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« Flèche empoisonnée » : différence entre les versions

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Les '''flèches empoisonnées''' sont utilisées pour la chasse par les populations de [[Chasseur-cueilleur|chasseurs-cueilleurs]] du monde entier et sont encore en usage en [[Amérique du Sud]], en [[Afrique]] et en [[Asie]].
Les '''flèches empoisonnées''' sont utilisées pour la chasse par les populations de [[Chasseur-cueilleur|chasseurs-cueilleurs]] du monde entier et sont encore en usage en [[Amérique du Sud]], en [[Afrique]] et en [[Asie]].


Parmi les exemples connus de poisons utilisés pour les flèches on trouve les substances sécrétées par la peau des [[dendrobatidae]] et le [[curare]] (ou «AMPI), un terme générique pour une gamme de poisons dérivés de substances végétales et utilisés pour leurs flèches par les [[Amérindiens|indiens]] d’[[Amérique du Sud]].<ref name="curare">{{Lien web|url=http://www.blueplanetbiomes.org/curare.htm|titre=Curare|consulté le=2006-08-09}}</ref>
Parmi les exemples connus de poisons utilisés pour les flèches on trouve les substances sécrétées par la peau des [[dendrobatidae]] et le [[curare]] (ou «AMPI), un terme générique pour une gamme de poisons dérivés de substances végétales et utilisés pour leurs flèches par les [[Amérindiens|indiens]] d’[[Amérique du Sud]]<ref name="curare">{{Lien web|url=http://www.blueplanetbiomes.org/curare.htm|titre=Curare|consulté le=2006-08-09}}</ref>.


== Histoire ==
== Histoire ==
Les flèches empoisonnées sont mentionnées dans la [[mythologie]], notamment la [[mythologie grecque]] avec l’histoire d’[[Héraclès]] tuant le [[centaure]] [[Nessos|Nessus]] en utilisant les flèches empoisonnées avec le sang de l’[[hydre de Lerne]]. Dans l’[[Odyssée]] d’[[Homère]], le héros grec [[Ulysse]] empoisonne ses flèches avec l’[[hellébore]]. Les flèches empoisonnées figurent également dans l’épopée d’Homère sur la [[Guerre de Troie]], l’''Iliade'', dans laquelle les deux belligérants, les [[Achéens]] et les [[Troie| troyens]] utilisent des flèches et des lances empoisonnées. <ref name="Mayor">{{cite book |first=Adrienne |last=Mayor |title=Greek Fire, Poison Arrows and Scorpion Bombs: Biological and Chemical Warfare in the Ancient World |year=2009 |publisher=[[The Overlook Press]] |edition=Revised |isbn=9781590201770}}</ref>
Les flèches empoisonnées sont mentionnées dans la [[mythologie]], notamment la [[mythologie grecque]] avec l’histoire d’[[Héraclès]] tuant le [[centaure]] [[Nessos|Nessus]] en utilisant les flèches empoisonnées avec le sang de l’[[hydre de Lerne]]. Dans l’[[Odyssée]] d’[[Homère]], le héros grec [[Ulysse]] empoisonne ses flèches avec l’[[hellébore]]. Les flèches empoisonnées figurent également dans l’épopée d’Homère sur la [[Guerre de Troie]], l’''Iliade'', dans laquelle les deux belligérants, les [[Achéens]] et les [[Troie| troyens]] utilisent des flèches et des lances empoisonnées<ref name="Mayor">{{cite book |first=Adrienne |last=Mayor |title=Greek Fire, Poison Arrows and Scorpion Bombs: Biological and Chemical Warfare in the Ancient World |year=2009 |publisher=[[The Overlook Press]] |edition=Revised |isbn=9781590201770}}</ref>.


