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La liaison devient publique et est reconnue par le roi en [[1174]], après la [[révolte de 1173-1174|révolte de ses fils]], c'est-à-dire quand la reine [[Aliénor d'Aquitaine]] est disgraciée et emprisonnée<ref name="Tyerman" />. Rosemonde devient donc « maîtresse en titre<ref name="Tyerman" /> ». Elle n'a aucune influence politique sur le roi, et c'est pourquoi celui-ci ne divorce pas de sa femme<ref name="Tyerman" />. Henri II l'envisage pourtant très sérieusement, puisqu'il fait venir le cardinal Uguccione, [[nonce apostolique]], le 27 octobre 1175, en vue de faire dissoudre son mariage avec Aliénor et de se remarier avec Rosemonde. Mais le pape oppose une ferme résistance<ref>{{Ouvrage|auteur1=Jean Flori|titre=Aliénor d'Aquitaine, La reine insoumise|passage=p. 167, 168, 171, 172|lieu=Paris|éditeur=Payot|pages totales=545|isbn=2-228-89829-5}}</ref>.
La liaison devient publique et est reconnue par le roi en [[1174]], après la [[révolte de 1173-1174|révolte de ses fils]], c'est-à-dire quand la reine [[Aliénor d'Aquitaine]] est disgraciée et emprisonnée<ref name="Tyerman" />. Rosemonde devient donc « maîtresse en titre<ref name="Tyerman" /> ». Elle n'a aucune influence politique sur le roi, et c'est pourquoi celui-ci ne divorce pas de sa femme<ref name="Tyerman" />. Henri II l'envisage pourtant très sérieusement, puisqu'il fait venir le cardinal Uguccione, [[nonce apostolique]], le 27 octobre 1175, en vue de faire dissoudre son mariage avec Aliénor et de se remarier avec Rosemonde. Mais le pape oppose une ferme résistance<ref>{{Ouvrage|auteur1=Jean Flori|titre=Aliénor d'Aquitaine, La reine insoumise|passage=p. 167, 168, 171, 172|lieu=Paris|éditeur=Payot|pages totales=545|isbn=2-228-89829-5}}</ref>.
[[Fichier:Rosemonde Clifford et Henri II d'Angleterre.jpg|gauche|vignette|Rosemonde Cifford et le roi Henri II d'Angleterre, huile sur toile peinte par Raymond .A. Quinsac Monvoisin, exposée au Salon de 1827 N°745 (collection privée, France)]]
[[Fichier:Rosemonde Clifford et Henri II d'Angleterre.jpg|gauche|vignette|Rosemonde Cifford et le roi Henri II d'Angleterre, huile sur toile peinte par Raymond .A. Quinsac Monvoisin, exposée au Salon de 1827 N°745 (collection privée, France)]]
Elle ne profite pas longtemps de cette situation, car elle meurt en [[1176]]. Elle est inhumée au milieu du chœur de l'église du couvent de [[Godstow]](près d'[[Oxford]]), où elle s'était retirée, en face du grand autel<ref name="ODNB" />. La tombe est magnifiquement décorée de lampes et de bougies en cire<ref name="ODNB" />.
Elle ne profite pas longtemps de cette situation, car elle meurt en [[1176]]. Elle est inhumée au milieu du chœur de l'église du couvent de [[Godstow]] (près d'[[Oxford]]), où elle s'était retirée, en face du grand autel<ref name="ODNB" />. La tombe est magnifiquement décorée de lampes et de bougies en cire<ref name="ODNB" />.
Le roi, dévasté de chagrin, fait de grosses donations au couvent pour son tombeau<ref name="Tyerman" />. En 1191, quelques années après la mort du roi, Hugues, l'évêque de Lincoln, de passage à Godstow, décide de faire déplacer ses restes « parce que c'était une prostituée<ref name="Tyerman" />{{,}}<ref name="ODNB" /> ». Son corps est réenterré à l'extérieur, dans le cimetière du couvent<ref>Jean Flori, ''op.cit., p. 169.''</ref>, et sur sa pierre tombale est gravée l'épitaphe<ref name="ODNB" /> :
Le roi, dévasté de chagrin, fait de grosses donations au couvent pour son tombeau<ref name="Tyerman" />. En 1191, quelques années après la mort du roi, Hugues, l'évêque de Lincoln, de passage à Godstow, décide de faire déplacer ses restes « parce que c'était une prostituée<ref name="Tyerman" />{{,}}<ref name="ODNB" /> ». Son corps est réenterré à l'extérieur, dans le cimetière du couvent<ref>Jean Flori, ''op.cit., p. 169.''</ref>, et sur sa pierre tombale est gravée l'épitaphe<ref name="ODNB" /> :


