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=== Éveil et formation politique ===
=== Éveil et formation politique ===
Pierre Mouterde est né le {{Date de naissance|24|6|1951|âge=}} à [[Metz]] dans une famille peu politisée et marquée par un héritage [[chrétien]], proche du personnalisme d'[[Emmanuel Mounier]]. Alors qu'il est au [[Lycée en France|lycée]], ce sont les évènements de [[mai 68]] qui lui font prendre conscience de la [[lutte des classes]] et de la puissance de l'action [[politique]] de [[Gauche (politique)|gauche]]<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Stéphane Chalifour|directeur1=oui|auteur2=Judith Trudeau|directeur2=oui|auteur3=Marcos Ancelovici|auteur4=Pierre Mouterde|titre=Une gauche en commun. Dialogue sur l'anarchisme et le socialisme|passage=18|lieu=Montréal|éditeur=[[Écosociété]]|date=avril 2019|pages totales=262|isbn=978-2-89719-507-6|consulté le=31 mai 2022|extrait=Le Lycéen de 17 ans y voit, du point de vue politique et existentiel, [...] son « acte de naissance ». Fasciné par la puissance de l'action collective et par la force du mouvement qui se déploie alors dans les grandes villes de France, il y découvre la lutte des classes et la nature conflictuelle du politique.|commentaire=}}</ref>{{,}}<ref>{{Article|langue=fr|auteur1=[[Philippe Corcuff]]|prénom1=|nom1=|titre=Comment la critique du « politically correct » nous enfonce dans le brouillard|périodique=[[À bâbord!]]|numéro=85|date=2020|issn=1710-209X|issn2=1710-2103|lire en ligne=https://www.erudit.org/fr/revues/babord/2020-n85-babord05918/95268ac/|consulté le=2022-05-31|pages=26}}</ref>. Quelques années plus tard, tandis que Mouterde est en [[classe préparatoire aux grandes écoles]], il milite à la [[Ligue communiste révolutionnaire|Ligue Communiste Révolutionnaire]], dont les idées maintiennent un climat de contestation et de rébellion post mai 68.
<s>Pierre Mouterde est né le {{Date de naissance|24|6|1951|âge=}} à [[Metz]] dans une famille peu politisée et marquée par un héritage [[chrétien]], proche du personnalisme d'[[Emmanuel Mounier]]. Alors qu'il est au [[Lycée en France|lycée]], ce sont les évènements de [[mai 68]] qui lui font prendre conscience de la [[lutte des classes]] et de la puissance de l'action [[politique]] de [[Gauche (politique)|gauche]]{{,}}<ref>{{Article|langue=fr|auteur1=[[Philippe Corcuff]]|prénom1=|nom1=|titre=Comment la critique du « politically correct » nous enfonce dans le brouillard|périodique=[[À bâbord!]]|numéro=85|date=2020|issn=1710-209X|issn2=1710-2103|lire en ligne=https://www.erudit.org/fr/revues/babord/2020-n85-babord05918/95268ac/|consulté le=2022-05-31|pages=26}}</ref>. Quelques années plus tard, tandis que Mouterde est en [[classe préparatoire aux grandes écoles]], il milite à la [[Ligue communiste révolutionnaire|Ligue Communiste Révolutionnaire]], dont les idées maintiennent un climat de contestation et de rébellion post mai 68.</s>