Les flèches empoisonnées ont été réellement utilisées par des peuples du monde antique, notamment les [[Peuples gaulois|Gaulois]], les [[Rome antique| Romains]] et les [[Nomadisme| nomades]] [[Scythes]] et [[Svanes| Soanes]]. Les historiens de l’Antiquité grecque et romaine décrivent des recettes pour empoisonner les projectiles et mentionnent des batailles historiques où les flèches empoisonnées ont été utilisées. [[Alexandre le Grand]] a rencontré les flèches empoisonnés au cours de [[Alexandre le Grand#La conquête de la vallée de l’Indus (automne -326 / printemps -325)|sa conquête de l'Inde]] (probablement trempé dans le venin de [[vipère de Russell]]) et l'armée du général romain [[Lucullus]] a subi des blessures graves infligées par des flèches empoisonnés tirées par des nomades au cours de la [[troisième guerre de Mithridate]] ({{-s-|I|er}}).<ref name="Mayor" />
Les flèches empoisonnées ont été réellement utilisées par des peuples du monde antique, notamment les [[Peuples gaulois|Gaulois]], les [[Rome antique| Romains]] et les [[Nomadisme| nomades]] [[Scythes]] et [[Svanes| Soanes]]. Les historiens de l’Antiquité grecque et romaine décrivent des recettes pour empoisonner les projectiles et mentionnent des batailles historiques où les flèches empoisonnées ont été utilisées. [[Alexandre le Grand]] a rencontré les flèches empoisonnés au cours de [[Alexandre le Grand#La conquête de la vallée de l’Indus (automne -326 / printemps -325)|sa conquête de l'Inde]] (probablement trempé dans le venin de [[vipère de Russell]]) et l'armée du général romain [[Lucullus]] a subi des blessures graves infligées par des flèches empoisonnés tirées par des nomades au cours de la [[troisième guerre de Mithridate]] ({{-s-|I|er}})<ref name="Mayor" />.
L'utilisation de flèches empoisonnées pour la chasse et de guerre, par les [[Amérindiens aux États-Unis|Amérindiens]] a également été documentée aux États-Unis. <ref>{{cite book |first=David E |last=Jones |title=Poison Arrows: North American Indian Hunting and Warfare |year=2007 |publisher=[[University of Texas Press]] |isbn=9780292714281 |url=http://books.google.com/books?id=m2v8akdyZfwC}}</ref>
L'utilisation de flèches empoisonnées pour la chasse et de guerre, par les [[Amérindiens aux États-Unis|Amérindiens]] a également été documentée aux États-Unis<ref>{{cite book |first=David E |last=Jones |title=Poison Arrows: North American Indian Hunting and Warfare |year=2007 |publisher=[[University of Texas Press]] |isbn=9780292714281 |url=http://books.google.com/books?id=m2v8akdyZfwC}}</ref>.


Au cours de différentes époques, les [[Chine| chinois]] ont utilisé pour la guerre des projectiles empoisonnés avec diverses substances néfastes. <ref>{{cite book |first=Ralph D |last=Sawyer |title=The Tao of Deception: Unorthodox Warfare in Historic and Modern China |year=2007 |publisher=[[Basic Books]] |isbn=9780465072057}}</ref>
Au cours de différentes époques, les [[Chine| chinois]] ont utilisé pour la guerre des projectiles empoisonnés avec diverses substances néfastes<ref>{{cite book |first=Ralph D |last=Sawyer |title=The Tao of Deception: Unorthodox Warfare in Historic and Modern China |year=2007 |publisher=[[Basic Books]] |isbn=9780465072057}}</ref>.


