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== Bibliographie ==
== Bibliographie ==
Né le {{date|12 septembre 1819}} à Poudis, Félix-Joseph-François-Barthélemy de Las Cases est le fils de François de Las Cases (1769-1836) et de Marie-Claire Joséphine Baderon de Saint-Géniès (1779-1853) ; il est le neveu du marquis [[Emmanuel de Las Cases]]. Il fait de brillantes études au grand lycée de [[Montpellier]] (devenu [[musée Fabre]]). Quand son père, âgé de 67 ans, meurt à [[Corneilhan]] le {{date|5|septembre|1836}}, Félix n'a que 17 ans. Il est inscrit à l’[[École centrale Paris|École centrale des arts et manufactures]], fondée en 1829 à Paris, devenue Hôtel Salé puis [[musée Picasso (Paris)|musée Picasso]]. Il y obtient le titre d’ingénieur civil, chimiste (promotion 1842). Neveu de l'auteur du ''[[Le Mémorial de Sainte-Hélène|Mémorial de Sainte-Hélène]]'', qui s'est exilé volontairement pour rester auprès de l'Empereur [[Napoléon Ier]], Félix de Las Cases a puisé, dans son ardente affection pour son oncle, un dévouement inaltérable à la dynastie impériale<ref>{{Article|auteur1=Messager du Midi |titre=Mort de {{Mgr|de Las Cases}} |périodique=Semaine religieuse d'Angers |date=année 1880 |pages=724-726 }}</ref>. Désirant aller travailler en [[Algérie]] comme colon pour exploiter des terres, Auguste, son frère aîné, alors sous-intendant militaire en Afrique, l'accueille chez lui.
Né le {{date|12 septembre 1819}} à Poudis, Félix-Joseph-François-Barthélemy de Las Cases est le fils de François de Las Cases (1769-1836) et de Marie-Claire Joséphine Baderon de Saint-Géniès (1779-1853) ; il est le neveu du marquis [[Emmanuel de Las Cases]]. Il fait de brillantes études au grand lycée de [[Montpellier]] (devenu [[musée Fabre]]). Quand son père, âgé de 67 ans, meurt à [[Corneilhan]] le {{date|5 septembre 1836}}, Félix n'a que 17 ans. Il est inscrit à l'[[École centrale Paris|École centrale des arts et manufactures]], fondée en 1829 à Paris, devenue Hôtel Salé puis [[musée Picasso (Paris)|musée Picasso]]. Il y obtient le titre d'ingénieur civil, chimiste (promotion 1842). Neveu de l'auteur du ''[[Le Mémorial de Sainte-Hélène|Mémorial de Sainte-Hélène]]'', qui s'est exilé volontairement pour rester auprès de l'Empereur [[Napoléon Ier]], Félix de Las Cases a puisé, dans son ardente affection pour son oncle, un dévouement inaltérable à la dynastie impériale<ref>{{Article|auteur1=Messager du Midi |titre=Mort de {{Mgr|de Las Cases}} |périodique=Semaine religieuse d'Angers |date=année 1880 |pages=724-726 }}</ref>. Désirant aller travailler en [[Algérie]] comme colon pour exploiter des terres, Auguste, son frère aîné, alors sous-intendant militaire en Afrique, l'accueille chez lui.


