« George VI » : différence entre les versions

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avec le [[Commonwealth]] après la Seconde Guerre mondiale se développa sous le mandat du Premier ministre [[Clement Attlee]]{{sfn|Townsend|1975|p=176}}. L'[[Inde britannique]] se [[Partition des Indes|divisa]] en deux dominions indépendants, l'[[Dominion de l'Inde|Inde]] et le [[Dominion du Pakistan|Pakistan]], en 1947{{sfn|Townsend|1975|p=229-232, 247-265}}. {{souverain-|George VI}} abandonna le titre d'[[empereur des Indes]] et devint roi de l'Inde et du Pakistan. Peu après éclata la [[première guerre indo-pakistanaise]]. Roi des deux pays, le monarque resta neutre et ne se mêla pas du conflit. Il cessa d'être roi de l'Inde en 1950 lorsque le pays devint une république au sein du ''Commonwealth,'' mais resta roi du Pakistan jusqu'à sa mort. D'autres pays quittèrent le ''Commonwealth'' comme la [[Birmanie]] en {{date-|janvier 1948}}, la [[Palestine mandataire|Palestine]] (divisée entre [[Israël]] et les États arabes) en {{date-|mai 1948-}} et l'[[Irlande (pays)|Irlande]] en {{date-|avril 1949}}{{sfn|Townsend|1975|p=267-270}}.
ette unité à la fin de la guerre, il resta deux mois sur le continent avant de revenir en Grande-Bretagne{{sfn|Judd|1982|p=44}}.

=== Université de Cambridge ===
En {{date-|octobre 1919}}, Albert entra au ''[[Trinity College (Cambridge)|Trinity College]]'' de l’[[université de Cambridge]] où il étudia l'[[histoire]], l'[[Économie (discipline)|économie]] et l'[[éducation civique|instruction civique]] pendant un an{{sfn|Judd|1982|p=47}}{{,}}{{sfn|Wheeler-Bennett|1958|p=128-131}}. C’est à cette époque-là qu’il aurait prononcé sur la famille royale cette phrase République (France)|France]] et en [[Amérique du Nord]] car cela présentait des avantages stratégiques significatifs en cas de guerre{{sfn|Bradford|1989|p=269, 281}}.

=== Premières tensions en Europe ===
La probabilité grandissante d'une guerre en [[Europe]] domina le début du règne de {{souverain-|George VI}}. Le roi était constitutionnellement forcé de soutenir la [[politique d'apaisement]] du Premier ministre [[Neville Chamberlain]]<ref name="matthew"/>{{,}}{{sfn|Sinclair|1988|p=230}}. Le couple royal invita néanmoins Chamberlain à apparaître avec lui sur le balcon de [[Palais de Buckingham|Buckingham]] à son retour de [[Accords de Munich|Munich]] en 1938. Cette association publique de la monarchie avec une personnalité politique était exceptionnelle car les apparitions au balcon étaient traditionnellement restreintes à la famille royale<ref name="matthew" />. Bien que populaire auprès de l'opinion publique, la politique de Chamberlain envers [[Adolf Hitler]] était critiquée par une partie de la [[Chambre des communes du Royaume-Uni|Chambre des communes]], ce qui poussa l'historien John Grigg à décrire le comportement du roi en s'associant d'aussi près avec un homme politique comme {{citation|l'acte le plus inconstitutionnel d'un souverain britannique dans le siècle actuel<ref>{{Article |nom1=Hitchens |prénom1=Christopher |lien auteur1=Christopher Hitchens |jour=1 |mois=avril |année=2002 |périodique=[[The Guardian]] |url=http://www.guardian.co.uk/uk/2002/apr/01/queenmother.monarchy9 |titre=Mourning will be brief }}</ref>}}.

