Gavin Menzies

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Gavin Menzies
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Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 82 ans)
Nom de naissance
Rowan Gavin Paton MenziesVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
Activités

Rowan Gavin Paton Menzies, né à Londres le , est un officier de marine britannique, ancien commandant de sous-marin de la Royal Navy[1] et auteur en 2002 d'un livre exposant la thèse d'une découverte par des navigateurs chinois des différents continents, hors l'Antarctique mais dont l'Amérique, bien avant leurs homologues européens. Ce livre, remettant en cause un certain nombre de découvertes des Européens, fit l'objet de controverses.

Biographie

Les parents de Gavin Menzies déménagent en Chine alors qu'il n'a que trois semaines. Il vit en Chine les deux premières années de sa vie. Il rejoint la Royal Navy en 1953 et la section sous-marine de 1959 à 1970. Il commande le HMS Rorqual de 1968 à 1970[2].

Thèses

Par des recherches (cartographiques, archéologiques, traces et épaves trouvées sur le terrain, etc.), et grâce à son expérience de marin, il tend à démontrer que la Chine a organisé de grandes expéditions maritimes entre 1421 et 1423 qui ont conduit plusieurs navigateurs chinois à découvrir et commercer avec l'Inde, l'Afrique ou l'Arabie mais aussi à découvrir les côtes de l'Australie, de l'Amérique et de l'Antarctique. Selon Menzies, les Européens ont par la suite pu disposer d'informations chinoises recueillies pendant ces expéditions, principalement des cartes marines, avant les Grandes Découvertes.

Il a exposé ses thèses dans un essai, 1421, The Year China discovered the World, sorti à Londres en 2002 (sorti en France en 2007 sous un titre un peu différent de 1421, l'année où la Chine a découvert l'Amérique).

Gavin Menzies appuie sa théorie sur les points suivants[3],[4] :

  1. Une carte vénitienne datée de 1424 signée de Zuane Pizzigano et comportant des éléments géographiques précis, notamment sur Porto Rico et la Guadeloupe;
  2. Une lettre envoyée par Paolo Toscanelli à Christophe Colomb contenant une carte du monde initialement dessinée par les Chinois;
  3. Les premiers arrivants européens en Amérique ont constaté la présence de Chinois sur le continent;
  4. L'ADN des aborigènes américains est plus proche de celui des Chinois, en comparaison à celui des Européens et des Africains.

Menzies analyse aussi[5] des "forgeries" réalisées par Bartolomeo Colomb, frère de Christophe. À la sortie de son livre, il lance le site www.1421.tv qui héberge une communauté participative pour faire avancer les recherches sur le sujet[3].

Réception et critiques

Le gouvernement chinois n'a pas publiquement pris part au débat engendré par les thèses de Gavin Menzies. Certains y voient un désaveu, d'autres une volonté de rester pacifique vis-à-vis de l'Histoire mondialement admise[6].

Si les historiens ne contestent pas les expéditions maritimes chinoises au début du XVe siècle menées par l'amiral Zheng He[7], eunuque Hui du Yunnan, qui ont conduit la Chine à établir des relations commerciales et quelquefois diplomatiques en Indonésie, en Inde, en Arabie et sur la côte orientale de l'Afrique, sa thèse sur la sixième expédition de Zheng He est très contestée[7]. Menzies soutient ainsi que cette expédition se serait scindée en plusieurs escadres qui aurait dépassé le cap de Bonne Espérance, navigué sur la côte occidentale de l'Afrique, fait le tour de l'Australie, dépassé le Cap Horn, accosté sur la côte Atlantique de l'Amérique du Nord, longé le Groenland, etc. Pour justifier l'absence de sources chinoises sur ces découvertes, Menzies s'appuie sur la destruction des archives de l'ensemble des expéditions à la fin du XVe siècle, par le successeur de l'empereur Zhu Di.

Les experts des différentes civilisations chinoises, d'Amérique précolombienne, des aborigènes d'Australie ou du Grand nord ont réfuté ces thèses[7] et plusieurs cartographes ont indiqué que les cartes sur lesquelles Gavin Menzies s'appuyait, pourtant toutes provenant de bibliothèques publiques ou d'universités anglo-saxones, ne sont pas authentiques, quelques-unes étant même des faux grossiers[7].

L'auteur Louise Levathes, spécialiste des épopées maritimes de l'ère Ming, reproche à Gavin Menzies de ne pas se référencer aux textes chinois écrits par des témoins directs des sept voyages de Zheng He (dont Ma Huan, Fei Xin) qui sont accessibles aujourd'hui[8].

Publications

  • Gavin Menzies, 1421, l'année où la Chine a découvert l'Amérique, Intervalles, 2007 traduit de 1421: The Year China Discovered the World, Bantam Books, 2002 réédition 1421: The Year China Discovered America, HarperCollins Publishers, 2003 (Texte en ligne : Amazon - HarperCollins Publishers).
  • Gavin Menzies, 1434: The Year a Magnificent Chinese Fleet Sailed to Italy and Ignited the Renaissance, William Morrow 2008 réédition HarperCollins Publishers, 2009 (Texte en ligne : Amazon - HarperCollins Publishers).
  • Gavin Menzies, The Lost Empire of Atlantis: History's Greatest Mystery Revealed, Orion, 2011 réédition HarperCollins Publishers, 2012 (Texte en ligne : Amazon - HarperCollins Publishers).

Notes et références

  1. Il a navigué sur les HMS Newfoundland, Resolution et Rorqual (en qualité de commandant)
  2. (en) « Gavin Menzies », sur Penguin éditions
  3. a et b Pierre Haski, « Zheng He, le Chinois qui a découvert l'Amérique... peut-être », Nouvel Obs,‎ (lire en ligne)
  4. « Gavin Menzies: les Chinois ont découvert l'Amérique 70 ans avant Colomb », China.org,‎ (lire en ligne)
  5. Op. cit. pp. 428-429
  6. Any Bourrier, « Les Chinois en Amérique avant Colomb », RFI,‎ (lire en ligne)
  7. a b c et d "L'hypothèse américaine", 2000 ans de mondialisation, Les collections de L'Histoire, janvier-mars 2008
  8. Joelle Kuntz, « Les Chinois à l'abordage », Le Temps,‎ (lire en ligne)

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes