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'''Douglas Haig''' (né à [[Édimbourg]] le {{Date de naissance|19|juin|1861}} et mort à [[Londres]] le {{Date de décès|29|janvier|1928}}), {{1er|comte}} Haig, est un [[maréchal (armée)#Royaume-Uni|maréchal britannique]].
'''Douglas Haig''' (né à [[Édimbourg]] le {{Date de naissance|19|juin|1861}} et mort à [[Londres]] le {{Date de décès|29|janvier|1928}}), {{1er|comte}} Haig, est un [[maréchal (armée)#Royaume-Uni|maréchal britannique]].


Lors de la [[Première Guerre mondiale]], il est à la tête du [[corps expéditionnaire britannique]] en France de 1915 jusqu'à l'armistice en 1918. À ce titre, il commande lors de la [[bataille de la Somme]], la bataille la plus meurtrière de l'histoire britannique, la [[troisième bataille d'Ypres]] et l'[[offensive des Cent-Jours|offensive finale des Cent-Jours]]. Il est un des commandants les plus controversés de ce conflit.
Lors de la [[Première Guerre mondiale]], il est à la tête du [[Corps expéditionnaire britannique]] en France de 1915 jusqu'à l'armistice en 1918. À ce titre, il commande lors de la [[bataille de la Somme]], la bataille la plus meurtrière de l'histoire britannique, la [[troisième bataille d'Ypres]] et l'[[offensive des Cent-Jours|offensive finale des Cent-Jours]]. Il est un des commandants les plus controversés de ce conflit.
[[Image:Douglas Haig.jpg|thumb|Maréchal Haig]]
[[Image:Douglas Haig.jpg|thumb|Maréchal Haig]]


== Biographie ==
== Biographie ==
Fils de Rachel et John Haig, un alcoolique irascible, propriétaire d'une distillerie familiale prospère, Douglas Haig devient orphelin dans sa dix-huitième année.
Fils de Rachel et John Haig, un alcoolique irascible, propriétaire d'une [[distillerie]] familiale prospère, Douglas Haig devient orphelin dans sa dix-huitième année.
De son mariage avec Dorothy Maud Vivian (1879-1939) le 11 juillet 1905, Haig eut quatre enfants : Alexandra (1907), Victoria (1908), George (1918) et Irene (1919).
De son mariage avec Dorothy Maud Vivian (1879-1939) le 11 juillet 1905, Haig eut quatre enfants : Alexandra (1907), Victoria (1908), George (1918) et Irene (1919).


Douglas Haig a fait ses études au ''Clifton College'' puis au ''[[Brasenose College]]'' à [[Oxford]] (où il étudie la politique, l'histoire et la littérature française) et enfin à partir de [[1884]] à l'[[Académie royale militaire de Sandhurst]] où il passe moins d'un an pour ensuite s'enrôler dans le 7{{th}} (Queens Own) Hussars où il est officier de cavalerie durant 9 ans, principalement en [[Inde]] mais aussi - lors de la campagne d'[[Omdurman]] ([[1897]]-[[1898]]) - au [[Soudan]] puis il prend part sous les ordres de Sir [[John French]] à la [[guerre des Boers]] (de [[1899]] à [[1902]])<ref>[http://www.firstworldwar.com/bio/haig.htm Courte biographie de Douglas Haig] (Consulté 30.12.2009).</ref>.
Douglas Haig a fait ses études au ''Clifton College'' puis au ''[[Brasenose College]]'' à [[Oxford]] (où il étudie la politique, l'histoire et la littérature française) et enfin à partir de [[1884]] à l'[[Académie royale militaire de Sandhurst]] où il passe moins d'un an pour ensuite s'enrôler dans le [[7th Queen's Own Hussars]] où il est officier de [[cavalerie]] durant 9 ans, principalement en [[Inde]] mais aussi - lors de la campagne d'[[Omdurman]] ([[1897]]-[[1898]]) - au [[Soudan]] puis il prend part sous les ordres de Sir [[John French]] à la [[guerre des Boers]] (de [[1899]] à [[1902]])<ref>[http://www.firstworldwar.com/bio/haig.htm Courte biographie de Douglas Haig] (Consulté 30.12.2009).</ref>.