=== Visites en Amérique du Nord ===
[[Fichier:RoyalVisitSenate.jpg|vignette|upright|{{souverain-|George VI}} accorde sa [[sanction royale]] aux lois du [[Sénat du Canada]] le {{date-|19 mai 1939}}. La reine consort Elizabeth est assise à sa gauche.]]
En {{date-|mai 1939-}} et {{date-|juin 1939}}, le couple royal visita le [[Canada]] et les [[États-Unis]]. Il fut rejoint à [[Ottawa]] par le [[Premier ministre du Canada|Premier ministre canadien]] [[William Lyon Mackenzie King]]<ref>{{lien web |url=http://www.collectionscanada.gc.ca/king/023011-1070.06-e.html |nom1=Library and Archives Canada |lien auteur1=Library and Archives Canada |titre=Biography and People > A Real Companion and Friend > Behind the Diary > Politics, Themes, and Events from King's Life > The Royal Tour of 1939 |éditeur=Queen's Printer for Canada |consulté le=12 décembre 2009}}</ref> qui les présenta comme [[monarchie canadienne|roi et reine du Canada]]<ref>{{Ouvrage |prénom1=Arthur |nom1=Bousfield |prénom2=Garry |nom2=Toffoli |titre=Royal Spring : The Royal Tour of 1939 and the Queen Mother in Canada |éditeur=Dundurn Press |lieu=Toronto |année=1989 |pages totales=96 |passage=60, 66 |isbn=1-55002-065-X |lire en ligne=https://books.google.com/books?id=1Go5p_CN8UQC&printsec=frontcover}}</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage |prénom1=Gustave |nom1=Lanctot |lien auteur1=Gustave Lanctot |titre=Royal Tour of King {{souverain-|George VI}} and Queen Elizabeth in Canada and the United States of America 1939 |éditeur=E.p. Taylor Foundation |lieu=Toronto |année=1964 }}</ref>. {{souverain-|George VI}} fut le premier souverain régnant du Canada à se rendre en Amérique du Nord même s'il s'y était déjà rendu en tant que prince Albert et duc d'York. Le [[gouverneur général du Canada]] [[John Buchan]] et Mackenzie King espéraient que la présence du roi au Canada démontrerait les principes du [[Statut de Westminster de 1931]] qui reconnaissait la pleine souveraineté des [[dominion]]s et stipulait que chacun représentait une monarchie séparée. Dans sa résidence canadienne de ''[[Rideau Hall]]'', {{souverain-|George VI}} approuva personnellement les [[lettres de créance]] du nouvel ambassadeur américain au Canada, [[Daniel C. Roper]]. L'historien officiel de cette visite royale, [[Gustave Lanctot]], déclara : {{citation|Lorsque Leurs Majestés entrèrent dans leur résidence canadienne, le Statut de Westminster devint pleinement réalité : le roi du Canada était rentré chez lui<ref>{{Article|prénom1=William |nom1=Galbraith |titre=Fiftieth Anniversary of the 1939 Royal Visit |volume=12 |éditeur=Commonwealth Parliamentary Association |lieu=Ottawa |date=automne 1989 |numéro d'édition=3 |passage=7-9 |lire en ligne=http://www2.parl.gc.ca/Sites/LOP/Infoparl/12/3/12n3_89e.pdf |consulté le=14 décembre 2009 |périodique=Canadian Parliamentary Review }}</ref>}}.