En [[1973 en France|1973]], après avoir terminé une thèse de maîtrise en philosophie à l'[[Université Paris-Nanterre]], il part s'installer à [[Québec (ville)|Québec]] dans un pays marqué par la [[crise d'Octobre]] et agité par d'importantes [[Syndicalisme au Québec|mobilisations syndicales]]<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Stéphane Chalifour|directeur1=oui|auteur2=Judith Trudeau|directeur2=oui|auteur3=Marcos Ancelovici|auteur4=Pierre Mouterde|titre=Une gauche en commun. Dialogue sur l'anarchisme et le socialisme|passage=19|lieu=Montréal|éditeur=[[Écosociété]]|date=avril 2019|pages totales=262|isbn=978-2-89719-507-6|consulté le=31 mai 2022|commentaire=}}</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|auteur1=Patrick Guillaudat|directeur1=oui|auteur2=Pierre Mouterde|directeur2=oui|préface=Franck Gaudichaud|titre=Hugo Chávez et la révolution bolivarienne|sous-titre=promesses et défis d'un processus de changement social|lieu=Ville Mont-Royal|éditeur=M éditeur|collection=Mouvements|date=3 janvier 2012|pages totales=280|isbn=978-2-923986-53-1|isbn2=2-923986-53-9|isbn3=2-923986-53-9|extrait=Tous deux [Mouterde et Guillaudat] fins connaisseurs du terrain et des réalités sociales qu’ils explorent, ne se contentent pas de « commenter » à distance, car ils parcourent la région depuis plus de quatre décennies, [...] échangeant avec nombre de militant.e.s des mouvements populaires latino-américains, tout en étant investis syndicalement et/ou au plan associatif et intellectuel au Québec pour l’un et en France pour l’autre.}}</ref>. Une décennie plus tard, il finalise une seconde thèse de maîtrise en [[sciences des religions]] à l'[[Université Laval]], dans laquelle il livre une analyse critique des raisons sociologiques du succès de [[Mère Teresa]] en [[Inde]].
<s>En [[1973 en France|1973]], après avoir terminé une thèse de maîtrise en philosophie à l'[[Université Paris-Nanterre]], il part s'installer à [[Québec (ville)|Québec]] dans un pays marqué par la [[crise d'Octobre]] et agité par d'importantes [[Syndicalisme au Québec|mobilisations syndicales]]{{,}}. Une décennie plus tard, il finalise une seconde thèse de maîtrise en [[sciences des religions]] à l'[[Université Laval]], dans laquelle il livre une analyse critique des raisons sociologiques du succès de [[Mère Teresa]] en [[Inde]].</s>


En [[1993 au Québec|1993]], après plusieurs séjours au [[Chili]], il mène à terme une thèse de doctorat en sociologie à l'[[Université du Québec à Montréal]] sur les luttes de classes et mouvements sociaux au Chili sous la [[dictature militaire d'Augusto Pinochet]] : ce travail universitaire va par la suite l'aider à publier, en collaboration avec Patrick Guillaudat, un livre synthèse intitulé ''Les Mouvements sociaux au Chili de 1973 à 1993'' (1995), également traduit en espagnol<ref name=":0">{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Stéphane Chalifour|directeur1=oui|auteur2=Judith Trudeau|directeur2=oui|auteur3=Marcos Ancelovici|auteur4=Pierre Mouterde|titre=Une gauche en commun. Dialogue sur l'anarchisme et le socialisme|passage=21|lieu=Montréal|éditeur=[[Écosociété]]|date=avril 2019|pages totales=262|isbn=978-2-89719-507-6}}</ref>.
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Pierre Mouterde est né le {{Date de naissance|24|6|1951|âge=}} à [[Metz]] dans une famille peu politisée et marquée par un héritage [[chrétien]], proche du personnalisme d'[[Emmanuel Mounier]]<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Stéphane Chalifour|directeur1=oui|auteur2=Judith Trudeau|directeur2=oui|auteur3=Marcos Ancelovici|auteur4=Pierre Mouterde|titre=Une gauche en commun. Dialogue sur l'anarchisme et le socialisme|passage=18|lieu=Montréal|éditeur=[[Écosociété]]|date=avril 2019|pages totales=262|isbn=978-2-89719-507-6|consulté le=31 mai 2022|extrait=Le Lycéen de 17 ans y voit, du point de vue politique et existentiel, [...] son « acte de naissance ». Fasciné par la puissance de l'action collective et par la force du mouvement qui se déploie alors dans les grandes villes de France, il y découvre la lutte des classes et la nature conflictuelle du politique.|commentaire=}}</ref>. Après s'être éveillé , alors qu'il était [[Lycée en France|lycéen]], au pouvoir de la politique dans le sillage des événements de [[mai 1968]], et après avoir milité à la [[Ligue communiste révolutionnaire|Ligue Communiste Révolutionnaire]] puis au Groupe Marxiste Révolutionnaire, il participe à la lutte [[Antimilitarisme|antimilitariste]] dans son pays d'origine en [[1977 en France|1977]], avant de s'investir dans la lutte syndicale enseignante au Québec, notamment en [[1983 au Québec|1983]] lorsqu'il est co-représentant 40 de la [[Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec|Fédération nationale des enseignants et enseignantes du Québec]] pour le Syndicat des enseignantes et des enseignants du Collège Lasalle<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Stéphane Chalifour|directeur1=oui|auteur2=Judith Trudeau|directeur2=oui|auteur3=Marcos Ancelovici|auteur4=Pierre Mouterde|titre=Une gauche en commun. Dialogue sur l'anarchisme et le socialisme|passage=19-20|lieu=Montréal|éditeur=[[Écosociété]]|date=avril 2019|pages totales=262|isbn=978-2-89719-507-6}}</ref>.

