charmeurs de serpents et des équivalents exotiques comme les Psylles et les Nasamons, et tous ceux qui font appel aux incantations, imprécations et exorcismes[14]. La colère de Galien contre les charlatans se double de moqueries envers les juifs et les chrétiens qui croient aux miracles : leur Dieu unique est bien capricieux puisqu'il viole les règles de sa propre création[13].

Galien, tenant de la médecine grecque à Rome, livre un combat difficile contre d'autres médecines (perse, égyptienne...). La médecine de l'égypte antique est particulièrement visée, car faite d'astrologie et de magie, de charmes et d'amulettes (comme les pierres précieuses gravées), et de remèdes à base d'excrément. De tels moyens sont communément utilisés par les médecins militaires, et même approuvés par des empereurs tel que Trajan[17]. Un autre exemple est le sang de gladiateur utilisé contre l'épilepsie, remède dénoncé par Galien et Scribonius Largus, mais qui restera utilisé ou mentionné pendant des siècles, même après la mort du dernier gladiateur[18].

Médecins charlatans

Cependant, la médecine hellénistique rationnelle est elle-même partagée en diverses écoles, courants ou « sectes » (pneumatique, logique, dogmatique, empirique, méthodique, éclectique...) occupant un « véritable marché de la médecine », auprès des riches et puissants, dans les deux premiers siècles de l'empire romain[19].

Chaque école vante sa propre doctrine, son savoir et sa maitrise et accuse les autres d'ignorance et d'incompétence. Selon Danielle Gourevitch, le médecin concurrent est alors accusé d'être un charlatan. Le charlatanisme est ici moins un état, qu'une conduite, c'est un médecin incompétent qui se comporte à la manière d'un charlatan[20].

Ces médecins, vilipendés par Pline l'Ancien ou Galien, mènent une politique organisée : ils n'ont jamais tort, ils mentent aux malades comme aux confrères, ils trompent avec des « trucs » de métier (du boniment à l'escamotage). Ils aiment l'argent et pratiquent la « réclame » (publicité), ils cherchent à éblouir le petit peuple, et se montrent complaisants et serviles envers leurs riches patients[20].

Ces médecins se distinguent par leur apparence voyante, la richesse de leur manteau et de leurs bagues. Le satiriste Lucien de Samosate s'adresse ainsi à un bibliophile ignorant[20] :

« Les médecins les plus ignorants font comme toi (bibliophile ignorant) : ils se font faire des boîtes d'ivoire, des ventouses d'argent et des scalpels incrustés d'or. Mais au moment de s'en servir, ils ne savent même pas comment les prendre en main ». (Contre un bibliophile ignorant, 29)

En ce domaine, la principale cible des critiques de Galien est l'école méthodique, dont le maître est Thessalos de Tralles. Thessalos est accusé de ne se déplacer dans Rome qu'accompagné d'un long cortège d'élèves, lui servant de domestiques et de gardes du corps, et à qui il a promis de devenir médecins en six mois. Selon Galien, ces élèves pouvaient être d'anciens cordonniers et forgerons, appelés « les ânes de Thessalos » par le peuple de Rome[21]. Ces vocations tardives, guidées par l'intérêt, étaient celles de médecins dits opsimathes (sens péjoratif à l'origine)[22].

D'autres médecins à succès, mais méprisés par leurs confrères, sont signalés par Pline l'Ancien, comme les deux médecins venus de Marseille : Charmis, qui plongeait les vieillards en eau froide en plein hiver (balnéothérapie), et Crinas, qui administrait régime et médicaments selon des calculs astronomiques (« iatromathématique »)[23],[24].

Rivalités professionnelles

Selon Pline l'Ancien, les tendances théâtrales (conférences et démonstrations publiques des médecins grecs à Rome) relèvent d'un charlatanisme que le public peu averti confond avec la compétence[25]. Les relations entre médecins sont marquées par la concurrence, la jalousie, les moqueries, et la malveillance qui peut aller jusqu'au meurtre[26]. Galien lui-même a connu des calomnies à la mesure de sa réputation grandissante : par exemple que son pronostic était de la divination basée sur le vol des oiseaux (ornithomancie)[20],[27].

Statue de Galien à Pergame (Turquie), sa ville natale.

