« Latin » : différence entre les versions

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{{Voir homonymes|Latin (homonymie)}}
{{Voir homonymes|Latin (homonymie)}}le latin c bien
{{Infobox Langue
| nom = Latin
| nomnatif = ''Lingua Latīna'' ou ''Latīna Lingua''
| pays = [[Vatican]]
| région =
| locuteurs = 2000 (estimés)
| typologie = {{SOV}}, {{Langue flexionnelle}}, {{Langue accusative}}
| couleurfamille = mediumseagreen
| famille = {{Hiérarchie|latin|fil1=[[latin vulgaire]]|fil2=[[latin classique]]}}
| langueofficielle = {{Vatican}}
| académie =
| iso1 = la
| iso2 = lat
| iso3 = lat
| ietf = la
| type = langue ancienne
| étendue = langue individuelle
| échantillon = *Article premier de la Déclaration universelle des droits de l'homme ([https://www.un.org/fr/universal-declaration-human-rights/index.html voir le texte en français])<br /><br />
'''Article 1'''<br />
{{langue|la|Omnes homines liberi æquique dignitate atque iuribus nascuntur. Ratione conscientiaque præditi sunt et alii erga alios cum fraternitate se gerere debent.}}<br />
<br />
* Texte du ''[[Notre Père]]''
<br />
'''Notre père'''<br />{{langue|la|
:Pater noster, qui es in cælis
:Sanctificetur nomen tuum ;
:Adueniat regnum tuum ;
:Fiat voluntas tua
:sicut in cælo et in terra.
:Panem nostrum quotidianum da nobis hodie,
:et dimitte nobis debita nostra
:sicut et nos dimittimus debitoribus nostris
:et ne nos inducas in tentationem
:sed libera nos a malo.
:Amen.}}
| languefille = [[Langues romanes]]
| carte =
| légende carte = L'Italie du {{-s-|V}} Le territoire d'origine du latin est en vert clair.
| lingua = 51-AAB-aa to 51-AAB-ac
| glottolog = lati1261
}}

Le '''latin''' (en latin : ''Lingua Latīna'' ou ''Latīna Lingua'') est une [[Langues italiques|langue italique]] de la famille des [[langues indo-européennes]], parlée à l'origine par les [[Latins]] dans le [[Latium]] de la [[Rome antique]]. Le latin, ainsi que les [[langues romanes]] (dites parfois néo-latines), sont la seule branche des langues italiques à avoir survécu. Les autres branches sont attestées dans des documents datant de l'[[Italie préromaine]], mais ont été assimilées durant la [[République romaine|période républicaine]] ou au début de l'[[Empire romain|époque impériale]].

Il s'agit d'une « [[langue morte]] » selon la [[linguistique]], c'est-à-dire qu'il n'existe plus de locuteur natif. Sa connaissance et son usage se sont néanmoins maintenus jusqu'au {{s-|xxi}}, notamment à l'université et dans le clergé : il peut être considéré à ce titre comme une « langue ancienne »<ref group="note">Voir : [http://www.normalesup.org/~pcuvelier/wwwlanguesanciennes/ideesrecuesLA.html Quelques idées reçues à propos des langues anciennes].</ref>. De nombreuses écoles et universités continuent à l'enseigner<ref>{{lien web |langue= en|url=https://www.nytimes.com/2008/10/07/nyregion/07latin.html |titre=A Dead Language That's Very Much Alive|site=The New York Times |auteur= Winnie Hu |date=6 octobre 2008 }}</ref>. Le latin est du reste toujours utilisé pour la production de [[néologisme]]s dans de nombreuses familles de langues.

[[Langue flexionnelle]], elle comporte sept [[cas grammatical|cas]], deux [[Nombre grammatical|nombres]] et trois [[genre (grammaire)|genres]]. L'[[alphabet latin]] est dérivé des alphabets [[Alphabet étrusque|étrusque]] et [[Alphabet grec|grec]]. Enrichi de lettres supplémentaires et de [[Diacritique|signes diacritiques]], il est utilisé aujourd'hui par de nombreuses langues vivantes et comportait à l'[[époque classique]] 23 lettres, dont {{nobr|4 voyelles}}, {{nobr|2 semi-}}voyelles et {{nobr|17 consonnes}}.

== Histoire ==
{{article détaillé|Histoire du latin}}
[[File:Arco Sisto V targa M.jpg|thumb|Arc du pape Sixte V à Rome, plaque et inscription en latin.]]
[[Image:Rome Colosseum inscription 2.jpg|vignette|Inscription latine au [[Colisée]] à [[Rome]].]]
[[Image:Calligraphy.malmesbury.bible.arp.jpg|vignette|Calligraphie d'une bible en latin en 1407.]]

=== Origines ===
{{article détaillé|Indo-européen commun|Langues italiques}}
Les langues italiques formaient, à côté des langues [[Langues celtiques|celtiques]], [[langues germaniques|germaniques]] et [[Langues helléniques|helléniques]], une sous-famille [[langues satem/centum|« centum »]] des [[langues indo-européennes]] qui incluait le latin, parlé par la population du [[Latium]] en [[Italie centrale]] (les [[Latins]]), et d'autres parlers comme l'[[ombrien]] et l'[[osque]], au voisinage immédiat d'une langue [[étrusque]] non indo-européenne mais dont le latin a subi l'influence culturelle. De nos jours, les [[langues italiques]] sont représentées par les [[langues romanes]], issues du [[latin populaire]] (l'[[italien]], le [[roumain]]/[[moldave]], l'[[aroumain]], le [[français]], l'[[occitan]], le [[francoprovençal]], le [[catalan]], l'[[espagnol]], le [[portugais]], le [[sarde]], le [[ladin]], le [[Corse (langue)|corse]], etc., ainsi que des langues aujourd'hui éteintes, comme le [[dalmate]] ou le [[Langue mozarabe|mozarabe]]).

=== Latin archaïque ===
{{article détaillé|Latin archaïque}}
On appelle '''latin archaïque''' (''prisca latinitas'') l'état du latin en usage de l'origine ({{-s|VIII}}- {{-s|VII}}) jusqu'au tout début du {{-s|I|er}}

=== Latin classique ===
{{article détaillé|Latin classique}}
L'expansion territoriale de la [[Rome antique]] assure au latin une diffusion de plus en plus large à partir du {{-s|III|e}} Langue officielle de l'[[Empire romain]], elle se répand dans la majeure partie de l'[[Europe de l'Ouest|Europe occidentale]], de l'[[Afrique romaine|Afrique du nord]], de l'[[Asie Mineure]] et des [[Danube|régions danubiennes]]. Sous l'[[Empire romain|Empire]], le latin est la langue du droit, de l'administration romaine et de l'armée ainsi que des nombreuses [[Colonie romaine|colonies romaines]], coexistant avec le [[Grec ancien|grec]] et les parlers locaux.