Douglas Haig retourne en Inde en [[1903]] comme colonel et inspecteur général de la cavalerie. Promu ''[[Major General]]'' il retourne au [[Royaume-Uni]] pour travailler au [[bureau de la Guerre|bureau de la guerre]] en [[1906]] comme directeur de l'instruction militaire. Douglas Haig contribue alors à la création du corps expéditionnaire britannique ''(British Expeditionary Force)'', devant être déployé en cas de déclaration de guerre entre le Royaume-Uni et l'Allemagne).
Douglas Haig retourne en Inde en [[1903]] comme [[colonel]] et inspecteur général de la cavalerie. Promu ''[[Major General|major général]]'', il retourne au [[Royaume-Uni]] pour travailler au [[Bureau de la Guerre]] ([[anglais]] : ''War Office'') en [[1906]] comme directeur de l[[Instruction militaire|'instruction militaire]]. Douglas Haig contribue alors à la création du [[Corps expéditionnaire britannique]] ''(British Expeditionary Force)'', devant être déployé en cas de déclaration de guerre entre le Royaume-Uni et l'Allemagne.


En 1909, il est nommé chef d'état-major de l'armée indienne.
En 1909, il est nommé chef d'état-major de l'armée indienne.


== Première Guerre mondiale ==
== Première Guerre mondiale ==
En [[1914]], il est promu [[Lieutenant général (Royaume-Uni)|lieutenant-général]] et placé à la tête du {{1er|corps}} d'armée. À la suite du succès des batailles [[bataille de Mons|de Mons]] et [[Première bataille d'Ypres|d'Ypres]], il est promu au rang de général et fait commandant en second des forces britanniques en France, ce qui le replace sous les ordres de Sir [[John French]].
En [[1914]], il est promu [[Lieutenant général (Royaume-Uni)|lieutenant général]] et placé à la tête du {{1er|corps}} d'armée. À la suite du succès des batailles [[bataille de Mons|de Mons]] et [[Première bataille d'Ypres|d'Ypres]], il est promu au rang de général et fait [[commandant en second]] des forces britanniques en France, ce qui le replace sous les ordres de Sir [[John French]].


En décembre [[1915]], Douglas Haig devient commandant en chef des forces britanniques en France (BEF).
En décembre [[1915]], Douglas Haig devient [[commandant en chef]] des forces britanniques en France (BEF).


Il dirige plusieurs campagnes britanniques, dont la [[bataille de la Somme]] en [[1916]], lors de laquelle ses troupes perdent {{nombre|400000|hommes}} pour finalement ne gagner que douze kilomètres en cinq mois. Il perd du crédit en étant un des grands responsables de ce {{1er}} juillet 1916 que les médias appelèrent le « jour le plus sanglant pour l'armée britannique ». Mais Douglas Haig garde son sang-froid et ose imposer aux Allemands une véritable guerre d'usure qui permet de rendre plus difficile l'attaque allemande de [[Verdun]]. Il dirige également la campagne de [[Bataille de Passchendaele|Passchendaele]] (troisième bataille d'Ypres) et Poelkapelle, avec là encore l'image d'un général au commandement « inhumain », envoyant les volontaires britanniques « à la boucherie. »
Il dirige plusieurs campagnes britanniques, dont la [[bataille de la Somme]] en [[1916]], lors de laquelle ses troupes perdent {{nombre|400000|hommes}} pour finalement ne gagner que douze kilomètres en cinq mois. Il perd du crédit en étant un des grands responsables de ce {{1er}} juillet 1916 que les médias appelèrent le « jour le plus sanglant pour l'armée britannique ». Mais Douglas Haig garde son sang-froid et ose imposer aux Allemands une véritable guerre d'usure qui permet de rendre plus difficile l'attaque allemande de [[Verdun]]. Il dirige également la campagne de [[Bataille de Passchendaele|Passchendaele]] (troisième bataille d'Ypres) et Poelkapelle, avec là encore l'image d'un général au commandement « inhumain », envoyant les volontaires britanniques « à la boucherie. »
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Le 20 novembre 1917 se déroule la [[Bataille de Cambrai (1917)|bataille de Cambrai]], une offensive inédite de 476 chars britanniques [[Mark IV (char)|Mark IV]], mais elle aboutit à la mort de {{unité|45000|hommes}} dans chaque camp et aucun progrès véritable n'est réalisé.
Le 20 novembre 1917 se déroule la [[Bataille de Cambrai (1917)|bataille de Cambrai]], une offensive inédite de 476 chars britanniques [[Mark IV (char)|Mark IV]], mais elle aboutit à la mort de {{unité|45000|hommes}} dans chaque camp et aucun progrès véritable n'est réalisé.