Pour les historiens modernes, d'un point de vue positiviste, les différences d'efficacité entre la médecine rationnelle romaine et les autres pratiques de soin, étaient mineures, et les frontières plutôt indistinctes et poreuses[18]. Par exemple, Galien dénonce les médicaments excrémentiels, mais il lui arrive d'utiliser de la fiente de colombe ; il peut utiliser des pierres semi-précieuses comme amulettes, mais en disant qu'il est inutile de les graver ; il peut consulter les astres, mais à visée calendérique ou météorologique[27].

Galien prend en compte la notion de peira « expérience » (expérience du vulgaire, basée sur l'usage). Le médecin ne doit rien refuser par simple a priori, il doit observer les usages locaux notamment chez les femmes du peuple, pour voir ce qui marche. Selon Gourevitch : « Galien quoi qu'il en ait, est lui aussi plongé dans le même bain culturel [de ceux qu'il dénonce] : l'acceptation de l'irrationel est pour lui, médecin rationnel, une sorte de ruse de guerre »[27].

Quelle est alors la véritable différence entre médecin et charlatan ? Elle est d'ordre éthique (vertu et sagesse) et philosophique (pensée rationnelle). Le médecin se démarque du charlatan tapageur qui attire les foules, il respecte sa professio au sens de « profession de foi » basée sur le principe de bienséance des textes hippocratiques (De la bienséance, Le serment...)[28].

Par sa raison (raison grecque), il est aussi un « médecin-philosophe égal aux Dieux » selon Hippocrate, mais conscient des limites de son art. Enfin, selon Galien, il est celui qui observe et raisonne d'après la logique d'Aristote[28].

Les historiens modernes ne prennent plus Galien ou Scribonius Largus au mot. Influencés par l'histoire sociale, ils distinguent derrière l'image du médecin idéal (prétention éthique et logique) les contours d'une querelle ou compétition sociale entre catégories de soignants[29],[19].

Moyen-Âge

En Occident médiéval, les premières règlementations concernant la profession médicale (obtention d'une licence) sont celles du Royaume de Sicile au XIIe siècle, sous le règne de Roger II. Dans le reste de l'Europe, avec la création des universités et la croissance urbaine, des soignants, reconnus comme légaux, s'organisent en guildes ou corporations, contre des soignants illégaux dits « empiriques ». Bientôt, ces corporations médicales obtiennent le droit non seulement d'accorder une licence, mais aussi de poursuivre les illégaux ou non-licencié(e)s[30].

L'extraction de la pierre de folie (détail), par Jérôme Bosch (1450-1516).

Selon Vivian Nutton, l'existence d'une règlementation est plus révélatrice d'un pouvoir corporatif ou municipal que de la qualité des soins proposés. Les médecines magiques sont souvent signalées dans les grandes villes ou les cours royales, plus que dans les campagnes. Par exemple, cinq « sorciers » furent appelés pour soigner Charles VI en 1403, et brûlés vif pour cause d'échec[31].

Il n'existait pas de système unique, uniforme partout. Très souvent, ces règlements ne sont que des tentatives locales qui ont du mal à s'appliquer. Les termes désignant les catégories de soignants restent imprécis. Finalement, les médecins lettrés et instruits ne sont que la pointe d'une pyramide professionnelle composée en grande partie d' « empiriques », terme de mépris désignant les illettrés en latin[30],[31].

Henri de Mondeville (1260-1320), chirurgien de Philippe le Bel, écrit dans sa Chirurgie, que le chirurgien lettré est celui qui entre dans « le bercail par les voies fixées d'avance et par les portes », en énumérant ceux qui cherchent à s'y introduire en fraude, comme « larrons, voleurs et traîtres »[32] :

Tous les illettrés, les barbiers, les tireurs de sorts, les trompeurs, les faussaires, les alchimistes, les courtisanes, les entremetteuses, les accoucheuses, les vieilles femmes, les juifs convertis et les sarrasins (...) [et aussi] les rois, les princes et les prélats, les chanoines, les curés, les religieux, les ducs, les nobles et les bourgeois qui se mêlent sans science de cures chirurgicales dangereuses.