=== Bas-latin ===
{{article détaillé|Bas-latin|Latin vulgaire|Langues romanes}}
Après la [[chute de l'Empire romain d'Occident]] au {{s|V}}, les envahisseurs [[germaniques]] adoptent progressivement le mode de pensée romain et la langue latine afin d'asseoir leur légitimité. Tout au long du haut [[Moyen Âge]], bien qu'il ne soit pas une [[langue vernaculaire]], le latin reste la langue des actes officiels, de la [[diplomatie]], de la [[liturgie]] et de la littérature savante ([[théologie]], [[philosophie]], [[Science|sciences]]).

Durant la suite du Moyen Âge, les langues locales s'affirment sur le plan littéraire et intérieur, et tandis qu'il donne naissance à de nombreuses langues vernaculaires dérivées (les [[langues romanes]]) et que des langues non romanes (comme l'[[anglais]] ou l'[[allemand]]) lui empruntent du vocabulaire, le latin reste influent aux plans diplomatique, juridique, scientifique et philosophique.

=== Latin médiéval ===
{{article détaillé|Latin médiéval}}
Le latin est réformé vers [[800]], puis au {{s|XI}}, sur le modèle du latin classique, afin d'éviter une dérive vers les [[langues vernaculaires]] qui en étaient issues.

Pendant tout le [[Moyen Âge]], le latin fait office de [[langue liturgique]] de l'[[Église catholique|Église catholique romaine]]. Presque toutes les [[bible]]s utilisées à cette époque en [[Occident]] sont écrites en latin, sur le modèle de la [[Vulgate]] de [[saint Jérôme]], de même que les autres livres liturgiques. L'''Historia scholastica'' de [[Pierre le Mangeur]], texte de base pour l'étude de la Bible à partir des [[années 1170]], est écrit en latin. La traduction de la Bible en langues vernaculaires est même interdite à la fin du {{s|XII|e}} par des lettres du [[pape]] [[Innocent III]], puis par plusieurs [[concile]]s au début du {{s|XIII|e}}<ref>[http://www.bible-et-histoire.com/la-bible-3000-ans-de-manuscrits1.html#opposition-traductions Bible et Histoire, opposition aux traductions de la Bible en langues vulgaires]</ref>. Les lettrés s'expriment toujours en latin. La langue des [[université médiévale|universités]] est le latin, dès la création de celles-ci vers la fin du {{s-|XII|e}}. Les intellectuels du Moyen Âge écrivent tous leurs traités en latin. Par exemple, l'encyclopédie (pour employer un terme contemporain) de [[Vincent de Beauvais]], le ''[[Vincent de Beauvais#Speculum maius|Speculum maius]]'', est écrite en latin. Toutefois, à partir du [[Concile de Tours (813)|concile de Tours]] ([[813]]), dans les territoires correspondant à la France et l'Allemagne actuelles, les [[homélie]]s ne sont plus prononcées en latin mais en « langue romane rustique » ([[gallo-roman (langue)|gallo-roman]]), ou dans la « langue tudesque » (germanique).

Pendant le Moyen Âge, on désigne par le mot ''litteratus'' une personne qui maîtrise le latin. L'''illiteratus'' est celui qui l'ignore, ce qui ne signifie pas qu'il n'est pas « lettré »<ref>[[Isabelle Heullant-Donat]], « Ce que savoir lire (et écrire) veut dire », ''L'Histoire'', septembre 2019, {{p.|54}}</ref>.

=== Latin humaniste ===
{{article détaillé|Latin humaniste}}
À la [[Renaissance]], la fonction scientifique et philosophique de la langue latine commence à décliner, tout comme sa fonction diplomatique ([[Ordonnance de Villers-Cotterêts]], 1539). Cela n'empêchera pas [[Érasme]] de publier une quantité de textes en un latin redevenu classique et très riche ; de même, [[René Descartes]] (1596 – 1650) écrit volontiers en latin… surtout lorsqu'il est pressé (même s'il publie son ''[[Discours de la méthode]]'' d'abord en français pour des raisons particulières ; les ouvrages de son époque sont souvent imprimés en latin pour être diffusés dans toute l'Europe). Dans la partie germanique de l'Europe (où le [[droit romain]] reste en vigueur jusqu'à la fin de l'[[Saint-Empire romain germanique|Empire]]), le latin restera plus longtemps la langue des publications importantes ou scientifiques, tandis que du côté français, d'énormes efforts sont accomplis (surtout avec [[Louis XIV]]) pour le remplacer par un français châtié et remanié. Le latin reste toutefois la [[langue]] [[liturgie|liturgique]] et officielle du [[catholicisme]] (textes [[doctrine|doctrinaux]] ou [[discipline ecclésiastique|disciplinaires]], [[droit]]{{etc.}}).

=== Néolatin ===
{{article détaillé|Néolatin}}
Le terme '''néolatin''' s'est répandu vers la fin des [[années 1890]] parmi les [[linguiste]]s et les [[scientifique]]s. Il sert aux spécialistes des [[lettres classiques]] à désigner l'utilisation de la langue latine après la [[Renaissance (période historique)|Renaissance]], dans un but aussi bien scientifique que littéraire. Le début de la période est imprécis mais le développement de l'éducation chez les laïcs, l'acceptation des normes littéraires humanistes, ainsi que la grande disponibilité de textes latins qui a suivi l'invention de l'[[imprimerie]], marquent une transition vers une ère nouvelle à la fin du {{s-|XV|e}}. Au {{s-|XIV|e}}, le latin est une langue privilégiée dans l'enseignement tant ouest-européen (heures de cours, rédaction des thèses) qu'est-européen, bien qu'il ne soit guère plus utilisé que par les commentateurs et éditeurs de textes antiques{{référence nécessaire}}. En [[Belgique]], l'usage de la langue vulgaire dans les universités n'a été toléré qu'à partir de 1835 environ. La fin de la période néo-latine est également indéterminée, mais l'usage normal du latin pour communiquer les idées est devenu rare après quelques décennies au {{s|XIX|e}} et, vers 1900, c'est dans le vocabulaire scientifique international de la [[cladistique]] et de la [[systématique]] qu'il survivait essentiellement.

=== Latin contemporain ===
{{Article détaillé|Latin contemporain}}
[[Image:Vatican ATM in Latin.jpg|vignette|[[Guichet automatique bancaire]] en latin au [[Vatican]].]]
[[Image:Former logo of the European Council and Council of the European Union (2009).svg|vignette|Logo du [[Conseil de l'Union européenne]].]]