La mort de [[Baldr]] dans les [[Mythologie nordique| mythes Scandinaves]] est due à une flèche empoisonnée.
La mort de [[Baldr]] dans les [[Mythologie nordique| mythes Scandinaves]] est due à une flèche empoisonnée.
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* Le mot [[curare]] est un terme générique pour les poisons qui contiennent de la [[tubocurarine]]. Le plus souvent, il est dérivé de l'écorce de ''[[Strychnos]] toxifera'', ''S. guianensis'' (famille des [[loganiaceae]]), ''Chondrodendron tomentosum'' ou ''Sciadotenia toxifera'' (famille des [[menispermaceae]]). Le curare est un [[antagoniste compétitif]] qui bloque les [[Récepteur nicotinique|récepteurs nicotiniques]] au niveau de la [[Synapse et transmission synaptique| membrane post-synaptique]] de la [[Plaque motrice|jonction neuromusculaire]]. Il s'agit d'un [[myorelaxant]] qui provoque la mort par paralysie du [[Appareil respiratoire|système respiratoire]], entraînant une [[asphyxie]].
* Le mot [[curare]] est un terme générique pour les poisons qui contiennent de la [[tubocurarine]]. Le plus souvent, il est dérivé de l'écorce de ''[[Strychnos]] toxifera'', ''S. guianensis'' (famille des [[loganiaceae]]), ''Chondrodendron tomentosum'' ou ''Sciadotenia toxifera'' (famille des [[menispermaceae]]). Le curare est un [[antagoniste compétitif]] qui bloque les [[Récepteur nicotinique|récepteurs nicotiniques]] au niveau de la [[Synapse et transmission synaptique| membrane post-synaptique]] de la [[Plaque motrice|jonction neuromusculaire]]. Il s'agit d'un [[myorelaxant]] qui provoque la mort par paralysie du [[Appareil respiratoire|système respiratoire]], entraînant une [[asphyxie]].


* En [[Afrique]] les poisons utilisés pour les flèches sont à base de plantes qui contiennent des [[Glycoside cardiotonique|glycosides cardiotoniques]], tels que l’''[[Acokanthera]]'' (contenant la [[strophanthine]]), l’oleander (''[[laurier rose]] ''), l’asclépiade ('' [[asclepias]] ''), ou le ''[[Strophanthus]] '', qui sont toutes de la famille des [[Apocynaceae]]. <ref name="curare" /> l’Inee ou onaye est un poison à base de ''Strophanthus hispidus'', qui contient la strophanthine, un glycoside cardiotonique. Il est utilisé en [[Afrique subsaharienne]] en [[Afrique de l'Ouest]], en particulier au [[Togo]] et au [[Cameroun]].<ref>{{Lien web|url=http://websters.wunderdictionary.com/dictionary/def/english/inee.html|titre=Definition of ''inee''|éditeur=Webster's International Dictionary|date=1913|consulté le=2006-08-09}}</ref>
* En [[Afrique]] les poisons utilisés pour les flèches sont à base de plantes qui contiennent des [[Glycoside cardiotonique|glycosides cardiotoniques]], tels que l’''[[Acokanthera]]'' (contenant la [[strophanthine]]), l’oleander (''[[laurier rose]] ''), l’asclépiade ('' [[asclepias]] ''), ou le ''[[Strophanthus]] '', qui sont toutes de la famille des [[Apocynaceae]]<ref name="curare" />. l’Inee ou onaye est un poison à base de ''Strophanthus hispidus'', qui contient la strophanthine, un glycoside cardiotonique. Il est utilisé en [[Afrique subsaharienne]] en [[Afrique de l'Ouest]], en particulier au [[Togo]] et au [[Cameroun]]<ref>{{Lien web|url=http://websters.wunderdictionary.com/dictionary/def/english/inee.html|titre=Definition of ''inee''|éditeur=Webster's International Dictionary|date=1913|consulté le=2006-08-09}}</ref>.


* Les flèches empoisonnées sont largement utilisées dans les jungles d’[[Assam]], de [[Birmanie]] et de [[Malaisie]]. Les principales sources végétales sont des poisons membres des genres ''[[Antiaris]]'', ''[[Strychnos]] '' et ''Strophanthus'' . ''[[Upas|Antiaris toxicaria]]'' par exemple, un arbre de la famille des [[moraceae]] comme le [[mûrier]] et l’[[arbre à pain]], est couramment utilisé à [[Java (île)|Java]] et dans les îles voisines. La flèche est enduite de sève ou du jus des graines utilisé seul ou mélangé avec d'autres extraits de plantes. <ref name="VandA">{{Lien web|url=http://www.vam.ac.uk/collections/asia/object_stories/arrows/index.html|titre=Poisoned arrows|éditeur=Victoria and Albert Museum|consulté le=2006-08-10}}</ref> L'ingrédient actif d'action rapide (soit l’antiarine [[Strychnine]] ou la strophanthine) attaque le [[système nerveux central]], provoquant la [[paralysie]], les [[convulsion]]s et l’[[Arrêt cardio-circulatoire|arrêt cardiaque]].<ref name="VandA"
* Les flèches empoisonnées sont largement utilisées dans les jungles d’[[Assam]], de [[Birmanie]] et de [[Malaisie]]. Les principales sources végétales sont des poisons membres des genres ''[[Antiaris]]'', ''[[Strychnos]] '' et ''Strophanthus'' . ''[[Upas|Antiaris toxicaria]]'' par exemple, un arbre de la famille des [[moraceae]] comme le [[mûrier]] et l’[[arbre à pain]], est couramment utilisé à [[Java (île)|Java]] et dans les îles voisines. La flèche est enduite de sève ou du jus des graines utilisé seul ou mélangé avec d'autres extraits de plantes<ref name="VandA">{{Lien web|url=http://www.vam.ac.uk/collections/asia/object_stories/arrows/index.html|titre=Poisoned arrows|éditeur=Victoria and Albert Museum|consulté le=2006-08-10}}</ref>. L'ingrédient actif d'action rapide (soit l’antiarine [[Strychnine]] ou la strophanthine) attaque le [[système nerveux central]], provoquant la [[paralysie]], les [[convulsion]]s et l’[[Arrêt cardio-circulatoire|arrêt cardiaque]].<ref name="VandA"