Il représente les Britanniques à la conférence de Doullens, en mars 1918, qui confia le commandement unique des forces alliées à [[Ferdinand Foch|Foch]]. Avec le représentant américain, il exige et obtient que [[Philippe Pétain|Pétain]] soit exclu de l'état-major inter-allié.
Il représente les Britanniques à la conférence de Doullens, en mars 1918, qui confia le commandement unique des forces alliées à [[Ferdinand Foch|Foch]]. Avec le représentant américain, il exige et obtient que [[Philippe Pétain|Pétain]] soit exclu de l'état-major interallié.


En [[1917]], il est promu ''[[Field marshal (Royaume-Uni)|Field Marshal]]''.
En [[1917]], il est promu ''[[Field marshal (Royaume-Uni)|field marshal]]''.


Ses troupes contribuèrent en grande partie au succès des forces alliées après le dernier assaut des Allemands en [[1918]]. Haig osa d'ailleurs un pari avant-gardiste lors de la [[bataille d'Amiens (1918)|bataille d'Amiens]], en alliant infanterie et aviation sur un seul et même flanc d'attaque.
Ses troupes contribuèrent en grande partie au succès des forces alliées après le dernier assaut des Allemands en [[1918]]. Haig osa d'ailleurs un pari avant-gardiste lors de la [[bataille d'Amiens (1918)|bataille d'Amiens]], en alliant infanterie et aviation sur un seul et même flanc d'attaque.
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Douglas Haig est fait comte en [[1919]], puis « baron de Haig Bemersyde » en [[1921]], et il reçoit les remerciements des deux Chambres du Parlement.
Douglas Haig est fait comte en [[1919]], puis « baron de Haig Bemersyde » en [[1921]], et il reçoit les remerciements des deux Chambres du Parlement.


Avant de rentrer en Angleterre, il assure le commandement des forces de l'intérieur de la [[Grande-Bretagne]], en tant que commandant en chef. Il reste un peu en France, notamment au début de la [[Reconstruction en France et en Belgique après la Première Guerre mondiale|reconstruction]] où Dunkerque reste sous contrôle anglais, et il y supervise les opérations de « [[désobusage]] » conduites dans le Nord du pays par plusieurs centaines voire milliers de démineurs anglais, assistés de prisonniers de guerre.
Avant de rentrer en Angleterre, il assure le commandement des forces de l'intérieur de la [[Grande-Bretagne]], en tant que commandant en chef. Il reste un peu en France, notamment au début de la [[Reconstruction en France et en Belgique après la Première Guerre mondiale|reconstruction]] où Dunkerque reste sous contrôle anglais, et il y supervise les opérations de « [[désobusage]] » conduites dans le Nord du pays par plusieurs centaines voire milliers de [[Déminage|démineurs]] anglais, assistés de [[Prisonniers de guerre de la Première Guerre mondiale|prisonniers de guerre]].