Au {{s|XX}}, c’est avant tout une langue de culture, qui reste utilisée par l’[[Église catholique|Église catholique romaine]] depuis l’époque de l’Empire romain. C’est avec le [[français]], langue diplomatique, la [[langue officielle]] du [[Saint-Siège]], tandis que de l'État du [[Vatican]] utilise de facto l'[[italien]] ; le latin est aussi partiellement langue d'enseignement dans les [[université pontificale|universités pontificales]] romaines. Le latin est maîtrisé sans être pratiqué par des [[évêque]]s, [[Prêtre catholique|prêtre]]s et [[diacre (catholicisme)|diacres]] catholiques. Des publications latines profanes sont également réalisées tout au long du {{s-|XX}}, comme celles des communistes russes, qui publient tous leurs ouvrages de botanique en latin pendant la période de la guerre froide{{référence nécessaire}}, des traductions en latin de certains albums de la bande dessinée ''[[Astérix]]'' ou, plus récemment, des deux premiers tomes du best-seller ''[[Harry Potter]]''.

Il reste de plus dans l’Église catholique romaine divers [[Catholicisme traditionaliste|mouvements traditionalistes]], comme les fraternités sacerdotales [[Fraternité sacerdotale Saint-Pierre|Saint-Pierre]] ou [[Fraternité sacerdotale Saint-Pie-X|Saint-Pie-{{X}}]], qui célèbrent la messe suivant le [[rite tridentin]], en latin, forme ordinaire dans l'Église romaine avant la réforme liturgique de 1969 adossée au [[IIe concile œcuménique du Vatican|concile {{nobr|Vatican {{II}}}}]]. Celui-ci, dans la constitution sur la liturgie ''Sacrosanctum Concilium'', demande une participation active des fidèles dans la liturgie et, pour ce faire, introduit une série de modifications, dont un usage plus important des langues vernaculaires (SC 36), même si celles-ci ne sont pas originellement censées se substituer totalement au latin. Le pape {{nobr|[[Benoît XVI|Benoît {{XVI}}]]}} rétablit l'usage complémentaire du rite tridentin sans limitations en 2007, par le ''motu proprio [[Summorum Pontificum (motu proprio)|Summorum Pontificum]]''. Sous la forme ordinaire, {{refnec|la messe devrait aussi être dite en latin}}, quoique ce soit rarement le cas dans les faits.

Au début du {{s-|XXI}}, de nombreux mouvements, tels le Vivarium Novum de Rome, la Schola Nova de Belgique, la Domus Latina de Bruxelles ou l'ALF prônent son maintien comme langue de communication européenne, et l'utilisent notamment lors de congrès : il s'agit de promouvoir le latin classique comme une véritable langue moderne grâce aux ajouts de vocabulaire. Dans ''[[Le Monde]]'', Pierre Georges mentionne soixante mille mots ou expressions ajoutés au latin au cours du siècle écoulé, dont ''res inexplicata volans'' pour « [[Objet volant non identifié|OVNI]] » ou ''vis atomica'' pour « [[puissance nucléaire]] »<ref>{{Lien web |url=https://www.lemonde.fr/archives/article/1997/10/08/pour-que-latin-ne-meure_3778958_1819218.html |titre=Pour que latin ne meure |langue=fr |site=www.lemonde.fr |date=8 octobre 1997 |auteur=Pierre Georges |consulté le=1er mai 2021}}</ref>. Des revues et des sites Web sont édités en latin (par exemple le magazine de mots croisés ''Hebdomada Aenigmatum''), tandis que la [[YLE|radio finlandaise]] a émis en latin trois fois par semaine pendant plus de vingt ans jusqu'en juin 2019<ref group="note">''Nuntii Latini, conspectus rerum internationalium hebdomadalis, est programma Radiophoniae Finnicae Generalis (YLE) in terrarum orbe unicum.''

[http://yle.fi/radio1/tiede/nuntii_latini/ Nuntii Latini]</ref>. [[Radio F.R.E.I.]] d'[[Erfurt]] ([[Allemagne]]) a une émission en latin chaque semaine<ref>[http://radiofrei.de/index.php?iid=1&ksubmit_show=sendung_gruppe&kgruppe_id=152 Présentation en plusieurs langues sur le site de la station de radio]</ref>. La prononciation contemporaine qui semble s'imposer est la [[#Prononciation ancienne restituée|prononciation ancienne restituée]]. [[Radio Vatican]] émet une fois par semaine un journal d'actualité radiophonique ''Hebdomada Papæ'', d'une durée de cinq minutes dont la prononciation utilisée est italienne. Radio Vatican retransmet également quotidiennement des offices divins catholiques en latin (Completorium, Laudes, Vesperæ) et la Sainte-Messe. Enfin, Radio Vatican consacre une émission dénommée ''Anima Latina'' sur l'approfondissement de la connaissance du latin, la langue officielle de l'Église catholique et de la liturgie (avec les langues vernaculaires depuis le Concile Vatican {{II}}) dans l'Église latine.

==== Répartition géographique ====
{{Article détaillé|Vatican}}
Le latin est toujours aujourd'hui la langue officielle de l'[[Église catholique romaine|Église catholique]]. Par exemple, le [[Code de droit canonique de 1983]] et même le [[Code des canons des Églises orientales]] (qui pourtant n'ont jamais utilisé le latin comme langue liturgique) de 1990 sont écrits en latin, et les spécialistes font constamment référence au texte latin{{référence nécessaire}}.

Le nombre de locuteurs courants est estimé à {{Nombre|2000}}<ref>{{Lien web |langue=en |titre=ᐅ Online Courses and Classes |url=https://www.speaking-latin.net/#:~:text=There%20are%20no%20official%20estimates,are%20learning%20to%20do%20so. |site=Speaking Latin |consulté le=2022-11-22}}</ref>.

== Écriture ==
{{article détaillé|Alphabet latin}}

[[File:WIKITONGUES- Titus speaking Latin.webm|thumb|Étudiant de sexe masculin parlant latin]]
Les Romains sont les créateurs de l'alphabet latin qui comportait, à l'époque classique, les lettres suivantes :
{| class="wikitable centre"
|-
| A || B || C || D || E
| F || G || H || I || L || M
| N || O
| P || Q(V) || R || S || T || V || X
|-
| a || b || c || d || e
| f || g || h || i || l || m
| n || o
| p || q(u) || r || s || t || u || x
|}