* Ont également été utilisées comme poisons plusieurs espèces d’''[[Aconitum]] ''ou "aconit", qui appartiennent à la famille des [[renoncule]]s, les [[ranunculaceae]]. Les [[Minaro]]s du [[Ladakh]] utilisent ''A. napellus'' sur leurs flèches pour chasser le [[capra sibirica]]; elles étaient utilisées jusqu’à une date récente, près du lac d’[[Yssyk Koul]] au [[Kirghizistan]]. <ref>{{cite book |first=George |last=St. George |title=Soviet Deserts and Mountains |location=[[Amsterdam]] |publisher=[[Time-Life Building|Time-Life International]] |year=1974}}</ref> Les [[Aïnous (ethnie du Japon)| Ainou]]s du [[Japon]] utilisaient une variété d’''[[Aconitum]] '' pour chasser l’[[ours brun]]. <ref>{{cite book |first=Michel |last=Peissel |authorlink=Michel Peissel |year=1984 |title=The Ants' Gold: The Discovery of the Greek El Dorado in the Himalayas |location=[[Londres|London]] [[Random House|Harvill Press]] |pages=99-100 |url=http://books.google.com/books?id=PKpAAAAAMAAJ&q=The+Ants%E2%80%99+Gold.+The+Discovery+of+the+Greek+El+Dorado+in+the+Himalayas&dq=The+Ants%E2%80%99+Gold.+The+Discovery+of+the+Greek+El+Dorado+in+the+Himalayas&client=firefox-a&pgis=1}}</ref>Il a également été utilisé par les [[butia]] s et les [[Lepcha]]s du [[Sikkim]] et d’[[Assam]].<ref>{{cite book |first=Joseph Dalton |last=Hooker |authorlink=Joseph Dalton Hooker |title=Himalayan Journals or Notes of a Naturalist |year=1854 |publisher=[[John Murray (éditeur)|John Murray]] |location=London |accessdate=2006-09-17 |url=http://www.gutenberg.org/etext/6478 |page=168}}</ref>{{,}}<ref>{{cite journal |first=J. H. |last=Hutton |title=The occurrence of the Blow-Gun in Assam |journal=[[Man (journal)|Man]] |publisher=[[Royal Anthropological Institute of Great Britain and Ireland]] |volume=24 |month=July |year=1924 |page=106}}</ref> Les Chinois ont utilisé l’''Aconitum'' comme poison à la fois pour la chasse <ref name="Shiou-chuan">{{cite book |first=Yingxing |last=Song |coauthors=Sun, Shiou-chuan; Sun, E-tu Zen |title=Chinese Technology in the Seventeenth Century: T'ien-kung K'ai-wu |year=1996 |location=[[Mineola (New York)|Mineola, New York]] |publisher= [[Dover Publications]] |isbn=9780486295930 |url=http://books.google.com/books?id=fM2Bh6WifHQC&client=firefox-a |page=267}}</ref>et pour la guerre.<ref>Chavannes, Édouard. “Trois Généraux Chinois de la dynastie des Han Orientaux. Pan Tch’ao (32-102 p.C.); – son fils Pan Yong; – Leang K’in (112 p.C.). Chapitre LXXVII du Heou Han chou.”. 1906. ''T’oung pao'' 7, pp. 226-227.</ref>
* Ont également été utilisées comme poisons plusieurs espèces d’''[[Aconitum]] ''ou "aconit", qui appartiennent à la famille des [[renoncule]]s, les [[ranunculaceae]]. Les [[Minaro]]s du [[Ladakh]] utilisent ''A. napellus'' sur leurs flèches pour chasser le [[capra sibirica]]; elles étaient utilisées jusqu’à une date récente, près du lac d’[[Yssyk Koul]] au [[Kirghizistan]]<ref>{{cite book |first=George |last=St. George |title=Soviet Deserts and Mountains |location=[[Amsterdam]] |publisher=[[Time-Life Building|Time-Life International]] |year=1974}}</ref>. Les [[Aïnous (ethnie du Japon)| Ainou]]s du [[Japon]] utilisaient une variété d’''[[Aconitum]] '' pour chasser l’[[ours brun]]<ref>{{cite book |first=Michel |last=Peissel |authorlink=Michel Peissel |year=1984 |title=The Ants' Gold: The Discovery of the Greek El Dorado in the Himalayas |location=[[Londres|London]] [[Random House|Harvill Press]] |pages=99-100 |url=http://books.google.com/books?id=PKpAAAAAMAAJ&q=The+Ants%E2%80%99+Gold.+The+Discovery+of+the+Greek+El+Dorado+in+the+Himalayas&dq=The+Ants%E2%80%99+Gold.+The+Discovery+of+the+Greek+El+Dorado+in+the+Himalayas&client=firefox-a&pgis=1}}</ref>.Il a également été utilisé par les [[butia]] s et les [[Lepcha]]s du [[Sikkim]] et d’[[Assam]]<ref>{{cite book |first=Joseph Dalton |last=Hooker |authorlink=Joseph Dalton Hooker |title=Himalayan Journals or Notes of a Naturalist |year=1854 |publisher=[[John Murray (éditeur)|John Murray]] |location=London |accessdate=2006-09-17 |url=http://www.gutenberg.org/etext/6478 |page=168}}</ref>{{,}}<ref>{{cite journal |first=J. H. |last=Hutton |title=The occurrence of the Blow-Gun in Assam |journal=[[Man (journal)|Man]] |publisher=[[Royal Anthropological Institute of Great Britain and Ireland]] |volume=24 |month=July |year=1924 |page=106}}</ref>. Les Chinois ont utilisé l’''Aconitum'' comme poison à la fois pour la chasse <ref name="Shiou-chuan">{{cite book |first=Yingxing |last=Song |coauthors=Sun, Shiou-chuan; Sun, E-tu Zen |title=Chinese Technology in the Seventeenth Century: T'ien-kung K'ai-wu |year=1996 |location=[[Mineola (New York)|Mineola, New York]] |publisher= [[Dover Publications]] |isbn=9780486295930 |url=http://books.google.com/books?id=fM2Bh6WifHQC&client=firefox-a |page=267}}</ref>et pour la guerre<ref>Chavannes, Édouard. “Trois Généraux Chinois de la dynastie des Han Orientaux. Pan Tch’ao (32-102 p.C.); – son fils Pan Yong; – Leang K’in (112 p.C.). Chapitre LXXVII du Heou Han chou.”. 1906. ''T’oung pao'' 7, pp. 226-227.</ref>.