Il reste [[Commander-in-Chief, Home Forces|commandant en chef des armées]] jusqu'à sa retraite en [[1921]].
Il reste [[Commander-in-Chief, Home Forces|commandant en chef des armées]] jusqu'à sa retraite en [[1921]].


Après cessation de service actif, il se consacre aux anciens combattants, voyageant à travers l'[[Empire britannique]] pour défendre ou promouvoir leurs intérêts. Il a créé le {{Lien|langue=en|fr=Haig Fonds}} pour assister les anciens combattants et les {{Lien|langue=en|fr=Haig Homes}} (organisme de bienfaisance chargé de veiller à ce que les anciens combattants soient bien logés). Ces deux organismes seront actifs longtemps après leur création.
Après cessation de service actif, il se consacre aux [[Ancien combattant|anciens combattants]], voyageant à travers l'[[Empire britannique]] pour défendre ou promouvoir leurs intérêts. Il a créé le {{Lien|langue=en|fr=Haig Fonds}} pour assister les anciens combattants et l'[[organisme de bienfaisance]] des {{Lien|langue=en|fr=Haig Homes}}, chargé de veiller au bon legement des anciens combattants. Ces deux organismes seront actifs longtemps après leur création.


Fervent amateur de golf, Haig était le capitaine de la ''[[Royal and Ancient Golf Club of St Andrews]]'' (1920-21).
Fervent amateur de [[golf]], Haig était le capitaine de la ''[[Royal and Ancient Golf Club of St Andrews]]'' (1920-21).


Il a été impliqué dans la création de la ''[[Royal British Legion]]'', dont il a été président jusqu'à sa mort.
Il a été impliqué dans la création de la ''[[Royal British Legion]]'', dont il a été président jusqu'à sa mort.
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Il a présidé les ''{{Lien|langue=en|fr=United Fund Services}}'' de 1921 à sa mort.
Il a présidé les ''{{Lien|langue=en|fr=United Fund Services}}'' de 1921 à sa mort.


Il meurt au ''{{Numéro avec majuscule|21}} Prince's Gate'', dans le quartier de ''[[Knightsbridge]]'' en [[Londres]], 7 ans plus tard, en [[1928]]<ref>{{lien web|langue=en|titre=Douglas Haig - London Rembembers|url=http://www.londonremembers.com/subjects/lord-douglas-haig|site=londonremembers.com|consulté=24 novembre 2013}}.</ref> d'une crise cardiaque, à 66 ans. De grandioses obsèques nationales sont organisées quelques jours plus tard<ref name="Times">''The Times'', 4 février 1928, pp. 14–16.</ref>{{,}}<ref>{{lien web|titre=Douglas Haig - London Remembers|url=http://www.londonremembers.com/subjects/lord-douglas-haig|consulté le=24 novembre 2013|périodique=''londonremembers.com''}}.</ref>.
Il meurt au ''{{Numéro avec majuscule|21}} Prince's Gate'', dans le quartier de ''[[Knightsbridge]]'' à [[Londres]], 7 ans plus tard, en [[1928]]<ref>{{lien web|langue=en|titre=Douglas Haig - London Rembembers|url=http://www.londonremembers.com/subjects/lord-douglas-haig|site=londonremembers.com|consulté=24 novembre 2013}}.</ref> d'une crise cardiaque, à 66 ans. De grandioses [[obsèques nationales]] <ref>{{Lien web |langue=en |titre=THE FUNERAL PROCESSION OF EARL HAIG, LONDON |url=https://www.iwm.org.uk/collections/item/object/205076312 |site=Imperial War Museums |consulté le=2024-04-11}}</ref> sont organisées quelques jours plus tard<ref name="Times">''The Times'', 4 février 1928, pp. 14–16.</ref>{{,}}<ref>{{lien web|titre=Douglas Haig - London Remembers|url=http://www.londonremembers.com/subjects/lord-douglas-haig|consulté le=24 novembre 2013|périodique=''londonremembers.com''}}.</ref>.