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D'après W. L. Warren<ref>W. L. Warren, ''Henry II'', Methuen Publishing Ltd, 1977. {{ISBN|0413383903}}.</ref>, Rosemonde aura été le grand amour d'Henri II. De nombreux contes et légendes entourent sa vie, qui est entrée dans le patrimoine du [[folklore]] anglais. Ainsi, on a longtemps rapporté le fait qu'elle aurait donné le jour à deux bâtards royaux : [[Geoffroy (archevêque d'York)|Geoffroy]] (1152-1212), archevêque d'York, et [[Guillaume de Longue-Épée]] (1180-1226), [[comte de Salisbury]]. Cette question a donné lieu à de longs débats, qui peuvent surprendre l'historien moderne car si Rosemonde ne connaissait pas encore Henri au moment de la naissance de Geoffroy, elle est décédée au moment de la naissance de Guillaume. Il semble aujourd'hui que la mère de Geoffroy soit Ykenai, une autre maîtresse royale, et que celle de Guillaume soit Ida, future femme de [[Roger Bigot (2e comte de Norfolk)|Roger Bigot]], {{2e}} [[comte de Norfolk]]<ref>Paul C. Reed, « Countess Ida, Mother of William Longespée, Illegitimate Son of Henry II », dans ''The American Genealogist'', n°77 (2002), p.&nbsp;137.</ref>. Une autre légende fait d'Aliénor d'Aquitaine sa meurtrière. Celle-ci lui aurait donné le choix entre le poison et le couteau, avant de l'assassiner. Légende totalement dénuée de fondement car Aliénor est détenue en captivité, probablement dans la tour de [[Old Sarum]] à [[Salisbury (Royaume-Uni)|Salisbury]], sous bonne garde, au moment de la mort de Rosemonde<ref>Jean Flori, ''op.cit., p. 167.''</ref>.[[File:Fair Rosamond.png|thumb|Le choix du couteau ou du poison, illustration d'un livre de colportage anglais du {{s|XVII|e}}.]]
D'après W. L. Warren<ref>W. L. Warren, ''Henry II'', Methuen Publishing Ltd, 1977. {{ISBN|0413383903}}.</ref>, Rosemonde aura été le grand amour d'Henri II. De nombreux contes et légendes entourent sa vie, qui est entrée dans le patrimoine du [[folklore]] anglais. Ainsi, on a longtemps rapporté le fait qu'elle aurait donné le jour à deux bâtards royaux : [[Geoffroy (archevêque d'York)|Geoffroy]] (1152-1212), archevêque d'York, et [[Guillaume de Longue-Épée]] (1180-1226), [[comte de Salisbury]]. Cette question a donné lieu à de longs débats, qui peuvent surprendre l'historien moderne car si Rosemonde ne connaissait pas encore Henri au moment de la naissance de Geoffroy, elle est décédée au moment de la naissance de Guillaume. Il semble aujourd'hui que la mère de Geoffroy soit Ykenai, une autre maîtresse royale, et que celle de Guillaume soit Ida, future femme de [[Roger Bigot (2e comte de Norfolk)|Roger Bigot]], {{2e}} [[comte de Norfolk]]<ref>Paul C. Reed, « Countess Ida, Mother of William Longespée, Illegitimate Son of Henry II », dans ''The American Genealogist'', n°77 (2002), p.&nbsp;137.</ref>. Une autre légende fait d'Aliénor d'Aquitaine sa meurtrière. Celle-ci lui aurait donné le choix entre le poison et le couteau, avant de l'assassiner. Légende totalement dénuée de fondement car Aliénor est détenue en captivité, probablement dans la tour de [[Old Sarum]] à [[Salisbury (Royaume-Uni)|Salisbury]], sous bonne garde, au moment de la mort de Rosemonde<ref>Jean Flori, ''op.cit., p. 167.''</ref>.[[File:Fair Rosamond.png|thumb|Le choix du couteau ou du poison, illustration d'un livre de colportage anglais du {{s|XVII|e}}.]]

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Version du 20 septembre 2023 à 08:23

Rosemonde Clifford
Biographie
Naissance
Décès
Sépulture
Nom dans la langue maternelle
Rosamund CliffordVoir et modifier les données sur Wikidata
Activité
Famille
Clifford (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Père
Walter de Clifford (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Mère
Margaret de Tosny (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Fratrie
Walter II de Clifford (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Enfant
Peter (?) (d)Voir et modifier les données sur Wikidata

Rosemonde Clifford, dite la Belle Rosemonde (en anglais, Fair Rosamund) et parfois surnommée, d'après la signification latine de son prénom (Rosa-mundi) Rose du monde (prob. avant 1140 – 1175/1176[1]), fut la maîtresse préférée du roi Henri II d'Angleterre.

Biographie

Célèbre pour sa beauté, elle était la fille de Gautier fitz Richard, seigneur anglo-normand de Clifford, possessionné sur les marches de l'Angleterre et du Pays de Galles[2], et de Margaret de Tosny[1].

