« Seiji Ozawa » : différence entre les versions

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Contenu supprimé Contenu ajouté
m v2.05b - Bot T3 PCS#64 - Correction syntaxique (Lien interne avec cible identique au texte - Référence en double - Orthographe et typographie - Ponctuation dans un lien - Paramètre inutilisé)
Ligne 37 : Ligne 37 :
| scènes =
| scènes =
}}
}}
{{japonais|'''Seiji Ozawa'''|小澤 征爾|Ozawa Seiji}} est un [[chef d'orchestre]] [[japon]]ais, né le {{Date de naissance|1-9-1935|en musique classique}} à [[Shenyang]] (aujourd'hui en [[Chine]])<ref>Shenyang appartenait alors au [[Mandchoukouo]], état [[wikt:lige|lige]] de [[Mandchourie]] sous tutelle de l'[[empire du Japon]].</ref> et mort le {{Date de décès|6-2-2024|en musique classique}} à [[Tokyo]]. Il se perfectionne en recevant notamment les enseignements de [[Herbert von Karajan]] et de [[Leonard Bernstein|Léonard Bernstein]]. Il dirige aussi des orchestres à Vienne, Berlin, Boston, Londres, Chicago, Tokyo, San Francisco ou Paris. Il fonde orchestres, festival, école, et enregistre une très importante discographie couvrant un large répertoire auprès des meilleurs labels de musique classique.
{{japonais|'''Seiji Ozawa'''|小澤 征爾|Ozawa Seiji}} est un [[chef d'orchestre]] [[japon]]ais, né le {{Date de naissance|1-9-1935|en musique classique}} à [[Shenyang]] (aujourd'hui en [[Chine]])<ref>Shenyang appartenait alors au [[Mandchoukouo]], état [[wikt:lige|lige]] de [[Mandchourie]] sous tutelle de l'[[empire du Japon]].</ref> et mort le {{Date de décès|6-2-2024|en musique classique}} à [[Tokyo]]. Il se perfectionne en recevant notamment les enseignements de [[Herbert von Karajan]] et de [[Leonard Bernstein|Léonard Bernstein]]. Il dirige aussi des orchestres à Vienne, Berlin, Boston, Londres, Chicago, Tokyo, San Francisco ou Paris. Il fonde orchestres, festival, école, et enregistre une très importante discographie couvrant un large répertoire auprès des meilleurs labels de musique classique.


== Biographie ==
== Biographie ==
Seiji Ozawa est né le {{Date-|1er septembre 1935}} à [[Shenyang|Moukden]], dans l'état du [[Mandchoukouo|Mandchoukouo,]] créé après l'[[invasion japonaise de la Mandchourie]], aujourd’hui [[Shenyang]] en [[République populaire de Chine]]. Issu d'une famille de paysans pauvres de la [[préfecture de Yamanashi]], son père, Kaisaku Ozawa (1898-1970), parvient à force de travail à devenir dentiste et part à l’âge de 23 ans pour la [[Mandchourie]], ouvrant un cabinet à [[Changchun]]. C’est là qu’il rencontre et épouse Sakura Wakamatsu, la mère d’Ozawa. Ardent défenseur du [[Pan-asianisme|panasianisme]] et membre fondateur de l’[[Association Concordia]] du [[Mandchoukouo]], Kaisaku déménage plus tard avec sa famille à Moukden. Le prénom de Seiji, le troisième fils du couple, témoigne de l'engagement politique paternel puisqu'il résulte de la contraction de deux prénoms, celui du général de l’armée impériale japonaise [[Seishirō Itagaki]] ("Sei"), auprès duquel Kaisaku avait trouvé grâce, et celui de l'officier d'état-major de l’[[Armée japonaise du Guandong|armée du Kwantung,]] [[Kanji Ishiwara]] ("ji"). Seiji Ozawa n’a mis les pieds sur le sol japonais qu’à l’âge de six ans<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Ozawa Seiji: The Self-Made Maestro |url=https://www.nippon.com/en/features/c03707/ozawa-seiji-the-self-made-maestro.html |site=nippon.com |date=2024-02-10 |consulté le=2024-02-20}}</ref>.
Seiji Ozawa est né le {{Date-|1er septembre 1935}} à [[Shenyang|Moukden]], dans l'état du [[Mandchoukouo]], créé après l'[[invasion japonaise de la Mandchourie]], aujourd’hui [[Shenyang]] en [[République populaire de Chine]]. Issu d'une famille de paysans pauvres de la [[préfecture de Yamanashi]], son père, Kaisaku Ozawa (1898-1970), parvient à force de travail à devenir dentiste et part à l’âge de 23 ans pour la [[Mandchourie]], ouvrant un cabinet à [[Changchun]]. C’est là qu’il rencontre et épouse Sakura Wakamatsu, la mère d’Ozawa. Ardent défenseur du [[Pan-asianisme|panasianisme]] et membre fondateur de l’[[Association Concordia]] du [[Mandchoukouo]], Kaisaku déménage plus tard avec sa famille à Moukden. Le prénom de Seiji, le troisième fils du couple, témoigne de l'engagement politique paternel puisqu'il résulte de la contraction de deux prénoms, celui du général de l’armée impériale japonaise [[Seishirō Itagaki]] ("Sei"), auprès duquel Kaisaku avait trouvé grâce, et celui de l'officier d'état-major de l’[[Armée japonaise du Guandong|armée du Kwantung]], [[Kanji Ishiwara]] ("ji"). Seiji Ozawa n’a mis les pieds sur le sol japonais qu’à l’âge de six ans<ref name="Ozawa Seiji: The Self-Made Maestro">{{Lien web |langue=en |titre=Ozawa Seiji: The Self-Made Maestro |url=https://www.nippon.com/en/features/c03707/ozawa-seiji-the-self-made-maestro.html |site=nippon.com |date=2024-02-10 |consulté le=2024-02-20}}</ref>.


Sa première rencontre avec la musique a eu lieu à cinq ans, lorsque sa mère lui offre un [[accordéon]] à Noël. Si son père est bouddhiste, sa mère de confession [[Protestantisme|protestante]] emmène ses quatre fils à l'église où elle joue de l'orgue. Les hymnes chrétiens seront le premier contact de Seiji avec la musique occidentale. Il ne commence à prendre des leçons de piano qu’à l’âge de dix ans. La famille retourne au Japon en 1941 et vit à [[Tachikawa (Tokyo)|Tachikawa]], une banlieue de Tokyo. Privé de l'autorisation d'exercer la dentisterie, son père est contraint de gagner sa vie en tant que cultivateur de riz. La maison n'a pas de piano, et lorsque la famille en reçoit un de la part de ses proches, il faudra trois jours à Katsumi et Toshio, les deux frères aînés de Seiji, pour le transporter de [[Yokohama]] à Tachikawa dans une charrette à bras<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Ozawa Seiji: The Self-Made Maestro |url=https://www.nippon.com/en/features/c03707/ozawa-seiji-the-self-made-maestro.html |site=nippon.com |date=2024-02-10 |consulté le=2024-02-20}}</ref>.
Sa première rencontre avec la musique a eu lieu à cinq ans, lorsque sa mère lui offre un [[accordéon]] à Noël. Si son père est bouddhiste, sa mère de confession [[Protestantisme|protestante]] emmène ses quatre fils à l'église où elle joue de l'orgue. Les hymnes chrétiens seront le premier contact de Seiji avec la musique occidentale. Il ne commence à prendre des leçons de piano qu’à l’âge de dix ans. La famille retourne au Japon en 1941 et vit à [[Tachikawa (Tokyo)|Tachikawa]], une banlieue de Tokyo. Privé de l'autorisation d'exercer la dentisterie, son père est contraint de gagner sa vie en tant que cultivateur de riz. La maison n'a pas de piano, et lorsque la famille en reçoit un de la part de ses proches, il faudra trois jours à Katsumi et Toshio, les deux frères aînés de Seiji, pour le transporter de [[Yokohama]] à Tachikawa dans une charrette à bras<ref name="Ozawa Seiji: The Self-Made Maestro" />.