Un soignant itinérant empirique (circulator , circulateur) est le plus souvent spécialisé (oculiste, opérateur de hernie, arracheur de dents, herboriste, vendeur de remèdes...). Certains sont dotés d'un réel savoir et savoir-faire, d'autres ne sont que des charlatans désignés en France sous le nom d'abuseur, imposteur, coureur (se déplaçant rapidement d'une localité à l'autre), triacleur..[33].

Âge classique

Il n'existe pas de séparation nette entre médecine médiévale et médecine pré-moderne[34]. Après la Renaissance, les soignants légaux en profession organisée sont le médecin, le chirurgien et l'apothicaire, le premier cherche à dominer les deux autres, car c'est le seul à passer par l'Université. Il y a aussi les « demi-frères » que sont les barbiers pour les chirurgiens et les épiciers-droguistes pour les apothicaires, qui leur sont plus ou moins séparés[35].

Ces différentes catégories sont en conflit permanent pour délimiter leur sphère d'action respective, mais elles s'unissent contre leur ennemi commun : l'empirique que Furetière (1619-1688) définit ainsi : « L'empirique, c'est un médecin qui se vante d'avoir quelques secrets fondés sur l'expérience et qui ne s'attache pas à la méthode ordinaire de guérir ». Pour Nicolas de Blégny (1652-1720) médecin du roi, la méthode ordinaire c'est la pratique légitime des gens gradués, alors que l'empirisme constitue un exercice illégal de la médecine[35].

Empiriques et charlatans

Parmi les empiriques, il y d'abord les personnes charitables (curés, religieux, dames charitables...) qui s'efforcent de pallier le manque de soignants dans les milieux populaires à la ville et à la campagne. Puis il y a tous ceux qui font métier de soigner (guérisseurs, rebouteux, toucheurs, jugeurs d'eaux - pratiquants de l'uroscopie -, panseurs...). Certains métiers favorisent une activité annexe d'art de guérir, par puissance symbolique (forgeron, menuisier, épicier, bourreau...) ou par savoir de proximité (le paysan qui soigne ses bêtes, le maréchal-ferrant...). L'empirisme implique souvent le secret : un don, un produit, une recette ou une technique, dont la réputation est acquise après un premier succès, et qui se transmet au sein d'une famille (guérisseur de père en fils)[36].

La médecine ordinaire officielle, c'est alors la médecine galénique, mais le fossé n'est pas si grand entre les soins officiels et les soins empiriques. Médecins et guérisseurs empruntent à un savoir commun, largement diffusé depuis l'invention de l'imprimerie ; la médecine domestique (celle de la mère ou du chef de famille) et l'automédication sont largement répandues, là où les soignants professionnels sont trop éloignés ou trop chers[37],[38].

Pour la médecine officielle, il n'y a pas de différence fondamentale entre l'empirique et le charlatan, sinon que le terme charlatan comporte une nuance encore plus péjorative. Selon Furetière, le charlatan est[35] :

« Un faux médecin qui monte sur le théâtre en place publique pour vendre de la thériaque et autres drogues, et qui amasse [réunit autour de lui] le petit peuple par des tours de passe-passe et des bouffonneries pour en avoir plus facilement le débit [en soutirer de l'argent] ».

Malgré ce, le charlatan reste l'ultime recours, et l'exemple de Louis XIV se retrouve à tous les niveaux de la société. Selon les Mémoires de Saint-Simon, le 28 août 1715, quatre jours avant la mort du roi [37] :

« Une espèce de manant provençal fort grossier apprit l'extrémité du roi en chemin de Marseille à Paris, et vint ce matin-ci à Versailles, avec un remède, qui disait-il, guérissait la gangrène. Le roi était si mal et les médecins tellement à bout, qu'ils y consentirent sans difficultés (...) on donna donc au roi dix gouttes de cet élixir dans du vin d'Alicante (...) Le surlendemain on lui donna du remède du feu abbé Aignan[39] (...) les médecins consentaient à tout, parce qu'il n'y avait plus d'espérance ».

Accusés charlatans

Cependant, que ce soit pour le petit peuple ou les élites, il n'y a pas de consensus sur le meilleur type de soignant. Le savoir galénique universitaire ne garantit pas la qualité ou l'efficacité des soins (médecins jugés par Molière, Mme de Sévigné ou Jean Jacques Rousseau)[37]. En France, en Angleterre ou dans les pays Allemands, les rois et les princes peuvent favoriser des empiriques, des chirurgiens, des apothicaires... considérés comme efficaces ou seulement en vogue, contre l'avis de la Faculté. [40].

