Five Eyes

Five Eyes ou Cinq Yeux, abrégé FVEY pour la classification ^[1]^,^[2], désigne l'alliance des services de renseignement de l'Australie, du Canada, de la Nouvelle-Zélande, du Royaume-Uni et des États-Unis.

Ces pays sont reliés entre eux par l'accord UKUSA, un traité qui prévoit la coopération entre les différents services assurant la collecte de renseignements électromagnétiques^[3]^,^[4]^,^[5].

Historique

Les origines de cette alliance remontent à la Seconde Guerre mondiale; la Charte de l'Atlantique, signé en 1941 par les Alliés, établie les lignes stratégiques du monde de l'Après-guerre. Pendant la Guerre froide, le système d'interception ECHELON est mis sur pied pour surveiller les communications de l'URSS et des pays du Bloc de l'Est; il est aujourd'hui utilisé pour la collecte de milliards de renseignements électromagnétiques partout dans le monde^[6]^,^[7].

À la fin des années 1990, le journaliste néo-zélandais Nicky Hager (en) divulgue l’existence du programme ECHELON; cette révélation déclenche le débat sur la surveillance de masse au Parlement européen et, dans une moindre mesure, au Congrès des États-Unis.

À titre de participants à la Guerre contre le terrorisme depuis 2001, les Five Eyes élargissent leurs capacités de surveillance en mettant l’emphase sur la surveillance d’Internet.

En 2013, l’ancien consultant de la NSA Edward Snowden décrit les Fives Eyes comme « une agence de renseignement supranationale qui ne répond pas aux lois de ses propres pays membres». Les documents révélés par Snowden en 2013 montrent que les Five Eyes ont intentionnellement espionné leurs citoyens et partagent les informations afin de contourner les lois garantissant les droits des personnes. Les documents classifiés divulgués par Snowden incluent:

PRISM – exploité par la NSA avec le GCHQ et l'ASD^[8]^,^[9]
XKeyscore – exploité par la NSA avec des contributions de l'ASD et du GCSB^[10]
Tempora – exploité par le GCHQ avec des contributions de la NSA^[11]^,^[12]
Muscular – exploité par le GCHQ et la NSA^[13]
Stateroom (surveillance program) (en) – exploité par l'ASD, la CIA, le CSEC, le GCHQ et la NSA^[14]

Membres

Pays	Agence	Abbr	Rôle^[3]
Australie	Australian Secret Intelligence Service	ASIS	HUMINT
	Australian Signals Directorate	ASD	SIGINT
	Defence Intelligence Organisation (Australie)	DIO	Defence Intelligence
Canada	Chief of Defence Intelligence (Canada) (en)	CRD	Defence Intelligence
	Centre de la sécurité des télécommunications Canada	CSTC	SIGINT
	Service canadien du renseignement de sécurité	SCRS	Security intelligence
Nouvelle-Zélande	Directorate of Defence Intelligence and Security (en)	DDIS	Defence Intelligence
	Government Communications Security Bureau	GCSB	SIGINT
	New Zealand Security Intelligence Service	NZSIS	Security intelligence (et HUMINT)
Royaume-Uni	Defence Intelligence (en)	DI	Defence Intelligence
	Government Communications Headquarters	GCHQ	SIGINT
	Security Service	MI5	Security intelligence
	Secret Intelligence Service	MI6	HUMINT
États-Unis	Central Intelligence Agency/NCS	CIA	HUMINT
	Defense Intelligence Agency	DIA	Defence Intelligence
	Federal Bureau of Investigation	FBI	Security intelligence
	National Security Agency	NSA	SIGINT