* Les [[Peuple Caraïbe|indiens caraïbes]] ont utilisé des poisons extraits de la sève de l’[[hippomane mancinella]] ou du [[hura crepitans]] (du genre ''[[ Hura]]''), tous deux membres comme l’[[Euphorbe]] de la famille des [[Euphorbiaceae]].<ref>{{cite book |first=David E |last=Jones |title=Poison Arrows: North American Indian Hunting and Warfare |year=2007 |publisher=[[University of Texas Press]] |isbn=9780292714281 |url=http://books.google.com/books?id=m2v8akdyZfwC |page=29 |accessdate=2009-01-24}}</ref>
* Les [[Peuple Caraïbe|indiens caraïbes]] ont utilisé des poisons extraits de la sève de l’[[hippomane mancinella]] ou du [[hura crepitans]] (du genre ''[[ Hura]]''), tous deux membres comme l’[[Euphorbe]] de la famille des [[Euphorbiaceae]]<ref>{{cite book |first=David E |last=Jones |title=Poison Arrows: North American Indian Hunting and Warfare |year=2007 |publisher=[[University of Texas Press]] |isbn=9780292714281 |url=http://books.google.com/books?id=m2v8akdyZfwC |page=29 |accessdate=2009-01-24}}</ref>.


=== Poisons d’origine animale ===
=== Poisons d’origine animale ===
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* En [[Amérique du Sud]], des tribus comme les Noanamá Chocó et les emberá Chocó de l'ouest de la [[Colombie]] trempent la pointe de leur fléchettes de sarbacane dans le poison recueilli sur la peau des trois espèces de ''[[Phyllobates]] '', un genre de [[Dendrobatidae]]. Dans le nord du [[Chocó]], le ''[[Phyllobates aurotaenia]]'' est utilisé, tandis que le ''[[Phyllobates bicolor]] '' est utilisé dans le [[Risaralda]] et au sud du Chocó. Dans le [[Cauca (département)|Cauca]], le ''[[Phyllobates terribilis]]'' est utilisé pour la fabrication de fléchettes. Le poison est généralement collecté par torréfaction des grenouilles sur le feu, mais les [[batrachotoxine]]s de ''P. terribilis'' sont tellement puissantes qu'il suffit de tremper le dard sur le dos de la grenouille sans la tuer.
* En [[Amérique du Sud]], des tribus comme les Noanamá Chocó et les emberá Chocó de l'ouest de la [[Colombie]] trempent la pointe de leur fléchettes de sarbacane dans le poison recueilli sur la peau des trois espèces de ''[[Phyllobates]] '', un genre de [[Dendrobatidae]]. Dans le nord du [[Chocó]], le ''[[Phyllobates aurotaenia]]'' est utilisé, tandis que le ''[[Phyllobates bicolor]] '' est utilisé dans le [[Risaralda]] et au sud du Chocó. Dans le [[Cauca (département)|Cauca]], le ''[[Phyllobates terribilis]]'' est utilisé pour la fabrication de fléchettes. Le poison est généralement collecté par torréfaction des grenouilles sur le feu, mais les [[batrachotoxine]]s de ''P. terribilis'' sont tellement puissantes qu'il suffit de tremper le dard sur le dos de la grenouille sans la tuer.