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En [[1973 en France|1973]], après avoir terminé une thèse de maîtrise en philosophie à l'[[Université Paris-Nanterre]], consistant en une critique [[Marxisme|marxiste]] des théories économiques de [[Paul Samuelson]], puis finalisé une thèse de maîtrise en [[sciences des religions]] à l'[[Université Laval]] en 1983, soit une analyse critique des raisons sociologiques du succès de [[Mère Teresa|Mère Térésa]] en [[Inde]], Mouterde mène à terme une thèse de doctorat en sociologie à l'[[Université du Québec à Montréal]] en [[1993 au Québec|1993]] sur les [[Lutte des classes|luttes de classes]] et mouvements sociaux au [[Chili]] de [[Augusto Pinochet]]<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Stéphane Chalifour|directeur1=oui|auteur2=Judith Trudeau|directeur2=oui|auteur3=Marcos Ancelovici|auteur4=Pierre Mouterde|titre=Une gauche en commun. Dialogue sur l'anarchisme et le socialisme|passage=19|lieu=Montréal|éditeur=[[Écosociété]]|date=avril 2019|pages totales=262|isbn=978-2-89719-507-6|consulté le=31 mai 2022|commentaire=}}</ref>{{,}}<ref name=":0">{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Stéphane Chalifour|directeur1=oui|auteur2=Judith Trudeau|directeur2=oui|auteur3=Marcos Ancelovici|auteur4=Pierre Mouterde|titre=Une gauche en commun. Dialogue sur l'anarchisme et le socialisme|passage=21|lieu=Montréal|éditeur=[[Écosociété]]|date=avril 2019|pages totales=262|isbn=978-2-89719-507-6}}</ref>.


=== Carrière et engagement militant ===
=== Carrière et engagement militant ===
Pierre Mouterde devient professeur de philosophie au [[Cégep Limoilou]] en [[janvier 1975]] et milite pour le Groupe marxiste révolutionnaire, bien ancré dans le milieu de l’éducation québécois. Deux ans plus tard, il repart en France afin d'effectuer son [[Service militaire en France|service militaire]], alors obligatoire, puis anime un [[Comités de soldats|comité de soldats]] à [[Briançon]] après avoir été muté pour indiscipline dans un régiment de [[chasseurs alpins]] : en [[1980 en France|1980]], Mouterde en fait d'ailleurs le récit dans son premier livre, publié sous le pseudonyme de Nicolas Siterre, ''Une année dans le kaki'', participant ainsi à la lutte [[Antimilitarisme|antimilitariste]] dans son pays d'origine<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Stéphane Chalifour|directeur1=oui|auteur2=Judith Trudeau|directeur2=oui|auteur3=Marcos Ancelovici|auteur4=Pierre Mouterde|titre=Une gauche en commun. Dialogue sur l'anarchisme et le socialisme|passage=19-20|lieu=Montréal|éditeur=[[Écosociété]]|date=avril 2019|pages totales=262|isbn=978-2-89719-507-6}}</ref>.
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En plus d'articles de presse parus dans ''[[Le Soleil (Québec)|Le Soleil]]'', ''[[La Presse (Montréal)|La Presse]]'' ou [[Le Devoir|''Le Devoir'']], couvrant, par exemple, le mouvement [[Féminisme|féministe]] «&nbsp;populaire&nbsp;» à [[Santiago]] ou les luttes des [[Mapuches]] au sud du [[Rio Biobío]], Mouterde publie deux autre fois sous le pseudonyme de Nicolas Siterre, avec ''Lettres du sud de l'Amérique'' (1987) et ''Un automne à Santiago'' (1988)<ref name=":0" />.
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Version du 18 janvier 2023 à 19:14