La médecine galénique est en effet en déclin critique, face à une médecine « chymique » issue de Paracelse, ou de grandes découvertes anatomiques (André Vésale) et physiologiques (circulation du sang par William Harvey)[41].

En France, les médecins paracelsiens, tels Joseph du Chesne, sont accusés de magie et déshonorés comme charlatans par la Faculté de médecine de Paris (l'un des derniers bastions du galénisme en Europe), mais en tant que médecins du roi, ils sont protégés par Henri IV[42]. Pour ses travaux anatomiques, Vésale (Vesalius en latin) est accusé d'imposture d'être un vesanus (insensé, ou en état de vésanie) par Jacques Dubois[43]. Enfin, Harvey lui même, pour sa découverte de la circulation du sang, est accusé d'être un circulator (charlatan) par Gui Patin[44].

XIXe siècle

Au milieu du XIXe siècle, la revalenta arabica (en) était annoncée comme ayant des vertus réparatrices extraordinaires comme régime empirique pour les invalides; malgré son nom impressionnant et ses nombreux témoignages élogieux, il ne s'agissait en réalité que de farine de lentilles ordinaire, vendue aux crédules plusieurs fois leur prix réel.

Certains remèdes contenaient des substances telles que l'opium, l'alcool et le miel, qui donnaient un soulagement symptomatique mais n'avaient aucune propriété curative. Certains auraient des qualités addictives pour inciter l'acheteur à revenir. Les quelques remèdes efficaces vendus par les charlatans étaient les émétiques (vomitifs), les laxatifs et les diurétiques. Certains ingrédients ont eu des effets médicinaux : les composés du mercure, de l'argent et de l'arsenic peuvent avoir aidé certaines infections et infestations; l'écorce saule contenait de l'acide salicylique, chimiquement étroitement lié à l'aspirine ; et la quinine contenue dans l'écorce des jésuites était un traitement efficace contre le paludisme et d'autres fièvres. Cependant, la connaissance des utilisations et des dosages appropriés était limitée.

En France

Le charlatanisme est défini dans le code de déontologie médicale comme le fait pour un médecin de « proposer à des malades des remèdes illusoires ou insuffisamment éprouvés en les présentant comme salutaires ou sans danger »[1]. Un certain nombre d’infractions permettent de sanctionner le charlatanisme bien qu'il ne fasse pas l’objet d’une incrimination autonome dans le Code pénal[45].

En , Jacques Mézard publie un rapport au nom de la commission d'enquête sur l'influence des mouvements à caractère sectaire dans le domaine de la santé. Ladite commission du Sénat observe « l'existence de dérives thérapeutiques dues à des pratiques commerciales, proches de la charlatanerie, qui exploitent les peurs et les attentes de la population en matière de santé et de bien-être et qui peuvent insidieusement orienter leurs victimes vers des pratiques thérapeutiques souvent dénuées de fondement scientifique, compromettant ainsi leurs chances de guérison. Elle s'inquiète que ces deux phénomènes - dérive sectaire et dérive thérapeutique - en se combinant, cumulent les dangers liés à une forme d'emprise et les risques dus à l'exploitation mercantile de la crédulité de personnes vulnérables[46]. »

En , une tribune signée par 124 médecins et professionnels de santé est publiée dans Le Figaro[47] critiquant les médecines alternatives ou pseudo-médecines, « ces fausses thérapies à l’efficacité illusoire », et en particulier l'homéopathie, rappelant que « l’ordre des médecins tolère des pratiques en désaccord avec son propre Code de déontologie et les pouvoirs publics organisent, voire participent, au financement de certaines de ces pratiques ». Dans une chronique sur France Inter, le journaliste Mathieu Vidard déclare : « En accusant les médecins homéopathes de charlatanisme et en ignorant la fonction humaniste essentielle apportée par ces thérapeutes, les signataires de ce texte se trompent de cible et font courir le risque à des patients de se retrouver vraiment entre les mains de pseudo médecins. On se demande bien quel est l’intérêt d’une tribune aussi péremptoire à l’heure où la médecine allopathique pourrait largement balayer devant sa porte plutôt que d’avoir le mauvais goût de dénigrer le travail de ses confrères[48] ». Il existe néanmoins, comme le rappelle la tribune, un réel danger d'utilisation exclusive de traitements alternatifs, « car leur usage retarde des diagnostics et des traitements nécessaires avec parfois des conséquences dramatiques, notamment dans la prise en charge de pathologies lourdes comme les cancers[47]. » Ainsi en est-il par exemple de la méthode Hamer du nom du médecin allemand condamné pour exercice illégal de la médecine[49].