L'ensemble du voyage était destiné à réduire le fort sentiment [[isolationnisme|isolationniste]] en Amérique du Nord concernant les tensions en Europe. Même si l'objectif de la tournée était essentiellement politique, pour renforcer le soutien au Royaume-Uni dans la guerre à venir, le couple royal fut accueilli avec enthousiasme par le public{{sfn|Judd|1982|p=163-166}}{{,}}{{sfn|Rhodes James|1998|p=154-168}}{{,}}{{sfn|Vickers|2006|p=187}}. La crainte que {{souverain-|George VI}} ne soit négativement comparé avec son prédécesseur {{souverain-|Édouard VIII}} fut dissipée{{sfn|Bradford|1989|p=298-299}}. Le roi et la reine se rendirent à la [[foire internationale de New York 1939-1940|foire internationale de New York]] et séjournèrent avec le [[Président des États-Unis|président]] [[Franklin D. Roosevelt]] à la [[Maison-Blanche]] et à sa [[Franklin D. Roosevelt National Historic Site|résidence privée]] de [[Hyde Park (New York)|Hyde Park]]<ref>''The Times'' lundi {{date-|12 juin 1939}} {{p.}}12 col. A</ref>. Le couple royal forgea une relation d'amitié avec le président et cela eut un impact important sur les relations entre le Royaume-Uni et les États-Unis dans la guerre qui suivit<ref>{{Ouvrage |prénom1=Will |nom1=Swift |titre=The Roosevelts and the Royals : Franklin and Eleanor, the King and Queen of England, and the Friendship that Changed History |éditeur=John Wiley & Sons |année=2004 |isbn=}}</ref>{{,}}{{sfn|Judd|1982|p=189}}{{,}}{{sfn|Rhodes James|1998|p=344}}.

=== Seconde Guerre mondiale ===
[[Fichier:King George VI talking to a member of the Home Guard during an inspection in Kent, 10 August 1940. H2936.jpg|gauche|vignette|217x217px|Le roi {{souverain-|George VI}} passant en revue les troupes dans le [[Kent]], pendant la guerre, en {{date-|août 1940}}.]]
En {{date-|septembre 1939}}, le Royaume-Uni, l'[[Union d'Afrique du Sud|Afrique du Sud]], l'[[Australie]], le [[Canada]] et la [[Nouvelle-Zélande]] déclarèrent la guerre à l'[[Troisième Reich|Allemagne nazie]]{{sfn|Judd|1982|p=171-172}}{{,}}{{sfn|Townsend|1975|p=104}}. Parmi les dominions de Sa Majesté, seule l'Irlande fit savoir qu'elle resterait neutre<ref>{{Ouvrage |prénom1=Jean des |nom1=Cars |lien auteur1=Jean des Cars |titre=Le Sceptre et le Sang |sous-titre=Rois et reines dans la tourmente des deux guerres mondiales |lieu=Paris |éditeur=[[Éditions Perrin|Perrin]] |année=2014 |pages totales=474 |isbn=978-2-262-04110-6 |passage=354 }}.</ref>. {{souverain-|George VI}} et son épouse refusèrent de quitter la [[Londres|capitale britannique]] malgré les [[Blitz|bombardements allemands]]. Même s'ils résidèrent officiellement au [[palais de Buckingham]] tout au long de la guerre, ils passaient généralement leurs nuits dans le [[château de Windsor]]{{sfn|Judd|1982|p=183}}{{,}}{{sfn|Rhodes James|1998|p=214}}. Le premier raid aérien allemand sur Londres, le {{date-|7 septembre 1940}}, tua plusieurs centaines de personnes essentiellement dans l’''[[East End]]''<ref>{{Ouvrage |prénom1=Mark |nom1=Arnold-Forster |titre=The World at War |éditeur=Thames Methuen |lieu=Londres |année=1983 |année première édition=1973 |passage=303 |isbn=0-423-00680-0}}</ref>. Le {{date-|13 septembre 1940-}}, le roi et la reine faillirent être tués lorsque deux bombes allemandes explosèrent dans une cour du palais de Buckingham alors qu'ils s'y trouvaient<ref>{{Ouvrage |langue=en |auteur1=[[Winston Churchill]] |titre=The Second World War |volume={{II}} |éditeur=Cassell and Co. Ltd |année=1949 |passage=334 }}</ref>. La reine commenta : {{citation|Je suis heureuse que nous ayons été bombardés. Cela me fait sentir que nous sommes l'égal de l’''East End''{{sfn|Judd|1982|p=184}}{{,}}{{sfn|Rhodes James|1998|p=211-212}}{{,}}{{sfn|Townsend|1975|p=111}}}}. La famille royale était représentée partageant les mêmes dangers et privations que le reste du pays. Elle était soumise au [[Rationnement au Royaume-Uni|rationnement]] et la [[Première dame des États-Unis]] [[Eleanor Roosevelt]] nota le rationnement de la nourriture et de l'eau du bain pendant un séjour dans un palais de Buckingham non-chauffé et barricadé<ref>{{Ouvrage |langue=en |auteur1=[[Doris Kearns Goodwin]] |titre=No Ordinary Time : Franklin and Eleanor Roosevelt : The Home Front in World War {{II}} |éditeur=Simon & Schuster |lieu=New York |année=1994 |passage=380 |isbn=}}</ref>. En {{date-|août 1942}}, le frère du roi, [[George de Kent]], fut tué lors du [[Accident aérien de Dunbeath|crash de son hydravion militaire]] en [[Écosse]]{{sfn|Judd|1982|p=187}}{{,}}{{sfn|Weir|1996|p=324}}.