Ozawa rêve de devenir pianiste mais ses débuts tardifs le désavantagent. En décembre 1949, il assiste par hasard à un concert à la salle Hibiya Kōkaidō de Tokyo avec [[Leonid Kreutzer]] dirigeant l’Orchestre symphonique du Japon (aujourd’hui l’[[Orchestre symphonique de la NHK]]) et jouant du piano. Cette expérience lui ouvre les yeux sur l’attrait de la direction d’orchestre.
Ozawa rêve de devenir pianiste mais ses débuts tardifs le désavantagent. En décembre 1949, il assiste par hasard à un concert à la salle Hibiya Kōkaidō de Tokyo avec [[Leonid Kreutzer]] dirigeant l’Orchestre symphonique du Japon (aujourd’hui l’[[Orchestre symphonique de la NHK]]) et jouant du piano. Cette expérience lui ouvre les yeux sur l’attrait de la direction d’orchestre.


À l’âge de 15 ans, il commence à étudier avec le chef d'orchestre et violoncelliste [[Hideo Saito|Hideo Saitō]], un parent maternel éloigné. Il poursuit sa formation en [[musique classique|musique classique occidentale]] à l'[[université de musique Tōhō Gakuen]] de [[Tokyo]], puis part pour l'Europe où il remporte le premier prix du [[Concours international de jeunes chefs d’orchestre de Besançon|Concours de chefs d'orchestre de Besançon]] en 1959. Cette récompense lui vaut d'être remarqué par le président du jury [[Charles Munch]]. Celui-ci l'invite à diriger, à [[Tanglewood]], l'[[Orchestre symphonique de Boston]], formation dont il deviendra le directeur musical durant près de trente ans, de 1973 à 2002. Il étudie également à Berlin avec [[Herbert von Karajan]] puis avec [[Leonard Bernstein]] en tant que chef d'orchestre assistant pour la saison 1961-1962 de l'[[Orchestre philharmonique de New York]].
À l’âge de 15 ans, il commence à étudier avec le chef d'orchestre et violoncelliste [[Hideo Saito|Hideo Saitō]], un parent maternel éloigné. Il poursuit sa formation en [[musique classique|musique classique occidentale]] à l'[[université de musique Tōhō Gakuen]] de [[Tokyo]], puis part pour l'Europe où il remporte le premier prix du [[Concours international de jeunes chefs d’orchestre de Besançon|Concours de chefs d'orchestre de Besançon]] en 1959. Cette récompense lui vaut d'être remarqué par le président du jury [[Charles Munch]]. Celui-ci l'invite à diriger, à [[Tanglewood]], l'[[Orchestre symphonique de Boston]], formation dont il deviendra le directeur musical durant près de trente ans, de 1973 à 2002. Il étudie également à Berlin avec [[Herbert von Karajan]] puis avec [[Leonard Bernstein]] en tant que chef d'orchestre assistant pour la saison 1961-1962 de l'[[Orchestre philharmonique de New York]].
Ligne 50 : Ligne 50 :
Directeur musical du festival de [[Ravinia]] (1964-68), de l'[[Orchestre symphonique de Toronto]] (1965-69) et de l'[[Orchestre symphonique de San Francisco]] (1970-76), il se produit également à la tête de nombreux orchestres prestigieux tels que l'[[Orchestre philharmonique de Berlin]], de [[Orchestre philharmonique de Vienne|Vienne]], de [[Orchestre philharmonique de Londres|Londres]], l'[[Orchestre national de France]], l'Orchestre de Paris ou l'[[Orchestre symphonique de Chicago]].
Directeur musical du festival de [[Ravinia]] (1964-68), de l'[[Orchestre symphonique de Toronto]] (1965-69) et de l'[[Orchestre symphonique de San Francisco]] (1970-76), il se produit également à la tête de nombreux orchestres prestigieux tels que l'[[Orchestre philharmonique de Berlin]], de [[Orchestre philharmonique de Vienne|Vienne]], de [[Orchestre philharmonique de Londres|Londres]], l'[[Orchestre national de France]], l'Orchestre de Paris ou l'[[Orchestre symphonique de Chicago]].