Sur son site internet[50], la Miviludes met à disposition une série de critères pour identifier les charlatans et leur pseudo-thérapies. Comme le relève Le Figaro, « deux signes doivent alerter. D’abord, le soi-disant thérapeute remet en cause et dénigre les traitements de la médecine conventionnelle, qu’il s’agisse de vaccins ou de médicaments. Ensuite, il vous promet en échange une guérison miraculeuse, en vous expliquant qu’au-delà de la maladie les soins vous apporteront d’innombrables bienfaits évidemment impossibles à mesurer[49]. »

Bibliographie

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  • Vivian Nutton (trad. Alexandre Hasnaoui, préf. Jacques Jouanna), La médecine antique, Paris, Les Belles Lettres, (ISBN 978-2-251-38135-0).
  • Danielle Gourevitch, Le triangle hippocratique dans le monde gréco-romain. Le malade, sa maladie et son médecin. : Le malade, sa maladie et son médecin., Ecole Française de Rome, (ISBN 2-7283-0064-X), partie II, chap. 4 (« L'anti-Hippocrate »).
  • François Lebrun, Médecins, saints et sorciers aux 17e et 18e siècles, Paris, Messidor / Temps Actuels, (ISBN 2-201-01618-6), chap. 4 (« La médecine parallèle : empiriques, conjureurs, saints guérisseurs »).
  • Jacques Léonard, La vie quotidienne du médecin de province au XIXe siècle, Hachette, (ISBN 2-01-002505-9), chap. IV (« Concurrents et confrères »).
  • Jacques Léonard, La médecine entre les pouvoirs et les savoirs, Aubier Montaigne, (ISBN 2-7007-0230-1), chap. IV (« Concurrence du guérissage illégal »).

Notes et références

  1. a et b Article 39 intégré à l’article R. 4127-39 du code de la santé publique.
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  3. (en-US) « Quackery: How Should It Be Defined? | Quackwatch » (consulté le )
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  5. Angell et Kassirer, « Alternative Medicine – The Risks of Untested and Unregulated Remedies », New England Journal of Medicine, vol. 339, no 12,‎ , p. 839–41 (PMID 9738094, DOI 10.1056/NEJM199809173391210)
  6. Cassileth et Yarett, « Cancer quackery: the persistent popularity of useless, irrational 'alternative' treatments. », Oncology, vol. 28, no 8,‎ , p. 754–58 (PMID 22957409)
  7. HAS, « Évaluation des médicaments homéopathiques soumis à la procédure d’enregistrement prévue à l’article L.5121-13 du CSP »
  8. Informations lexicographiques et étymologiques de « Charlatan » dans le Trésor de la langue française informatisé, sur le site du Centre national de ressources textuelles et lexicales
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  47. a et b « L’appel de 124 professionnels de la santé contre les «médecines alternatives» », sur sante.lefigaro.fr, (consulté le )
  48. « Charlatans d’homéopathes ! », sur www.franceinter.fr (consulté le )
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  50. « Santé | Miviludes », sur www.derives-sectes.gouv.fr (consulté le )

Voir aussi

Articles

  • Bénédicte Lavaud-Legendre, « Charlatanisme et droit pénal », Les Tribunes de la santé, Presses de Sciences Po (P.F.N.S.P.), vol. n° 20, no 3,‎ , p. 67-75 (ISSN 1765-8888, résumé, lire en ligne)
  • Nicole Edelman, « Médecins et charlatans au XIXe siècle en France », Les Tribunes de la santé, Presses de Sciences Po (P.F.N.S.P.), vol. n° 55, no 2,‎ , p. 21-27 (ISSN 1765-8888, résumé, lire en ligne)

Articles connexes

Liens externes