== Grades ==
== Grades ==
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* Lieutenant-colonel (1901)
* Lieutenant-colonel (1901)
* Colonel (1903)
* Colonel (1903)
* Major-général (1904)
* Major général (1904)
* Lieutenant-général (1910)
* Lieutenant général (1910)
* Général (novembre 1914)
* Général (novembre 1914)
* ''Field Marshal'' ({{1er}} janvier 1917)
* ''Field Marshal'' ({{1er}} janvier 1917)
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Douglas Haig fut très critiqué, à son époque, pour avoir bousculé les stratégies militaires : il fut le premier commandant d'offensive avec utilisation des chars de combat ; il décida de faire avancer les chars et de n'utiliser l'artillerie qu'au moment du contact et ensuite d'engager la cavalerie et l'aviation.
Douglas Haig fut très critiqué, à son époque, pour avoir bousculé les stratégies militaires : il fut le premier commandant d'offensive avec utilisation des chars de combat ; il décida de faire avancer les chars et de n'utiliser l'artillerie qu'au moment du contact et ensuite d'engager la cavalerie et l'aviation.


Haig a parfois été critiqué par des historiens pour ce qui était perçu comme des massacres excessifs de troupes sous son commandement, ce qui lui a valu le surnom de « boucher de la Somme ».
Haig a parfois été critiqué par des historiens pour ce qui était perçu comme des [[Massacre|massacres]] excessifs de troupes sous son commandement <ref>{{Lien web |titre=Sir Douglas Haig |url=https://www.museedelaguerre.ca/premiereguerremondiale/histoire/les-gens/generaux/sir-douglas-haig/ |site=Musée canadien de la Guerre |date=Sine datum |consulté le=11 04 2024}}</ref>, ce qui lui a valu le surnom de « boucher de la Somme ».
Pendant la {{1re}} guerre mondiale quelqu'un déclara à Winston Churchill, alors secrétaire d'État à la guerre, que Haig était un chef d'état-major brillant ; Churchill lui répondit : « Il est brillant, oui, jusqu'en haut de ses bottes. »
Pendant la {{1re}} guerre mondiale quelqu'un déclara à [[Winston Churchill]], alors [[Secrétaire d'État à la Guerre (Royaume-Uni)|secrétaire d'État à la Guerre]] <ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Winston CHURCHILL (Sir) |url=https://www.ordredelaliberation.fr/fr/compagnons/winston-churchill-sir |site=Musée de l'Ordre de la Libération |consulté le=2024-04-11}}</ref>, que Haig était un chef d'état-major brillant ; Churchill lui répondit : « Il est brillant, oui, jusqu'en haut de ses bottes. »<br />D'autres, toutefois, lui accordent tous les honneurs, en se fondant sur le fait qu'il a fait au mieux étant donné les circonstances auxquelles il a dû faire face. Il lui a notamment fallu avancer la date de l'offensive de la Somme pour soulager les Français en péril à Verdun. Le général américain [[John Pershing]] a notamment parlé de Douglas Haig comme de « l'homme qui a gagné la guerre. »
<br />D'autres, toutefois, lui accordent tous les honneurs, en se fondant sur le fait qu'il a fait au mieux étant donné les circonstances auxquelles il a dû faire face. Il lui a notamment fallu avancer la date de l'offensive de la Somme pour soulager les Français en péril à Verdun. Le général américain [[John Pershing]] a notamment parlé de Douglas Haig comme de « l'homme qui a gagné la guerre. »