Il crée de nombreuses œuvres dont l'opéra ''[[Saint François d'Assise (Messiaen)|Saint-François d'Assise]]'' d'[[Olivier Messiaen]] au palais Garnier en 1983, mais aussi des partitions de ses compatriotes nippons, entre autres [[Tōru Takemitsu]]. Toujours par attachement pour son pays d'origine, Seiji Ozawa fonde le [[Nouvel orchestre philharmonique du Japon]], puis en 1984 l'[[Orchestre international Saito Kinen]] composé d'instrumentistes japonais appartenant à des orchestres occidentaux qui se réunissent tous les étés depuis 1992 au [[Seiji Ozawa Matsumoto Festival|Saito Kinen Festival]]. En 2002, il dirige le prestigieux [[Concert du nouvel an à Vienne|concert du nouvel an]] à [[Vienne (Autriche)|Vienne]] avant de prendre la direction de l'[[Opéra d'État de Vienne|opéra de Vienne]], jusqu'en 2010.
Il crée de nombreuses œuvres dont l'opéra ''[[Saint François d'Assise (Messiaen)|Saint-François d'Assise]]'' d'[[Olivier Messiaen]] au palais Garnier en 1983, mais aussi des partitions de ses compatriotes nippons, entre autres [[Tōru Takemitsu]]. Toujours par attachement pour son pays d'origine, Seiji Ozawa fonde le [[Nouvel orchestre philharmonique du Japon]], puis en 1984 l'[[Orchestre international Saito Kinen]] composé d'instrumentistes japonais appartenant à des orchestres occidentaux qui se réunissent tous les étés depuis 1992 au [[Seiji Ozawa Matsumoto Festival|Saito Kinen Festival]]. En 2002, il dirige le prestigieux [[Concert du nouvel an à Vienne|concert du nouvel an]] à [[Vienne (Autriche)|Vienne]] avant de prendre la direction de l'[[Opéra d'État de Vienne|opéra de Vienne]], jusqu'en 2010.


En 2003, il fonde le [[Tokyo Opera Nomori]], première compagnie [[opéra|lyrique]] du Japon, puis l'année suivante, l'International Music Academy of Switzerland<ref>[http://www.imas.ch Site officiel].</ref>. Cette école à but non lucratif est ouverte aux jeunes musiciens afin de leur enseigner la pratique de la musique de chambre et l’exercice de la forme orchestrale.
En 2003, il fonde le [[Tokyo Opera Nomori]], première compagnie [[opéra|lyrique]] du Japon, puis l'année suivante, l'International Music Academy of Switzerland<ref>[http://www.imas.ch Site officiel].</ref>. Cette école à but non lucratif est ouverte aux jeunes musiciens afin de leur enseigner la pratique de la musique de chambre et l’exercice de la forme orchestrale.


Atteint d'un [[cancer de l'œsophage]] diagnostiqué en 2010, il interrompt sa carrière trois années durant<ref>{{lien web|auteur=|url=https://www.radiofrance.fr/francemusique/seiji-ozawa-revient-sur-le-devant-de-la-scene-9613541|titre= Seiji Ozawa revient sur le devant de la scène|site=radiofrance.fr|date= 6 août 2014}}.</ref>. Il reprend ses activités en 2014 après une rémission complète, se consacrant principalement à son festival, rebaptisé Seiji Ozawa Matsumoto Festival en 2015 en son honneur<ref> {{lien archive|langue=en|nom1=JIJI Press|titre=''Saito Kinen Festival to be renamed after maestro Ozawa''|url=http://www.japantimes.co.jp/news/2014/08/04/national/saito-kinen-festival-renamed-maestro-ozawa/#.Ve-mlk3vq75|site=The Japan Times|consulté le=9 septembre 2015|horodatage archive=20160227211737}}.</ref> .
Atteint d'un [[cancer de l'œsophage]] diagnostiqué en 2010, il interrompt sa carrière trois années durant<ref>{{lien web|url=https://www.radiofrance.fr/francemusique/seiji-ozawa-revient-sur-le-devant-de-la-scene-9613541|titre= Seiji Ozawa revient sur le devant de la scène|site=radiofrance.fr|date= 6 août 2014}}.</ref>. Il reprend ses activités en 2014 après une rémission complète, se consacrant principalement à son festival, rebaptisé Seiji Ozawa Matsumoto Festival en 2015 en son honneur<ref> {{lien archive|langue=en|nom1=JIJI Press|titre=''Saito Kinen Festival to be renamed after maestro Ozawa''|url=http://www.japantimes.co.jp/news/2014/08/04/national/saito-kinen-festival-renamed-maestro-ozawa/#.Ve-mlk3vq75|site=The Japan Times|consulté le=9 septembre 2015|horodatage archive=20160227211737}}.</ref>.