Son cousin Emmanuel étant entré dans le capital des mines de Saint-Georges-Châtelaison<ref group="N">Par arrêté du Conseil du Roi daté de 1695, Louis XIV avait autorisé les habitants à exploiter des mines de charbon se trouvant sur leur domaine. Les innombrables percées sauvages entraînent bientôt des effondrements et inondations de puits. Sont dès lors limitées les autorisations à deux sociétés minières, dont celle de Saint-Georges de Châtelaison.</ref>{{incise|commune devenue [[Saint-Georges-sur-Layon]] près de [[Doué-la-Fontaine]]}} lui en donne la direction en 1851<ref>{{Lien web|url=https://www.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/cholet-49300/choletais-le-parcours-hors-du-commun-de-quatre-missionnaires-40414b86-8185-11ea-a09a-2459b07e6893|site=ouest-france.fr|titre=Choletais|sous-titre=Le parcours hors du commun de quatre missionnaires|périodique=le Courrier de l'Ouest|date=19 avril 2020|auteur=Jean-Claude Michon|consulté le=19 avril 220}}</ref>. Placé au centre des concessions minières qui sont réunies à la Prée de Chalonnes-sur-Loire en {{date|février 1854}}<ref group="N">Du charbon est extrait à Chalonnes-sur-Loire (sillon houiller ici se rattachant au Massif Armoricain).</ref>, le Vicomte de Las Cases, travaille avec l'ingénieur [[Jacques Triger]] qui met au point un appareil à air comprimé pour le percement des puits de mines de charbon, afin d'extraire le minerai qui se trouvait sous le lit de la Loire. Les Las Cases avaient fait construire, au pied du coteau du Roc, entre Chalonnes et [[Rochefort-sur-Loire|Rochefort]], une maison dite "maison Las Cases" inspirée de celle de Longwood à [[Saintes]]. Félix y habite, en compagnie de ses cousins, jusqu'à son mariage.
Son cousin Emmanuel étant entré dans le capital des mines de Saint-Georges-Châtelaison<ref group="N">Par arrêté du Conseil du Roi daté de 1695, Louis XIV avait autorisé les habitants à exploiter des mines de charbon se trouvant sur leur domaine. Les innombrables percées sauvages entraînent bientôt des effondrements et inondations de puits. Sont dès lors limitées les autorisations à deux sociétés minières, dont celle de Saint-Georges de Châtelaison.</ref>{{incise|commune devenue [[Saint-Georges-sur-Layon]] près de [[Doué-la-Fontaine]]}} lui en donne la direction en 1851<ref>{{Lien web|url=https://www.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/cholet-49300/choletais-le-parcours-hors-du-commun-de-quatre-missionnaires-40414b86-8185-11ea-a09a-2459b07e6893|site=ouest-france.fr|titre=Choletais|sous-titre=Le parcours hors du commun de quatre missionnaires|périodique=le Courrier de l'Ouest|date=19 avril 2020|auteur=Jean-Claude Michon|consulté le=19 avril 220}}</ref>. Placé au centre des concessions minières qui sont réunies à la Prée de Chalonnes-sur-Loire en {{date|février 1854}}<ref group="N">Du charbon est extrait à Chalonnes-sur-Loire (sillon houiller ici se rattachant au Massif Armoricain).</ref>, le Vicomte de Las Cases, travaille avec l'ingénieur [[Jacques Triger]] qui met au point un appareil à air comprimé pour le percement des puits de mines de charbon, afin d'extraire le minerai qui se trouvait sous le lit de la Loire. Les Las Cases avaient fait construire, au pied du coteau du Roc, entre Chalonnes et [[Rochefort-sur-Loire|Rochefort]], une maison dite "maison Las Cases" inspirée de celle de Longwood à [[Saintes]]. Félix y habite, en compagnie de ses cousins, jusqu'à son mariage.
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D'abord vicaire général de Charles-Théodore Baudry, [[Liste des évêques de Périgueux|évêque de Périgueux]], il devient plus tard supérieur de la Congrégation du Bon-Pasteur à Angers. Le {{date|14 juillet 1861}}, Félix de Las Cases est ordonné grand vicaire honoraire par [[Guillaume Angebault]] dans la [[Cathédrale Saint-Maurice d'Angers|cathédrale d'Angers]]{{sfn|Henri Barthès|1980|id=Editas}}. Le {{date|4 novembre 1866}}, il le nomme "desservant" c'est-à-dire curé de la paroisse de l'[[église Notre-Dame-des-Victoires d'Angers]]. Le {{date|12 janvier 1867}}, un décret impérial nomme Félix de Las Cases, premier évêque du [[Diocèse de Constantine-Hippone|diocèse de Constantine-Hippone]].
D'abord vicaire général de Charles-Théodore Baudry, [[Liste des évêques de Périgueux|évêque de Périgueux]], il devient plus tard supérieur de la Congrégation du Bon-Pasteur à Angers. Le {{date|14 juillet 1861}}, Félix de Las Cases est ordonné grand vicaire honoraire par [[Guillaume Angebault]] dans la [[Cathédrale Saint-Maurice d'Angers|cathédrale d'Angers]]{{sfn|Henri Barthès|1980|id=Editas}}. Le {{date|4 novembre 1866}}, il le nomme "desservant" c'est-à-dire curé de la paroisse de l'[[église Notre-Dame-des-Victoires d'Angers]]. Le {{date|12 janvier 1867}}, un décret impérial nomme Félix de Las Cases, premier évêque du [[Diocèse de Constantine-Hippone|diocèse de Constantine-Hippone]].