Notes et références

↑ Les documents concernés sont marqués REL TO USA, FVEY, pour Authorization for release to USA, Five Eyes. Il existe également une marque dite « Four Eyes », abrégée en ACGU pour AUS (Australie), CAN (Canada), GBR (Great Britain), USA
↑ (en) « Five Eyes »^{(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?)}, sur US Army Combined Arms Center, 17 septembre 2008 (consulté le 13 septembre 2013) : « Definition/Scope: A handling restriction or handling code to represent Australia, Canada, New Zealand, United Kingdom, and the United States. »
↑ ^{a et b} (en) James Cox, « Canada and the Five Eyes Intelligence Community », Canadian Defence and Foreign Affairs Institute, décembre 2012
↑ (en) « Five Eyes » [archive], United States Army Combined Arms Center, 18 janvier 2014 (consulté le 18 janvier 2014)
↑ (en) « PKI Interoperability with FVEY Partner Nations on the NIPRNet » [archive], United States Department of the Navy, 18 janvier 2014 (consulté le 18 janvier 2014)
↑ Martin Asser, « Echelon: Big brother without a cause? », BBC, 6 juillet 2000 (consulté le 28 janvier 2014)
↑ (en) « Q&A: What you need to know about Echelon », BBC, 29 mai 2001 (consulté le 28 janvier 2014)
↑ Nick Hopkins, « UK gathering secret intelligence via covert NSA operation », The Guardian, 7 juin 2013 (consulté le 22 décembre 2013)
↑ (en) Philip Dorling, « Australia gets 'deluge' of US secret data, prompting a new data facility », The Sydney Morning Herald, 13 juin 2013 (consulté le 22 décembre 2013)
↑ (en) Philip Dorling, « Snowden reveals Australia's links to US spy web », The Sydney Morning Herald,‎ 8 juillet 2013 (lire en ligne, consulté le 8 juillet 2013)
↑ (en) Nick Hopkins and Julian Borger, « Exclusive: NSA pays £100m in secret funding for GCHQ », The Guardian, 1^er août 2013 (consulté le 22 décembre 2013)
↑ (en) Rob Williams, « Americans pay GCHQ £100m to spy for them, leaked NSA papers from Edward Snowden claim », The Independent, 2 août 2013 (consulté le 31 décembre 2013)
↑ (en) Barton Gellman, Ashkan Soltani et Andrea Peterson, « How we know the NSA had access to internal Google and Yahoo cloud data », The Washington Post,‎ 4 novembre 2013 (lire en ligne, consulté le 5 novembre 2013)
↑ (en) « Photo Gallery: Spies in the Embassy », Der Spiegel,‎ 27 octobre 2013 (lire en ligne, consulté le 22 décembre 2013)

Voir aussi

Articles connexes

[1] Les documents concernés sont marqués REL TO USA, FVEY, pour Authorization for release to USA, Five Eyes. Il existe également une marque dite « Four Eyes », abrégée en ACGU pour AUS (Australie), CAN (Canada), GBR (Great Britain), USA

[2] (en) « Five Eyes »^{(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?)}, sur US Army Combined Arms Center, 17 septembre 2008 (consulté le 13 septembre 2013) : « Definition/Scope: A handling restriction or handling code to represent Australia, Canada, New Zealand, United Kingdom, and the United States. »

[fiveeyes1-3] {a et b} (en) James Cox, « Canada and the Five Eyes Intelligence Community », Canadian Defence and Foreign Affairs Institute, décembre 2012

[4] (en) « Five Eyes » [archive], United States Army Combined Arms Center, 18 janvier 2014 (consulté le 18 janvier 2014)

[5] (en) « PKI Interoperability with FVEY Partner Nations on the NIPRNet » [archive], United States Department of the Navy, 18 janvier 2014 (consulté le 18 janvier 2014)

[6] Martin Asser, « Echelon: Big brother without a cause? », BBC, 6 juillet 2000 (consulté le 28 janvier 2014)

[7] (en) « Q&A: What you need to know about Echelon », BBC, 29 mai 2001 (consulté le 28 janvier 2014)

[8] Nick Hopkins, « UK gathering secret intelligence via covert NSA operation », The Guardian, 7 juin 2013 (consulté le 22 décembre 2013)

[9] (en) Philip Dorling, « Australia gets 'deluge' of US secret data, prompting a new data facility », The Sydney Morning Herald, 13 juin 2013 (consulté le 22 décembre 2013)

[Philip_Dorling-10] (en) Philip Dorling, « Snowden reveals Australia's links to US spy web », The Sydney Morning Herald,‎ 8 juillet 2013 (lire en ligne, consulté le 8 juillet 2013)

[11] (en) Nick Hopkins and Julian Borger, « Exclusive: NSA pays £100m in secret funding for GCHQ », The Guardian, 1^er août 2013 (consulté le 22 décembre 2013)

[12] (en) Rob Williams, « Americans pay GCHQ £100m to spy for them, leaked NSA papers from Edward Snowden claim », The Independent, 2 août 2013 (consulté le 31 décembre 2013)

[How_we_know-13] (en) Barton Gellman, Ashkan Soltani et Andrea Peterson, « How we know the NSA had access to internal Google and Yahoo cloud data », The Washington Post,‎ 4 novembre 2013 (lire en ligne, consulté le 5 novembre 2013)

[spiegelstate-14] (en) « Photo Gallery: Spies in the Embassy », Der Spiegel,‎ 27 octobre 2013 (lire en ligne, consulté le 22 décembre 2013)

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