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Le '''Statut de Westminster de 1931''' (officiellement la '''Loi de 1931 visant à donner effet à des résolutions adoptées lors des conférences impériales de 1926 et 1930'''), adopté le {{date|11|décembre|1931}}, est une [[loi]] du [[Royaume-Uni]] reconnaissant la souveraineté externe de tous les [[dominion]]s de l'[[Empire britannique]] : l'[[Australie]] (ratifié le {{date-|9 octobre 1942}}, rétroactivement au {{date-|3 septembre 1939}}), le [[Canada]] (ratifié le {{date-|11 décembre 1931}}), l'[[État libre d'Irlande|Irlande]], la [[Dominion de Nouvelle-Zélande|Nouvelle-Zélande]] (ratifié le {{date-|25 novembre 1947}}), [[Dominion de Terre-Neuve|Terre-Neuve]] (jamais ratifié, son statut de dominion fut révoqué à sa demande le {{date-|30 janvier 1934}}) et l'[[Union d'Afrique du Sud|Afrique du Sud]] (ratifié le {{date-|22 août 1934}}). Le Statut de Westminster reconnait la [[déclaration Balfour de 1926]] et la [[Conférence impériale (Empire britannique)|conférence impériale de 1930]], qui elles-mêmes reconnaissaient la souveraineté des dominions en matière de législation et de politique étrangère.
Le '''Statut de Westminster de 1931''' (officiellement la '''Loi de 1931 visant à donner effet à des résolutions adoptées lors des conférences impériales de 1926 et 1930'''), adopté le {{date|11|décembre|1931}}, est une [[loi]] du [[Royaume-Uni]] reconnaissant la souveraineté externe de tous les [[dominion]]s de l'[[Empire britannique]] : l'[[Australie]] (ratifié le {{date-|9 octobre 1942}}, rétroactivement au {{date-|3 septembre 1939}}), le [[Canada]] (ratifié le {{date-|11 décembre 1931}}), l'[[État libre d'Irlande|Irlande]], la [[Dominion de Nouvelle-Zélande|Nouvelle-Zélande]] (ratifié le {{date-|25 novembre 1947}}), [[Dominion de Terre-Neuve|Terre-Neuve]] (jamais ratifié, son statut de dominion fut révoqué à sa demande le {{date-|30 janvier 1934}}) et l'[[Union d'Afrique du Sud|Afrique du Sud]] (ratifié le {{date-|22 août 1934}}). Le Statut de Westminster reconnait la [[déclaration Balfour de 1926]] et la [[Conférence impériale (Empire britannique)|conférence impériale de 1930]], qui elles-mêmes reconnaissaient la souveraineté des dominions en matière de législation et de politique étrangère.


== Conséquences ==
== Conséquences ==
L'Australie et la Nouvelle-Zélande tardèrent à ratifier le Statut pour la simple raison que leurs gouvernements n'en voyaient pas l'utilité (ils avaient déjà acquis une large souveraineté, en devenant des [[dominion]]s), et rechignaient à affaiblir leurs liens avec le Royaume-Uni. Ainsi, par exemple, la Nouvelle-Zélande qui obtint le droit d'affirmer sa souveraineté externe en 1931, choisit de ratifier la loi qu'en 1947, soit quarante ans après acquis le statut de dominion. ''[[Te Ara Encyclopedia of New Zealand|Te Ara]]'', l'[[encyclopédie]] créée par le ministère de la Culture néo-zélandais, fait remarquer qu'au lendemain de la [[Seconde Guerre mondiale]] « la plupart des Néo-Zélandais ne souhaitaient pas qu’il y ait une citoyenneté spécifiquement néo-zélandaise, et voulaient rester des sujets britanniques exclusivement » <ref>{{en}} [http://www.teara.govt.nz/NewZealanders/NewZealandPeoples/Citizenship/2/en David Green, « Citizenship »], ''Te Ara'', 21 septembre 2007</ref>. Ce n’est d’ailleurs qu’en [[1977]] que le Parlement néo-zélandais adopta une loi (''Citizenship Act 1977'') qui retira aux Néo-Zélandais le statut de « sujets britanniques ».


