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« L'Usage du monde » : différence entre les versions

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'''''L'Usage du monde''''' est un livre de [[Nicolas Bouvier]], avec des illustrations de [[Thierry Vernet]], paru en 1963.
'''''L'Usage du monde''''' est un livre de [[Nicolas Bouvier]], avec des illustrations de [[Thierry Vernet]], paru en 1963.

Récit du voyage effectué par les deux amis de la [[Yougoslavie]] à l'[[Afghanistan]], entre juin 1953 et décembre 1954.
La route, effectuée en [[Fiat]] Topolino, les mène de [[Belgrade]] jusqu'à la [[Turquie]], l'[[Iran]] (où ils passent l'hiver 1953-1954, à [[Tabriz]]), le [[Pakistan]] (dont une longue halte à [[Quetta]]), et l'Afghanistan (ils se séparent à [[Kaboul]], le récit de Nicolas Bouvier continuant jusqu'à la [[passe de Khyber]]). Pour gagner le peu d'argent nécessaire au fil du voyage, Thierry Vernet vend des peintures et Nicolas Bouvier écrit des articles pour des journaux suisses ou autres, fait des conférences, donne des cours de français.


Cet « ouvrage-culte » de Nicolas Bouvier, tel qu'il a été défini par le magazine ''Lire''<ref>Voir l'article « Comment ''L'usage du monde'' est devenu un livre culte » par Jérôme Dupuis, ''Lire'', juin 2004.</ref> est à la fois un [[récit de voyage]] et une invitation à l'émerveillement au gré des flâneries de l'auteur. Dans ce livre se retrouvent déjà les principaux thèmes qui reviendront dans les œuvres suivantes (''[[Chronique japonaise]]'', ''[[Le poisson-scorpion]]'' ou encore le ''[[Journal d'Aran et d'autres lieux]]'') : le voyage comme invitation au décentrement, à se rendre disponible et ouvert au monde extérieur, à en grapiller « les miettes », selon l'expression de Bouvier et à se laisser remodeler par lui.
Cet « ouvrage-culte » de Nicolas Bouvier, tel qu'il a été défini par le magazine ''Lire''<ref>Voir l'article « Comment ''L'usage du monde'' est devenu un livre culte » par Jérôme Dupuis, ''Lire'', juin 2004.</ref> est à la fois un [[récit de voyage]] et une invitation à l'émerveillement au gré des flâneries de l'auteur. Dans ce livre se retrouvent déjà les principaux thèmes qui reviendront dans les œuvres suivantes (''[[Chronique japonaise]]'', ''[[Le poisson-scorpion]]'' ou encore le ''[[Journal d'Aran et d'autres lieux]]'') : le voyage comme invitation au décentrement, à se rendre disponible et ouvert au monde extérieur, à en grapiller « les miettes », selon l'expression de Bouvier et à se laisser remodeler par lui.
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En 2006 est parue aux éditions [[L'Âge d'Homme (édition)|L'Âge d'Homme]], sous le titre ''Peindre, écrire chemin faisant'', la correspondance que Thierry Vernet envoya quotidiennement à sa famille tout au long de ce voyage.
En 2006 est parue aux éditions [[L'Âge d'Homme (édition)|L'Âge d'Homme]], sous le titre ''Peindre, écrire chemin faisant'', la correspondance que Thierry Vernet envoya quotidiennement à sa famille tout au long de ce voyage.


==Citations (extraits) ==
== Résumé ==
{{pour wikiquote}}


Le livre est un récit du voyage effectué par les deux amis de la [[Yougoslavie]] à l'[[Afghanistan]], entre juin 1953 et décembre 1954.
Les numéros de page concernent l'édition 2001.
La route, effectuée en [[Fiat]] Topolino, les mène de [[Belgrade]] jusqu'à la [[Turquie]], l'[[Iran]] (où ils passent l'hiver 1953-1954, à [[Tabriz]]), le [[Pakistan]] (dont une longue halte à [[Quetta]]), et l'Afghanistan (ils se séparent à [[Kaboul]], le récit de Nicolas Bouvier continuant jusqu'à la [[passe de Khyber]]). Pour gagner le peu d'argent nécessaire au fil du voyage, Thierry Vernet vend des peintures et Nicolas Bouvier écrit des articles pour des journaux suisses ou autres, fait des conférences, donne des cours de français.