Dans cette contrée déshéritée de l'Algérie, il fonde un grand et un petit séminaire. En {{date-|août 1867}}, une épidémie de choléra et une famine touchent Constantine. On le voit soigner avec la même bonté d'âme les mahométans et les chrétiens, ce qui produit un effet moral des plus salutaires<ref>{{Article ||titre=Un angevin, ingénieur de Centrale, qui devint évêque de Constantine |périodique=Semaine religieuse d'Angers |date=1960|pages=641-642 }}</ref>. Félix de Las Cases décide de fonder un hôpital et un orphelinat qu'il met sous la direction des [[Congrégation de Sainte-Croix|frères de Sainte-Croix]] du [[Le Mans|Mans]]. Il fonde aussi un établissement, "Saint-Augustin et Sainte-Monique", pour les orphelins.
Dans cette contrée déshéritée de l'Algérie, il fonde un grand et un petit séminaire. En {{date|août 1867}}, une épidémie de choléra et une famine touchent Constantine. On le voit soigner avec la même bonté d'âme les mahométans et les chrétiens, ce qui produit un effet moral des plus salutaires<ref>{{Article|titre=Un angevin, ingénieur de Centrale, qui devint évêque de Constantine|périodique=Semaine religieuse d'Angers |date=1960|pages=641-642 }}</ref>. Félix de Las Cases décide de fonder un hôpital et un orphelinat qu'il met sous la direction des [[Congrégation de Sainte-Croix|frères de Sainte-Croix]] du [[Le Mans|Mans]]. Il fonde aussi un établissement, "Saint-Augustin et Sainte-Monique", pour les orphelins.


Très attaché à l'[[Premier Empire|Empire]], Félix de Las Cases apprend avec une grande émotion la chute de l'[[Napoléon Ier|Empereur]]. Fatigué par les visites pastorales en Algérie, les discours, les quêtes, les sermons, les voyages en France pour se procurer des ressources, les querelles incessantes et les tracasseries de l'archevêque d’Alger, les chaleurs de Rome et les travaux du Concile, il finit par avoir de graves ennuis de santé. Son mental étant affecté, le {{date|22 août 1870}}, alors qu'il est chez un docteur à Toulouse, il adresse au Pape [[Pie IX]] sa démission, acceptée dès le {{date|29 août 1870}}. Malade, ayant contracté le paludisme en Algérie, il n'est plus capable de lire son bréviaire ni de dire la messe. Le {{date-|25 octobre 1870}}, il quitte Constantine et retourne dans sa propriété de la Chartreuse, à Corneilhan, qu'il possède en indivision avec ses sœurs.
Très attaché à l'[[Premier Empire|Empire]], Félix de Las Cases apprend avec une grande émotion la chute de l'[[Napoléon Ier|Empereur]]. Fatigué par les visites pastorales en Algérie, les discours, les quêtes, les sermons, les voyages en France pour se procurer des ressources, les querelles incessantes et les tracasseries de l'archevêque d’Alger, les chaleurs de Rome et les travaux du Concile, il finit par avoir de graves ennuis de santé. Son mental étant affecté, le {{date|22 août 1870}}, alors qu'il est chez un docteur à Toulouse, il adresse au Pape [[Pie IX]] sa démission, acceptée dès le {{date|29 août 1870}}. Malade, ayant contracté le paludisme en Algérie, il n'est plus capable de lire son bréviaire ni de dire la messe. Le {{date|25 octobre 1870}}, il quitte Constantine et retourne dans sa propriété de la Chartreuse, à [[Corneilhan]], qu'il possède en indivision avec ses sœurs.