* Dans le nord du [[désert du Kalahari]], le poison le plus couramment utilisé pour les flèches provient de la [[larve]] et de la [[pupe]] de coléoptères [[chrysomelidae]] du [[Genre (biologie)|genre]] ''[[Diamphidia ]]''. Il est appliqué sur la flèche, soit par pression du contenu de la larve directement sur la flèche, mélangé avec la sève de plantes qui agissent comme une colle, soit par mélange d'une poudre fabriquée à partir de la larve sèche avec du jus de plantes et appliqué à l’extrémité de la flèche. La toxine est lente à agir et les grands animaux peuvent survivre 4-5 jours avant de succomber à ses effets. <ref>{{Lien web|url=http://www.museums.org.za/bio/insects/beetles/chrysomelidae/arrows.htm|titre=How San hunters use beetles to poison their arrows|éditeur=Iziko Museums of Cape Town|consulté le=2006-08-09}}</ref>
* Dans le nord du [[désert du Kalahari]], le poison le plus couramment utilisé pour les flèches provient de la [[larve]] et de la [[pupe]] de coléoptères [[chrysomelidae]] du [[Genre (biologie)|genre]] ''[[Diamphidia ]]''. Il est appliqué sur la flèche, soit par pression du contenu de la larve directement sur la flèche, mélangé avec la sève de plantes qui agissent comme une colle, soit par mélange d'une poudre fabriquée à partir de la larve sèche avec du jus de plantes et appliqué à l’extrémité de la flèche. La toxine est lente à agir et les grands animaux peuvent survivre 4-5 jours avant de succomber à ses effets<ref>{{Lien web|url=http://www.museums.org.za/bio/insects/beetles/chrysomelidae/arrows.htm|titre=How San hunters use beetles to poison their arrows|éditeur=Iziko Museums of Cape Town|consulté le=2006-08-09}}</ref>.


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Version du 6 juillet 2011 à 21:31

Les flèches empoisonnées sont utilisées pour la chasse par les populations de chasseurs-cueilleurs du monde entier et sont encore en usage en Amérique du Sud, en Afrique et en Asie.

Parmi les exemples connus de poisons utilisés pour les flèches on trouve les substances sécrétées par la peau des dendrobatidae et le curare (ou «AMPI), un terme générique pour une gamme de poisons dérivés de substances végétales et utilisés pour leurs flèches par les indiens d’Amérique du Sud[1].

Histoire

Les flèches empoisonnées sont mentionnées dans la mythologie, notamment la mythologie grecque avec l’histoire d’Héraclès tuant le centaure Nessus en utilisant les flèches empoisonnées avec le sang de l’hydre de Lerne. Dans l’Odyssée d’Homère, le héros grec Ulysse empoisonne ses flèches avec l’hellébore. Les flèches empoisonnées figurent également dans l’épopée d’Homère sur la Guerre de Troie, l’Iliade, dans laquelle les deux belligérants, les Achéens et les troyens utilisent des flèches et des lances empoisonnées[2].

Les flèches empoisonnées ont été réellement utilisées par des peuples du monde antique, notamment les Gaulois, les Romains et les nomades Scythes et Soanes. Les historiens de l’Antiquité grecque et romaine décrivent des recettes pour empoisonner les projectiles et mentionnent des batailles historiques où les flèches empoisonnées ont été utilisées. Alexandre le Grand a rencontré les flèches empoisonnés au cours de sa conquête de l'Inde (probablement trempé dans le venin de vipère de Russell) et l'armée du général romain Lucullus a subi des blessures graves infligées par des flèches empoisonnés tirées par des nomades au cours de la troisième guerre de Mithridate (Ier siècle av. J.-C.)[2]. L'utilisation de flèches empoisonnées pour la chasse et de guerre, par les Amérindiens a également été documentée aux États-Unis[3].