De son côte Haig, dans ses ''Carnets secrets'' (traduits en français en 1964) publiés par son fils est parfois très critique vis-à-vis de l’armée française. On y constate que Haig se méfiait des généraux français qu'il qualifiait d'« aubergistes bedonnants. »
De son côte, Haig, dans ses ''Carnets secrets'' (traduits en français en 1964) publiés par son fils est parfois très critique vis-à-vis de l’armée française. On y constate que Haig se méfiait de certains généraux français qu'il qualifiait d'« aubergistes bedonnants. »


== Statuaire ==
== Statuaire ==

Version du 11 avril 2024 à 18:40

Douglas Haig
Le maréchal Haig (1861-1928).
Fonction
Membre de la Chambre des lords
Titres de noblesse
Comte Haig (en)
-
Vicomte Dawick (d)
-
Baron Haig (d)
-
Biographie
Naissance
Décès
Sépulture
Surnom
Le boucher de la SommeVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Allégeance
Formation
Activités
Homme politique, officier d'armée de terreVoir et modifier les données sur Wikidata
Période d'activité
à partir de Voir et modifier les données sur Wikidata
Père
John Haig (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Mère
Rachel Veitch (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Fratrie
Henrietta Frances Haig (d)
George Ogilvy Haig (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Conjoint
Dorothy Vivian (d) (à partir de )Voir et modifier les données sur Wikidata
Enfants
Alexandra Haig (d)
Haig (d)
George Haig (en)
Irene Astor (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Arme
Cavalerie
Conflit
Grade
Distinctions
Titre honorifique
Le très honorable
Blason
Tombe de Douglas Haig (à droite), à côté de celle de son épouse, avec la pierre tombale militaire standard du Commonwealth utilisée pour les morts de la Première Guerre mondiale.

Douglas Haig (né à Édimbourg le et mort à Londres le ), 1er comte Haig, est un maréchal britannique.

Lors de la Première Guerre mondiale, il est à la tête du Corps expéditionnaire britannique en France de 1915 jusqu'à l'armistice en 1918. À ce titre, il commande lors de la bataille de la Somme, la bataille la plus meurtrière de l'histoire britannique, la troisième bataille d'Ypres et l'offensive finale des Cent-Jours. Il est un des commandants les plus controversés de ce conflit.

Maréchal Haig

Biographie

Fils de Rachel et John Haig, un alcoolique irascible, propriétaire d'une distillerie familiale prospère, Douglas Haig devient orphelin dans sa dix-huitième année. De son mariage avec Dorothy Maud Vivian (1879-1939) le 11 juillet 1905, Haig eut quatre enfants : Alexandra (1907), Victoria (1908), George (1918) et Irene (1919).

Douglas Haig a fait ses études au Clifton College puis au Brasenose College à Oxford (où il étudie la politique, l'histoire et la littérature française) et enfin à partir de 1884 à l'Académie royale militaire de Sandhurst où il passe moins d'un an pour ensuite s'enrôler dans le 7th Queen's Own Hussars où il est officier de cavalerie durant 9 ans, principalement en Inde mais aussi - lors de la campagne d'Omdurman (1897-1898) - au Soudan puis il prend part sous les ordres de Sir John French à la guerre des Boers (de 1899 à 1902)[1].

Douglas Haig retourne en Inde en 1903 comme colonel et inspecteur général de la cavalerie. Promu major général, il retourne au Royaume-Uni pour travailler au Bureau de la Guerre (anglais : War Office) en 1906 comme directeur de l'instruction militaire. Douglas Haig contribue alors à la création du Corps expéditionnaire britannique (British Expeditionary Force), devant être déployé en cas de déclaration de guerre entre le Royaume-Uni et l'Allemagne.

En 1909, il est nommé chef d'état-major de l'armée indienne.

Première Guerre mondiale

En 1914, il est promu lieutenant général et placé à la tête du 1er corps d'armée. À la suite du succès des batailles de Mons et d'Ypres, il est promu au rang de général et fait commandant en second des forces britanniques en France, ce qui le replace sous les ordres de Sir John French.