Pierre Mouterde, né le à Metz (France), est un auteur et essayiste québécois[1]. Professeur de philosophie au Cégep Limoilou de 1975 à 2011, membre fondateur de Québec Solidaire via l’Union des Forces Progressistes, il est notamment à l'origine de la revue À Bâbord! et du média alternatif Presse-toi à gauche[2]. Également sociologue, spécialisé dans l'étude des mouvements sociaux en Amérique latine, et journaliste indépendant, il explore les potentiels émancipateurs de l'action politique de gauche ainsi que ses défis contemporains en écrivant entre autres pour Le Devoir, La Presse, Le Soleil, Politis et Relations[3]. Il est à ce titre auteur de plusieurs essais, tels que Quand l'utopie ne désarme pas (2002), Repenser l'action politique de gauche (2005), Pour une philosophie de l'action et de l'émancipation (2009), et Les stratèges romantiques (2017)[4],[5].

Pierre Mouterde
Pierre Mouterde en mai 2022
Biographie
Naissance
(72 ans)
Metz (France)
Pseudonyme
Nicolas Siterre
Nationalité
Formation
Activités
Autres informations
A travaillé pour
Cégep Limoilou ( - )Voir et modifier les données sur Wikidata
Parti politique
Influencé par
Site web

Parcours

Éveil et formation politique

Pierre Mouterde est né le à Metz dans une famille peu politisée et marquée par un héritage chrétien, proche du personnalisme d'Emmanuel Mounier. Alors qu'il est au lycée, ce sont les évènements de mai 68 qui lui font prendre conscience de la lutte des classes et de la puissance de l'action politique de gauche,[6]. Quelques années plus tard, tandis que Mouterde est en classe préparatoire aux grandes écoles, il milite à la Ligue Communiste Révolutionnaire, dont les idées maintiennent un climat de contestation et de rébellion post mai 68.

En 1973, après avoir terminé une thèse de maîtrise en philosophie à l'Université Paris-Nanterre, il part s'installer à Québec dans un pays marqué par la crise d'Octobre et agité par d'importantes mobilisations syndicales,. Une décennie plus tard, il finalise une seconde thèse de maîtrise en sciences des religions à l'Université Laval, dans laquelle il livre une analyse critique des raisons sociologiques du succès de Mère Teresa en Inde.

En 1993, après plusieurs séjours au Chili, il mène à terme une thèse de doctorat en sociologie à l'Université du Québec à Montréal sur les luttes de classes et mouvements sociaux au Chili sous la dictature militaire d'Augusto Pinochet : ce travail universitaire va par la suite l'aider à publier, en collaboration avec Patrick Guillaudat, un livre synthèse intitulé Les Mouvements sociaux au Chili de 1973 à 1993 (1995), également traduit en espagnol.

Pierre Mouterde est né le à Metz dans une famille peu politisée et marquée par un héritage chrétien, proche du personnalisme d'Emmanuel Mounier[7]. Après s'être éveillé , alors qu'il était lycéen, au pouvoir de la politique dans le sillage des événements de mai 1968, et après avoir milité à la Ligue Communiste Révolutionnaire puis au Groupe Marxiste Révolutionnaire, il participe à la lutte antimilitariste dans son pays d'origine en 1977, avant de s'investir dans la lutte syndicale enseignante au Québec, notamment en 1983 lorsqu'il est co-représentant 40 de la Fédération nationale des enseignants et enseignantes du Québec pour le Syndicat des enseignantes et des enseignants du Collège Lasalle[8].

En parallèle de ces activités, il travaille comme journaliste indépendant, puis comme sociologue, cherchant à comprendre et à faire connaître, souvent en collaboration avec le docteur en anthropologie et syndicaliste Patrick Guillaudat, les exactions des dictatures de sécurité nationale du cône sud ainsi que la résistance des mouvements sociaux d'origine populaire en Amérique latine[9],[10].

En 1973, après avoir terminé une thèse de maîtrise en philosophie à l'Université Paris-Nanterre, consistant en une critique marxiste des théories économiques de Paul Samuelson, puis finalisé une thèse de maîtrise en sciences des religions à l'Université Laval en 1983, soit une analyse critique des raisons sociologiques du succès de Mère Térésa en Inde, Mouterde mène à terme une thèse de doctorat en sociologie à l'Université du Québec à Montréal en 1993 sur les luttes de classes et mouvements sociaux au Chili de Augusto Pinochet[11],[12].