En 1940, [[Winston Churchill]] succéda à [[Neville Chamberlain]] au poste de [[Premier ministre du Royaume-Uni|Premier ministre]], même si {{souverain-|George VI}} aurait préféré nommer [[Edward Frederick Lindley Wood|Lord Halifax]]{{sfn|Judd|1982|p=180}}. Le roi fut déçu de la nomination par Churchill de [[Max Aitken|Lord Beaverbrook]] au Cabinet mais Churchill et lui développèrent la {{citation|relation personnelle la plus étroite entre un monarque et un Premier ministre dans l'histoire moderne britannique{{sfn|Rhodes James|1998|p=195}}}}. À partir de {{date-|septembre 1940}}, les deux hommes se rencontrèrent en privé chaque jeudi pendant plusieurs heures pour discuter de la guerre{{sfn|Rhodes James|1998|p=202-210}}.

Tout au long de la guerre, le couple royal s'efforça de soutenir le moral de la population britannique en se rendant sur les sites des bombardements et des usines de munitions. Le roi se rendit également auprès des troupes en [[Troisième Reich|France]] en {{date-|décembre 1939}}, en [[Afrique du Nord]] et à [[Malte]] en {{date-|juin 1943}}, en [[Normandie]] en {{date-|juin 1944}}, dans le sud de l'[[Royaume d'Italie (1861-1946)|Italie]] en {{date-|juillet 1944-}} et dans les [[Pays-Bas]] en {{date-|octobre 1944-}} de la même année{{sfn|Judd|1982|p=176, 201-203, 207-208}}. Leur popularité auprès du public et leur détermination apparemment sans limites assurèrent leur place de symbole de la résistance de la nation{{sfn|Judd|1982|p=170}}. Le [[8 mai 1945|{{date-|8 mai 1945}}]], les foules en liesse criaient devant le palais de Buckingham, ''We want the King !'' (« Nous voulons le Roi ! »). {{souverain-|George VI}} invita donc Churchill à apparaître avec lui sur le balcon du palais comme il l'avait fait avec Chamberlain sept ans plus tôt{{sfn|Judd|1982|p=210}}. Au soir du [[6 juin 1944|{{date-|6 juin 1944}}]], son discours retransmis sur la [[British Broadcasting Corporation|BBC]], station radio alors en pleine heure de gloire, est écouté par un taux record de 80 % des Britanniques<ref name=Lebecq759>{{harvsp|Lebecq|Bensimon|Lachaud|Ruggiu|2013|p=759}}</ref>. En {{date-|janvier 1946}}, {{souverain-|George VI}} s'adressa aux [[Organisation des Nations unies|Nations unies]] pour leur première [[Assemblée générale des Nations-Unies|Assemblée]] qui fut organisée à Londres et réaffirma {{citation|[sa] conviction dans l'égalité des droits des hommes et des femmes et des nations grandes ou petites{{sfn|Townsend|1975|p=173}}}}.