Seiji Ozawa meurt d'une insuffisance cardiaque à Tokyo le {{Date de décès|6|2|2024}} à l’âge de 88 ans<ref>{{lien web|auteur=Pierre Gervasoni|url=https://www.lemonde.fr/disparitions/article/2024/02/09/le-chef-d-orchestre-japonais-seiji-ozawa-est-mort_6215631_3382.html|titre= Le chef d’orchestre japonais Seiji Ozawa est mort|site=lemonde.fr|date=9 février 2024}}.</ref>{{,}}<ref>{{lien web|auteur=Guillaume Decalf|url=https://www.radiofrance.fr/francemusique/mort-de-seiji-ozawa-une-legende-de-la-musique-classique-s-est-eteinte-2082930|titre= Mort de Seiji Ozawa : une légende de la musique classique s'est éteinte|site=radiofrance.fr|date=9 février 2024}}.</ref>.
Seiji Ozawa meurt d'une insuffisance cardiaque à Tokyo le {{Date de décès|6|2|2024}} à l’âge de 88 ans<ref>{{lien web|auteur=Pierre Gervasoni|url=https://www.lemonde.fr/disparitions/article/2024/02/09/le-chef-d-orchestre-japonais-seiji-ozawa-est-mort_6215631_3382.html|titre= Le chef d’orchestre japonais Seiji Ozawa est mort|site=lemonde.fr|date=9 février 2024}}.</ref>{{,}}<ref>{{lien web|auteur=Guillaume Decalf|url=https://www.radiofrance.fr/francemusique/mort-de-seiji-ozawa-une-legende-de-la-musique-classique-s-est-eteinte-2082930|titre= Mort de Seiji Ozawa : une légende de la musique classique s'est éteinte|site=radiofrance.fr|date=9 février 2024}}.</ref>.


==Hommages==
== Hommages ==


En 1999, [[John Williams (compositeur)|John Williams]] compose ''For Seiji'' à l'intention de son {{25e|anniversaire}} à la tête de l'Orchestre symphonique de Boston.
En 1999, [[John Williams (compositeur)|John Williams]] compose ''For Seiji'' à l'intention de son {{25e|anniversaire}} à la tête de l'Orchestre symphonique de Boston.
Ligne 69 : Ligne 69 :
Le répertoire très large de Seiji Ozawa s'étend de la [[musique baroque]] aux créations contemporaines. Parmi celles-ci, on peut citer ''San Francisco Polyphony'' de [[György Ligeti]] en 1975, ''[[Saint François d'Assise (Messiaen)|Saint François d'Assise]]'' d'[[Olivier Messiaen]] à l’Opéra de Paris en 1983, ''The Shadows of Time'' (1997) ainsi que ''Le Temps l'horloge'' (2007) d’[[Henri Dutilleux]].
Le répertoire très large de Seiji Ozawa s'étend de la [[musique baroque]] aux créations contemporaines. Parmi celles-ci, on peut citer ''San Francisco Polyphony'' de [[György Ligeti]] en 1975, ''[[Saint François d'Assise (Messiaen)|Saint François d'Assise]]'' d'[[Olivier Messiaen]] à l’Opéra de Paris en 1983, ''The Shadows of Time'' (1997) ainsi que ''Le Temps l'horloge'' (2007) d’[[Henri Dutilleux]].


==Discographie==
== Discographie ==
{{...}}
{{...}}



Version du 21 février 2024 à 06:11

Seiji Ozawa
Description de cette image, également commentée ci-après
Seiji Ozawa en 2015.