Le Statut a plusieurs conséquences notables. À la suite de sa ratification, le gouvernement britannique ne peut plus légiférer pour un dominion, sauf à la demande et avec l'accord de ce dernier. Les dominions voient leur souveraineté s’accroitre, mais ils ne peuvent toutefois modifier leur Constitution sans l'accord du Parlement britannique. Les dominions acquièrent le droit d'adopter des lois contraires à la législation britannique.
L'Australie et la Nouvelle-Zélande tardèrent à ratifier le Statut pour la simple raison que leurs gouvernements n'en voyaient pas l'utilité (ils avaient déjà acquis une large souveraineté, en devenant des [[dominion]]s), et rechignaient à affaiblir leurs liens avec le Royaume-Uni. Ainsi, par exemple, la Nouvelle-Zélande qui obtint le droit d'affirmer sa souveraineté externe en 1931, choisit de ratifier la loi qu'en 1947, soit quarante ans après acquis le statut de dominion. [[Te Ara Encyclopedia of New Zealand|''Te Ara'']], l'[[encyclopédie]] créée par le ministère de la Culture néo-zélandais, fait remarquer qu'au lendemain de la [[Seconde Guerre mondiale]] « la plupart des Néo-Zélandais ne souhaitaient pas qu’il y ait une citoyenneté spécifiquement néo-zélandaise, et voulaient rester des sujets britanniques exclusivement » <ref>{{en}} [http://www.teara.govt.nz/NewZealanders/NewZealandPeoples/Citizenship/2/en David Green, « Citizenship »], ''Te Ara'', 21 septembre 2007</ref>. Ce n’est d’ailleurs qu’en [[1977]] que le Parlement néo-zélandais adopta une loi (''Citizenship Act 1977'') qui retira aux Néo-Zélandais le statut de « sujets britanniques ».

Le Statut a plusieurs conséquences notables. À la suite de sa ratification, le gouvernement britannique ne peut plus légiférer pour un dominion, sauf à la demande et avec l'accord de ce dernier. Les dominions voit leur souveraineté s’accroitre, mais ils ne peuvent toutefois modifier leur Constitution sans l'accord du Parlement britannique. Les dominions acquièrent le droit d'adopter des lois contraires à la législation britannique.


Le Statut eut également pour conséquence de créer de nouvelles couronnes distinctes de celle du [[Royaume-Uni]]. Le roi [[George V du Royaume-Uni|George V]] demeura roi de chacun des dominions, mais son titre pour chaque dominion devint juridiquement distinct. Ainsi, par exemple, sa couronne en tant que [[monarchie en Australie|roi de l'Australie]] devint officiellement distincte de sa couronne en tant que [[monarchie britannique|roi du Royaume-Uni]]. Depuis le Statut de Westminster, l'héritier de la couronne britannique hérite également des couronnes canadienne, sud-africaine (jusqu'à l'abolition de la monarchie en 1961), australienne et néo-zélandaise, et toute modification de l'ordre de succession au trône requiert l'assentiment des parlements de chacun de ces pays. (Ainsi, par exemple, le parlement britannique ne pourrait pas modifier l'[[Acte d'établissement]] de [[1701]] sans l'accord des [[Royaume du Commonwealth|royaumes du Commonwealth]].) Lors de l'abdication controversée du roi [[Édouard VIII du Royaume-Uni|Édouard VIII]] en [[1936]], les dominions furent consultés.
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Il y a aujourd'hui quinze [[Royaume du Commonwealth|royaumes du Commonwealth]], et l'accord de chacun d'entre eux est nécessaire à toute modification des lois de succession au trône.
Il y a aujourd'hui quinze [[Royaume du Commonwealth|royaumes du Commonwealth]], et l'accord de chacun d'entre eux est nécessaire à toute modification des lois de succession au trône.