=== Dissolution de l'Empire britannique et développement du Commonwealth ===
[[Fichier:Attlee with GeorgeVI HU 59486.jpg|vignette|upright|alt=George VI en uniforme d'amiral et Attlee en costume se tiennent devant une balustrade extérieure|{{souverain-|George VI}} (à droite) avec le Premier ministre britannique [[Clement Attlee]] en {{date-|juillet 1945}}.]]
Le règne de {{souverain-|George VI}} vit l'accélération de la dissolution de l'[[Empire britannique]] et son remplacement par le [[Commonwealth]]. Le [[Statut de Westminster de 1931]] avait déjà officiellement reconnu les résolutions des [[Conférence impériale (Empire britannique)|conférences impériales]] de [[1926]] et [[1930]] stipulant que les dominions étaient des [[État souverain|États]] égaux au Royaume-Uni. Néanmoins, trois d'entre-eux ne disposaient pas encore d'une pleine souveraineté, le Royaume-Uni possédait un pouvoir sur les constitutions du [[Constitution du Canada|Canada]], de l'[[Constitution de l'Australie|Australie]] et de la [[Constitution de la Nouvelle-Zélande|Nouvelle-Zélande]]. Le processus de transformation d'un Empire à une association volontaire d'États souverains avec le [[Commonwealth]] après la Seconde Guerre mondiale se développa sous le mandat du Premier ministre [[Clement Attlee]]{{sfn|Townsend|1975|p=176}}. L'[[Inde britannique]] se [[Partition des Indes|divisa]] en deux dominions indépendants, l'[[Dominion de l'Inde|Inde]] et le [[Dominion du Pakistan|Pakistan]], en 1947{{sfn|Townsend|1975|p=229-232, 247-265}}. {{souverain-|George VI}} abandonna le titre d'[[empereur des Indes]] et devint roi de l'Inde et du Pakistan. Peu après éclata la [[première guerre indo-pakistanaise]]. Roi des deux pays, le monarque resta neutre et ne se mêla pas du conflit. Il cessa d'être roi de l'Inde en 1950 lorsque le pays devint une république au sein du ''Commonwealth,'' mais resta roi du Pakistan jusqu'à sa mort. D'autres pays quittèrent le ''Commonwealth'' comme la [[Birmanie]] en {{date-|janvier 1948}}, la [[Palestine mandataire|Palestine]] (divisée entre [[Israël]] et les États arabes) en {{date-|mai 1948-}} et l'[[Irlande (pays)|Irlande]] en {{date-|avril 1949}}{{sfn|Townsend|1975|p=267-270}}.


En 1947, le roi et sa famille se rendirent en [[Union d'Afrique du Sud|Afrique du Sud]]{{sfn|Townsend|1975|p=221-223}}. Le [[Liste des Premiers ministres d'Afrique du Sud|Premier ministre sud-africain]], [[Jan Smuts]], se préparait à des élections et espérait profiter politiquement de la visite{{sfn|Judd|1982|p=223}}. {{souverain-|George VI}} fut cependant consterné quand le gouvernement sud-africain lui demanda de ne serrer la main qu'à des Blancs{{sfn|Rhodes James|1998|p=295}} et fit référence à ses gardes du corps sud-africains comme à la « [[Gestapo]] »{{sfn|Rhodes James|1998|p=294}}{{,}}{{sfn|Shawcross|2009|p=618}}. Malgré la tournée royale, Jan Smuts perdit les [[Élections en Afrique du Sud (1910-1994)#.C3.89lections du 26 mai 1948|élections de {{date-|mai 1948}}]] et le nouveau gouvernement renforça la politique de [[ségrégation raciale]] en instaurant l'[[apartheid]].
En 1947, le roi et sa famille se rendirent en [[Union d'Afrique du Sud|Afrique du Sud]]{{sfn|Townsend|1975|p=221-223}}. Le [[Liste des Premiers ministres d'Afrique du Sud|Premier ministre sud-africain]], [[Jan Smuts]], se préparait à des élections et espérait profiter politiquement de la visite{{sfn|Judd|1982|p=223}}. {{souverain-|George VI}} fut cependant consterné quand le gouvernement sud-africain lui demanda de ne serrer la main qu'à des Blancs{{sfn|Rhodes James|1998|p=295}} et fit référence à ses gardes du corps sud-africains comme à la « [[Gestapo]] »{{sfn|Rhodes James|1998|p=294}}{{,}}{{sfn|Shawcross|2009|p=618}}. Malgré la tournée royale, Jan Smuts perdit les [[Élections en Afrique du Sud (1910-1994)#.C3.89lections du 26 mai 1948|élections de {{date-|mai 1948}}]] et le nouveau gouvernement renforça la politique de [[ségrégation raciale]] en instaurant l'[[apartheid]].