Les lettres ''k'', ''y'' et ''z'' sont rares : ''k'' n'existait pas dans l'alphabet latin (on ne peut guère signaler que les noms communs « Kalenda » et « Kalumniator » et les noms propres « Kaeso » et « Karthago » ([[Civilisation carthaginoise|Carthage]])), mais était initialement utilisé un ''c'' devant ''a'', ''o'' et les consonnes ; ''y'' et ''z'' ont été ajoutées pour transcrire les mots grecs à partir de l'époque classique.
[[Quintilien]] se plaint que cet enrichissement de l'alphabet permette de mieux transcrire les mots grecs que les mots latins<ref group="note">''Aut grammatici saltem omnes in hanc descendent rerum tenuitatem, desintne aliquae nobis necessariae litterae, non cum Graeca scribimus (tum enim ab isdem duas mutuamur), sed proprie in Latinis: ut in his "servus" et "vulgus" Aeolicum digammon desideratur, et medius est quidam ''u'' et ''i'' litterae sonus (non enim sic "optimum" dicimus ut "opimum"), et in "here" neque ''e'' plane neque ''i'' auditur ; an rursus aliae redundent, praeter illam adspirationis, quae si necessaria est, etiam contrariam sibi poscit, et ''k'', quae et ipsa quorundam nominum nota est, et ''q'', cuius similis effectu specieque, nisi quod paulum a nostris obliquatur, ''coppa'' apud Graecos nunc tantum in numero manet, et nostrarum ultima, qua tam carere potuimus quam ''psi'' non quaerimus?''
:Quintilien, ''De l'Institution Oratoire'', livre I, IV, 7-9
:[http://www.thelatinlibrary.com/quintilian/quintilian.institutio1.shtml M. FABII QVINTILIANI INSTITVTIO ORATORIA LIBER PRIMVS]</ref>.

== Prononciation ==

=== Prononciation ancienne restituée ===
{{article détaillé|latin classique#Phonologie}}

On ne connaît pas avec une précision totale la prononciation du latin classique, malgré les nombreux témoignages laissés par les auteurs latins et les moyens mis en œuvre par la [[linguistique comparée|méthode comparatiste]] (cf. remarque de Quintilien ci-dessus).

L'une des modifications les plus importantes depuis l'[[indo-européen commun]] est le [[rhotacisme]] (passage de {{SAPI|s}} à {{SAPI|r}} dans certaines conditions ; principalement entre voyelles). La prononciation d'une langue n'étant pas figée, tant que le latin a été parlé, ses [[phonème]]s ont évolué. Les évolutions les plus flagrantes ont été :
* ''ae'' ([[diphtongue]]) : initialement [ae̯], puis se monophtongue en [ɛ] (''e'' ouvert) à partir du {{s-|II|e}} {{ap JC}}, confondant ainsi son évolution avec celle de ''ĕ'' (''e'' bref) ;
* ''au'' (diphtongue) : [au̯] ; cette diphtongue, hormis dans certaines prononciations dialectales, s'est conservée tout au long du latin ; en Gaule du Nord, par exemple, elle ne se monophtongue en [ɔ] qu'à partir de la deuxième moitié du {{s-|V|e}} ;
* ''c'' : [k] (toujours dur) ; dans les inscriptions archaïques (et, à l'époque classique, dans les prénoms ''Gaius'' et ''Gnaeus''), ''c'' pouvait servir à noter [g] ;
* ''ch'' : [kʰ] ([[aspiration (phonétique)|aspiré]], comme en [[grec ancien]]) ;
* ''g'' : [g] (toujours dur) ;
* ''h'' : initialement {{MSAPI|/h/}} (comme en [[anglais]] ou en [[allemand]]) puis très rapidement simple légère [[aspiration (phonétique)|aspiration]], dès les premiers textes littéraires et jusqu'à la fin de l'époque républicaine, époque où il s'amuït dans la langue populaire. Il se maintient toutefois à l'école et dans la langue cultivée jusqu'à la fin de l'Empire romain d'Occident.
* ''i'' : note à la fois la voyelle [i], [[quantité vocalique|longue ou brève]], et la semi-consonne [j] ([jj] entre deux voyelles) ; dans les éditions scolaires, quand ''i'' vaut [j], il est souvent écrit ''j'', distinction que les Romains ne pratiquaient pas (pour cause : la lettre ''j'' n'est apparue que bien après) : ils écrivaient {{graphie|I}} en toute position ;
* ''m'' : [m] ; amuï de bonne heure en fin de mot : si bien que ''rosam'' se prononçait comme ''rosa''. Toutefois, cet amuïssement ne touche pas les monosyllabes : ''rem'' et ''quem'' ont donné respectivement ''rien'' en français et ''{{Langue|es|quien}}'' en espagnol.
* ''oe'' : [oe̯] puis se monophtongue en [e] (''e'' fermé), écrit {{graphie|œ}} à partir du {{s-|II|e}} {{ap JC}}, confondant ainsi son évolution avec celle de ''ē'' (''e'' long) ;
* ''ph'' : [pʰ] (aspiré ; emprunté au grec ancien) ;
* ''qu'' : [kʷ] ;
* ''r'' : [r] [[consonne roulée alvéolaire voisée]] (« ''r'' roulé ») ;
* ''s'' : toujours [s] ; le latin ne connaissait pas le son [z], remplacé par [r] ([[rhotacisme]]) ;
* ''th'' : [tʰ] (aspiré ; emprunté au grec ancien) ;
* ''u'' : note à la fois la voyelle [u] [[quantité vocalique|longue ou brève]], et la semi-consonne [w] ; la distinction entre ''u'' et ''v'' en minuscules est relativement récente et ne s'emploie plus que dans les éditions scolaires. Les Romains écrivaient ''V'' en toute position. Dans toute l'aire gallo-romane, ''ū'' (''u'' long) évoluera par la suite en [y] ;
* ''x'' : [ks]; non pas un [[phonème]], mais une convention orthographique pour une séquence de deux consonnes [k]+[s] – ex. : ''exire'' [ek.ˈsiː.re] ;
* ''y'' : [y] ; emprunté au grec ancien, se prononce [y] suivant le modèle grec ; toutefois, plus tard, en bas latin, il s'articule soit [u], soit [i], selon les cas ;
* ''z'' : [d͡z] (emprunté au grec ancien) ; consonne double ne se trouvant que dans quelques mots grecs ;
* l'existence de voyelles nasales est controversée.

Chaque voyelle (''a'', ''e'', ''i'', ''o'', ''u'', ''y'') peut être [[quantité vocalique|brève ou longue]] (distinguées aujourd'hui par le [[diacritique]] ˘ ou ¯). Le latin antique était une langue à [[accent de hauteur]] aussi dotée d'un [[Accent tonique|accent d'intensité]] secondaire.

Certaines consonnes peuvent être [[Gémination|géminées]], ex : « si'''cc'''us », « ste'''ll'''a », « a'''nn'''us », « te'''rr'''a », « gro'''ss'''us », « li'''tt'''era », etc.