En décembre 1915, Douglas Haig devient commandant en chef des forces britanniques en France (BEF).

Il dirige plusieurs campagnes britanniques, dont la bataille de la Somme en 1916, lors de laquelle ses troupes perdent 400 000 hommes pour finalement ne gagner que douze kilomètres en cinq mois. Il perd du crédit en étant un des grands responsables de ce 1er juillet 1916 que les médias appelèrent le « jour le plus sanglant pour l'armée britannique ». Mais Douglas Haig garde son sang-froid et ose imposer aux Allemands une véritable guerre d'usure qui permet de rendre plus difficile l'attaque allemande de Verdun. Il dirige également la campagne de Passchendaele (troisième bataille d'Ypres) et Poelkapelle, avec là encore l'image d'un général au commandement « inhumain », envoyant les volontaires britanniques « à la boucherie. »

Le 20 novembre 1917 se déroule la bataille de Cambrai, une offensive inédite de 476 chars britanniques Mark IV, mais elle aboutit à la mort de 45 000 hommes dans chaque camp et aucun progrès véritable n'est réalisé.

Il représente les Britanniques à la conférence de Doullens, en mars 1918, qui confia le commandement unique des forces alliées à Foch. Avec le représentant américain, il exige et obtient que Pétain soit exclu de l'état-major interallié.

En 1917, il est promu field marshal.

Ses troupes contribuèrent en grande partie au succès des forces alliées après le dernier assaut des Allemands en 1918. Haig osa d'ailleurs un pari avant-gardiste lors de la bataille d'Amiens, en alliant infanterie et aviation sur un seul et même flanc d'attaque.

Après la guerre

Le « Field Marshal » Haig inaugure le Mémorial national britannique de la Première Guerre mondiale à Saint-Jean de Terre-Neuve lors du Memorial Day (en), le .

Douglas Haig est fait comte en 1919, puis « baron de Haig Bemersyde » en 1921, et il reçoit les remerciements des deux Chambres du Parlement.

Avant de rentrer en Angleterre, il assure le commandement des forces de l'intérieur de la Grande-Bretagne, en tant que commandant en chef. Il reste un peu en France, notamment au début de la reconstruction où Dunkerque reste sous contrôle anglais, et il y supervise les opérations de « désobusage » conduites dans le Nord du pays par plusieurs centaines voire milliers de démineurs anglais, assistés de prisonniers de guerre.

Il reste commandant en chef des armées jusqu'à sa retraite en 1921.

Après cessation de service actif, il se consacre aux anciens combattants, voyageant à travers l'Empire britannique pour défendre ou promouvoir leurs intérêts. Il a créé le Haig Fonds (en) pour assister les anciens combattants et l'organisme de bienfaisance des Haig Homes (en), chargé de veiller au bon legement des anciens combattants. Ces deux organismes seront actifs longtemps après leur création.

Fervent amateur de golf, Haig était le capitaine de la Royal and Ancient Golf Club of St Andrews (1920-21).

Il a été impliqué dans la création de la Royal British Legion, dont il a été président jusqu'à sa mort.

Il a présidé les United Fund Services (en) de 1921 à sa mort.

Il meurt au No 21 Prince's Gate, dans le quartier de Knightsbridge à Londres, 7 ans plus tard, en 1928[2] d'une crise cardiaque, à 66 ans. De grandioses obsèques nationales [3] sont organisées quelques jours plus tard[4],[5].

Grades

  • Lieutenant (février 1885)
  • Capitaine (1891)
  • Major (1899)
  • Lieutenant-colonel (1901)
  • Colonel (1903)
  • Major général (1904)
  • Lieutenant général (1910)
  • Général (novembre 1914)
  • Field Marshal (1er janvier 1917)

Critiques

Douglas Haig fut très critiqué, à son époque, pour avoir bousculé les stratégies militaires : il fut le premier commandant d'offensive avec utilisation des chars de combat ; il décida de faire avancer les chars et de n'utiliser l'artillerie qu'au moment du contact et ensuite d'engager la cavalerie et l'aviation.