En 1873, il est nommé [[Chapitre de Saint-Denis|chanoine de premier Ordre]] à Saint-Denis. En {{date|février 1878}}, il revient à [[Angers]] recommander aux Angevins la charité pour ses œuvres en Algérie.
En 1873, il est nommé [[Chapitre de Saint-Denis|chanoine de premier Ordre]] à Saint-Denis. En {{date|février 1878}}, il revient à [[Angers]] recommander aux Angevins la charité pour ses œuvres en Algérie.
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Le dimanche {{date|24 février 1878}}, à la Cathédrale Saint-Maurice d'Angers, une messe pour les victimes de la guerre d'orient est prêché par Félix de Las Cases : {{citation|avec solennité l'ancien évêque de Constantine et d'Hippone, a bien voulu promettre le concours de sa parole édifiante et si autorisée à traiter de l'action des missions françaises à l'étranger}}<ref>{{Article|titre=Pour les victimes de la guerre Turco-Russe |périodique=Semaine religieuse d'Angers |date=année 1878 |pages=142-144 }}</ref>.
Le dimanche {{date|24 février 1878}}, à la Cathédrale Saint-Maurice d'Angers, une messe pour les victimes de la guerre d'orient est prêché par Félix de Las Cases : {{citation|avec solennité l'ancien évêque de Constantine et d'Hippone, a bien voulu promettre le concours de sa parole édifiante et si autorisée à traiter de l'action des missions françaises à l'étranger}}<ref>{{Article|titre=Pour les victimes de la guerre Turco-Russe |périodique=Semaine religieuse d'Angers |date=année 1878 |pages=142-144 }}</ref>.


Le {{date|26 septembre 1880}}, alors qu’il prêche une retraite à l'[[abbaye Sainte-Marie de Fontfroide]], une fièvre pernicieuse se déclenche. Son docteur, à Béziers vérifie que son mal a empiré. Assisté dans ses derniers instants par Antoine Delcellier, curé de Corneilhan, il meurt le {{date|1 octobre 1880}}, âgé de 61 ans<ref group="N">L'anneau épiscopal de {{Mgr|de Las Cases}}, constitué d’une améthyste entourée de son alliance et de celle de sa femme décédée, a été légué à Jules Merlet, le frère de sa femme</ref>. Le cardinal de Cabrières, assisté de six évêques, célèbre ses funérailles le {{date|4 octobre}}. Accompagné par une foule considérable, Félix de Las Cases est inhumé dans le cimetière de Corneilhan, dans le tombeau de la famille Guérau d’Arellano, son beau-frère.
Le {{date|26 septembre 1880}}, alors qu’il prêche une retraite à l'[[abbaye Sainte-Marie de Fontfroide]], une fièvre pernicieuse se déclenche. Son docteur, à Béziers vérifie que son mal a empiré. Assisté dans ses derniers instants par Antoine Delcellier, curé de Corneilhan, il meurt le {{date|1 octobre 1880}}, âgé de 61 ans<ref group="N">L'anneau épiscopal de Félix de Las Cases, constitué d’une améthyste entourée de son alliance et de celle de sa femme décédée, a été légué à Jules Merlet, le frère de sa femme</ref>. Le cardinal [[Anatole de Cabrières]], assisté de six évêques, célèbre ses funérailles le {{date|4 octobre}}. Accompagné par une foule considérable, Félix de Las Cases est inhumé dans le cimetière de Corneilhan, dans le tombeau de la famille Guérau d’Arellano, son beau-frère.


== Distinctions ==
== Distinctions ==

Version du 11 mai 2024 à 22:28

Félix de Las Cases
Image illustrative de l’article Félix de Las Cases
Félix de Las Cases,
premier évêque de Constantine-Hippone (1867-1870)
Biographie
Nom de naissance Félix-Joseph-François-Barthélemy de Las Cases
Naissance
Poudis (Tarn)
Ordination sacerdotale
Décès (à 61 ans)
Béziers (Hérault)
Évêque de l'Église catholique
Évêque du diocèse de Constantine-Hippone

(en) Notice sur www.catholic-hierarchy.org

Félix de Las Cases, né à Poudis (Tarn) le et mort à Béziers (Hérault) le , est évêque du diocèse de Constantine-Hippone de 1867 à 1870.

Bibliographie

Né le à Poudis, Félix-Joseph-François-Barthélemy de Las Cases est le fils de François de Las Cases (1769-1836) et de Marie-Claire Joséphine Baderon de Saint-Géniès (1779-1853) ; il est le neveu du marquis Emmanuel de Las Cases. Il fait de brillantes études au grand lycée de Montpellier (devenu musée Fabre). Quand son père, âgé de 67 ans, meurt à Corneilhan le , Félix n'a que 17 ans. Il est inscrit à l'École centrale des arts et manufactures, fondée en 1829 à Paris, devenue Hôtel Salé puis musée Picasso. Il y obtient le titre d'ingénieur civil, chimiste (promotion 1842). Neveu de l'auteur du Mémorial de Sainte-Hélène, qui s'est exilé volontairement pour rester auprès de l'Empereur Napoléon Ier, Félix de Las Cases a puisé, dans son ardente affection pour son oncle, un dévouement inaltérable à la dynastie impériale[1]. Désirant aller travailler en Algérie comme colon pour exploiter des terres, Auguste, son frère aîné, alors sous-intendant militaire en Afrique, l'accueille chez lui.