Le latin enseigné actuellement en France (et dans beaucoup de pays à travers le monde) correspond la plupart du temps à cette prononciation restituée du {{-s-|I}} : c'est cette prononciation qu'il faut pratiquer pour lire à peu près convenablement un texte latin et qui est presque généralisée actuellement dans les congrès internationaux qui choisissent cette langue.

=== Prononciation médiévale ===
* ''ae'' et ''oe'', donnent [e] ; ex : (''caelum'', class. [ˈkae̯lum] ; méd. [ˈt͡selum] ; ''le ciel'').
* ''h'' : initialement {{SAPI|h}} (comme en [[anglais]] ou en [[allemand]]) puis très rapidement simple légère [[aspiration (phonétique)|aspiration]] (dès les premiers textes littéraires) ;
* ''c'' se prononce [t͡s] devant les voyelles ''e'' et ''i'' et devant les diphtongues ''ae'' et ''oe'' : « Caesar » [t͡sesar], « Cicero » [tsitsero], etc.;
* ''g'' : {{SAPI|g}} (toujours dur) : « Graecia » [ˈgret͡sia], « genus » [ˈgenus], etc. ;
* ''r'' : {{SAPI|r}} (« ''r'' roulé ») ;
* ''sc'' se prononce ['''sts'''] devant les voyelles ''e'' et ''i'' et devant les diphtongues ''ae'' et ''oe'' : « scientia » [stsiˈentsia] ;
* le digramme '''ph''' se prononce [f] (''philosophia'' [filoˈzofia]) ;
* ''ti'' se prononce devant les voyelles [t͡si] : « ratio » (« la raison »), en latin class. [ˈratioː], en latin méd. [rat͡sio] ;
* ''sti'', ''tti'', ''xti'' valent toujours [sti], [tti], [ksti] : « mixtio » [ˈmikstio] « Attius » [ˈattius];
* ''x'' se prononce [ks] ; ex : (''ex'', [ɛks] ; ''de'').

=== Prononciation ecclésiastique ===
{{article détaillé|Latin ecclésiastique}}
Une autre prononciation du latin est celle du « latin ecclésiastique », ou « latin d'église », qui est assez proche du bas-latin, voire de l'[[italien]], avec quelques exceptions. Cette prononciation, qui n'est fondée sur aucune base philologique sérieuse, est celle définie par [[Érasme]] dans son ouvrage ''Dialogus de recta latini graecique sermonis pronuntiatione'' écrit en 1528.
* ''ae'' et ''oe'', donnent [e] ; ex : (''caelum'', class. [kaelum] ; eccl. [t͡ʃelum] ; ''le ciel'').
* ''h'' est généralement ignoré ;
* ''c'' se prononce [t͡ʃ] devant les voyelles ''e'' et ''i'' et devant les diphtongues ''ae'' et ''oe'' ;
* ''g'' se prononce [d͡ʒ] devant les voyelles ''e'' et ''i'' et devant les diphtongues ''ae'' et ''oe'' ;
* ''sc'' se prononce [ʃ] devant les voyelles ''e'' et ''i'' et devant les diphtongues ''ae'' et ''oe'' ;
* le digramme ''ph'' se prononce [f] (''philosophia'' [filosofia]) ;
* ''tio'' se prononce [t͡sio] (mais ''stio'', ''ttio'', ''xtio'' restent [stio], [ttio], [kstio]) ; ex :(''ratio'', class. [ratio] ; eccl. [rat͡sio]) ;
* ''x'' se prononce [ks] ; ex : (''ex'', [eks] ; ''de'').

== Grammaire ==
Voici quelques généralités sur la grammaire du [[latin classique]].
=== Morphologie ===
La [[Morphologie (linguistique)|morphologie]] du latin est celle d'une langue hautement [[langue flexionnelle|flexionnelle]].

==== Système nominal ====
{{Article détaillé|Déclinaisons latines}}

On compte dans le système nominal autant les noms que les adjectifs, qui suivent des flexions proches, sinon similaires. La flexion nominale comporte :
* deux [[Nombre grammatical|nombres]] : singulier et pluriel, avec des survivances de duel (dans les formes des adjectifs numéraux ''duo, duae, duo'' et ''ambo, ambae, ambo'') ;
* trois [[Genre grammatical|genres]] : masculin, féminin et neutre ;
* cinq types de [[Déclinaison (grammaire)|déclinaisons]]<ref group="note">Traditionnellement, on dit simplement « déclinaisons » pour « types de déclinaisons »{{référence nécessaire}}</ref> pour le nom. Ces cinq types, que tous les livres de grammaire latine distinguent classiquement, ne sont en fait que des catégories qui elles-mêmes se subdivisent en différentes sous-catégories avec pour chacune un tableau de déclinaisons associé. Ainsi, dans la {{3e}} déclinaison, on distingue les thèmes consonantiques (''leo, leonis'', m., « le lion » a pour thème ''leon-'') des thèmes en -i (''civis, -is'', m., « le citoyen » a pour thème ''civi-''), etc. ; en outre, pour les 3 premières déclinaisons, il existe des variantes pour les noms d'origine grecque. La déclinaison offrant le plus d'irrégularités est de loin la {{3e}} déclinaison (''rete, -is'', n., « le filet, le piège » ; ''os, oris'', n., « le visage » ; ''securis, -is'', f. « la hache », etc.). Quelques noms, typiquement d'origine étrangère, sont indéclinables ou ont une déclinaison qui leur est propre, comme « ''[[Jésus de Nazareth|Iesus]]'' » ;
* deux classes d'adjectifs : la première se forme à partir des deux premières déclinaisons de noms, la seconde à partir de la troisième déclinaison de noms. La classe offrant le plus d'irrégularités est la {{2e|classe}}. Certains adjectifs tels « ''nequam'' », « ''frugi'' » sont indéclinables ;
* trois [[degré de comparaison#En latin|degrés de l'adjectif]] : positif, comparatif (de supériorité, ainsi qu'à valeur intensive ou excessive) et superlatif (à valeur à la fois relative et absolue), marqués par des suffixes. Il y a des exceptions pour certains adjectifs courants, comme « ''bonus, a, um'' », « bon » qui donne « ''melior, ior, ius'' » au comparatif et « ''optimus, a, um'' » au superlatif (cf. meilleur, meilleure, mieux)
* sept [[cas grammatical|cas]] : [[nominatif]], [[vocatif]], [[accusatif]], [[génitif]], [[datif]], [[ablatif]], [[locatif]]. Le nominatif, l'accusatif, le génitif, le datif et l'ablatif existent pour la quasi-totalité des noms à quelques noms défectifs près tels « ''vicis'' » (« tour, retour »). Le vocatif n'est différencié du nominatif que dans la {{2e}} déclinaison ; quant au locatif, il est limité aux noms propres de villes et de petites îles des deux premières déclinaisons (« ''Romae'' » : « À Rome ») et à quelques noms communs isolés. Ces derniers sont « ''domī'' » (« à la maison »), « ''humī'' » (« par terre »), « ''rurī »'' (« à la campagne ») et « ''bellī'' » (« à la guerre ») <ref>Lavency (1997), p. 154</ref>.

