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« Élections fédérales canadiennes de 1911 » : différence entre les versions

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Les libéraux de Laurier, après plusieurs années au pouvoir, avaient rencontré de sérieux problèmes au cours de leur dernier mandat. Le débat sur la [[Marine royale canadienne|marine canadienne]] était le plus important de ceux-ci. Laurier, habituellement passé maître dans l'art d'atteindre l'équilibre entre le [[Canada francophone|Canada français]] et le [[Canada anglais]], avait échoué sur cette question et finit par s'aliéner les deux groupes. Le [[Nationalisme québécois|nationaliste]] [[Québec|québécois]] [[Henri Bourassa]] avait claqué la porte du Parti libéral, dégoûté par les politiques du gouvernement qu'il considérait être trop pro-[[Britanniques]]. Beaucoup de [[Canadiens anglais]] en [[Ontario]] et dans les [[provinces maritimes]] trouvaient au contraire que Laurier abandonnait les liens traditionnels du Canada avec le Royaume-Uni.
Les libéraux de Laurier, après plusieurs années au pouvoir, avaient rencontré de sérieux problèmes au cours de leur dernier mandat, surtout lors du débat sur la [[marine canadienne]]. Laurier, habituellement passé maître dans l'art d'atteindre l'équilibre entre le [[Canada français]] et le [[Canada anglais]], avait échoué sur cette question et finit par s'aliéner les deux groupes. Le [[nationalisme québécois|nationaliste]] [[Québec|québécois]] [[Henri Bourassa]] avait claqué la porte du Parti libéral puisqu'il était dégoûté par les politiques du gouvernement, qu'il considérait être trop priche aux [[Britanniques]]. De nombreux Canadiens anglais en [[Ontario]] et dans les [[provinces maritimes]] trouvaient, au contraire, que Laurier abandonnait les liens traditionnels du Canada avec le [[Royaume-Uni]].


La base d'appui des libéraux se déplace vers l'[[Ouest canadien]]. L'Ouest, à la recherche de marchés pour ses produits agricoles, avait longtemps prôné le [[libre-échange]] avec les [[États-Unis]]. La communauté d'affaires du [[Québec]] et de l'[[Ontario]], où l'économie était plutôt basée sur le secteur manufacturier et qui bénéficiait du [[protectionnisme]], y était fortement opposée. Les libéraux, idéologiquement et historiquement grands partisans du libre-échange, décident de faire de la question le point central de leur stratégie électorale et négocient avec les États-Unis un accord de libre-échange sur des produits dits naturels.
La base d'appui des libéraux se déplace vers l'[[Ouest canadien]], qui était à la recherche de marchés pour ses produits agricoles et avait longtemps était pour le [[libre-échange]] avec les [[États-Unis]]. Cependant, les gens d'affaires du Québec et de l'[[Ontario]], où l'économie était plutôt axée sur le secteur manufacturier et bénéficiait du [[protectionnisme]], étaient fortement opposée au libre-échange. Les libéraux, qui étaient depuis longtempd idéologiquement des grands partisans du libre-échange, décident de faire de la question le point central de leur stratégie électorale, et ils négocient avec les États-Unis un accord de libre-échange sur des produits dits naturels.


Toutefois, la campagne se déroule mal pour les libéraux. Les puissants intérêts manufacturiers de [[Toronto]] et [[Montréal]] changent d'allégeance et transfèrent leur financement aux conservateurs. Les tories affirment que le libre-échange minerait la souveraineté canadienne, affaiblirait les liens du Canada avec l'Empire britannique et mènerait à la graduelle annexion du Canada par les États-Unis.
Toutefois, la campagne se déroule mal pour les libéraux. Les puissants intérêts manufacturiers de [[Toronto]] et [[Montréal]] changent d'allégeance et transfèrent leur financement aux conservateurs. Les conservateurs affirment que le libre-échange minerait la souveraineté canadienne, affaiblirait les liens du Canada avec l'[[Empire britannique]] et mènerait à l'annexion éventuelle du Canada par les États-Unis.


L'élection de 1911 est souvent comparée avec l'[[élection fédérale canadienne de 1988|élection fédérale de 1988]], dont l'enjeu principal est, une fois de plus, la question du libre-échange avec les États-Unis. Ironiquement, en [[1988]], les positions des deux partis seront inversées : ce sont les libéraux qui s'opposeront au projet de libre-échange des conservateurs.
L'élection de 1911 est souvent comparée avec l'[[élection fédérale canadienne de 1988|élection fédérale de 1988]], dont l'enjeu principal était encore la question du libre-échange avec les États-Unis. Ironiquement, en [[1988]], les positions des deux partis seront inversées, et les libéraux s'opposaient maintenant au projet de libre-échange des conservateurs.


== Résultats ==
== Résultats ==

Version du 3 avril 2021 à 19:04

Élection fédérale
canadienne de 1911
Type d’élection Élection législative fédérale
Postes à élire 221 sièges de la Chambre des communes
Parti conservateur – Robert Laird Borden
Voix 632 539
48,56 %
en augmentation 2,4
Sièges obtenus 132 en augmentation 47
Parti libéral – Wilfrid Laurier
Voix 596 871
45,82 %
en diminution 3,1
Sièges obtenus 85 en diminution 48
Résultats par province
Carte
Sièges à la Chambre des communes
Diagramme
Premier ministre
Sortant Élu
Wilfrid Laurier
Libéral
Robert Laird Borden
Conservateur

L'élection fédérale canadienne de 1911, soit la 12e élection générale depuis la confédération canadienne de 1867, se déroule le dans le but d'élire les députés de la 12e législature à la Chambre des communes du Canada. Elle marque la fin de quinze ans de gouvernement sous le Parti libéral de Wilfrid Laurier. L'élection était une confrontation sur les enjeux du libre-échange avec les États-Unis et de la création d'une marine canadienne. Le Parti conservateur remporte l'élection et forme un gouvernement majoritaire sous Robert Borden.