Naissance
Shenyang, Drapeau du Mandchoukouo Mandchoukouo
Décès (à 88 ans)
Tokyo, Japon
Activité principale chef d'orchestre
Activités annexes directeur musical
Années d'activité 1959-2024
Collaborations Orchestre symphonique de Boston
Formation Université de musique Tōhō Gakuen
Maîtres Hideo Saito
Herbert von Karajan
Distinctions honorifiques prix Asahi (1985)
Praemium Imperiale (2011)
Site internet www.ozawa-festival.com

Seiji Ozawa (小澤 征爾, Ozawa Seiji?) est un chef d'orchestre japonais, né le à Shenyang (aujourd'hui en Chine)[1] et mort le à Tokyo. Il se perfectionne en recevant notamment les enseignements de Herbert von Karajan et de Léonard Bernstein. Il dirige aussi des orchestres à Vienne, Berlin, Boston, Londres, Chicago, Tokyo, San Francisco ou Paris. Il fonde orchestres, festival, école, et enregistre une très importante discographie couvrant un large répertoire auprès des meilleurs labels de musique classique.

Biographie

Seiji Ozawa est né le à Moukden, dans l'état du Mandchoukouo, créé après l'invasion japonaise de la Mandchourie, aujourd’hui Shenyang en République populaire de Chine. Issu d'une famille de paysans pauvres de la préfecture de Yamanashi, son père, Kaisaku Ozawa (1898-1970), parvient à force de travail à devenir dentiste et part à l’âge de 23 ans pour la Mandchourie, ouvrant un cabinet à Changchun. C’est là qu’il rencontre et épouse Sakura Wakamatsu, la mère d’Ozawa. Ardent défenseur du panasianisme et membre fondateur de l’Association Concordia du Mandchoukouo, Kaisaku déménage plus tard avec sa famille à Moukden. Le prénom de Seiji, le troisième fils du couple, témoigne de l'engagement politique paternel puisqu'il résulte de la contraction de deux prénoms, celui du général de l’armée impériale japonaise Seishirō Itagaki ("Sei"), auprès duquel Kaisaku avait trouvé grâce, et celui de l'officier d'état-major de l’armée du Kwantung, Kanji Ishiwara ("ji"). Seiji Ozawa n’a mis les pieds sur le sol japonais qu’à l’âge de six ans[2].

Sa première rencontre avec la musique a eu lieu à cinq ans, lorsque sa mère lui offre un accordéon à Noël. Si son père est bouddhiste, sa mère de confession protestante emmène ses quatre fils à l'église où elle joue de l'orgue. Les hymnes chrétiens seront le premier contact de Seiji avec la musique occidentale. Il ne commence à prendre des leçons de piano qu’à l’âge de dix ans. La famille retourne au Japon en 1941 et vit à Tachikawa, une banlieue de Tokyo. Privé de l'autorisation d'exercer la dentisterie, son père est contraint de gagner sa vie en tant que cultivateur de riz. La maison n'a pas de piano, et lorsque la famille en reçoit un de la part de ses proches, il faudra trois jours à Katsumi et Toshio, les deux frères aînés de Seiji, pour le transporter de Yokohama à Tachikawa dans une charrette à bras[2].

Ozawa rêve de devenir pianiste mais ses débuts tardifs le désavantagent. En décembre 1949, il assiste par hasard à un concert à la salle Hibiya Kōkaidō de Tokyo avec Leonid Kreutzer dirigeant l’Orchestre symphonique du Japon (aujourd’hui l’Orchestre symphonique de la NHK) et jouant du piano. Cette expérience lui ouvre les yeux sur l’attrait de la direction d’orchestre.

À l’âge de 15 ans, il commence à étudier avec le chef d'orchestre et violoncelliste Hideo Saitō, un parent maternel éloigné. Il poursuit sa formation en musique classique occidentale à l'université de musique Tōhō Gakuen de Tokyo, puis part pour l'Europe où il remporte le premier prix du Concours de chefs d'orchestre de Besançon en 1959. Cette récompense lui vaut d'être remarqué par le président du jury Charles Munch. Celui-ci l'invite à diriger, à Tanglewood, l'Orchestre symphonique de Boston, formation dont il deviendra le directeur musical durant près de trente ans, de 1973 à 2002. Il étudie également à Berlin avec Herbert von Karajan puis avec Leonard Bernstein en tant que chef d'orchestre assistant pour la saison 1961-1962 de l'Orchestre philharmonique de New York.