Au cours de différentes époques, les chinois ont utilisé pour la guerre des projectiles empoisonnés avec diverses substances néfastes[4].

La mort de Baldr dans les mythes Scandinaves est due à une flèche empoisonnée.

Différents poisons

Les poisons utilisés dans le monde pour les flèches proviennent de nombreuses sources:

Poisons d’origine végétale

Strychnos toxifera, une plante couramment utilisée dans la préparation du curare

Poisons d’origine animale

Le Phyllobates bicolor, une espèce de la famille des dendrobatidae dont les sécrétions sont utilisées pour la préparation de fléchettes empoisonnées.
  • Dans le nord du désert du Kalahari, le poison le plus couramment utilisé pour les flèches provient de la larve et de la pupe de coléoptères chrysomelidae du genre Diamphidia . Il est appliqué sur la flèche, soit par pression du contenu de la larve directement sur la flèche, mélangé avec la sève de plantes qui agissent comme une colle, soit par mélange d'une poudre fabriquée à partir de la larve sèche avec du jus de plantes et appliqué à l’extrémité de la flèche. La toxine est lente à agir et les grands animaux peuvent survivre 4-5 jours avant de succomber à ses effets[13].

Préparation

Le compte rendu suivant du XVIIe siècle décrit comment les poisons utilisés pour les flèches étaient préparés en Chine :

"En préparant des flèches empoisonnées pour abattre les bêtes sauvages, les tubercules d’Aconitum sauvage sont bouillis dans l'eau. Le liquide produit, très visqueux et toxique, est appliqué sur les arêtes vives de la flèche. Les pointes de flèches traitées sont efficaces pour tuer rapidement à la fois les êtres humains et les animaux, même si la victime présente seulement une égratignure. "[10]

Voir aussi

Notes

  1. a et b « Curare » (consulté le )
  2. a et b (en) Adrienne Mayor, Greek Fire, Poison Arrows and Scorpion Bombs: Biological and Chemical Warfare in the Ancient World, Revised, (ISBN 9781590201770)
  3. (en) David E Jones, Poison Arrows: North American Indian Hunting and Warfare, University of Texas Press, (ISBN 9780292714281, lire en ligne)
  4. (en) Ralph D Sawyer, The Tao of Deception: Unorthodox Warfare in Historic and Modern China, Basic Books, (ISBN 9780465072057)
  5. « Definition of inee », Webster's International Dictionary, (consulté le )
  6. « Poisoned arrows », Victoria and Albert Museum (consulté le )
  7. (en) Michel Peissel, The Ants' Gold: The Discovery of the Greek El Dorado in the Himalayas, London Harvill Press, , 99-100 p. (lire en ligne)
  8. (en) Joseph Dalton Hooker, Himalayan Journals or Notes of a Naturalist, London, John Murray, (lire en ligne), p. 168
  9. J. H. Hutton, « The occurrence of the Blow-Gun in Assam », Man, Royal Anthropological Institute of Great Britain and Ireland, vol. 24,‎ , p. 106
  10. a et b (en) Yingxing Song, Sun, Shiou-chuan; Sun, E-tu Zen, Chinese Technology in the Seventeenth Century: T'ien-kung K'ai-wu, Mineola, New York, Dover Publications, (ISBN 9780486295930, lire en ligne), p. 267
  11. Chavannes, Édouard. “Trois Généraux Chinois de la dynastie des Han Orientaux. Pan Tch’ao (32-102 p.C.); – son fils Pan Yong; – Leang K’in (112 p.C.). Chapitre LXXVII du Heou Han chou.”. 1906. T’oung pao 7, pp. 226-227.
  12. (en) David E Jones, Poison Arrows: North American Indian Hunting and Warfare, University of Texas Press, (ISBN 9780292714281, lire en ligne), p. 29
  13. « How San hunters use beetles to poison their arrows », Iziko Museums of Cape Town (consulté le )