La liaison devient publique et est reconnue par le roi en 1174, après la révolte de ses fils, c'est-à-dire quand la reine Aliénor d'Aquitaine est disgraciée et emprisonnée[2]. Rosemonde devient donc « maîtresse en titre[2] ». Elle n'a aucune influence politique sur le roi, et c'est pourquoi celui-ci ne divorce pas de sa femme[2]. Henri II l'envisage pourtant très sérieusement, puisqu'il fait venir le cardinal Uguccione, nonce apostolique, le 27 octobre 1175, en vue de faire dissoudre son mariage avec Aliénor et de se remarier avec Rosemonde. Mais le pape oppose une ferme résistance[3].

Rosemonde Cifford et le roi Henri II d'Angleterre, huile sur toile peinte par Raymond .A. Quinsac Monvoisin, exposée au Salon de 1827 N°745 (collection privée, France)

Elle ne profite pas longtemps de cette situation, car elle meurt en 1176. Elle est inhumée au milieu du chœur de l'église du couvent de Godstow (près d'Oxford), où elle s'était retirée, en face du grand autel[1]. La tombe est magnifiquement décorée de lampes et de bougies en cire[1]. Le roi, dévasté de chagrin, fait de grosses donations au couvent pour son tombeau[2]. En 1191, quelques années après la mort du roi, Hugues, l'évêque de Lincoln, de passage à Godstow, décide de faire déplacer ses restes « parce que c'était une prostituée[2],[1] ». Son corps est réenterré à l'extérieur, dans le cimetière du couvent[4], et sur sa pierre tombale est gravée l'épitaphe[1] :

« Hic jacet in tumulo Rosa Mundi non Rosa Munda ;
Non redolet sed olet quia redolere solet[5] »

D'après W. L. Warren[6], Rosemonde aura été le grand amour d'Henri II. De nombreux contes et légendes entourent sa vie, qui est entrée dans le patrimoine du folklore anglais. Ainsi, on a longtemps rapporté le fait qu'elle aurait donné le jour à deux bâtards royaux : Geoffroy (1152-1212), archevêque d'York, et Guillaume de Longue-Épée (1180-1226), comte de Salisbury. Cette question a donné lieu à de longs débats, qui peuvent surprendre l'historien moderne car si Rosemonde ne connaissait pas encore Henri au moment de la naissance de Geoffroy, elle est décédée au moment de la naissance de Guillaume. Il semble aujourd'hui que la mère de Geoffroy soit Ykenai, une autre maîtresse royale, et que celle de Guillaume soit Ida, future femme de Roger Bigot, 2e comte de Norfolk[7]. Une autre légende fait d'Aliénor d'Aquitaine sa meurtrière. Celle-ci lui aurait donné le choix entre le poison et le couteau, avant de l'assassiner. Légende totalement dénuée de fondement car Aliénor est détenue en captivité, probablement dans la tour de Old Sarum à Salisbury, sous bonne garde, au moment de la mort de Rosemonde[8].

Le choix du couteau ou du poison, illustration d'un livre de colportage anglais du XVIIe siècle.

Voir aussi

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Notes et références

  1. a b c d e et f T. A. Archer, revised by Elizabeth Hallam, « Clifford, Rosamund (b. before 1140?, d. 1175/6) », Oxford Dictionary of National Biography, Oxford University Press, 2004. Pour Jean Flori, op.cit., p. 168, elle meurt en 1176.
  2. a b c d e et f « Rosamund Clifford », Christopher Tyerman, Who's Who in Early Medieval England, 1066-1272, Shepheard-Walwyn, (ISBN 0856831328), p. 218-219.
  3. Jean Flori, Aliénor d'Aquitaine, La reine insoumise, Paris, Payot, 545 p. (ISBN 2-228-89829-5), p. 167, 168, 171, 172
  4. Jean Flori, op.cit., p. 169.
  5. John Brompton, Chronicon. Ces vers peuvent être traduit : « Ci-gît dans cette tombe une rose du monde, et non une rose pure / elle n'embaume point, mais sent ce qu'elle doit sentir. »
  6. W. L. Warren, Henry II, Methuen Publishing Ltd, 1977. (ISBN 0413383903).
  7. Paul C. Reed, « Countess Ida, Mother of William Longespée, Illegitimate Son of Henry II », dans The American Genealogist, n°77 (2002), p. 137.
  8. Jean Flori, op.cit., p. 167.

Source

  • « Rosamund Clifford », Christopher Tyerman, Who's Who in Early Medieval England, 1066-1272, Shepheard-Walwyn, (ISBN 0856831328), p. 218-219.
  • T. A. Archer, revised by Elizabeth Hallam, « Clifford, Rosamund (b. before 1140?, d. 1175/6) », Oxford Dictionary of National Biography, Oxford University Press, 2004.