Indice d'inégalité de genre

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L'indice d'inégalité de genre (IIG) est un indice créé par les Nations Unies destiné à évaluer les différences entre les sexes dans la distribution des progrès et à estimer la perte de développement humain due aux écarts de traitement entre hommes et femmes[1]. Il fait partie des indices de développement humain. Il est estimé selon trois dimensions : la santé reproductive des femmes, leur autonomisation et le marché du travail[2],[1], et il permet ainsi d'estimer les pays dans lesquels les femmes sont plus ou moins désavantagées[1]. Sa valeur est comprise en 0 et 1 et plus sa valeur est élevée, plus le pays est inégalitaire entre hommes et femmes[3].

Historique

L'indice d'inégalité des genre est créé en 2010 par le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), en même temps que l'Indice de la pauvreté multidimensionnelle (IPM)[3],[4].

Variables et calcul

La méthode de calcul de l'IIG est similaire à celle de l'indice du développement humain ajusté aux inégalités (IDHI)[5].

Pour chaque dimension, plusieurs variables sont prises en compte. La santé reproductive rassemble des données sur le taux de mortalité maternelle et le taux de fécondité des adolescentes, l'autonomisation est mesurée par la proportion de sièges parlementaires occupés par des femmes et la part d'individus ayant un atteint une éducation secondaire, tandis que le statut économique est déterminé par le taux d'activité de la population chez les deux sexes parmi les personnes âgées de 15 ans et plus[6].

Les variables prises en compte dans le calcul de l'IIG sont extraites de bases de données internationales publiques :

  • le taux de mortalité maternelle du Groupe interorganisations des Nations Unies pour l’estimation de la mortalité maternelle (MMEIG) ;
  • le taux de naissances chez les adolescentes issu des perspectives démographiques mondiales du Département des affaires économiques et sociales de l’ONU ;
  • les statistiques sur les niveaux d’éducation atteints à partir des tableaux de niveau d’instruction de l’Institut des statistiques de l’UNESCO et des séries de données de Barro & Lee ;
  • les données sur la représentation parlementaire de l’Union interparlementaire (UIP) ;
  • le taux de participation au marché du travail tiré des indicateurs clés du marché du travail (ICMT) de l’Organisation internationale du travail (OIT)[7].

Interprétation

Il s'agit d'un indice généraliste qui donne une indication sur la situation des femmes[3] et la manière dont elles sont désavantagées par rapport aux hommes dans les trois domaines considérés (santé reproductive, autonomisation et accès au marché du travail)[5]. Il n'illustre cependant pas exactement une perte d'IDH, car il renferme des dimensions différentes de celles prises en compte par l'IDH[5].

Plus la valeur de l'IIG est proche de 0, plus le pays est jugé égalitaire entre hommes et femmes[3]. D'après cet indice, les pays les plus égalitaires sont les Pays-Bas, le Danemark et la Suède[8]. En 2012, les Pays-Bas ont ainsi un indice d'inégalité de genre de 0,045, tandis que le Yémen qui occupe la dernière place du classement a un IIG de 0,747[3].

L'IIG n'est pas nécessairement le reflet de l'IDH. Par exemple, les États-Unis occupent la 3e place en terme d'IDH et la 42e place en terme d'IIG[3]. Globalement, les pays industrialisés sont cependant les pays les mieux notés au classement de l'indice d'inégalité des genres[3].

Utilité

À sa création, l'indice d'inégalité de genre permet de remplacer deux indices de développement sur le genre élaborés en 1995 qui sont alors critiqués : l'indice de développement de genre (IDG, ou gender-related development index, GDI en anglais) et la mesure d'autonomisation des sexes (gender empowerment measure ou GEM). Il présente l'avantage d'inclure dans son estimation des concepts et des dimensions qui n'avaient jamais été utilisés à un niveau plus global[9].

Critiques

Les variables prises en compte sont limitées pour chaque dimension. La participation des femmes à l'échelle locale ou dans la vie publique n'est pas considérée. La dimension sur l'accès au marché de l'emploi ne prend pas en compte le travail non rémunéré et l'adéquation du travail. D'autres variables comme les tâches ménagères, ont un impact négatif sur les loisirs ainsi que la forme ne sont pas non plus prises en compte, de même que les violences et la contribution aux décisions communautaires.

L'indice d'inégalité des genres prend en compte des variables qui sont comparatives entre hommes et femmes ainsi que des variables qui sont uniquement spécifiques aux femmes, comme la santé reproductive basée sur le taux de mortalité maternelle et le taux de fécondité des adolescentes[9].

Références

  1. a b et c United Nations Development Programme, « Que mesure l’indice d’inégalité de genre (IIG) et comment est-il calculé ? ».
  2. « Indicateur d'inégalité de genre (Nations Unies) », sur data.gouv.fr.
  3. a b c d e f et g Isabelle Attané, Carole Brugeilles et Wilfried Rault, Atlas mondial des femmes, INED, coll. « Autrement », , 95 p. (ISBN 978-2-7467-3584-2), p. 87
  4. Marine Deffrennes, « Discriminations : l’ONU crée un indice d’inégalité de genre », sur Terrafemina, (consulté le ).
  5. a b et c Modèle {{Lien web}} : paramètre « titre » manquant. United Nations Development Programme, [1].
  6. http://geoconfluences.ens-lyon.fr/glossaire/inegalites-de-genre
  7. Modèle {{Lien web}} : paramètre « titre » manquant. United Nations Development Programme, [2].
  8. http://www.socialwatch.org/fr/node/12425
  9. a et b (en) Iñaki Permanyer, « A Critical Assessment of the UNDP’s Gender Inequality Index », Feminist Economics, vol. 19, no 2,‎ , p. 1-32 (DOI 10.1080/13545701.2013.769687).

Annexes

Liens internes

Lien externe