==== Pronoms personnels ====
{{Article détaillé|Liste des pronoms en latin}}

==== Système verbal ====
{{Article détaillé|Conjugaison latine}}

La conjugaison du verbe latin repose tout entière sur l'opposition de deux thèmes, celui du présent (''infectum'') et celui du parfait (''perfectum'')<ref>Ernout (2002), p. 113.</ref>.
Le système verbal latin s'organise en fait à partir de trois radicaux<ref>Lavency (1997), pp. 73-74.</ref> :
* ''Infectum''
** Radical du présent
* ''Perfectum''
** Radical du parfait (qui ne concerne pas les [[verbe déponent|verbes déponents]])
** Radical du [[supin]]

La classification scolaire en 4 ou 5 conjugaisons, basée sur la voyelle finale du thème, n'est valable que pour la série de l'''infectum'', construite sur le radical du présent. À la série du ''perfectum'', construite sur les radicaux du parfait et du [[supin]], cette distinction est inappropriée<ref>Lavency (1997), p. 76.</ref>{{,}}<ref name="Ernout117">Ernout (2002), p. 117</ref>.

===== Présent =====
Le radical du présent s'obtient en enlevant à l'infinitif présent sa désinence ''-re''<ref group="note">Pour la troisième conjugaison, il reste encore à retrancher la voyelle thématique -ĕ pour obtenir le radical à proprement parler.</ref>.
* {{1re|conjugaison}} : thèmes en ''-ā-''
**''amā-re, -o, -ās, -at, -āmus, -ātis, -ant.'' (aimer)
* {{2e|conjugaison}} : thèmes en ''-ē-''
** ''monē-re, -eo, -ēs, -et, -ēmus, -ētis, -ent.'' (avertir)
* {{3e|conjugaison}} : thèmes consonantiques (+ thèmes en ''-u'', comme ''statu-ĕ-re''), avec voyelle thématique ''-ĭ-''
** ''legӗ-re'' (de ''leg-ĭ-se'', avec [[rhotacisme]])'', -o, -is, -it, -imus, -itis, -unt.'' (lire)
* {{4e|conjugaison}} : thèmes en ''-ī-''
** ''audī-re, -io, -īs, -it, -īmus, -ītis, -iunt.'' (entendre)
* {{4e|conjugaison}} ''bis'' : thèmes en ''-ĭ-''
** ''capӗ-re'' (de ''capĭ-se'')'', -io, -is, -it, -imus, -itis, -iunt.'' (prendre)
* Il existe également quelques verbes irréguliers au thème du présent – d'anciens verbes athématiques pour la plupart<ref>Ernout (2002), p. 175.</ref> –, qui ne sont pas classés dans ces groupes, par exemple :
** ''esse, sum, es, est, sumus, estis, sunt'' (être) et ses composés (''posse'', ''abesse'', etc.)
** ''ferre, fero, fers, fert, ferimus, fertis, ferunt'' (porter) et ses composés (''conferre'', ''auferre'', etc.), dont la conjugaison est identique à celle de ''lego'' (3{{e}} conjugaison), à l'exception de quelques formes [[voyelle thématique|athématiques]] (''fers'' au lieu de ''*ferĭs'', ''ferre'' au lieu de ''*ferĕre'', etc.).

=== Syntaxe ===
Les phrases principales latines se composent comme en français de :
* Un sujet au nominatif (plus des épithètes éventuels)
* Un verbe conjugué
* Un/des complément(s)

Exemples :
* ''{{langue|la|Caesar consul fuit}}'' = César fut consul.
* ''{{langue|la|Puer stultus fructum edit}}'' = L'enfant stupide mange un fruit.

Remarque :
* Le verbe conjugué est souvent placé en fin de proposition principale (voir ex. plus haut).
* Le sujet est souvent sous-entendu dans la conjugaison du verbe : on trouvera {{citation|1={{langue|la|edo/edis/edit/edimus/editis/edunt fructum}} = Je/tu/il/nous/vous/ils mange(s)/(eons)/(ez)/(ent) un fruit}}.

Les phrases secondaires latines sont :
* Les propositions infinitives. Elles contiennent :
** Un verbe conjugué à l'indicatif (verbe de la phrase principale se construisant avec une proposition infinitive).
** Un sujet à l'accusatif.
** Un verbe à l'infinitif (base de la proposition infinitive).
*:Exemple : ''dico'' ''eum'' (pronom-déterminant à l'accusatif) ''{{langue|la|puerum esse}}'' = ''Je dis qu'il est un enfant''.
*:Remarque : la conjonction de subordination se place en français entre le verbe principal et le sujet de la proposition infinitive.
*:L'infinitif utilisé dans les propositions varie selon le sens et la concordance des temps (voir infinitifs latins).
* Les propositions subordonnées relatives.
** Elles se forment comme en français, avec le pronom relatif qui, quae, quod, qui s'accorde avec le nom dont la relative est le complément.
** Ex : {{langue|la|Caesar, qui consul fuit, pulcher erat}} = César, qui fut consul, était beau.
**{{langue|la|Cepit res quae Caesari erant}} = Il a pris des choses qui étaient à César.

==== Déclinaison ====
* masculin singulier : nominatif : ''qui'' ; Acc : ''quem'' ; Gén : ''cuius'' ; Datif : ''cui'' ; Ablatif : ''quo''
* masculin pluriel : ''qui'' ; ''quos'' ; ''quorum'' ; ''quibus'' ; ''quibus''
* féminin singulier : ''quae'' ; ''quam'' ; ''cuius'' ; ''cui'' ; ''qua''
* féminin pluriel : ''quae'' ; ''quas'' ; ''quarum'' ; ''quibus'' ; ''quibus''
* neutre singulier : ''quod'' ; ''quod'' ; ''cuius'' ; ''cui'' ; ''quo''
* neutre pluriel : ''quae'' ; ''quae'' ; ''quorum'' ; ''quibus'' ; ''quibus''

Les propositions subordonnées complétives / COD
* Exprimant la demande, la volonté, l'effort :
** verbe de phrase principale se construisant avec une proposition COD de demande
** ut (négation ut ne) + verbe conjugué au subjonctif présent/imparfait.
** ex: Opto ut (ne) sanes = Je souhaite que tu (ne) guérisses (pas
* Exprimant l'empêchement :
** verbe de phrase principale se construisant avec une proposition COD d'empêchement
** ne/quominus + verbe conjugué au subjonctif présent/imparfait, si la principale est affirmative.
** OU quin+ verbe conjugué au subjonctif présent/imparfait, si la principale est négative.
** Ex : Prohibeo ne videat = J'empêche qu'il voie/ Je l'empêche de voir.
** Non prohibeo quin videat = je n'empêche pas qu'il voie/ Je ne l'empêche pas de voir.
* Exprimant la crainte :
** verbe de phrase principale se construisant avec une proposition COD de crainte
** ne + verbe conjugué au subjonctif (si l'on craint que le fait ne se produise)
** ne...non + verbe conjugué au subjonctif (si l'on craint que le fait ne se produise pas)
* Exprimant le doute ou l'interrogation :
** un verbe de questionnement
** un mot interrogatif (quis, quis, quid)(qui, quae, quod)(quo (où/quand), quomodo (comment) )
** OU une particule interrogative (simple: ne/nonne/num // double: utrum...an / utrum annon/necne)
** un verbe conjugué au subjonctif. Choix du subjonctif selon la concordance des temps.