Version du 27 novembre 2023 à 00:49

avec le Commonwealth après la Seconde Guerre mondiale se développa sous le mandat du Premier ministre Clement Attlee[1]. L'Inde britannique se divisa en deux dominions indépendants, l'Inde et le Pakistan, en 1947[2]. George VI abandonna le titre d'empereur des Indes et devint roi de l'Inde et du Pakistan. Peu après éclata la première guerre indo-pakistanaise. Roi des deux pays, le monarque resta neutre et ne se mêla pas du conflit. Il cessa d'être roi de l'Inde en 1950 lorsque le pays devint une république au sein du Commonwealth, mais resta roi du Pakistan jusqu'à sa mort. D'autres pays quittèrent le Commonwealth comme la Birmanie en , la Palestine (divisée entre Israël et les États arabes) en et l'Irlande en [3].

En 1947, le roi et sa famille se rendirent en Afrique du Sud[4]. Le Premier ministre sud-africain, Jan Smuts, se préparait à des élections et espérait profiter politiquement de la visite[5]. George VI fut cependant consterné quand le gouvernement sud-africain lui demanda de ne serrer la main qu'à des Blancs[6] et fit référence à ses gardes du corps sud-africains comme à la « Gestapo »[7],[8]. Malgré la tournée royale, Jan Smuts perdit les élections de et le nouveau gouvernement renforça la politique de ségrégation raciale en instaurant l'apartheid.

Dégradation de son état de santé

Farthing de George VI frappé en 1951.

Le stress de la guerre avait épuisé la santé du roi[9],[10],[11] : son tabagisme déjà important[12] fut à l'origine d'un cancer du poumon et d'autres problèmes de santé dont l'athérosclérose l'affaiblirent. La princesse Élisabeth, l'héritière présomptive, remplaça de plus en plus souvent le roi dans ses fonctions publiques. Une tournée prévue en Australie et en Nouvelle-Zélande fut repoussée, car le roi avait été victime d'une embolie dans la jambe droite qui fut opérée en [13]. Cette tournée fut réorganisée pour que la princesse Élisabeth et son époux, Philip Mountbatten, remplacent le couple royal. Le roi fut suffisamment en état pour ouvrir le Festival of Britain en , mais il subit une pneumonectomie le pour une tumeur maligne[14],[15]. Lors de la cérémonie d'ouverture du Parlement en , le discours du Trône fut lu par le lord chancelier, Lord Simonds[16]. Son allocution de Noël de 1951 fut enregistrée en plusieurs parties qui furent regroupées pour la diffusion[17].

Mort et funérailles

George VI meurt à Sandringham, où il s'était retiré avec sa famille pour fêter Noël, à l'.

Le , malgré les conseils de ses proches, George VI se rend à l'aéroport de Londres-Heathrow pour assister au départ de la princesse Élisabeth et du prince Philip vers l'Australie. C’est la dernière fois que le souverain, malade et physiquement affaibli, apparaît en public.