Carrière et engagement militant

Pierre Mouterde devient professeur de philosophie au Cégep Limoilou en janvier 1975 et milite pour le Groupe marxiste révolutionnaire, bien ancré dans le milieu de l’éducation québécois. Deux ans plus tard, il repart en France afin d'effectuer son service militaire, alors obligatoire, puis anime un comité de soldats à Briançon après avoir été muté pour indiscipline dans un régiment de chasseurs alpins : en 1980, Mouterde en fait d'ailleurs le récit dans son premier livre, publié sous le pseudonyme de Nicolas Siterre, Une année dans le kaki, participant ainsi à la lutte antimilitariste dans son pays d'origine.

De retour au Québec, il retrouve son poste au cégep et s'investit dans la luttes syndicales enseignantes en militant à la Fédération nationale des enseignants et enseignantes du Québec. Mais suite à l’échec d'une grève, il décide, à l'occasion d'un congé pour activités professionnelles, de partir en 1984 pour l’Amérique latine, non seulement comme journaliste indépendant mais en tant que militant engagé. En effet, des liens tissés avec la communauté militante de réfugiés politiques chiliens, particulièrement avec des militants du Mouvement de la gauche révolutionnaire, l'amènent à vouloir comprendre et à faire connaître, tant les exactions des dictatures de sécurité nationale du Cône sud que la résistance des mouvements sociaux d'origine populaire en Amérique latine.

En plus d'articles de presse parus dans Le Soleil, La Presse ou Le Devoir, couvrant, par exemple, le mouvement féministe « populaire » à Santiago ou les luttes des Mapuches au sud du Rio Biobío, Mouterde publie deux autre fois sous le pseudonyme de Nicolas Siterre, avec Lettres du sud de l'Amérique (1987) et Un automne à Santiago (1988)[12].

Thèmes de recherche

En 1994 et 1995, Pierre Mouterde devient l'un des conseillers étrangers de Jean- Bertrand Aristide, en exil à Washington, mais la tournure prise par les évènements dès le retour du président haïtien à Port-au-Prince lui font réaliser combien il est difficile de mener un processus de transformation sociale qui soit véritablement émancipateur[13].

Au début des années 2000, parallèlement à sa carrière d'enseignant, il se spécialise comme sociologue sur les mouvements populaires latinos-américains : pour ce faire, il met en place une vaste enquête sur les alternatives sociales et politiques de gauche, alors en gestation en Amérique latine, tout en menant une réflexion de fond, à la fois politique et philosophique, sur l'avenir de la gauche. Cette double réflexion se retrouve notamment dans une série d'essais publiés chez Écosociété, allant de Quand l'utopie ne désarme pas (2002), également traduit en portugais brésilien, à Les stratèges romantiques (2017), en passant par Repenser l'action politique de gauche (2005) et Pour une philosophie de l'action et de l'émancipation (2009)[14],[1],[3].

Au Québec, Mouterde participe activement à la formation de l'Union des Forces Progressistes (UFP), en 2003, et de Québec solidaire, lorsque l'UFP fusionne avec le groupe Option citoyenne, en 2006. Toujours en 2003 et en 2006, il est également à l'origine de la revue À bâbord! et du média alternatif Presse-toi à gauche, dans lequel il tient depuis un blogue d'analyse de l'actualité[15].

Publications

Ouvrages parus sous le pseudonyme de Nicolas Siterre

Ouvrages parus sous son nom

  • Pierre Mouterde, Les impasses de la rectitude politique, Montréal, Varia, coll. « Interventions », , 167 p. (ISBN 978-2-89606-147-1)