==== Le comparatif et le superlatif ====
===== Le comparatif =====
Le comparatif de supériorité se forme à partir du radical d'un adjectif (ex clarus ⇒ clar) + ior, ior, ius. Le comparatif de clarus est donc clarior, ior, ius.
* Le comparatif de supériorité.
** Le comparatif peut servir à comparer des choses :
: ex: Pierre est plus grand que Paul = Petrus maior est quam Paulus.
** Le comparatif de supériorité utilisé seul se traduit par ''assez''/''trop''/''un peu'' (dans un sens ironique.)
: ex: cette chose est assez grande = Haec res maior est.

* Le comparatif d'égalité.
:ex: Pierre est aussi célèbre que Paul = Petrus tam clarus est quam Paulus.

* Le comparatif d'infériorité.
:ex: Pierre est moins célèbre que Paul = Petrus minus clarus est quam Paulus.

===== Le superlatif =====
Il a le même usage qu'en français.

Pour le former, on prend le radical d'un adjectif (ex clarus ⇒ clar) + issimus, issima, issimum.

Donc, le superlatif de clarus, a, um est clarissimus, issima, issimum.

* Le superlatif de supériorité.
:ex: Paulus clarissimus est inter omnes/ex omnibus/omnium = Paul est le plus célèbre de tous.
* Le superlatif de supériorité employé seul.
:ex: Paulus clarissimus est = Paul est très célèbre.
* Le superlatif d'infériorité.
:ex: Paulus minime clarus est inter omnes/ex omnibus/omnium = Paul est le moins célèbre de tous.

Attention: certains comparatifs et superlatifs sont irréguliers.

{{article connexe|Ablatif absolu}}

== Lexique ==
=== Lexique hérité de l'indo-européen ===
{{Article détaillé|racine indo-européenne|vocabulaire indo-européen}}
Comme toute [[langue indo-européenne]], le latin hérite d'un certain nombre de termes du [[lexique]] [[indo-européen commun]]. Ainsi, à ''[[wikt:agnus|agnus]]'', « agneau », correspondent le [[vieux-slave]] ''[[wikt:агнѧ|агнѧ]]'' (agnę), le [[russe]] ''[[wikt:ягнёнок|ягнёнок]]'' (iagnionok), le [[grec ancien]] {{grec ancien|[[wikt:ἀμνός|ἀμνός]]}}/{{Langue|grc-Latn|''amnós''}}, le [[breton]] ''[[wikt:oan#Breton|oan]]'', etc., qui descendent tous de l'étymon ''*h₂egʷʰno''.

=== Lexique emprunté aux langues non italiques voisines ===
Le latin [[emprunt lexical|emprunte]] ensuite aux langues non italiques voisines :
* au [[grec ancien|grec]], qui a fourni, tout au long de l'histoire de la langue latine, le plus d'emprunts, dans tous les domaines de la vie ;
* au [[Gaulois (langue)|gaulois]] ;
* à l'[[étrusque]], pour des mots comme ''kalendae'', « [[calendes]] » (d'où ''calendrier''), ou ''uerna'', « esclave né à la maison » (d'où ''vernaculaire'') du lexique courant et religieux.

=== Lexique emprunté aux langues italiques voisines ===
Enfin, le latin emprunte aux langues italiques voisines : [[osque]], [[ombrien]].

{{section vide ou incomplète}}

=== Évolution du lexique latin vers le lexique français ===
{{Article détaillé|Langues romanes|étymologie latine en français}}

Un mot latin peut avoir directement engendré un mot français ; c'est le cas pour ''ala'' /''aile'', ''amare'' /''aimer'', ''barba'' /''barbe'',
''carpa'' /''carpe'', etc.

Dans d'autres cas, la situation n'est pas si simple et le mot a évolué d'une manière moins linéaire : ''aqua'', « eau », donne ''eau'' mais après une autre [[phonétique historique|évolution phonétique]], le même étymon ''aqua'' a donné le [[doublet lexical|doublet]] ''ève'', encore présent dans le doublet populaire ''évier'' de ''aquarium''. ''Fagus'', « hêtre », se voit évincé par un mot germanique et ''crus'', « jambe », ne se retrouve qu'indirectement dans ''crural''.

=== Exemples ===
{| class="wikitable"
! Mot latin || Traduction || Prononciation classique (avec [[Alphabet phonétique international|API]]) || Dérivé savant français
|-
| ''aqua'' ||eau|| '''a'''kwa [{{phonétique|ˈa.kʷa|}}] || aquarium
|-
| ''bibӗre'' || boire || '''bi'''béré [{{phonétique|ˈbi.be.re}}] || imbiber
|-
| ''caelum'' || ciel || '''kaé'''loum [{{phonétique|ˈkae̯.lum}}] || céleste
|-
| ''diēs'' || jour || '''di'''éés [{{phonétique|ˈdi.eːs}}] || diurne
|-
| ''ӗdӗre'' || manger || '''é'''déré [{{phonétique|ˈe.de.re}}] || postprandial
|-
| ''fēmĭna'' || femme || '''féé'''mina [{{phonétique|ˈfeː.mi.na}}] || féminin
|-
| ''hŏmo'' || être humain, personne || '''ho'''moo [{{phonétique|ˈho.moː}}] || hominidé
|-
| ''hŭmus'' || sol || '''hou'''mouss [{{phonétique|ˈhu.mus}}] || humus, inhumer
|-
| ''ignis'' || feu || '''ig'''nis [{{phonétique|ˈiŋ.nis}}] || ignifuge
|-
| ''magnus'' || grand || '''mag'''nouss [{{phonétique|ˈmaŋ.nus}}] || magnanime
|-
| ''nox'' || nuit || noks [{{phonétique|noks}}] || nocturne
|-
| ''parvus'' || petit || '''par'''wouss [{{phonétique|ˈpar.wus}}] ||
|-
| ''sōl'' || soleil || sool [{{phonétique|soːl}}] || solaire
|-
| ''terra'' || terre (en tant qu'élément) || '''ter'''ra [{{phonétique|ter.ra}}] || terrestre
|}