Haig a parfois été critiqué par des historiens pour ce qui était perçu comme des massacres excessifs de troupes sous son commandement [6], ce qui lui a valu le surnom de « boucher de la Somme ». Pendant la 1re guerre mondiale quelqu'un déclara à Winston Churchill, alors secrétaire d'État à la Guerre [7], que Haig était un chef d'état-major brillant ; Churchill lui répondit : « Il est brillant, oui, jusqu'en haut de ses bottes. »
D'autres, toutefois, lui accordent tous les honneurs, en se fondant sur le fait qu'il a fait au mieux étant donné les circonstances auxquelles il a dû faire face. Il lui a notamment fallu avancer la date de l'offensive de la Somme pour soulager les Français en péril à Verdun. Le général américain John Pershing a notamment parlé de Douglas Haig comme de « l'homme qui a gagné la guerre. »

De son côte, Haig, dans ses Carnets secrets (traduits en français en 1964) publiés par son fils est parfois très critique vis-à-vis de l’armée française. On y constate que Haig se méfiait de certains généraux français qu'il qualifiait d'« aubergistes bedonnants. »

Statuaire

Édimbourg

Une statue équestre du maréchal Douglas Haig est présente sur l'esplanade du château d'Édimbourg[8].

Londres

Une statue équestre du maréchal Douglas Haig est présente dans la rue Whitehall à Londres, pas loin du cénotaphe[9].

Montreuil-sur-Mer

Le grand quartier général britannique sous le commandement du maréchal Douglas Haig était localisé à Montreuil (dans les locaux de la caserne Duval, où se situe aujourd'hui le lycée Woillez), dans le Pas-de-Calais, qui lui dédia en 1931 une statue équestre réalisée par Paul Landowski. Le cheval aurait été réalisé selon le modèle du cheval du colonel Brécart, directeur de la cavalerie au ministère de la Guerre[10].

La statue de bronze inaugurée le est restée neuf ans sur son socle avant d'être fondue par les troupes allemandes en 1940. Après guerre, une nouvelle statue a été refondue à partir du moule d'origine et disposée devant le théâtre le [11],[12].

Voir aussi

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Article connexe

Bibliographie

  • Haig Douglas, Les Carnets secrets du maréchal Douglas Haig 1914-1919 ; Presse de la Cité, 1964, 523 pages (qui évoquent notamment le commandement français).
  • John Charteris, Le Maréchal Haig, traduction de Miriam Dou-Desportes, chez Payot, 1930.

Références

  1. Courte biographie de Douglas Haig (Consulté 30.12.2009).
  2. (en) « Douglas Haig - London Rembembers », sur londonremembers.com (consulté le ).
  3. (en) « THE FUNERAL PROCESSION OF EARL HAIG, LONDON », sur Imperial War Museums (consulté le )
  4. The Times, 4 février 1928, pp. 14–16.
  5. « Douglas Haig - London Remembers », londonremembers.com (consulté le ).
  6. « Sir Douglas Haig », sur Musée canadien de la Guerre, sine datum (consulté le )
  7. « Winston CHURCHILL (Sir) », sur Musée de l'Ordre de la Libération (consulté le )
  8. Photo sur.
  9. Photo sur.
  10. Le Télégramme du Pas-de-Calais et de la Somme du 28 mars 1930 par le site mémoires de pierre.
  11. Paul Landowski, le statuaire de Douglas Haig dans, La Violette, publication des compagnons de la violette, (ISSN 1287-7670), no 11, 1er semestre 2007, pages 28 à 31.
  12. page consacrée à la sculpture équestre de Paul Landowski.

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