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Version du 11 décembre 2021 à 11:07

Statut de Westminster de 1931

Présentation
Titre Loi de 1931 visant à donner effet à des résolutions adoptées lors des conférences impériales de 1926 et 1930 ; 22 & 23 George V, ch. 4 (R.U.)
Pays Drapeau de l'Empire britannique Empire britannique
Type Loi du Parlement
Branche Droit constitutionnel
Adoption et entrée en vigueur
Promulgation 11 décembre 1931

Lire en ligne

(en) Lire sur le site des lois britanniques

Le Statut de Westminster de 1931 (officiellement la Loi de 1931 visant à donner effet à des résolutions adoptées lors des conférences impériales de 1926 et 1930), adopté le , est une loi du Royaume-Uni reconnaissant la souveraineté externe de tous les dominions de l'Empire britannique : l'Australie (ratifié le , rétroactivement au ), le Canada (ratifié le ), l'Irlande, la Nouvelle-Zélande (ratifié le ), Terre-Neuve (jamais ratifié, son statut de dominion fut révoqué à sa demande le ) et l'Afrique du Sud (ratifié le ). Le Statut de Westminster reconnait la déclaration Balfour de 1926 et la conférence impériale de 1930, qui elles-mêmes reconnaissaient la souveraineté des dominions en matière de législation et de politique étrangère.

Conséquences

L'Australie et la Nouvelle-Zélande tardèrent à ratifier le Statut pour la simple raison que leurs gouvernements n'en voyaient pas l'utilité (ils avaient déjà acquis une large souveraineté, en devenant des dominions), et rechignaient à affaiblir leurs liens avec le Royaume-Uni. Ainsi, par exemple, la Nouvelle-Zélande qui obtint le droit d'affirmer sa souveraineté externe en 1931, choisit de ratifier la loi qu'en 1947, soit quarante ans après acquis le statut de dominion. Te Ara, l'encyclopédie créée par le ministère de la Culture néo-zélandais, fait remarquer qu'au lendemain de la Seconde Guerre mondiale « la plupart des Néo-Zélandais ne souhaitaient pas qu’il y ait une citoyenneté spécifiquement néo-zélandaise, et voulaient rester des sujets britanniques exclusivement » [1]. Ce n’est d’ailleurs qu’en 1977 que le Parlement néo-zélandais adopta une loi (Citizenship Act 1977) qui retira aux Néo-Zélandais le statut de « sujets britanniques ».

Le Statut a plusieurs conséquences notables. À la suite de sa ratification, le gouvernement britannique ne peut plus légiférer pour un dominion, sauf à la demande et avec l'accord de ce dernier. Les dominions voient leur souveraineté s’accroitre, mais ils ne peuvent toutefois modifier leur Constitution sans l'accord du Parlement britannique. Les dominions acquièrent le droit d'adopter des lois contraires à la législation britannique.

Le Statut eut également pour conséquence de créer de nouvelles couronnes distinctes de celle du Royaume-Uni. Le roi George V demeura roi de chacun des dominions, mais son titre pour chaque dominion devint juridiquement distinct. Ainsi, par exemple, sa couronne en tant que roi de l'Australie devint officiellement distincte de sa couronne en tant que roi du Royaume-Uni. Depuis le Statut de Westminster, l'héritier de la couronne britannique hérite également des couronnes canadienne, sud-africaine (jusqu'à l'abolition de la monarchie en 1961), australienne et néo-zélandaise, et toute modification de l'ordre de succession au trône requiert l'assentiment des parlements de chacun de ces pays. (Ainsi, par exemple, le parlement britannique ne pourrait pas modifier l'Acte d'établissement de 1701 sans l'accord des royaumes du Commonwealth.) Lors de l'abdication controversée du roi Édouard VIII en 1936, les dominions furent consultés.

Il y a aujourd'hui quinze royaumes du Commonwealth, et l'accord de chacun d'entre eux est nécessaire à toute modification des lois de succession au trône.

Notes et références

  1. (en) David Green, « Citizenship », Te Ara, 21 septembre 2007

Liens externes

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