"Quelque chose en vous grandit et détache les amarres, jusqu'au jour où, pas trop sûr de soi, on s'en va pour de bon. Un voyage se passe de motifs. Il ne tarde pas à prouver qu'il se suffit à lui-même. On croit qu'on va faire un voyage, mais bientôt c'est le voyage qui vous fait, ou vous défait." {{p.|12}}

"Mais le cœur n'y était plus. Pour le courage, on se force, pas pour l'entrain." {{p.|23}}

"La vertu d'un voyage, c'est de purger la vie avant de la garnir." {{p.|30}}

"Assez d'argent pour vivre neuf semaines. Ce n'est qu'une petite somme mais c'est beaucoup de temps. Nous nous refusons tous les luxes sauf le plus précieux : la lenteur." {{p.|56}}

"Fainéanter dans un monde neuf est la plus absorbante des occupations."

"Au point du jour, nous nous sommes retrouvés à la sortie de la ville avec quantité d'inconnus qui nous connaissaient — c'est ça « être étranger »" p.70

"Si je n'étais pas parvenu à écrire grand-chose, c'est qu'être heureux me prenait tout mon temps. D'ailleurs, nous ne sommes pas juges du temps perdu."

"Couché dans l'herbe brillante, je me félicite d'être au monde, de... de quoi au fait ? mais à ce point de fatigue, l'optimisme n'a plus besoin de raisons."

"Finalement, ce qui constitue l'ossature de l'existence, ce n'est ni la famille, ni la carrière, ni ce que d'autres diront ou penseront de vous, mais quelques instants de cette nature, soulevés par une lévitation plus sereine encore que celle de l'amour, et que la vie nous distribue avec une parcimonie à la mesure de notre faible cœur."

"On voyage pour que les choses surviennent et changent ; sans quoi on resterait chez soi. Et quelque chose avait changé pour lui, qui modifiait ses plans. De toute façon nous n'avions rien promis : d'ailleurs il y a toujours dans les promesses quelque chose de pédant et de mesquin qui nie la croissance, les forces neuves, l'inattendu. Et à cet égard, la ville était une couveuse." {{p.|177}} (À propos de la décision de [[Thierry Vernet]] de rejoindre sa fiancée, la ville en question est [[Tabriz]])

"Ce mot me fit songer. Chez nous, le "merveilleux" serait plutôt l'exceptionnel qui arrange ; il est utilitaire, ou au moins édifiant. Ici, il peut naître aussi bien d'un oubli, d'un péché, d'une catastrophe qui, en rompant le train des habitudes, offre à la vie un champ inattendu pour déployer ses fastes sous des yeux toujours prêts à s'en réjouir."

"Provence sans vin ni vantardise, ni voix de femmes ; en somme sans ces obstacles ou ce fracas qui d'ordinaire nous isole de la mort"

"Ne pas prévoir, c'est déjà gémir"

"Ici, prendre son temps est le meilleur moyen de ne pas en perdre"

"Pas d'angoisse, parce que tout est écrit"

"Il y a ici un appetit d'essentiel sans cesse entretenu par le spectacle d'une nature où l'homme apparait comme un humble accident, par la finesse et la lenteur d'une vie où la lenteur tue le mesquin"

"Allah, ce nom dont la magie suffit de transformer le vide en espace"

"Le monde de l'anecdote était comme aboli"

"J'ai tiré mon bonnet fourré sur les oreilles, mis mes mains entre mes cuisses et fermé les yeux en essayant d'évoquer toutes les chaleurs que j'avais jamais pu donner ou recevoir. Inopérant. Sans doute n'en avais-je pas donné assez." {{p.|397}}