La journée du 6 février 1952

Dans la nuit du 5 au 6 février 1952, âgé de 56 ans, il meurt dans son sommeil d’une thrombose coronaire dans sa résidence de Sandringham House. À 7 h 30 du matin, son valet de pied venu le réveiller découvre le corps inanimé du souverain. Il transmet la nouvelle par téléphone au palais de Buckingham en utilisant une phrase codée (« Hyde Park Corner ») afin d'éviter que les standardistes soient informées de la mort du roi[18].

La princesse Élisabeth apprend la nouvelle alors qu'elle se trouve au Kenya, sur le chemin de retour de son voyage en Australie. Elle devient la reine Élisabeth II à l'âge de 25 ans.

La nouvelle est rendue publique à 11 h par un journaliste de la BBC, John Snagge, qui prononce ces mots : « C’est avec la plus grande tristesse que nous faisons l’annonce suivante… ». La nouvelle est répétée à sept reprises à un intervalle de quinze minutes, puis la radio cesse d'émettre pendant cinq heures. La cloche Great Tom de la cathédrale Saint‑Paul sonne chaque minute pendant deux heures, ainsi que les cloches de l'abbaye de Westminster. La cloche de Sébastopol, trophée installé au château de Windsor, qui ne sonne qu’à la mort d'un monarque, sonne 56 fois, autant que d'années de la vie de George VI, entre 13 h 27 et 14 h 22.

La Chambre des communes se réunit peu avant midi pour exprimer sa douleur et son deuil[19]. Le conseil d'accession se réunit à 17 heures au palais Saint-James et proclame solennellement la princesse Élisabeth reine du Royaume-Uni.

Les funérailles (15 février)

Le cercueil de George VI est transporté le 12 février de l'église Sainte-Marie-Madeleine au palais de Westminster, où, pendant trois jours, des milliers de personnes défilent devant la dépouille du roi afin de lui rendre un dernier hommage[20].

Ses funérailles d'État ont lieu le . À h 30, le cercueil quitte Westminster Hall porté par huit soldats des Grenadier Guards, puis placé sur un affût de canon, le même qui servi pour George V). Il est drapé de l'étendard royal, au sommet duquel sont placés la couronne impériale d'apparat, un orbe et un sceptre ainsi qu'une couronne faites de fleurs d'orchidées et de lys. Le cercueil est tiré par un groupe de marins sur les 5,6 km qui séparent New Palace Yard de la gare de Paddington, d’où il part vers Windsor en train. Au cours de la procession dans Londres, plusieurs chefs d'État et membres de familles royales marchent derrière le cercueil, dont le roi de Norvège Haakon VII, le roi de Danemark Frédéric IX, le roi de Suède Gustave VI Adolphe, le roi de Grèce Paul Ier, le président de la République française Vincent Auriol, le prince Albert de Belgique (représentant son frère, le roi Baudouin), le duc de Windsor (frère de George VI, ex-Édouard VIII) ou le duc d'Édimbourg (son gendre)[21].

Lorsque le convoi funèbre arrive à Windsor, le cortège est similaire à celui de Londres, mais de taille réduite. Après une cérémonie religieuse, George VI est inhumé dans le Royal Vault, un caveau situé dans la chapelle Saint-Georges du château de Windsor.

Suites (1969-2022)

Le , son cercueil est transféré dans le mémorial George VI de la chapelle Saint-George[22].

En 2002, la dépouille de son épouse, la reine mère Elizabeth, et les cendres de la princesse Margaret, sont aussi placées dans cette chapelle.

En 2022, soixante-dix ans après la mort de George VI, c'est le cercueil de la reine Élisabeth II qui est placé dans la même chapelle.

Postérité

Statue de George VI dans les jardins de Carlton à Londres.