Ouvrages collectifs

  • Pierre Mouterde et Christophe Wargny, Apre bal tanbou lou, cinq ans de duplicité américaine en Haïti (1991-1996), Paris, Austral, , 221 p. (OCLC 605443788)
  • Patrick Guillaudat et Pierre Mouterde (préf. Michael Löwy), Les Mouvements sociaux au Chili de 1973 à 1993, Paris, L'Harmattan, , 304 p. (ISBN 2-7384-3214-X, lire en ligne) (es) Los movimientos sociales en Chile 1973-1993, Santiago, Lom Ediciones, coll. « Sin norte », , 248 p. (ISBN 9562820971)
  • Jean-Claude St-Onge et Pierre Mouterde, ADQ, voie sans issue : un jeune parti, de vieilles idées, Montréal, Écosociété, , 147 p. (ISBN 978-2921561792)
  • Regroupement des centres d’amitié autochtones (RCAAQ) (dir.), Pierre Mouterde et Louis Bordeleau, Regroupement des centres d’amitié autochtones (RCAAQ), Pashkabigoni, une histoire pleine de promesses : mémoires du Mouvement des centres d'amitié autochtones du Québec, (1969-2008) (mémoires du Mouvement des centres d’amitié autochtones du Québec (1969-2008)), Wendake, Regroupement des centres d'amitié autochtones du Québec, , 103 p. (ISBN 978-2-9810355-3-0, lire en ligne)
  • Patrick Guillaudat et Pierre Mouterde (préf. Franck Gaudichaud), Hugo Chávez et la révolution bolivarienne : promesses et défis d'un processus de changement social, Ville Mont-Royal, M éditeur, coll. « Mouvements », , 280 p. (ISBN 978-2-923986-53-1, 2-923986-53-9 et 2-923986-53-9)
  • Stéphane Chalifour (dir.), Judith Trudeau (dir.), Marcos Ancelovici et Pierre Mouterde, Une gauche en commun. Dialogue sur l'anarchisme et le socialisme, Montréal, Écosociété, coll. « Polémos », , 262 p. (ISBN 978-2-89719-507-6)
  • Patrick Guillaudat et Pierre Mouterde, Les couleurs de la révolution : La gauche latino-américaine à l'épreuve du pouvoir, Paris, Éditions Syllepse, (ISBN 979-1039900409)

Chapitres de livres

  • Pierre Mouterde (préf. Jean-Marie Albertini), « Haïti, 15 octobre 1994, Le président Aristide revient d'exil », dans Guide 95, l'actualité de l'année 1994 en France et dans le monde, Les Éditions de l'Atelier- Éditions Ouvrières , (ISBN 2-7082-3125-3 (édité erroné)), p. 135-139
  • Pierre Mouterde, « La naissance de Québec solidaire », dans Michel Venne et Miriam Fahmy, L'annuaire du Québec 2007, Montréal, Fides, , 750 p. (ISBN 2-7621-2646-0, ISSN 1711-3571), p. 157-159
  • Pierre Mouterde, « Sermonner le monde plutôt que de le changer. Autopsie d'une im-posture politique et culturelle », dans Rachad Antonius et Normand Baillargeon, Identité, " race ", liberté d’expression. Perspectives critiques sur certains débats qui fracturent la gauche, Québec, Presses de l'université Laval, , 384 p. (ISBN 978-2-7637-5625-7), p. 205-219
  • Pierre Mouterde, « Des raccourcis et illusions populistes en Amérique latine », dans France Giroux, et André Mineau, Les populismes d'hier à aujourd'hui. Les ambiguïtés d’une parole attribuée au peuple, Montréal, Éditions JFD, , 150 p. (ISBN 9782897991371), p. 97-104

Articles de presse

Notes et références

  1. a et b Louis Cornellier, « Refonder la gauche avec Pierre Mouterde », Le Devoir,‎ 4-5 février 2006, F5
  2. Stéphane Chalifour (dir.), Judith Trudeau (dir.), Marcos Ancelovici et Pierre Mouterde, Une gauche en commun. Dialogue sur l'anarchisme et le socialisme, Montréal, Écosociété, , 262 p. (ISBN 978-2-89719-507-6), p. 18-24
    « De la LCR à QS : l'itinéraire de Pierre Mouterde » de Stéphane Chalifour et Judith Trudeau
  3. a et b Louis Cornellier, « Philosophie du militantisme : Essais québécois », Le Devoir,‎ , f6 (lire en ligne Accès limité, consulté le )
  4. Christian Pose, « Pour une philosophie de l’action et de l’émancipation - 1ère partie : Entretien avec Pierre Mouterde », sur pressegauche.org, (consulté le )
  5. Christian Pose, « Pour une philosophie de l’action et de l’émancipation - 2e partie : Entretien avec Pierre Mouterde », sur pressegauche.org, (consulté le )
  6. Philippe Corcuff, « Comment la critique du « politically correct » nous enfonce dans le brouillard », À bâbord!, no 85,‎ , p. 26 (ISSN 1710-209X et 1710-2103, lire en ligne, consulté le )
  7. Stéphane Chalifour (dir.), Judith Trudeau (dir.), Marcos Ancelovici et Pierre Mouterde, Une gauche en commun. Dialogue sur l'anarchisme et le socialisme, Montréal, Écosociété, , 262 p. (ISBN 978-2-89719-507-6), p. 18 :