"D'accord avec [[Gorki]] pour chercher mes universités sur les routes, mais, quand d'aventure on y rencontre un savant véritable, on aurait bien tort de n'en pas profiter. Surtout de celui-là, qui prend toujours la peine de répondre aux questions, d'informer, qui s'anime au point d'avancer sur l'interlocuteur comme s'il voulait le dévorer, et qui a, pour le passé qu'il récupère, cette affection véhémente sans laquelle les historiens sont des greffiers, et la connaissance, impossible." {{p.|409}} (à propos de sa participation aux fouilles du "château des païens" en [[Bactriane]], des raisons portent à penser que le professeur en question est {{Lien|fr=Daniel Schlumberger|lang=en|trad=Daniel Schlumberger|texte=Daniel Schlumberger}}, qui publie sur des fouilles à cet endroit<ref>Schlumberger Daniel. La 3e campagne des fouilles de Surkh Kotal en Bactriane. In: ''Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres'', 99e année, N. 1, 1955. pp. 64-71.
doi : 10.3406/crai.1955.10380
url : [http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/crai_0065-0536_1955_num_99_1_10380 http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/crai_0065-0536_1955_num_99_1_10380]</ref>, [[Surkh Kotal]], à l'époque où Nicolas Bouvier s'y trouvait. (automne 1954))


== Notes et références ==
== Notes et références ==

Version du 26 octobre 2013 à 10:14

L'Usage du monde
Auteur Nicolas Bouvier
Pays Suisse
Genre Récit de voyage
Éditeur Payot
Collection Petite Bibliothèque Payot / Voyageurs
Date de parution 1963
ISBN 222889401X

L'Usage du monde est un livre de Nicolas Bouvier, avec des illustrations de Thierry Vernet, paru en 1963.

Cet « ouvrage-culte » de Nicolas Bouvier, tel qu'il a été défini par le magazine Lire[1] est à la fois un récit de voyage et une invitation à l'émerveillement au gré des flâneries de l'auteur. Dans ce livre se retrouvent déjà les principaux thèmes qui reviendront dans les œuvres suivantes (Chronique japonaise, Le poisson-scorpion ou encore le Journal d'Aran et d'autres lieux) : le voyage comme invitation au décentrement, à se rendre disponible et ouvert au monde extérieur, à en grapiller « les miettes », selon l'expression de Bouvier et à se laisser remodeler par lui.

En 2006 est parue aux éditions L'Âge d'Homme, sous le titre Peindre, écrire chemin faisant, la correspondance que Thierry Vernet envoya quotidiennement à sa famille tout au long de ce voyage.

Résumé

Le livre est un récit du voyage effectué par les deux amis de la Yougoslavie à l'Afghanistan, entre juin 1953 et décembre 1954. La route, effectuée en Fiat Topolino, les mène de Belgrade jusqu'à la Turquie, l'Iran (où ils passent l'hiver 1953-1954, à Tabriz), le Pakistan (dont une longue halte à Quetta), et l'Afghanistan (ils se séparent à Kaboul, le récit de Nicolas Bouvier continuant jusqu'à la passe de Khyber). Pour gagner le peu d'argent nécessaire au fil du voyage, Thierry Vernet vend des peintures et Nicolas Bouvier écrit des articles pour des journaux suisses ou autres, fait des conférences, donne des cours de français.


Notes et références

  1. Voir l'article « Comment L'usage du monde est devenu un livre culte » par Jérôme Dupuis, Lire, juin 2004.
  • Voir aussi le Magazine Littéraire consacré aux écrivains voyageurs no 432 de juin 2004).

Éditions

  • L'usage du monde (1963), 364 pages, Payot (poche), 1992
  • L'usage du monde (1963), 418 pages, illustrations de Thierry Vernet, Petite Bibliothèque Payot/Voyageurs, 2001 (ISBN 9782228894012)
  • Œuvres, 1428 pages, 252 illustrations, Gallimard, coll. Quarto, 2004