Son cousin Emmanuel étant entré dans le capital des mines de Saint-Georges-Châtelaison[N 1]— commune devenue Saint-Georges-sur-Layon près de Doué-la-Fontaine — lui en donne la direction en 1851[2]. Placé au centre des concessions minières qui sont réunies à la Prée de Chalonnes-sur-Loire en [N 2], le Vicomte de Las Cases, travaille avec l'ingénieur Jacques Triger qui met au point un appareil à air comprimé pour le percement des puits de mines de charbon, afin d'extraire le minerai qui se trouvait sous le lit de la Loire. Les Las Cases avaient fait construire, au pied du coteau du Roc, entre Chalonnes et Rochefort, une maison dite "maison Las Cases" inspirée de celle de Longwood à Saintes. Félix y habite, en compagnie de ses cousins, jusqu'à son mariage.

Le , à Chalonnes-sur-Loire, il épouse Berthe Virginie Merlet — sœur du sénateur Jules Merlet — qui meurt le à Martigné-Briand. Félix, durement éprouvé par la mort de sa fille puis de son épouse[N 3], décide de se consacrer à Dieu. Il entre au séminaire Saint-Sulpice à Issy-les-Moulineaux, le , pour devenir prêtre[3].

Vie religieuse

À Chalonnes-sur-Loire, sous la Loire on extrayait du charbon.

D'abord vicaire général de Charles-Théodore Baudry, évêque de Périgueux, il devient plus tard supérieur de la Congrégation du Bon-Pasteur à Angers. Le , Félix de Las Cases est ordonné grand vicaire honoraire par Guillaume Angebault dans la cathédrale d'Angers[4]. Le , il le nomme "desservant" c'est-à-dire curé de la paroisse de l'église Notre-Dame-des-Victoires d'Angers. Le , un décret impérial nomme Félix de Las Cases, premier évêque du diocèse de Constantine-Hippone.

Dans cette contrée déshéritée de l'Algérie, il fonde un grand et un petit séminaire. En , une épidémie de choléra et une famine touchent Constantine. On le voit soigner avec la même bonté d'âme les mahométans et les chrétiens, ce qui produit un effet moral des plus salutaires[5]. Félix de Las Cases décide de fonder un hôpital et un orphelinat qu'il met sous la direction des frères de Sainte-Croix du Mans. Il fonde aussi un établissement, "Saint-Augustin et Sainte-Monique", pour les orphelins.

Très attaché à l'Empire, Félix de Las Cases apprend avec une grande émotion la chute de l'Empereur. Fatigué par les visites pastorales en Algérie, les discours, les quêtes, les sermons, les voyages en France pour se procurer des ressources, les querelles incessantes et les tracasseries de l'archevêque d’Alger, les chaleurs de Rome et les travaux du Concile, il finit par avoir de graves ennuis de santé. Son mental étant affecté, le , alors qu'il est chez un docteur à Toulouse, il adresse au Pape Pie IX sa démission, acceptée dès le . Malade, ayant contracté le paludisme en Algérie, il n'est plus capable de lire son bréviaire ni de dire la messe. Le , il quitte Constantine et retourne dans sa propriété de la Chartreuse, à Corneilhan, qu'il possède en indivision avec ses sœurs.

En 1873, il est nommé chanoine de premier Ordre à Saint-Denis. En , il revient à Angers recommander aux Angevins la charité pour ses œuvres en Algérie.

Le dimanche , à la Cathédrale Saint-Maurice d'Angers, une messe pour les victimes de la guerre d'orient est prêché par Félix de Las Cases : « avec solennité l'ancien évêque de Constantine et d'Hippone, a bien voulu promettre le concours de sa parole édifiante et si autorisée à traiter de l'action des missions françaises à l'étranger »[6].