Contexte

Les libéraux de Laurier, après plusieurs années au pouvoir, avaient rencontré de sérieux problèmes au cours de leur dernier mandat, surtout lors du débat sur la marine canadienne. Laurier, habituellement passé maître dans l'art d'atteindre l'équilibre entre le Canada français et le Canada anglais, avait échoué sur cette question et finit par s'aliéner les deux groupes. Le nationaliste québécois Henri Bourassa avait claqué la porte du Parti libéral puisqu'il était dégoûté par les politiques du gouvernement, qu'il considérait être trop priche aux Britanniques. De nombreux Canadiens anglais en Ontario et dans les provinces maritimes trouvaient, au contraire, que Laurier abandonnait les liens traditionnels du Canada avec le Royaume-Uni.

La base d'appui des libéraux se déplace vers l'Ouest canadien, qui était à la recherche de marchés pour ses produits agricoles et avait longtemps était pour le libre-échange avec les États-Unis. Cependant, les gens d'affaires du Québec et de l'Ontario, où l'économie était plutôt axée sur le secteur manufacturier et bénéficiait du protectionnisme, étaient fortement opposée au libre-échange. Les libéraux, qui étaient depuis longtempd idéologiquement des grands partisans du libre-échange, décident de faire de la question le point central de leur stratégie électorale, et ils négocient avec les États-Unis un accord de libre-échange sur des produits dits naturels.

Toutefois, la campagne se déroule mal pour les libéraux. Les puissants intérêts manufacturiers de Toronto et Montréal changent d'allégeance et transfèrent leur financement aux conservateurs. Les conservateurs affirment que le libre-échange minerait la souveraineté canadienne, affaiblirait les liens du Canada avec l'Empire britannique et mènerait à l'annexion éventuelle du Canada par les États-Unis.

L'élection de 1911 est souvent comparée avec l'élection fédérale de 1988, dont l'enjeu principal était encore la question du libre-échange avec les États-Unis. Ironiquement, en 1988, les positions des deux partis seront inversées, et les libéraux s'opposaient maintenant au projet de libre-échange des conservateurs.

Résultats

Pays

Parti Chef # de
candidats
Sièges Voix
1908 Élus Diff. # % Diff.
     Conservateur 1 Robert Borden 208 82 131 +59,8 % 625 697 48,03 % +3,08 %
     Libéral-conservateur 2 3 1 -66,7 % 6 842 0,53 % -0,74 %
     Libéral ² Wilfrid Laurier 214 133 85 -36,1 % 596 871 45,82 % -3,05 %
     Conservateur indépendant 3 - 3 12 499 0,96 % +0,50 %
     Travailliste 3 1 1 - 12 101 0,93 % +0,04 %
     Inconnu 10 - - - 25 857 1,98 % +0,83 %
     Indépendant 12 1 - -100 % 10 346 0,79 % -0,65 %
     Socialiste 6 - - - 4 574 0,35 % -0,17 %
     Nationaliste-conservateur ³ 2 * - * 4 399 0,34 % *
     Nationaliste 1 * - * 3 533 0,27 % *
Total 461 220 221 +0,5 % 1 302 719 100 %
Sources : http://www.elections.caHistorique des circonscriptions depuis 1867

Notes :

* N'a pas présenté de candidats lors de l'élection précédente.

1 Un candidat conservateur élu sans opposition en Ontario.

² Un candidat libéral élu sans opposition en Ontario ; deux candidats libéraux élus sans opposition au Québec.

³ Deux candidats se présentent sans succès sous la bannière « Nationaliste-conservateur » Dans les deux cas ils sont les seuls candidats opposés au candiats libéraux, il semblerait donc qu'ils soient les candidats du Parti conservateur.

Par province

Parti C-B AB SK MB ON QC N-B N-É ÎPE YK Total
     Conservateur Sièges : 7 1 1 8 71 26 5 9 2 1 131
     Voix (%) : 58,7 38,5 39,0 51,9 53,5 44,1 43,6 44,5 51,1 60,8 48,0
     Libéral Sièges : - 6 9 2 13 36 8 9 2 - 85
     Voix (%) : 37,7 53,3 59,4 44,8 41,2 44,6 47,7 55,2 48,9 39,2 45,8
     Conservateur indépendant Sièges : 1 2 3
     Voix (%) : 1,5 1,6 1,0
     Travailliste Sièges : - 1 1
     Voix (%) : 0,1 3,6 0,9
     Libéral-conservateur Sièges : - 1 1
     Voix (%) : 4,1 0,8 0,5
Total sièges 7 7 10 10 86 65 13 18 4 1 221
Partis n'ayant remporté aucun siège :
     Inconnu Voix (%) : 1,0 2,1 2,6 8,7 2,0
     Indépendant Voix (%) : 3,1 1,6 0,3 0,5 1,2 0,3 0,8
     Socialiste Voix (%) : 3,7 3,0 0,2 0,1 0,4
     Nationaliste-conservateur Vote (%): 0,3 1,0 0,3
     Nationaliste Voix (%) : 1,1 0,3

Source

Références de la source originale