    « Le Lycéen de 17 ans y voit, du point de vue politique et existentiel, [...] son « acte de naissance ». Fasciné par la puissance de l'action collective et par la force du mouvement qui se déploie alors dans les grandes villes de France, il y découvre la lutte des classes et la nature conflictuelle du politique. »

  8. Stéphane Chalifour (dir.), Judith Trudeau (dir.), Marcos Ancelovici et Pierre Mouterde, Une gauche en commun. Dialogue sur l'anarchisme et le socialisme, Montréal, Écosociété, , 262 p. (ISBN 978-2-89719-507-6), p. 19-20
  9. Stéphane Chalifour (dir.), Judith Trudeau (oui), Marcos Ancelovici et Pierre Mouterde, Une gauche en commun. Dialogue sur l'anarchisme et le socialisme, Montréal, Écosociété, , 262 p. (ISBN 978-2-89719-507-6), p. 20
  10. Patrick Guillaudat (dir.) et Pierre Mouterde (dir.) (préf. Franck Gaudichaud), Hugo Chávez et la révolution bolivarienne : promesses et défis d'un processus de changement social, Ville Mont-Royal, M éditeur, coll. « Mouvements », , 280 p. (ISBN 978-2-923986-53-1, 2-923986-53-9 et 2-923986-53-9) :

    « Tous deux [Mouterde et Guillaudat] fins connaisseurs du terrain et des réalités sociales qu’ils explorent, ne se contentent pas de « commenter » à distance, car ils parcourent la région depuis plus de quatre décennies, [...] échangeant avec nombre de militant.e.s des mouvements populaires latino-américains, tout en étant investis syndicalement et/ou au plan associatif et intellectuel au Québec pour l’un et en France pour l’autre. »

  11. Stéphane Chalifour (dir.), Judith Trudeau (dir.), Marcos Ancelovici et Pierre Mouterde, Une gauche en commun. Dialogue sur l'anarchisme et le socialisme, Montréal, Écosociété, , 262 p. (ISBN 978-2-89719-507-6), p. 19
  12. a et b Stéphane Chalifour (dir.), Judith Trudeau (dir.), Marcos Ancelovici et Pierre Mouterde, Une gauche en commun. Dialogue sur l'anarchisme et le socialisme, Montréal, Écosociété, , 262 p. (ISBN 978-2-89719-507-6), p. 21
  13. Stéphane Chalifour (dir.), Judith Trudeau (dir.), Marcos Ancelovici et Pierre Mouterde, Une gauche en commun. Dialogue sur l'anarchisme et le socialisme, Montréal, Écosociété, , 262 p. (ISBN 978-2-89719-507-6), p. 22
  14. Stéphane Chalifour (dir.), Judith Trudeau (dir.), Marcos Ancelovici et Pierre Mouterde, Une gauche en commun. Dialogue sur l'anarchisme et le socialisme, Montréal, Écosociété, , 262 p. (ISBN 978-2-89719-507-6), p. 22-23
  15. Stéphane Chalifour (dir.), Judith Trudeau (dir.), Marcos Ancelovici et Pierre Mouterde, Une gauche en commun. Dialogue sur l'anarchisme et le socialisme, Montréal, Écosociété, , 262 p. (ISBN 978-2-89719-507-6), p. 23-24
  16. Antoine Robitaille, « Québec solidaire doit se méfier des chiffres : Pierre Mouterde critique le «réalisme» ambiant », Le Devoir,‎ , a1 (lire en ligne Accès limité)
  17. Isabelle Hachey, « Quand les murs s'effritent », La Presse,‎ , ACTUALITÉS_18 (lire en ligne Inscription nécessaire)
  18. Le Devoir, « Au Canada, la colère ne devrait pas être le monopole de l'extrême droite », sur Courrier international, (consulté le )

Annexes

Articles connexes

Liens externes