Le , alors qu’il prêche une retraite à l'abbaye Sainte-Marie de Fontfroide, une fièvre pernicieuse se déclenche. Son docteur, à Béziers vérifie que son mal a empiré. Assisté dans ses derniers instants par Antoine Delcellier, curé de Corneilhan, il meurt le , âgé de 61 ans[N 4]. Le cardinal Anatole de Cabrières, assisté de six évêques, célèbre ses funérailles le . Accompagné par une foule considérable, Félix de Las Cases est inhumé dans le cimetière de Corneilhan, dans le tombeau de la famille Guérau d’Arellano, son beau-frère.

Distinctions

En récompense de son dévouement pour soulager les cholériques, il est fait :

Hommages

Selon la Mère Marie-Euphrasie Pelletier dans une lettre adressée à ses religieuses le  : « C'est un homme de cœur, d'un excellent jugement, d'une excellente éducation et d'un dévouement sans bornes, il donne tout à notre institut et prend intérêt à tous nos monastères ».

Félix de Las Cases a une rue à son nom à Chalonnes-sur-Loire. Il en a également une à Corneilhan, depuis 1974[8].

L'église de Corneilhan expose dans une vitrine, la crosse et la mitre de Félix de Las Cases}}, ainsi que son buste sculpté par Jean Malacan en 1880.

Le , une cérémonie du souvenir, présidée par Louis Boffet, évêque de Montpellier, a été organisée à Corneilhan pour marquer le centenaire de la mort de Félix de Las Cases. De nombreux descendants des anciens diocésains d’Algérie, pieds-noirs rapatriés du Constantinois, y ont assisté et une plaque a été apposée sur son tombeau.

Notes et références

Notes

  1. Par arrêté du Conseil du Roi daté de 1695, Louis XIV avait autorisé les habitants à exploiter des mines de charbon se trouvant sur leur domaine. Les innombrables percées sauvages entraînent bientôt des effondrements et inondations de puits. Sont dès lors limitées les autorisations à deux sociétés minières, dont celle de Saint-Georges de Châtelaison.
  2. Du charbon est extrait à Chalonnes-sur-Loire (sillon houiller ici se rattachant au Massif Armoricain).
  3. Elle est inhumée, en robe de mariée avec sa fille en robe de baptême dans ses bras, dans la crypte qui se trouve sous le chœur de la chapelle Sainte-Barbe des Mines, inaugurée en 1860 près de la "Haie-Longue", sur la route de Rochefort. Leur tombeau fut longtemps surmonté d’une mitre léguée par testament par Félix devenu Mgr de Las Cases, celle-ci est maintenant dans la sacristie de l'église Saint-Maurille de Chalonnes-sur-Loire ainsi que ses vêtements sacerdotaux.
  4. L'anneau épiscopal de Félix de Las Cases, constitué d’une améthyste entourée de son alliance et de celle de sa femme décédée, a été légué à Jules Merlet, le frère de sa femme

Références

  1. Messager du Midi, « Mort de Mgr de Las Cases », Semaine religieuse d'Angers,‎ année 1880, p. 724-726
  2. Jean-Claude Michon, « Choletais : Le parcours hors du commun de quatre missionnaires », sur ouest-france.fr, le Courrier de l'Ouest, (consulté le )
  3. Christiane Vialelle, « Barthélémy Félix François Joseph de LAS CASES (Poudis 1819 - Béziers 1880) - Premier évêque du diocèse de Constantine et d’Hippone (Algérie) », sur lauragais-patrimoine.fr, Les cahiers de l'histoire - N°18, année 2013 (consulté le )
  4. Henri Barthès 1980.
  5. « Un angevin, ingénieur de Centrale, qui devint évêque de Constantine », Semaine religieuse d'Angers,‎ , p. 641-642
  6. « Pour les victimes de la guerre Turco-Russe », Semaine religieuse d'Angers,‎ année 1878, p. 142-144
  7. « Archives nationales : dossier : LH/1489/84 », sur culture.gouv.fr (consulté le )
  8. Henri Barthès 1976.

Bibliographie

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Henri Barthés et Gérard Cholvy, Monseigneur de Las Cases : évêque de Constantine, Algérie... 1819-1880, sa vie et son œuvre, H.Barthès, , 166 p. (ASIN B000XAE1IO) . Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Henri Barthés (préf. Gérard Cholvy), Monseigneur de Las Cases : évêque de Constantine, Algérie, Montpellier, Editas, , 168 p. (lire en ligne [PDF]) . Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Henri Barthès, Les noms de rues dans la commune de Corneilhan, Béziers, Impr. du sud, , 32 p. . Document utilisé pour la rédaction de l’article

Liens externes