Selon le travailliste George Hardie, la crise d'abdication de 1936 fit « plus pour le républicanisme que cinquante années de propagande[N 1] ». George VI écrivit à son frère Édouard après son abdication qu'il avait assumé avec réticence « un trône à bascule » (dans le sens de trône dépendant de la stricte succession) et qu'il essayait de « le rendre à nouveau stable[N 2] ». George VI était devenu roi à un moment où le soutien du public à la monarchie était en plein déclin. Durant son règne, les Britanniques endurèrent les difficultés de la guerre et le pouvoir impérial dans les colonies sombra. Cependant, son image d'homme de famille respectueux et son courage personnel restaurèrent la popularité de l'institution monarchique[25],[26]. Il fut le fondateur d'un nouveau Royaume-Uni, privé de ses dominions et d'une Irlande devenue indépendante, mais riche d'un capital humain qui avait fait corps avec la monarchie. L'homme timide s'était révélé un chef dévoué à ses sujets qui le lui rendirent dans leur respect pour sa fille, Élisabeth II. Le roi ou la reine du Royaume-Uni étaient devenus l'âme de la Nation.

La croix de George VI et la médaille de George furent créées à l'initiative du roi pendant la Seconde Guerre mondiale pour récompenser les actes de bravoure des civils[27],[28]. Il l'accorda à l’« île forteresse de Malte » en 1943[29]. Le gouvernement français lui décerna l’ordre de la Libération en 1960 à titre posthume et il devint ainsi le seul allié, avec Churchill, à la recevoir[30].

Le roi a donné son nom à un détroit en Antarctique, une station de métro, une autoroute de Vancouver, un hôpital de Londres, un lac artificiel d'environ 1,4 km2 près de l'aéroport de Heathrow, et à une course de chevaux du Royaume-Uni.

George VI a été interprété à l'écran par :

L'acteur britannique Colin Firth a reçu l'Oscar du meilleur acteur 2011 pour son incarnation du souverain.

Titres et armoiries

Titulature

Le monogramme royal de George VI.
  •  : Son Altesse le prince Albert d'York
  •  : Son Altesse Royale le prince Albert d'York
  •  : Son Altesse Royale le prince Albert de Cornouailles et d'York
  •  : Son Altesse Royale le prince Albert de Galles
  •  : Son Altesse Royale le prince Albert
  •  : Son Altesse Royale le duc d'York
  •  : Sa Majesté le roi
  •  : Sa Majesté Impériale le roi-empereur (par rapport à l'Inde britannique)

George porta de nombreux titres royaux au cours de sa vie, mais sa position de souverain faisait également de lui le commandant en chef des Forces armées du Canada et du Royaume-Uni[32],[33].

Armoiries

En tant que duc d'York, Albert portait les armoiries royales du Royaume-Uni différenciées par un lambel de trois points argent dont le central présentait une ancre azur ; cette différence avait été accordée à son père George V lorsqu'il était duc d'York et elle fut également placée sur les armoiries de son petit-fils, le prince Andrew d'York. Lors de son règne, il portait les armoiries royales non différenciées[34].

Distinctions étrangères

Ascendance

Descendance

Notes et références

Notes

  1. George Hardie à la Chambre des communes britanniques le [23].
  2. Lettre de George VI au duc de Windsor[24].

Références

  1. Townsend 1975, p. 176.
  2. Townsend 1975, p. 229-232, 247-265.
  3. Townsend 1975, p. 267-270.
  4. Townsend 1975, p. 221-223.
  5. Judd 1982, p. 223.
  6. Rhodes James 1998, p. 295.
  7. Rhodes James 1998, p. 294.
  8. Shawcross 2009, p. 618.
  9. « King George VI », Site officiel de la monarchie britannique (consulté le )
  10. Judd 1982, p. 225.
  11. Townsend 1975, p. 174.
  12. Judd 1982, p. 240.
  13. Rhodes James 1998, p. 314-317.
  14. Bradford 1989, p. 454.
  15. Rhodes James 1998, p. 330.
  16. Rhodes James 1998, p. 331.
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Annexes

Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie

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Liens externes