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Constantin Stanislavski

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Constantin Stanislavski
Description de cette image, également commentée ci-après
Constantin Stanislavski dans La Locandiera de Goldoni en 1898
Nom de naissance Constantin Sergueïevitch Alexeïev
Naissance
Moscou
Décès (à 75 ans)
Moscou
Nationalité Drapeau de l'Empire russe Empire russe
Profession

Constantin Sergueïevitch Stanislavski (de son vrai nom Alexeïev) (en russe : Константин Сергеевич Станиславский), né le à Moscou et mort le , est un comédien, metteur en scène et professeur d'art dramatique russe.

Il est l'un des créateurs, avec Vladimir Nemirovitch-Dantchenko, du Théâtre d'art de Moscou et il est l'auteur de La Formation de l'acteur et de La Construction du personnage. Son enseignement fondé sur la mémoire affective et le vécu propre des acteurs a notamment influencé le célèbre cours new-yorkais de théâtre Actors Studio de Lee Strasberg et Elia Kazan.

Stanislavski sera parmi les treize premières personnes du domaine de la culture à se voir attribuer le titre d'Artiste du peuple de l'URSS en 1936.

Biographie

Constantin Stanislavski est issu d'une famille extrêmement fortunée de la bourgeoisie moscovite, les Alexeïev[1], qui possèdent le domaine de Lioubimovka[2], où il passe des vacances de jeunesse heureuse, et se marie en 1899 avec Marie Liline.

Constantin Stanislavski était un homme éminemment engagé dans son art. Jouer juste, jouer vrai était son obsession. Profitant de l'aide de généreux mécènes, il put développer son art pendant des décennies. Stanislavski a mis au point son système de jeu afin de répondre aux exigences naturalistes d'auteurs tels qu'Anton Tchekhov et Maxime Gorki. Toutefois, Stanislavski a sans doute été inspiré par des acteurs au jeu très classique. Stella Adler, qui fut le seul professeur d'art dramatique américain à avoir travaillé avec lui, le considérait comme un homme de tradition inspiré notamment par la commedia dell'arte. C'est d'ailleurs un des points de désaccord entre les acteurs de tradition Stanislavski et les héritiers de Lee Strasberg. En effet, les acteurs russes reprochent souvent aux acteurs américains d'abaisser le personnage à leur niveau, diluant la portée poétique et épique de celui-ci dans la banalité de leur quotidien. L'acteur y est considéré comme une sorte de machine à la disposition du metteur en scène, il doit pouvoir contrôler son corps de manière mécanique pour obtenir les mouvements et l'attitude prévus par le scénario ou par la volonté du metteur en scène. L'imitation serait donc le seul talent utile à l'acteur. En totale opposition, les acteurs héritiers de Stanislavski estiment qu'il est du devoir de l'acteur de s'élever au niveau de son personnage. L’acteur doit donc se plonger dans sa mémoire affective, s’intérioriser et créer un passé à son personnage.

Michael Tchekhov (neveu d'Anton Tchekhov), un de ses élèves, retravaillera ses théories de formation de l'acteur et de création du personnage et les remodernisera: « Le Système Stanislavski, mis au point par Stanislavski durant toute sa vie dans l’art, reste une référence pour les praticiens de théâtre du monde entier. Pourtant la partie consacrée à l’approche du rôle par les actions physiques, bien connue de Bertolt Brecht ou de Jerzy Grotowski, évoquée par Antoine Vitez dès 1953, est demeurée inaccessible en France, faute de traduction » (extrait de la préface de La ligne des Actions physiques). En Chine, la réalisatrice Sun Weishi peut propager les idées de Constantin Stanislavski[3].

À une époque où l'interprétation des acteurs était exagérée, empesée et grandiloquente, en plein démarrage de l'ère industrielle ou le rationalisme et le mécanisme pèsent lourdement sur les pensées[réf. nécessaire], Stanislavski propose un jeu fin, léger, sensible, profondément humain[réf. nécessaire]. Stanislavski fait donc un peu figure d'exception[réf. nécessaire] dans ce contexte : révolutionnaire par rapport au siècle de sa naissance, avant-gardiste par rapport au siècle de sa mort, il est surtout reconnu depuis les années 1950. Ses propos, incroyablement modernes[réf. nécessaire], correspondent parfaitement[réf. nécessaire] à la vision du théâtre d'aujourd'hui, basé sur la sincérité du jeu et de l'émotion.

Konstantin Sergejewitsch Stanislawski

« Il n'est pas de comédien authentique qui n'ait, un jour ou l'autre, emprunté sciemment ou non, quelques-uns des sentiers de cette analyse, que Constantin Stanislavski décrit minutieusement dans son livre. » (Jean Vilar).

« Une vérité artistique est difficile à exprimer, mais elle ne lasse jamais. Elle devient plus agréable, pénètre plus profondément de jour en jour jusqu'à ce qu'elle domine l'être entier de l'artiste et son public. Un rôle qui est construit sur la vérité grandira, tandis que celui qui repose sur des stéréotypes se desséchera. »

Extrait de l'introduction de La Formation de l'acteur par Jean Vilar :

« Ce livre, ce Grand Livre, est une reconsidération totale de l'acteur. »

« Praticien inquiet, moraliste sévère, Stanislavski dépouille ici, l'une après l'autre, l'interprète de ses vanités. Il le dévêt de ses clinquants. Il analyse sans pitié ses faux prestiges. Il détruit absolument le culot et son cousin, le cabotinage. Ce faisant, il offre au comédien une méthode quotidienne de travail, la seule certainement qui, depuis toujours soit efficace. »

Peu importe que le jeu soit bon ou mauvais, l’important c’est qu’il soit vrai.[réf. nécessaire]

Seul le subconscient peut procurer l’inspiration dont nous avons besoin pour créer.[réf. nécessaire]

Adresse

Notes et références

  1. Elle avait fait fortune dans le travail du cuivre et de l'argent.
  2. Il prête son domaine à Anton Tchekhov à l'été 1902 qui s'en inspire pour La Cerisaie.
  3. Ning Zhang, L'appropriation par la Chine du théâtre occidental

Bibliographie

Articles connexes

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