Directeur musical du festival de Ravinia (1964-68), de l'Orchestre symphonique de Toronto (1965-69) et de l'Orchestre symphonique de San Francisco (1970-76), il se produit également à la tête de nombreux orchestres prestigieux tels que l'Orchestre philharmonique de Berlin, de Vienne, de Londres, l'Orchestre national de France, l'Orchestre de Paris ou l'Orchestre symphonique de Chicago.

Il crée de nombreuses œuvres dont l'opéra Saint-François d'Assise d'Olivier Messiaen au palais Garnier en 1983, mais aussi des partitions de ses compatriotes nippons, entre autres Tōru Takemitsu. Toujours par attachement pour son pays d'origine, Seiji Ozawa fonde le Nouvel orchestre philharmonique du Japon, puis en 1984 l'Orchestre international Saito Kinen composé d'instrumentistes japonais appartenant à des orchestres occidentaux qui se réunissent tous les étés depuis 1992 au Saito Kinen Festival. En 2002, il dirige le prestigieux concert du nouvel an à Vienne avant de prendre la direction de l'opéra de Vienne, jusqu'en 2010.

En 2003, il fonde le Tokyo Opera Nomori, première compagnie lyrique du Japon, puis l'année suivante, l'International Music Academy of Switzerland[3]. Cette école à but non lucratif est ouverte aux jeunes musiciens afin de leur enseigner la pratique de la musique de chambre et l’exercice de la forme orchestrale.

Atteint d'un cancer de l'œsophage diagnostiqué en 2010, il interrompt sa carrière trois années durant[4]. Il reprend ses activités en 2014 après une rémission complète, se consacrant principalement à son festival, rebaptisé Seiji Ozawa Matsumoto Festival en 2015 en son honneur[5].

Seiji Ozawa meurt d'une insuffisance cardiaque à Tokyo le à l’âge de 88 ans[6],[7].

Hommages

En 1999, John Williams compose For Seiji à l'intention de son 25e anniversaire à la tête de l'Orchestre symphonique de Boston.

Distinctions

Répertoire

Le répertoire très large de Seiji Ozawa s'étend de la musique baroque aux créations contemporaines. Parmi celles-ci, on peut citer San Francisco Polyphony de György Ligeti en 1975, Saint François d'Assise d'Olivier Messiaen à l’Opéra de Paris en 1983, The Shadows of Time (1997) ainsi que Le Temps l'horloge (2007) d’Henri Dutilleux.

Discographie

Seiji Ozawa est à la tête d'une imposante discographie comprenant opéras, symphonies, etc. pour les labels Columbia, RCA, Deutsche Grammophon, EMI, Decca, Philips et Philips Classics.

Notes et références

  1. Shenyang appartenait alors au Mandchoukouo, état lige de Mandchourie sous tutelle de l'empire du Japon.
  2. a et b (en) « Ozawa Seiji: The Self-Made Maestro », sur nippon.com, (consulté le )
  3. Site officiel.
  4. « Seiji Ozawa revient sur le devant de la scène », sur radiofrance.fr, .
  5. (en) JIJI Press, « Saito Kinen Festival to be renamed after maestro Ozawa », sur The Japan Times (version du sur Internet Archive).
  6. Pierre Gervasoni, « Le chef d’orchestre japonais Seiji Ozawa est mort », sur lemonde.fr, .
  7. Guillaume Decalf, « Mort de Seiji Ozawa : une légende de la musique classique s'est éteinte », sur radiofrance.fr, .
  8. « Seiji Ozawa », sur Académie des beaux-arts (consulté le ).
  9. « La Matinale rend hommage à l'immense chef d'orchestre Seiji Ozawa », sur France Musique (consulté le ).

Annexes

Bibliographie

Liens externes

Bases de données et dictionnaires