== Notes et références ==
=== Notes ===
{{Références|groupe=note}}

=== Références ===
{{Références|taille=33}}

== Voir aussi ==
{{Autres projets
| wikiversity = Département:Latin
| wikiversity titre = Département de latin
| wikibooks = Méthode latine
| wikibooks titre = Latin
| wikiquote = Latin
}}
{{Interwiki|la|latin}}
{{catégorie principale|Langue latine}}
=== Bibliographie ===
* [[Jean-Christophe Courtil]], Régis Courtray, Paul François, ''et al.,'' [https://www.editions-ellipses.fr/accueil/3017-apprendre-le-latin-manuel-de-grammaire-et-de-litterature-grands-debutants-9782340025004.html Apprendre le latin. Manuel de grammaire et de littérature], Paris, [[Éditions Ellipses|Ellipses]], 2021, 2e édition, 478 p. {{ISBN|9782340-057326}}
* Jean-Paul Brachet, « Le Latin », dans ''Dictionnaire des langues'', Paris, PUF, 2011, {{p.|521–540}}.
* {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Marius|nom1=Lavency|titre=VSVS. Grammaire latine. Description du latin classique en vue de la lecture des auteurs|lieu=Louvain-la-Neuve|éditeur=[[Peeters Publishers|Peeters]]|année=1997|numéro d'édition=2|pages totales=358|isbn=90-6831-904-3|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=zDN0Gj3P5u8C&printsec=frontcover}}
* {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Alfred|nom1=Ernout|titre=Morphologie historique du latin|lieu=Paris|éditeur=[[Klincksieck]]|année=2002 (1953)|numéro d'édition=3|pages totales=256|isbn=978-2-252-03396-8|isbn2=2-252-03396-7}}
* {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Jean-Marie|nom1=Pierret|lien auteur1=Jean-Marie Pierret|titre=Phonétique historique du français et notions de phonétique générale|éditeur=[[Peeters Publishers|Peeters]]|année=1994|pages totales=247|isbn=90-6831-608-7|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=mP4JUXoFLBoC&pg=PA1}}
* {{Ouvrage|langue=en|prénom1=Michael|nom1=Weiss|titre=Outline of the Historical and Comparative Grammar of Latin|éditeur=Beech Stave Press|année=2009|pages totales=635|isbn=978-0-9747927-5-0}}
* {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Alain|nom1=Meurant|titre=Ad honorem per ardorem. Manuel de latin à l'usage des grands débutants|lieu=Bruxelles|éditeur=Safran (éditions)|collection=Langues et cultures anciennes, 18|année=2011|isbn=978-2-87457-041-4|présentation en ligne=http://www.safran.be/proddetail.php?prod=LCA18}}
* {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Alain|nom1=Meurant|titre=Ad honorem per ardorem. Exercices de latin à l'usage des grands débutants|lieu=Bruxelles|éditeur=Safran (éditions)|collection=Langues et cultures anciennes, 19|année=2011|isbn=978-2-87457-042-1|présentation en ligne=http://www.safran.be/proddetail.php?prod=LCA19}}
* [[Pierre Monteil]], ''Éléments de phonétique et de morphologie du latin'', Nathan, 1970.
* {{en}} E. H. Sturtevant, ''The Pronunciation of Greek and Latin'', Philadelphie, 1940 ; 2{{e}} éd., Groningen, 1968.
* {{it}} A. Traina, ''L'alfabeto e la pronunzia del latino'', Bologna, 3{{e}} éd. 1967.

=== Articles connexes ===
{{colonnes|nombre=2|
* [[Déclinaisons en latin]]
* [[Conjugaison latine]]
* [[Liste des pronoms en latin]]
* [[Indo-européen commun]]
* [[Étymologie latine en français|Étymologie latine]]
* [[Expression latine]] et [[Liste des locutions latines|Liste des proverbes latins]]
* [[Ablatif absolu]]
* [[:Catégorie:Liste de noms latins de villes|Liste de noms latins de villes (catégorie)]]
* [[Bas-latin]]
* [[Latin vulgaire]]
* [[Latin ecclésiastique]]
* {{lien|langue=de|trad= Französische Aussprache des Lateins|texte=Prononciation traditionnelle du latin|fr=Prononciation traditionnelle du latin}}
* {{lien|langue=it|trad= Fonologia della lingua latina|texte=Phonologie du latin|fr=Phonologie du latin}}
* [[Langues romanes]]
* [[Lettres classiques]] et [[grec ancien]]
* [[Langues paléo-balkaniques]]
* [[Influence du latin sur la langue allemande]]
* [[Langue morte]]
}}

=== Liens externes ===
* {{Autorité}}
* {{Dictionnaires}}
* {{Bases}}
* [http://www.prima-elementa.fr/Dico.htm Dictionnaire en ligne]
* [http://www.grand-dictionnaire-latin.com Dictionnaire en ligne avec conjugueur]
* [http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/mefr_1123-9891_1996_num_108_1_4433?luceneQuery=%28%2B%28content%3AParler+title%3AParler%5E2.0+fullContent%3AParler%5E100.0+fullTitle%3AParler%5E140.0+summary%3AParler+authors%3AParler%5E5.0+illustrations%3AParler%5E4.0+bibrefs%3AParler%5E4.0+toctitles%3AParler%5E4.0+toctitles1%3AParler%5E3.0+toctitles2%3AParler%5E2.0+toctitles3%3AParler%29+%2B%28content%3Alatin+title%3Alatin%5E2.0+fullContent%3Alatin%5E100.0+fullTitle%3Alatin%5E140.0+summary%3Alatin+authors%3Alatin%5E5.0+illustrations%3Alatin%5E4.0+bibrefs%3Alatin%5E4.0+toctitles%3Alatin%5E4.0+toctitles1%3Alatin%5E3.0+toctitles2%3Alatin%5E2.0+toctitles3%3Alatin%29%29+AND+%28+%2Bpole%3A%28revue%29+%2Baccess_right%3A%28free%29+%29&words=Parler&words=100&words=140&words=latin&words=revue&words=free ''Parler latin dans l'Europe moderne. L'épreuve de la prononciation'' par Françoise Waquet]
* [http://cerclelatin.org/wiki Manuels, grammaires et dictionnaires de latin] publiés gratuitement par le Cercle latin de la Nouvelle-France]

{{Palette|Histoire du latin}}
{{Portail|langues|Rome antique|langue latine}}


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Version du 11 septembre 2023 à 13:27

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